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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Dilemme - Par BenF
Patrick, adolescent de quatorze ans, voit sa maman et son frère mourir, attaqués et achevés par les aiguillons de guêpes vengeresses, en voiture, à Paris, en un début d’après-midi de juillet. Ils ne seront pas les seuls : tous les automobilistes sont attaqués et achevés, d’abord par des hyménoptères, puis par des rats, enfin des oiseaux :
" Guidés par les cris, ils parviennent rapidement près d’une femme qui se roule sur la chaussée, près d’un trottoir. Le spectacle qui s’offre à eux les glace d’effroi. Cette femme qui a sans doute survécu aux piqûres de guêpes, est assaillie par des rats d’égouts. Ils sont une dizaine, gros comme des chats. La figure de leur victime constitue leur cible principale. L’un d’eux s’est saisi du nez et malgré les contorsions de sa victime ne lâche pas prise. Deux autres s’accrochent aux lèvres, tandis qu’un autre enfonce ses dents dans la nuque. La chevelure est agitée comme si un rat s’y débattait " (…)
"A vingt mètres de lui, une femme coincée entre deux voitures est entourée d’un essaim de grosses mouches bleues. De ses mains elle cherche à les chasser ou à les écraser. Mais des milliers de ces insectes l’assaillent. Ils courent le long de ses jambes, volent en émettant un bourdonnement aigu autour de sa tête, se posent sur les yeux, les lèvres pénètrent dans les oreilles, les narines, la bouche, s’infiltrent sous sa jupe. "
Lui seul, par sa présence d’esprit extraordinaire, échappe au carnage. Il parvient, à force d’astuces, à rejoindre Marlène, une jeune femme survivante dans une automobile tandis qu’autour d’eux les guêpes, les rats, les oiseaux guettent leur défaillance.
Pour une raison indéterminée, les animaux, qui en ont certainement assez d’être opprimés par les humains, se sont révoltés. Tous ensemble, sans pitié, ils traquent l’espèce humaine pour la rayer de la surface de la terre. C’est la fin du monde, sauf pour Patrick et Marlène qui mettent à profit ces moments pénibles pour faire l’amour, à l’abri dans leur véhicule:
" Prise au jeu, Martine (sic : l’auteur est tellement ému qu’il ne se rappelle plus le nom de son héroïne:Marlène !) promène sa main le long de la jambe de Patrick. Sa main remonte et redescend lentement, et elle jouit des tremblements et des soupirs que ses caresses provoquent. Quand elle sent que Patrick est au paroxysme de l’excitation, elle colle ses lèvres sur les siennes et tout en l’embrassant, elle pose sa main sur le sexe de son jeune compagnon qui halète et frémit de tout son corps. "
Protégés par des armes improvisées, ils passent sur le toit des véhicules pour atteindre l’appartement de la famille de Patrick. Mais papa est mort. Alors ils se calfeutrent dans l’appartement, sablent le champagne (pour fêter l’événement?) et… refont l’amour :
" Son petit homme apporte une bouteille de whisky, des glaçons et de l’eau gazeuse qu’il dépose sur la table basse du salon. A son tour il annonce " Madame est servie ". Elle va s’asseoir sur le canapé en entraînant Patrick avec elle. "
Le blocus devenant intenable à la longue, ils s’enfuient à nouveau, en voiture, en évitant les concentrations d’automobiles qui encombrent les voies routières avec à leur bord, les cadavres pourrissants de leurs conducteurs :
" L’est et le nord de Paris ne sont qu’un immense brasier. Les explosions sont si rapprochées qu’on dirait un roulement de tonnerre qui n’en finit plus. Les immeubles s’écroulent comme des châteaux de cartes. Tout l’horizon est voilé par un épais rideau de fumée. "
Leur itinéraire les mène dans le sud de la France où ils pourront profiter du bon air marin, du soleil qui requinque, associé au vin clairet de la Provence. Ils n’oublieront surtout pas de se constituer des réserves de…champagne et de whisky (contre la soif !) en empruntant la A6, le long du couloir rhodanien, jusqu’au Cap Camarat :
" - Et où irons-nous ? Est-ce que la Côte d’Azur n’est pas indiquée pour un voyage de noces ? Le whisky commence à faire son effet et à nouveau ils ne craignent pas de pousser la plaisanterie jusqu’au cynisme. Tout à fait indiqué. Mais as-tu retenu une chambre au moins ? Tu sais qu’à cette époque, en pleine période de vacances, tout est complet. "
Partout, c’est une vision d’apocalypse. Les cadavres pullulent. En guise d’êtres vivants, ils ne rencontrent que deux repris de justice qui veulent violer Marlène. Elle en profite pour les tuer à coups de carabine. Puis elle fait l’amour (activité récurrente) avec Patrick " son petit homme". Arrivés à destination, ils se choisissent une villa qu’ils isolent de la menace animale.
Peu de temps se passe qu’ils ne fassent la connaissance d’un autre groupe de survivants : Bruno, Serge, Emmanuelle, Raymond, Gisèle et Jacqueline. Très fraternellement, ceux-ci les convie à partager la vie de leur petite communauté appelée " Thélème " dont la devise, de " haulte graisse ", est : " Fays ce que vouldras " :
"-Vous n’avez peut-être pas remarqué les quatre inscriptions qui figurent sur les murs. Elles sont joliment tracées en lettres gothiques grâce au talent de notre amie Barbara. Sur celle qui est en face de nous, vous reconnaissez la fameuse devise de l’abbaye de Thélème : "Fay ce que vouldras ". Cette formule pour parfaits épicuriens (sic !) ne peut évidemment s’adresser qu’à des gens suffisamment évolués pour admettre qu’on peut faire ce qu’on veut en dehors de tout préjugé, de toute morale bien pensante et de toute contrainte imposée par les lois d’une société asservie par les préjugés. La seule condition, c’est de ne gêner personne. "
Ils l’appliquent au pied de la lettre, mangeant bien, buvant encore plus et se mélangeant en de joyeuses parties de jambes en l’air puisqu’à monde nouveau il faut des hommes nouveaux, dépouillés de l’aiguillon de la jalousie :
" Tu crois que tu t’adapteras facilement à nos mœurs ? Oui, je pense, puisque j’ai accepté les règles du groupe. Elle observe quelques instants de silence et brusquement lui pose la question : N’es-tu pas désemparé loin de Marlène ? Il hésite et convient : Oui, un peu. Je suis habitué à sa présence. Changeant de sujet, elle lui demande en le pressant contre lui : Quel effet cela te fait-il de danser avec des femmes pratiquement nues ? Il pense qu’elle le prend pour un puceau. Alors, avec un air de défi, il répond : Ca me ferait peut-être plus d’effet si je n’avais jamais fait l’amour… "
Raymond lui explique pourquoi la jalousie ne sera plus de mise maintenant :
" Ce qui dans notre ancienne société pouvait être considéré comme un délit grave n’a plus aucune raison d’être commis dans les circonstances présentes. Dans une société de super-abondance pour tous, il est bien évident qu’il faut déjà rayer les délits de vols et d’escroquerie. Considérons après ceux-là le délit le plus fréquent, c’est-à-dire le crime passionnel. Quand chacun se sera bien persuadé et se sera habitué à l’idée que la première de toutes les libertés est celle de son corps, il lui deviendra tout naturel de penser qu’il ne peut prétendre à la possession exclusive d’une autre personne sans son consentement. De ce fait, ce sentiment de jalousie s’estompera peu à peu et les crimes inspirés par elle ne se perpétreront plus. "
Leurs soirées s’épuisent en discussions pseudo- philosophiques sans fin, où l’analyse morale ne cède en rien à la mollesse du style :
" N’est ce pas cette faillite, cette non compréhension de ce qui devait être la vie qui ont déclenché cette épouvantable catastrophe dans laquelle l’espèce humaine est en train de sombrer. Elle se croyait pourtant la plus puissante, la plus intelligente, la mieux organisée. En fait, elle était surtout la plus dominatrice, jouant les apprentis sorciers sans prévoir qu’un jour, la Nature se révolterait contre des occupants (sic !) bornés et importuns. "
Raymond porte un faible à Marlène (une ancienne prostituée) qui ne consent à quitter " son petit homme " que si celui-là adopte Patrick comme fils. Aussitôt dit, aussitôt fait : tout le monde s’aime si fort… ! Les animaux ont magiquement disparu, ce qui leur laisse goûter des vacances bien méritées dans leur villa provençale, qu’ils fortifient néanmoins (On ne sait jamais) :
" Patrick a été chercher l’apéritif mis au frais – en l’occurrence un excellent Pouilly-Fuissé – qu’ils dégustent avec un plaisir non dissimulé. -Quel parfum et quel bouquet, apprécie Marlène -Il est vraiment excellent, confirme Patrick et depuis que tu m’as appris à reconnaître les bonnes choses, je n’exprime plus un avis de complaisance comme au début. " (…) " Quand je bois du champagne, j’ai envie de faire l’amour, et vous autres ? Je pense que c’est la réaction de tout être normalement constitué, répond Emmanuelle. (…)
De son côté Emmanuelle ne reste pas inactive. Elle prodigue des caresses de plus en plus osées à Isabelle dont les soupirs se mêlent à ceux de Patrick qui reste un partenaire passif (…) Isabelle, mise en condition par les caresses de son amie, ne se fait pas davantage prier pour se mettre à califourchon sur son partenaire, tandis qu’Emmanuelle, sous le regard de Patrick va se livrer à un plaisir solitaire. "
Un jour, Bruno conçoit une idée de génie : et si l’on allait se servir de l’hélicoptère de la base voisine pour survoler la région, vérifier qu’elle est bien vide d’animaux pour que tout le monde puisse en sécurité prendre un bain de mer ? N’est-ce pas une bonne idée ? Pendant que les uns nettoient la plage des cadavres pourris qui y traînent, Bruno revient avec l’hélicoptère. Ainsi s’écoulent les jours en cette nouvelle abbaye de Thélème, entre les parties fines, le champagne et le foie gras :
" Ca a été un désir instantané, suivi d’une jouissance énorme. Mais après, je n’ai absolument pas eu envie de refaire l’amour avec elle. C’est une fille qui doit être très passive, une fille à prendre entre deux portes pour se soulager. Je crois qu’il faut être très excité comme je l’étais pour la prendre. A froid elle doit être décevante . C’est le genre de fille dont on se demande si elles sont capables de parvenir à l’orgasme. -Ingrat ! Vous êtes tout de même un peu dégoûtants, les hommes. Les femmes ont assez de vertu pour souvent vous procurer du plaisir sans contre-partie et vous ne leur en êtes pas pour autant reconnaissants ! "
Chacun relate sa propre aventure, à savoir comment il a réussi à échapper aux méchantes guêpes, aux vilaines mouches, aux sales rats, ce qui rallonge toujours le récit de soixante-dix pages. Un jour, des signes apparaissent qui ne trompent pas : les animaux semblent revenus. Bruno a relevé les traces d’une horde hétéroclite de bêtes (chiens, bœufs, serpents, rats …) qui se dirigent vers leur maison.
Afin de vérifier les faits et contre l’avis de Raymond, il s’envole en compagnie de Jacqueline, atterrit dans une clairière… et c’est la catastrophe : Ils sont encerclés par des oiseaux qui les empêchent de redécoller, de taureaux furieux qui se jettent contre l’hélicoptère, de mouches qui obscurcissent le cockpit. Ils se savent perdus. Alors, avec joie et détermination, ils vont se suicider non sans avoir fait l’amour une ultime fois :
" Veux-tu faire l’amour ? Oui, répond-elle avec ferveur. Ce sera une manière intéressante de nous dire adieu. Et je vais en profiter pour te dicter ma dernière volonté. Dès que j’aurai joui et avant que je ne reprenne mes esprits, tu me tireras une balle sous le sein gauche et une autre dans la tempe. "
Les autres membres du groupe qui suivent par radio la tragédie jusqu’à l’orgasme final évacuent leur tristesse dans le champagne. Pour eux aussi, la situation empire : les animaux ont décidé de passer à l’attaque. Se réfugiant de pièces en pièces, ils se défendent avec acharnement, prêts à s’entre-suicider si jamais les animaux devaient sortir vainqueurs de la confrontation :
" Plusieurs centaines de rats serrés les uns contre les autres, râpent avec frénésie le plancher du grenier. Une cinquantaine de vipères rampent au milieu d’eux. Des milliers de guêpes attendant, plaquées sur les murs et sur les poutres où sont perchés hiboux, corbeaux, pies et autres volatiles. A l’extérieur, les quelques bovins qui ont échappé à la fusillade se terrent soit derrière les chars, soit sur les côtés de la maison dépourvus de fenêtres. A l’orée des bois, des castors, transformés en bûcherons, abattent et débitent des arbres, tandis que d’autres traînent et relient entre elles des bûches pour construire un rempart digne du meilleur architecte. "
A l’ultime moment, au moment où le pistolet dans la main droite et la coupe de champagne dans l’autre, ils s’apprêtent à mourir, les animaux, inexplicablement, arrêtent leur assaut. Non seulement ils sont devenus définitivement cordiaux entre eux (le chien ne pourchasse pas le rat), mais encore avec les hommes, éberlués par une telle attitude (les toutous se laissent caresser !)
L’explication finale de tout ce fatras comportemental nous est assénée par un cosmonaute, surgi deus ex machina, venu bien à propos : la disparition de l’humanité avait été programmée par des méchants extraterrestres très très forts qui, s’inquiétant de la brutalité de l’homme envers les animaux, leur ont insufflé intelligence et soif vengeresse. Maintenant que l’humanité se réduit à dix mille individus éparpillés de par le monde, une nouvelle chance de mieux se comporter lui est accordée. Puis il disparaît.
Alors, les " Thélémiens " fondent avec d’autres " la Cité Heureuse ", en Grèce évidemment, et réinventent… la Démocratie (C’était çà, le " Dilemme " : quel type de gouvernement faudrait-il réinventer ?)
Un ouvrage où tout sonne faux, l’intrigue, les personnages, le dialogue, le décor et dont les pages les plus inspirées sont celles qui décrivent la mise à mort des humains par les animaux. Quant au reste, c’est un fatras érotico-sentimental à la Delly, écrit en un style digne d’un lycéen. On comprend mieux pourquoi l’ouvrage a été auto-édité.
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Le Meteore - Par BenF
A l’observatoire des « Monts maudits », dans les Pyrénées, quatre savants attendent des événements inquiétants. Les astronomes Blackbliss et Simpson, réticents à l’idée de céder à la panique, s’enferment dans leur laboratoire. Le jeune météorologue, Herrick Redern, en conversation avec Sophie Dupont, la passionaria de la Science métapsychique et sa mère spirituelle, se demande combien de temps il reste à l’espèce humaine avant d’être anéantie. Sophie Dupont prévoit en effet que trois « marées électromagnétiques », trois vagues létales pour la sensibilité et l’âme terrestres déferleront d’ici peu sur le globe :
« Dans trois minutes, Redern, la grande caresse somnifère passera sur nous. Pendant deux heures, la marée sera étale. Puis, une autre vague déferlera, puis une autre, et une dernière enfin, éteignant la vie par tranches successives, compliquant la torture physique des civilisations de la plaine par le martyr moral et l’épouvante. »
Envoyées par des Marsiens choqués par l’insensibilité et le matérialisme terriens, elles renverront au néant toute vie animale et humaine. Ses collègues, incrédules face à cette théorie, ne la feront pas changer d’avis :
« Voyez-vous, Herrick, si ces énergumènes m’avaient écoutée, nous eussions eu, ici, un train de cerfs-volants, muni d’un chapelet de nacelles contenant, chacune, un animal quelconque et un altimètre enregistreur, pour sonder les zones successives et mesurer l’épaisseur du fuseau des ondes meurtrières qui, d’heure en heure, enveloppent la terre de leurs tourbillons concentriques. »
Elle sait que les Marsiens provoqueront leur mort, en leur envoyant une paralysie physique et mentale, un vieillissement précoce de toutes les facultés, une corruption fulgurante de l’esprit :
« Devant l’incuriosité des terriens, ceux d’en-haut ont jugé que nous étions en parfaite décadence. Ils en ont conclu à un gaspillage, par nous, des forces universelles qui se concentrent dans les êtres pour l’action. En somme, ils ont décrétés l’originaire meurtre des vieillards. »
Ayant cru au malheur, elle seule sera en mesure d’y faire face grâce à un médicament de sa composition qu’elle injectera d’abord à Herrick, puis à elle-même. Lorsque le météorologue est atteint de plein fouet ,
« On eut juré que ce n’était plus le même être. Son dos se voûtait. Sous le poids du corps, ses jarrets faisaient une grimace géométrique. Mais ce qu’il y avait de plus impressionnant, c’était le ravage progressif de sa physionomie. Les muscles de ses joues étaient distendus. Sa lèvre inférieure(…) retombait, flasque comme la lippe d’un cheval fourbu. »
En se débattant, Herrick casse la seringue condamnant Sophie à mort. Il ne pourra plus rien pour elle au moment où la deuxième vague magnétique , à son apogée, enveloppe la terre, produisant une chaleur effrayante et une profusion de taches sur le soleil :
« Il s’agenouilla près du corps de Sophie Dupont qu’on eut déjà dit momifié. Il joignit les mains exsangues pour la prière éternelle. Il se pencha sur la sybille endormie, la baisa au front. Et il se redressa, s’inclina encore, en saluant, la main à la visière, comme lorsque l’on envoie par le fond, enveloppé dans un drapeau, le corps du marin péri en mer. »
Ouvrant la porte du laboratoire pour faire part de la triste nouvelle à ses collègues, il s’aperçoit que Simpson et Blackbliss, pris de folie, se sont entretués. Alors, comme possédé, il forge une nouvelle seringue, la remplissant du produit salvateur, s’étant rappelé que sa fiancée, Maria Pia, devait venir à sa rencontre à travers la montagne, avec un couple d’amis, Gonzalo et Juanita. Il bondit vers eux et, les trouvant inanimés, les rend à la vie :
« La bouche s’ouvrit, découvrant les dents petites et d’un pur émail. Et il y eut dans le soulèvement rythmique du buste, dans les mouvements des membres sveltes, une telle puissance de volupté que Herrick Redern se releva, épouvanté, comme s’il se méfiait de lui-même et que, dans ce monde renaissant, l’envahissait le désir impulsif qui dut cravacher le sens des primitifs à chaque fois que triompha l’espèce des cataclysmes qui modelèrent violemment, à travers les millénaires, la physionomie multiple de la terre.»
Il se dit qu’étant seuls survivants sur une terre vide, ils seraient de nouveaux Adam et Eve… et il se réveille ! Pris de boisson la veille, il s’était endormi et avait fait ce rêve effrayant. Mais lorsque Blackbliss, goguenard, vint lui raconter les nouvelles politiques du jour, Herrick pensera que la réalité est bien pire que le rêve et songera à se rendormir :
« Ecoutez donc !… La France a conquis l’Allemagne , sans coup férir, et les Allemands s’entrecogent à-qui-mieux-mieux, un vrai charnier, mon cher, parce que ces bougres-là ne peuvent pas admettre qu’il n’y ait pas de la bidoche en charpie partout où campent des soldats !… En Italie, fascistes et communistes se sont administrés, à Milan, une de ces peignées !…(…) La Lithuanie a envahi la Pologne !… Les Lapons déferlent en Russie ! (…) L’Angleterre est occupée par l’Irlande ! »
Une nouvelle dont la théorie de base, proche de celle des «spiritualistes », rend responsable de la décrépitude et de la mort la relation anthropocentrique que le psychisme humain entretient avec l’univers. L’anglomanie dominante rend irritante une lecture d’un texte gâché par son épilogue : tout ceci n’était qu’un rêve ! Un beau rêve pourtant qui débarrasserait la terre de tous les cacochymes haineux se faisant la guerre sur le dos de jeunes lesquels pourraient prendre à leur compte le titre d’un ouvrage de Champsaur : «Tuer les vieux, jouir ! »
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Axel Et Nova - Par BenF
Vol. 01 : le Dirigeable des sables, Nestiveqnen éd., 2003, coll. « Axel et Nova », 1 vol. broché, in-12 ème , 137pp. couverture illustrée par Kara. roman d’expression française
1 ère parution : 2003
Axel et Nova, deux jumeaux télépathes et leur chauve-souris mascotte Black, vont connaître de terribles aventures dans un monde infernal saccagé par l’arrivée d’un météore qui a transformé la Terre, fait s’évaporer l’eau des océans, instauré une chaleur infernale en tous lieux. Le manque d’oxygène a poussé le dernier groupe des humains sous la férule de Jeanlin, le père des jumeaux, organisateur hors-pair, dans des grottes hermétiquement closes où ils survivent avec peine.
Mais l’heure est venue d’en sortir car l’eau et l’oxygène s’épuisent. Le groupe compte sur Axel et Nova pour les sauver. A l’aide d’un dirigeable hâtivement conçu, il leur permettra de partir pour explorer l’extérieur dans le but de découvrir de nouvelles ressources. Nos amis embarquent. Ils ont pour mission de suivre un câble, anciennement sous-marin. Les ennuis commencent de suite, dès la crête rocheuse franchie, au-delà de la ville moderne en ruines où se distinguent encore des cadavres desséchés. Le soleil impitoyable et le manque d’oxygène qui les obligent à enfiler un scaphandre, leur font douter de leur réussite bien qu’étant stimulés télépathiquement par leur père.
Par deux fois ils manquent de mourir. D’abord, lorsque arrêtés pour s’approvisionner en eau près d’un immense navire échoué, ils seront attaqués par les membre survivants de l’équipage, métamorphosés en odieux mutants radioactifs. Des crabes géants, issus du marécage puant, plus vilains encore que les mutants, les en débarrassent en entraînant les monstres au fond d’une eau polluée par le pétrole.
Ensuite, quand leur dirigeable perdra de l’altitude dans une plongée effrayante, les entraînant dans ce qui fut jadis une fosse marine, jusqu’à leur faire frôler le bouillonnement volcanique du rift médio-atlantique :
« - Quelle horreur… parvient à souffler Nova, mettant ses mains devant sa bouche pour ne pas crier.
Tout en bas, au plus profond de la nuit rocheuse, des fleuves de lave grondent, charriant leurs bombes incendiaires, leurs cordes incandescentes, leurs lueurs de soleil liquide. Des fumerolles corrosives montent, des flammes pâteuses tentent de lécher l’appareil.
-Remonte, remonte ! hurle Nova. »
Sauvés par un courant d’air chaud et puissant, l’appareil remonta, emportant en ses flancs Axel et Nova évanouis.
Au réveil les attend une agréable surprise. Ayant quitté la zone des dangers, ils ont atterri au Vénézuela, dans le delta de l’Orénoque où subsiste encore un micro-climat convenable au développement de la végétation. Et surtout –ô miracle !- où les attend leur maman, une ancienne hôtesse de l’air qu’ils croyaient disparue à jamais.
Recueillie lors de la chute de l’avion par une tribu indienne aux pouvoirs chamaniques, elle a survécu, contente de retrouver les enfants qui sont indubitablement les siens du fait de leurs pouvoirs télépathiques.
Axel et Nova, après avoir mis leur père au courant de leur bonne fortune, se reposent en ce décor enchanteur avant de poursuivre leur périple.
Vol. 02 : les territoires bleus, Nestiveqnen éd., 2003, coll. « Axel et Nova », 1 vol. broché, in-12 ème , 138pp. couverture illustrée par Kara. roman d’expression française
1ère parution : 2005
Axel, Nova, Black et Armelle, leur maman, doivent, sur l’incitation mentale du chamane qui a passé dans l’esprit de Nova, aller plus loin dans leur quête. Le météorite inconnu, à l’origine du cataclysme, est resté bloqué quelque part dans le pays de la nuit. Car non seulement il est à l’origine du bouleversement écologique mais encore, il a freiné, puis arrêté la rotation de la terre, engouffrant la moitié du globe dans une nuit éternelle. Et c’est vers elle que se dirigent nos amis dans leur engin volant.
Il leur faut avant tout traverser les Andes, barrière rocheuse présumée infranchissable.
Guidés par Black et la claire vision de Nova, entraîné dans un courant d’air irrésistible, le dirigeable s’enfonce à l’intérieur d’une immense caverne glacée et sombre formant tunnel. Ils déboucheront à l’air pur, sous les étoiles, pour frémir devant une autre vision: à perte de vue la noirceur, le froid et la surface miroitante d’un océan Pacifique gelé :
« Riches de cette découverte, ils ne se lassent pas de contempler la banquise fluorescente qui reflète derrière les hublots, le ciel étoilé. Parfois, en fonction des angles de la glace, dix ou vingt lunes apparaissent en même temps sur le sol figé. La banquise, baignée d’une lumière surnaturelle, est hérissée de cristaux et de facettes. La succession de glaçons, de falaises neigeuses et de crevasses qu’ils survolent sans qu’ils puissent distinguer le moindre indice d’eau libre en profondeur, leur donne le vertige. »
Par bonheur, ils se feront reconnaître d’une autre tribu qui a adopté les habitudes polaires des Inuits. Subsistants autour d’un énorme puits d’eau libre dû au réchauffement interne, ils subissent les assauts de toutes les bêtes marines et polaires, notamment des ours, qu’ils parviennent à éradiquer grâce au lance-flammes de Nova. Soignant les gelures d’Armelle, ils aideront nos hardis pionniers à repartir en direction de la météorite dont la force magnétique est si puissante qu’elle attire tous les objets métalliques à des centaines de kilomètres alentour.
Pour éviter de la subir , ils transforment leur dirigeable en parachute à skis, le laissant aller à sa guise. L’accélération, de plus en plus forte, leur fait craindre pour leur vie. Finalement, ils arrivent à freiner juste devant la météorite, grande comme une colline, enchâssée dans la glace.
Grâce à l’appui télépathique de son père, Nova sait qu’ils devront la libérer de sa gangue, ainsi le bolide repartira-t-il dans l’espace retrouver par aimantation la planète dont elle provient, appelée Magnétis.
Toujours astucieux, ils mettront le feu (à une distance prudente) aux nappes de pétrole et de kérosène s’échappant des soutes des navires agglutinés autour de la météorite. La chaleur faisant fondre la glace, la météorite s’arrache à la banquise, disparaissant dans l’espace :
« Alors, dans un ultime tableau d’apothéose, la météorite s’arrache du sol. Bouches ouvertes, ils assistent à son lent décollage.
La masse métallique sort en repoussant des bourrelets de glace à demi fondue, souillés de pétrole et de cendres. Elle n’en finit pas de s’élever en grondant, engendrant autour d’elle failles et vagues dans la banquise éclatée. Ensuite, tout va très vite. Tel un œuf monumental, elle jaillit de son nid blanc, projetant tout autour d’elle une pluie d’étoiles glacées. Un moment, on dirait qu’elle flotte dans l’air, défiant toutes les lois de la pesanteur. »
Aussitôt, la température s’élève et l’aube commence à pointer car la terre a retrouvé sa rotation.
Ayant sauvé le monde, il leur reste encore à revenir auprès de leur père qui, dans les grottes, semble être en butte à des émeutes. Mais ceci est une autre histoire…. non publiée jusqu’à présent.
Un récit pour pré-adolescents, pédagogique et moralisateur, dans lequel l’auteur a surenchéri sur l’incroyable, et tordu la logique à son gré : chamanisme, télépathie, monstres gluants, respect de papa et de maman, « trucs et ficelles », écologie et avertissements, se partagent le texte en un pot-pourri rapidement lassant.
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Monsieur Médiocre alias Eugène Machin a une vie médiocre, très médiocre, vraiment médiocre :
" Machin ne pense pas. Machin mange, dort, rêve à l’amour, le fait médiocrement, mange encore, travaille, élimine ce qu’il peut, dort encore, travaille encore, et… recommence la ronde. Il ne s’est vraiment passionné que pour voir quelques " matches " de football qu’il est allé voir le dimanche après-midi. Il a vaguement ri et vaguement pleuré à quelques films. Il est très adroit pour faire les additions, les soustractions, les multiplications et les divisions. Pour lui, la vie est une sorte de preuve par neuf. "
Habitant à Bourg-les-Bains, postier sachant poster, sans imagination, sans beauté, sans motivation. Eugène Machin, homme moyen, vit sa petite vie étriquée. Ayant pris ses repères à Bourg-les-Bains, il ne pense qu’à des choses basses et viles, tout rempli qu’il est d’envies et de désirs inavoués. Afin de se sentir moins seul, il se marie avec Dorothée dit Zaza, sa tenancière, pas très belle et bien médiocre elle aussi.
Un jour, Eugène Machin décide de passer une semaine de vacances à Fortville pour s’imprégner des joies et des plaisirs de la grande cité. Totalement désorienté, il se fait dévaliser dès l’entrée par Robert-le-parasite et les prostituées dont il a recueilli l’adresse au 24 de la rue des Fauchés.Après deux jours de vie citadine, il se retrouve sur le pavé, sans argent, sans papiers, sale et avec une gueule de bois. Le comble se concrétise lorsqu’il participe à une manifestation dont il ignore absolument tout.
Pris dans une charge policière, il ne doit son salut qu’à l’intervention d’un jeune couple qui l’entraîne à l’abri, à l’intérieur d’une maison. Là, avec stupéfaction et écrasé de fatigue, Eugène Machin, écoute, tout en s’enivrant, le discours étonnant que lui tient Charles, le jeune homme. Celui-ci lui dit que la médiocrité, le vice, l’envie et la haine ne sont que des illusions parce que l’homme a perdu le sens de sa propre existence, qui est de nature divine. Ainsi, celui qui vit une vie étriquée subira une mort étriquée. La vie et la mort, c’est tout comme.
Eugène machin ne comprend rien à ces paroles et s’endort à même le sol. En se réveillant, il constate que le couple a disparu et qu’il se retrouve tout seul à Fortville, déserté de ses habitants, et peut-être seul au monde. Après une petite accommodation à sa situation de dernier homme, il agit de la manière conforme à sa nature. S’appropriant des bijoux, raflant des billets de banques, s’empiffrant de nourriture fine, il lâche la bride à ses instincts, se gavant de ce que jamais il n’aurait pu avoir à Bourg-les-Bains. eu à peu, grandit en lui une peur gigantesque : pourquoi est-il le seul à rester en vie ?
" Seule la résonance des voûtes répondait à l’appel d’Eugène. Il finit tout de même par se taire et reste immobile, figé par une peur qu’il ne peut plus mâter, par une peur durable aux racines profondes. La peur de ne plus pouvoir se sortir jamais de cette aventure. La peur de la solitude inexorable. La peur de l’ennui, de son propre ennui. Peur de s’ennuyer dans sa peau monotone, peur d’être écrasé par sa médiocrité. "
Son délire se renforce et comme Néron jadis, il envisage d’incendier la cité pour son unique plaisir:
" Il pénètre dans la cuisine d’un appartement modeste. Il y trouve d’abord des allumettes. Puis, une bouteille de pétrole. Il répand avec conscience le pétrole sur les rideaux, les tapis, les fauteuils. Il éparpille partout des journaux chiffonnés. Et… allume tranquillement le tout. Il n’a pas à attendre longtemps le résultat. Le feu, rapidement, encouragé par le pétrole, gagne du terrain à une vitesse qui effraie machin lui-même. Il reste planté là, à regarder, et la lueur galopante des flammes donne à ses yeux soumis, un éclat diabolique Brusquement, il se dit : " Je vais foutre le feu à tout le quartier ! ça va être bath ! "
L’incendie le talonnant, il abandonne la ville au moyen de diverses bicyclettes, jusqu’à Trévoux, autre bourgade située au bord de la mer. Là, il sombre dans le plus profond désespoir, comprenant soudain par une sorte d’illumination que , bien que tout lui appartienne, il donnerait n’importe quoi contre une présence humaine. Alors il se débarrasse de son argent :
" Le bruit de ces pièces tombant et roulant sur la chaussée, aurait suffi à provoquer une bagarre sanglante (…) . (C’est curieux comme l’argent qui roule à terre est proche des coups et des blessures.) Mais là encore, le silence enregistre seul le bruit agaçant de cette chute des métaux inutiles. Oui, si les objets qui l’entourent, les uns après les autres, se foutent tranquillement de lui, Eugène Machin, à son tour, se fout paisiblement des objets. Il se fout du fric. Il s’en fout avec autant d’énergie qu’il l’avait accumulé auparavant à la Caisse d’Epargne de Bourg. Il comprend, malgré lui, la vanité de bien des choses. Il comprend de mieux en mieux. Il apprend à comprendre. "
Sa personnalité se modifie. Il n’est plus l’être médiocre d’avant. S’installant dans un chalet de montagne, il communiera avec la nature d’hiver qui l’enchante de ses flocons. Il se sent de plus en plus heureux, sensible, ouvert au monde. Il comprend enfin quelle est sa destinée sur la grande roue du karma, il accepte la mort qui le sanctifiera tandis que la terre, délivrée de l’homme, n’en revivra que plus intensément :
" La Terre, depuis ce jour, n’avait plus d’autre souci que de jouer aux quatre saisons, toute seule avec son rythme à elle. Sans personne pour la déranger. Plus la moindre trace de parasites humains ou animaux. Et lentement, les maisons se lézardèrent, furent envahies par des herbes folles, rampantes ou grimpantes, par des orties majestueuses. Tout, jusqu’aux plus monstrueux canyons, jusqu’aux plus invraisemblables gratte - ciels, fut lentement englouti, effacé, nivelé.
Des champignons géants poussaient entre les rails du métro. La moisissure gagnait les uniformes militaires. Les drapeaux se déchiquetaient lentement, faisant une salade ignoble de leurs couleurs. Les réserves alimentaires pourrissaient dans les caves et les garde-manger. La puanteur elle-même était lentement et sûrement vaincue. La verdure engloutissait les tombes des cimetières dans une forêt éternellement vierge désormais. Des arbres nouveaux poussaient dans les maisons, les cabines téléphoniques et les gares, les crevaient ou les arrachaient du sol pour les élever dans leur course irrésistible vers le ciel. "
" la Peur gigantesque de Monsieur Médiocre pourrait encore s’intituler " une voie vers l’Illumination " ou " une thérapie de la Sagesse ". Eugène Machin, à travers l’épreuve de la solitude totale – celle du dernier homme – vit un cheminement initiatique qui l’amène à comprendre que l’important dans la vie est d’être et non de posséder. Message transparent, apparaissant parfois en d’autres ouvrages cataclysmiques tels que " le Pont sur l’Abîme " ou " le Nuage Pourpre " .
Le récit est par endroits desservi par le dessin de Dubout qui, par son humour, se trouve être en décalage avec le sens symbolique du texte. Tel quel cependant, le roman vaut le détour, perle rare difficilement accessible quand on sait qu’il a été imprimé avec un tirage limité de 4000 exemplaires, en 1947, et jamais réédité par la suite.
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Feu Du Ciel - Par BenF
Savigny le romancier et sa femme Madeleine, Chevrillon le député, Mérindol le compositeur, Lydia Féline l’actrice et Cormier l’astronome forment un petit groupe d’amis réunis à Savigny, dans un propriétée près de Mantes sur les bords de la Seine, pour y goûter quelques jours de vacance, qui seront aussi leurs derniers. En effet, une comète énorme fonce vers la terre et, selon les calculs de Cormier ainsi que d’autres astronomes, elle heurtera la terre de plein fouet. Ce sera l’apocalypse :
" - Je répète, dit Cormier. Diamètre supérieur à celui de la Terre. Densité du noyau considérable, contrairement aux autres comètes. Au lieu de quelques millions de tonnes, celle-là doit en peser quelques centaines de millions. Vitesse formidable : 6 500 000 kilomètres en vingt-quatre heures ; courbe de rayon immense, ce qui laisse supposer que si la Comète est déjà arrivée dans le voisinage de notre planète, c’est il y a quelques milliers d’années (…) Evidemment le choc serait effroyable et, indépendamment des bouleversements atmosphériques, il faudrait compter avec la chute d’innombrables aérolithes, peut-être de masses d’une prodigieuse grosseur. Probablement y aurait-il aussi des tempêtes, des cyclones, et puis des chocs électriques formidables. Oui, sans doute. Et puis les gaz ! Car les gaz disséminés dans la tête, la chevelure et la queue envelopperaient un instant la boule. Parviendraient-ils à tuer la vie, toute la vie ? La course de la Terre dans l’espace serait-elle changée ? Son écliptique varierait-elle ?"
Les événements s’enchaîneront rapidement, en trois jours, le choc devant avoir lieu jeudi soir vers les 9h 30 minutes. Or, nous sommes le mardi. Durant ce laps de temps le comportement, les attitudes, les visions du monde respectives des personnages se délitent et l’auteur, à travers les réflexions cyniques de Savigny, trace le tableau fidèle de la dégradation des rapports humains. Quant aux événements extérieurs, ils ne sont mentionnés qu’à de brefs moments :
" Malgré la censure rétablie sur toute la Terre, l’ordre était difficilement maintenu. Ca et là, des essais de mouvement révolutionnaires avaient déjà eu lieu. La peur, la vieille peur ancestrale retenait encore les gens. On sentait bien, en effet que, dès qu’ils auraient la certitude de la fin, les gens se rueraient les uns sur les autres, les pauvres sur les riches, les hommes sur les femmes et qu’une orgie, un pillage, un vol, un viol, un meurtre général commencerait et que les soldats et les agents seraient les premiers à lâcher pied pour goûter tout leur plaisir avant de mourir. "
Le plus souvent l’analyse ne mentionne que la réaction apeurée des paysans du village alentour qui ne comprennent rien aux événements jusqu’à leurs derniers instants. Cette tragédie est servie, comme il se doit, par l’unité de temps, de lieu et d’action. Savigny surprend l’aventure de Madeleine avec Chevrillon, qu’il déteste. Désirant passer ses derniers instants de vie avec sa femme, bien qu’elle ne l’aime plus, il n’admet pas que Chevrillon puisse l’en priver à ce moment-là. Il suit le couple et, au bord de la falaise, tue Chevrillon d’un coup de révolver quand il les surprend en pleine infamie dans une grotte. Madeleine blessée est ramenée au bercail par Savigny. Le temps passe vite. Le curé du village, Vandresse, consulté par les protagonistes cite l’apocalypse de St Jean et se réfugiera auprès de Savigny lorsque des paysans dans leur excitation et leur athéisme voudront s’en prendre à lui. L’atmosphère sociale se transforme, les masques tombent, les rôles se défont. Savigny reste fidèle à lui-même et envisage même une explication astucieuse quant au sens de la catastrophe :
" - J’avoue, dit Savigny, que si nous étions, nous, les hommes, le cerveau de la terre, il serait aussi laid de voir ce balbutiement agonique que d’assister aux dernières éructations d’un paralytique général. Mais nous ne sommes pas sûrs de cela. Il se peut que des millions d’autres soleils aient chacun leurs Terres, sensiblement constituées, éclairées, chauffées comme la nôtre et possédant une vie qui, par endroits, peut être intelligente. Il se peut donc que le cerveau du Monde soit beaucoup plus vaste que nous ne le pensons et que nous n’en formions qu’une cellule. Dans cette hypothèse, le désastre auquel nous assistons ne serait qu’un petit coup d’apoplexie, tout juste. Et après-demain le monde serait guéri… "
Elise, la bonne de la maison, se promène toute nue, aguiche tout le monde, ne pense qu’à la jouissance pour quitter ce monde en une frénésie orgasmique. Personne ne reproche à Savigny son meurtre. Au village, les exactions plus nombreuses, les viols, les débordements orgiaques, les scènes insanes se suivent et s’amplifient à l’instar de ce qui se passe dans le reste du monde. Les villes brûlent et se vident de leurs habitants qui pensent trouver un refuge près de la mer ou dans les montagnes. Vains efforts puisque la comète au noyau dense et au diamètre plus important que celui de la terre n’épargnera rien, ni personne.
Cormier, en une attitude hypnotique et compulsive, calcule inlassablement la trajectoire de la comète. Mérindol espère encore avoir le temps de mettre en musique des extraits de l’Apocalypse de St jean. Quant à Lydia, elle se décompose littéralement et, comme une poupée inerte, dort ou geint. Seul Savigny, dans son désespoir lucide, et le curé Vandresse, dans sa certitude, sont prêts à affronter les ultimes instants. Des phénomènes très inquiétants se font sentir lorsque la comète devient visible et éclipse la lumière de la lune. Des vents subits, des pluies de cendre, une sécheresse inhabituelle et des tremblements de terre provoquent les premiers morts. Madeleine s’échappe de la maison pour mourir près du cadavre décomposé de son amant. La villa de Savigny est attaquée par les gens du village, mais le propriétaire arrive à en défendre l’entrée. Les animaux, même sauvages, sentant que quelque chose d’inhabituel se passe, se réfugient près de la maison :
" Une des choses les plus touchantes de ce début de nuit fut la grande peur des animaux. Dans le pays, depuis deux jours, les animaux se rapprochaient des hommes. Non seulement les familiers, mais le lourd bétail domestique et même les animaux sauvages. Les oiseaux se jetaient dans les maisons et, les bœufs, les moutons, beuglaient ou bêlaient aux portes. "
Jeudi après-midi, les troubles prennent une dimension dantesque. De l’électricité statique crépite à la surface du sol, les étoiles sont éclipsées par l’ombre noire, menaçante, de la comète toute proche :
" La terre maintenant n’était plus qu’une effroyable plaine blanche qui luisait si bien qu’à l’orient elle se confondait avec le ciel. De brusques vents couraient comme des foudres entre les éclairs et les grondements. De hautes fumées montaient de vingt points de l’horizon incendiés par la foudre. La réverbération commençait d’être insoutenable. De temps en temps une traînée d’ombre se produisait du côté de la chevelure et la queue entière avait de brusques changements d’éclat. "
La campagne se dessèche, la terre se meurt. Bien que le choc soit imminent aucun protagoniste ne le subira. Ils mourront tous asphyxiés préalablement par les gaz cyanhydriques présents dans la queue de la comète : " Il (= Savigny) entendit, mais de très loin, la voix pure de Mérindol monter comme une espérance, trouer un bruit de plus en plus formidable. Devinant que le noyau de la Comète atteignait enfin l’atmosphère terrestre, il perçut : - Et il y eut de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Et la voix se rompit avec le Monde. "
Un récit réaliste, pur roman - catastrophe, qui relate heure par heure, le déroulement du processus de mort. L’auteur, en écrivain consommé, s’attarde sur les effets de la catastrophe, et l’impact psychologique d’un événement unique.
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Au temps de la Grande Anarchie ou le jour ordinaire du citoyen Dupond à Paris sous le régime de la nouvelle Commune. Se réveillant tôt le matin, sa seule occupation de la journée est de trouver de quoi survivre. Le troc s’est substitué à l’échange monétaire, l’argent – monnaie d’état - n’ayant plus aucune valeur, car soumis à une inflation énorme. Replongé en plein moyen âge, Dupond, qui partage sa chambre avec des miséreux, espère troquer un rideau, un réveille-matin et un vase contre des souliers ou de quoi subsister. Longeant des bâtiments officiels dévastés, se méfiant des mouchards et de la police, se fondant dans une foule de clochards et de crève-la-faim, il pousse jusqu’au marché aux bestiaux des Champs Elysées :
«Place de la Concorde, c’était une armée de voitures rangées le long des trottoirs. Chacune servait de boutique avec un chargement de fruits et de légumes, et la foule passait entre les rangs, poussant très haut cette rumeur affairée et joyeuse, commune à tous les marchés. Dupont traversa la place en grognant. Il n’avait rien à faire au marché aux légumes, pas plus qu’aux Champs-Elysées où se tenait le marché au bétail et qui était pourtant bien curieux. On y vendait surtout de la volaille et des lapins car beaucoup de Parisiens élevaient des lapins (…) on y vendait aussi des moineaux, des pigeons, des chiens, des chats, des rats. Le rat engraissé faisait prime sur le marché, ainsi que le pâté de rat, très poivré et qui emportait la bouche. »
Le Palais-Bourbon, devant lequel il passe, sert de logement à la plèbe.Dans tous les parcs et jardins publics de Paris, l’on cultive des légumes. Partout, les échanges improvisés permettent de se fournir en bimbeloterie, comme chez les bouquinistes des quais de la Seine. Les transports publics, remplacés par des charrettes à bois, sont inefficaces et lents. Quoique certaines lignes de métro fonctionnent encore, les stations sont habitées par une populace qui y a pris ses quartiers depuis les dernières attaques ennemies au gaz :
« Le bombardement aérien de Paris, la guerre civile, les incendies avaient fait d’une bonne part de la capitale ce champ de ruines. Beaucoup de rues se trouvaient barrées par les écroulements ; les façades noircies ou trouées surgissaient à tout bout de champ ; il pleuvait dans le Louvre ; l’Arc de triomphe n’était plus qu’une masse de pierres pilonnée d’obus, décorée de groupes informes ; et l’Opéra, ruinée par l’incendie montrait, vu du dehors, une façade crevée le long de laquelle pendaient des poutres, tandis qu’au dedans c’était un désert noirâtre, vaguement herbu par endroits, et traversé la nuit par des ombres incertaines d’ivrognes qui, du Temple écroulé de la musique, poussaient vers la lune d’ignobles chansons. »
la police municipale et la troupe essaient en vain de trouver du blé chez les paysans de la région de Bourges ou de Chartres qu’elles spolient de leurs terres. Chaque ville est devenue autonome et traite isolément avec les pays étrangers:
« Notre Commune à nous, jusqu’où va son pouvoir ? On parle de Melun : le fait est qu’on se bat à Melun. Les gens du Midi, avec Marseille, sont indépendants. Le gouvernement de Bourges, eh bien, il paraît qu’il traite avec le Japon au sujet de certaines îles d‘Océanie. »
Paris s’administre elle-même, vivant sur l’exploitation sauvage d’une plèbe sous-alimentée. Les voleurs courent les rues. Les femmes, en échange d’une poignée de riz, se prostituent. Les appartements ne restent pas longtemps inoccupés :
« Dans tous les appartements abandonnés des sans-logis avaient pénétré, s’étaient installés comme des coucous dans le nid des autres ; On avait parfois enlevé des portes, des meubles, des planchers pour les brûler.»
Dupond, qui a fait un bel échange, s’est trouvé des souliers neufs et un petit sac de riz. Il arrive même à s’offrir une bouteille de vin et un déjeuner consistant au restaurant, soulevant l’animosité de ses voisins. Ayant eu vent de la possibilité de se procurer du charbon dans une gare SNCF, il participe à la curée générale avant que la troupe n’arrive. Il échappera de peu aux soldats, emportant quelques blocs de charbon et laissant sur le quai de nombreux cadavres de fusillés. En somme, une excellente journée, qui, pourtant, se terminera mal. Trop confiant en sa bonne fortune, il ne pourra éviter des agresseurs, qui, le dépouillant de tout, le laissent sans défense :
«Ses agresseurs le jetèrent dans un renfoncement, lui enlevèrent brutalement son veston, sa chemise, sa culotte, ses souliers, et, bien entendu, les provisions qu’il portait. Mais quand ils en furent à l’argent, ils rirent très fort et le lui laissèrent : - Garde-le, tu t’achèteras un journal avec… » Content d’être encore en vie, Dupond rentre chez lui.
Une charge féroce travaillée au scalpel, qui analyse dans le détail les malheurs quotidiens d’une France en lambeaux soumise à une politique socialisante et partageuse. Vision d’un avenir sombre mais plausible.
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J.H. Smithson, un archéologue américain, est en visite en Europe et s’émerveille de tous les monuments laissés à l’abandon. Alors que les Etats-Unis d’Amérique sont tournés vers la contemplation spirituelle et la vie culturelle, les Etats-Unis d’Europe, en ce siècle futur, enfoncés dans le pire des matérialismes, ne jurent que par l’Economique et l’Industriel, laissant sombrer dans l’ignorance les lieux magnifiques des époques passées, comme les jardins du château de Versailles :
« Je marchais dans les allées dont le tracé se conservait à peine parmi les herbes folles. Des rejetons poussés au hasard obstruaient le chemin. Une prairie sauvage recouvrait ce qui avait dû être du gazon. Des degrés, des bassins, des colonnades s’écroulaient sous les futaies, et laissaient deviner un plan d’ensemble qui les avait distribués. »
Une vision de l’Europe et de l’Amérique qui semble avoir du mal à se concrétiser.
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Une Saison En Auvergne - Par BenF
Par lettres, la narratrice fait part à son compagnon resté à Paris de ses impressions romantiques à la vue de la grande plaine de Limagne et de la chaîne des Puys. En cure d’eau près de Clermont, elle constate que la source thermale devient brûlante. Des tremblements de terre l’inquiètent fortement. A l’instar des autres curistes, elle se hâte de fuir ce lieu menaçant quand soudain les volcans de la chaîne des Puy se réveillent et engloutissent la Limagne sous un lac de feu: «Les avions qui survolent cette mer brûlante, aperçoivent, sous la surface, la carte tragique de ce malheureux pays. Les flèches et la toiture de la cathédrale de Clermont y font un étrange îlot; la chaîne des dômes se reflète dans ce lac immense. On distingue sur les lignes de chemin de fer, les trains saisis en marche, exactement à midi 55. »
Une petite nouvelle française traitant du thème de la submersion.
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Dans la réserve R, près de la Ville Haute, hommes et animaux sont logés à la même enseigne. Tous contaminés, terriblement irradiés suite à une expérience scientifique, ils se présentent comme des formes mutantes, quelque soit le nom qu’on leur donne : Terreux (les plus atteints) ou Straks. Même les animaux n’ont pas été épargnés. Les « Extérieurs», responsables de la catastrophe, les approvisionnent en nourriture et en drogue. Le vieil Ivan, poète de son état, en compagnie de son chat télépathe, apprend leur mort programmée par une nourriture empoisonnée.
Il n’a même pas le temps d’avertir Tamal, le chef des Straks, se faisant immédiatement tuer par l’un de ces êtres dégénérés. Lorsque tous les « irradiés » agonisent, les «Extérieurs» se frottent les mains : ils ignorent que dans l’ombre, déjà, leur sort est scellé :
«Dans les conduites souterraines – impraticables à l’homme - ils ont guetté le départ des hommes aux masques brillants. Fiiii leur a dit d’attendre encore. Mais bientôt par dizaines de milliers ils attaqueront et passeront le mur. Fiiii l’a dit. Graii est un bon rat. Il sait obéir. Il attendra. »
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A la Gare Saint-Lazare , un jour de juillet, le narrateur attend sa " veuve ". Elle arrive en compagnie d’une amie. Cette rencontre sera prétexte à une suite de fantasmes de type sexuel, plus délirants les uns que les autres, dont le point commun est la disparition des femmes.
La femme, être aimé et haï à la fois, nécessaire et superflu, se verra tour à tour, dominée, dominante, assassinée et poussée sur la voie du métro par le narrateur ou brûlée dans un incendie allumé intentionnellement par des mâles en rut.
Le tissu même des mots s’érotise et les jeux de mots constants sur les boules de billard/ queue de billard, et les testicules / verge, montrent le délire/désir croissant du narrateur. Le mal s’amplifie lorsque les femmes ne mettent plus de filles au monde: " Je lui demandai combien il avait enregistré de naissances à cette heure de la nuit. Deux, me dit-il. Garçons ou filles ? Deux garçons. Il fut un peu surpris de ma question : de toute évidence les enfants attendus ne pouvaient être que des garçons ou des filles, et nul ne saurait s’inquiéter de voir naître à la file deux , trois, ou quatre garçons. Mais à l’heure où je lui posai cette question, j’avais déjà noté que, dans mon propre service, étaient nés treize garçons et pas une seule fille. "
Dans sa quête passionnée, le narrateur ne retrouve plus les femmes qu’il a connues. Elles ont mystérieusement disparu ou se sont transformées en petits garçons. La même vision semble être partagée par tous ses frères masculins. Par une sorte d’involution, la nature entière cesse de fournir des femelles :
" On connaît la suite, : les horloges continuant de tourner à l’envers , le soleil roulant dans le ciel d’ouest en est , les jours s’enfuyant de la nuit à l’aube , les traités de paix précédant les guerres , les guerres revécues une à une sans que rien permettre de les éviter , les hommes frappés de rajeunissement , les vieillards contraints d’avancer vers l’âge mûr , les hommes d’âge mûr vers l’adolescence , les adolescents vers l’enfance , et tous, au fur et à mesure que le temps passe , vers ce moment effrayant de la naissance , devenant infimes au point de disparaître bientôt dans un autre être , ces êtres, les femmes, rentrant elles-mêmes les unes dans les autres , emportant dans leur ventre l’humanité, à la manière des tables gigognes ou des poupées russes, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une seule, la première, dont le ventre contient tout , y compris ce rêve. "(…)
" Les événements se précipitent. Faute de donner naissance à des filles, les femmes se condamnent elles-mêmes à mort. Elles prennent irrémédiablement de l’âge alors que des hommes continuent de naître. L’aspect des villes se modifie. Les rues se peuplent de garçonnets, d’adolescents, d’hommes mûrs ... et de vieillardes.
Celles-ci s’éteignent l’une après l’autre, et d’abord en Occident , où la pollution urbaine et l’habitude des plaisirs ont rendu l’espèce plus fragile. Plus une seule femme blanche ! De grandes armées se mettent en marche. Elles vont arracher les femmes de couleur aux peuples qui les détiennent indûment. "
L’état d’urgence est décrété. La civilisation est en péril : c’est la fin du monde par extinction de l’espèce. De nouvelles lois seront promulguées qui permettront aux hommes de copuler avec les rares femelles animales que des expéditions guerrières auront pu retrouver. C’est pourquoi il reste au narrateur à jouer à Pygmalion en modelant dans la terre glaise un corps de femme à qui sa verge insufflera la vie,... et qui mettra au monde une fille, Eve :
" Cette nuit-là dure mille ans. Le rêve du premier jour s’est accompli. Je vois , comme annoncé, les femmes disparaître , les hommes demeurer seuls sur la planète , puis s’éteindre eux-mêmes, un à un. Il ne reste que moi. La végétation a tout recouvert. Dans une clairière, je somnole.
Un matin, suivant un chemin de fougères et de ronces, j’atteignis la lisière de la forêt. Le soleil se levait, faisant miroiter l’eau des fossés. Le ciel était blanc. Je regardai la terre. Elle était faite de limon épais qui donnait envie qu’on le touche, de la main. Je me mis à genoux et, peu à peu, avec ce limon que je mouillai d’eau, je façonnai le corps d’une femme. "
Un roman dérangeant par son intensité. Il a le mérite de libérer le roman cataclysmique de son carcan thématique pour affirmer de façon native, brute, en quelque sorte, l’obsession du désir érotique, de la volonté de puissance, de l’amour fou , qui sous-tend toute la problématique du genre.
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