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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: épidémies, savants fous et maîtres du monde Auteur: Bob SLAVY Parution: 1935
    Le docteur Athanase Tigraphos rencontre le jeune ingénieur Hugues Debent pour lui faire une mystérieuse révélation : dans quelques jours, pour différentes raisons, l’humanité entière sera réduite à néant par lui, Tigraphos :
    " Nous ne voulons retenir aujourd’hui que les (= causes) deux principales : Ce sont la surpopulation de l’Europe centrale et le partage défectueux des masses humaines sur la terre, car ce n’est pas la place qui manque sur notre globe, mais surtout l’esprit d’équité pour assigner à chacun la place et la possibilité de vivre confortablement. Le poison nationaliste, régnant en maître dans tous les Etats soi-disant civilisés, mettant obstacle au bon vouloir de ceux qui voudraient remédier à cette injustice, j’ai résolu, moi, d’opposer à ce même poison un contre-poison purificateur."
    Il confie à Hugues, jugé sur sa bonne mine et ses compétences, un antidote puissant qui devrait le prévenir, lui et les siens, contre le mal qui va s’abattre sur la terre. Bien que ne connaissant pas Tigraphos mais subjugué par son charisme, voire hypnotisé par le savant, Hugues accepte le médicament.
    Il n’est pas le seul à être sauvé puisque Tigraphos, dans un  souci de " purification " prévoit la survie d’une nouvelle société constituée par des êtres neufs choisis par lui et son contremaître, Haller, pour en faire le noyau d’une nouvelle civilisation dont il deviendrait le maître absolu.
    Le cataclysme a lieu : les êtres humains meurent en quelques heures,  frappés par une espèce de peste foudroyante qui a la délicatesse de réduire les cadavres en  poussière :
    " Et le fléau franchit les mers, s’infiltra dans les recoins les plus éloignés de la terre et sur toutes les îles, n’épargnant ni âge ni couleur de peau. Les immunisés virent, avec épouvante d’abord, avec tristesse ensuite leurs concitoyens tomber comme des mouches. Les corps, à peine tombés, se réduisaient rapidement à l’état de poussière, ce qui évitait aux survivants la peine de les inhumer (…)
    Les vêtements devenaient flasques, et, après une heure tout au plus, ne contenaient plus qu’une poussière fine et jaunâtre. Selon les constatations des médecins, en suite d’autopsie, la mort survenait par décomposition du sang, c’est-à-dire par étouffement intérieur, ainsi que cela a lieu dans les empoisonnements par oxyde de carbone. Aucune des victimes ne se doutait de sa fin imminente –le poison agissait trop vite. – Quant à la décomposition rapide des cadavres, on ne pouvait en expliquer la cause. "
    Hugues, par l’entremise de Haller, est chargé d’organiser la société survivante N°1, celle d’Algarve, au Portugal. Avec ses parents et sa fiancée, il s’attelle à la tâche. Incidemment, il apprend qu’un autre groupe s’est installé près de Los Angeles, en Californie et que le Maître a fondé sa capitale à Oahoa, dans les îles polynésiennes. Au bout d’un certain temps, Hugues est mandé par Tigraphos.
    Il se rend à Oahoa par le moyen d’un avion remis en exploitation. Il atterrit dans une île paradisiaque, aux bâtiments magnifiques, constructions réalisées autant en style byzantin que romain. L’influence musulmane et orientale s’y fait sentir puisque pièces d’eau, jardins intérieurs, puits de lumière, parcs ordonnés et piscines y abondent :
    " L’ensemble formait un amalgame de tous les styles régnant dans les pays maintenant déserts. L’entrée unique et monumentale, située sur le côté ouest, était accessible par un large pont de marbre blanc à balustrades finement sculptées. Elle était flanquée de deux minarets en pierre blanche reliés entre eux par une coupole de " Kouba " arabe, sous laquelle passait le chemin débouchant du pont.
    L’un des minarets devait abriter un corps de garde à son rez-de-chaussée, l’autre le logement du concierge. La porte d’entrée était constituée par une forte grille en fer forgé et sculpté. En franchissant cette porte on débouchait sur une grande esplanade carrée au fond de laquelle se dressait un bâtiment de style florentin, -le futur hôpital et laboratoire modèle.
    A gauche de l’entrée s’allongeaient les édifices d’un "Gymnase ", de style grec antique, avec ses dépendances pour la natation aboutissant au lac nord. A droite et séparé de l’esplanade par le canal transversal, s’élevait l’édifice massif du " Harem ", auquel on accédait par un pont semblable à celui de l’entrée. "
    Après une troublante entrevue avec le Maître, ancien médecin, celui-ci révèle à Hugues le caractère hermaphrodite de celui-ci: Hugues est en réalité une fille mal formée! Une petite opération corrigera cette bizarrerie de la nature. Hugues accepte de la subir. L’opération réussie, " Huguette " prendra place dans le harem océanien du Maître, composé de :
    " filles fort jolies, de bonne maison et, en partie même, de haute lignée. Il y avait là des demoiselles bien élevées provenant des familles de riches industriels et de financiers, des vedettes de l’écran et du théâtre, des "girls" de profession et des acrobates de renom. Choisies avec un soin méticuleux parmi les plus saines et les plus robustes, toutes étaient parfaites de corps et de visages et certaines avaient des charmes tout particulier. "
    Soumise à un rituel compliqué de type sado-masochiste, Huguette subit les assauts de la baguette de la " Kadine " Adidjé :
    " Sur un signe de la Kadine, les servantes, deux robustes femmes dayacks, saisirent la jeune fille et, malgré sa vive résistance, l’étendirent sur le socle à lavages, en lui fourrant une pile d’oreillers sous le ventre. Puis, tandis que l’une lui maintenait les bras et l’autre les jambes écartées, Adidjé, prenant une souple cravache de cuir pendant à sa ceinture, signe extérieur de son autorité, se mit à fouetter ses fesses saillantes et rebondies. "
    Elle l’initie à des cours de danse compliqués et pervers qui dévoilent tout de son intimité, aux sports équestres à cru sur le cheval, à la gymnastique dépouillée et vigoureuse des anciennes spartiates. Rien ne lui est épargné, ni les coups de brosse sur ses fesses nues, les coups de verge sur le sexe et la poitrine (remodelée artificiellement), ni les entraves compliquées qui crucifient encore davantage un corps déjà supplicié. Elle s’adonne aux joies du saphisme et de la pédophilie à la grande satisfaction du Maître qui célèbre en ce harem la création de son nouveau monde " purifié " :
    " Comme beaucoup de Turcs et pas mal de Grecs, Tigraphos était un adepte passionné des pratiques homosexuelles. On ne s’étonnera donc point qu’il eût entrepris de se faire dresser un certain nombre de " Sian Kon ", ainsi que les nomment les Chinois. Ce sont des jeunes gens qui, depuis leur âge tendre, sont soumis à certaines opérations et certaines pratiques qui les rendent aptes, plus tard, à jouer le rôle de femmes auprès de leurs adorateurs. "
    Les jours se succèdent en chants et danses érotiques, tout confits en sucreries et plaisirs raffinés avec, parfois, la joie de pouvoir servir le Maître plus concrètement.
    Huguette,  amoureuse de Tigraphos enchanté par de si louables dispositions,  devient la " première épouse " avec rang de commandement sur les quarante autres, ainsi que sur tous les esclaves, eunuques, femmes chinoises, éthiopiennes, océaniennes, arabes, etc. qui servent la race blanche " élue ".
    Le maître s’enferme dans ses jeux érotiques jusqu’à couper les ponts avec les autres groupes américains et portugais.
    Le père Debent, ancien colonel, resté en Algarve et mécontent d’avoir vu disparaître son fils en Océanie, sans nouvelles de lui et mis au courant de l’existence du harem, entreprend une expédition afin de libérer les " malheureuses esclaves " et d’établir la vraie démocratie. Mal lui en prend. Arrivé à bon port, se présentant devant Tigraphos, le colonel doit admettre sa défaite. Bien peu de jeunes femmes acceptent de le suivre et surtout pas Huguette, enchantée par sa nouvelle vie. Ce qui amènera sur les lèvres du Maître cette expression désabusée :
    " Voilà bien l’ingratitude humaine. Je les débarrasse de leur vermine et eux ils viennent m‘escamoter mes femmes. "
    Un roman-catastrophe alibi dont le seul but est de nourrir les fantasmes sado-masochistes de l’auteur (et du lecteur), charriant à l’arrière-plan l’idéologie habituelle à ce genre d’ouvrage : réactionnaire, raciste et xénophobe. La domination radicale du mâle sur la femme, la dénégation de la raison humaine, la dictature d’un tyran d’opérette, d’autant plus insensible à ses sujets qu’il prend plaisir à les torturer, rend ce livre pénible à lire. Celui-ci n’appartient au genre que par accident.

  2. Type: livre Thème: guerres futures 2, sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Léopold MASSIERA Parution: 1956
    En 2400, près de la statue du « guide de l’avenir », deux amis se disent adieu. L’un, Thomas Brack, immodeste et sûr de lui, va être envoyé dans le passé pour incarner ce « guide de l’avenir » qui a conduit les peuples de l’an 2000 à la victoire. L’autre, Luc Vincox, ne pense pas à assumer ce destin. Pourtant lui aussi partira pour le passé. Par une ironie du sort, le premier aboutira en pleine néo-barbarie, après une guerre nucléaire destructrice. Il sera fait prisonnier par «Attila» le chef mondial, qui a réduit tous les peuples en esclavage après la catastrophe. Il travaillera comme forçat dans ses mines de fer et mourra finalement dans les arènes sous les dents d’un lion.
    Vincent, envoyé à la même époque par le professeur Robert Kelvan, mais muni de fusils désintégrateurs et autres armes de guerre, prendra contact avec les dissidents, éparpillées un peu partout sur terre dans des régions désertiques ou sauvages. Reconnu et acclamé, il sera l’artisan de la victoire. Grâce à ses armes infiniment supérieures aux arcs et flèches du tyran, il défera la terrible dictature pour promouvoir une nouvelle ère de paix et de démocratie qui formera la base de la sereine et technologique civilisation de 2400. Et la statue, sur la place, sera la sienne.
    Une nouvelle en forme d’apologie qui, quarante ans avant la série des « X-Files » adopte leur devise : « la vérité est ailleurs ».

  3. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: Emile PATAUD Parution: 1910
    Dans un texte rempli d’humour s’appuyant sur des illustrations en pleine page, Pataud nous offre sa vision du Grand Soir, au cours duquel la bourgeoisie est éradiquée grâce à la C.G.T. qui préconise la grève générale, tandis qu’à l’Assemblée les députés s’agitent vainement :
    « La classe ouvrière vient de réaliser cette grève, alors que certains sociologues, mentors du prolétariat ne la croyaient possible que dans dix mille ans. »
    Les premières mesures seront prises dans le calme ; les ouvriers électriciens et les gaziers arrêtent le travail, suivis par les cheminots. Les communications paralysées, c’est au tour des marins de se joindre au mouvement en «débarquant leurs cargaisons de bourgeois. »
    A cause des abattoirs en grève, du pain uniquement servi dans les « fournils des coopératives ouvrières » et réservés aux camarades syndiqués,  pointe la famine, surtout pour les bourgeois, que les PTT, déjà « aguerri par les luttes précédentes », n’ont pas oublié. La grande vision de l’armée dont :
    « Les soldats préfèrent planter là leurs officiers et se joindre aux camarades », complète le tableau avec « des canons qui ne partent pas toujours dans la direction indiquée, (avec) nombre de culasses (qui) en éclatant, blessent les officiers au ventre…»
    Les frontières sont abolies, les « peuples faisant cause commune contre l’ennemi commun, le Capital. » La société égalitaire enfin mise debout, elle ne repousse cependant pas:
    « Les puissants du monde qui, bien que tardivement, viennent demander leur admission aux syndicats. (…) Une ère de justice, d’amour, de liberté est enfin réalisée. »
    Une évocation naïve de l’utopie communiste d’où sont exclus les problèmes économiques, et dont la réalité a démontré qu’elle n’a pas été historiquement à la hauteur de son idéal.

  4. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Robert SILVERBERG Parution: 1998
    La Californie, Los Angeles, à la fin du XXIème siècle. Un immense engin extraterrestre, venu d’on ne sait où,  ni comment, atterrit dans la région, provoquant une tempête de feu avec ses réacteurs. Pendant que le pompier Mike Carmichaël s’emploie à éteindre l’incendie (en y laissant sa vie), d’autres engins envahissent les grands centres urbains du monde. L’humanité, éberluée, se demande comment se passera le contact avec les premiers extraterrestres de l’histoire.
    Elle ne sera pas déçue : des êtres énormes, hauts de huit mètres, semblables à des calmars bleuâtres, font leur apparition, enlèvent quelques terriens (et terriennes) pour les étudier, puis s’enferment dans leurs engins, se cloîtrant en un mutisme total. Les politiques sont impuissants :
    "Tous ces ministres, généraux et amiraux bardés de décorations, et tous les autres aussi, toute cette foule de grands chefs hautains alignés en un solennel conclave pour ruminer interminablement la situation n’avaient servi à rien.
    La réunion s’était achevée sans qu’aucune information significative en sorte, hormis la confirmation des atterrissages, sans qu’aucune conclusion soit tirée et sans qu’aucune décision soit prise. "
    En un clin d’œil, les extraterrestres mettent l’espèce humaine à genoux, en supprimant l’électricité sur toute la terre. L’effet est immédiat et catastrophique :  les communications  s‘effondrent, les sociétés régressent en quelques semaines vers une espèce de moyen âge anarchique, les autorités constituées – armées, polices, gouvernements - disparaissent à leur tour :
    " Adieu, donc –nul ne savait pour combien de temps- aux téléphones, aux ordinateurs, à la FM et à la télévision, aux radios réveils et aux alarmes, aux carillons de porte, aux portes de garage automatiques, au radar, aux oscilloscopes et aux microscopes électroniques, aux stimulateurs cardiaques, aux brosses à dent électriques et aux amplificateurs de toutes sortes, aux tubes à vide et aux microprocesseurs.
    Les bicyclettes, les bateaux à rames et crayons à mine graphite n’étaient pas affectés. Les armes de poing et les fusils non plus. Mais tout ce qui avait besoin d’énergie électrique pour fonctionner était désormais inutilisable. Ce qu’on avait fini par appeler le grand Silence était tombé. "
    Toute velléité de résistance est passible d’une mort immédiate  par "Pression Mentale", les Entités étant télépathes,  et donc avertis de toutes les intentions hostiles à leur égard avant même que celles-ci ne puissent se déclencher. La seule action humaine, qui n’a eu aucun effet,  a été l’envoi d’un faisceau laser sur l’une des fusées extraterrestre à partir d’un ancien satellite en orbite, fait encore rendu possible lors d’une phase de réactivation partielle de l’énergie électrique. Leur réponse est foudroyante : en une semaine la moitié de l’humanité est éradiquée par un virus inconnu :
    " Les conséquences avaient été considérables.(…) Lorsqu’on put enfin établir un bilan, il en ressortit que près de cinquante pour cent de la population du globe avait péri. (…) Aucune nation ne fut épargnée et certaines furent pratiquement rayées de la carte. Un grand Silence d’une nouvelle sorte était tombé sur la face de la terre, le silence du dépeuplement. Et quoique trois milliards d’êtres humains aient tant bien que mal réussi à survivre, très peu d’entre eux avaient encore la moindre envie de tenter ou même d’envisager une action hostile contre les Etrangers qui avaient conquis la terre. "
    A partir de là, les extraterrestres dominent un peuple d’esclaves humains par l’entremise d’une force de collaboration terrestre , la " Lacon " , et s’installent  dans la durée. Leurs buts, leurs occupations, leur biologie, le sens de leur arrivée sur Terre demeurent tout aussi obscurs qu’au premier jour. Ils s’emploient à faire construire des murs gigantesques autour des principales cités du monde et bien que peu nombreux (neuf mille environ), ils déportent des populations entières dans un but inconnu :
    " Il avait oublié à quel point le Mur qui ceinturait Los Angeles était vaste. Chaque grande ville avait son mur, mais celui-ci était spécial : trente, voire cinquante mètres d’épaisseur, facile. Ses portes étaient de vrais tunnels. La masse totale de l’ouvrage était colossale. L’énergie humaine employée à sa construction – du muscle et de la sueur, de la sueur et du muscle – avait dû être phénoménale. Surtout si on considérait qu’il faisait le tour complet du bassin de Los Angeles  – il s’élançait de la vallée de San Gabriel à celle de San  Fernando, puis franchissait les montagnes pour descendre jusqu’à la côte et bouclait la boucle en passant par Long Beach –et s’élevait à presque vingt mètres de haut pour s’enfoncer d’autant dans le sol sur toute cette circonférence. (…)  A quoi servaient tous ces murs ? "
    Toutes les sociétés humaines ont régressé. Après quarante ans d’occupation, peu d’humains se souviennent de ce qu’est la liberté. Les "Entités Bleuâtres" font partie du paysage terrestre, en quelque sorte. La technologie humaine a quasiment disparu. Seuls subsistent de vagues réseaux télématiques où des "rectifieurs", sortes de bidouilleurs informatiques, s’évertuent à truquer certains dossiers de condamnés contre de l’argent, en parasitant les lignes informatiques des Etrangers.
    Mike Carmichaël, le pompier volontaire disparu, fait partie de la robuste famille des Carmichaël, établie sur les hauteurs de Santa Barbara. Réunis autour du "Colonel", l’ancêtre, les Carmichaël résistent aux envahisseurs. Ils cherchent à frapper le numéro 1, l’extraterrestre le plus puissant, en connexion télépathique avec ses semblables.
    Ceci pouvant prendre du temps, le flambeau de la résistance est transmis d’enfants en enfants. La famille aura même son martyr en la personne de Tony appréhendé alors qu’il tentait de poser une bombe. Toute résistance aurait été inutile sans l’arrivée de Khâlid, pakistanais anglais qui, lors de son enfance malheureuse, a développé une qualité psychique particulière, celle du " non-agir " ou " Wou-Wei ". Elle lui permet de faire le vide parfait en son esprit, devenant par là indécelable pour les Entités. Ainsi, au temps de sa jeunesse, il avait réussi à tuer une Entité au fusil, acte sans précédent dans la nouvelle histoire de la Terre. Par les hasards de la déportation, il rejoint les Carmichaël, épouse Jill, une fille de la famille, et les aide (sans enthousiasme) à se parfaire psychiquement pour qu’ils puissent affronter les Entités.
    Entre temps, Andy, le plus jeune des rejetons de la famille et génie informatique, a réussi à percer le secret de Borgman, le premier collaborateur informatique qui a réussi à se brancher sur la base de données des extraterrestres. Il découvre la cache du N°1. Les Carmichaël montent une opération commando soigneusement préparée en envoyant le fils de Khâlid, Rachid, tuer le N°1. L’expédition est couronnée de succès. Les Entités semblent frappées de folie, partout de par le monde. Déjà, la famille se félicite. Un peu trop tôt semble-t-il, puisque tout rentre rapidement dans l’ordre, le flambeau du commandement étant repris par un autre extraterrestre. Incidemment, le ranch des Carmichaël – famille depuis longtemps cataloguée dans le camp des opposants - est bombardé par les forces de la "Lacon". Echec sur toute la ligne !
    L’humanité semble condamnée à végéter éternellement sous le joug de l’étranger. Quelques années plus tard, sans que rien n’ait pu le prévoir, en une nuit, les Entités plient bagage et abandonnent la Terre.  Après un moment de flottement et pour éviter l’anarchie dans laquelle sombrera inévitablement l’espèce humaine, les Carmichaël, toujours énergiques, décident de mettre leurs forces au service de la reconstruction.
    Une œuvre de plus dans la longue production de Silverberg. La patte du vieux maître n’a pas fléchi et sa description de l’invasion par des êtres radicalement autres fait froid dans le dos de par son réalisme. Une belle histoire, mais pourquoi une famille devrait-elle seule prétendre  à sauver le monde ?

  5. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: M.A. RAYJEAN Parution: 1974
    La Terre, laissée à l’abandon dans un état de dégradation inimaginable, n’est plus habitable. L’humanité a émigré dans le système d’Alpha du Centaure et a transformé notre malheureuse planète en un musée de la faillite humaine :
    " Le Nevada reste stérile. Ca ne change rien. Néanmoins les gardiens logent dans des habitations souterraines. Une usine fabrique l’air respirable. Au-dehors, la teneur en oxygène a tellement diminué qu’elle ne suffit pas à un organisme humain. En outre, une atmosphère viciée entoure la planète et forme un matelas jaunâtre, un voile opaque interceptant les rayons du soleil. La pollution existe partout, même dans les coins les plus reculés. "
    Pour surveiller ce lieu saint, des gardiens, qui sont autant de bagnards préférant vivre dans des conditions souterraines plutôt que d’expier leurs crimes dans une prison centaurienne, jouent le rôle de cicerone pour les milliers de touristes, satisfaisant à leur désir malsain de découvrir une planète morte.
    Or, le dernier arrivage leur cause quelques soucis car certains touristes disparaissent volontairement. Lane, le gardien-chef, soupçonne rapidement une organisation secrète d’envoyer des marginaux sur la terre dans le seul but de la rendre à nouveau habitable ce qui n’est pas du goût de l’autorité. Celle-ci dépêche une fusée militaire  pour mater la dissidence.
    Entre temps, le rang des marginaux a grossi. Ils ont commencé à dépolluer la planète  et convaincu certains gardiens de les rejoindre dans leur combat, parce qu’il fait meilleur vivre à l’air libre plutôt que dans des souterrains. Hile et Anway, les chefs des marginaux écologistes, passés maîtres dans l’art du combat psychologique, réduisent à néant les efforts de l’administration centaurienne. Le combat ne se fait pas sans pertes humaines puisqu’ils sont obligés de faire sauter la fusée militaire par une bombe atomique (propre !), tuant du même coup plus de mille soldats lancés contre eux. Leur action a provoqué une prise de conscience sur Alpha du centaure amenant le nouveau gouvernement à soutenir leurs projets pour rendre l’humanité à son berceau.
    Un récit mené avec les ingrédients habituels à la série, au style approximatif, par un auteur qui s’est fait une spécialité du roman-catastrophe déroulant, avec sa solide expérience, les poncifs les plus éculés en des phrases minimales (sujet / verbe / complément).

  6. Type: livre Thème: menaces technologiques Auteur: Patrick ABRIAL Parution: 1938
    «Méfiance ! Méfiance !»  Tel est le conseil de Patrick Abrial. Se méfier des technologies nouvelles, de l’ordinateur en particulier, aux conséquences rédhibitoires et multiples. D’abord, la raison mécanique est incompatible avec le sentiment :
    « Si tu écoutes la machine
      Si tu oublies ton cœur… »
    Les séductions du progrès ne devront pas diviser les êtres humains car
    « la peau de tous les hommes,  (est) noire comme du charbon »,
    c’est-à-dire qu’ils finiront comme  esclaves d’un travail abrutissant et pénible, serviteurs d’une dystopie mégalomaniaque dans laquelle la nature et l’amour seront abolis :
    « Les petites fleurs des champs de couleur de béton, et les yeux des enfants  jamais ne souriront ».
    L’artifice rejoindra l’artificiel pour emprisonner l’homme en lui faisant perdre sa liberté :
    « Le soleil sur ta tête de couleur de néon, et le ciel sur ta tête comme du goudron. »
    Le pari faustien de l’espèce humaine avec la machine lui fera gagner du temps… mais pour quoi faire ? :
    « Et l’homme immortel n’aura plus jamais sommeil »
    Son essence disparue, l’homme végétera sur une terre sans âme. Quoique amplifiée par l’artiste, sa crainte repose sur un danger réel, sans quoi la CNIL n’aurait pas de raison d’être, la « mise en carte » de l’ensemble des citoyens d’un pays ayant aussi été dénoncée par de nombreux auteurs de science-fiction, d’Orwell à Philip K. Dick.

  7. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Christian GODARD Julio RIBERA Parution: 1938
    Vol. 01 : le Grand manque, Soleil éd., 1993, 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 50pl. bande dessinée d’expression française
    1 ère parution : 1993
    Le Grand Manque ?  C’est l’homme, disparu de la surface de la Terre suite à un conflit généralisé dans lequel seul les femmes ont survécu. Aujourd’hui, la société s’est adaptée à la situation, développant dans un milieu social strictement féminin et qui ne conserve même plus le souvenir de l’homme, toutes les tares économiques ou  politiques de ce dernier. Plutôt rétrograde (le déplacement se fait en véhicules à charbon), la société féminine à Rome (Roma) et à Moscograd (Moscou) fonctionne sur un mode théocratique et policier. La « Belle Papesse » au sommet de la pyramide coercitive,  énonce la « Loi » :
    « Puis le dernier jour, Dieuze modela Eve dans l’argile de la Terre et vit qu’elle avait fait un être parfait, car elle se suffisait à elle-même (…) et le principe féminin, qui est un principe sublime, recouvrit la Terre entière. »
    Les « flickesses », des femmes hommasses et impitoyables contrôlent les individus à tous les niveaux. Les femmes sont cantonnées à leur travail et dans leurs quartiers alors que les flickesses s’adonnent toutes à des orgies et drainent la richesse du pays.  Le sexe est omniprésent. L’homosexualité, seul type de fonctionnement possible, se décline sur tous les modes : amantes/maîtresses, concubinage, (les « concubes »), viols et crimes sexuels sont quasiment légalisés. Il s’agit d’une situation universelle puisque le « Grand Manque » s’est fait sentir sur tous les continents.
    C’est dans ce cadre que le lecteur suit l’histoire de « Belle ». Belle est une belle blonde vaporeuse, plutôt dégourdie, et qui ne se gêne pas de donner à l’amour de Rouane, une autre fille de caractère, anarchiste et amoureuse, surveillée  par l’autorité. Heureusement Belle, concube de Josyan, une flickesse moins raide et plus humaine que les autres, dispose de quelques passe-droits, lui permettant de sauver Rouane accusée et au bord de l’emprisonnement. Tout se gâte lorsque Belle et Josyan seront invitée à participer à une orgie chez la « Capitaine », une abominable soularde, laquelle en profite pour violer Belle, avant de l’espionner. La jeune femme piégée est suivie à son insu lors de sa cavale avec Rouane. Les deux étant enfin capturées, Belle sera à nouveau libérée par Josyan qui la déclare comme étant une «3X», c’est-à-dire d’une composition génétique extrêmement rare qui lui permettrait d’enfanter.
    Belle est aussitôt acheminée vers un centre de maternité où la « Belle Papesse » en personne la prend en charge, prête à lui faire part du « Grand Secret » , sachant que plus jamais la jeune femme ne sortira d’entre ses griffes. Elle sera acheminée vers la « Tour Pointue »  (une tour-prison en forme de phallus) où elle découvre avec surprise et horreur des êtres anormaux, vieux ou déformés, avec une excroissance énigmatique sur le bas-ventre, des hommes. Ce sont là de rares reliquats qui, depuis leur jeunesse, emprisonnés et contraints, servent de vaches à sperme pour que la société femelle puisse perdurer. Prisonniers et régulièrement traits d’une façon mécanique jusqu’à l’épuisement ou la mort, on recueille leurs éjaculats dans le but d’inséminer les rares femmes, soit des « 3X »,  encore capables de mettre au monde des enfants. Belle fera l’expérience de l’action du pénis, pénétrée à l’instigation de la Papesse, par tous les mâles présents, pendant que Rouane croupit en prison.
    Vol. 02 : Pour trois gouttes de rosée, Soleil éd., 1993 1 album cartonné en couleurs, in-quarto, 46pl. bande dessinée d’expression française.
    1 ère parution : 1993
    Belle, toujours dans les bâtiments épiscopaux, surprend un secret: la papesse veut vendre une de ses meilleures unités de reproduction (un homme) à la baronne de Skandine. Découverte, elle sera jetée en prison avant d'être éliminée, la papesse voulant faire d'elle un bouc émissaire, en l'accusant de meurtre. Elle devient un "Carte Noire" acheminé dans le même fourgon que le Nhôm vendu. Le trajet ne se passera pas comme prévu car les enjeux pour récupérer le reproducteur sont très importants.
    Passant par les montagnes des Balkans, le fourgon sera tour à tour la cible d'une unité spéciale de Bulgraves (et non Bulgares), de Ritales de la Ritalie opposées aux Bulgraves et surtout des anarchistes du groupe de la "Baleine", commandées par une Rouane libérée et qui tient absolument à retrouver Belle. Le fourgon, pris pour cible de tous côtés, vomit ses occupants. Belle s'est déjà prise de pitié et d'affection pour le monstre lequel, bien que jeune, est complètement abruti. Son seul cri est "Ejak!" et sa seule préoccupation celle de copuler. Belle apprendra donc à connaître la sensation procurée par un organe masculin, ce qui ne lui est pas désagréable. Elle s'échappe avec lui dans les hauteurs et trouve refuge auprès d'un ancien Nhôm déguisé en femme qui, grâce à ses talents de rebouteux, soigne le jeune mâle,  lui faisant progressivement prendre conscience de son environnement.  
    Entre-temps, les Bulgraves ont défait les Ritales, découvert le chalet, pendu le vieux et tendu un piège à Belle et à son protégé. Rouane, qui à la tête de ses anarchistes a participé au combat, est grièvement blessée. La Baleine doit intervenir en personne auprès des Bulgraves, les menaçant d'extinction si elles ne cèdent pas à sa proposition, soit l'échange du Nhôm contre Belle. Mais la transaction  dérape lorsque des Ritales rescapées, retrouvant la piste de leurs ennemies, blessent mortellement le jeune mâle qu'elles avaient pour mission de s'approprier, le prenant pour un abominable monstre. Belle retrouvera finalement Rouane qu'elle aidera à guérir.
    Une série étonnante qui n'a pas eu le succès mérité, arrêtée au bout de deux épisodes. Pourtant la description de ces sociétés féminines d'une amoralité et d'une cruauté extrêmes qui se disputent les derniers mâles sur terre pour assurer leur survie provoque une forte impression, encore davantage mise en valeur par le dessin linéaire et les couleurs pastels de Ribera. C'est un exemple rarissime dans le domaine de la BD  de faire exploser les conventions habituelles d'une féminité considérée comme uniquement douce et gentille




  8. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: J.L. GASTON-PASTRE Parution: 1938
    L’inspecteur Bernay, mal apprécié par Dubois son chef, le Directeur de la Sûreté Nationale, ne parvient pas à le convaincre qu’un complot se trame dans les salons de la comtesse de Gallimont-Dutheil, lors de ses dîners mondains.
    Il est persuadé que Villemur, un intrigant, mathématicien et populiste projette un coup d’état avec plusieurs autres conspirateurs. Dubois lui demande de cesser sa surveillance. Bernay, au contraire, se fait engager comme serveur chez la comtesse, « la Belle Antoinette », feignant de partager les valeurs extrémistes de la maison. Grâce à Jean, le majordome, il y intercepte des discours équivoques tenus par Villemur à Carlin, député d’extrême-droite :
    « Tout me permet d’espérer que, mieux éclairés, mieux informés, les généraux et les amiraux, quand ils se trouveront en face du fait accompli, se rallieront à nous ; les forces militaires sont au service de tout gouvernement légal.
    Or, tout gouvernement d’insurgés triomphants est un gouvernement légal. Un spirituel écrivain du siècle dernier l’a dit en d’autres termes : - Lorsque les insurgés triomphent, ce sont des héros ; lorsqu’ils échouent, c’est de la canaille. »
    Bernay, trouve même un pied-à-terre appartenant à la comtesse, une chambre de bonne située au dernier étage de l’appartement loué par Villemur. Il met ce dernier sur écoute.Se rendant à une réunion organisée par le P.N.D., le parti de Carlin, il y voit Villemur pérorer, rappelant les grandes figures du passé à son secours qui toutes, selon lui, se sont imposées par la force. A la Chambre des Députés, le gouvernement est accusé de laxisme par le comte de Saint-Affrique, leader de la Droite, ralliant à lui le centre mou, représenté par Robin-Matois :
    « - Si vous désirez, fit M. Robin-Matois, que nous donnions plus d’ampleur à ce débat, avec l’autorisation de M. le Président de la Chambre (les deux hommes étaient d’accord) nous pourrions avoir une séance de nuit pendant laquelle…. Mais de tous les groupes s’élevèrent des voix : -Non, non…, clôture !…
    Et finalement M. Granbouriech, le fidèle des fidèles, un de ces députés qui votent toujours avec le Gouvernement quel qu’il soit, lut de sa place l’ordre du jour convenu : - la Chambre, faisant confiance au Gouvernement pour la défense de nos libres institutions, passe à l’ordre du jour.
    La majorité fut honorable, et c’était un succès ! M. de Marin, qui avait fini, durant le pointage, de corriger les épreuves, put déclarer aux journalistes :- La ridicule histoire du complot P.N.D. est complètement terminée. »
    Lors d’un dernier meeting place Wagram que Dubois, qui va se coucher, considère comme insignifiant, Bernay découvre, une fois passé les filtrages mis en place, l’imminence du complot. Sous prétexte de bien couvrir les élections, Villemur a convaincu une fraction de l’armée d’organiser le coup d’état ce soir même :
    « Deux mille adhérents triés sur le volet furent bientôt réunis dans la salle, où régnait un calme impressionnant ; les applaudissements éclatèrent quand M. Villemur parut à la tribune, entouré de ses principaux lieutenants, en particulier le général du Moulin et – ô surprise – le comte de Saint-Affrique qui portait au bras gauche le brassard des P.N.D. avec trois feuilles d’acanthe d’argent, ce qui indiquait un des grands chefs de l’association. M. Villemur étendit les deux bras en avant, ce qui était la façon de saluer de la ligue, et d’une voix éclatante commença à parler. »
    Plus tard, Bernay, par les toits, regagne sa chambre et sa table d’écoute où Villemur s’entretient avec ses complices. Par l’aubergiste Dussol qui lui doit quelque service, Bernay réunit quatre malfrats, d’anciens obligés, qui déblaieront la rue à coups de grenades, puis il arrêtera le groupe de putschistes chez Villemur. Empruntant le code personnel de l’ennemi, il annule le coup d’état par la voie des ondes. Après avoir recommandé à la comtesse de s’éclipser sans faire de vagues, laissant Villemur sous surveillance, il se rend à la caserne des Célestins où, grâce au coupe-fil spécial « emprunté », il demande aux militaires insurgés d’attendre les ordres et de remettre leurs armes au dépôt. Puis, entrant en contact avec le colonel Rappel, un loyaliste, ami du Président, Bernay fait délivrer les prisonniers politiques des divers lieux stratégiques comme le Châtelet et le Louvre.
    A la station de radio Gutenberg,  il rejoint le ministre de la guerre enfin libre. Parvenu à l’Elysée, il convainc le commandant Roger, un putschiste hésitant, de rentrer dans la légalité, lui promettant l’absolution de ses fautes. Ainsi, sans brusquerie, l’inspecteur se rendit maître des factieux. Dubois fut révoqué, Bernay devint le nouveau Directeur de la Sûreté tandis que Villemur, Carlin et leurs lieutenants furent traduits devant la Haute Cour de Justice.
    Une nouvelle qui énumère les mécanismes du coup d’état militaire, grandement documenté par les tentatives de Hitler d’accéder au pouvoir en Allemagne, à travers le putsch manqué de Munich.  Le récit restait  encore une anticipation pour la France à l’époque, mais plus pour longtemps : l’instauration du régime de Vichy le fit accéder à la réalité.

  9. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Alain HUGUES Pierre VUILLEZ Parution: 1987
    Vol.01 : le Grand chien, Glénat éd., 1981, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. noir et blanc. BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1981
    A la base de White Sands est programmé un essai nucléaire. La bombe doit tomber sur un village factice lorsqu’un motard, engagé dans une course, pénètre sans le savoir dans la zone interdite. Magoo Cushing, s’étant aperçu de son erreur, tente de fuir avant que « Vulcain » ne soit lâchée. Trop tard ! Il subira, couché à terre une irradiation maximale.
    Pour effacer « la bavure » les responsables militaires du programme hospitalisent Magoo, qui, à leur grande surprise, est toujours en vie. Les tests effectués sur sa personne montrent des résultats stupéfiants. Bien que dans le coma, le patient présente des ondes cérébrales profondément anormales.
    McNair, un reporter risque-tout, a eu vent de l’affaire. Déjouant la surveillance policière , il parvient à voir Magoo.
    On le retrouvera, défenestré du cinquième étage, le lit de Cushing étant vide. Au même moment, dans la salle de contrôle des transports d’énergie à Chatanooga,  qui couvre tout l’Est des Etats-Unis, Magoo, déguisé en policeman, s’introduit dans la place. Réduisant à l’impuissance le contrôleur, il modifie le programme de distribution, surchargeant le réseau, plongeant dans le noir absolu la côte est, puis disparaît. Lorsque la sécurité accède aux écrans de contrôle, s’y affiche un verset de l’Apocalypse de St. Jean. La traque envers le criminel est lancée.
    Vol.02 : Mort au mètre, Glénat éd., 1982, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1982
    A New-York la vague de froid déclenchée par une activité solaire anormalement forte renforce la paralysie électrique due à Magoo Cushing, l’homme de l’apocalypse, toujours activement recherché. Au centre ville, des prêcheurs de la dernière heure apparaissent, rassemblant une foule nombreuse, au grand dam du capitaine Creighton, décidé à faire place nette. Une réunion de crise cherche des solutions à l’instabilité sociale, à la dégradation des relations internationales et donne carte blanche à Creighton pour traquer Cushing, persuadé qu’il s’en prendra dans peu au centre nucléaire d’Oconee, le plus important des Etats Unis.
    En orbite autour de la terre, tout se présente mal pour la 13ème  mission scientifique « Laboratoire Orbital » et Dooley, l’un des astronautes,  dans sa tentative de rentrée dans l’atmosphère,  constate le dérèglement de tous les paramètres électroniques. Oconee est attaqué. Cushing y pénètre sans que l’on puisse l’arrêter.
    Même « Puma », le robot lance-flammes envoyé à sa rencontre échoue dans sa mission. Cushing le détourne vers des stocks de déchets radioactifs qui, en explosant, mettent hors contrôle le cœur du réacteur. La centrale est évacuée et Cushing, prenant la fuite, sera poursuivi par route et par air. Cerné et abattu, il se transformera en une immense torche humaine. Au même moment, de manière totalement irrationnelle, tous les ordinateurs militaires interconnectés défaillent, et, sous la conduite de l’ordinateur-directeur «Big Matter », déclenchent le compte à rebours d’un lancement de missiles nucléaires sur l’URSS.
    Le président, sollicité d’arrêter le processus à l’aide d’un code qu’il est seul à connaître, meurt d’une crise cardiaque. Alors que tout se détériore dans l’espace comme sur la terre, l’homme de l’apocalypse gît dans la neige, corps intact. Creighton, qui pense que deux précautions valent mieux qu’une, tire à nouveau sur lui, déclenchant une réaction terrifiante : Cushing se transforme en bombe thermonucléaire balayant toute vie dans une zone immense autour de lui.
    Vol.03 : le 6ème  sceau,  Glénat éd., 1984, coll. «Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
    1 ère  parution : 1984
    Les signes de l’apocalypse paraissent évidents aux sectes américaines.Magoo Cushing, appelé « le grand Chien » est attendu ardemment par ses adorateurs. Des tremblements de terre ajoutent au désordre ambiant, faisant s’écrouler le pont de Brooklyn. Dans la base de surveillance de l’Ile de White, un essai programmé se transforme en une tragique réalité : un missile opérationnel russe se dirige vers elle. La base disparaît en un éclair. Mais le plus important est que la déflagration déclenche un tsunami gigantesque qui atteindra New-York en peu de temps. Tout en évacuant Manhattan, on espère ralentir la vague par un contre-coup atomique dans sa direction : rien n’y fait.
    Deux mois plus tard, un semblant de police fluviale patrouille dans des avenues transformées en canaux où, en profondeur dorment des milliers de noyés dans leurs voitures. Elle s’oppose aux sectes, transformées en forces armées, qui veulent imposer l’Armaggedon, l’ère du « grand Chien ».
    Partout dans le monde règne la terreur : les banquises fondent, l’eau des océans monte, les suicides se comptent par millions, les épidémies se déclenchent, les pillages et l’anarchie dominent les sociétés. Les terroristes, pour fêter l’arrivée de Cushing, espèrent frapper un grand coup : détruire le centre de recherches biologiques à Manhattan et remplir l’atmosphère de miasmes indestructibles. Ce sera l’ouverture du 6 ème  Sceau.
    Alors que le destroyer « Liberator » remonte la 5 ème  Avenue, les terroristes s’emparent des armes bactériologiques en récitant des versets tirés de l’Apocalypse. Des nuages rouges montent dans le ciel. Le soleil s’est arrêté dans sa course. A l’hôpital de Columbia, Un homme, Cushing Magoo, sort du coma durant lequel il a fantasmé tous ces événements, mais le soulagement des médecins militaires est de courte durée. Une mutation physique effroyable s’opère sur sa personne, le transformant  en un monstre surhumain « le Grand Roi d’Effrayeur» annoncé par Nostradamus, prêt à transformer la Terre en un désert.
    «le Grand Chien » mélange allègrement données scientifiques et concepts mystiques.  Les catastrophes en séries suivent des séquences parfois difficiles à démêler. Les couleurs paroxystiques et les montages alternés expliquent (en partie) le peu de succès de cette série dessinée.

  10. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Pierre DOMINIQUE Parution: 1926
    Savigny le romancier et sa femme Madeleine, Chevrillon le député, Mérindol le compositeur, Lydia Féline l’actrice et Cormier l’astronome forment un petit groupe d’amis réunis à Savigny, dans un propriétée près de Mantes sur les bords de la Seine, pour y goûter quelques jours de vacance, qui seront aussi leurs derniers. En effet, une comète énorme fonce vers la terre et, selon les calculs de Cormier ainsi que d’autres astronomes, elle heurtera la terre de plein fouet. Ce sera l’apocalypse :
    " - Je répète, dit Cormier. Diamètre supérieur à celui de la Terre. Densité du noyau considérable, contrairement aux autres comètes. Au lieu de quelques millions de tonnes, celle-là doit en peser quelques centaines de millions. Vitesse formidable : 6 500 000 kilomètres en vingt-quatre heures ; courbe de rayon immense, ce qui laisse supposer que si la Comète est déjà arrivée dans le voisinage de notre planète, c’est il y a quelques milliers d’années (…) Evidemment le choc serait effroyable et, indépendamment des bouleversements atmosphériques, il faudrait compter avec la chute d’innombrables aérolithes, peut-être de masses d’une prodigieuse grosseur. Probablement y aurait-il aussi des tempêtes, des cyclones, et puis des chocs électriques formidables. Oui, sans doute. Et puis les gaz ! Car les gaz disséminés dans la tête, la chevelure et la queue envelopperaient un instant la boule. Parviendraient-ils à tuer la vie, toute la vie ? La course de la Terre dans l’espace serait-elle changée ? Son écliptique varierait-elle ?"
    Les événements s’enchaîneront rapidement, en trois jours, le choc devant avoir lieu jeudi soir vers les 9h 30 minutes. Or, nous sommes le mardi. Durant ce laps de temps le comportement, les attitudes, les visions du monde respectives des personnages se délitent et l’auteur, à travers les réflexions cyniques de Savigny, trace le tableau fidèle de la dégradation des rapports humains. Quant aux événements extérieurs, ils ne sont mentionnés qu’à de brefs moments :
    " Malgré la censure rétablie sur toute la Terre, l’ordre était difficilement maintenu. Ca et là, des essais de mouvement révolutionnaires avaient déjà eu lieu. La peur, la vieille peur ancestrale retenait encore les gens. On sentait bien, en effet que, dès qu’ils auraient la certitude de la fin, les gens se rueraient les uns sur les autres, les pauvres sur les riches, les hommes sur les femmes et qu’une orgie, un pillage, un vol, un viol, un meurtre général commencerait et que les soldats et les agents seraient les premiers à lâcher pied pour goûter tout leur plaisir avant de mourir. "
    Le plus souvent l’analyse ne mentionne que la réaction apeurée des paysans du village alentour qui ne comprennent rien aux événements jusqu’à leurs derniers instants. Cette tragédie est servie, comme il se doit, par l’unité de temps, de lieu et d’action. Savigny surprend l’aventure de Madeleine avec Chevrillon, qu’il déteste. Désirant passer ses derniers instants de vie avec sa femme, bien qu’elle ne l’aime plus, il n’admet pas que Chevrillon puisse l’en priver à  ce moment-là. Il suit le couple et, au bord de la falaise, tue Chevrillon d’un coup de révolver quand il les surprend en pleine infamie dans une grotte. Madeleine blessée est ramenée au bercail par Savigny. Le temps passe vite. Le curé du village, Vandresse, consulté par les protagonistes cite l’apocalypse de St Jean et se réfugiera auprès de Savigny lorsque des paysans dans leur excitation et leur athéisme voudront s’en prendre à lui. L’atmosphère sociale se transforme, les masques tombent, les rôles se défont. Savigny reste fidèle à lui-même et envisage même une explication astucieuse quant au sens de la catastrophe :
    " - J’avoue, dit Savigny, que si nous étions, nous, les hommes, le cerveau de la terre, il serait aussi laid de voir ce balbutiement agonique que d’assister aux dernières éructations d’un paralytique général. Mais nous ne sommes pas sûrs de cela. Il se peut que des millions d’autres soleils aient chacun leurs Terres, sensiblement constituées, éclairées, chauffées comme la nôtre et possédant une vie qui, par endroits, peut être intelligente. Il se peut donc que le cerveau du Monde soit beaucoup plus vaste que nous ne le pensons et que nous n’en formions qu’une cellule. Dans cette hypothèse, le désastre auquel nous assistons ne serait qu’un petit coup d’apoplexie, tout juste. Et après-demain le monde serait guéri… "
    Elise, la bonne de la maison, se promène toute nue, aguiche tout le monde,  ne pense qu’à la jouissance pour quitter ce monde en une frénésie orgasmique. Personne ne reproche à Savigny son meurtre. Au village, les exactions plus nombreuses, les viols, les débordements orgiaques, les scènes insanes se suivent et s’amplifient à l’instar de ce qui se passe dans le reste du monde. Les villes brûlent et se vident de leurs habitants qui pensent trouver un refuge près de la mer ou dans les montagnes. Vains efforts puisque la comète au noyau dense et au diamètre plus important que celui de la terre n’épargnera rien, ni personne.
    Cormier, en une attitude hypnotique et compulsive, calcule inlassablement la trajectoire de la comète. Mérindol espère encore avoir le temps de mettre en musique des extraits de l’Apocalypse de St jean. Quant à Lydia, elle se décompose littéralement et, comme une poupée inerte, dort ou geint. Seul Savigny, dans son désespoir lucide, et le curé Vandresse, dans sa certitude, sont prêts à affronter les ultimes instants. Des phénomènes très inquiétants se font sentir lorsque la comète devient visible et éclipse la lumière de la lune. Des vents subits, des pluies de cendre, une sécheresse inhabituelle et des tremblements de terre provoquent les premiers morts. Madeleine s’échappe de la maison pour mourir près du cadavre décomposé de son amant. La villa de Savigny est attaquée par les gens du village, mais le propriétaire arrive à en défendre l’entrée. Les animaux, même sauvages, sentant que quelque chose d’inhabituel se passe, se réfugient près de la maison :
    " Une des choses les plus touchantes de ce début de nuit fut la grande peur des animaux. Dans le pays, depuis deux jours, les animaux se rapprochaient des hommes. Non seulement les familiers, mais le lourd bétail domestique et même les animaux sauvages. Les oiseaux se jetaient dans les maisons et, les bœufs, les moutons, beuglaient ou bêlaient aux portes. "
    Jeudi après-midi, les troubles prennent une dimension dantesque. De l’électricité statique crépite à la surface du sol, les étoiles sont éclipsées par l’ombre noire, menaçante, de la comète toute proche :
    " La terre maintenant n’était plus qu’une effroyable plaine blanche qui luisait si bien qu’à l’orient elle se confondait avec le ciel. De brusques vents couraient comme des foudres entre les éclairs et les grondements. De hautes fumées montaient de vingt points de l’horizon incendiés par la foudre. La réverbération commençait d’être insoutenable. De temps en temps une traînée d’ombre se produisait du côté de la chevelure et la queue entière avait de brusques changements d’éclat. "
    La campagne se dessèche, la terre se meurt. Bien que le choc soit imminent aucun protagoniste ne le subira. Ils mourront tous asphyxiés préalablement par les gaz cyanhydriques présents dans la queue de la comète : " Il (= Savigny) entendit, mais de très loin, la voix pure de Mérindol monter comme une espérance, trouer un bruit de plus en plus formidable. Devinant que le noyau de la Comète atteignait enfin l’atmosphère terrestre, il perçut : - Et il y eut de nouveaux cieux et une nouvelle terre. Et la voix se rompit avec le Monde. "
    Un récit réaliste, pur roman - catastrophe, qui relate heure par heure, le déroulement du processus de mort. L’auteur, en écrivain consommé, s’attarde sur les effets de la catastrophe, et l’impact psychologique  d’un événement unique.