Aller au contenu
  • bdd_livre.png.38ca27d0c9044ccbdbae2e058729c401.jpg

    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

    Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

    Accédez au flux RSS :

  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Chantal PELLETIER Parution: 2004
      J. (pour Julius) Robert grimpe le long de la colline de cette région désertique du Nevada, taraudé par l’angoisse, hanté par sa culpabilité, fuyant les hommes, afin de se retrouver seul avec lui-même. Il n’est pas le dernier homme sur terre mais il mériterait de l’être. Sa science, son intelligence, son sens de la coopération ont fait de lui le meurtrier de masse, que déjà réclament les centaines de milliers de morts, ceux d’Hiroshima et de Nagasaki.
      Car J. Robert Oppenheimer, conducteur du projet Manhattan, à l’origine de la mise au point pratique de la première bombe atomique pourrait être vu comme le fossoyeur du genre humain. C’est pourquoi, replié sur lui-même en cette caverne obscure, il démissionne sans appel.
      Une novelette d’un intérêt mineur à l’apparence d’ un exercice de style.


    2. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Jean MAZARIN Parution: 2004
      En 2014 une météorite géante percute la lune, produisant des dégâts irréversibles à la terre : océans en furie, déplacement des pôles, extinction des civilisations, pluie rouge toxique, etc. Quelques groupes humains subsistent encore, les uns normaux, les autres déjà atteints de mutations régressives.
      Luc recherche Maryline, qu’il trouve dans un grand magasin de vêtements, le « Fashion-Look ». Il espère lui faire un enfant, un « futur sauveur de l’humanité ».
      Pas de chance : Maryline est en réalité un homme qu’une opération a transformé en femme.
      Ouf ! Ce n’était qu’un rêve, à moins que la comète annoncée prochainement….

    3. Type: livre Thème: guerres futures 1, péril jaune et guerres des races, menaces idéologiques Auteur: Pierre BORDAGE Parution: 2004
      L’Europe après le 11 septembre. Une ligne de front, oscillant entre la Pologne et le Delta du Danube, sépare les Européens et leurs légions d’anges des «Ousamas» (musulmans). La guerre totale, identique à celle de 14-18,  broie des millions de jeunes gens, de part et d’autre :
      « Avec des gestes lents, graves, les soldats de l’archange Michel écrasèrent leurs cigarettes, lacèrent leurs casques, déverrouillèrent les crans de sûreté de leurs armes. Au second aboiement, ils gravirent la pente de la tranchée, franchirent les murs de sacs de sable et foncèrent tout droit vers les positions ennemies. Ils n’eurent pas le temps de parcourir cent mètres. Les tirs nourris des mitrailleuses les fauchèrent l’un après l’autre sur le terrain plat et nu séparant les deux lignes. »
      L’Europe sous la coupe d’une espèce de théocratie décline les divers grades militaires selon un vocabulaire religieux : des «Vertus», des «Chérubins», des «Trônes», des «Dominations » quadrillent le continent avec, à leur tête le puissant archange Michel, un vieillard obstiné et cacochyme, chef  tout puissant d’une Europe exsangue,  retiré dans son bunker de Roumanie. A l’arrière de la ligne de front pleuvent les bombes :
      «Le déluge de bombes et de missiles est tombé sans interruption sur ces deux régions pendant plus de cinq ans. Les islamistes ont d’abord déferlé par le détroit du Bosphore. Leurs intentions étaient de libérer leurs frères albanais et, en même temps, de prendre pied sur le sol européen. Ils ont envahi la Bulgarie, puis la Macédoine, mais ils ont été repoussés en Turquie par la contre-attaque fulgurante des légions de Michel venues de Roumanie et de Hongrie. Il y a eu des millions de morts dans le coin. Des dizaines de millions. C’est la guerre la plus meurtrière, la plus dégueulasse que j’aie jamais couverte. »
      La débrouille triomphe, les collaborateurs foisonnent, les crimes de toutes sortes sont légaux
      « Ils se défonçaient aux bulles de champagne, aux pilules de toutes les couleurs, aux intrigues de salon et aux perfidies minuscules pendant que les bombardements jetaient des familles entières dans les rues, pendant que l’existence de millions d’hommes jeunes se brisait sur le front est, pendant que la légion traquait et exterminait des hordes d’orphelins livrés à eux-mêmes. »
      Le racisme d’état, l’intolérance religieuse vide la France de ses Arabes – parfois sur un simple soupçon – pour les concentrer dans des camps d’extermination. Les jeunes gens qui ne souhaitent pas mourir se transforment en pilleurs de ruines, appartenant à des sortes de confréries les « cailleras», bandes organisées et puissamment armées.
      Pibe est l’un de ces jeunes et le héros de cette histoire. Rendu orphelin d’une famille qu’il détestait, il sera accueilli au sein d’une caillera, pris en charge par une adolescente mystérieuse, Stef, qui lui assignera le but de son existence : partir à la rencontre de l’archange Michel. Périple qui n’est pas de tout repos puisque livré à lui-même lorsque sa caillera aura été anéantie par les légionnaires (devise : « Loi et Lance »), Il lui faudra parcourir une Europe dévastée pour atteindre Piatra, le siège du bunker présidentiel.
      En parallèle, le lecteur suit les intrigues et histoires d’autres personnages, telles que celles d’un «ancien» de la légion des anges, de retour du front, mutilé mais encore viril, qui se produira dans des « life show » érotiques et clandestins pour femmes abandonnées :
      « La dernière mode, c’est de mater et de tripoter des soldats qui reviennent du front. Il y a une grosse demande, et pas beaucoup de mâles présentables. Je te l’ai déjà dit : tu as un beau corps, une belle queue, plein de cicatrices, tout ce qu’il faut pour plaire à ces dames. Si tu fais l’affaire, il y aura une dizaine de soirées par mois. »
      Ou celle de l’auxiliaire  Talverad qui, anxieux d’une promotion, se verra offrir le commandement d’un camp d’élimination des Ousamas. Il n’ira cependant pas au bout de sa mission puisque piégé par son adjoint, il sera conduit à un suicide romantique en compagnie d’une jeune détenue arabe dont il est tombé amoureux.D’ailleurs au « CERI », l’adjoint promu chef à son tour, sera à l’origine d’une traque pour anéantir non seulement les leaders de l’opposition au régime angélique en place, mais encore tous les autres détenus, mitraillés par les SGM (Soldats Génétiquement Modifiés) :
      « Le E de CERI signifie évacuation. Il s’agit, comment dire, d’un euphémisme pour désigner une évacuation radicale, une…élimination. L’Etat européen ne va tout de même pas élever des serpents venimeux dans son sein. Nous avons besoin de responsables déterminés pour mener à bien les opérations de nettoyage. Nos concitoyens ont compris qu’il était de leur intérêt de dénoncer les islamistes ou assimilés qui essaient de prendre racine dans le terreau européen. »
      Pibe et Stef vivront des aventures cauchemardesques le long d’un parcours que l’on peut qualifier d’initiatique pour le jeune garçon. Se soutenant mutuellement, ils sortent indemnes d’un accident de train causé par l’explosion d’un «AK » (kamikazes islamistes). Ils se rétablissent auprès de Gog et Magog, deux frères passionnés d’informatique qui retransmettent les dernières nouvelles militaires par le web. Ceux là mourront, attaqués en pleine forêt par des « Zombis» ou « SDF » (vagabonds drogués et cannibales).
      Fuyant le danger,  Pibe et Stef se réfugieront dans un village rempli de mongoliens puis à bord d’un bateau clandestin qui les transportera en direction des côtes de l’Albanie. Incidemment, Pibe sauvera Stef d’un viol. Avec leurs compagnons, des Ousamas en fuite,  bien plus ouverts d’esprit que maints Européens, ils aboutiront à Bucarest, puis de là à Piatra. Pendant ce temps Jean de la Valette, l’un des membres du sérail de l’archange, fait la connaissance de Mike, l’observateur américain. Par lui il apprendra (et nous aussi) l’origine de cette guerre entièrement initiée par les USA, afin d’amoindrir l’Europe et freiner l’expansion arabe tout en proposant de magnifiques contrats commerciaux :
      « Faire durer cette guerre, disiez-vous. Par quel moyen ? La guerre de position, la stratégie de l’immobilisme, toutes ces conneries expérimentées pendant la guerre de 1914-1948. Tous ça se terminera par des millions de morts des deux côtés, des pays exsangues, d’énormes besoins de reconstruction, des marchés gigantesques, un baby-boom, une consommation effrénée, bref un retour aux bonnes vieilles sources du capitalisme. D’autant que nous, les Américains, nous nous débrouillerons pour passer encore une fois pour vos sauveurs. »
      Ayant soutenu l’archange Michel dans son accession au trône de dictateur religieux et après quelque cinquante millions de morts plus tard, les Américains envisagent maintenant de changer de stratégie, en se débarrassant du vieillard pour y substituer un chef plus souple, en l’occurrence Jean de la Valette. Les événements se précipitent. L’archange, flairant un piège, déclenche une purge. Les jokers, Stef et Pibe ont réussi à s’introduire dans le bunker par des souterrains. Stef veut éliminer physiquement l’archange par vengeance : elle est la fille d’un ancien compagnon de route de celui-ci que le dictateur a assassiné. Stef, tenace, redoutable, toute entière imprégnée de la philosophie de Lao-Tseu qu’elle enseigne à Pibe, sait qu’elle aura sa chance, même si elle doit en mourir. Mais c’est Pibe qui tuera l’archange :
      « Il se concentra sur son tir, pressa la détente, léger choc, onde de chaleur dans sa paume et son poignet. Il vit la petite étoile noire s’ouvrir au milieu du front de l’archange, se nimber de pourpre, l’ombre blanche se recroqueviller sur le fauteuil. »
      Il sera sauvé par Mike qui a su immédiatement s’adapter à la nouvelle situation. La guerre prendra fin au moment même où l’adolescent, devenu enfin adulte, envisage de se rendre au Maghreb « pour apprendre à comprendre le cœur humain ».
      Un avenir proche et terrifiant, minutieusement disséqué. Bien que certaines péripéties se rapprochent beaucoup du vécu européen durant la Grande Guerre, l’horreur, la haine, la stupidité des fanatismes explosent dans un roman sans concession.Prouvant par là, encore une fois, que,  lorsque éclate la guerre « toute l’intelligence de l’homme se retrouve dans la trompette ». Un récit à lire et à méditer.

    4. Type: livre Thème: menaces climatiques, sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Michel PAGEL Parution: 2004
      Vol. 01:l’Ange du désert, Fleuve Noir éd., 1986, coll. "Anticipation " N°1456, 1 vol. broché, in-12 ème , 186 pp. couverture illustrée, roman d’expression française
      1 ère  parution : 1986
      Ange le motard sillonne le désert d’un monde néo-barbare en compagnie de Cobra, le chef de la bande, pour s’approvisionner dans des stations qui, bien qu’à l’état de ruines,  délivrent encore de l’essence, inexplicablement. Comme occupations, ils chassent le « Sédentaire »  et le
      « Pillard ». Une suggestion s’empare de l’esprit d’Ange : aller en direction du Sud vers la fameuse ville de Lankor où vivrait, dit-on, le dieu Gelnar. En compagnie de Krina, une jeune femme rencontrée lors d’un coup de main, ils franchissent la rivière Styx et réussissent les épreuves qui leur permettent d’entrer dans l’immense ville-forteresse.
      Loin d’être le paradis imaginé, Lankor est le fief de Gelnar,  le responsable de l’état désertique de la terre. Agé de plus de quatre cents ans grâce à des manipulations génétiques, Gelnar aurait décidé de devenir le maître du monde. Par la mise en place de stations météo (cachées sous d’anciennes stations d’essence !), il a réussi à déséquilibrer le climat terrestre pour  ne permettre que la survie de trois types d’humains : les « Motards », les « Sédentaires », les «Pillards ».
      Ange apprendra par Sinddès le Guérisseur que sa venue à Lankar n’est pas due au hasard, mais programmée depuis longtemps par Gelnar et sa fille Krina presque aussi vieille que son père. Ange et Sinddès sont en réalité deux opposants à Gelnar qui s’étaient fait cryogéniser jadis, chacun avec une mission particulière.
      Celle de Sinddès consistait à préparer la venue d’Ange en ce monde désertique. Celle d’Ange, artificiellement conditionné pour se croire né en ce nouveau monde, était de déstabiliser le tyran. Gelnar a été le plus rapide. Manipulant Ange inconscient de son état réel, il lui fait déconnecter l’ordinateur qui seul aurait pu mettre fin à la sécheresse. Après ceci, il le livre à ses anciens amis qui s’opposent à lui en une série de combats singuliers.
      Tout ne se passe pas comme prévu; Krina trahit son père, à qui elle voudrait succéder. Elle libère Ange tandis que Sinddès commence à détruire les stations-météo. La conséquence immédiate en est la pluie ce qui laisse songeur Ange : le motard du désert sera-t-il lui aussi un inadapté ?
      Vol. 02 : la Ville d’acier, Fleuve Noir éd., 1986, coll. "Anticipation "N°,1457, 1vol. broché, in-12 ème , 186pp. couverture illustrée, roman d’expression française
      1 ère  parution : 1986
      Où l’on retrouve Ange avec une nouvelle compagne. Ils espèrent mettre fin au règne de Krina. Par une négociation savamment menée, Ange réconcilie Résidents et Pillards qui le suivront dans sa nouvelle quête.
      Avec ses compagnons, Hickory, amoureux de Roni,  et Fetch le bagarreur, ils investissent la cité en passant par les souterrains tandis que le reste de la troupe développe une attaque frontale en guise de  diversion. Aidé par Douglas, le chef des citoyens rejetés dans les égouts,  Ange destitue Krina. Cependant, fatigué par toute cette fureur, il n’aspire qu’à une chose : retrouver son cher désert. ! Mais là encore,  il se trompe, car c’est à lui que l’on remet les clefs de la ville.
      Un petit texte dont l’inventivité s’épuise vite… comme le lecteur. L’auteur se lasse de ses personnages, pratiquant à leur égard une distanciation ironique peu charitable. Alors pourquoi diable, a-t-il tenu à rajouter ce deuxième épisode ?

    5. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: A.D.G. Parution: 2004
      Jéroboam Papoux traverse une société à l’agonie. Autour de lui, les gens meurent, sans raison. La maladie mortelle, foudroyante et non douloureuse, sans signes révélateurs, terrasse progressivement le monde entier, sauf lui, Jéroboam Papoux, fonctionnaire au ministère des Ressources langagières, qui constate les faits, sans pouvoir les expliquer:
      « Puisque tout le monde mourait, pourquoi pas lui, mais il devait constater que tout son entourage familial, professionnel, amical était mort depuis belle lurette quand lui demeurait en vie, sans souci majeur, avec juste une petite angoisse bien naturelle, quand il avait trouvé sa femme froide un matin à son réveil, son aîné mort à l’école, la benjamine et la cadette frappées à cinq minutes d’intervalle devant la télévision, laquelle ne marchait plus, faute de personnel et parce qu’il était déprimant, voire même un peu lassant de contempler les gens mourir en direct sur le petit écran. »
      Cette maladie, la « morticose » ne le dérange pas plus que cela. Se déplaçant à l’aise dans une France de plus en plus vide, Papoux s’organise « une vie pépère de retraité de l’existence » mais il ne sait pas encore qu’il était le dernier humain sur terre. Et pour cause : la morticose est de son fait, c’est lui qui, par cercles concentriques, avait contaminé son entourage, de par sa seule qualité relationnelle. Le dernier homme sur terre, c’est vite dit. N’était-il pas plutôt «l’avant-dernier » ou même «l’avant-avant-dernier » car le texte qui le dépeint – écrit par qui et pour qui ?- ne suppose-t-il pas au moins deux autres survivants ? Une petite nouvelle sans prétention qui s’amuse avec les conventions du thème.

    6. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Frédéric H. FAJARDIE Parution: 2004
      Lupin Brandon, 39 ans, crétin patenté et authentique franchouillard, est le dernier homme sur terre. Pourquoi lui seul a-t-il su résister à l’épidémie virale foudroyante, surnommée « Shangaï express », qui, en vingt jours, a décimé la totalité de l’espèce humaine? On ne sait. En tout cas, il s’amuse en fonction de son degré de culture et de ses croyances racistes, scatologiques et anti-technologiques. Avec délectation, il marche : « sur les cadavres décomposés des riches clientes foudroyées dans cette épicerie de luxe (Fauchon). Il guettait particulièrement le petit bruit sec des cages thoraciques cédant sous le talon de ses rangers. »
      Malgré cela, il s’ennuie. D’autant plus qu’il a tué son unique compagnon, survivant lui aussi, parce qu’il utilisait des mots qu’il ne comprenait pas.N’ayant plus d’avenir, haïssant un monde qui l’a laissé vivre, Lupin Brandon, crétin patenté, finit par se suicider. Au grand plaisir de tous les animaux qui eux, ont survécu au virus.

    7. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Sébastien LAPAQUE Parution: 2004
      Le journal intime de Franck Dumoncel rapporte ces événements tragiques : le gouvernement, pour remplir les caisses d’un Etat mises à mal, a décidé la privatisation des lettres « inutiles » de l’alphabet.
      Sauf à en racheter les droits d’une manière temporaire ou définitive (beaucoup plus cher !), des phrases telles que : «un grizzly peroxydé zozote dans un blizzard moyenâgeux…» seront totalement interdites. Devant le succès remporté par l’initiative gouvernementale, toutes les lettres seront progressivement privatisées, jusqu’à la …***.
      Une idée neuve et poétique, une nouvelle percutante dans sa brièveté.

    8. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Daniel WALTHER Parution: 2004
      Brice Merloncourt est un DSSOR (Déchargeur de Salve Spermatique Ondulatoire rapide). Muni de sa carte de donneur forcé de sperme et en dépit de son amour pour Zerbinette, il se fait régulièrement traire la verge par les doigts experts et fonctionnarisés de Véronique-Wanna. Selon les termes mêmes de la chansonnette du jour :
      « Bande dur, mon gars
      Crache droit, mon gars
      Et l’Etat crachera pour toi,
      Alléluia ! »
      L’humanité au désespoir s’est vue atteinte dans ses œuvres vives par le syndrome du SDS, d’après le nom de l’épidémiologiste Jérémias Schwobhalter, dont le signe est l’impossibilité d’une fécondation normale. Les mâles habituels bandant mou, seuls quelques étalons d’exception comme Brice furent enrôlés de force, à fin de perpétuer l’espèce humaine. Le système d’insémination artificielle étant d’une ardente exigence, Brice dut faire fi de ses fantasmes et se soumettre à la loi. Ce qui le fit parfois mollir. Une première défection pour cause de dépression lui valut un séjour de trois ans dans un bagne lunaire où la traite quotidienne lui était imposée à l’aide de sa propre main, le cerveau en connexion avec des masses de revues pornographiques.
      De retour sur terre, repentant et prêt à répondre à nouveau à sa vocation, il apprit que Zerbinette l’avait trompé, que la douce main de Véronique-Wanna avait été remplacée par l’implacable pogne d’une dénommée Charlotte. Ce qui lui causa un tel choc qu’il en décéda.
      Au-delà de l’humour volontaire et du sens de la provocation qu’on lui connaît, Daniel Walther signe une authentique nouvelle cataclysmique dont l’enfer passe par le sexe (voir sur ce point « Orgasmachine » de Ian Watson). A noter le style totalement maîtrisé et d’une grande virtuosité.

    9. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 2004
      Cela avait commencé très discrètement. Le narrateur, employé dans un centre de crémation, en vit déambuler dans les prés. En rentrant, il aperçut sa fille Clémentine et sa femme Emilie absorbées par la télévision. De partout dans le monde, l’on annonçait que les morts revenaient à la vie, tels quels, dans leur état squelettique ou cadavériques. Enterrés de frais ou de longue date, ils dressaient leur carcasse pourrie, tendant de manière poignante et inoffensive leurs bras décharnés vers les vivants, comme poussés par un tropisme positif :
      « Ils sortent de partout, maintenant. Pas seulement de la terre des cimetières, mais tout aussi bien d’un vieux mur de pierre, d’un tumulus, de la paroi d’un bâtiment qu’on voit se gondoler, se craqueler, avant de libérer ce qu’il contenait : une substance éthérée, demeurée longtemps, très longtemps dans le calcaire, le granit, l’humus, et transportée avec sa gaine minérale devenue remblai, terrassement, brique, mortier, ciment, ayant servi à élever un bâtiment. (…) En quelques minutes le plus souvent, on le voit se condenser. On le voit reprendre chair, ou un semblant de chair racornie, accrochée à l’armature de son squelette reformé. Les plus récents portent encore des vêtements à divers degrés de décrépitude ou de loques. Les anciens, cent ans ou plus, bien plus parfois, vont nus : écorchés couleur de bois mort. »
      Sans que l’on en sût vraiment la cause, il semblerait, selon les savants, que la Terre soit entrée dans une zone magnétique inconnue que l’on baptisa la « nécrozone » dont l’effet aurait été de revitaliser toutes les dépouilles mortelles humaines depuis l’origine de l’humanité, ce qui faisait beaucoup de monde. A l’incrédulité première succédèrent les crémations, de plus en plus importantes et répandues, la seule question étant : « comment re-tuer tant de morts déjà morts ? ».L’on s‘aperçut assez vite que concasser, brûler, dissoudre, écraser ces carcasses ne servaient à rien : comme par magie, elles se reformaient, ressoudant leurs os pour se retrouver en individu complet et en état de marche.
      Emilie et Clémentine en prirent leur parti et, pleines de bonnes intentions, affichaient une grande bienveillance à l’égard des zombies que l’on massacraient de partout, comme par jeu. Elles accueillirent même sous leur toit la défunte belle-mère du narrateur, au grand dam de ce dernier,  jusqu’au moment où les zombies, dans un désir légitime de devenir intelligents,  se mirent à sucer la cervelle des vivants. Ce fut lorsque le narrateur détruisit le zombie familial par le feu que sa vie bascula, ainsi que celle de tous les vivants au monde. Comme les zombies étaient en tous lieux et représentaient désormais un danger, l’on employa des moyens industriels ou militaires pour les anéantir, jusqu’à l’utilisation d’une bombe nucléaire en Chine. Mais la méthode la plus courante fut de les brûler. L’on mena des expéditions militaires à l’aide d’une milice opportunément apparue :
      « Les corps étaient débarqués sur le terre-plein, par des militaires en treillis. Ils y étaient jetés  en tas obscènes, membres mêlés dans leur nudité parfois ultime de squelette. Un des camions était muni d’une benne basculante et lorsque son chargement s’est déversé presque à mes pieds, j’ai dû me détourner et reculer de plusieurs mètres, main plaquée contre ma bouche. »
      Après les avoir désarticulés à l’arme lourde, ce qui les rendait inactifs pour quelques heures, les zombies étaient entassés  sur d’énormes bûchers dressés dans des stades d’où ils empuantissaient l’horizon de leurs cendres…Au bout d’une semaine, les vivants comprirent que la lutte était vaine. Les sociétés se délitèrent les unes après les autres, les nouvelles en provenance de l’étranger cessèrent. Le narrateur qui avait été obligé de quitter sa maison, se retrouva à l’intérieur d’une caserne où quelques centaines de résistants , toutes classes sociales confondues, tentaient de survivre vaille que vaille. La vie dans ce camp s’organisait sans contraintes, l’approvisionnement en nourriture  étant assurée par un centre commercial proche ; les seules occupations des assiégés étant de « casser du zombie » ou de faire l’amour :
      « -Tu sais qu’il y en a qui le font avec eux ? murmure mon compagnon. – Qui font quoi ? il gratte sa panse débordante crépis de poils gris ; ses petits yeux brun-vert brillent de contentement. – Qui les baise, pardi ! J’ai dû le fixer avec une trop visible mimique d’incrédulité, car il éclate d’un rire gras. – Qui les baise, oui, a-t-il répété, content de son effet. –Tu déconnes… ce n’est pas possible. – pas possible ? Qu’est ce que tu veux dire ? Physiquement ou psychologiquement ? – je ne sais pas. Ils sont dangereux. Ils sont répugnants… - Et enculer des gosses de trois ans, ou de six mois, c’est pas répugnant ? Il y en a qui le font, pourtant… Ou qui le faisaient. Le sexe mène le monde, mon vieux. Même aujourd’hui. Et pour certains, toute expérience nouvelle est bonne à tenter. »
      Le narrateur y rencontre une guerrière noire, Fatoumata, qui devint son amie, puis sa maîtresse. Avec elle, il participa à plusieurs sorties couronnées de succès mais qui laissèrent de nouveaux morts sur le terrain, lesquels devenaient de suite de nouveaux ennemis. Il constatait également que les zombies changeaient. Leurs corps étant devenus plus fermes, plus remplis, leurs yeux moins vagues, leurs gestes plus rapides et précis dénotaient l’intelligence d’un enfant de trois ans. Des myriades d’entre eux stationnaient devant la caserne. Pour desserrer le carcan et se procurer de l’essence, l’on projeta une sortie jusqu’à la zone industrielle des Mézins, ce qui tourna à la catastrophe. Peu nombreux furent ceux qui en revinrent vivants comme le narrateur et Fatoumata.Le couple savait qu’ils étaient parmi les derniers humains « normaux » sur terre. Réfugiés dans le grenier –les zombies ayant pris possession de la caserne-, leur avenir était tout tracé : ils allaient mourir… et renaître.
      « L’ère nécrozootique » pouvant durer des milliers d’années, que deviendrait une terre remplie de zombies et sans vraie humanité ? Ni lui, ni Fatoumata ne le savaient. Dès que le narrateur aurait achevé la dernière ligne du journal qui relaterait ces événements (pour qui ?), il partirait, tenant sa compagne par la main, à la rencontre de son destin :
      « Je me demande ce qu’ils vont faire. Je veux dire : ce qu’ils vont faire de la Terre. En ont-ils seulement une idée ? Ou, comme les animaux, sans vision du futur, se contenteront-ils d’exister au jour le jour ? Je pense à notre pauvre planète, que six milliards d’individus ont réussi à saccager de fond en comble, courant en toute inconscience à la catastrophe terminale. Quel pourrait être l’impact de cent milliards de zombies (à supposer qu’ils soient cent milliards) ? Nul, peut-être. Je ne les imagine pas remettre en route les usines, continuer à polluer, à bétonner, à épuiser les dernières ressources fossiles. Etant donné que le soleil leur suffit, qu’ils n’ont aucun besoin de se nourrir grâce à cette sorte de photosynthèse qui les anime, ils ne devraient pas faire beaucoup de mal à la Terre. Mais est-ce que je ne devrais pas plutôt écrire : nous ne devrions pas faire beaucoup de mal à la Terre ? »
      Le roman d’Andrevon est une réussite. S’emparant d’un sujet difficile à la thématique éculée dont les poncifs et les clichés auraient fait hésiter plus d’un écrivain, l’auteur sublime le sujet dans l’humour, l ‘énorme, l’extraordinaire. Chez lui la catastrophe est vraiment universelle. Les zombies,  sans vraie agressivité, juste à travers leur «inquiétante étrangeté », font disparaître les humains de la terre. Le thème de l’altérité lui permet aussi de montrer les plaies dont notre vingtième siècle a fait l’expérience, celles du fascisme, des camps de concentration, de la haine raciale, de l’intolérance et de la guerre.

    10. Type: livre Thème: le dernier homme Auteur: Michel de PRACONTAL Parution: 2004
      Cette société d’un futur proche ressemble à celle du «Meilleur des mondes » de Huxley. Aseptisée, pure, asexuée, androgyne. Les enfants y sont élevés dans l’aversion, dans la honte de la souillure et de la tache.
      Depuis les lois de Georges Bush III, la plus stricte sévérité est appliquée aux derniers délinquants que sont les fumeurs ou les érotomanes. Ainsi, faire l’amour ou fumer sont des activités totalement illicites et le dernier fumeur l’apprendra à ses dépens puisqu’il sera tué et émasculé par une bande de zonards. Car la bête ne demande qu’à relever la tête dès que se présente la moindre faille.
      C’est dans cet univers, issu de la troisième guerre mondiale (nucléaire), où les survivants vivent sous cloche transparente, que prend place l’enquête du détective Lönnrot envers le meurtrier Scharlach sans que cela ajoute un zeste d’intérêt à une nouvelle, certes bien écrite, mais aussi bien conventionnelle.

  • Livres

  • Filtres de Livres


    • Thème de l'oeuvre
×
×
  • Créer...