Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Dans Le Regard Des Miens - Par BenF
De retour de Téthys, une planète colonisée à seize années-lumière de la Terre, le narrateur, qui y a fait fortune, revient sur sa terre natale, retrouver les siens pour leur prouver que, contrairement aux sinistres prédictions familiales, il n’a pas démérité.
A son arrivée, de la zone d’atterrissage jusqu’à Blois où vit sa famille, il constate que tous les processus sont automatisés : nul être vivant autour de lui. De même, la nature lui apparaît plus sauvage, la couverture végétale plus dense. Chez lui, sa maison a disparu. C’est comme s’il était seul au monde. Soudain une « chose » apparaît et lui parle :
« C’était un amas de chair et de poils d’environ un mètre de hauteur et deux mètres de longueur, qui ne semblait avoir ni queue ni tête, ou, plus exactement, une multitude de queues et de têtes. J’ai entrevu deux éclats entre deux tentacules, les yeux sans doute, au-dessus d’une cavité béante, qui était peut-être une gueule, et d’une excroissance allongée qui ressemblait vaguement à un mufle. »
Cette chose lui dit qu’elle est sa nièce chargée de l’accueillir, que la « transgénose », un programme génétique destiné à éradiquer les maladies chez les humains, l’avait changée, ainsi que tous les autres, et qu’ils vivaient désormais sous terre. Le narrateur repart, désespéré, vers Thétys.
Une belle nouvelle à la chute inattendue pouvant porter en bannière la maxime de Rabelais : « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme. » Et nous ajouterons : « et du corps».
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Dans Le Silence Du Soir - Par BenF
Winston Adamson et son épouse, un couple bien intégré, vivent dans l’atmosphère douillette du cocon familial, s’attendrissant sur la gentille Lorette, leur petite dernière qui s’amuse avec des chatons.
Ils ne comprennent pas ce qui pousse certaines familles à se révolter. Ne vivent-ils pas en sécurité dans ce monde, même si, pour garantir l’équilibre de la population, ils devront euthanasier leur petite dernière ? Car le gouvernement a tout prévu, y compris la pilule mortelle et le service de voirie qui, dès le lendemain, cherchera le petit corps.
Cela ne fera jamais que le troisième enfant que les Adamson perdront de cette manière, comme toutes les autres familles d’ailleurs, pour garantir la stabilité d’une population dramatiquement pléthorique.
Une courte nouvelle, horrible surtout par le degré d’amoralité que peut développer l’être humain placé dans une situation limite.
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L'humanite Se Meurt - Par BenF
Alpha Agent Supra Normal légèrement télépathe, Albin de Reynier, amateur de belles filles, de belles voitures, très fortuné, travaille dans l’organisation ultra-secrète – tellement secrète que les collaborateurs ne se rencontrent que masqués-, à savoir l’O.M.D.R.A.H. (Organisation de Défense de la race Humaine), dirigée par « Lui », le patron.
Aujourd’hui, sa mission est d’apprendre pourquoi il naît tant d’enfants tératomorphes. Avec son ami, le médecin et play-boy José Mirnal, après une ultime réunion dans « la Maison du Bout du Monde » à Genève, siège de l’organisation, ils se mettent en chasse.
Leur piste croise sporadiquement celle de Leïna, alias Gunnar, une autre agente secrète de l’O.M.D.R.A.H. Ils pratiquent un métier dangereux car les agents qui échouent sont « grillés », au propre comme au figuré. Leurs armes ? Des pistolets à ultra-sons inventés par le professeur François, le « premier Sage du Conseil des Agents Secrets ».
Leur enquête les amène à soupçonner la dangerosité d’ une crème contre les vergetures, utilisée par une majorité de femmes enceintes, vendue par les laboratoires N.A.I., filiales des laboratoires Serfati à Münich, dépendants du trust Hans Büchnergeselschafft.
Là, Albin –après moult démêlées amoureuses- visite les locaux de l’usine, établissant la preuve de la culpabilité de la société allemande et aussi – ô surprise ! – que le véritable responsable de l’infection est « Lui », son chef bien aimé.En attendant, le fléau se répand mais dans le domaine viticole : en France, toutes les vignes dépérissent sous l’action d’un second produit nocif (ce qui est un crime majeur, convenons-en.)
« Lui » est un ancien nazi, infiltré au poste le plus élevé de l’O.M.D.R.A.H., manipulant ses agents secrets, décidé à prendre sa revanche sur la race humaine qui n’a pas été gentille avec lui :
« Un éclair fulgura dans le regard du vieil homme. Pourquoi ? parce que ces fléaux justement ont abâtardi la race ; parce que malgré une lutte de dix années, nous ne sommes pas parvenus à combattre valablement la pollution qui est devenue morale. L’humanité toute entière est arrivée au bout du monde (sic !), au point de non-retour. L’O.N.U., du vent. Les discussions des diplomates verbeux et verreux n’aboutiront jamais. Notre travail est transformé en fumée au fur et à mesure. L’homme est pourri. Il faut changer de politique. Tout recommencer à zéro, repartir sur des bases neuves. »
Albin met les bouchées doubles pour démasquer « Lui », avec l’aide de sa petite amie noire de Munich, Linda. Pourtant, il ne pourra éviter la mort du professeur Schussman, une sinistre crapule, responsable de la fabrication du virus à tératomorphe, mélangé à la crème pour vergetures.
« Lui », serré de près, se révèle à l’agent Alpha qu’il veut gagner à sa cause, prétextant qu’il est trop tard pour arrêter l’expansion d’un gaz répandu à Munich, lequel, en quantité infinitésimale, provoquera la mort de milliers d’individus. Mais Albin ne veut pas collaborer avec « Lui ». Subséquemment, l’assassin de haut vol le transfère à Genève pour une dernière confrontation avec les autres agents secrets au sein de l’O.M.D.R.A.H. Sont-ils des bons ou des mauvais? Le lecteur ne le saura jamais, tandis que Gunnar, toujours sur sa piste parallèle, se fera définitivement griller le cerveau « prête à devenir enfin une bonne épouse » (Je cite.)
Grâce à son ami José averti par ondes psy, Albin se sort du pétrin. A eux deux, ils démasquent le terrible « Lui » qui n’est autre que – ô stupeur et tremblement !- le bon professeur François.
Un récit de bric et de broc, à la limite du pathologique dont notre résumé aura au moins l’heureux effet d’écarter le courageux lecteur qui tenterait de se frotter au texte. Quant aux autres… ils n’avaient qu’à se renseigner avant!
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Quelle Secousse! - Par BenF
Le « Big One » s’est déclaré. Toute la côte Ouest des Etats-Unis subit des bouleversements dramatiques avec, pour corollaire, une désagrégation sociale et morale de l’Etat et des individus. Le narrateur, logé au moment fatidique dans un hôtel de Santa Monica, devient le témoin sans concession du retour à la barbarie de ses semblables, analysant et répertoriant les crimes les plus vils, les bassesses les plus odieuses, les actes les plus dégradants. Lorsqu’il se remet du choc causé par l’effondrement du plafond de sa chambre, il constate chez ses concitoyens un déni généralisée de la catastrophe : l’on continue de vivre comme si rien ne s’était passé ! Les uns font l’amour à côté des cadavres, les autres seront obsédés par l’unique idée d’une voiture à faire démarrer ou d’un bus à rattraper.En déambulant dans la ville sinistrée, il se montre sensible aux divers changements :
« Des égouts éventrés montait une odeur de merde et de gaz qui rendait l’air irrespirable. Au bord de la chaussée lézardée, couverte d’éclats de verre et de gravats, une canalisation béante lâchait des flots d’eau savonneuse. Des fils électriques sectionnés se tordaient sur le trottoir comme de serpents furieux. Une Chevrolet rouge avec une plaque du Texas avait échouée dans la devanture du snack. Au-dessus du crâne écrabouillé du conducteur, aplati contre le pare-brise, un petit crucifix en plastique oscillait tristement. »
La recherche de nourriture constitue son premier objectif. Il se méfie des gens qui, autour de lui, ne présentent plus un comportement normal. Il se fera tout de même embaucher – par qui exactement ?- pour déblayer des gravats alors que les secousses telluriques se poursuivent en répliques rapprochées. Encadré de manière militaire et coercitive, il obéit à ces parfaits inconnus jusqu’à ce que des coups de feu le ramènent à la raison. D’autres individus, armés jusqu’aux dents, prêts à assassiner tous ceux qui résisteraient, le capturent pour le mener dans un camp de regroupement à quelques kilomètres de là :
« Nous marchions au milieu de la rue, suivis par les deux hommes qui portaient Helena. Les plaques de fibro-ciment et les poteaux arrachés ralentissaient notre progression. Puis nous arrivâmes près d’une station Texaco dont le toit venait de céder. Un homme armé d’un fusil et adossé à un break familial rouge, fit un signe de la main à Orville. Tout autour de la station on avait installé un camp provisoire, délimité par une corde de nylon jaune fixée à des piquets. Derrière, une maison en bois de style colonial achevait de brûler. Il n’y avait que trois prisonniers dans ce camp. Deux, les mains liées dans le dos, étaient allongés sur le ventre. Le troisième nous regarda approcher. »
D’où viennent ces individus ? Qui sont-ils ? De qui tiennent-ils leur légitimité ? Nul ne le sait, car la force brute a remplacé le droit, la guerre civile venant de se déclarer sans raison, avec ses injustices et ses meurtres arbitraires :
« Quatre hommes, torse nu, approchaient. Ils tiraient un tombereau rempli de cadavres. A chaque tour de roue, un corps basculait et venait s’écraser par terre. Ils ne s’arrêtaient pas pour autant. Ils vinrent se ranger près de notre enclos. (…) Ils déchargeaient les corps et les jetaient par-dessus la corde. Tous les morts avaient la nuque trouée.»
Ces « volontaires nationaux » l’obligeront à marcher pieds nus, puis arrivés au lieu de détention, à se mettre entièrement nu, comme tous les autres. Gare à ceux qui n’obéiraient pas :
« Un couple de vieillards sortit de la colonne en titubant. Un garde les frappa à coups de crosse. Ils tombèrent l’un sur l’autre. L’homme se redressa et prit sa femme dans ses bras. –C’est notre argent que vous voulez ? On n’a plus rien. Vous nous avez tout pris. On n’a jamais fait de mal à personne, nous. C’est la faute aux types qui logeaient chez nous. On savait pas ce qu’ils faisaient. Allez, tuez-nous. Tuez-nous. Le garde posa le canon de son fusil sur le front ridé du vieil homme et pressa la gâchette. L’homme culbuta, foudroyé. »
Tout au long du chemin, les occasions de mourir ne manquent pas. Des balles sifflent au-dessus de sa tête, tirées par des snipers isolés ; un hélicoptère survole la colonne, les menaçant tous. Sur le lieu même du rassemblement, dans une zone industrielle, une faille large et profonde entaille le terrain. Certains s’amuseront à la franchir en sautant. Quelques-uns y laissent leur peau. Le repas improvisé de grillades que se préparent les miliciens déclenche la convoitise des prisonniers démunis et affamés. S’en suit une rébellion généralisée au cours de laquelle le narrateur prend la fuite… pour tomber sur une barricade, elle-même tenue par d’autres assassins anonymes. Il sait maintenant que préserver sa vie est une entreprise désespérée. Lucide, il attend une mort qui ne tardera pas.
« Quelle Secousse ! » qui pourrait aussi s’intituler « Scènes de guerre civile » a été publié dans la collection du «Sagittaire », spécialisée dans les textes conjecturaux sulfureux. (Voir « Plein gaz » paru dans la même collection). Ici, plus que le sexe, la violence, l’absurdité des situations, l’arbitraire de la survie en temps de crise, forment l’objet du scandale. La vision cataclysmique permet la distanciation utile à l’auteur dont le but est de dévoiler la noirceur de l’animal humain, la haine qu’il voue inlassablement à son semblable et la part prédominante que prend en son esprit le cerveau archaïque. Un texte brut de décoffrage au style halluciné.
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Un vieux soldat au rebut raconte sa vie passée à un jeune homme. Il lui explique son vécu quotidien au sein des affrontements dans une guerre future. En l’occurrence, celle des « Questeurs » contre « le Combinat » sur « Monde » , guerre durant laquelle les armes les plus sophistiquées auront été employées. Le Combinat, couvrant la moitié de Monde, représente une forme de dictature qui réduit les hommes en esclavage, développe des usines à clones et cultive, pour donner de l’impulsion à ses centres-moteur, les « Nulls », des humains dégénérés réduits à une seule fonction. Les Questeurs, au sein desquels s’est engagé le narrateur, ont déclaré la guerre à mort au Combinat. Celle-ci se cristallise autour de la ville de D’Kotta, dans les monts Dominicain où, par l’utilisation d’une machine habituellement employée à terraformer les planètes, les ville, les collines environnantes, la plaine, les soldats seront réduits en un magma gluant.
Notre observateur échappe à la mort par miracle. Mais c’est pour mieux participer à la suite de la guerre comme membre d’un commando. La sophistication extrême des armes, rayons ardents, boucliers magnétiques, détecteurs holographiques, etc. ont fait jusqu’à faire oublier la rustique mais bonne efficacité d’une balle de fusil. C’est pourquoi, pour réussir dans leur entreprise de détruire un « orbot », un immense vaisseau renfermant une armée de clones en devenir, Heynith, Goth, Ren et lui-même, tous membres du même commando, se retrouvent en faction sur une hauteur avoisinante, guettant l’atterrissage de l’engin. Utilisant le couteau et le fusil pour tuer, la bicyclette pour se déplacer, ils sont indétectables de par leur archaïsme. Machines à faire mourir, sans état d’âme, ils trempent dans le sang. Cette nuit de veille est la plus longue de l’existence du narrateur. Il se demande comment il a pu en arriver là :
« Je voyais l’araignée carbonisée qu’était D’kotta, couchée sur le dos et exposant l’obscénité de son ventre souilllé ; je la voyais lancer contre le ciel ses pattes de feu où s’ouvraient des cloques vénéneuses qui venaient empoisonner les nuages. Je voyais le jeune soldat ruisselant de sang, qui battait ses talons contre le sol. Je commençais à avoir des doutes sur les grandes idées et l’innocence du monde. »
Lorsque Heynith lui ordonne d’éliminer au couteau un Null, un déchet de la bataille de D’Kotta arrivé là par hasard, une révolution incroyable s’accomplit dans son cerveau de soldat. Avec l’immédiateté de l’évidence, il découvre le sens du mot « humain » et, au lieu d’achever le pauvre être, il l’épargne, épargnant dans ce geste sa propre vie, puisqu’en retour celui-ci le protège de l’explosion de l’orbot arrivé enfin sur les lieux :
« Si j’en ai réchappé, c’est parce que le null est resté debout à côté de moi tout le temps où le soleil était haut et brûlait les rochers, et son ombre m’a servi de bouclier contre les rayons mortels. Je ne dis pas qu’il ait consciemment agi de la sorte, qu’il m’ait délibérément protégé (quoique, va savoir) mais je lui avais donné la seule chaleur qu’il eût jamais connue dans un cauchemar interminable de souffrances et il est resté à mes côtés alors que rien ne le retenait de s’enfuir –Et le résultat est le même. Point n’est besoin d’intelligence et de mots pour répondre à l’empathie, le contact, les doigts suffisent à communiquer –tu le saurais si tu avais déjà eu un chat ou si tu avais été amoureux.(…) Quand l’équipe de secours est arrivée, ils ont tiré sur le null, croyant qu’il essayait de m’agresser. Comme disait l’autre : et les Justes seront récompensés. »
Seul rescapé de cet enfer, le narrateur s’en tire avec une prothèse en guise de jambe, réduit à mendier pour survivre hors de l’armée.
Une nouvelle qui fouille les états d’âme et les motivations du soldat, les conditions inhumaines sur un champ de bataille dont la modernité est un leurre. Sophistiquée ou non, la guerre passe par la mort de l’individu, seule et indépassable réalité.
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Frey Skalter, accompagné du jeune Dimbo le muet, rencontre Shurl, la fille du patron de la taverne du Roi Noir dont il tombe amoureux. En provenance de la cité de Friesgalt, le harponneur de baleines a parcouru la vaste plaine glacée " «que les hommes avaient autrefois appelée le Matto Grosso» pour rencontrer son destin dans la cité glaciaire de Djobhabn.
Le risque et la mort, en sus de l’amour, l’attendent en la personne de Barre-Droite, capitaine d’une baleinière «la Garce aux Baisers», un géant à qui Skalter avait , quelque temps auparavant, enlevé un œil. Les mœurs brutales en cette nouvelle ère glaciaire sont monnaie courante et Skalter sait qu’il lui faudra tuer Barre-Droite s’il veut écarter le danger qui le menace. Shurl le suivra dans son épopée, sur "la Danseuse ", le bateau à voiles de Skalter, lequel ne pourra cependant distancer celui de Barre-Droite, car :
«La Garce aux Baisers n’avait rien d’éthéré. Sa masse se dressait à contre-jour, et le soleil était éblouissant entre ses patins larges et écartés ; Son ombre noire et pointue s’étirait en avant comme pour engloutir le petit bâtiment. Skalter observa les complexités du gréement, le sourire caverneux des crânes de baleines terrestres béant à sa proue.»
Barre-Droite tuera Dimbo, capturera Skalter, le soumettant avec délectation à la torture du froid glacial avant de l’éliminer. Ce délai suffira à notre héros pour immobiliser les patins à glace du gigantesque navire à l’aide de poutres, le faisant basculer dans une crevasse et anéantissant du même coup l’équipage ennemi. Plus tard, il sera récupéré avec Shurl par ses concitoyens de Friesgat. Ainsi va la vie en cette période sauvage et glacée !
"Le Naufrage de la Garce aux Baisers" est à la fois un hommage appuyé à Moorcok et un prolongement de son œuvre "le Navire des Glaces" qui avait fortement impressionné Keith Roberts. Une nouvelle réussie surtout à travers la peinture de la sauvagerie des mœurs dans un univers rude et glacé.
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Sur une Terre redevenue sauvage subsistent quelques clans d’humains, longtemps après le « Grand Cataclysme » dont la Tradition a gardé un vague souvenir :
« Les hommes se laissèrent finalement entraîner par les apparences qui les submergèrent et commencèrent à dévaster le monde en lui arrachant la presque totalité de sa force de vie. La nature fut écrasée. L’eau ne fut plus bonne pour les poissons. L’air se refusa au vol des oiseaux, avant de devenir un poison pour les êtres vivants de toutes sortes. Des monstres naquirent et la plupart des espèces de ce temps effroyable périrent. Les cités disparurent, moururent. Il ne resta qu’une poignée de femmes et l’enfant mâle… »
Ces clans, habitant à flanc de montagne, ont régressé au stade préhistorique, gardant une crainte révérencieuse à l’égard des ruines de la « Cité morte » hantée par les «Chimères », des monstres technologiques, tenant à la fois du robot et du bulldozer, qui seraient les derniers avatars des humains de jadis. Leur domaine est la Cité morte d’où elles chassent tout ce qui est vivant.
Sri Ea Sul , une timide jeune fille, et Ion de Sul, jeune garçon mince et vigoureux, s’aiment. Ce qui n’est pas facile dans un clan figé par une Tradition fondée sur le matriarcat. Mara Han Sul, la vieille Mère du clan, hait ces deux jeunes qui échappent à son autorité. Elle décide de donner Sri a à un homme du clan voisin, Kar De Ho, ce qui devrait déclencher un « défi » de la part de Ion. Contrainte d’obéir aux règles du clan, Mar Han, lors de la réunion générale, commande au vainqueur du défi de rapporter une tête de chimère, « trophée de la cité morte ».
Les deux adversaires prennent le chemin de la Cité, décidés à en découdre. Ces hommes du futur ont cependant des atouts étonnants, comme par exemple la télépathie, qui permet à Sri de réconforter Ion, ou l’acte de « fliter », c’est-à-dire de contrôler leur corps (et la gravité) lors de chutes dans le vide. Rapidement Kar de Ho, plus fort, plus fruste, ayant déjà combattu des chimères, capture son adversaire. Le menant au bout d’une laisse, il établit son repaire au sommet d’une tour en plein dans la Cité.
Après discussion, il s’avère qu’ils ne sont pas du tout des rivaux, Kar de Ho lui-même étant amoureux de Erle de Ho. Sa position envers Ion avait été manigancée par la Mère de son clan. Ion est follement inquiet pour Sri qui est poursuivie par Erle engagée dans une lutte à mort.
Mais les deux hommes n’ont plus le temps de s’appesantir sur leurs dissensions : les chimères arrivent. Trois d’entre elles, crachant le feu, tentent de déloger les deux êtres humains. Ion, de par son habileté au jet de fronde, crève les yeux électroniques d’une des « bête ». La deuxième, ses antennes arrachées, devient comme folle et s’auto-détruit, et la troisième, renonçant à la lutte, disparaît.
Ion, profitant de l’accalmie, s’échappe pour porter secours à Sri. Durant le combat, il blesse gravement Erle, ce qu’il ne souhaitait pas. Les deux couples se retrouvent donc ensemble, s’activant longtemps à la guérison de Erle. S’estimant mutuellement, désireux de fonder un nouveau clan, d’échapper à l’emprise des Mères, de partir loin de la Cité morte, ils prendront le chemin du Sud.
Un récit fluide qui, débarrassé de son embonpoint, aurait pu faire l’objet d’une excellente nouvelle. Le décor banal d’une préhistoire « post-atomique » vaut surtout par le mystère qui entoure le passé de ces êtres : le lecteur n’apprendra jamais d’où proviennent ces dangereuses chimères.
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L'horreur Tombee Du Ciel - Par BenF
Le journaliste Germain Laurent assiste, au lieu-dit «l’Arouette», au sud de Chartres, à l’arrivée d’une soucoupe volante qui libère des " choses noires " sur le sol. Il passe pour un fou lorsqu’il en parle à ses concitoyens, notamment à l’inspecteur Bouffard. Obsédé par sa vision, Laurent se met à fouiller le terrain d’atterrissage et met à jour un " objet noir " qui semble vivant et dangereux puisqu’il annihile tout être vivant à sa portée. L’être qui sort de terre se présente comme une sorte de cellule gigantesque en croissance rapide, absolument invulnérable à toutes les attaques.
Le Cosmozoaire – c’est son nom- représente le mal absolu car il parvient (on ne saura pas comment) à dévier la terre de son orbite, en l’éloignant du soleil, ce qui la plongera dans une nouvelle ère glaciaire avant de la faire disparaître définitivement dans le néant et ses habitants avec elle :
" Le niveau des océans et des mers baisse partout puisque l’eau n’y retourne plus par les rivières gelées, continua le Dramalien. Par conséquent, le fond des mers supporte un poids moins important, et se fissure par contrecoup, sous l’effet de la pression interne. Il y a de véritables tremblements de terre, de vraies éruptions volcaniques sous-marins. Des laves d’une température de plusieurs milliers de degrés font irruption dans les abysses, provoquant un réchauffement brutal de toutes ces énormes masses liquides, des torrents de vapeur d’eau surgissent à la surface…, l’évaporation s’accentue, s’aggrave…, le niveau des océans continue à baisser. La Terre va être entourée de nuages de plus en plus denses, le jour va s’obscurcir encore (…) Les hommes vont se réfugier dans des cavernes, toute vie s’arrêtera. "
C’est du moins ce qu’affirment les compagnons d’Arièle, Claude Eridan, Gustave Moreau (eh oui !) et Arssette de Dramalia, originaire de la planète Anisotroppa, tous opportunément venus au secours de la Terre de très, très loin (des " milliards de milliards d’année de lumière " ), appelés à l’aide par le Professeur Béranger dont Arièle est la fille, partie filer le parfait amour avec Claude sur la planète Gremska et restée, malgré la distance, en liaison constante avec son papa.
Il était plus que temps : la planète Terre s’enfonce de plus en plus dans un néant ténébreux. Heureusement, l’idée de génie d’un savant du CNRS (Ah ! les savants français !) consiste à alimenter l’entité avec une nourriture " dextrogyre ". Comme elle est constituée de substance " lévogyre ", comme vous et moi, cette nourriture la tue. Tout se remet en place et nos héros pourront reprendre une activité normale.
Un tutti frutti de notions pseudo-scientifiques mal assimilées, un zeste de spiritualisme satanique, un comportement de franchouillard attardé, un style proche de la simplicité évangélique et voilà un roman-catastrophe qu’il vaut mieux éviter.
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Klix, après le suicide de son chef Hulz au Kol-200, se sent menacé à son tour. Il faut dire qu’ayant neutralisé son psycor (appareil du contrôle de la volonté situé dans le cerveau) par un sekor (brouilleur mis au point par les révolutionnaires), il devient suspect au cerveau électronique répondant au doux nom de Zupa, qui contrôle la société de Pâal Zuik. Il vole la fusée AS-13 en compagnie d’Ino, sa fiancée, et d’un groupe d’amis. Ils fuient l’astéroïde où quelques milliers de terriens dégénérés avaient trouvé refuge, redécouvrent la terre, cachée sous un écran d’invisibilité, sur laquelle ils atterrissent.
Ils constatent qu’elle est ravagée par la pollution et qu’une seule île reste verdoyante. Là, ils font la connaissance des Chouks, une tribu de primitifs bien plus costauds qu’eux-mêmes. Ceux-ci deviennent leurs amis, leur montrent l’entrée de la cité sous-marine d’Aquatorg dans laquelle Klix s’est fait entraîner par les sbires de Zuika, descendante de l’initiateur Pâal Zuik, restée sur Terre afin de se préparer un petit nid douillet après avoir éliminé quelque trois milliards d’individus, responsables, selon Pâal Zuik l’ancêtre, de la pollution généralisée. Zuika espère devenir la reine de terriens regénérés en les personnes des Chouks, ses sujets d’expérimentation. Mais Klix le bien-nommé, grâce à son polyray cracheur des rayons, met fin à ce rêve.
Avec l’appui de Nura et de Hotar, des Chouks très forts, il fait exploser Aquatorg. Zupa, désorganisé, en fait de même pour la société des " psycorisés " de Pâal Zuik. Ce qu’il avait d’ailleurs de mieux à faire. Résumons-nous : il reste les Chouks, Klix et quelques-uns de ses amis sur une terre polluée (mais pas là où ils se trouvent) prêts à repeupler ce misérable monde.
Un récit minimaliste au plan de la forme et du fond qu’il aurait mieux valu désintégrer d’un coup de polyray. Bravo ! l’auteur, quelle imagination !
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En 2066, tout commença lorsque un commando de révolutionnaires « vénériens » s’empara du Roi et de la Reine d’Angleterre, les soumettant aux derniers outrages :
« Le meneur de jeu se tenait à présent debout sur un petit tabouret devant Sa majesté, tandis que ses deux assistants se trouvaient aussi près que possible de la chaise, sur ses côtés. Chacun des aides prit alors une main de la Reine et la posa avec respect sur son membre dressé et guilleret. Automatiquement, comme mue par une profonde impulsion féminine, avec des gestes de somnambule, les doigts de la reine commencèrent à caresser ses loyaux sujets, les frottant avec une extrême douceur. »
Ils savaient que lorsque l’on balaie un escalier, il vaut mieux commencer par les marches les plus hautes. L’attaque du Palais Royal fut suivie par la « Nuit des Jeunes Epouses », perpétrée par la Cinquième Colonne Phallique. Le 3 septembre de la même année, toutes les chambres à coucher furent prises d’assaut, les Epoux et les Epouses mises en des mains expertes. Pour des millions de jeunes Anglais, récemment mariés ou non, tout fut possible :
« Courbées sur les chaises, elles furent prises par derrière. Elles furent battues avec des brosses à cheveux, des fouets à chien, des chaussures à haut talon, dans une symphonie de sadisme et de masochisme. Elles montèrent sur leurs amants comme des proues de navires ; les léchèrent comme des chiennes ; expérimentèrent les positions les plus incroyables; firent assurément l’amour de plein cœur, donnant libre cours à leurs désirs, les plus secrets, jusqu’ici cachés. »
Le lendemain, tous gardèrent de cette soirée une nostalgie ardente qui se reflétait dans les comportements. Ils étaient prêts à suivre le nouvel Evangile qui venait de faire son apparition chez les libraires appelé « le grand Livre des Perversions». Mais le jour où tout bascula véritablement, fut le jour « F », pour « Fornication ». Les Vénériens s’étaient emparés des médias, augmentant significativement leur audience. Ils organisèrent et planifièrent la plus grande orgie du monde, devant absolument convaincre les classes moyennes anglaises, les plus réactionnaires, de la justesse de leur point de vue :
« Les hommes de quarante-cinq ans enlacèrent de bon cœur les jeunes filles de dix-sept ans, se jetant dans une forêt blanc et brun de seins et de jambes. Les femmes de quarante et cinquante ans s’enchevêtrèrent avec enthousiasme avec les garçons lascifs et adolescents, éperdus de désir et de joie. Ce fut une magnifique nuit de stupre. Tout y était permis. »
A partir de ce moment-là suivirent les réformes politiques : tout ce qui allait dans le sens d’une diminution du plaisir fut interdit ou contingenté : l’alcool, les cigarettes, le travail excessif. Par contre, on mit en vente libre des pilules aphrodisiaques et des machines à masturber. Même les pièces de théâtre classique, comme Roméo et Juliette, intégrèrent des scènes sexuellement explicites. La prostitution disparut. La religion elle aussi qui, au départ regardait d’un œil inquiet toutes ces nouveautés, y trouva son compte. Le changement profond des mœurs prouva la réussite irréversible de la Révolution Sexuelle :
« Dans la bonne société, le port de dessous intimes devint même facultatif. Certaines jeunes filles préféraient voiler leurs mystères ; d’autres, au contraire, les arboraient ouvertement. Celles qui désiraient attirer un partenaire hésitant ou provoquer un esclandre viril, teignaient leur toison d’amour en rose, en bleu ou en vert. Ce n’était, bien sûr, que le début, mais c’était déjà pour les clases moyennes britanniques un grand pas en avant. »
Une nouvelle jouissive, ironique, irrévérencieuse. Relève-t-elle du thème cataclysmique ? A chacun d’en juger selon ses opinions et croyances.
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