Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Maître De La Soif - Par BenF
Le jeune et sémillant pêcheur, Ludovic Dorichon, assista, au bord de l'étang, où il s'était installé pour taquiner le goujon, à un événement extraordinaire. Soudain, l'eau devant lui s'est mise à bouillir , tandis qu'à l'horizon disparaissait un curieux avion, et qu'un non moins curieux bonhomme se dissimulait à toute vitesse dans le sous-bois. De retour chez lui, il fut assailli par les journalistes mais réserva ses exclusivités à Jacques Sernain , du "Grand journal", à qui il montra une carte de visite retrouvée sur le terrain. C'était celle du professeur Lucien Merlain, physicien à Paris, qui ne fit aucune difficulté pour expliquer aux deux hommes les détails de la chose. L'un de ses étudiants, Stephens Gildy, brillant mais corrompu, avait inventé un appareil infernal qui dissociait l'eau. Il s'était d'ailleurs baptisé "le Maître de la Soif". Une missive envoyée à l'instant par Stephens Gildy au professeur, l'avertissant qu'il avait enlevé sa fille Hélène et son intention de s'adjoindre des bagnards comme complices dans son entreprise d'assécher la ville de Paris contre rançon, fit que nos deux amis se rendirent en Guyane, au bord d'un affluent du Maroni. Là, ils attendirent Stephens Gildy. Bientôt, un autogyre survola le chantier où travaillaient les bagnards. Certains s'enfuirent sur le fleuve à bord d'un canot, poursuivis par le journaliste et son ami. Ils n'allèrent pas très loin et furent récupérés assez vite, Gildy faisant fonctionner son invention en asséchant cette partie du fleuve. Il embarqua les bagnards et captura ses deux poursuivants.
Dans leur geôle, sur une île non loin de la côte bretonne, ces derniers apprirent la triste nouvelle: le savant fou avait mis sa menace à exécution et privé Paris de l'eau de la Seine:
"Et, plus haut, on distinguait pourtant la masse liquide qui, au fond de la rivière, paraissait s'élever jusqu'au niveau normal, en pente douce, sur une longueur de plusieurs centaines de mètres!... mais, en aval de cette étrange coupure, seul un mince filet liquide serpentait au fond du lit de la Seine! Et, sur toute la traversée de Paris, l'immense fossé demeurait vide!... Dans Paris, on considéra d'abord cela comme un phénomène étrange. Les gens venaient "voir la Seine", étrange fossé boueux d'où montaient déjà des odeurs écoeurantes".
Sachant cela, les deux captifs résolurent de s'enfuir coûte que coûte. Aidés par Ellen , qui assomma leur gardien, ils parvinrent à fuir dans une barque, en direction de la côte. Mais le retour de l'autogyre dans le ciel au-dessus d'eux, les désespéra. Gildy fit à nouveau, fonctionner son invention pour leur barrer le chemin en asséchant la mer au-devant d'eux. Mais ce qu'il ne savait pas, c'est qu'Ellen avait saboté son engin et, par un retour dévastateur, le tourbillon frappa l'avion de l'inventeur qui périt avec son invention. Quelle fin heureuse pour tous les gentils protagonistes de cette triste aventure!
le "Maître de la soif", nouvelle populaire paru en fascicule policier, ne déroge pas au genre du vilain méchant (savant fou de surcroît), uniquement mû par la vénalité, opposé au gentil journaliste et ses amis futés. intrigue plate, clichés et déroulement linéaire ne rendront pas cette oeuvrette immortelle. La preuve en est qu'elle est très difficile à dénicher.
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Le Maître De La Guerre - Par BenF
Des jeunes gens, naufragés du paquebot «Océania», dérivant sur une barque, abordent une île polynésienne inconnue. Se figurant être sauvés, ils déchantent rapidement. L’île est la propriété du prince Fédor Kareine, un scientifique éminent et un anarchiste notoire qui a déclaré la guerre à la guerre, et qui hait les pays européens :
« Je hais la guerre. Par la guerre j’ai perdu tout ce que j’aimais. Ma femme, mes plus jeunes enfants, massacrés dans leur domaine de Silésie ; mon fils aîné, tombé en défendant la France. Mon frère, enfin, qui habitait l’Angleterre et qui périt sur le même front. ( …) Dès que je serai en mesure de transporter en Europe les bombes dont je poursuis la fabrication, c’est sur toutes les nations en armes que j’exercerai ma vengeance ;
-Sur la France ! s’écrièrent Raymond et Lucien, indignés. »
En ce but, il a mis au point un gaz toxique puissant qui, lâché au-dessus d’une grande ville, provoquera la mort des citadins. Cette révélation révolte Dora et Lucien, Raymond et Georges. Kareine leur donne le choix : soit de mourir tout de suite, soit de travailler à la gloire du maître. Ils s’inclinent, attendant le moment favorable pour passer à l’action.
Le maître (l’étourdi !) leur assigne des fonctions importantes. Ainsi, Georges s’occupera de l’usine hydroélectrique alimentant en énergie les ateliers, et Lucien deviendra le secrétaire de Kareine. Le moment de passer à l’action enfin venu, George sabote l’usine ce qui détruit les installations du maître et annihile la menace toxique. Nos jeunes héros mettront le cap sur l’Australie dans un navire dont l’équipage est acquis à leur cause.
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Le Meteore - Par BenF
A l’observatoire des « Monts maudits », dans les Pyrénées, quatre savants attendent des événements inquiétants. Les astronomes Blackbliss et Simpson, réticents à l’idée de céder à la panique, s’enferment dans leur laboratoire. Le jeune météorologue, Herrick Redern, en conversation avec Sophie Dupont, la passionaria de la Science métapsychique et sa mère spirituelle, se demande combien de temps il reste à l’espèce humaine avant d’être anéantie. Sophie Dupont prévoit en effet que trois « marées électromagnétiques », trois vagues létales pour la sensibilité et l’âme terrestres déferleront d’ici peu sur le globe :
« Dans trois minutes, Redern, la grande caresse somnifère passera sur nous. Pendant deux heures, la marée sera étale. Puis, une autre vague déferlera, puis une autre, et une dernière enfin, éteignant la vie par tranches successives, compliquant la torture physique des civilisations de la plaine par le martyr moral et l’épouvante. »
Envoyées par des Marsiens choqués par l’insensibilité et le matérialisme terriens, elles renverront au néant toute vie animale et humaine. Ses collègues, incrédules face à cette théorie, ne la feront pas changer d’avis :
« Voyez-vous, Herrick, si ces énergumènes m’avaient écoutée, nous eussions eu, ici, un train de cerfs-volants, muni d’un chapelet de nacelles contenant, chacune, un animal quelconque et un altimètre enregistreur, pour sonder les zones successives et mesurer l’épaisseur du fuseau des ondes meurtrières qui, d’heure en heure, enveloppent la terre de leurs tourbillons concentriques. »
Elle sait que les Marsiens provoqueront leur mort, en leur envoyant une paralysie physique et mentale, un vieillissement précoce de toutes les facultés, une corruption fulgurante de l’esprit :
« Devant l’incuriosité des terriens, ceux d’en-haut ont jugé que nous étions en parfaite décadence. Ils en ont conclu à un gaspillage, par nous, des forces universelles qui se concentrent dans les êtres pour l’action. En somme, ils ont décrétés l’originaire meurtre des vieillards. »
Ayant cru au malheur, elle seule sera en mesure d’y faire face grâce à un médicament de sa composition qu’elle injectera d’abord à Herrick, puis à elle-même. Lorsque le météorologue est atteint de plein fouet ,
« On eut juré que ce n’était plus le même être. Son dos se voûtait. Sous le poids du corps, ses jarrets faisaient une grimace géométrique. Mais ce qu’il y avait de plus impressionnant, c’était le ravage progressif de sa physionomie. Les muscles de ses joues étaient distendus. Sa lèvre inférieure(…) retombait, flasque comme la lippe d’un cheval fourbu. »
En se débattant, Herrick casse la seringue condamnant Sophie à mort. Il ne pourra plus rien pour elle au moment où la deuxième vague magnétique , à son apogée, enveloppe la terre, produisant une chaleur effrayante et une profusion de taches sur le soleil :
« Il s’agenouilla près du corps de Sophie Dupont qu’on eut déjà dit momifié. Il joignit les mains exsangues pour la prière éternelle. Il se pencha sur la sybille endormie, la baisa au front. Et il se redressa, s’inclina encore, en saluant, la main à la visière, comme lorsque l’on envoie par le fond, enveloppé dans un drapeau, le corps du marin péri en mer. »
Ouvrant la porte du laboratoire pour faire part de la triste nouvelle à ses collègues, il s’aperçoit que Simpson et Blackbliss, pris de folie, se sont entretués. Alors, comme possédé, il forge une nouvelle seringue, la remplissant du produit salvateur, s’étant rappelé que sa fiancée, Maria Pia, devait venir à sa rencontre à travers la montagne, avec un couple d’amis, Gonzalo et Juanita. Il bondit vers eux et, les trouvant inanimés, les rend à la vie :
« La bouche s’ouvrit, découvrant les dents petites et d’un pur émail. Et il y eut dans le soulèvement rythmique du buste, dans les mouvements des membres sveltes, une telle puissance de volupté que Herrick Redern se releva, épouvanté, comme s’il se méfiait de lui-même et que, dans ce monde renaissant, l’envahissait le désir impulsif qui dut cravacher le sens des primitifs à chaque fois que triompha l’espèce des cataclysmes qui modelèrent violemment, à travers les millénaires, la physionomie multiple de la terre.»
Il se dit qu’étant seuls survivants sur une terre vide, ils seraient de nouveaux Adam et Eve… et il se réveille ! Pris de boisson la veille, il s’était endormi et avait fait ce rêve effrayant. Mais lorsque Blackbliss, goguenard, vint lui raconter les nouvelles politiques du jour, Herrick pensera que la réalité est bien pire que le rêve et songera à se rendormir :
« Ecoutez donc !… La France a conquis l’Allemagne , sans coup férir, et les Allemands s’entrecogent à-qui-mieux-mieux, un vrai charnier, mon cher, parce que ces bougres-là ne peuvent pas admettre qu’il n’y ait pas de la bidoche en charpie partout où campent des soldats !… En Italie, fascistes et communistes se sont administrés, à Milan, une de ces peignées !…(…) La Lithuanie a envahi la Pologne !… Les Lapons déferlent en Russie ! (…) L’Angleterre est occupée par l’Irlande ! »
Une nouvelle dont la théorie de base, proche de celle des «spiritualistes », rend responsable de la décrépitude et de la mort la relation anthropocentrique que le psychisme humain entretient avec l’univers. L’anglomanie dominante rend irritante une lecture d’un texte gâché par son épilogue : tout ceci n’était qu’un rêve ! Un beau rêve pourtant qui débarrasserait la terre de tous les cacochymes haineux se faisant la guerre sur le dos de jeunes lesquels pourraient prendre à leur compte le titre d’un ouvrage de Champsaur : «Tuer les vieux, jouir ! »
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Le " lendemain du Grand Soir " ou la vie de Jacques Humus, dont le nom est tout un programme. Professeur d’université, intellectuel révolté par l’exploitation sociale, Jacques Humus, le libre-penseur chrétien, se retrouve à la tête d’une organisation révolutionnaire dont le but est la prise de Paris.
Avec ses vrais amis, Franard, le révolté tuberculeux, bras armé de la révolution, et ses faux amis, Beuchin, l’idéologue puritain et traître à la cause, le Grand Soir peut commencer.
Auparavant, comme Jésus au Mont des Oliviers, Jacques Humus s’abstrait des futurs lieux de combat , pour aller en Normandie où il rencontrera l’évêque Charles, le prédicateur de Notre-Dame, avec qui il joutera loyalement, en lui démontrant tout ce que l’Eglise a raté en se rangeant du côté des possédants. Il lui arrivera également de croiser la route de Tatiana, la "Princesse" russe, vraie noble, fausse semi-mondaine, vrai agent double et future épouse de Jacques. La prise de Paris, sur l’instigation de l’exalté Franard et du douteux Beuchin, a lieu. Les combattants courent les rues. Le Peuple se lève, dans un élan victorieux :
" Eventrée, la colline de Montmartre croulait, entraînant, dans son effondrement, la basilique dont les pierres étaient projetées à plusieurs centaines de mètres. Une pluie de bombes venait de déchirer de part en part la Sainte chapelle et le Palais de Justice, qui gisaient dans un chaos effrayant de ruines fumantes. Des centaines de maisons s’écroulaient en un fracas de tonnerre. Des incendies gigantesques dressaient leurs vagues de flammes sous un ciel rouge de feu et noir de fumée. Des hurlements de blessés emplissaient de nombreux quartiers d’une clameur confuse et rauque. L’horreur de la mort passait, tel un spectre innombrable, dans les rangs compacts des combattants."
Un Comité de Salut Public se met en place. La nationalisation des biens et des terres est proclamée. Jacques Humus tempère l’ardeur de ses compagnons. Il sait que le succès est fragile et qu’il reste à pérenniser les nouvelles institutions. Il n’a pas tort puisqu’il apprend de la bouche même de Tatiana repentante, que la Révolution a été trahie par Beuchin à la solde de la Ligue contre-révolutionnaire.
Les " infâmes " ont laissé faire en un premier temps pour prendre la totalité du peuple dans la nasse, à l’occasion des grands rassemblements. Tous les corps d’armée stationnés en Province sont en train de converger vers la capitale. L’élan révolutionnaire est brisé. Beuchin, découvert, tire sur Jacques Humus. Quant à Franard, convulsé à l’idée de la trahison, il meurt d’une crise tuberculinique. Jacques Humus, toujours bon et aimant, passe en jugement dans le cadre d’un grand procès inique où se côtoient tous les prédateurs de la Réaction:
" Financiers douteux, anciennes demi-mondaines, converties sur le tard et devenues " dames - patronnesses " de leurs paroisses; jeunes gens aux allures équivoques; hommes d’affaires en mal de combinaisons, parmi des groupes de vedettes des établissements à la mode; publicistes - marrons, déshonneur de la presse; vieux beaux reniflant l’occasion, au passage des petites filles, de stupres nouveaux; toute la tourbe qui déferle dans l’omnipotence de la sanie aux jours des sociétés corrompues, passait et repassait dans les couloirs, esquissant des gestes louches et lassés, s’apostrophant de mots à double-sens, murmurés aux oreilles; une bacchanale de vices, grouillant dans la mêlée des rencontres d’où s’exhalait une âcre odeur de parfums dont tous ces corps s’étaient empreints pour refouler la puanteur des âmes ".
En dépit du témoignage sincère de l’évêque Charles, du cri de Tatiana, il est condamné à vingt ans d’exil... en Espagne.
Il coulera une retraite paisible dans sa maison " le Refuge ", dans le village de Loyola, en compagnie de Tatiana qui l’a suivi dans son malheur De là, en observateur privilégié, il mettra ses idées sur papier, toujours abondamment pourvues de citations en latin tirées de l’évangile. L’évêque Charles, qui a été prié de méditer dans un couvent espagnol après son témoignage en faveur de Jacques, lui rend une ultime visite. Pour remercier ce " Cher grand Ami ", le couple de révolutionnaires en exil donneront son nom à leur futur fils.
Un livre qui se veut prophétique et qui n’est que prétentieux. On comprend que l’histoire de la littérature ne l’ait pas retenu en dépit de tous les témoignages en exergue des contemporains " qui comptaient " à l’époque de l’auteur. Quelques belles pages évoquant de la chute d’un " monde bourgeois ", catastrophe affectant une classe sociale obsolète (dans le roman évidemment!)
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Le Jour Se Leve - Par BenF
« Les têtes nucléaires tournoyaient haut dans le ciel, et le fracas de leur passage ébranlait la montagne. »
Le survivant avait tout prévu : un abri blindé, des vivres, le costume de protection (rarissime) qui lui permettrait de sortir aussitôt le forfait accompli. A l’aube, il voulut savoir et émergea de son abri :
« Au bout d’un moment le brouillard se dissipa et il put contempler le paysage. Des arbres jaunes et de l’herbe jaune, se découpant sur un ciel jaune dans lequel se tordaient d’immenses nuages ».
En butant contre les restes pitoyables de la société de consommation – kleenex, listes d’achats froissées, chaussettes de nylon- , il progressa le long des rues :
« Il avait du mal à suivre un trajet régulier, car les rues étaient encombrées de véhicules détruits et les trottoirs souvent barrés par des poutres ou des façades entières d’immeubles écroulés. »
Au loin, sur une colline, il aperçut le bâtiment fédéral. De là-haut, la vue devait être magnifique. Il fallait y parvenir. Mais :
« Il savait qu’autour de lui, dans le noyau de la cité, se trouvaient d’autres êtres, certains accomplissant des actes de pitié, d’autres portant héroïquement secours. Mais il les ignora tous, car ils étaient morts à ses yeux. Quelques-uns d’entre eux le hélèrent, mais il poursuivit son chemin sans les écouter, sachant que leurs paroles n’étaient que des râles de mourants. »
Touchant enfin au sommet, puis au bâtiment, négligeant les soldats hébétés qui s’y traînaient , il entra dans la dernière pièce, le dernier bureau, d’où la vue sur les ruines devait être fantastique :
« A l’horizon la nuit se mêlait à la brume, mais il n’y avait pas d’obscurité. Les petits foyers d’incendie s’étaient étendus, apparemment avec l’arrivée du vent, et maintenant il contemplait une marée de flammes grandissantes. Les clochers tordus et les édifices ravagés se noyaient dans les vagues pourpres. Tandis qu’il regardait, ses larmes revinrent, mais ii savait qu’il n’y aurait jamais assez de larmes sur terre pour éteindre les feux. »
Un chef de guerre, un général, regardant par la fenêtre, lui tournait le dos. Au moment où il déplora cette vision de mort,
« il vit le visage exultant, presque joyeux, du général.
-Que voulez-vous dire ? dit le fier guerrier en se rengorgeant. Nous avons gagné ! »
Un tableau sinistre des effets d’une guerre nucléaire, un témoignage probant de la sottise humaine, et plus encore, de la stupidité militaire. Un classique !
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Le Jour Où Ca Craquera - Par BenF
Chanson d’amour à la première personne «le jour où ça craquera» montre l’intensité du sentiment amoureux supposé durer jusqu’à la fin du monde et au-delà. Pudiquement métaphorisé dans l’expression « ça craquera », le thème de la guerre finale se décline en leitmotiv, repris et scandé par le refrain obsédant:
« Quand à force de n’y pas croire
Notre monde explosera ».
Le malheur qui s’abattra sur l’humanité accumule les images de la mort :
« Notre monde explosera…
Quand se fera la nuit noire »
Les causes de la catastrophe, quant à elles, restent inconnues, ce qui imprègne d’absurdité le conflit :
« Comme ça n’est pas mon affaire
De mourir en sachant pourquoi»
(…)
« Au diable ses lois trop grandes
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La polyfamille des Wolver, Céleste et Théodore, Rosalind et Frieda, Edmund et Madge ainsi que leur fille commune Dotty, s’inquiètent, en cette société future, de faits qui semblent corroborer le texte du Dr. Kometsvsky : " la Danse des planètes ".
La disparition des satellites de Mars, suivie de peu par ceux de Jupiter, ainsi que les inductions psy de Dotty, accréditent l’idée selon laquelle le noyau ferrique de la Terre constituerait l’enveloppe externe d’un gigantesque vaisseau spatial. La Terre elle-même, sa lithosphère, sa biosphère et par conséquent les terriens, serviraient de camouflage à des extraterrestres cachés au sein de notre planète.
Aujourd’hui, poursuivis par leurs ennemis de toujours qui ont éventé leur ruse, ils envisagent de repartir dans l’espace avec leur vaisseau vouant du coup notre planète et ses habitants à une totale destruction. C’est du moins ce que les Wolver apprennent de la bouche de Dotty dont les qualités perceptives lui permettent de communiquer avec les "intraterrestres ". Tout est-il donc perdu et le monde destiné à l’annihilation totale ? Oh ! que non, puisque les méchants, lassés sans doute de leur rôle, se sont décidés à devenir des gentils. L’humanité est sauvée.
Une nouvelle formellement réussie mais au concept de base forcé.
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Le Jour Des Fous - Par BenF
Greville vit sa vie de publiciste à succès (surtout grâce aux coups de pouce de sa femme Pauline) quand, poussé par une impulsion mystérieuse, il écrase sa voiture contre les montants du pont de Chelsea à Londres. Signe avant-coureur de la vague de suicides qui va submerger le monde et qui va le transformer dans les années à venir. Vague surnommée "le Suicide Radieux" dont tout le monde tente d’expliquer l’origine, les journalistes comme les philosophes, les illuminés religieux autant que les psychologues:
" A les entendre, le Suicide Radieux était tout à fait explicable. Dans un monde où l’idée même de guerre devenait rapidement absurde, ce phénomène représentait la simulation névrotique par l’homme moderne des conséquences d’un conflit tribal. Les psychologues et les psychiatres émirent tant d’explications plausibles du Suicide Radieux qu’ils donnèrent presque l’impression de l’avoir inventé. "
Cette vague touche presque tout le monde, mais certaines catégories de personnes y échappent:
" Les sujets les moins exposés au SR étaient les artistes créateurs dans toutes les disciplines les fous, les fanatiques politiques et religieux, les acteurs, les danseurs et le monde du music-hall, les illuminés, les homosexuels, les prostituées, les excentriques, les médecins et les infirmières, les enseignants (mais pas les professeurs d’Oxford et de Cambridge), les sportifs, les sadiques, les masochistes et les personnes atteintes d’un amour pathologique pour les animaux. "
Peu à peu la société se délite. Greville, qui est sorti de prison s’engage dans les Corps des Inhumations d’Urgence. Il traverse la période de décadence en tentant de faire le maximum pour les autres, puis agira comme eux: il survivra, plus ou moins bien. Dix ans plus tard, le monde est livré aux chiens et aux chats errants, aux porcs sauvages et aux rats, aux bandes plus ou moins armées et plus ou moins fanatiques, et Greville survit toujours. Il s’est trouvé un bon refuge sur une petite île au milieu d’un lac et y vit sans joie quand, lors d’une expédition de ravitaillement à Londres, il sauve la vie de Liz en la débarrassant d’une horde de chiens sur le pont de Chelsea , où il était venu en pèlerinage. A partir de cette rencontre, sa destinée se transforme, il retrouvera un second souffle. Ensemble, ils seront confrontés tout d’abord à un petit groupe de jeunes pillards :
" Cessez vos salades. Tout le monde se fout de tout. Et pourquoi pas? Nous ne sommes tous que des fichus cinglés, après tout.(...) Soudain Greville ressentit une bouffée d’amère pitié pour le garçon. Caïd devenait plus qu’un jeune psychopathe: il représentait l’humanité. Caïd représentait la tragédie humaine écrite en petites lettres. "
Ils rencontrent aussi le «Père Jacques», jardinier d’un couvent qui s’en est annexé et le terme et les habitantes. Il leur sauve la vie et les vole avec élégance :
" Pour services rendus. Je suis sûr que vous n’auriez fait aucune objection, mais pourquoi risquer une querelle désagréable ? "
Puis ils retrouvent le " cottage " de Gréville et y passent une période calme, partagée entre l’amour, la musique et des parties de chasse qui leur donnent l’occasion d’assister à l’affrontement de bandes de rats et de porcs sauvages:
" Aucun des deux adversaires ne put revendiquer la victoire totale dans cet affrontement, car les cochons survivants finirent par rompre le front des assaillants. (...) Les cochons étaient réduits à l’état de squelette, de même que les rats morts. Le raz de marée était passé, ne laissant derrière lui que l’odeur de la mort, chaude, dégoûtante et d’une obscène intimité. "
Tout irait pour le mieux si, par une nuit de brouillard, les Frères de l’Iniquité n’arrivaient dans leur village et ne massacraient la population, sauf nos deux héros , protégés par leur isolement. Après la tuerie, ils récupèrent un blessé, le professeur Francis Watkins expert en psychologie des anormaux et «Frère de l’Iniquité à titre temporaire», personnage qui permettra à Greville d’avoir une vision plus claire de la vie:
" Bien sûr qu’on trouvait la tyrannie, la peur et un inimaginable gaspillage. Mais, à votre avis, quelle réponse pourrait-on trouver? Le communisme, le tomisme, l’humanitarisme ou tout autre -isme? Eh bien laissez-moi vous dire que les -ismes n’ont jamais mené nulle part. "
La disparition de Francis entraînera Liz à la recher de sa soeur jumelle, quête qu’elle avait d’abord rejetée. Greville la suivra.
Nouvelles expéditions et nouvelles découvertes. Celle, entre autres, de la société néo-féodale de Sir James Oldknown, rétrograde et réactionnaire, en lutte contre un groupe d’anarchistes. Greville rejoindra ces derniers, les aidera lors d’une attaque des Frères de l’Iniquité et récupèrera Liz qui pourra enfin accoucher de son fils. La fin du roman, trente ans plus tard, verra Greville qui aura restauré une partie de la civilisation, boucler la boucle en revenant terminer sa vie sur le pont de Chelsea.
La fin du monde par les radiations, un thème de plus dans la longue cohorte des romans cataclysmique, un thème qu’Edmund Cooper traite de façon remarquable. C’est un roman d’une grande force renouvelant le genre par le fait que les survivants sont des psychopathes de tous poils ce qui permet une approche plus fouillée des motivations humaines. Avec de l’action, des temps forts, de l’humour, le texte mêle habilement les moments de tension et les moments de réflexion. Un modèle du genre dans la tradition anglaise.
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Le petit Jackey trouva dans un terrain vague un jeu magnifique, une sorte de puzzle. Avec empressement, il s’ingénia à le rassembler pour le plus grand malheur de l’humanité. Ce jeu formait en réalité une sorte de canon qui, augmentant de taille très rapidement, de même que ses projectiles, menaça la maison de Jackey, le quartier de Jackey, la ville de Jackey…. Et il était impossible de le désamorcer! Le Pentagone ne s’inquiéta que lorsque le gigantesque canon se mit à envoyer d’immenses projectiles au-delà de la frontière des Etats-Unis en direction de la Russie….
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Le Huitieme Fleau - Par BenF
Ce que l’on craignait en Angleterre s’est enfin produit : une épidémie de Kreutzfeld-Jakob dont tous les tests indiquent la virulence. Sur un échantillon de 10 000 personnes, l’on met en évidence que 8,5% sont en état d’incubation. Ramené à la population de l’Europe c’est l’équivalent de plus de dix millions de morts. Cela ressemble à l’apocalypse et le Premier Ministre anglais en a froid dans le dos :
" -Combien seront-ils ? - De malades ? Ils seront au moins six millions selon le test que nous venons de réaliser. Mais ils peuvent aussi bien être dix millions ou plus. C’est impossible à savoir aujourd’hui, car notre test sous-évalue forcément le risque. Il y a une partie de porteurs sains qui échappent au test et nous sommes incapables, par définition, d’en déterminer le nombre avant que ces gens deviennent malades.
Mais il faut que vous compreniez : nous avons tous mangé de la vache folle. Vous, moi. Sa voix n’était plus qu’un souffle maintenant. Chaque Britannique de plus de dix ans a été, à un moment de sa vie, en contact avec le prion. Et si la contamination est massive, ce pourrait même être, dans la pire des hypothèses, la disparition de l’ensemble de la population adulte. La fin de la Grande-Bretagne. "
Le docteur Appleton, un franc-tireur de la recherche, fait la découverte capitale d’un médicament capable d’arrêter le prion. Avant qu’il ne puisse en donner communication à la communauté scientifique, son laboratoire est détruit, lui-même et ses collaborateurs assassinés, et la formule volée par une équipe hautement performante de terroristes. Devant l’imminence du danger, le S.I.S. anglais met en piste une équipe de tueurs, aux moyens illimités et à l’efficacité meurtrière, chargée coûte que coûte de retrouver la formule du médicament.
Le cerveau de l’équipe est le Dr. Foster, un psychiatre hyper - performant capable de percer à jour toutes les motivations profondes. Samuel, un Noir, représente le Muscle. Ancien repris de justice, spécialiste en explosifs électroniques, perceur de coffres-forts sophistiqués, il partage la vedette avec Milan, le tueur solitaire sans scrupules ni états d’âme, premier de sa catégorie dans le maniement des diverses armes à feu. Pour clore, la touche féminine : celle de Vic, spécialiste en arts martiaux et linguiste cultivée. A eux quatre, ils remontent la piste en éparpillant autour d’eux les cadavres pour atteindre leur but, retrouver la formule qui permettra d’enrayer l’épidémie. Leurs ennemis sont repérés au Moyen - Orient.
En Egypte, par divers indicateurs, ils remontent au groupe terroriste " Châtiment et Renouveau " qui est la main ayant perpétré l’attentat de Milton et le vol de la formule sous la direction de Dan, ancien mercenaire employé du Mossad israélien. Le repaire des terroristes sera détruit à coups de roquettes, mais pas de formule ! Un indice les mettra sur une nouvelle piste car, avant de mourir, l’un des terroristes lâche le nom de : " Golem ". Foster découvrira que l’affaire de l’attentat aura été sous-traitée et que le véritable auteur du forfait sous la direction duquel travaille Dan, est ce fameux " Golem ", chef d’une bande d’illuminés, les " kahanistes ".
L’épidémie commence à s’étendre, le temps presse et ce d’autant plus que Vic apprend qu’elle aussi est infectée. Foster amoureux de Vic mettra les bouchées doubles pour retrouver le "Golem", alias Kahan, redoutable schizophrène, désireux d’anéantir l’Occident.
La formule volée ayant été déposée en sécurité en un coffre d’une banque suisse, par la ruse, et avec l’appui du S.I.S., Foster la récupère. Quant à Kahan, tapi dans un repaire en Floride, protégé par Dan que Milan exécute, il disparaîtra dans les marécages. L’Europe sort intacte de la crise, mais il est trop tard pour Vic qui mourra dans les bras de Foster.
Une machine littéraire bien huilée qui tourne avec les ingrédients habituels du genre : grande précision dans la description des événements, des armes, des tortures. Un psychopathe effrayant, un suspense continuellement relancé, une quête incessante promenant les héros de Londres au Caire, de New - York à Miami. Un bon produit commercial qui se lit d’une traite et qui n’innove en rien dans le genre, même si l’auteur remplace le bacille de Jensens par le prion de Kreutzfeld-Jakob.
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