Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Les fantasmes érotico-littéraires du schizophrénique narrateur Hugo-Jack, enfermé dans un blockhaus, dans le cadre d’un conflit futur, où il apprendra que la fin du monde aura été décidée pour le lendemain.
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Les Îles D'auvergne - Par BenF
Vol. 01 : les Iles d’Auvergne, 1993, 1 vol., in-quarto, npag., suivi de deux cartes marines. roman illustré.
1 ère parution : 1993
Le monde en 239 après la montée des eaux. Suite à un effet de serre généralisée, les banquises polaires ont fondu en élevant le niveau des océans de mille mètres. La planète terre s’est transformée en planète mer. La presque totalité des continents se trouvant sous l’eau, il ne reste d’émergées que les montagnes soit la chaîne andine et rocheuse, les Hautes Plateaux d’Afrique et de Chine, le Groenland, ainsi qu’une multitude d’îles, grandes ou petites, dont les îles d’Auvergne représentant les terres encore accessibles de l’ancienne France, avec les Alpes et des parties des Vosges. Imago Sekoya, entomologiste et dessinateur, est convoqué par Angelik Huila Sekmet, la Directrice Générale de la compagnie " Gevaudan Air Line " pour participer au périple autour du monde avec la " Balleine d’Ewent ", un magnifique navire volant, dans le but de découvrir peuplades, faunes et flores, devenues étranges et étrangères depuis la montée des eaux. Sa tâche consistera à prendre des notes, des croquis et des dessins techniques qui relateront, sous la forme d’une chronique, la trajectoire de la Balleine.
Après avoir fait la connaissance avec ses différents compagnons de voyage, suivi la conférence préparatoire à l’Institut Géographique des Iles d’Auvergne, qui précise la finalité politique de l’expédition, il se permet une ultime promenade à la Chaise-Dieu , avant son départ. Il en profite pour fouiner dans la bibliothèque vaticane mise en sûreté au monastère du lieu, à cause de la submersion. C’est là qu’il apprend le rôle fondamental qu’a joué Quentin d’O, un ancêtre d’Angelik, lequel a fondé la secte du " deuxième poisson ". Son successeur, Amon Sekmet a acheté l’île de Liberty appelée depuis le " sanctuaire d’O " où personne n’a libre accès. S’y développe " l’organisme Thallophite ", une autre mystérieuse société. Sekoya, alléché, se propose d’y faire un tour. Mais pris dans une tempête, il se retrouve naufragé sur Liberty et est recueilli par les ressortissants de l’île, après avoir longuement erré dans une immense forêt où, s’élèvent, en des clairières, des champignons géants. Vaincu par la fièvre et le délire, il reprend ses esprits dans un hamac, à dix mètres du sol. Il sera d’abord soigné par une mystérieuse famille appartenant à la société des Thallophites et prend soudainement conscience que toute une ville se trouve autour de lui, nichée dans des arbres gigantesques. Des filets de sécurité, des passerelles lui permettent de circuler dans cet univers végétal où la terre ferme est remplacée par une eau sombre dans laquelle plongent les troncs et les racines d’arbres géants de plus de cinquante mètres de hauteur.
En son appartement suspendu, il rencontre Jean Huila Sekmet, le chef de l’O.T. (l’organisation thallophyte) qui lui demande d’être son observateur durant le voyage dans un but désintéressé d’augmenter des connaissances écologiques provenant d’une première main non manipulée par les médias. Sekoya accepte. Avant de se faire raccompagner sur la Balleine d’Ewent, l’entomologiste visite la merveilleuse industrie thallophite dont l’énergie provient uniquement du végétal par récupération du méthane, la distillation des plantes, l’utilisation des champignons, etc. Le plus étonnant est la symbiose entre qui s’est crée entre les végétaux immergés et les Mornyres, sortes de poissons électrogènes lesquels aliment en énergie la centrale énergétique de l’O.T. Avant de repartir, il participe à une cérémonie d’ordre mystique durant laquelle il voit se remettre des graines de séquoias géants. A Saugue, petit port entièrement dévolu à la pêche à la sardine, il attend la Balleine d’Ewent dont le départ est imminent. Les délégués se pressent à l’inauguration de l’appareil. Devant toutes les sommités scientifiques du monde merrien, le conseiller général des îles d’Auvergne prend la parole. Peu après, il s’effondre mort, assassiné.
Alors que la Balleine d’Ewent appareille, l’enquête sur ce meurtre met en évidence l’agent mystérieux qui a provoqué le décès, soit des graines de séquoia porteuses d’une bactérie pathogène. L’enquêteur spécial, monté à bord, soupçonne Sekoya d’être l’auteur du crime. Celui-ci, aidé par Angelik, s’échappe du bateau.
Le projet des " îles d’Auvergne " est étrange et correspond au genre des " objets littéraires ". Notes, croquis, dessins, photos, collages, parsèment un texte écrit à la main qui rompt continuellement la convention romanesque, donnant au récit un effet de vraisemblance rarement atteint, sous la forme d’un journal de bord ancré dans le réel. Le décor est décrit/dessiné avec minutie et l’arrière-plan de la planète merrienne dévoile par touches successives l’étrange complexité sociale, biologique, écologique de ce nouvel univers. Le trait d’union représenté par la personne d’Imago Sekoya - à la fois narrateur, personnage, auteur de son journal - renforce le sentiment de crédibilité.
Une œuvre originale et attachante, promise à des développements ultérieurs, "les Iles d’Auvergne" représentent un cas unique dans le domaine cataclysmique.
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Israël Frappe A Dallas - Par BenF
Après la troisième guerre mondiale et première guerre nucléaire, les nations traditionnelles se sont profondément modifiées. L’équilibre du monde en a été changé. De vastes territoires demeurent interdits d’accès. Les Etats-Unis d’Amérique ont volé en éclats et le Texas a fait dissidence :
« Après la guerre de 92, les Etats-Unis, comme des tas d’autres nations, étaient dépeuplés et ravagés. Ils s’étaient alliés aux Russes et aux Anglais pour lutter contre la coalition irlandaise-sino-africaine et, en ce moment, ils devaient encore nettoyer l’Alaska et le Canada, infestés de troupes chinoises. En plus, le Texas venait de faire sécession, en privant l’Union de ses réserves pétrolières et agricoles. »
Les Texans, inféodés à une milice d’extrême droite, la S.A. (les Fils de l’Alamo) résistent à l’invasion de leur pays par les troupes fédérées au nord et aux forces cubaines au sud, grâce à leur armée, la « RexTex ». D’autre part , parcourent leur immense territoire, les chars sophistiqués des mercenaires israéliens. Car Israël paradoxalement, a survécu au bouleversement et s’est renforcé. Les mercenaires israéliens se vendent au plus offrant avec leurs machines de guerre ultra-modernes, des chars Saladin et Centurion qui crachent le « rayon ardent » de leurs « tubes Gatling ». Sol Ingestein et Myra dirigent chacun une unité motorisée d’invasion du sol texan :
« La colonne avançait lentement dans les faubourgs. Elle emprunta un moment une artère à six voies, puis des rues perpendiculaires où elle avait moins d’occasions de se faire repérer. Une herbe pelée poussait entre les pavés. Les Centurions escaladèrent les ruines d’un grand magasin, puis contournèrent une immense crevasse, où une canalisation de gaz avait jadis éclaté. »
Contre les forces de la RexTex, Sol est investi d’une mission secrète par la CIA : délivrer le président des Etats-Unis, Clairewood, gardé au secret à Death Smith, une forteresse-prison située près de Crystal City, au sud du pays.
Pour y parvenir, les mercenaires divisent leurs forces ; l’opération « Pion du Roi 1 », dirigée par Sol et Brown, un commandant noir, consiste à se maquiller en forces de la RexTex. Avec de vieux chars Sherman, ils devront prendre pied à l’intérieur du fort sans éveiller de soupçons. L’opération « Pion du Roi 2 », commandée par Myra, la maîtresse de Sol, doit, avec un armement sophistiqué, emprunter une autre route, passer inaperçu et se placer en couverture pour appuyer l’attaque de Sol au moment décisif. Les opérations seront difficiles puisqu’elles consistent d’abord à éliminer une forteresse flottante près du barrage «Ray Hubbard », ce qui leur cause de lourdes pertes :
« Les Centurions rescapés furent soulevés du sol quand le navire explosa avec un vacarme évoquant l’écroulement des portes de l’Enfer. Un chapelet d’explosions plus sourdes, puis un mur de fumée se dressa d’un bout à l’autre du «Bean». D’un seul coup, le silence revint, stupéfiant. Le navire était mort, à demi immergé, ses canons définitivement réduits au silence. (…) Le « Juge Roy Bean » ne s’enfonçait plus, sa quille touchait le fond du canal. Les survivants s’accrochaient à ses superstructures comme des insectes terrorisés. »
Le président en exercice, Mallow, un être pusillanime, est disposé à accorder l’indépendance au Texas contre des concessions pétrolières. Il possède encore des supporters, qui, désireux d’empêcher l’opération «récupération», tentent une attaque mortelle contre Sol et ses mercenaires dans l’un des gratte-ciels de Dallas. En dépit de cette attaque, meurtrière mais déjouée, l’affrontement final aura lieu au moment prévu, en un déchaînement paroxystique:
« Une autre détonation. L’avion explosa. Du carburant enflammé et des éclats de métal incandescent rebondirent sur les parois du char. Le Sherman chercha une autre proie. Il aboya. Un deuxième P-51 capota et prit feu. Brown arrosa les pistes avec sa mitrailleuse. Des soldats boulèrent comme des lapins. Des armes légères ripostèrent, mais les projectiles ricochaient en grappes sur le Sherman comme de bulles de savon.»
Les tubes à laser Gatling incendiant les bâtiments du fort fourniront un délai suffisant à Sol pour libérer Clairewood et incidemment Myra, malencontreusement tombée entre les griffes du S.A. Kilburn, qui sera tué. A Pittsburg, siège de la nouvelle présidence, c’est Mallow qui fera une drôle de tête à l’apparition de Clairewood, lequel le destituera sans désemparer.
Une bataille pleine de bruit et de fureur menée dans le cadre d’une guerre future, en un monde bouleversé par l’usage généralisé de l’arme nucléaire. Captivant et à méditer.
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Roll et Réda, un couple de jeunes barbares, vivent en harmonie au sein de la forêt. Entièrement adaptés à leur environnement, ils goûtent une vie intense au sein du Clan des Hommes, s’adonnant à la chasse dans laquelle ils excellent. Sans mémoire pour une histoire passée où cet endroit s’appelait la France, où des vestiges incompréhensibles et des inscriptions illisibles témoignent d’une violente guerre passée, Roll et Reda s’aiment et leur avenir est celui des gens heureux :
« Roll et Réda contournèrent la pierre rectangulaire. C’était un bloc minéral très dur et très lisse, qui avait plusieurs coudes de long, et semblait profondément enterré dans le sol dont il émergeait en biais, comme une pièce de bois qui jaillit du courant où elle vient de plonger.
Cependant, ce qu’il avait de particulier, c’était naturellement ses arrêtes parfaitement rectilignes, ainsi que les signes à demi-effacés, gravés superficiellement dans la pierre, et qu’on pouvait encore distinguer sur la plus large de ses faces. Les signes se décomposaient ainsi :
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Ton Sang Tel Du Lait - Par BenF
L’adorateur du soleil, le prêtre de Tetzcatlipoca, Considine, le guerrier au buggy de feu, gît dans son filet avec deux de ses acolytes, prisonnier des W.A.S.P. (White Anglo Saxon Protestant). Il subit la douleur inouïe de son sang qui lui est soutiré par l’infirmière Marina en compensation de ses crimes. Car, dans cette société du futur, sur une terre totalement plongée dans un smog perpétuel, deux classes sociales se partagent le pouvoir: ceux de «l’Establishment », dit aussi les W.A.S.P., enfermés dans leur dômes de plastique, et les adorateurs du soleil qui, comme Considine, sillonnent les autoroutes dans leurs buggies dans l’espoir d’assister à cet événement inouï, le smog qui se déchire et qui laisse entr’apercevoir un coin de ciel bleu parsemé de lumière. Parfois les guerriers de la route, dans leur hâte, se laissent aller à renverser ou tuer l’un de ces honnêtes citoyens. Capturés, ils sont condamnés, par une stimulation permanente, à fournir leur sang comme gage de réparation.Mais Considine, qui connaît toute la valeur d’un sacrifice, se sent porté par sa mission et possédé par Tetzcatlipoca, le dieu aztèque du soleil.
Par une impérieuse et mystérieuse domination psychologique, il convainc Marina de le libérer et de fuir avec lui à la recherche du soleil. Cette fois-ci, il a la certitude de réussir puisqu’il offrira au dieu lumineux le cœur de la jeune fille, arraché tout sanglant de sa poitrine, avec un authentique couteau cérémoniel aztèque. La mise a mort a lieu. Elle semble plaire au dieu puisque le brouillard se déchire. Mais Tetzcatlipoca est aussi un dieu trompeur. De partout Considine entends des messages l’avertissant qu’il se trouve en danger de mort s’il reste dans la lumière :
« Espèce de maniaque assoiffé de sang. Je m’en fiche. Je ne peux rien voir là-haut. Où est la couche d’ozone ?! Je me suis tourné vers lui sans comprendre, tenant toujours le cœur trempé de sang. -Quoi ? -La couche d’ozone dans la haute atmosphère, tu ne comprends pas qu’elle est partie ? Le centre météo est en train de crier au meurtre ! les radiations dures arrivent jusqu’à nous. Tu vas brûler à mort si tu restes là-dehors. C’est pour ça qu’il n’y a pas de plantes, imbécile ! Répandre le sang n’y fera rien !. »
Par un effet de catalyse, le smog en s’évaporant a détruit la couche d’ozone qui protégeait la terre :
« C’était bien plus que l’ozonosphère qui s’était altérée en ces mutations chimiques des dernières heures. Le voile funèbre de crasse qui avait enveloppé la terre pendant tant d’années se transformait rapidement, quel que soit le nouveau catalyseur qui s’était trouvé un asile dans le smog ; à présent, partant d’un point et se déployant aux alentours avec le catalyseur comme avant-garde (…) sur une onde frontale à partir d’un point lumineux, le smog métamorphosé cédait aux radiations dures issus du soleil nu. »
Cette tache de feu ira en s’accroissant jusqu’à englober le globe qu’elle stérilisera entièrement. Considine, en accomplissant son sacrifice, a condamné la terre à périr.
Une nouvelle curieuse et originale dont la forme même (surtout dans sa langue d’origine) témoigne de sa radicale nouveauté.
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"L'Inventive and Creation Group", une société chargée de découvrir de nouveaux slogans publicitaires, se réunit régulièrement pour trouver l'idée qui fera vendre une encyclopédie du sexe. Les participants typés symbolisent les tares que l'on peut trouver dans ce métier: Richard Ambrose, le directeur, bon citoyen mais mal marié; Susan, replète et toujours affamée, à la limite de l'obésité; Bill Branks, l'artiste non conformiste, qui met sa créativité au service de la vente ; Doukine, l'immigré, qui perdra sa carte verte et tous ses droits. Mais ils sont loin de s'attendre à ce qui les attend, comme l'ensemble des New Yorkais d'ailleurs. Une poignée de révolutionnaires d'origine indienne, parfaitement intégrés, surtout dans la gestion électronique de la mégapole, ont décidé de passer à l'action. Sachant que leurs ancêtres ont été spoliés de leur terre, ils ont fait le serment de chasser l'homme blanc de Manhattan, de récupérer leur sol natal et de vivre selon les lois de jadis. Pour cela, ils détraqueront de plus en plus fortement le système municipal dont les différents services sont interconnectés. L'action commence insidieusement lorsque la météo annonce des jours de grand froid alors qu'il fait un soleil radieux à l'intérieur des bâtiments. Malgré la climatisation, le travail est pénible pour L'Inventive Group. Plus tard, en rentrant chez lui, Richard a l'immense surprise d'apercevoir une noria de camions déchargeant devant son jardin et sa porte d'innombrables exemplaires du même magazine auquel il était abonné. Une erreur de programmation, sans doute, mais qui ne se règlera pas vite:
"Richard Ambrose ouvrit la porte de la maison, une pile s'écroula et déversa dans l'entrée une avalanche de magazines mouillés. Impossible de refermer la porte. Dehors, l'humidité avait miné les fondations du blockhaus de papier. Pour gagner Exclusive Drive et atteindre sa voiture, Richard Ambrose dut partir à l'escalade d'une montagne gluante de magazines glissants."
Quant à Doukine, il connaîtra l'absurdité des bureaux qui l'obligent à prouver sa nationalité américaine à l'aide de documents électroniques depuis longtemps volatilisés:
"Cette carte, il est vrai, était devenue en quelques mois l'outil de base de l'existence de tout citoyen. le code comprenait la date de naissance,, le sexe, la situation de famille, le bureau de vote, un indice numérique et un indice bancaire. Ce code commun à tous les citoyens des Etats-Unis préparait l'adoption d'un gigantesque ordinateur central, gérant le fichier de tous les individus, connaissant tout sur chacun d'eux, capable de résoudre tous les problèmes, qu'il s'agisse de leurs revenus, du montant de leurs impôts, de l'âge de leur retraite ou de leur état de santé."
Entre temps, les terroristes , aux noms pittoresque de Canoë d'Erable, d'Electron Sagace (leur chef), Hardware Invisible, travaillant tous dans l'informatique, augmentent leur pression sur la société urbaine, en détraquant les programmes, mêmes ceux de l'armée, et en remplaçant judicieusement les bandes magnétiques ou en chamboulant toutes les procédures. Il en résultera une pagaille monumentale. Ainsi, les ordinateurs de la National Airline , piratés, obligent les avions à atterrir à n'importe quelle heure ou provoquent un surbooking généralisé lors de la vente des billets, ce qui paralyse tout départ. Durant le sacro-saint match de base-ball, suivi par l'ensemble des citadins, le récepteur se bloquera, montrant une seule image, celle d'un Indien le dos tourné à l'écran et qui observe la cité, devant lui. Cris et colère de la part des téléspectateurs qui supposent une farce de mauvais goût!
Les complications surviennent lorsque les supermarchés ne seront plus livrés correctement, les uns accusant un déficit en denrées alimentaires, les autres présentant le même article en milliers d'exemplaires. L'inquiétude s'étend et madame Tortolani, qui a connu la pénurie en temps de guerre, prend toutes dispositions pour constituer des stocks chez elle. Mais c'est avec la circulation routière, qui présente tous les signes de l'embolie, que la situation se gâte vraiment: des voitures bloquées, pare-chocs contre pare-chocs, des feux rouges devenus fous, un approvisionnement en essence chaotique, une pollution intense et l'impossibilité pour les services spécialisés d'accéder aux endroits névralgiques, annoncent le début de la fin:
"Un drame de la circulation débutait. De proche en proche, la "révolte des feux rouges", comme devait l'appeler Robb Robbie Robinson, gagna tout Manhattan. les signaux de circulation régulés après comptage au radar, optimisés en fonction des heures et des trafics, les feux verts, rouges, oranges avaient pris leur indépendance. En quelques instants, toutes les voitures, les autobus, les taxis, les camions furent bloqués. L'enchevêtrement des carrefours était inextricable. la police était impuissante: même ses voitures ne passaient pas."
En attendant, ordre est donné aux véhicules militaires de dégager les rues, ce qu'ils font en creusant de profondes travées, rejetant les véhicules devant les portes et sur les trottoirs, ce qui bloquera la circulation des piétons.
Dans le bureau de l'Inventive Group, l'équipe est encore à la recherche d'idées, mais les rapports sociaux ont changé. La chaleur les a obligés à laisser tomber leurs habits. La faim les a amenés à se partager la dépouille de "président Mao", le petit chien, mascotte du groupe. Se succèdent délires et crises de nerfs. En ville, les annonces d'évacuation se multiplient tandis que le maire de New York appelle le pouvoir fédéral à son secours:
"Ils étaient nombreux qui, par familles entières, chargés de sacs, de valises, de paquets, partaient, à pied, poussant les gosses vers la station de métro, vers la gare de chemin de fer. Les Juifs, les Noirs, les Porto-Ricains fuyaient les premiers. Beaucoup attendaient qu'il soit possible de circuler en voiture: mais ils préparaient les bagages. A Harlem, les bandes de Noirs s'armaient. Dans le reste de la ville, des groupes de Blancs se formaient, prêts à se défendre si les Black Panthers attaquaient. Un balayeur noir qui passait par là fut lynché. A tout hasard. Quelqu'un avait affirmé qu'il avait ri."
Marc Mitchell, le maire, souriant encore de façon politique et imbécile, se refuse à croire que sa ville est condamnée, bien que cela s'effondre de tous les côtés. les Noirs, mettant à profit le désordre ambiant pour passer à la dissidence. La régulation interne des buildings est défaillante: climatisation, escaliers roulants, portes battantes, s'arrêtent. Les comptes bancaires faux ou erratiques se multiplient:
"Partout, des comptables, des patrons, des secrétaires, des administratifs, des particuliers téléphonaient, réclamaient, protestaient. Partout, il leur était répondu qu'on ne savait pas, qu'on ne pouvait pas savoir. La facturation était automatisée, elle appartenait à un processus de gestion intégrée. Vous voulez parler à un responsable? Mais il n'y a pas de responsable. Tout est dans la machine. Certes, on allait vérifier, rétablir, créditer. Il faudrait un certain temps. Les ordinateurs fonctionnaient vite, mais leur charge de travail était énorme. Ils étaient pleinement occupés à facturer, gérer, débiter, créditer. Pour les anomalies, les réclamations, les rectifications, il était préférable d'attendre une période moins chargée..."
L'exode, en s'amplifiant, perturbe les mouvements de l'armée qui tentent de prendre position aux carrefours et qui se demandent contre qui se battre. Enfin, le métro de New York s'immobilise, donnant le coup de grâce à une ville condamnée. Le maire Mitchell, en accord avec le gouvernement,et sous la présidence de l'ONU, accepta une entrevue avec les terroristes qu'il ne s'attendait pas à voir en habits d'indiens. Persuadé de les tenir, il dut déchanter lorsque Electron Sagace lui annonça, qu'à ce moment même, plusieurs avions militaires porteurs d'une bombe atomique amorcée, volaient, à leur corps défendant, vers le centre de la ville, prêts à larguer leurs engins de mort à moins qu'on ne leur fournisse le code adéquat. Manhattan fut donc rendue aux Indiens, avec la promesse d'une remise en l'état d'origine:
"Washington rappelait. C'est le vieux Stevenson qui était à l'appareil: -Stanley, tout est en ordre. Nous avons fait ce que disait cet électron. C'est O.K., ici. Et vous? -J'ai lâché Manhattan. -Vous avez eu raison, Stanley. Aux yeux de l'Histoire, vous serez le libérateur de Manhattan, le sauveur de New York. - Tous les buildings seront détruits, Stevenson. Même Saint-Patrick. L'île deviendra une terre vierge aux mains des Indiens, un pays indépendant placé sous la protection des nations Unis. -Mais de quoi vivront-ils? -Ils disent qu'ils chasseront, pêcheront, qu'ils vendront des peaux à nos trappeurs s'ils viennent sans armes et le coeur loyal. (...) -Mais alors, vieux camarade, vous avez cédé sur tout? -Pas tout à fait, Stevie, et le Président des Etats-Unis prit un air rusé, pas tout à fait: les Indiens nous rendront nos vingt-quatre dollars!"
Un roman insolent, ironique, humoristique, irrévérencieux et critique compensant sur le mode imaginaire le tort immense fait aux premiers habitants de la nation indienne. Quoique de tels événements soient hautement improbables, il est toujours intéressant de montrer du doigt la fragilité excessive de nos sociétés hyper-complexifiées. L'usage du Web commun au "village planétaire" affectera, dans sa disparition éventuelle, l'ensemble des sociétés développées. En ceci le roman de Jean-Michel Barrault est toujours d'actualité.
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Ars ne veut pas mourir. Là-haut, dans sa caverne, environnée par les glaces, le jeune homme attend sa délivrance. Elle viendra sous la forme des " Errants ", un groupe de tueurs sauvages qui écument la région, à la recherche de vivres, d’armes ou d’objets confectionnés avant la catastrophe. Les Errants, composés en majorité par des mutants, sont les seuls à survivre en ces régions d’Amérique du Nord, en compagnie de quelques autres groupes rescapés, des éleveurs ou des nomades.
En vingt ans, en cette fin du XXème siècle, la terre a radicalement changé sous l’action polluante des états industriels riches, ce qui a servi de détonateur aux marées noires et rouges, à l’effet de serre, à la fonte des calottes glaciaires associée à une guerre nucléaire et à une montée des océans qui a submergé le monde :
" Alors d’incroyables raz de marée balayèrent la planète entière dans les jours qui suivirent, provoquées en grande partie par la fonte accélérée de la calotte polaire et par les secousses telluriques des tremblements de terre. Aux raz de marée se joignirent des ouragans d’une puissance dévastatrice indicible. On vit la surface des océans s’élever de près de cent mètres, noyant des pays entiers. Dans ces temps-là, l’Angleterre disparut quasiment de la surface du monde, ainsi qu’une grande partie de la France, les Pays-Bas, la Belgique… "
Le volcanisme planétaire, les forces telluriques, ont remodelé la surface du monde encore émergée, tout en se débarrassant de l’espèce humaine (et animale) comme un chien qui secoue ses puces. Une chute de météorites a finalement engendré une nouvelle glaciation par obscurcissement du ciel et fait dépérir toute végétation.
Voilà ce que disent les cassettes magnétiques encore en état de fonctionner, que les Errants entretiennent, en dépit de leur inculture grandissante, de leur crasse, de leur sauvagerie et de leurs opinions anti-scientifiques.
Mais Ars veut vivre puisqu’il a rencontré Aliana, une jeune fille enceinte, avec laquelle il découvre l’amour. Avec elle, il désire se rendre dans le Sud où, dit-on, brille encore le soleil. Pour ceci, il éliminera Santa-Fe, un autre loup, ancien amant d’Aliana, et ne laissera aucun obstacle s’interposer entre lui et son rêve.
Celui-ci sera brisé lorsqu’ Aliana et lui mourront, tués par les forces " gouvernementales " de New World, une dernière enclave scientifique et militarisée basée en Amérique du Sud qui se donne pour tâche d’éliminer toute la vermine mutante du Nord, en une opération " cleaning ", avant de repartir vers de nouveaux errements économiques.
Un roman grinçant et désabusé, véritable catalogue (parfois forcé) de catastrophes possibles. La marche au pouvoir y est dénoncée comme étant la principale cause de la faillite humaine.
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Gunther, dit « Face d’Ange », en compagnie de son placide et méditerranéen ami Bassowitch, se met à la poursuite du professeur Berthold qui a récemment disparu. Occupant une place stratégique dans le processus de mise au point de l’arme bactériologique ultime, il travaillait à la mise au point du virus B34 :
« Une simple diffusion du B34 en gouttelettes aérosol de 5 millièmes de millimètre de diamètre (Berthold pensait qu’on pouvait même descendre jusqu’au micron) effectuée dans des conditions convenables et, en une demi-heure, une ville comme Londres ou New York devenait une nécropole. B 34 était tellement actif qu’il pouvait agir par simple pénétration cutanée. A côté de la pandémie que B34 déclencherait dans le monde, les vieilles pandémies du Moyen Age, les antiques pestes noires, les grandes décimations qui avaient saigné l’Europe et l’Asie au cours des siècles ne seraient que plaisanterie. »
Face d’Ange enquête. Ni la femme de Berthold, ni Louisa, sa maîtresse, ne savent ce qu’est devenu le savant. Peu de temps après, Louisa est agressée par deux individus. Elle sera sauvée par Gunther qui possède désormais une piste sérieuse puisque des concurrents recherchent aussi Berthold. Face d’Ange rend visite au premier agresseur, un homosexuel « bodybuidé » qui le met en relation avec son ami de cœur/patron, l’infâme petit gros, Lenz. C’est ce dernier qui fournira à Gunther et Bassowitch la clef de l’énigme. Travaillé par l’idéal nazi, Lenz, d’origine autrichienne, a crée le M.U.D.R.A. (Mouvement Universel pour le Développement de la Race Aryenne), dont les membres seraient seuls susceptibles de régénérer une humanité abâtardie, qui devra d’ailleurs disparaître grâce à l’usage immodéré et massif du B34 :
« Gunther savait que les Etats-Unis sont remplis de mouvements activistes de droite ou d’extrême gauche, organisés militairement et plus ou moins déguisés en sociétés de sport ou autres. Les « Minute Men », les types de la « John Birch Society » possèdent de véritables arsenaux et sont rassemblés en escouades d’intervention ».
Bassowitch met bon ordre à ces débordements guerriers et toute la clique néo-nazie se fera emmener par la police locale. Berthold reste cependant introuvable.
C’est là que Gunther, s’appuyant sur une intuition de génie, découvre la vérité. Dans la cellule du Comté, un groupe de nomades hippies s’était fait emprisonner pour vagabondage. L’un d’entre eux lui rappelle la silhouette de Berthold. Il s’agit en effet du savant qui, dégoûté par l’oeuvre de mort à laquelle il collaborait, avait décidé de changer de vie assumant, avec un nouveau costume, une nouvelle destinée de pacifiste et de spiritualiste. Gunther ne le dénoncera pas.
Un récit simple, voire simpliste, dont l’argument de base s’applique seul à notre thématique, laissant au lecteur le pur plaisir de sa connivence avec un héros aux yeux bleu accompagné par son dolichocéphale de compagnon.
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Dans un moyen âge de légende ou post-cataclysmique, deux jeunes gens, Prian et Lambant prennent du plaisir avec deux jeunes filles, Lise et Chloé. Abandonnant le bourg où se déroule la foire avec ses bateleurs et marionnettistes, trouvant tout naturel la présence en l’air de femmes ailées et sur leur chemin d’hommes-lézards, mutants ou extraterrestres, ils discutent entre eux, ayant trouvé refuge sur une table rocheuse, des grandes questions qui agitent l’homme : qu’est-ce que l’esthétique, l’amour, le sens de la mort, et surtout, vivent-ils en une période de décadence ou de progrès artistiques ? Sans pouvoir donner de réponses fermes à l’art du joueur de marionnettes et du graveur, ils font l’amour avec la délicatesse de la jeunesse, ignorants pour toujours du sens des étranges situations reproduites par les poupées en bois qui font appel à un passé immémorial :
« Bonhomme Voleur entra, masqué de rouge, et essaya de fracturer le coffre-fort de Bonhomme Banquier. Celui-ci, gras, poilu et malin, apparut et attrapa Bonhomme Voleur sur le fait. Bonhomme Voleur lui donna un coup avec sa besace à la grande joie des enfants. (…)
Bonhomme Voleur, malgré les avertissements criés par les enfants, monte avec complaisance dans le coffre. Bonhomme Banquier claque la porte du coffre, rit, et va chercher Bonhomme Policier. Rencontre à sa place Bonhomme Allosaure.(…) Bonhomme Astronaute descend, attrape Bonhomme Allosaure dans le casque… »
Une nouvelle envoûtante qu’anime l’art de Brian Aldiss apportant le souffle d’une décadence flamboyante. A la limite de notre thème.
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Les Insectes De Feu - Par BenF
Un tremblement de terre provoque l’ouverture d’un trou, près d’une ferme dans le comté de Montgomery, au Sud des Etats-Unis. De singuliers insectes, à l’apparence blindée, noirs et maladroits, apparaissent. Ils ont la curieuse propriété de mettre le feu au bois, et incidemment au reste, afin de se nourrir des cendres. Des spécialistes sont appelés à la rescousse, Linden le biologiste, Willy King le biochimiste, et l’entomologiste le plus réputé, professeur au Bainboro Collège avec son assistant Metbaum.
L’on entreprend l’étude de l’étrange insecte qui s’avère être une blatte, de l’espèce cafard, et, au vu de ses propriétés, Parmiter lui donnera son nom: Hephaestus Parmitera. La carapace est très difficile à écraser, l’insecte entretenant une relation symbiotique avec des bactéries. Parmitera se déplace lentement et stridule très fortement avant de frotter ses cerques l’une contre l’autre, produisant ainsi des étincelles. Il apparaît d’emblée comme un danger potentiel pour les habitats en bois. Les incendies se multiplient, sans que la police n’ait un seul soupçon des causes réelles : Parmitera avait essaimé dans le Comté:
" La source de carbone la plus abondante de toute la terre, c’était le réseau d’autoroutes des Etats-Unis. Les cafards s’étaient sans doute glissés dans toutes les voitures, tous les camions, tous les tracteurs du pays. Ils y avaient proliféré et, silencieusement, sans être remarqués, ils s’étaient infiltrés dans d’autres véhicules.
Pour ces animaux, une automobile, c’était un festin. Le pétrole, l’essence... quel régal! Ils n’avaient sans doute pas cessé d’éclore, et, cachés dans les voitures, ils n’avaient jamais été repérés. Ils avaient inhalé le carbone de l’air : l’atmosphère en était imprégnée. Ils n’avaient pas eu besoin de bouger : les autoroutes les transportaient partout, et bien au-delà du comté de Montgomery. Ils continuaient à éclore, changeaient sans cesse de voiture, se répandaient de plus en plus loin... "
La lutte contre l’animal s’accentue. De nombreuses solutions sont envisagées : contamination par le DDT, contamination biologique par des champignons, recherche d’un prédateur propre. Même la tarentule Bruno sera de la partie:
" La lutte fut silencieuse, mise à part la stridulation du Parmitera. Bruno chargea avec violence, et si rapidement que le cafard fut renversé sur le dos. Bruno mordit et griffa mais ses crocs et ses griffes glissèrent sur la carapace d’obsidienne de la blatte; et le venin de la tarentule fut épuisé après trois morsures inutiles. (...) puis Linden vit très nettement les six pattes de la Parmitera agripper fermement la tarentule épuisée et tirer contre son abdomen le corps velu de l’araignée. Les cerques se tenaient prêts pour l’hallali et bientôt une stridulation rauque retentit. Bruno, en proie à une folle agonie, essayait de se dégager des pattes étreignantes et des cerques perforants du cafard. Les pattes de la tarentule trépidaient de désespoir; une mince volute de fumée s’éleva, puis les mouvements de l’araignée se firent saccadés avant de cesser complètement. Linden ouvrit la cage et, avec tristesse, en retira les restes calcinés de Bruno. "
Les insectes se multiplient avec les incendies. Une course contre la montre s’engage entre les savants et Parmitera. Les habitants des différentes villes infectées assistent impuissants à la destruction de leurs immeubles. Parmiter, fasciné par cette blatte extraordinaire n’abandonne plus son laboratoire. Il ne comprend pas pourquoi Parmitera ne peut se reproduire alors que les oothèques de toutes les femelles sont remplies d’oeufs.
Grâce à Metbaum, une intuition fulgurante le traverse: la raison en est la pression atmosphérique trop faible, ces insectes ayant vécu des millions d’années sous terre sous une pression nettement plus forte. Incidemment, il découvre que le seul moyen pour venir à bout des blattes est l’action des ondes sonores émises à une certaine fréquence :
" Parmiter transféra les cafards d’une cage dans une autre à l’exception d’un seul. Il emporta celle qui contenait cet isolé dans son bureau et prit la radio de Metbaum avec lui. Il mit le son: c’était le même sifflement de parasite avec le même bruit de fond ronflant. Il plaça la radio dans la cage avec le cafard et poussa le son au maximum. Le parmitera se jeta sur la transistor, grattant furieusement de ses pattes les haut-parleur, les cerques vrombissant frénétiquement. Au bout de quelques secondes, il tomba sur le dos. Ses pattes se replièrent puis il demeura immobile. Parmiter le ramassa : sa carapace était ratatinée et molle, fendue de milliers de craquements qui s’entrecroisaient. Il disséqua l’animal: tous les tissus étaient réduits en pulpe. On aurait dit que l’insecte n’était qu’un petit hamburger. "
Ce moyen fut mis en action à grande échelle, des haut-parleurs installés sur les autoroutes, à l’entrée des villes, dans les divers quartiers. Le fléau sembla enrayé, les incendies cessèrent.
De plus en plus isolé et repoussé par ses collègues à cause de son attitude hautaine, refusant de répondre au téléphone, Parmiter poursuit ses expériences sur un couple de blattes. Les ayant enfermé dans un lieu pressurisé, il constate, avec l’augmentation de la pression atmosphérique, l’augmentation de l’activité sexuelle de Clarence, ainsi avait-il surnommé son cafard expérimental.. La copulation semblant avoir réussi, quelques temps après se développent, à partir des oeufs fécondés, de petites blattes. Elles sont différentes de Clarence, au corps plus mou, mais garderont les propriétés pyrogènes de leurs parents. Quant à leur organisation intérieure, Parmiter constate que les bactéries se sont entièrement installées dans le cerveau de l’animal. L’entomologiste surveille ses créations jusqu’à ce que se présente l’inconcevable : elles entrent en communication avec lui, car elles sont devenues intelligentes:
" Les cafards de Parmiter grimpaient lentement le long du mur. Ils se disposèrent dans un espace vide, à côté d’une marine suspendue à la paroi. Leurs corps s’agitèrent pendant un instant, puis s’immobilisèrent, dessinant deux mots très lisibles : JAMES PARMITER. "
Le nouveau Dr. Frankenstein des blattes approfondit la relation avec eux, étant sûr que ces cafards de la deuxième génération n’échapperaient pas à son contrôle puisqu’il était l’équivalent d’un dieu pour eux. La suite lui prouva qu’il eut tort. Se multipliant de façon exponentielle, les blattes envahirent le voisinage mettant le feu aux divers pavillons jusqu’à ce que Parmiter comprenne qu’elles ne recherchaient qu’un seul but : réintégrer le trou d’où elles étaient sorties. La migration eut lieu et rien ne put arrêter les animaux, coulant en un long fleuve vers leur origine. Le savant leur facilita leur évasion en faisant sauter à la dynamite la plaque de béton obstruant le trou:
" C’est moi! C’est moi! " La marée d’insectes se retira autour de lui. Les stridulations s’éteignirent partout à travers champs. Maintenant la dalle de béton était tout à fait nue. Les antennes, dressées et immobiles, semblaient attendre. Parmiter sentait le regard de millions d’yeux, derrière lesquels des millions de cerveaux le surveillaient, comme de fines aiguilles braquées vers lui dans les ténèbres".
Le fléau fut enrayé quand les blattes intelligentes retournèrent à leur destin souterrain.
Un récit-catastrophe mené tambour battant où l’auteur a montré sa maîtrise de la chose littéraire, faisant croire au lecteur que ses bestioles pourraient être réelles, par une véritable enquête scientifique sur les cafards qu’il étudie avec un regard... d’entomologiste.
Son personnage principal, le savant Parmiter, bourré de phobies et isolé dans sa recherche, à la fois savant fou, Faust et Frankenstein, est une réussite Un film, " Bugs " en a été tiré qui a obtenu la Licorne d’Or et le prix du Public du Festival du film fantastique et de science-fiction à Paris, en 1975.
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