Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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L’interprète fait résonner sous la forme d’une longue plainte, une supplique pour que vive l’amour dans une époque en décomposition. Les forces négatives sont puissantes, qui veulent abolir la douceur des sentiments. Ce sont les autres (appelés « Ils » dans la chanson) qui détruisent la végétation:
« Quand ils feront de notre ville
Une rose sans jardin
Un jardin sans hirondelles
Quand pour mieux tirer leurs canons
Dans les forêts ils feront
Couper jusqu’au dernier chêne »
Au nom de la haine et de la guerre, « Ils » font de la Terre «un immense terrain vague » d’où seront exclus la poésie et la musique. Les atteintes généralisées à l’environnement annoncent d’imminentes catastrophes majeures puisque la sécheresse en certains lieux coïncidera avec la montée des eaux en d’autres :
« Quand les oiseaux devenus fous
Chercheront de l’eau partout
Pour y éteindre leurs ailes
Et quand Venise comme une femme
Blessée à mort
S’écroulera dans sa lagune »
Le couple d’amants, incarnation de l’amour idéal «pourra-t-il leur pardonner ? »
Noyée dans la vague du protest-song des années soixante-dix, Rosalie Dubois et Nicole Louvier dénoncent les errements politiques ou technologiques qui font craquer la société occidentale.
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Hell Tanner n’a pas le choix : le maire de L.A. l’envoie livrer des médicaments à Boston en proie à une épidémie de peste, ou à retourner se morfondre en prison. Hell Tanner, l’un des derniers anges de l’enfer, accepte la mission. Le monde a beaucoup changé depuis la troisième guerre nucléaire mondiale. Les Etats-Unis n’existent plus ou du moins n’y subsistent que quelques enclaves civilisées comme la Californie ou la région de Boston. Le reste du pays s’est transformé en désert radioactif parsemé de cratères, parcouru par des formes animales mutantes et monstrueuses. L’atmosphère elle-même charrie sans arrêt quantité d’objets hétéroclites que des tornades géantes projettent à haute altitude puis font retomber au sol :
« Un avion n’aurait pas pu passer. Depuis la guerre, aucun avion ne s’aventurait à plus de quelques dizaines de mètres : au-delà, il y avait les vents, ces cyclones déchaînés qui tournaient inlassablement autour du globe, arrachant la cime des montagnes et le faîte des séquoias géants, faisant s’écrouler les gratte-ciel, happant dans leur maelstrom tout ce qui arrivait à leur portée, oiseaux égarés, chauves-souris géantes, insectes monstrueux. Les Vents charriaient à travers le ciel un gigantesque enchevêtrement de débris et de détritus de toutes origines. Parfois, ils entraient en collision, fusionnaient, et quand la masse qu’ils formaient était trop importante, ils déversaient sur la terre des tonnes d’ordures. »
Enfin, ce monde effrayant l’est encore d’avantage à cause des « mauvais garçons » (d’autres « anges »), des gens sans foi ni loi, des désespérés, des psychopathes, voire des cannibales qui y prospèrent ou y végètent.
Quant à l’Europe, les communications ayant été définitivement interrompues avec ce continent, on ne sait même plus s’il existe. C’est pourquoi, traverser le vaste territoire américain est une entreprise si risquée que personne ne s’y frotte… sauf le condamné Hell Tanner. On multiplie ses chances de survie on le dotant d’un véhicule extraordinaire, un bolide muni de fortes armes défensives, telles que des mitrailleuses, des lance-flammes, des ailes latérales coupantes et un stock impressionnant de grenades de toutes sortes.
Parti en compagnie de deux autres voitures (d’autres volontaires recrutés par les policiers qui acceptent de le surveiller), Tanner se retrouve rapidement seul en lice avec Greg, un co-pilote qu’il a récupéré de l’une des deux voitures suiveuses. Celles-ci n’ont pas suivi longtemps puisque l’une d’entre elles a été broyée par la patte d’un gila géant et que l’autre s’est envolée sur les ailes d’une tornade assassine.
Pour tenir le coup, notre mauvais garçon se bourre d’amphétamines. Sa science de la conduite lui permet d’éviter les nombreux pièges de la route tels que cratères et crevasses, attaques de chauves-souris géantes ou averses meurtrières. Peu à peu, les rapports entre Greg et Hell se détériorent. Alors que plus de la moitié du chemin a déjà été parcouru, Greg, qui prend peur, désire retourner à L.A. Pour Hell, il n’en est pas question. S’étant piqué au jeu, il souhaite livrer ces médicaments à Boston, acte qui le sauverait à ses propres yeux. :
« C’était la première fois qu’on lui demandait de faire quelque chose de vraiment important, et il espérait bien que ce serait aussi la dernière. Soudain, la certitude qu’il n’y arriverait pas le submergea. Il le voulait pourtant, de toutes ses forces. Autour de lui s’étendait l’Enfer : de la fumée, des flammes, des séismes imprévisibles. S’il n’arrivait pas à en réchapper , la moitié de l’humanité périrait, et il y aurait deux fois plus de chances pour que le reste du monde se transforme en un vaste Enfer semblable à celui-ci. Ses mains se crispèrent sur le volant, ses jointures blanchirent, et les lettres tatouées sur ses phalanges se détachèrent avec une netteté particulière. « H-E-L-L » : l’Enfer, c’était bien ça.»
Parfois, une rencontre sympathique lui remonte le moral et lui permet de survivre, comme celle avec cette famille de paysans de Denver, qui libèrent sa voiture embourbée et lui permettent de prendre quelque repos. C’est aux abords de Boston, alors que l’arrivée devrait y être facile, qu’il rencontre son pire obstacle : un gang de motards qui ont juré sa perte. Le prenant pour une proie facile, ils comptent le dépouiller mais ils ne savent pas à qui ils ont affaire.
Hell se débarrasse de ses poursuivants d’autant plus facilement qu’il connaît leur psychologie ; il les grille au lance-flammes, leur tend des pièges, les élimine les uns après les autres. Sa voiture, rendue inutilisable à une centaine de kilomètres de la ville sera remplacée par une puissante moto qui fera une entrée triomphale… et qui sera aussitôt entourée par les forces municipales lesquelles le prennent pour un trublion. Tanner, avant de s’évanouir, parvient à leur expliquer sa mission. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, la statue d’un homme-guerrier qui chevauche sa puissante moto, veille sur la ville de Boston :
« La statue – celle d’un Ange monumental chevauchant une énorme Harley de bronze – fut néanmoins inaugurée à l’heure prévue. On effaça pieusement les graffiti, pour la postérité qu’on espérait - sans trop y croire. Les vents furieux qui balayent les Communs s’y brisent toujours, et le ciel continue à déverser ses flots d’immondices. »
Une intrigue linéaire, un personnage exceptionnel qui gagne sa rédemption en devenant un saint, une morale humaniste permanente, servent de soubassement à ce roman d’aventures post-cataclysmique enlevé et original. Un beau récit d’un maître américain du genre.
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Les Grands Moyens - Par BenF
Cette fois-ci, elle a eu lieu, la guerre totale. Russes (les Communistes) et Américains (les Yankees) s’étripent en un dernier sursaut. La guerre froide est devenue "tiède", puis "bouillante", de préférence au-dessus de la France dont il ne subsiste plus rien que des ruines éparses et quelques survivants terrés dans des abris. Marcou et sa femme Marcelle sortent à l’air libre :
" Les grandes villes avaient été pulvérisées par les bombes atomiques, les campagnes et les villages calcinés par les pluies de rayons cosmiques. Mais les petites villes et les gros bourgs montagnards, à cause de leur situation moyenne, s’étaient trouvés quelque peu préservés. Naturellement, plus trace d’habitants : les concentrations bactériennes avaient fait leur œuvres. Néanmoins, quelques pans de mur restaient debout, quelques caves n’étaient pas écroulés; avec un peu de chance, on pouvait y découvrir ça et là un pot de confiture, une boîte de conserve que les poisons n’avaient pas gâtés. "(…)
Toujours debout, il jeta un regard autour de lui. Des ruines, des ruines à perte de vue, un désert de ruines informes, innommables, éboulis pierreux, talus obscurs surplombant d’énormes lacs de nuit, un chaos, un moutonnement de ruines auquel nul quadrillage humain ne se laissait appliquer, voilà, c’était Paris! Il serra les poings. Beau travail, messieurs les Yankees! "(…)
La Seine, obstruée par endroits de monstrueux éboulis, s’étalait au milieu d’un marécage. Cependant, à mesure que le temps s’écoulait sans nouveaux cataclysmes, les îlots de décombres fondaient, les anciennes berges dessinaient plus nettement leur courbe pointillée à fleur d’eau; le fleuve, cédant à l’obstination des lois naturelles, tendait à regagner peu à peu son lit d’autrefois. Traversé par deux bras demi morts, le Champ de Mars était crevé d’énormes étangs; des morceaux de ferraille l’encombraient, écrasés, pilés, piétinés frénétiquement, où s’embarrassait le limon jaune du fleuve. "
Une pause (et non la paix) est finalement décrétée. Par qui? Pour quoi? L’on ne sait. Mais cet interlude permet à nos héros de mener leur vie propre et de vaquer à leurs tâches d’après le cataclysme. Tous deux sont des communistes convaincus et prêts à sacrifier leurs idéaux humanistes pour la société meilleure d’après-demain, même si, pour l’établir, il faut passer sur des cadavres. Et des cadavres il y en a beaucoup.
Henri se sort de ses doutes, prêt à servir de toutes ses forces le " guide suprême" en pourchassant les espions yankees. Quant à Marcelle qui n’est pas faite pour vivre dans des abris, elle sera heureuse en compagnie de Henri dans leur P.C. de campagne. Henri Marcou, monté en grade, deviendra commissaire politique dans le sud de la France. Marcelle reprendra sa profession de médecin, toute dévouée à soigner les vrais communistes, laissant les autres à leur triste sort. C’est le triste ordre des priorités!
Hormis ce couple dont nous suivons l’ascension sociale et les hésitations psychologiques, s’impose la forte figure du "Prof." En voilà un d’un autre temps. Ancien universitaire, sensible et réaliste, déchiré par des postulations contradictoires mais prêt à transformer tout opposant en cadavre, manipulateur des foules, intellectuel anarchiste et libertaire. Désireux de survivre quel qu’en soit le prix, il endosse la défroque de chef de guerre féodal. S’entourant de gens efficaces et tourmentés, tels que Mathieu, vieux paysan catholique, et Stem, ancien curé honteux de sa charge, ou Rougon, Provençal matois qui n’espère rouler que pour soi, "Prof" mène sa troupe de brigands de lieux en lieux, enrôlant tous ceux qui se trouvent sur son chemin.
Il s’amourache notamment de Laurette, une jeune fille de quinze ans, qu’il viole d’abord consciencieusement, avant d’en faire sa maîtresse. Ayant découvert un château désaffecté, il l’investit pour y jouer à tous les jeux de pouvoir et pour répondre à diverses énigmes; par exemple, comment l’on peut être curé et communiste à la fois, ou quel sera le sort de la religion chrétienne dans ce monde apocalyptique.Fatalement, il se heurtera à un autre chef de bande le "Curé" (vrai ou faux), et surtout au Commissaire Henri Marcou et ses staliniens venus "normaliser" la région. Beaucoup mourront durant les affrontements, mais non "Prof" qui profitera du désordre pour s’éclipser. Sans illusion sur l’avenir de l’homme, il survivra seul quelque temps au bord de la mer, de plus en plus attiré par la mort. Il se suicidera lors d’une plongée sous-marine.
Quant à Henri, il perdra l’amour de Marcelle lorsqu’il donnera l’ordre à Korb, son lieutenant, de torturer Stemm, l’innocent curé, qui s’était livré de son plein gré pour adoucir le sort de ses compagnons. Marcelle n’admettra jamais les méthodes fascistes adoptées par Henri pour faire parler Stemm :
" -Ils le torturent, n’est - ce- pas? - Marcelle, je voudrais… -Il ne faut pas, oh! Il ne faut pas!… - Elle se tordait, comme torturée elle-même, elle pétrissait les mains d’Henri.
- Comprends - donc, mon Henri, mon chéri, mon amour, pas nous, pas nous! Pas des communistes, ou alors plus la peine de parler de… Passe encore pour des mises à mort. Si elles sont indispensables, mais pas torturer, torturer à loisir, sadiquement; voyons, voyons, voyons, Henri, nous sommes communistes, pas fascistes! Si nous torturons l’homme, un seul homme, que deviennent toutes ces…toutes ces idées qui nous ont menés au communisme, qui nous font dire qu’il faut le communisme?… "
A la fin de la "pause", la guerre reprend, plus violente que jamais, à la grande satisfaction de Henri qui pense que pour arriver à la constitution du paradis communiste sur terre il faut déclencher la lutte finale avec "les Grands Moyens" :
"C’était donc en toute objectivité qu’il souhaitait la reprise de la guerre. Il voulait, n’est-ce-pas, le bonheur des hommes: qui veut la fin veut les moyens, qui veut intensément la fin veut les moyens les plus énergiques. Or, qu’est la guerre sinon le plus énergique des moyens ? "
Ikor signe un roman qui traduit la crainte d’un conflit atomique généralisé. Préoccupé par la problématique des êtres et les jeux de pouvoirs, il met plus l’accent sur une rhétorique intellectualiste que sur la description proprement dite. Un parallèle fécond pourra être tenté avec "Malevil" de Robert Merle où sont développées les mêmes peurs mais non les mêmes solutions. Celle d’Ikor - le communisme avant tout - sont aujourd’hui peu crédibles car trop datées."Les grands Moyens" est un ouvrage d’un pessimisme sauvage. Se lit encore aujourd’hui malgré une problématique " curés contre communistes " quelque peu surannée.
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Comme chaque matin, Shadrak Mordecaï, le médecin personnel du dictateur du monde Gengis 2 Mao IV, se réveille. Relié par des implants informatiques à son auguste supérieur, il est averti immédiatement des états kinesthésiques de Gengis, se transformant pour lui en une sorte de prothèse électronique. Gengis 2 Mao IV ne tient pas à mourir en ce matin de l’an 2100. S’étant hissé au sommet du pouvoir mondial, il a instauré le règne de la dictature prolétarienne absolue, reposant sur la théorie de la double redondance.Grâce à lui, un semblant de cohésion sociale existe encore de par un monde irrémédiablement réduit à quelques dizaines de millions de personnes, en diminution constante. Tout a commencé avec le réveil du volcan Cotopaxi en Amérique du Sud qui, en crachant des nuages ininterrompus de cendres empoisonnées a déstabilisé l’écologie de la planète :
"L’air s’est raréfié et refroidi, il porte une âcre odeur de soufre. Ce n’est encore que le milieu de l’après-midi, mais la cendre tombe si dru qu’il faut déjà éclairer les rues, où la couche de fine neige grise atteint la hauteur des chevilles –tandis que le Cotopaxi gronde et siffle, et que les gens se pressent en désordre vers le nord. Mordecai sait ce qui va se passer (…)L’explosion n’est plus loin, celle qu’on entendra à des milliers de kilomètres de là, puis il y aura le tremblement de terre, les nuages de gaz empoisonnés, le déversement insensé de tonnes de cendre volcanique qui effaceront le soleil de l’horizon de la planète entière ; en cette nuit du Cotopaxi, les anciens dieux courront libres à la surface du monde, et les empires s’effondreront. "
Des troubles politiques et sociaux s’en sont suivis à travers les populations fragilisées, provoquant des guerres totales qui ont fait basculer tous les régimes et détruit tous les systèmes gouvernementaux existants. Enfin, la " Guerre virale " a provoqué le syndrome du " pourrissement intérieur", maladie qui affecte le patrimoine génétique de l’homme. L’être humain n’a plus que le choix de mourir soit très vite (forme rapide de la maladie), soit en pourrissant sur pieds (forme lente) :
" Ici tout le monde souffre du pourrissement organique, mais la chose est acceptée et ne provoque aucune panique. Les corps des New-Yorkais sont transparents ; Shadrak voit rougeoyer les légions internes, les zones de purulence et de décomposition, les éruptions, les érosions, les suppurations qui affectent intestins, poumons, tissus vasculaires, péritoine, péricarde, rate, foie, pancréas. La maladie se signale par des vagues de pulsations électromagnétiques qui martèlent lourdement sa conscience, rouge, rouge, rouge. Ces gens sont bourrés de trous de la cave au grenier… "
L’empire de Gengis, dont la capitale mondiale se situe à Oulan-Bator, s’est répandu universellement, comme l’énonce son journal fictif :
" L’ancienne société se meurt. Il y a seulement dix ans, je pensais qu’un bouleversement fondamental était impossible; puis il y a eu le volcan, la terreur, les soulèvements, la Guerre virale, le pourrissement organique. Trois milliards d’êtres humains ont péri et les institutions s’écroulent comme autant de mauvaises constructions, frappées par un tremblement de terre. Je ne partirai pas d’Oulan-Bator. Je crois que mon heure est enfin venue. Mais le gouvernement que je vais constituer ne portera pas le nom de République populaire. "
Instaurant un état dictatorial absolu, une sorte de stalinisme technologique selon la théorie de la " dépolarisation centripète " où tout le monde est surveillé vingt quatre heures sur vingt quatre, où tous les noms sont enregistrés, où la police est omniprésente à travers le système de surveillance de Vecteur 3, où le monde est dirigé par un vieillard de plus de quatre vingt dix ans qui n’a plus rien d’humain. Ses organes internes sont régulièrement remplacés de telle manière qu’il puisse se survivre à lui-même, sinon éternellement, du moins le plus longtemps possible. Des banques d’organes sont constamment réapprovisionnées avec les opposants – supposés ou non - du régime. Son seul problème est le remplacement de ses neurones. Craignant à terme que la sénilité le gagne, Gengis a ordonné la mise en œuvre de trois projets qui devraient assurer sa survie.
Le premier consiste à créer un double mécanique, miroir de sa personnalité. Le deuxième recherche toute possibilité de faire repousser les neurones. Le troisième envisage le transfert de l’esprit de Gengis en un nouveau corps plus jeune. Il compte utiliser à cet usage son neveu Mangu. Mais Mangu se suicide. Gengis attribue cette mort à une action terroriste et, du haut de sa sénilité, décrète une immense purge. Même les dignitaires du régime se sentent menacés. Shadrak qui informe constamment le Khan de son état de santé, apprend de la bouche du chef de projet N°3 que le dictateur s’est réservé le propre corps de Shadrak en remplacement de celui de son neveu.Troublé, déchiré par sa vocation médicale qui met sa loyauté au service du vieillard et désireux cependant de préserver sa propre vie, Shadrak s’autorise un voyage autour du monde pour prendre ses distances par rapport à un avenir menaçant.
Lui, comme les autres dignitaires du régime, sont régulièrement préservés du pourrissement lent par le sérum "Roncevic ", du nom de son découvreur. Contrairement aux annonces officielles qui destine le médicament au monde entier, celui-ci est réservé à l’élite politique de Gengis. Shadrak découvre dans sa pérégrination autour du monde, le mal dans toute son horreur : Jérusalem, Istanbul, Pékin offrent le même visage de décomposition et de mort. A Pékin, il est accueilli par le chef de service de la police de Gengis qui est envoyé pour le ramener chez le dictateur. Shadrak apprend que Gengis souffre d’atroces maux de tête dus à une accumulation du liquide céphalo-rachidien, ce qui augmente la pression intracrânienne.
Une intervention est décidée afin de mettre en place, à l’intérieur même du cerveau de Gengis, une dérivation à l’aide d’une valve. Trouvant là une solution à son problème, Shadrak, avec l’aide d’un informaticien contestataire, se fait greffer un implant-maître dans sa main gauche qui aura pour effet d’inverser le sens d’ouverture de la valve lorsque le médecin serre le poing ce qui tuerait à coup sûr Gengis. A partir de ce moment, Shadrak tient au sens propre du terme la vie du dictateur dans sa main et pourra le diriger telle une marionnette. Gengis, vaincu, accède à sa demande de devenir le directeur de l’autorité médicale mondiale dans le but de faire distribuer le médicament salvateur au restant des populations.
Une œuvre originale qui, comme souvent chez Silverberg, explore l’inconscient de ses personnages, tous d’exception, fouille leur motivation, décrit leur évolution psychologique, le tout sur fond de cataclysme et de décrépitude. Un roman qui atteint au classicisme dans le genre.
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Le Chemin De La Nuit - Par BenF
New York, après de longues, longues années de guerre . Les Etats-Unis sont divisés en territoires infranchissables pour cause de radioactivité. La ville n’est plus qu’un monceau de ruines où survivent des êtres faméliques. Un coup dur vient d’être porté à Katterson, le héros du récit: l’armée arrête les distributions de vivres. Comme tous les autres survivants, il n’a plus qu’à mourir de faim. A moins que:
« Il se remit à neiger, et la faim fouilla le ventre de Katterson comme une lame portée au rouge. Il attendit, se demandant ce qui allait se passer. Le corps formait une barrière entre lui et les autres. En l’espace d’un instant, le tableau vivant se disloqua. Le petit homme fit un geste vers le corps; le devançant, Katterson se baissa et le balança sur ses épaules. Ils arrivèrent tous sur lui, hurlant et essayant de lui arracher le cadavre. (...) « Arrière! criait-il. Allez-vous en! Il est à moi! Arrière! » Il entendit un os craquer sous son poing, sentit des côtes céder sous ses bottes. Il rejeta avec violence une femme qui s’agrippait à lui. « Il est à moi! ne cessait-il de hurler. A moi ».
Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Il a mangé des vieilles reliures de cuir bouillies au feu, il a même résisté à l’odeur alléchante de la viande humaine qui grésille, juteuse à souhait, et préparée par sa femme qui montrait moins de scrupules que lui. Mais la faim l’a placé sur la dernière marche de la déchéance humaine: comme tous les autres qui comme lui en ont encore la force, il deviendra chasseur d’hommes pour se nourrir et survivre.
Une nouvelle atroce et désespérée dans son réalisme, montrant les conséquences sans fards d’une guerre totale.
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Destination Fin Du Monde - Par BenF
En un avenir inquiétant, Nick et Nancy, Nardou et Nordinn, Chuck et Berry, pensent à s’amuser, à s’étourdir, à se distraire. L’une de leurs distractions favorite est de voir la fin du monde.
S’embarquant sur un vaisseau électronique, il leur est loisible de se projeter vers la fin des temps. Chaque couple rapporte à sa manière ce qu’il a vu et leurs témoignages ne concordent pas : les uns visitent un monde à l’agonie, calme et plat, les autres assistent à une submersion généralisée, les troisième à une nouvelle glaciation. Tout semble se passer comme si la machine leur permettait de voir la fin qu’ils désirent voir.
Cependant ils ne se sentent pas concernés par les menaces mortelles qui se profilent actuellement dans leur monde à eux: l’alerte à la pollution, le développement de virus agressifs, les assassinats répétés de chefs d’état, ce qui prouve que la civilisation connaîtra vraisemblablement une fin plus précoce que celle qu’ils auront été amenés à voir.
Une nouvelle mettant en scène " la décadence " des jeunes bourgeois insensibles à un environnement social et physique déjà menacé. Un cri d’alerte de la génération des années soixante.
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Le Grand Silence - Par BenF
La Californie, Los Angeles, à la fin du XXIème siècle. Un immense engin extraterrestre, venu d’on ne sait où, ni comment, atterrit dans la région, provoquant une tempête de feu avec ses réacteurs. Pendant que le pompier Mike Carmichaël s’emploie à éteindre l’incendie (en y laissant sa vie), d’autres engins envahissent les grands centres urbains du monde. L’humanité, éberluée, se demande comment se passera le contact avec les premiers extraterrestres de l’histoire.
Elle ne sera pas déçue : des êtres énormes, hauts de huit mètres, semblables à des calmars bleuâtres, font leur apparition, enlèvent quelques terriens (et terriennes) pour les étudier, puis s’enferment dans leurs engins, se cloîtrant en un mutisme total. Les politiques sont impuissants :
"Tous ces ministres, généraux et amiraux bardés de décorations, et tous les autres aussi, toute cette foule de grands chefs hautains alignés en un solennel conclave pour ruminer interminablement la situation n’avaient servi à rien.
La réunion s’était achevée sans qu’aucune information significative en sorte, hormis la confirmation des atterrissages, sans qu’aucune conclusion soit tirée et sans qu’aucune décision soit prise. "
En un clin d’œil, les extraterrestres mettent l’espèce humaine à genoux, en supprimant l’électricité sur toute la terre. L’effet est immédiat et catastrophique : les communications s‘effondrent, les sociétés régressent en quelques semaines vers une espèce de moyen âge anarchique, les autorités constituées – armées, polices, gouvernements - disparaissent à leur tour :
" Adieu, donc –nul ne savait pour combien de temps- aux téléphones, aux ordinateurs, à la FM et à la télévision, aux radios réveils et aux alarmes, aux carillons de porte, aux portes de garage automatiques, au radar, aux oscilloscopes et aux microscopes électroniques, aux stimulateurs cardiaques, aux brosses à dent électriques et aux amplificateurs de toutes sortes, aux tubes à vide et aux microprocesseurs.
Les bicyclettes, les bateaux à rames et crayons à mine graphite n’étaient pas affectés. Les armes de poing et les fusils non plus. Mais tout ce qui avait besoin d’énergie électrique pour fonctionner était désormais inutilisable. Ce qu’on avait fini par appeler le grand Silence était tombé. "
Toute velléité de résistance est passible d’une mort immédiate par "Pression Mentale", les Entités étant télépathes, et donc avertis de toutes les intentions hostiles à leur égard avant même que celles-ci ne puissent se déclencher. La seule action humaine, qui n’a eu aucun effet, a été l’envoi d’un faisceau laser sur l’une des fusées extraterrestre à partir d’un ancien satellite en orbite, fait encore rendu possible lors d’une phase de réactivation partielle de l’énergie électrique. Leur réponse est foudroyante : en une semaine la moitié de l’humanité est éradiquée par un virus inconnu :
" Les conséquences avaient été considérables.(…) Lorsqu’on put enfin établir un bilan, il en ressortit que près de cinquante pour cent de la population du globe avait péri. (…) Aucune nation ne fut épargnée et certaines furent pratiquement rayées de la carte. Un grand Silence d’une nouvelle sorte était tombé sur la face de la terre, le silence du dépeuplement. Et quoique trois milliards d’êtres humains aient tant bien que mal réussi à survivre, très peu d’entre eux avaient encore la moindre envie de tenter ou même d’envisager une action hostile contre les Etrangers qui avaient conquis la terre. "
A partir de là, les extraterrestres dominent un peuple d’esclaves humains par l’entremise d’une force de collaboration terrestre , la " Lacon " , et s’installent dans la durée. Leurs buts, leurs occupations, leur biologie, le sens de leur arrivée sur Terre demeurent tout aussi obscurs qu’au premier jour. Ils s’emploient à faire construire des murs gigantesques autour des principales cités du monde et bien que peu nombreux (neuf mille environ), ils déportent des populations entières dans un but inconnu :
" Il avait oublié à quel point le Mur qui ceinturait Los Angeles était vaste. Chaque grande ville avait son mur, mais celui-ci était spécial : trente, voire cinquante mètres d’épaisseur, facile. Ses portes étaient de vrais tunnels. La masse totale de l’ouvrage était colossale. L’énergie humaine employée à sa construction – du muscle et de la sueur, de la sueur et du muscle – avait dû être phénoménale. Surtout si on considérait qu’il faisait le tour complet du bassin de Los Angeles – il s’élançait de la vallée de San Gabriel à celle de San Fernando, puis franchissait les montagnes pour descendre jusqu’à la côte et bouclait la boucle en passant par Long Beach –et s’élevait à presque vingt mètres de haut pour s’enfoncer d’autant dans le sol sur toute cette circonférence. (…) A quoi servaient tous ces murs ? "
Toutes les sociétés humaines ont régressé. Après quarante ans d’occupation, peu d’humains se souviennent de ce qu’est la liberté. Les "Entités Bleuâtres" font partie du paysage terrestre, en quelque sorte. La technologie humaine a quasiment disparu. Seuls subsistent de vagues réseaux télématiques où des "rectifieurs", sortes de bidouilleurs informatiques, s’évertuent à truquer certains dossiers de condamnés contre de l’argent, en parasitant les lignes informatiques des Etrangers.
Mike Carmichaël, le pompier volontaire disparu, fait partie de la robuste famille des Carmichaël, établie sur les hauteurs de Santa Barbara. Réunis autour du "Colonel", l’ancêtre, les Carmichaël résistent aux envahisseurs. Ils cherchent à frapper le numéro 1, l’extraterrestre le plus puissant, en connexion télépathique avec ses semblables.
Ceci pouvant prendre du temps, le flambeau de la résistance est transmis d’enfants en enfants. La famille aura même son martyr en la personne de Tony appréhendé alors qu’il tentait de poser une bombe. Toute résistance aurait été inutile sans l’arrivée de Khâlid, pakistanais anglais qui, lors de son enfance malheureuse, a développé une qualité psychique particulière, celle du " non-agir " ou " Wou-Wei ". Elle lui permet de faire le vide parfait en son esprit, devenant par là indécelable pour les Entités. Ainsi, au temps de sa jeunesse, il avait réussi à tuer une Entité au fusil, acte sans précédent dans la nouvelle histoire de la Terre. Par les hasards de la déportation, il rejoint les Carmichaël, épouse Jill, une fille de la famille, et les aide (sans enthousiasme) à se parfaire psychiquement pour qu’ils puissent affronter les Entités.
Entre temps, Andy, le plus jeune des rejetons de la famille et génie informatique, a réussi à percer le secret de Borgman, le premier collaborateur informatique qui a réussi à se brancher sur la base de données des extraterrestres. Il découvre la cache du N°1. Les Carmichaël montent une opération commando soigneusement préparée en envoyant le fils de Khâlid, Rachid, tuer le N°1. L’expédition est couronnée de succès. Les Entités semblent frappées de folie, partout de par le monde. Déjà, la famille se félicite. Un peu trop tôt semble-t-il, puisque tout rentre rapidement dans l’ordre, le flambeau du commandement étant repris par un autre extraterrestre. Incidemment, le ranch des Carmichaël – famille depuis longtemps cataloguée dans le camp des opposants - est bombardé par les forces de la "Lacon". Echec sur toute la ligne !
L’humanité semble condamnée à végéter éternellement sous le joug de l’étranger. Quelques années plus tard, sans que rien n’ait pu le prévoir, en une nuit, les Entités plient bagage et abandonnent la Terre. Après un moment de flottement et pour éviter l’anarchie dans laquelle sombrera inévitablement l’espèce humaine, les Carmichaël, toujours énergiques, décident de mettre leurs forces au service de la reconstruction.
Une œuvre de plus dans la longue production de Silverberg. La patte du vieux maître n’a pas fléchi et sa description de l’invasion par des êtres radicalement autres fait froid dans le dos de par son réalisme. Une belle histoire, mais pourquoi une famille devrait-elle seule prétendre à sauver le monde ?
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La Guerre Du Froid - Par BenF
En 2600 toute vie a disparu de la surface de la terre. C’est du moins ce que pensent les habitants de la cité souterraine de New York, lorsqu’ils considèrent le glacier de 2500m d’épaisseur situé au-dessus de leurs têtes.C’est à partir de l’an 2250 que la situation s’est dégradée. La terre, qui traversa un nuage de poussière cosmique, reçut un taux d’ensoleillement moindre ce qui généra une glaciation mondiale, hormis le long d’une étroite bande équatoriale. L’espèce humaine se délita, les anciennes cités furent abandonnées, les hommes, migrant vers les pays du sud, furent sauvagement refoulés par les états devenus économiquement puissants. En désespoir de cause, les survivants s’enterrèrent profondément :
« Les nouvelles villes furent bâties lentement, avec soin. Il ne fallait rien précipiter, la glace n’avançait que de quelques kilomètres par an. Le New York souterrain fut prêt en 2297, environ un siècle après l’entrée de la terre dans le nuage de poussière cosmique. Il ne restait plus alors qu’un million et demi d’habitants à New York ; des millions avaient déjà fui les hivers de plus en plus rigoureux pour se retrouver entassés et sans ressources aux frontières fermées des pays du Sud. »
Or, après trois siècles d’une vie de taupe strictement réglementée, voici qu’un groupe de jeunes gens, bravant l’interdit, s’apprête à reprendre contact avec la cité souterraine de Londres, à l’autre bout d’un océan atlantique gelé. Penser à sortir à l’air libre est un crime. Pour cela ils seront condamnés au bannissement. Expulsés de New-York (munis cependant de l’équipement qui leur permettra de survivre) ils entreprennent sur l’inlandsis un long voyage plein de dangers :
« C’était un monde de silence et de blancheur aveuglante. Un monde froid. Jim se hissa sur le rebord de la bouche du puits et pénétra dans un monde nouveau, dominant une vague de panique quand il prit conscience de cette immensité. Même en pleine nuit, au clair de lune, on pouvait se rendre compte que la surface glacée s’étendait jusqu’à l’horizon. Cette vision lui coupa le souffle : il avait passé sa vie entière dans des tunnels dont le plafond n’était qu’à quelques centimètres de sa tête. Et cette blancheur ! Cette violence éblouissante des rayons de lune reflétés par les champs de neige. Le monde flamboyait, étincelait, chatoyait.»
Des signes , d’après le météorologue du groupe, prouveraient que la glaciation était en voie de régression. C’est avec hardiesse qu’ils avancent vers Londres, à 6000 km de distance. Le glacier n’est pas aussi désertique qu’il le paraît, hanté par des meutes de loups, des nomades redevenus primitifs, des rennes et des élans. Grâce aux traîneaux solaires, leur progression est aisée mais ponctuée par la mort de deux d’entre eux, l’un par ingestion d’une viande contaminée, l’autre transpercé par un javelot à pointe d’os, lancé par le chef du clan des Dooley, des barbares qui leur refusent l’accès à la mer.
Heureusement, au fur et à mesure qu’ils avancent, les nomades se font plus civilisés. Guidés par Kennart, un fils de chef qui traite par le mépris les autres « Inlandais », ils éviteront les traîtrises de la glace et accèderont pour la première fois depuis longtemps à la mer libre. Des pêcheurs, nomades marins, les prennent à bord de leur rafiot. La vie en mer est difficile et le jeune Jim devra utiliser toute sa science du judo pour convaincre ces êtres frustes mais honnêtes.
Arrivés en vue des côtes européennes après une tempête épouvantable, ils reprennent pied sur la terre gelée pour progresser en direction de Londres avec laquelle ils restent en communication radio. Les Londoniens leur expédient un comité d’accueil sous la direction du capitaine Moncrief car ils ne font pas confiance à ces voyageurs d’outre-atlantique. La déception est grande chez nos héros lorsqu’ils apprennent qu’ils sont soupçonnés d’être des espions destinés à être liquidés.
Grâce à Colin, un Londonien devenu l’ami de Jim, ils éviteront le pire, mais non une bataille fratricide jusqu’à ce que – ô stupeur ! – un avion, venu d’on ne sait où, les survole et mette fin au combat. D’urgence, les deux groupes tentent de regagner Londres pour y annoncer l’arrivée prochaine d’une invasion en provenance du sud. Alors qu’à pas forcés ils piétinent dans la neige, une tempête les sépare les uns des autres. Isolés, Jim et Colin, proches de la mort, se réveillent dans une chambre d’hôpital. Retrouvés par l’avion de recherche des Etats d’Amérique du Sud, ils joueront ultérieurement le rôle de médiateur auprès des cités enfouies, car le Sud tient à réparer les fautes commises par leurs ancêtres :
« Les choses ont changé. Les nations de l’Equateur ont dressé un plan d’aide aux pays du Sud et du Nord. Nous avons beaucoup à réparer et nous avons déjà commencé. La glace bat en retraite. Dix, quinze kilomètres par an, en ce moment et le processus ira s’accélérant. Le monde va renaître. Nous devons faire en sorte que vos nations puissent récupérer leur héritage. »
Une épopée glaciaire à destination des jeunes lecteurs. Le roman de Silverberg mené lestement en un récit plein d’action d’où sont bannis les bons sentiments, pourra être comparé à celui de Conney (les Enfants de l’hiver), ou de Priest (L’Hiver éternel)
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L’universitaire Nuggent Miller, pacifiste convaincu, a pressenti le danger d’une guerre nucléaire lorsque le Chinois menacèrent Formose. S’étant caché durant de longs mois dans un réseau de grottes aménagées, il fut le seul survivant de l’holocauste. Maintenant, toujours prudent, son compteur Geiger à la main, il cherche désespérément un autre être humain vivant. Or, il découvre non pas une, mais plusieurs traces laissées par cinq femmes, qu’il rejoint dans une clairière.
O bonheur ! Elles sont toutes jeunes et désirables mais menées par Miss Denis, ancien professeur de maintien, féministe convaincu qui affiche sa haine de l’homme, responsable du désastre, et celle du mâle, responsable de l’oppression féminine. Elle refuse tout contact avec Nuggent Miller, le faisant même chasser à coups de pierres par ses élèves. Pour le survivant, l’enjeu est trop important. Il ne peut se laisser déposséder ainsi de ce qui lui revient de droit par un legs de l’humanité. Prêt à tout pour retrouver ces filles, il renie ses valeurs fondamentales en affûtant son couteau…
« Une minute plus tard, le dernier civilisé avait disparu de la surface du globe. Avec lui périssaient le dernier des pacifistes, le dernier des objecteurs de conscience, le dernier des amateurs d’art, le dernier des bibliophiles. A la place de ces figures admirables se dressait Miller, couteau au poing et promenant tout autour de lui, de par la forêt, un regard farouche. (…)
Miss Denis n’allait pas tarder à voir surgir devant elle, hirsute, sale, puant et massue brandie, le condensé horrible de l’abominable espèce mâle tout entière. Il espéra qu’elle aurait néanmoins le temps de comprendre, de se rendre compte que c’était elle-même qui avait ressuscité la brute des cavernes.»
Une charge humoristique et ironique contre les excès du féminisme et des généralisations.
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La terre est condamnée. Menacée par une grosse pluie d’aérolithes, elle volera bientôt en éclats. Le professeur Vaubert initie donc le projet de transporter environ six cents êtres humains choisis (l’on ne saura pas comment) à bord de ballons gonflables (eh !oui) sur la planète Mars, où les hommes pourront se perpétuer en toute quiétude. Menée par le vieux savant Jean Denouart, l’expédition prend son envol. Alors que la terre disparaît dans un déluge de feu, nos chanceux aéronautes atterrissent sains et saufs sur Mars où, avant de s’implanter définitivement, ils aideront les autochtones de la planète rouge en forme de champignons, à combattre leurs ennemis.
Un petit récit dont les invraisemblances scientifiques contribuent au charme suranné de la naïveté des années cinquante.
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