Aller au contenu

bdd_livre.png.38ca27d0c9044ccbdbae2e058729c401.jpg

Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

Accédez au flux RSS :

Livres

  1. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: Alain JANOLLE Parution: 1974
    Vol. 01 : Deyann, Glénat éd., 2009, coll. « Drugstore 40 ans de découvertes », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
    1 ère  parution : 2009
    Les Drachs, des envahisseurs extraterrestres, ont mis à bas l’espèce humaine, puis sont rentrés chez eux, laissant en veille les «Sentinelles», des robots géants de forme insectoïde.  Mais les hommes n’ont pas tous disparus. Ils ont eu le temps de construire « les ruches », de nombreux abris souterrains mis en réseau où sommeillent, sous la garde d’une entité électronique, des millions d’embryons qui ne demandent qu’à repeupler la Terre, le moment venu.
    Dans la ruche N° 16, Na-Tee, l’entité électronique, a réveillé une poignée d’adolescents pour veiller sur ces embryons. Léa, Gab (qui possède des qualités psy), Ben, et bien d’autres,  fonctionnent en démocratie. Justement, ils sont sur le point de se prononcer quant à l’admission d’un adolescent «sauvage», extérieur à la ruche, Deyann. Ben est contre car, selon lui, Deyann représente un danger potentiel. La famille de Deyann ayant été exterminée par les Sentinelles, celui-ci a survécu dans les caves de la ville de New-York en ruines. Après un moment d’indécision, Léa, qui est en faveur de l’admission, emporte le vote.
    C’est un grand malheur, puisque peu de temps après, la ruche est envahie par les robots extraterrestres et les embryons détruits, sauf quelques-uns que les survivants du groupe mettent en sécurité dans un abri provisoire. C’est Deyann le responsable de ce gâchis, à son insu. Les Drachs, piégeant son «Tag», (sorte de collier électronique) se sont servis de lui comme d’un poisson-pilote pour infiltrer la ruche N°16. L’adolescent, chassé par Ben, retrouve la solitude des ruines et sa vie sauvage pendant que Gab, grâce à ses qualités télépathiques, a réussi à se brancher sur le cerveau collectif des Sentinelles et connaître ainsi leurs sites respectifs. Hélas ! Il est aussi porteur d’une mauvaise nouvelle : les Drachs reviennent….
    Vol.02:  le peuple de Joshua, Glénat éd., 2010, coll. «Drugstore » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs. jaquette illustrée. BD d’expression française
    1 ère  parution : 2010
    Deux groupes d’adolescents partent explorer la surface à la recherche d’une nouvelle ruche ou d’un réseau énergétique qui permettrait de faire revivre leur I.A. déconnectée lors de leur lutte avec les Sentinelles. A Boston, le groupe de Léa, Gabriel, Deyann et Thomas font connaissance avec l’un des enfants du peuple de Joshua. Emmenés dans la ruche de Joshua, ils comprennent vite que le leader, aidé par la jeune Marcia, se prend pour un chef religieux et qu’il règne par la terreur sur un peuple d’enfants-esclaves.
    Sa foi est fondée sur le fait que, lors d’une rencontre antérieure avec une Sentinelle, celle-ci, contre toute attente, l’avait épargné. Il en avait déduit qu’il apparaîtrait désormais comme l’oint des Drachs, l’intermédiaire entre eux et les humains.Accepté en un premier temps dans la ruche, le groupe se révolte et, aidé par l’un des enfants, libère les autres de la tyrannie. Joshua, succombera sous les coups d’une Sentinelle, prouvant que sa théorie était fausse. La bienveillance des machines à son égard n’était due qu’à un court-circuit accidentel dans leur programmation.
    A Manhattan, le groupe de Sarah, Tom, Ben et Alec, sous la conduite parfois autoritaire de Ben, s’introduit au sein d’un repaire de Sentinelles. Alec branche Na-Tee, l’I.A. de leur ruche, sur le réseau ennemi, laquelle, après un moment d’attente anxieuse pour les humains, prendra le contrôle de l’ennemi et se mettra en rapport avec le groupe de Boston.
    L’opération est donc une pleine réussite. Les ressortissants de la ruche de Joshua rejoindront les autres. Les Sentinelles mises hors-circuit, les jeunes humains pourront à nouveau vivre  sur une terre qu’ils feront prospérer. Mais la menace du retour des Drachs subsiste…

  2. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: Gilles SERVAT Parution: 1974
    En une suite de quatrains brossant un tableau édifiant,  le compositeur décrit l’horreur d’une société future (la nôtre) avec ses menaces de toutes natures, idéologiques, oppressives, pollutives, ou guerrières : tireurs isolés, viols, insécurité grandissante au sein de la cité,  des mesures de prévention qui augmentent les risques,  à travers des fouilles systématiques et « (des) coups de triques donnés par un vigile viril ». La ville, en état de siège à cause des émeutes, impose un couvre-feu inconnu jadis :
    « Le couvre-feu n’existait pas
    Les lumières brillaient dans la nuit
    On sortait bien après minuit
    Car l’énergie nous manquait pas. »
    La pollution de l’air où « l’oiseau tombe en plein vol » oblige au port du masque. Il est donc préférable d’appliquer les consignes gouvernementales qui sont de rester à l’intérieur, ce qui favorise le conditionnement :
    « L’on avait encore une adresse
    Pas de loisirs obligatoires
    Pas de télé obligatoire
    et pas de matricule aux fesses. »
    La dénonciation est généralisée, la surveillance des personnes, universelle :
    « On pouvait prendre pour confesseur
    Sa femme, ses enfants, sa sœur
    Sans être sûr d’ouvrir son cœur
    Au ministère de l’intérieur ».
    Vision d’une société dystopique où la guérison même des cancers n’améliore pas le sort des gens, poussés au suicide, désespérés par tant de misère morale et intellectuelle. Pourtant les signes avant-coureurs ne manquaient pas, à l’époque:
    « Je garde en moi le souvenir
    En ce mois de mai 2010
    De ces années soixante-dix
    Où l’on sentait tout ça venir. »
    Une voix sombre et puissante, l’excellence de l’interprète, la justesse prémonitoire des paroles, rendent cette chanson plus actuelle que jamais.

  3. Type: livre Thème: épidémies Auteur: Paul KENYON Parution: 1974
    Penny S, alias « Bobinette », alias « la comtesse Orsini » est convoquée d’urgence par la CIA pour laquelle elle œuvre comme agent(e) secret(e). La menace est gravissime. Les Russes, qui font fi de l’appel angoissé du président américain pendu au téléphone rouge, rapportent des échantillons de roches et des outils abandonnés par les astronautes de la NASA lors de leur dernier séjour sur la lune. Or, l’un des astronautes, porteur du virus de la grippe, en avait généreusement  aspergé l’endroit de l’alunissage.
    Ce virus avait muté et les Américains ont pu se convaincre de son extrême dangerosité : en s’emparant de son hôte, il le fait littéralement fondre en peu de temps. S’il se répand sur la terre, l’extinction de l’espèce humaine sera prévisible en quelques jours :
    « Les autres hommes du laboratoire commencèrent à prendre peur, ils s’écartèrent de plusieurs pas, mais déjà les plus proches d’entre eux étaient touchés. L’un d’eux regardait avec horreur son abdomen se gonfler. Les boutons de sa blouse craquèrent, et la peau distendue de son ventre repoussa les pans de son vêtement. Puis la chair éclata. La scène, qui n’était pas sonorisée, avait quelque chose d’irréel. Comme au ralenti, les intestins de l’homme explosèrent et se répandirent sur le sol.
    Il les regarda stupidement, essaya de s’avancer vers la porte, se prit les pieds dans ses entrailles et s’affala de tout son long. En une ou deux minutes, il n’était plus qu’un infâme magma jaune blanchâtre où surnageaient les restes de ses habits. »
    Penny S, avec son équipe de play-boys spécialistes en électronique et en arts martiaux, aura pour mission de détruire le cylindre à échantillons . L’unique problème est de l’atteindre, les Russes l’acheminant dans leur laboratoire biologique située dans la presqu’île de Kana, au nord de la Finlande, près du cercle polaire arctique.D’autre part, les Chinois, qui ont eu vent de l’histoire, désirent aussi se l’approprier dans le but de développer une arme biologique.
    Grâce à ses qualités et gadgets électroniques (combinaison chauffante souple, moto-neige en « plastex » et tutti quanti) Penny S prend tout le monde de vitesse. En vue de la base puissamment défendue, elle apprendra d’abord à chasser le loup avec Vana, le beau géant blond eskimo doté d’arguments irrésistibles, puis elle  s’échappera des griffes de Penkine, autre géant, russe et sadique celui-là, directeur de ladite base. Penkine sera déchiqueté par ses loups et le groupe des Chinois anéanti par le commando américain dans une attaque digne de la charge de la cavalerie légère, enfin le container à virus annihilé au moyen d’une mini-bombe atomique.
    Une série, ancêtre des « techno-thrillers » avec, en plus, une héroïne à forte charge érotique et à la sexualité débridée ce qui nous change agréablement des héros WASP modernes et sinistres  missionnés pour sauver le monde.


  4. Type: livre Thème: la nouvelle glaciation Auteur: Michael. G. CONEY Parution: 1974
    Switch, Shrug, Paladin, des adolescents, obéissent à  Jacko qui protège le Vieux, l’un des derniers rescapés de l’époque d’avant la catastrophe glaciaire. Le Vieux fascine Jacko avec ses histoires du temps jadis, quand le paysage était vert. Ils habitent dans un clocher d’église qui émerge isolé au-dessus de l’étendue blanche sous laquelle repose le village.
    Pour se nourrir, après avoir creusé des galeries dans la glace, ils pillent un supermarché local, le vidant de ses boîtes de conserve. Les conditions extérieures ont donc radicalement changé. Plus de trains ni de voitures, mais des traîneaux à voiles ou tirés par des " taupes des neiges ". Ils traquent aussi le " pad ", sorte d’ours blanc vaguement télépathe tout en se gardant d’autres groupes survivants, anthropophages ceux-là.
    Sous l’impulsion de Jacko, qui rêve de gagner les lieux mythiques dont lui parle le Vieux, les enfants de l’hiver abandonnent leur havre de paix. L’expédition n’est pas facile car, avec le temps, ils sont devenus agoraphobes et se sentent très mal à l’aise devant les étendues désertes:
    " La neige était là, une vaste étendue de blancheur argentée, entraînée par le vent sous un ciel également blanc, si semblables qu’il ne pouvait dire où les deux se rejoignaient, celui qui était en haut ou celui qui était en bas. C’était une vision d’un infini composé de deux éléments physiques, la neige et le ciel; et Switch, petit mammifère accroché au bord de cette immensité, était absolument insignifiant. "
    Le voyage, de type initiatique est parsemé d’obstacles: Cockade, l’amie de Switch qui est enceinte accouche avec difficulté, des hommes redevenus sauvages les attaquent et ils perdent plusieurs de leurs compagnons. Pourtant, le groupe progresse et quand le dangereux périple approche de son terme:
    " Lorsqu’ils atteignirent enfin la terre, ils ne s’en rendirent d’abord pas compte. Le terrain devint un matin un peu plus accidenté (...) Jacko ouvrit l’écoutille et sortit sur le pont arrière. Il considéra, apathique, l’éternelle neige qui avait un aspect plus déplaisant que jamais ce matin-là; éparse, par flaques lépreuses, pas du tout lisse et blanche à laquelle il était habitué. De grands espaces chauves, noirâtres apparaissaient. La Croix du Sud en aborda un; les taupes continuèrent de tirer, subitement le frottement brusque fit hurler les patins du traîneau. Des cris d’alarme jaillirent dans la cabine. Shrug en sortit, les yeux papillotants suivis de Mignon et de Brog. -Je...je crois que nous y sommes, dit Jacko, hésitant." "
    Ils venaient enfin d’aborder les territoires mythiques dont parlait le  Vieux. Hélas!, incapables de s’adapter à  l’absence de blanc, à la couleur verte ou au jaune sale du terrain, ils décident de rebrousser chemin vers leur pays natal fait de glace et de neige.
    Dans les " Enfants de l’hiver " Michael Coney s’intéresse en entomologiste à la psychologie collective et aux réactions individuelles d’un groupe d’adolescents. Il met en évidence la force des habitudes, la ténacité des êtres et leur faculté de survie dans des conditions extrêmes. Les personnages typés, les descriptions réalistes se lisent avec plaisir. A comparer avec " Blizzard " ou  " le Sixième Hiver "

  5. Type: livre Thème: menaces idéologiques Auteur: James GRESSIER Parution: 1974
    Le narrateur, Richard Malétrin, fait la connaissance de Saint-Léger qui, étudiant en médecine, devient son ami. Saint-Léger épouse Nadège, et Richard, qui est professeur, remarque l’une de ses élèves, Ludwine, sa future femme. Vivant à Boutrance en appartement avec Ludwine, il ne se rend pas compte à quel point sa vie sociale est sur le point de basculer en cette fin de siècle. Nommé à Nanterre, il acquiert une propriété secondaire dans le village de Saint-Germain d’Yrande pendant que Saint-Léger occupera le château de Rochegune,  une vieille forteresse située dans la même région qu’il pressent assez solide pour résister aux événements dont les signes avant-coureurs se multiplient.
    Des sauvageons, les " Zoulis " mettent à mal le consensus social avec une agressivité telle qu’elle entraîne des désordres sociaux graves et provoque des morts, surtout en milieu urbain :
    " Visiblement un délire s’emparait des rues de la capitale ou des quartiers entiers, moins informés que nous de leur désastre, défilaient dans la joie jusqu’à des carrefours de l’horreur où l’on voyait des coques noires de voitures retournées devant des boutiques d’où s’échappaient des flammes. (…)  Des grappes d’hommes et de femmes entraient en haine. On s’emparait de ceux qu’on prétendait reconnaître comme incendiaires à leur chevelure partiellement rasée, à leurs tatouages, à leur jeunesse. "
    A la Saint-Sylvestre de l’an 2000, les troubles se propagent comme un feu de paille : les villes sont incendiées tandis que des forces urbaines de sécurité essaient d’appréhender les jeunes anarchistes. Mais rien n’y fait même pas la formation de partis politiques extrémistes tels que les P.O.R. (Parti de l’Ordre et du Renouveau) ou les P.U.R. (Parti de l’Urgence Républicaine). La situation est hors de contrôle.
    Richard déménage dans sa ferme de Saint-Germain d’Yrande laquelle, bien qu’ayant déjà été saccagée, constitue encore un lieu de repli acceptable. Ses voisins, les Violis et les Renard, l’aident à s’installer tandis que Ludwine manifeste une nette mauvaise humeur à l’idée de jouer à la fermière. D’autre part,  Saint-Léger a entrepris la restauration de Rochegune pour transformer la citadelle en abri sûr.  Un tendre sentiment unit aussi Richard à Nadège sans que cela n’altère les rapports entre les deux amis.Les systèmes politiques se dégradent rapidement et Paris se retrouve brusquement scindé en plusieurs circonscriptions urbaines autonomes :
    "Chaque quartier de Paris organisait des barricades. Les habitants du XVIIème avaient mis à profit la fosse du chemin de fer qui les enveloppait au nord pour fermer une partie de l’arrondissement. (…) Sur le boulevard de Courcelles, tous les volets étaient tenus fermés jusqu’au second étage, des barrières obstruaient les rues où on ne pouvait s’engager qu’avant huit heures et sur présentation d’une carte. Un couvre-feu de fait s’était peu à peu institué dans toutes les grandes agglomérations divisées en quartier qui assuraient leur propre protection. "
    On pend les " Zoulis " aux lampadaires ; le président Gérard Furlace fait voter des lois d’exception. Les citadins commencent à fuir les villes avec beaucoup de difficultés car tous les services sociaux sont déficients. Mais il est trop tard pour se protéger des avanies et la plupart périssent en cours de route ou se retrouvent en manque d’essence. L’égoïsme et l’insécurité se généralisent. Saint-Léger travaillera  à l’hôpital d’Auzarce, proche de Rochegune, Richard et Ludwine s’installeront définitivement dans la forteresse. Bien leur en a pris car la campagne environnante est gagnée par les troubles. Des voisins, les Lopez, sont sauvagement assassinés et leurs têtes décorent les plats de faïence trônant sur la table de la cuisine. Les Zoulis se sont spécialisés : il y a les " Iroquois ", qui tuent en silence, les " Cambrioleurs ", les " Violeurs ", etc. :
    " Il y avait les crameurs, les gentlemen, les barbe-bleues, les grands saigneurs, les requiems, les petits marrants, les postiches, les asociaux, les chinois, les salopes, chaque bande classée selon son style. "
    Ludwine, lors d’un des derniers séjours du couple dans leur ferme isolée, est violée par des Zoulis et Richard, en passe d’être noyé dans sa piscine, doit la vie sauve à l’intervention énergique de Jules Renard , un voisin, avec son fusil. Renard, dans l’action, perd son fils Jerry ; il deviendra de ce fait un farouche tueur de Zoulis. La vie à Rochegune est difficile. L’essentiel du travail de ses habitants, composés par d’autres voisins venus se mettre en sécurité, consiste à fortifier et à renforcer les défenses naturelles du château. Saint-Léger, bien que soignant encore les éclopés de passage, se rend compte que, pour ne pas être submergé par toute une plèbe de malheureux, il lui faudra modérer son ardeur. Parfois, des motos rôdent aux environs. Richard aidé par une amie, Tara, a découvert un souterrain qu’il s’emploie à déblayer. Paris a définitivement sombré dans le chaos. Des islamistes, profitant de la faiblesse de l’Occident, larguent deux bombes atomiques sur la capitale. C’est le dernier des soucis pour les habitants de Rochegune qui doivent faire front à la première attaque d’envergure des Zoulis :
    " Par le chemin de Saint-Germain arrivait un cortège de voitures silencieuses. On avait retiré leurs portières et couvert le pare-brise d’une tôle généralement prélevée à la voiture elle-même, souvent le couvercle de la malle grossièrement fixé aux montants et perforé d’une fente qui permettait de voir. Quelques-unes des voitures dont le moteur fonctionnait en entraînaient d’autres en remorque, mais la plupart étaient poussées par des êtres des deux sexes, souvent très jeunes, et tous d’une maigreur que cachaient mal les peintures primitives dont leurs corps nus, enduits de blanc étaient partiellement ornés. Leurs yeux étaient couverts d’un masque plat, leur cou enveloppé de bandelettes pâles qui gagnaient le visage, annulaient la bouche mais épargnaient les oreilles soulignées de rose comme les parties sexuelles, et le crâne d’où les cheveux étaient absents, ou blanchis, ou tressés de nattes tentaculaires plongées dans des teintures multicolores. "
    Ceux-ci, qui n’ont pas peur de mourir, entassent des carcasses de voitures pour combler les fossés, dressent des échelles contre les murs pour prendre d’assaut la forteresse, constamment stimulés par un orchestre dément. Ils sont  près de réussir leur invasion, lorsque Richard et Tara, utilisant le boyau dégagé, font sauter l’orchestre, le réduisant au silence et démoralisant du même coup les Zoulis. Ludwine, dans l’action, s’était réfugiée chez les jeunes assaillants. Découverte, elle est immédiatement mise à mort par les défenseurs de Rochegune. Tara meurt elle aussi dans l’explosion, quant à Richard, sérieusement blessé, il se remet lentement du désastre. Une seule Zoulie est retrouvée vivante, créature falote et informe, qui, comme un chien, s’attachera à Richard pour lui servir de dérivatif sexuel.Le temps passe, interrompu par l’arrivée soudaine d’un hélicoptère de combat qui atterrit dans la cour du château.
    De retour d’un champ de bataille en Italie, le colonel-pilote (surnommé 92) a décidé de jouer son propre jeu. Envisageant de se mettre à l’abri des hostilités, Rochegune lui semble l’abri idéal. Saint-Léger ne le détrompe pas car il faut un chef à compétence militaire pour défendre la forteresse. Prévoyant de se réapprovisionner en essence à Boutrance, ancien lieu natal de Richard, 92 lui propose un aller-retour en hélicoptère pour qu’il puisse prendre des nouvelles de sa mère. L’hélicoptère est attaqué dès l’atterrissage, 92 périt dans les flammes et Richard se retrouve isolé de Rochegune. Sa mère, qu’il a revue, ne le suivra pas dans son périple du retour à pied vers le château, ce qui, dans les circonstances actuelles, s’apparente à une odyssée. Il suit d’ailleurs des recommandations bien utiles :
    " Il te faudra un jeu de brassards et au moins deux passeports. Je peux te céder un sauf-conduit du P.U.R. que tu feras transformer. Pour l’autre, on vous le vendra à la mairie. Dis - toi que partout où tu iras, qui voyage est d’abord suspect. Le mieux est de te procurer un plan de chaque patelin où tu es forcé de passer et de te présenter toujours comme quelqu’un de la région. Le truc des miliciens en civil est de se faire prendre eux-mêmes pour des gens de passage. Ils te demandent des directions. Ils veulent toujours savoir le nom du maire ou celui des églises. "
    Echappant aux miliciens zélés dans telle ville, vivant d’expédients dans telle autre, subsistant quelque temps en compagnie d’une femme pour se refaire une santé, laissé pour mort par trois vagabonds, sauvé par un Arménien qui le prend en protection, Richard, après bien longtemps fait une entrée peu glorieuse à Rochegune. Saint-Léger est mort, tué par des rôdeurs. Nadège, devenue folle, meurt elle aussi dans ses bras. La situation du groupe est corrompue et l’on attend de Richard qu’il y mette bon ordre.Tout en réorganisant la vie au château, Richard arrive à s’emparer d’un engin à vapeur mené par d’anciens truands, dont il se débarrasse, et qui rendra dans l’avenir de signalés services à la petite communauté. Le nouveau moyen âge est définitivement retombé sur l’Europe en ce début du troisième millénaire :
    " Les habitants de Bourges s’étaient donné un roi. Selon de mystérieux documents, il était l’héritier de la race mérovingienne qui, après treize siècles révolus devait régner de nouveau sur le royaume de France. Ou : Quelque par en Lorraine, des enfants entraînés par une fille de quinze ans qui promettait de les mener au paradis avaient créé une communauté dans un parc d’attraction imité de Disneyland. Ils y avaient grandi et adoraient un nain géant avec une tête à deux oreilles énormes surmontées d’un bonnet en forme de pénis auquel ils sacrifiaient les égarés pour s’en nourrir. Egalement : Des scientifiques et des gens de lettres fondaient des clubs dont les membres, la tête rasée, devaient se relayer jour et nuit pour réciter le texte de la Déclaration des Droits de l’Homme. "
    La vie ne laissera d’autre choix à Richard, replié au sein de sa forteresse, que d’épouser l’ancienne Zoulie, surnommée la "succube" et appelée aussi "la Droite" qui lui donnera trois enfants pour lesquels il espère un avenir meilleur.
    Un récit charpenté, des rebondissements constants, une écriture en finesse et un niveau de langue soutenu, font de ce roman une œuvre intéressante. Bien que le thème de la lutte des générations soit déjà bien implanté dans le  genre ("2024" de Jean Dutourd, " les Loups dans la ville " de Kancer ) l’originalité formelle de ce texte le range parmi les meilleurs.

  6. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Stephen GOLDIN Parution: 1974
    Harker et son ami Garry ont décidé de s’engager. L’armée leur offre la situation avantageuse de pouvoir se mettre en hibernation à la fin des combats afin de reservir dans une guerre ultérieure. Les premiers réveils, quoique difficiles, sont suivis par un briefing détaillé : on leur dit contre qui ils étaient censés se battre, à quelle unité ils appartenaient et, après une séance de remise en forme, les dirigeait-on sur les zones de combat. Jamais, au cours de leurs nombreux réveils, Harker ne quitta Garry. Peu à peu domina un sentiment d’étrangeté, les mobiles pour lesquels ils se battaient perdant progressivement de leur intérêt.
    Un jour, le théâtre des opérations se situait en Afrique, tel autre en Antarctique, puis sur la Lune (en fait trois siècles plus tard), puis sur Vénus, enfin sur des planètes extrasolaires, avant qu’ils ne se retrouvent  sur la Terre. Savoir contre qui et dans quel camp ils luttaient n’avait plus aucune importance. Les seuls éléments concrets qui leur restaient étaient le théâtre des opérations, des champs de ruines, la farouche attention qu’ils apportaient à préserver leur vie, et les meurtres qu’ils accomplissaient régulièrement. Quoiqu’on leur permît, à chaque réveil, de se désengager des opérations, ils n’y pensaient même pas. Etrangers à eux-mêmes, étrangers à l’époque, ne pouvant plus s’insérer nulle part, ils s’étaient transformés en machines à se battre. Les conflits leur paraissaient de plus en plus oniriques, surtout lorsqu’on leur appliqua une nouvelle procédure, sensée économiser le transfert des corps : le seul enregistrement des données de leur esprit.
    C’est ainsi que Harker eut l’immense surprise, lors d’un de ses engagements, d’abattre son ami Garry : on avait dupliqué son essence vitale en de nombreux exemplaires pour économiser d’autres vies de soldats ! La guerre perpétuelle atteignit enfin l’horreur absolue le jour où Harker se rendit compte que l’homme qu’il venait d’abattre était en réalité lui-même, les armées du futur ne se composant plus que de soldats clonés,  indéfiniment ressuscités :
    « Il chercha la trousse des premiers soins dans son ceinturon pour panser sommairement sa blessure. Il ne la trouva pas. L’idée lui prit une minute pour se frayer un chemin dans son esprit : ON NE LUI AVAIT PAS REMIS DE TROUSSE MEDICALE. Pendant un bref instant, il éprouva de la colère. Mais ce fut bref. Pourquoi lui en aurait-on fourni une ? Qu’était-il pour ceux qui l’employaient ? Une créature rappelée du passé, un anachronisme auquel on ne demandait que de se battre et, si nécessaire, de mourir. Rien de plus. Un spectre en un temps qui n’était plus le sien, se raccrochant à la vie au milieu de la mort. Un charognard qui se repaissait de cadavres et de destruction pour survivre, n’ayant d’autre utilité que de donner la mort. Et lorsqu’il avait achevé de tuer on le remisait pour la fois suivante. »
    Une vision cauchemardesque semblable à l’enfer de Dante établie avec la plus froide logique.

  7. Type: livre Thème: pollution généralisée Auteur: M.A. RAYJEAN Parution: 1974
    La Terre, laissée à l’abandon dans un état de dégradation inimaginable, n’est plus habitable. L’humanité a émigré dans le système d’Alpha du Centaure et a transformé notre malheureuse planète en un musée de la faillite humaine :
    " Le Nevada reste stérile. Ca ne change rien. Néanmoins les gardiens logent dans des habitations souterraines. Une usine fabrique l’air respirable. Au-dehors, la teneur en oxygène a tellement diminué qu’elle ne suffit pas à un organisme humain. En outre, une atmosphère viciée entoure la planète et forme un matelas jaunâtre, un voile opaque interceptant les rayons du soleil. La pollution existe partout, même dans les coins les plus reculés. "
    Pour surveiller ce lieu saint, des gardiens, qui sont autant de bagnards préférant vivre dans des conditions souterraines plutôt que d’expier leurs crimes dans une prison centaurienne, jouent le rôle de cicerone pour les milliers de touristes, satisfaisant à leur désir malsain de découvrir une planète morte.
    Or, le dernier arrivage leur cause quelques soucis car certains touristes disparaissent volontairement. Lane, le gardien-chef, soupçonne rapidement une organisation secrète d’envoyer des marginaux sur la terre dans le seul but de la rendre à nouveau habitable ce qui n’est pas du goût de l’autorité. Celle-ci dépêche une fusée militaire  pour mater la dissidence.
    Entre temps, le rang des marginaux a grossi. Ils ont commencé à dépolluer la planète  et convaincu certains gardiens de les rejoindre dans leur combat, parce qu’il fait meilleur vivre à l’air libre plutôt que dans des souterrains. Hile et Anway, les chefs des marginaux écologistes, passés maîtres dans l’art du combat psychologique, réduisent à néant les efforts de l’administration centaurienne. Le combat ne se fait pas sans pertes humaines puisqu’ils sont obligés de faire sauter la fusée militaire par une bombe atomique (propre !), tuant du même coup plus de mille soldats lancés contre eux. Leur action a provoqué une prise de conscience sur Alpha du centaure amenant le nouveau gouvernement à soutenir leurs projets pour rendre l’humanité à son berceau.
    Un récit mené avec les ingrédients habituels à la série, au style approximatif, par un auteur qui s’est fait une spécialité du roman-catastrophe déroulant, avec sa solide expérience, les poncifs les plus éculés en des phrases minimales (sujet / verbe / complément).

  8. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Démètre IOAKIMIDIS Parution: 1974
    contient les nouvelles :
    Foster, vous êtes mort (Philip K. Dick)
    Mémorial (Théodore Sturgeon)
    Le jour se lève (Robert Bloch)
    Loth (Ward Moore)
    La Mort de chaque jour (Idris Seabright)
    Seule une mère…. (Judith Merril)
    Le prochain spectacle au programme (Fritz Leiber)
    Le vaisseau fantôme (Ward Moore)
    Les gardiens de la maison (Lester del Rey)
    Les filles et Nuggent Miller (Robert Sheckley)
    La vie n’est plus ce qu’elle était (Alfred Bester)
    les Carnivores (G.A. Morris)
    la Lune était verte (Fritz Leiber)
    Un système non-P (William Tenn)
    Que la lumière soit (Horace B. Fyfe)
    Frère Francis (Walter W. Miller)
    Ruée vers l’Est (William Tenn)
    Dans les eaux de Babylone (Stephen Vincent Benet)



  9. Type: livre Thème: fins du monde, fins de l'humanité Auteur: Jack LONDON Parution: 1974
    contient les nouvelles suivantes  (se reporter aux entrées respectives):
    L’Ennemi du monde entier
    L’Invasion sans pareille
    Goliath
    un Curieux fragment

  10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Vincent Stephen BENET Parution: 1974
    Le narrateur, fils d’un prêtre du clan des Collines, a montré sa propension à la maîtrise en cherchant avec son père du métal dans les « Lieux Maudits ». Un rêve, riche de symbolisme, lui enjoint, pour son voyage initiatique, de franchir le grand fleuve interdit et de pénétrer dans le vaste «Domaine des Dieux. »  
    Se sachant condamné mais incapable d’échapper à son destin, il se met en route. Armé d’un arc et de quelques flèches pour se défendre contre les prédateurs, des chiens sauvages, il parcourt les rues de la grande cité des Dieux que l’on nomma jadis New York.
    Certains immeubles encore debout, des objets et outils incompréhensibles, la découverte d’un squelette humain bien conservé au haut d’une tour où l’aventurier s’était réfugié pour la nuit, lui firent connaître en une sorte de rêve transcendant, la vie des Dieux en ces temps reculés, vie prodigieuse brusquement interrompue par la Grande Destruction, une catastrophe épouvantable :
    « Quand les dieux combattent les dieux, ils utilisent des armes que nous ne connaissons pas. Il y eut du feu qui tomba du ciel, puis un brouillard qui empoisonnait. C’était le temps du Grand incendie et de la Destruction. Ils se mirent à courir dans les rues de leur cité –les pauvres dieux! Puis les tours commencèrent à s’écrouler. Quelques-uns réussirent à s’échapper – oui, quelques-uns. Les légendes le disent. Mais même lorsque la cité fut devenue un Lieu Mort, pendant plusieurs années le poison demeura sur le sol. Je vis cela arriver –je vis le dernier d’entre eux mourir. C’était l’obscurité sur la cité et je pleurai. »
    En transmettant ce nouveau savoir aux siens, avec prudence, et d’abord à son père, il sut que ces Dieux étaient des hommes comme eux et qu’un jour le clan des Collines, associé à celui des Forêts, repartirait à la conquête d’un paradis perdu.
    Une nouvelle attachante, ressemblante dans son traitement à celle des « Voix dans la Poussière », qui s’achève sur une lueur d’espoir par le dépassement possible de la barbarie.