Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
-
Le Silence De La Cite - Par BenF
Une terre dévastée dont on ne connaît que peu de choses, une vision de ruines éparses et, au milieu d’elles, la Cité. Monde fermé, automatisé où quelques rares vieillards survivent, environnés de prothèses technologiques raffinées. La Cité est remplie d’ « Ommachs » (pour «Hommes -machines »), tellement sophistiqués qu’ils paraissent réels. Ils représentent, sous forme de programmes, les vieillards vivants ou morts. Efficaces et tout-puissants, au-delà des jeux de l’apparence, les Ommachs entretiennent la Cité.
Au-dehors survivent des êtres humains primitifs, en tribus. Les catastrophes passées ont conduit à un déséquilibre génétique grave : il naît environ six fois plus de filles que de garçons. Paul, l’un des derniers Vivants de la Cité, envisage un programme de régénération de la terre, se servant du matériel génétique des femmes primitives dans le but de créer un être humain stable. Elisa, l’héroïne du roman, est cet être. Elevée par Paul (qui se fait appeler « Papa ») et Grand-Père (le scientifique « Desprats »), elle ne prend conscience que tardivement de sa nature.
Petite fille, puis adolescente, enfin jeune femme, elle tombe amoureuse de Paul avant que d’être consciente de sa cruauté et de le désavouer. Elisa est spéciale. Grâce à son pool génétique si particulier, elle révèle des possibilités fantastiques comme celles de changer de sexe ou d’apparence à volonté. Plus tard, elle tuera Paul devenu sénile et, sur l’injonction de Desprats, quittera la Cité dont elle est désormais l’héritière pour aller à la rencontre des tribus.
Sous la forme mâle de Hanse elle tombe amoureuse de Judith qui, des années plus tard, deviendra meneuse d’une révolte de femmes désireuses d’abolir le pouvoir patriarcal. Mais le déséquilibre homme/femme persiste. Elisa, réintégrant la Cité met au point à partir de ses propres cellules sexuelles un nouveau programme génétique. Elle produit plusieurs générations d’enfants, sortes de clones d’elles-même, destinés à essaimer à l’extérieur.
En grandissant, les enfants s’opposent à une mère trop exigeante quoique adorée. Abram notamment, le premier-né, secoue le joug maternel et quitte la Cité sans autorisation. Sous sa forme féminine, il se mêle à la population extérieure.D’autres enfin vont encore plus loin dans les jeux de métamorphose : pour certains, la possibilité leur est donnée d’adopter toutes les formes, y compris celles des animaux, ce qui bouleverse Elisa. Après bien des années, Elisa ressort définitivement de la Cité qu’elle inactive. Elle retrouve Judith vieillie et Abram dressés l’un contre l’autre en une lutte des sexes fratricide à laquelle elle compte mettre fin.
« Le Silence de la Cité » est le premier ouvrage d’Elisabeth Vonarburg dans lequel se retrouvent déjà ses thèmes majeurs: conditions d’existence de la femme, combat féministe, décor post-cataclysmique. Non dénué d’intérêt mais touffu et parfois indigeste, le roman se lit comme un grand monologue intérieur axé autour de la complexe personnalité d’Elisa.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 220 vues
-
Le Siege De Londres - Par BenF
Le « Siège de Londres » relate la fin de la domination anglaise sur le monde et le désastre militaire que subit l’Angleterre à cause de l’incurie de ses gouvernants. Le parti conservateur au pouvoir fit place aux Libéraux, menés par le tonitruant Gladstone. Ces derniers, avec l’accord de tous, démagogues et tièdes à la fois, firent leur possible pour diminuer l’influence de l’Angleterre dans le monde sans jamais tenir compte d’aucun des signes annonciateurs du désastre. Ils dégarnirent les place fortes militaires en Inde. Ils signèrent des accords de bonne entente avec les Boers d’Afrique du Sud, qui ne les respectèrent jamais. En Afghanistan, ils comptèrent sur l’amitié indéfectible des Russes qui ne pensèrent qu’à les trahir. Les Irlandais, toujours opposés aux Anglais, obtinrent de plus en plus de voix au Parlement. Enfin, en Egypte, ils abandonnèrent leurs alliés à la vindicte des Arabes du Soudan qui, de pillages en pillages, menacèrent gravement le pays. Ce faisant, les politiciens anglais mécontentèrent, et leurs citoyens, confondus par cette politique extérieure catastrophique, et les Français, de plus en plus agacés par leur morgue :
« En effet, un parti considérable en France criait qu’il fallait une guerre avec l’Angleterre, et il était évident qu’une telle guerre aurait été très populaire du côté du détroit français. La France jetait des regards d’envie vers l’Egypte, et ne se lassait pas déclamer contre la « perfide Albion », qui l’avait exclue des rives du Nil. Les journaux français, favorables à une rupture entre les deux pays, s’attachaient à démontrer la faiblesse de la marine anglaise à cette époque, et la réduction actuelle de l’ancienne armée britannique au-dessous de sa force normale. »
Lorsque les Conservateurs arrivèrent à nouveau au pouvoir, le mal était fait. L’Angleterre, affaiblie politiquement et isolée, devint une proie facile pour la France qui noua des alliances objectives avec les autres nations européennes désireuses de se partager le gâteau.Les efforts militaires entrepris par le nouveau gouvernement dans ses colonies ne furent pas suffisamment dissuasifs, malgré la grande bataille du Transvaal que gagnèrent les Anglais. Alors que les Français préparent une flotte d’invasion à Cherbourg et Calais, les Russes avancent en Afghanistan. L’Espagne, irritée par la situation de Gibraltar s’unit à la France. Les Irlandais bougent de plus en plus.Malgré tout, la déclaration de guerre de la France à l’Angleterre ne désarçonne pas le gouvernement anglais, toujours persuadé de l’excellence de sa force maritime, d’autant plus que l’invasion tarde à se produire :
«L’activité dans les ports, tout autour de la Grande-Bretagne, devenait étonnante. Le bruit des marteaux et des rivets était incessant. Portsmouth et Sheerness étaient une scène de tumulte et d’animation farouche. Dans toutes les stations les préparatifs recevaient une impulsion extraordinaire. A Woolwich des milliers d’ouvriers supplémentaires étaient engagés et les garnisons des côtes étaient renforcées. On rappelait les réserves navales : on augmentait la petite escadre du détroit de façon à former une flotte formidable, et une flottille de puissantes torpilles se trouvait prête en un temps incroyablement court. De plus, cinquante steamers magnifiques appartenant à des compagnies privées étaient remis entre les mains de milliers d’ouvriers pour être convertis en vaisseaux de guerre. »
Aussi fut-ce un coup de tonnerre dans un ciel bleu lorsque les citoyens anglais apprirent conjointement la nouvelle de la bataille de Bristol et le bombardement de Douvres par deux canonnières. L’insurrection de la population irlandaise du Sud et enfin le débarquement d’un corps expéditionnaire de dix mille Français, une tête de pont, dans le comté de Sutherland au nord de l’Ecosse, provoqua une énorme panique dans les villes anglaises où l’on décréta, sans plus attendre, la mobilisation générale. Le gouvernement Gladstone, revenu au pouvoir, fut renversé ; des émeutes populaires mirent la ville de Londres à sac :
« La résidence officielle du premier ministre fut attaquée et réduite en ruines. Plusieurs membres du cabinet furent maltraités, et les gardes à cheval avec un grand nombre d volontaires chargèrent le peuple, réussissant à le repousser, non sans verser beaucoup de sang. La scène était horrible, et Londres n’avait jamais rien vu de semblable. Les rues étaient partout teintes du sang d’hommes et de femmes massacrés. Bien des maisons dans le voisinage furent complètement détruites, et il n’y en avait pas une qui ne portât les traces de la grêle de balles dont la malheureuse populace avait été assaillie.
A nouveau le haut commandement militaire s’était trompé: il avait laissé le nord du pays quasiment sans protection, ce qui permit aux Français, dès qu’une puissante force conquérante eût quitté Brest pour Douvres, de marcher sur Londres, afin de prendre la capitale anglaise en tenaille.La tête de pont écossaise constamment réapprovisionnée par des vaisseaux français légers et rapides, progressa rapidement jusqu’à la grande bataille de Plymouth, qui se déroula de nuit, à l’aide des lampes électriques. A Douvres, l’explosion des magasins de munitions provoquée par un Irlandais traître à la cause anglaise, signa la défaite du Sud et fut la cause de la grande Terreur. En face du péril, les Anglais s’unirent comme jamais. Les Montagnards écossais du Nord ainsi que les citadins anglais du Sud s’apprêtèrent à combattre et à périr.Le massacre de la terrible bataille d’Assynt fut comme un avant-goût de celle d’Edimbourg. A Inverness, les Français s’emparèrent du fort Georges, qui devint citadelle d’appui pour leurs troupes. Les Montagnards écossais, retranchés dans la ville, livrèrent une défense farouche qui ne résista pas à la ruée des zouaves. Les Ecossais, voyant que tout était perdu, pratiquèrent la politique de la terre brûlée, livrant leur capitale aux flammes, la réduisant à un champ de ruines :
« L’infanterie et l’artillerie de l’armée d’invasion se rendirent à la ville où elles entrèrent au Grass Market, et dans les rues autour de cet espace vacant, afin que le château fut menacé de là. Les sapeurs français en minèrent la grande porte, qui, par son explosion, redit l’entrée facile : mais, pour y arriver, il fallut passer devant des maisons d’où l’on jetait de grosses pierres et des pots de pétrole enflammé. Des femmes en sortirent, armées de couteaux et de haches, pour assaillir l’ennemi qui avait tué leurs pères ou leurs maris, leurs frères ou leurs fils. Les Français, tués et blessés, formaient ainsi dans les rues étroites des espèces de barricades. La boucherie était féroce, et il paraissait douteux que le château pût être pris au milieu de cet ouragan de feu et de mort. Bientôt, pourtant, les Français, par un élan presque frénétique, sautant sur les tas de cadavres, entrèrent dans le château et passèrent ses défenseurs au fil de l’épée quand ils eurent refusé de se rendre. »
L’opposition politique anglaise se fit de plus en plus violente au fur et à mesure que les Français approchaient de la capitale. A Carlisle les deux armées françaises firent leur jonction. Les envahisseurs redoublèrent de vitesse, à marche forcée, car il importait que les faubourgs londoniens soient pris avant qu’il ne s’y amasse une trop grande concentration de troupes ennemies. A Derby, les Français tombent dans un piège, en conséquence la ville fut passée au fil de l’épée. L’armée du Nord souffrira beaucoup de cette résistance acharnée, désespérée. Elle établit enfin son camp à Hampstead, s’emparant de toutes les lignes de chemin de fer, vitales pour les Anglais.
Pendant ce temps, à Londres, autour de la Tamise, s’était constituée une armée de cent vingt bataillons anglais, les Français bloquant l’embouchure du fleuve. L’attaque de Dulwich et de Hammersmith dura quinze jours durant lesquels les positions respectives des belligérants demeurèrent inchangées. L’on abattit les maisons de Chelsea pour faire place nette aux batteries, afin de casser un siège qui durait déjà plus de deux mois. La tour de Londres fut bombardée, et s’écroula. La bataille décisive eut lieu dans Green Park et Hyde Park, que les Français pilonnent sans relâche. Un brouillard intense aida un moment les Anglais qui manoeuvrèrent pour attirer les Français, méconnaissant le terrain, dans la « Serpentine », un petit lac, pour qu’ils s’y noient. Mais ce moment de gloire fut suivi par un ouragan de boulets, et par les charges sauvages des Dragons français. Cette contre attaque, qui dura six heures, brisa définitivement le moral des Anglais. Balayés par les zouaves, combattant à un contre dix, ils capitulèrent sans conditions.Les Français sont possesseurs d’un Londres transformé en monceaux de ruines. L’Angleterre, vaincue, cessa d’exister. L’Empire des Indes passa à la Russie, le protectorat égyptien, ainsi que Chypre, à la France, Gibraltar à l’Espagne. Les indemnités de guerre s’élevèrent à plus de trois cent cinquante millions de livres et la marine anglaise fut définitivement mise hors service. L’Irlande devint indépendante.
Un court roman, l’une des nombreuses séquelles, conséquences de la « Bataille de Dorking ». Les faits, relatés avec une précision journalistique, traduisent la crainte et l’angoisse de la Grande Bretagne en face de la montée des puissances continentales. L’accent est mis sur l’irresponsabilité des politiques, le but de cette guerre conjecturale étant de réveiller le peuple anglais de son illusion de toute puissance.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 503 vues
-
Michael Gabriel est complètement fou. Enfermé depuis onze ans dans la clinique du docteur Foletta, il est pris en charge par Dominique, une jeune stagiaire psychologue. Fils de l’archéologue décédé Julius Gabriel et de sa femme Maria, Michael croit que la symbolique des anciens sites mayas, toltèques ou incas, cache un secret effrayant : celui de la fin du monde, l’apocalypse devant survenir le 4 Ahau et le 8 Cumku du calendrier maya, soit le 21 décembre 2012. En compagnie de son père et d’un collègue archéologue, Pierre Borgia, il avait exploré l’ensemble des sites de Chichen Itza à Stonehenge, des inscriptions du plateau de Nazca à la grande pyramide de Chéops. Il en est arrivé à l’idée que la grande comète qui a frappé la terre et assuré l’extinction des dinosaures à la fin du Crétacé était en réalité un vaisseau spatial gigantesque dont l’écrasement a provoqué la formation de la presqu’île du Yucatan.
La trame du récit coupée par la narration du journal de Julius Gabriel montre comment les rapports entre les deux archéologues se sont détériorés. Julius a volé Maria, la fiancée de Pierre Borgia. Celui-ci ne le lui pardonnera pas et, en se lançant dans la politique, abandonne l’archéologie pour devenir Secrétaire d’Etat à la présidence des Etats-Unis non sans avoir, auparavant, ridiculisé une ultime fois Julius pour ses théories, en une séance publique. Le père de Michael ne s’en remettra jamais et mourra d’une crise cardiaque. Michael, voulant venger son père, agresse Borgia. Ce dernier le fait enfermer comme fou monomaniaque persuadé de l’existence d’une menace extraterrestre.
Autant la lecture du journal de Julius que des indices de plus en plus pertinents « qu’il se passe quelque chose » convainc Dominique de faciliter l’évasion de Michael dont elle tombe amoureuse. Libéré, Il ne perd pas de temps : il lui faut rejoindre de toute urgence le Yucatan car c’est au-dessous du plancher marin que se tapit la terrible menace du vaisseau extraterrestre encore actif, là où se concentre un vortex de lumière vert émeraude empêchant toute tentative d’approche. Parallèlement, une nappe noire d’une pollution inconnue s’échappe de cet endroit, aborde les plages et infecte les êtres humains d’une manière incroyablement agressive et rapide. L’on y découvre l’influence d’un virus inconnu, aux effets terribles :
" D’un seul coup, un énorme flot de sang noir épais et de tissus est expulsé de sa bouche. La bile brûlante se déverse sur sa poitrine et éclabousse la visière des scaphandres de Teperman et de l’infirmière. Chaney recule de plusieurs pas. La vue de la bile noire lui soulève le cœur. Il ravale le vomi qui remonte dans sa gorge et se détourne pour essayer de se ressaisir. "
Dominique et Michael sont obligés de se cacher du docteur Foletta qui est sur leur piste. A la demande du jeune homme, le couple se rend à Chichen Itza en suivant les indications déchiffrées à partir des dessins du plateau de Nazca qui tenteraient à prouver qu’il existerait une arme permettant de contrer efficacement la menace représentée par le vaisseau. Michael, guidé par la " télépathie " d’un mystérieux "Gardien ", assumera un rôle déterminant dans cette action. Il est persuadé que le Gardien, un extraterrestre qui le guide, grand, barbu, clair de peau, est celui que déjà les Mayas adoraient sous le nom de " Kukulcan ", leur dieu fondateur. On le mentionnerait par ailleurs dans plusieurs autres religions primitives et même dans la Genèse qui assure que des " Néphilim s’unirent aux filles des hommes ".
Ce Néphilim-Gardien lui expliquera qu’il est à l’origine de la socialisation humaine, faisant passer l’être humain du stade tribal au stade des cités. Il est le seul de son espèce à être resté sur terre en vue de prévenir, à l’aide de multiples indices, les hommes de l’immense danger qui les guette le 21 décembre 2012. A cette date, la créature noire qui gît dans le vaisseau sous-marin, à travers l’alignement d’un tunnel spatio-temporel, sera libérée et anéantira la Terre. Cette créature, qui se présente sous la forme d’un serpent appelé Teczatipoca par les Anciens, est l’ennemi du gardien Néphilim dont il a déjà anéanti les congénères. Le vaisseau-robot resté inactif durant soixante-cinq millions d’années reprend vie. Teczatipoca envoie des drones de par le monde, des monstres ailés, qui auront pour mission, par la fusion nucléaire, de provoquer la libération de tout le CO2 emmagasiné sur terre depuis son origine sous la forme de carbonates. Le gaz carbonique libéré transformera totalement l’atmosphère terrestre, la rendant irrespirable pour les hommes mais viable pour les extraterrestres du type Teczatipoca, lesquels sont à la recherche d’une nouvelle planète pour s’y établir. Quant aux millions de morts provoqués par cette fusion, c’est le cadet de leurs soucis :
" L’explosion silencieuse de lumière blanche aveugle la femme d’affaires. L’allumage de l’instrument de fusion pure a généré un chaudron d’énergie plus brûlant que la surface du soleil. Janet Parker ressent une sensation de brûlure ultrabrève à l’instant où sa peau, sa graisse et son sang grillés se détachent de ses os. Une nanoseconde plus tard, son squelette se désintègre, tandis que la boule de feu déferle dans toutes les directions à la vitesse de la lumière. "
Deux de ces drones, l’un en Chine l’autre en Russie, activent les systèmes d’alerte militaire du monde entier. Les Russes sont persuadés que le coup provient des Américains et déclenchent la phase d’assaut nucléaire. Partout dans le monde, la terreur est à son comble, à l’origine de paniques gigantesques :
" Et le chaos régna… L’annonce qu’une guerre thermonucléaire a failli faire périr l’humanité a été accueillie avec incrédulité et soulagement, suivis par la peur et l’indignation. (…) L’indignation a rapidement débouché sur la violence. Deux jours et deux nuits durant, l’anarchie a régné sur la plus grande partie du globe. Des sièges de gouvernement ont été détruits, des installations militaires saccagées et les ambassades des Etats-Unis, de Russie et de Chine envahies. Des millions de citoyens ont marché sur leurs capitales pour exiger des changements. "
Michael est le seul à pouvoir détruire les drones ainsi que le monstre car il a été programmé génétiquement depuis l’origine par le Gardien pour être le " Hun Hunaphu ", le sanctifié, celui qui, selon les mythes mayas, tuera le dragon et fermera à nouveau la porte du ciel. La confrontation ultime aura lieu sur le terrain du jeu de balle de Chichen Itza au moment où Teczatipoca apparaît, avec sa gueule démesurée, qui est en réalité l’entrée du vortex extraterrestre. Michael/Hun Hunaphu, grâce à l’arme du Gardien (une sorte de glaive de sacrifice maya) pénètre dans le gueule du serpent, le tue et , ce faisant, referme la porte du ciel :
" Je suis un Hunaphu, et je sais qui tu es ! D’un geste vif comme l’éclair, il plonge le couteau dans la gorge de Dominique (le monstre a emprunté les traits de sa fiancée) en lui donnant un coup de pied qui l’envoie au sol. Une substance noire suinte autour de la lame qu’il enfonce plus profondément. La créature se tortille dans les affres de l’agonie. Elle grogne, sa peau se ratatine, s’assombrit jusqu’au vermillon grillé. Le masque tombe sous les yeux de Michael. Avec un cri de guerrier, il tranche la tête du démon. "
Comme tout héros, il meurt à la Terre dans son sacrifice ultime qui permettra également la libération des autres Néphilims, compatriotes du Gardien, encore prisonniers du monstre. Quant à Dominique (la véritable), enceinte de Michael, elle mettra au monde deux jumeaux prédestinés à être des héros. La Terre revit. Les missiles nucléaires, miraculeusement désamorcés par l’arme de Hun Hunaphu, n’ont pas éclaté. Les drones redeviennent inertes. Les sociétés auront tiré la leçon des événements : rendues plus sages, elles font le ménage dans leurs gouvernants, bannissant toute utilisation de l’arme nucléaire. Pierre Borgia, parce qu’il s’est acharné sur Michael, croupira en prison jusqu’à la fin de ses jours.
Une oeuvre foisonnante, d’une imagination riche, se lisant à plusieurs niveaux et qui repose en partie sur les hypothèses d’Erich von Dänicken. L’originalité se situe dans la traduction en termes scientifiques et rationnels de mythes anciens. Le lecteur peut cependant être agacé par la personnalité floue et peu convaincante de Dominique qui oscille constamment entre le sabre et le missel, la lâcheté et la tendresse.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 299 vues
-
Une épidémie d’origine inconnue a fait disparaître toute vie animale sur la Terre à l’exception d’une panthère noire que l’on appellera Eurydice. Adrien et Julie partent en Tanzanie dans le parc du Serengeti pour les besoins du reportage. Ils capturent la panthère qui deviendra le bien commun de l’humanité :
« Les télés du monde entier filmèrent en gros plan la bête noire et belle malgré sa maigreur. Le bleu froid de ses yeux croisa celui de milliards d’hommes. L’animal fut soumis à une batterie de tests, d’analyses. La panthère présentait en effet une modification génétique qui avait dû la mettre à l’abri de l’épidémie et lui permettre de changer son alimentation. Elle s’était probablement nourrie d’herbes et de fruits. Ce qui était extraordinaire. Il fut décidé après un débat à l’ONU que la panthère devenait le patrimoine de toute l’humanité. "
Adrien sera son gardien, il habitera dans " le Palais de la Bête Sublime " spécialement construit pour le confort du dernier représentant animal sur la terre. Dalila, l’amie de Julie, rejoint le couple dans son havre de paix. La panthère sera quand même enlevée par un dénommé Amador, chanteur de charme et ancien scientifique. Les gouvernements accusent Adrien de n’avoir pas su protéger Eurydice et l’assignent en justice. Dalila se met sur les traces d’Amador avec Longueville, un géologue. Ils apprennent que le ravisseur d’Eurydice réside dans une île d’Océanie, l’île de Mor.
En s’y rendant, ils découvrent que, contrairement à leurs idées, Amador n’est pas le voyou qu’ils supposaient. Au contraire, il a enlevé Eurydice pour la soustraire aux expérimentations de tout ordre qu’on lui préparait et surtout parce qu’il a constaté qu’un type de météorite qui était en sa possession avait le pouvoir de rallonger l’espérance de vie du félin.Dalila et Longueville se rendent aux raisons d’Amador qui a fait venir un cénacle de savants pour l’aider à confirmer sa théorie. Adrien sera lavé de tout soupçon et reprendra avec Julie son rôle de gardien du Trésor de l’Humanité mais non plus sur terre car l’on prévoit, pour soustraire définitivement Eurydice au harcèlement humain, de la placer dans une bulle écologique, en orbite autour de la planète. Dalila, quant à elle, épousera Amador.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 421 vues
-
Le Secret De L'atome - Par BenF
Gilles Lebraud a percé le secret de l’atome. Mieux : il a inventé un appareil à visiter l’atome, une toupie qui, en diminuant de taille et animée d’une immense vélocité, l’amènera à explorer in situ le proton et l’électron d’un atome d’or contenu dans la pépite disposée sur sa table de travail. A cet effet, il a invité quelques amis pour partager son expérience qui doit, dans deux heures, le ramener parmi eux. Saisis par l’étonnement, ils observent son départ, la diminution progressive vers l’infinitésimal de la toupie, et attendent avec impatience son retour.
Lebraud réduit à l’échelle sub-atomique s’approche d’un soleil : c’est le proton. Puis, il survole une planète pareille à la Terre mais encore vierge de toute trace de vie. Il découvre même une lune, l’électron, à la surface désolée. Satisfait de pouvoir enfin prouver l’exactitude de la théorie des mondes emboîtés, il prend le chemin du retour, dans le temps imparti, impatient de raconter son aventure à ses amis. Mais il émerge dans une salle poussiéreuse et abandonnée depuis longtemps, son bureau. Un écrit, disposé à son intention, semble-t-il, explique la situation. Plus de cinq siècles se sont écoulés depuis la date de son départ. L’endroit est resté en l’état, associé à sa mémoire, et a été transformé en monument historique. Le cœur battant, Gilles Lebraud pousse la porte pour découvrir devant lui un paysage glacé et noir, un monde proche de sa fin, car le temps écoulé ne se comptait pas en siècles mais en centaines de millions d’années :
« Il sortit et un froid glacial le saisit. Le soleil était très bas ; mais sa clarté éclairait quand même les alentours. Péniblement, le savant grimpa le long d’une colline de glace. Arrivé à son sommet, il contempla les alentours. Il était en plein cœur d’un pays glacé. Aussi loin que son regard pouvait porter, il n’apercevait qu’une solitude blanche et froide où rien ne vivait. »
Il avait tout prévu sauf le paradoxe lié au temps dont la vitesse découlement différait pour lui par rapport au reste du monde.
Un petit récit bien mené et non ridicule, basé sur le concept des « terres en réduction » et d’une vision entropique de l’univers.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 260 vues
-
Le Second Deluge - Par BenF
Cosmo Versal, savant infatigable et riche, est convaincu de l’imminence d’un second déluge qui noierait la terre sous plus de six mille mètres d’eau, ne laissant dépasser que les monts les plus élevés des Andes et de l’Himalaya. Catastrophe programmée pour un avenir proche puisque la Terre devra traverser le cœur de la nébuleuse aqueuse de Lord Rosse, responsable du désastre. Avec son fidèle ami Joseph Smith, la décision sera prise de construire l’arche du salut en vélium, un métal léger et résistant qui n’emportera dans ses flancs que mille personnes soigneusement choisies et des animaux appariés, utiles à l’homme. Sa philanthropie le pousse à tout faire pour mettre en garde le monde du danger qu’il court. Quolibets, mépris et ironie seront les réponses à son souci, en provenance de la part de ses collègues, surtout du plus acerbe d’entre eux, le professeur Pludder, doyen des sociétés scientifiques.
Les premiers signes des tempêtes à venir changent les comportements et certains sollicitent leur entrée dans l’arche. Dans son choix, Cosmo privilégie les professions plutôt que les statuts, et l’honnêteté plutôt que la richesse ou l’appartenance à la race blanche. Les scientifiques, les artistes, les enseignants seront représentés ainsi que des familles avec des enfants (deux au maximum). Les prémisses de la catastrophe se font sentir:
« La tempête de neige qui éclata aussi soudainement à Washington ne fut pas un phénomène local. Elle se manifesta par toute la terre, coupant les lignes télégraphiques et empêchant toute communication. Seul le téléphone sous-marin demeura intact et transmit les plus surprenantes nouvelles. A Londres, la tour Victoria s’était en partie effondrée ; à Moscou, il ne restait que quelques pierres de la merveilleuse église de Saint-Basile. La tour penchée de Pise s’était écroulée. Le dôme de Saint-Pierre à Rome s’était pendant un service religieux entr’ouvert, et refermé sur les fidèles terrifiés. »
Devant le péril, l’arche est prise d’assaut. Cosmo Versal n’est plus méprisé ou moqué mais haï par tous ceux qui n’ont su prévoir. Connaissant le misérable comportement humain, Versal a fait entourer son arche d’une clôture électrique empêchant ainsi son accès à quiconque. D’ailleurs la montée rapide des eaux règlera définitivement le problème. Toutes les grandes métropoles étant déjà sous les eaux, l’arche se met à flotter :
« Le flot submergea tous les quartiers de New York situés à moins de vingt pieds d’altitude : destruction incalculable ! Les vaisseaux qui ne sombrèrent pas vinrent se fracasser contre les monuments. San Francisco disparut ainsi que Los Angeles, Portland, Tacoma, Seattle. Sur la côte Ouest de l’Amérique du Sud, les vagues se frayèrent un passage jusqu’à la Cordillière des Andes. Les deux plus grands océans du monde semblaient vouloir ne plus former qu’un seul lit.»
Quelques autres tentatives isolées de sauvetage auront aussi lieu. Ainsi Pludder embarquera sur un aéronef de sa conception « l’aéro-réflex » en compagnie du roi d’Angleterre. La solution la plus originale sera adoptée par un Français, De Beauchamps, commandant le sous-marin «le Jules Verne ». Celui-ci, faisant la connaissance de Cosmo Versal, naviguera de conserve avec l’arche, le long des côtes européennes et au-dessus de Paris englouti :
« Et nous voilà dans Paris. On distinguait encore l’emplacement des quais à la hauteur du Point du Jour. Le Champ de Mars était la seule étendue navigable. L’Arc de Triomphe se dressait comme autrefois avec ses groupes héroïques. Il est triste de penser que toutes ces merveilles, que tous ces chefs-d’œuvre de l’architecture, que tous ces lieux de plaisir servent aujourd’hui de refuge à la faune marine. Le Panthéon se dresse encore sur sa colline : mais le dôme s’est effondré ; Notre-Dame n’a plus que ses deux tours ; et au palais du Louvre, à travers les murs éventrés on aperçoit des toiles déteintes et des statues mutilées. »
La pluie dure, comme dans la Bible, quarante jours et quarante nuits, jusqu’à la sortie de la dépression causée par la nébuleuse. Dans l’arche, l’on ne s’ennuie pas. Parfois même, l’on s’imagine être en croisière et les artistes y donnent des pièces de théâtre, Shakespeare notamment, ou des pièces de musique symphonique.Les rescapés flottant sur un océan devenu planétaire, mettent le cap en direction de l’Himalaya, en un trajet les menant au-dessus des Alpes, de la Mer Rouge, des côtes de l’océan indien , des hauts plateaux du Tibet, navigant au-dessus des cités détruites et d’anciennes capitales du monde :
« Le Rhin gonflé par cette fonte déborda, submergeant tout sur son passage ; Strasbourg disparut sous les eaux : seule la flèche de sa Cathédrale pointa, tel un doigt, vers le ciel. La mer de glace à Chamonix, et tous les autres glaciers du Mont-Blanc se liquéfièrent, noyant les plaines du Dauphiné, du Piémont et de la Lombardie, emportant Genève, Turin, Milan, dans leur torrent. Les mers, les lacs et les fleuves se réunirent pour ne plus former qu’un vaste océan qui se précipita dans le désert du Sahara, et les malheureux indigènes qui, depuis tant de siècles luttaient contre la sécheresse afin d’apporter dans le désert l’eau nécessaire à la culture, éperdus, n’essayèrent même pas de se sauver. »
A bord, la vie paisible fut toutefois perturbée par une mutinerie que Cosmo réprimera avec la dernière sévérité et par l’arrivée de rares survivants, tels que le banquier fou Adams ou celle de Pludder avec son ami le roi, dont l’aéro-réflex s’était abîmé dans les flots. Beau joueur, ce dernier reconnut enfin son erreur vis-à-vis de Versal.
Ayant quitté les sommets himalayens de Gaurisankar, disparus sous les flots, Cosmo Versal eut une surprise de taille en abordant les monts du Colorado. Non seulement il y trouva une terre émergée, un haut plateau, mais encore de nombreux rescapés qui vinrent à sa rencontre en barque. Le monde entier n’avait donc pas été noyé. Comment était-ce possible ?
Sa théorie était qu’un « batholite » (une espèce de plateau continental) avait vu le jour, par un exhaussement de terrain, suite à la pression que l’eau exerçait sur les failles terrestres, mettant définitivement à l’abri du déluge les gens qui vivaient là. Ainsi furent sauvés plus de trois millions de personnes qui, s’ajoutant à l’élite apportée par l’arche, permirent le renouveau de l’espèce humaine.
Le Second déluge, « novella » restée à l’état de préoriginale en France, reprend la version biblique, remplaçant Noé par Cosmo Versal. Le thème de la submersion généralisée permit de belles pages à l’auteur dans le but d’émouvoir le lecteur. Ceci dit, l’intrigue est mince, les péripéties prévisibles et les lieux communs nombreux.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 348 vues
-
Le Satellite Artificiel - Par BenF
Le narrateur relate le lancement d’un satellite scientifique d’un poids de trente deux tonnes censé balayer la surface de la terre. Dans son journal, jour après jour, il nous fait part de ses inquiétudes.Ayant embarqué à bord d’un paquebot qui rassemble quantité de militaires ainsi qu’Ammya, qui deviendra sa maîtresse, il apprend de la bouche de cette dernière que ce satellite est en réalité destiné à des usages militaires, et notamment celui d’éliminer l’ennemi en arrosant de vibrations létales chaque pouce de son territoire.
Hasard ou mauvais réglage, le satellite provoquera, dans sa course autour de la terre, la disparition de toute vie. Puis, le narrateur quitte le navire avec son amie pour se rapprocher de mystérieuses et géantes statues lumineuses, de forme humaine, surgies de nulle part et qui rayonnent à l’infini. Auprès d’elles, se croyant en sécurité, ils régresseront pour finir par se dissoudre dans le néant.
Le lecteur se perd en conjectures (cela tombe bien puisqu’il aime la science-fiction) quant au sens de cette petite nouvelle. Seul subsiste le sentiment d’une réalité autre évoquée trop brièvement.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 274 vues
-
Une aventure du Saint dans laquelle Simon Templar, appelé au secours par Fernack, le représentant de la police officielle, se heurte à un savant fou ex-nazi, Anton Morgan, dont le but est de négocier au plus offrant un virus mortel, capable de dépeupler la planète:
" - Qu’est ce que c’est ? murmurait Greta considérant le décor et toutes ces boîtes scellées. -Tout simplement la victoire du 3ème Reich, Greta, répondit l’homme à la tête de mort, en ce moment assis dans un fauteuil de cuir. Il observait la jeune femme avec un sourire narquois; entre ses doigts, il tenait une cigarette dont la fumée s’élevait en volutes légères. - Oui, la victoire... répéta-t-il d’un ton ardent. Si notre bien aimé Führer nous en avait donné l’ordre. .Hélas ! Cet ordre n’est pas venu. -Anton? murmura Greta avec une expression anxieuse sur son merveilleux visage. -Oui. Il y a ici de quoi faire périr non seulement les Etats-Unis, mais encore le monde entier. Le virus 13 ne pardonne pas. "
Accompagné de son fidèle gorille Uniatz, le Saint rencontre la troublante Greta qui joue double jeu, et réduit à néant, après une lutte serrée, les ambitions d’Anton.
Un avatar médiocre du thème de l’épidémie axé sur l’aspect policier du récit en un style parfois approximatif.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 224 vues
-
Le Sacrifie - Par BenF
Seul à comprendre le langage des insectes, il se méfiait en sortant de chez lui, avant d’être en sécurité dans le bus qui l’emmenait au travail. Alors les fourmis se concertèrent pour décider, dès son retour, de l’éliminer, afin d’éviter que le «Géant » ne signale à ses semblables le danger d’invasion permanent que représente la présence des insectes sur le Terre.
Le soir tombé, il les attendait de pied ferme avec son pulvérisateur, averti par les araignées qui avaient depuis longtemps signé un pacte de non-agression avec l’homme puisqu’elles se partageaient les insectes comme nourriture avec les oiseaux et les batraciens.
Elles lui recommandèrent de ne pas s’en faire, qu’elles seraient là pour protéger l’homme. Elles avaient oublié de préciser que « l’homme » pour elles désignait l’espèce et non l’individu. Quand le tapis se mit à onduler sous l’influence des cohortes ennemies, il était trop tard…
Une courte nouvelle entre humour et inquiétude.
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 606 vues
-
Le Royaume Des Fourmis - Par BenF
Le capitaine Guérilleau et l’ingénieur anglais Holroyd sont chargés d’une mission bien ennuyeuse : on leur a signalé la présence de fourmis susceptibles de chasser toute la population d’un village de brousse. Parcourant sur leur canonnière, le Batimo, affluent du Guaramadena au Brésil, ils devront rendre compte du fait et prendre les mesures appropriées. La première rencontre avec les insectes a lieu lorsque qu’une barcasse, chargée de cadavres, s’approche de la canonnière. Les fourmis venimeuses ont colonisé le bateau. Le lieutenant Da Cunha monte à bord :
« Holroyd vit les fourmis battre en retraite devant les bottes de Da Cunha. Le Portugais marcha lentement vers le cadavre tombé, se pencha, hésita, empoigna la veste et retourna l’homme. Un flot noir de fourmis se précipita hors des vêtements.»
Holroyd reprit la lorgnette. Il aperçut autour des pieds de l’intrus les fourmis dispersées et agissant comme il n’avait jamais vu agir des fourmis. Elles n’avaient rien des mouvements aveugles de l’espèce commune ; elles regardaient le lieutenant comme un groupe d’hommes, en se ralliant, pourraient observer un gigantesque monstre qui les a mis en déroute. Elles agissent comme si elles étaient douées d’intelligence :
« Il découvrait qu’un grand nombre de fourmis géantes – elles mesuraient environ deux ou trois pouces de longueur - et qui traînaient des fardeaux aux contours baroques, dont il ne pouvait saisir l’utilité, se déplaçaient par petits élans d’un coin obscur à un autre. Elles ne se formaient pas en colonnes dans les endroits découverts, mais en lignes ouvertes, clairsemées, évoquant curieusement les bonds de l’infanterie moderne progressant sous le feu. »
Da Cunha sera mordu lui aussi et mourra le soir même. Arrivé devant le village déserté par les humains et colonisé par ces fourmis géantes, Guérilleau se rend compte de son impuissance : comment combattre des adversaires aussi minuscules ? Il fit donc ridiculement donner du canon contre eux puis s’en retourna à son port d’attache avec un désagréable pressentiment :
« Jusqu’ici leur action consiste en une progressive et croissante installation, impliquant le meurtre ou la mise en fuite de tout être humain dans les nouvelles zones envahies. Leur nombre augmente rapidement, et Holroyd tout au moins est fermement convaincu que les fourmis enlèveront finalement à l’homme la totalité de l’Amérique équatoriale du Sud. Et pourquoi s’en tiendraient-elles à l’Amérique du Sud ? »
Une nouvelle dont le ton intimiste accentue le sentiment d’horreur. Nous sommes en présence de l’archétype du thème de l’invasion par les insectes ennemis du genre humain, largement exploité au cinéma (« Arachnophobia », « les Insectes de feu », « Them », etc.)
- En savoir plus…
-
- 0 avis
- 1 443 vues