Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La Chair Des Vohuz - Par BenF
Béatrice se réveille dans un laboratoire souterrain où elle avait " été hibernée" (sic!) avec son mari, Ken. La Terre, cinquante années auparavant ne constituait plus un lieu de vie. Pour d’obscures raisons, les humains ont inventé une bactérie qui a dépeuplé le monde.
Afin de préserver Béatrice et Ken de ce sort funeste, ils ont été mis entre parenthèses, destinés à un futur incertain. Ken ayant disparu, Béatrice tombe entre les mains d’un groupe de squatters dégénérés et drogués, les " Déchus " (anciens anarchistes) qui, après l’avoir bien étrillée, la forcent à s’intégrer au groupe en un rituel de viol collectif.
Béatrice s’échappe. Elle évite les " Gluants ", êtres humains monstrueux et mutants vivants dans des marais, pour rencontrer Chris-aux-yeux-clairs, un homme-enfant de quinze ans pourvu de qualités psy. Que s’était-il donc passé dans le monde ?
Ce sont les " Vohuz ", les responsables. Extraterrestres sans corps physique, très avancés sur le chemin de l’évolution, les Vohuz se trouvent à l’origine de l’humanité. Sujets d’expérimentation, les humains devaient leur servir de forme. Déçus par la constante agressivité de leurs hôtes, ils ont décidé de mettre fin à l’expérience en provoquant un suicide collectif, tout en en conservant certains échantillons d’humains (les hommes-enfants, les Déchus, les Gluants…), et l’on se demande bien pourquoi !
Béatrice venant fausser le jeu, les Vohuz décident de sa mort car elle détourne les hommes-enfants de l’appel des extraterrestres : par sa seule beauté, elle agit trop fortement sur la conscience de Chris. Les Vohuz abandonnent la terre, laissant derrière eux leur Ancien, Arva. Ce départ provoque la mort certaine de tous les terriens survivants… sauf de Béatrice. Alors, Arva se glisse dans le corps préservé de Ken pour jouer avec elle la chanson du recommencement.
Un roman fourre-tout, aux mécanismes simplistes et aux accents douteux (ce sont les drogués, les anarchistes les responsables de la dégradation de l’humanité !)
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L'ultime Cite - Par BenF
Un décor de futur proche. Une Amérique écologique qui a déserté les grandes villes, laissées à l’abandon. Halloway, héros en marge, s’envole avec son planeur solaire pour atterrir dans l’ultime cité, au-delà du fleuve. La ville ressemble à un personnage du conte de la Belle au Bois dormant :" Pour la première fois, en pilotant le planeur au-dessus du pont, Halloway vit les voitures, des centaines de véhicules poussiéreux, alignés le long des quais, garés dans les rues vides sur leurs pneus à plat. Des routes immenses s’étiraient partout, avenues de béton et d’acier qui se mouvaient, telle une sculpture serpentine, au travers d’intersections complexes. "
Il y fait successivement connaissance avec Olds, un garçon noir, génial et muet, féru d’électronique, avec Buckmeister, vieil architecte fou, avec Stilmann, dernier prisonnier d’une ville déjà moribonde, inquiétant dans ses agissements , avec Miranda, la fille de Buckmeister, désireuse de rendre la ville aux fleurs et à la jungle. Le projet de Halloway s’élabore peu à peu: redonner à la ville son faste d’antan, ne serait-ce que pour un temps limité et grâce à l’ingéniosité d’Olds. La Cité présente un caractère idyllique au départ:
"Des pigeons en très grand nombre avaient pris possession de la ville silencieuse et Halloway aurait presque pu se croire au milieu d’un vaste sanctuaire pour oiseaux. Des milliers de sansonnets s’étaient rassemblés parmi les sièges d’un stade sportif déserté. Des générations de pinsons et de corbeaux avaient fait leurs nids sur les balcons des bureaux et les banquettes des voitures ouvertes."
Soucieux de secouer l’inertie de la Cité, chaque personnage suit son idée. Pour Buckmeister, il s’agit d’élever une statue à la défunte modernité électronique:
"A moins de cinq cents mètres, sur une plazza, entre deux immeubles de bureaux, Halloway trouva une seconde pyramide. De loin, on eût dit un bûcher funéraire en métaux de récupération : des centaines de machines à écrire, des télex et de photocopieuses pris dans les bureaux de la plazza élevaient un monument à la mémoire des générations d’employés et de secrétaires qui avaient travaillé là. D’étroites terrasses s’étageaient les unes au-dessus des autres et l’entassement des machines à écrire formait d’ingénieuses colonnes baroques . Des plantes grimpantes aux couleurs éclatantes, clématites griffues, chèvrefeuilles aux fleurs rose et jaune, s’entortillaient autour des colonnades de métal et les vives couleurs de leurs pétales illuminaient ce mémorial de rouille."
Olds, n’a qu’un seul désir, celui de voler dans les airs. Il remettra en état le planeur d’Halloway en lui adjoignant un moteur. Stilmann, obsédé par la rage de détruire, vide les devantures de ses mannequins, les écrase et en parsème les rues. Chaque personnage renforce l’obsession de l’autre. Olds travaillera aussi pour Halloway, remettant en état de marche électrique un quartier entier de la Cité. Une vie factice renaît:
"Un après-midi, en rentrant de l’aéroport avec un petit tour pour Olds, il sut qu’il avait réussi. Il s’approchait d’une intersection à cent mètres du commissariat, lorsque les feux passèrent du vert au rouge. Riant tout haut à l’idée de respecter ce signal solitaire dans une cité déserte qui comptait dix mille carrefours et dont il était le seul agent de la circulation, il s’arrêta néanmoins et attendit que les feux reviennent au vert. Un principe important était en jeu".
C’est au nom de ce même principe que les casinos reprennent vie, ainsi que les éclairages publics, les ascenseurs des immeubles d’habitation. Stilmann parcourt la ville ressuscitée en tous sens avec sa voiture. Peu à peu, pourtant, le jeu se détraque. D’autres marginaux, attirés par le bruit de la ville morte, viendront la repeupler pour y jouer aux gendarmes et voleurs. La mort par accident d’automobile d’un piéton improvisé décidera Olds à tout saboter.
Poursuivi par Stilmann et sa bande de mauvais garçons, il s’envolera vers l’Ouest dans le planeur motorisé d’Halloway. Et l’Ultime Cité retombera dans le silence:
" Il contemplait avec ravissement la blancheur crayeuse des vieilles assiettes brisées, aussi éclatantes que celles de la glace concassée, les voies ferrées abandonnées avec leurs locomotives couvertes de mousse, la beauté sans tache de ces déchets industriels produits de techniques et d’imaginations bien plus riches que celles de la nature, plus splendides que n’importe quelle prairie arcadienne. Au contraire de ce qui se passait dans la nature, la mort était absente de ce paysage-ci. "
Nouvelle ambiguë, surréaliste, étrange. Du meilleur Ballard. L’auteur tend à faire de la mort industrielle un lieu esthétique d’une baroque et désespérante beauté.
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Le professeur Labro de retour d’une croisière cosmique, retrouve la Terre de 2185, fortement polluée et policée :
" D’un geste circulaire, le docteur montra le décor gris et noir, sans aucune trace de verdure, qui s’étendait au-delà de la clôture électrifiée de l’astrodrome, les colonnes de fumée sulfureuse qui montaient péniblement vers le ciel bouché. -Peut-être ne voyez-vous plus ces tas de déchets, ces carcasses d’aéro-jets pourries, ces usines abandonnées, ces ruines, toute cette lèpre… "
De tendance anarchiste, Labro, marié à Monique Rosen, vit une vie étriquée entre un beau-père tyrannique et une épouse hystérique. Son seul rayon de lumière est sa fille Françoise qu’il adore. Pour qu’elle ne se sente pas toute seule, en dépit des Mughrs, extraterrestres à la conscience étroite et serviteurs des humains, Labro lui crée un petit frère robot, Zoomby, tout en Plast-X, matière qui a la propriété d’évoluer. Avec le temps, le bébé Zoomby, deviendra un magnifique adolescent lié aux jeux de Françoise mais détesté par Monique. Labro meurt dans l’ explosion de son laboratoire au moment même où il pensait découvrir la véritable nature des " bâtonnets métalliques " rapportés lors d’une escale du vaisseau Andromède sur une planète totalement pelée, sans radioactivité, mais couverte desdits bâtonnets. Sans le savoir, le Professeur Labro a enclenché un processus irréversible qui mènera à la fin du monde.
Ces bâtonnets sont des êtres vivants, se nourrissent d’énergie radioactive. Par conséquent, partout sur Terre la radioactivité baisse ce dont les Terriens se félicitent Ils se sont aussi pris d’affection pour Zoomby, le seul être qui les a côtoyé de près lors de leur premier voyage. Une symbiose s’établit entre lui et eux, et, lors du premier rapport sexuel que Zoomby entreprend avec Françoise, toute la fantastique énergie accumulée par les plaquettes explose, rasant ce qui se trouve à la surface de la terre:
" Il s’assit sur un bloc de béton tout hérissé de barres de fer tordues et attendit. Déjà, au plus profond de lui, montaient les voix bien connues. Elles étaient joyeuses, fébriles. L’énergie les remplissait rapidement. Le grand corps invisible qui recouvrait la Terre morte attendait dans la fièvre cette immense communion, ce déferlement de puissance qui était sa façon de s’unir à son dieu cosmique. "
Zoomby reste seul de son espèce sur une terre vide jusqu’à ce qu’un astronef entièrement robotisé (de type féminin !), envoyé par les anciens colons, lui témoigne une chaleureuse affection. Il se dépêchera de suivre la robote vers sa colonie pour répandre la terrible infection à un autre monde.
Récit à l’intrigue tirée par les cheveux correspondant bien à la caractéristique adolescente de la collection " Anticipation" de l’époque. Une écriture sans recherches formelles, académiquement correcte. Se lit sans nausée mais sans enthousiasme.
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La Princesse-si-jolie en a assez de vivre dans sa chambre où on lui ramène sans cesse les cadavres des petites bêtes qu’elle avait tant de plaisir à visionner sur son écran. Prise d’un coup de folie, elle assassine sa chambrière et s’enfuit à l’extérieur rejoindre le prince charmant de ses rêves. Rattrapée par des gardes en habits de protection anti-radiations, elle est ramenée de force dans l’abri anti-atomique où l’attend son père en colère.
Chef de la cité souterraine, il n’a d’autre alternative que de la faire isoler, après décontamination, dans une cellule plombée. Tous les survivants, le visage ravagé par la maladie, devront être beaucoup plus vigilants à l’avenir.
Une BD qui joue sur l’opposition entre la réalité post-nucléaire et la beauté d’un paysage de conte de fées.
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Destination Fin Du Monde - Par BenF
En un avenir inquiétant, Nick et Nancy, Nardou et Nordinn, Chuck et Berry, pensent à s’amuser, à s’étourdir, à se distraire. L’une de leurs distractions favorite est de voir la fin du monde.
S’embarquant sur un vaisseau électronique, il leur est loisible de se projeter vers la fin des temps. Chaque couple rapporte à sa manière ce qu’il a vu et leurs témoignages ne concordent pas : les uns visitent un monde à l’agonie, calme et plat, les autres assistent à une submersion généralisée, les troisième à une nouvelle glaciation. Tout semble se passer comme si la machine leur permettait de voir la fin qu’ils désirent voir.
Cependant ils ne se sentent pas concernés par les menaces mortelles qui se profilent actuellement dans leur monde à eux: l’alerte à la pollution, le développement de virus agressifs, les assassinats répétés de chefs d’état, ce qui prouve que la civilisation connaîtra vraisemblablement une fin plus précoce que celle qu’ils auront été amenés à voir.
Une nouvelle mettant en scène " la décadence " des jeunes bourgeois insensibles à un environnement social et physique déjà menacé. Un cri d’alerte de la génération des années soixante.
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Le Tell De La Puissance - Par BenF
Sur une terre du futur, Seth, " l’homme vraiment né ", fuit la "Cité" pour rejoindre dans leur refuge secret ses derniers frères humains. Poursuivi par les Trann, il sera sauvé et emmené en lieu sûr. Gaella, une jeune fille de la tribu, deviendra sa compagne et le présente à Vaken, le chef tribal. Celui-ci le reconnaît immédiatement pour l’envoyé, celui qui sauvera les derniers restes de l’espèce humaine de la griffe des Trann qui règnent sur la terre depuis plus de 4000 ans. Grâce aux machines sophistiquées laissées par les "Grands Anciens", Set apprendra qu’il est l’élu, l’incarnation des Anciens Am et Ima , qu’il fait partie d’un plan prévu de longue date consistant à éradiquer les Trann en utilisant les armes de ces ancêtres déposées dans le Tell de la Puissance.
Les Trann sont des monstres sans âme, des termites géantes menées par la toute puissante reine Rachout qui attend, elle aussi, l’ultime moment de confrontation afin d’annihiler Seth, de récupérer pour son compte les armes et de procéder à la copulation avec son homologue extraterrestre, en vue d’instaurer sur terre le règne éternel des Trann. Ceux-ci se trouvaient présents sur la terre depuis longtemps de par leurs ancêtres, aujourd’hui dégénérés sous la forme d’innocentes colonies de termites mais qui, en des temps immémoriaux, avaient procédé à l’édification des grandes Pyramides, ainsi que d’autres monuments architecturaux encore lisibles dans le paysage terrestre. La confrontation entre l’Envoyé et la reine eut lieu, au détriment de celle-ci. C’est le moment qu’attendaient les humains, descendant des ancêtres de Seth qui avaient fui la terre sous la pression des Traan afin de fonder des colonies sur Mars et Vénus.
Les termites géantes seront défaites lors d’une gigantesque bataille interplanétaire. Seth, avec l’aide de ses cousins vénusiens et martiens accède à nouveau à la connaissance et avec lui refleurira l’espèce humaine sur une terre débarrassée de ses envahisseurs
Un divertissement qui joue aussi bien sur la thématique des pulps que sur celle de l’archéologie parallèle, en proposant un personnage principal, nouveau Moïse d’une humanité en quête d’elle-même.
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Dans la région de Wiltshire en Angleterre se produit une terrible catastrophe : une faille énorme, longue de deux kilomètres engloutit maisons et gens, y compris John Holmes, employé du gouvernement dans le domaine de la Défense, amoureux de la jolie Casey, et en mission sur le terrain. John, pris dans la faille, arrive en dernière extrémité à s’en extirper non sans respirer une sorte de brouillard jaune qui monte des bas-fonds et s’envole au vent.
Ce brouillard, extrêmement toxique, est composé d’une multitude de virus, une arme secrète expérimentale que l’armée avait enterrée profondément et que la fissure – autre conséquence d’un essai d’explosion souterraine - a libéré de sa gangue.Le virus, qui se regroupe en un noyau lumineux au sein d’un brouillard toxique compact, s’attaque aux neurones.Tout en les détruisant, il les remplace par son propre contenu viral, libérant l’agressivité inconsciente de l’archéo-cerveau humain.
Les cas individuels de délire meurtrier se succèdent dans la région touchée, allant des plus simples (agressions de personnes à personnes, souvent horribles) aux plus complexes, comme le suicide collectif des habitants de Bournemouth :
« Les habitants et vacanciers de Bournemouth avaient quitté leurs maisons, hôtels et pensions de famille par milliers pour se déverser sur la plage. Le brouillard qui avait gâché leur journée de la veille les tuait ce matin. Ils allaient vers la mer se noyer comme des lemmings ; ceux qui venaient derrière grimpaient sur les cadavres entassés sur le bord. Ceux qui pour une raison ou pour une autre ne pouvaient marcher se donnèrent la mort de diverses façons. Des centaines de personnes ne purent atteindre le rivage, bloqué par trop de noyés. Celles-là furent emmenées hurlantes de la plage par ceux qui étaient accourus pour tenter de limiter l’hécatombe. »
Holmes lui-même est infecté, mais comme il est le premier à avoir respiré le gaz toxique encore dilué et qu’il vient de subir une transfusion sanguine, il est aussi le seul à être mithridatisé contre l’action du virus. Par là, il devient le personnage-clé du récit, amené à lutter contre un agent infectieux dont les savants ne possèdent pas la composition exacte, car son inventeur, contaminé dès l’origine, est mort fou.
En attendant que l’armée réagisse, le brouillard mortel poursuit ses pérégrinations en se concentrant et se dirige vers Londres. Tous ceux qui l’inhalent se transforment en forcenés, doués d’une force phénoménale. Ils ne ressentent ni douleur ni inhibition morale, et sont prêts à découper leur conjoint ou leur voisin en morceaux. Holmes en fait la triste expérience en la personne de Casey qui se transforme en furie. Il réussira à la faire interner et poursuivra le combat contre le virus, soutenu par les plus hautes instances de la Défense du territoire, qui n’ont plus d’autres moyens de protection que de se confiner dans un bunker atomique, lorsque le brouillard atteint les faubourgs de Londres.
En quelques heures, au sein de la capitale, c’est l’apocalypse. Pour Holmes, sommé d’éradiquer le fléau, il s’agit d’accéder au noyau viral, bien protégé par son cocon méphitique, afin d’en prélever un échantillon à fins d’analyse. Flanqué par l’adjoint Barrow (qui ne l’aime guère), Holmes avance dans un univers cauchemardesque où les rues de Londres, empuanties par le brouillard servent de décor à mille actes de barbarie. Les fous, en vertu d’un tropisme inexpliqué ont tendance à se regrouper lors de la mise à mort d’un des leurs, ou à se suicider de concert, le tout en une joyeuse ambiance de kermesse et de rires :
«Ils croisèrent beaucoup d’immeubles en flammes, beaucoup de voitures aussi ; des théories de gens errant dans les rues, la folie inscrite sur les traits ; d’autres prostrés dans un coin, qui de temps en temps relevaient sur le monde des yeux égarés, remplis de frayeur.
Ils doublèrent des corps qui étaient tombés ou avaient sauté d’immeubles voisins ; ils entendirent des hurlements de frayeur ou de rire, des chansons vociférées à tue-tête ; ils virent des gens prier à genoux. Et le plus surprenant, c’est qu’ils virent aussi des gens se conduire normalement, faire la queue aux arrêts de bus, marcher d’un pas vif vers leur travail peut-être, avec des parapluies ou des serviettes, pénétrer dans des immeubles ouverts, attendre patiemment devant des portes encore closes, bavarder tranquillement comme un jour ordinaire, sans s’apercevoir du chaos ambiant. Etait-ce leur façon d’être fous ? »
Holmes, progressant avec difficulté, doit à plusieurs reprises se débarrasser de ceux qui veulent sa mort, comme cet automobiliste en apparence sain d’esprit qui transporte à l’arrière de son véhicule le corps de sa femme sans tête, cette dernière soigneusement rangée dans une petite valise !Une première approche, après que le noyau ait été localisé dans la cathédrale de Westminster, échoue.Une deuxième sortie, dans des conditions de plus en plus terrifiantes, situe le noyau viral dans un tunnel de métro.
En liaison constante avec le centre opérationnel, Holmes préconise de l’emmurer en ces lieux, en faisant sauter les deux extrémités du tunnel. La manœuvre pourtant bien exécutée par des soldats du génie et sous la direction du savant Rycker, l’un des responsables civils de la Défense, échoue elle aussi : le brouillard parvient à s’échapper par une petite fissure. Attiré par le gaz complexe contenu dans des gazomètres géants disposés le long de la Tamise et remplis de méthane, le brouillard se love dans cet environnement.
Pour Rycker, c’est l’opération de la dernière chance, même si elle comporte d’énormes risques : il faut faire sauter les gazomètres ! L’explosion éventre la ville de Londres en provoquant une tempête de feu mais le virus sera définitivement éradiqué. Afin de sauver les Londoniens infectés et s’en approcher sans danger, l’on arrosera les différents quartiers par un puissant somnifère, ce qui empêchera les suicides de masse. En fin de compte, Holmes retrouvera Casey guérie, et sa tranquillité.
Un bio-thriller prenant qui évoque le possible danger couru par l’humanité dans le cadre d’une utilisation d’armes nouvelles non maîtrisées. Une fiction proche de la réalité.
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Fuel Aux As - Par BenF
La comtesse St. John-Orsini, alias Chevillette, entretient une relation torride avec son partenaire le jeune et riche lord Cavendish, quand se produisent des événements désagréables affectant la nature même du pétrole. Des super-tankers explosent sans raison apparente, les gisements de la mer du Nord sont menacés. Il s’agirait d’une bactérie, mise au point par les Israéliens, qui transforme le pétrole en une masse énergétique compacte, puante et explosive.
La souche T.5, capable de contaminer la totalité des champs de pétrole mondiaux est convoitée par une série de pays ennemis de la Démocratie, parmi lesquels les Allemands et les Japonais. En face de la gravité du danger Penny S reprend du service. Elle dissémine les éléments de son efficace équipe , en infiltrant les différentes factions en présence ; qui, sur un super-tanker, le « Léviathan », susceptible d’être saboté, qui dans un groupe écologique surveillant les forages de la mer du Nord, qui dans une équipe de la CIA.
Toujours en compagnie de lord Cavendish qu’elle soupçonne de jouer double jeu, elle prend contact avec le cerveau présumé de l’affaire, un certain Sir Angus, seigneur du clan des Banes, en Ecosse. Ceci lui vaudra de participer à une chasse monstre où, découverte, elle faillit être tuée par arme à feu, puis par immersion dans un baril de pétrole brûlant. En contact étroit avec ses équipiers, elle échappe à son destin, tue les gras Allemands en cheville avec « Spoiler» (nom de code de Mac Angus), fait bombarder son sous-marin et recoule le parfait amour avec Lord Cavendish, finalement plus propre qu’il n’y paraissait.
Une intrigue embrouillée aux multiples configurations, des phrases à l’emporte-pièce et une confusion constante entre l’infinitif complément et le participe passé, ce qui n’aide pas à la compréhension de l’histoire. Un roman faible dans une série qui en promettait davantage.
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" Un siècle auparavant, les savants avaient pénétré le secret des particules à l’intérieur des particules des atomes, leur regard avait atteint les étoiles des galaxies les plus lointaines, et ils avaient envoyé des hommes sur d’autres mondes. Aujourd’hui, soixante dix ans après l’apparition de la Mort, " science " était un mot maudit à l’extérieur des enclaves, et n’était plus, à la limite, qu’un souvenir à l’intérieur. Une fois de plus, l’atome était inviolable, les galaxies lointaines invisibles, et les hommes exilés sur les autres mondes condamnés à y rester, car un obstacle infranchissable s’était dressé sur le chemin du retour vers la Terre : le virus mutant ECHO, plus connu sous le nom de "mort ".
Les Etats-Unis en 2080 après le passage du virus ECHO. Un continent dépeuplé, où subsistent diverses enclaves. Celles des scientifiques, en contact entre elles, qui travaillent à redonner au pays un niveau technologique convenable. Celles des agriculteurs où des Américains, traumatisés par la catastrophe, obéissent, en bons puritains, aux lois d’un dieu vengeur qui abomine les agissements des scientifiques ainsi que toute manifestation de tendresse. Peter et Ruth se sont fait prendre la main dans le sac. Ils ont été jugés et seraient exécutés par pendaison sans le secours de Mordecaï Lehrer, un marchand ambulant âgé, en fait un scientifique déguisé.
Par ailleurs, il subsiste une colonie martienne autonome du temps de la splendeur des Américains. Quoique isolés, les colons martiens survivent, épargnés par le virus qui a frappé les Terriens, au même niveau technologique qu’auparavant. Voici qu’un message est recueilli par les rares appareils radio encore en état de marche: Mars aurait trouvé un antidote au virus qui s’apprêterait à muter une nouvelle fois. Un colon l’apporterait aux scientifiques en se servant d’une navette en orbite terrestre encore opérationnelle.
Mordecaï, accompagnés par Peter et Ruth, se chargeront de l’accueil de l’astronaute, en sillonnant le territoire, du Duché de Californie jusqu’à l’enclave de Chicago, pour rencontrer une communauté scientifique après l’autre afin de les prévenir de cette venue et leur livrer les toutes dernières informations scientifiques.
Le voyage n’étant pas exempt de danger, ils circuleront sous le déguisement de bateleurs de foire, supposés apporter un peu d’animation dans les différentes zones traversées. Leurs rencontres seront variées et parfois animées. Bien accueillis par la confrérie des bateleurs de Mme Bonecia et du Dr Admirab, qui leur fourniront des contacts, ils ne tarderont pas à rencontrer des Américains plus primitifs, sortes de gardiens de bisons, dont l’économie repose sur le troc. Lorsque leur chef John D. Septième leur propose de troquer Ruth contre quatre chevaux, rien ne va plus. Mordecaï la tirera de ce mauvais pas en les menaçant de son arme:
" Le cavalier qui avait échangé les cadeaux avec Mordecaï fit un geste en direction des quatre poneys. " Chevaux, " dit-il - " Oui " approuva Mordecaï. " Des chevaux " - Nous offrons des chevaux. Quatre chevaux. Bon Prix. " - " Certes, " dit Mordecaï soupçonneux. " Contre quoi? " - " Elle, " dit l’homme. " Contre elle. Contre votre fille. Le patron veut votre fille. Il offre quatre chevaux. " - " Le patron ? " - " John D. le Septième. " Il montra du doigt le petit homme chauve qui souriait de ses deux dents et hochait vigoureusement la tête. Les autres buffalo-boys, rassemblés autour de leur patron, hochaient la leur avec une vigueur identique. On voyait même un bras s’agiter. - " Oh non, fit Ruth . "
A Ogallala, après leur visite habituelle à l’enclave des scientifiques, ils se livrent à des tours de prestidigitation et d’hypnose devant un public hostile à la magie. Le révérend de la communauté leur permet de s’enfuir à condition qu’ils ne remettent plus jamais les pieds en cette région.
Le capitaine Sterling de la libre communauté du Nebraska les met en garde contre les agissements de Brother Simon, roi des Simples, sorte de seigneur de la guerre, qui hante des lieux plus au nord et qui a déjà soumis de nombreux villages, tout en étendant son propre domaine.
A la sortie de Grand Island ils seront accueillis par une délégation de Simples qui les amènent devant frère Simon. Homme étonnant quoique inculte, Brother Simon, au charisme indéniable, estime Mordecaï à sa juste valeur. Il rêve de redonner à l’Amérique la splendeur du passé, en réunissant les différentes enclaves lors d’une guerre sainte. Il laisse nos héros libres de rendre visite à Frère Randall qui n’est autre que le Principal de la communauté scientifique de Lincoln. Mordecaï lui annonce l’imminence de l’arrivée de l’émissaire de Mars.
Brother Simon, qui souffre d’une maladie de peau, consent à libérer les trois voyageurs à condition que Mordecaï le guérisse. Le faux magicien et vrai scientifique s’attelle à la tâche, lui préparant une décoction d’herbes inoffensives que Simon doit ingurgiter tout en accomplissant des gestes rituels qui leur donneront le temps de prendre la fuite.
Ils arrivent enfin à l’enclave scientifique de Chicago Spaceport où doit se faire l’atterrissage. La communauté est doublement en alerte: elle remet en état les vieux appareils informatiques pour que Socrate Proudfood, le cosmonaute, puisse effectuer un atterrissage sans risque. Elle contient aussi les exaltés qui, ayant eu vent de l’affaire, s’assemblent de plus en plus nombreux devant Chicago Spaceport pour empêcher l’atterrissage de la navette. Les manifestants ayant franchi toutes les barrières et mis le feu à l’appareillage scientifique, Mordecaï accueille Proudfoot, à bord de sa navette bringuebalante. Celle-ci est incendiée par les émeutiers tandis que le petit groupe, muni du précieux antidote, court se mettre en sécurité au sein de l’enclave. Proudfoot sait qu’il ne quittera jamais plus la terre:
" Le bus démarra de la tour de lancement juste avant que la foule ne l’atteigne. La horde se divisa et une moitié se rua vers la navette. Dix minutes plus tard, alors que leur bus rejoignait le chariot à l’extrémité opposé de la piste, une boule de feu éclatante jaillit derrière eux, bondit jusqu’au ciel et brûla les yeux de tous ceux qui s’étaient retournés pour regarder. Quarante secondes après, l’onde sonore les frappa, et ce fut comme si la main d’un géant invisible s’était violemment abattue sur le bus. Mordecaï se tourna vers Socrate assis à côté de lui. " Bienvenue sur la Terre, " dit-il.
Un roman qui envisage, comme bien d’autres, un futur sombre pour les Etats-Unis, un retour à une sorte de moyen âge puritain et antiscientifique (Cf. " Molly-Zero " ou " les Géants de Craie "). Le thème traité reste cependant superficiel et proche de l’anecdote, l’auteur s’amusant davantage à décrire la trajectoire du groupe, à exploiter le pittoresque des diverses communautés, qu’à proposer une analyse précise des mutations psycho-sociales qu’aurait dû provoquer le passage du virus ECHO.
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Vol. 01 : Cavalier seul, l’Atalante éd., 2001, 1 vol. broché in-8 ème , 283 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch) roman d’expression française.
1ère parution: 2001
Deux groupes hors du commun s’opposent. Celui de Katz, le policier « angélique » qui, avec ses subordonnés et amis, Iris, l’hypersensible, Günther et Stefan, traque les violeurs meurtriers d’enfants et psychopathes notoires. Actuellement ils recherchent la jeune Annelie Reuter enlevé par un dénommé Thomas Geist. De l’autre côté, une secte néfaste, celle du « Millenium de l’Aube Radieuse », et ses aficionados. D’abord Ulro, le maître de Tirzah, une jeune femme amorale, sans culture, parfois morbide, mais intuitive , page vierge sur laquelle le Maître a décidé d’écrire :
« Nouvelle source de contrariété : le bébé. Elle avait pensé qu’ils allaient juste lui donner le bébé, et qu’elle le soignerait (mais elle ne le mangerait pas, c’était promis), sauf qu’à présent, c’était elle qui devait leur fabriquer leur foutu bébé, et elle n’avait pas la moindre idée de par où commencer. Pour être tout à fait honnête, elle ne savait même pas comme c’était fait, un bébé. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’en ouvrir un pour regarder dedans. »
Puis Los, son comparse, un nouveau messie cynique et répugnant, dominant un groupe de disciples moutonniers. Ulro et Los cherchent à promouvoir « l’Untergott » qui réduira en poussière le monde tel qu’il est. Etablissant la jonction entre ces deux groupes, héros véritable du récit, Milton le diabolique, à la personnalité exceptionnelle dans le mal. Milton le maudit, psychopathe redoutable pour qui la souffrance et la mort d’autrui sont les piments de sa propre jouissance. Génie de l’informatique, il a crée un site crypté, « Paradise Burial Services », réservés aux seuls pervers payants pour lesquels il programme en « life » la mise à mort de tendres enfants innocents, enlevés et séquestrés. Or, Annelie Reuter est l’une de ceux-là et Thomas Geist s’appelle en réalité Milton.
La rencontre maléfique de Milton avec Ulro a lieu pendant que le groupe de Katz cherche à saisir la mentalité particulière de ce psychopathe. Ulro espère se servir de Milton dont il a reconnu le génie pour activer le programme spécial que lui ont imposé ses commanditaires. Car la secte est une couverture qui permettrait à une poignée internationale de riches industriels de gagner le pouvoir définitif en ce monde :
« Le capitalisme n’a jamais cherché à instaurer un équilibre, mais, au contraire, à pousser le déséquilibre presque – mais jamais tout à fait- jusqu’au point de rupture. Le déséquilibre psychique –de l’individu - et politique –des collectivités – que nous tentons d’instaurer aujourd’hui en Europe est la condition sine qua non du plein épanouissement du modèle néo-capitaliste. Afin de profiter du déclin déjà amorcé de l’Empire nord-américain, nous devons aller encore plus vite que lui. Les Etats-Unis sont sur le point d’imploser, l’Europe est en pleine décadence mais, de ce fait, peut prendre la place ainsi libérée. Reste à savoir de quel type d’Europe nous avons envie. » (…)
« Vous ne voyez pas que c’est déjà la fin du monde et que le cavalier de la guerre tend son épée sur la planète ? Regardez autour de vous, pauvres vers de terre obnubilés par votre nombril, et voyez ! Ces enfants palestiniens qui fabriquent leurs lance-pierres et s’entraînent au nom du dieu Intifada. Les mêmes enfants russes déguisés en soldats dans les rues de Grozny ou cachés dans les caves de Téhéran. Regardez encore, vous les verrez partout : Rwuanda, Tibet, Sierra Leone, Afghanistan, quel est l’antonyme de guerre, espèces de connards ? Où voyez-vous la paix dans ce monde foutu ? En Europe ? Où les chômeurs sont réprimés à coups de matraques et de gaz lacrymogène ? En Amérique, où ces mêmes enfants sont assassinés pour le bien de la communauté en toute légalité ? Qu’est-ce qui suit le cheval roux de la guerre ? La famine ? Demandez aux bénévoles des Restaus du cœur si tout le monde mange à sa faim, même ici, dans l’eldorado postindustriel de la bonne vieille Europe ! »
S’apprêtant à susciter le Satan prôné par la bible, ils espèrent déstabiliser l’espèce humaine en réalisant scientifiquement les prophéties de l’Apocalypse :
« Ils étaient sept à table ; représentants des sept pays les plus industrialisés, les rois du monde mercantile, les détenteurs de dollars, de yens et d’euros, et ils s’étaient permis de rêver. Que nous manque-t-il, à nous qui avons tout ? L’un d’entre eux, il ne se souvenait pas exactement qui, avait dit : - le pouvoir ultime ; celui de détruire le monde. Celui d’ouvrir le livre, de déclencher le cataclysme, l’avènement de l’Apocalypse. Il y avait eu un court silence, puis quelqu’un d’autre avait applaudi. C’était l’Allemand, ça, il s’en souvenait, qui avait dit quelque chose dans le genre : -C’est faisable, vous savez. Il suffit de l’organiser. »
Pour que cet être extraordinaire soit crée, ils font appel au docteur Allen St.Jones qui, par le jeu de mutations génétiques dirigés, implante ses embryons dans un mère porteuse. Encore faut-il mettre tous les atouts ensemble. Un géniteur exceptionnel comme Milton et une mère docile comme Tirzah feraient parfaitement l’affaire. Milton, que ce projet enchante, feint d’accepter la direction d’Ulro, qui n’a pas conscience de l’extrême danger que court la secte avec ce personnage.
Katz, dont les ennuis matrimoniaux lui font apprécier d’autant plus la fragile beauté d’Iris, enquête, d’abord à Strasbourg, puis à Berlin, où il découvre dans une planque vingt-quatre petits cadavres en décomposition. Serrant de plus en plus près le meurtrier, ayant décrypté l’accès à son site informatique, il utilise le photographe Mortimer Blakeman (appelé Mort), fasciné par la mort, pour faire sortir Milton de son trou, Pendant ce temps, Milton joue l’étalon obligé auprès de Tirzah dont les excentricités –comme de dormir auprès d’un cadavre - met Ulro mal à l’aise :
« Ulro se détourna pour cacher son malaise et commença à monter l’escalier de bois, avide de respirer de l’air pur. Comment Milton savait-il tout cela ? Il n’avait rencontré Alamandra que la veille, et elle, de toute façon, ne savait rien. Il fronça les sourcils, le dos tourné. Se rendit compte que tourner le dos à Milton n’était peut-être pas une bonne idée. S’arrêta. Se retourna. Milton faillit lui rentrer dedans.
-La prophétie du Jugement dernier, dit Ulro d’une voix légèrement voilée. Tu vas nous aider à précipiter la fin du monde. Milton sourit. – On commence quand ? »
Ulro devient conscient du danger représenté par Milton et cherche à l’éliminer non sans avoir pris langue au préalable avec le groupe de « l’Apocalypse ». Tirzah bien qu’elle aussi soit fascinée par Milton pense à fuir. Elle veut se rendre en Mauritanie, sa patrie d’origine, et se cacher auprès de grand-mère Mariem, une guérisseuse. Milton s’aperçoit qu’on a visité son site. Il remonte à Mortimer, dont il fait son esclave inconditionnel. Puis il fait le ménage dans la secte. Tue Los. Prend le contrôle du « Millenium de l’Aube Radieuse », déclenchant une apocalypse immédiate lorsqu’il propose aux disciples de lui amener leurs enfants morts.
A Strasbourg, Katz a fait le rapprochement de l’événement avec ses propres recherches et l’immeuble de la secte est investi. Alors que Tirzah, pour protéger son bébé - ses bébés?- implanté en son ventre prend la fuite en direction de la Méditerranée, Milton, pris dans la rafle, sera blessé mais s’échappera finalement grâce à Mort.
La troisième guerre mondiale éclate :
« (…) Des bribes de conversation décousue :
La Chine a lancé un missile
Thermonucléaire.
Contre Washington.
Je croyais qu’ils devaient attaquer l’Inde.
Ca, c’est la Turquie.
Mais non, c’est l’Inde qui a envoyé le missile.
Bombe à neutrons.
C’est vrai qu’ils ont la bombe.
Des milliers de morts.
Des cinglés, ils ont tué des gosses.(…)
Pékin vient d’exploser.
Riposte.
Une secte en implosion a souvent recours au suicide.
Collectif.(…)
Ils ont égorgé leurs propres mômes, putain. »
Vol. 02 : Cheval de guerre, l’Atalante éd., 2003, 1 vol. broché in-8 ème , 284 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch). roman d’expression française
1ère parution: 2003
Phil et Bruno rencontrent Tirzah en fuite et l’accompagnent dans son périple vers les « hommes de poussière », en Mauritanie. Tirzah, enceinte des œuvres de Milton, attend des bébés qui devront sauver le monde en proie à un complot généralisé d’un groupe d’individus richissimes et puissants (« le Cercle »), de toutes nationalités, qui désirent déclencher l’apocalypse par une guerre étendue aux divers continents dans le but d’instaurer un ordre nouveau :
« Et maintenant Abaddon leur avait trouvé une fonction dans la vie, un but à atteindre au-delà de leur épanouissement personnel, une véritable raison d’être : participer à la fin du monde. Prendre en charge l’une des sept têtes de la Bête afin que le faux prophète puisse faire dégringoler de leur trône les rois du néolibéralisme et de la conscience éclatée. Détruire un tiers de l’humanité et rebâtir avec du sang neuf un monde meilleur. Se trouver aux premières loges de la révolution mondiale. Putain, le pied. »
Ils se sont servis de Milton qui, sous différents noms, Abbadon, Altman, etc, se donne pour l’incarnation de l’Antéchrist, vicieux, pervers, pédophile, meurtrier mais informaticien génial qui a conçu le site web « Paradise Burial» pour partager avec les pervers du monde entier ses «snuffs movies », soit la mort en direct d’enfants torturés :
« Il alluma l’ordinateur portable, se connecta à l’Internet et tapa l’adresse du site Paradise Burial Services. Un tombeau (granite), une inscription (en latin), le dernier mot (mori) et bienvenue au premier niveau de l’enfer. Amateurs de mort lente et douloureuse (celle des autres), sortez vos cartes bleues et venez rejoindre les enfants de l’Apocalypse. »
Milton, lui aussi à la recherche de Tirzah, est traqué par Katz, incarnation de l’ « ange Gabriel », mais policier malheureux et séparé de sa femme. Il est secondé avec brio par l’énigmatique Iris, une femme-fleur-flic dont il tombe éperdument amoureux, et des équipiers solides, comme Gunther ou Toussaint, qui ne reviendra pas de l’aventure.
Katz est depuis longtemps sur les traces de Milton, ayant défait la secte qui l’abritait, mise en place par Ulro et Urizen, deux commanditaires internationaux des « Maîtres du monde ». Celle-ci affichait deux objectifs : servir de retraite à Tirzah fécondée avec le sperme de Milton (à son corps défendant) et couvrir les activités du pédophile informaticien. Mais Milton échappe à leur contrôle poursuivant un seul but, le sien, qui est d’universaliser le mal et le crime. Pour échapper à Katz, il se servira de Mort Blakeman, photographe homosexuel fasciné par le meurtre. Littéralement envoûté par Milton, Mort le conduira jusqu’en Afrique. Blakeman semble être le produit d’une transformation génétique puisque, abandonné par Milton, il demandera l’assistance des rats dont il prendra peu à peu la forme, pour « retrouver le Maître ». Lorsqu’ils se revoient, Milton, ravi par sa métamorphose qu’il considère comme «un summum de l’esthétique du mal » signe le tableau en tuant le photographe.
Tirzah affiche une personnalité complexe. Après avoir vécu en toute innocence au sein de la secte où elle servit d’objet sexuel à Ulro, inculte et vierge, au sens fort du mot, elle reste « branchée » sur des visions intérieures et répond à une éthique élevée qui est de sauver le monde de l’Antéchrist. Contrairement aux prévisions des conjurés du Cercle, les enfants ont été conçus en ce but. Après leur naissance, au nombre de quatre, ces clones aux yeux noirs, grandiront très vite, chacun étant spécialisé de par sa sensibilité propre à percevoir le mal. Pour l’instant, Tirzah en fuite a besoin de Bruno et de Phil, deux protecteurs qui la conduiront vers Grand-Mère Mariem, une devineresse maure installée près de Nouakchott.
Cependant, Urizen, le maillon français des responsables du Cercle croit encore pouvoir diriger Milton grâce, notamment, à un groupe de généticiens chinois qui ont réalisé une immense chimère, « un Dragon cracheur de feu». Milton, entré en contact avec le groupe de Chinois au Tchad est passionné par le Dragon, cet être étrange qui prend progressivement conscience de lui-même à un point tel qu’il se débarrasse d’Urizen, le rôtissant proprement.
L’explication finale aura lieu en bord de mer lorsque Tirzah s’apprête à fuir une nouvelle fois. Le Dragon ratera son but et sera tué par Mariem (un coup de lance dans son œil gauche). Milton apprenant la venue de Katz et de ses «katzmen » dans la région, reprend sa quête du mal. Philippe prend les enfants sous sa protection, avant qu’ils ne se séparent, chacun voyageant sur un continent différent. Mais la guerre généralisée brûle déjà un monde voué à la destruction… :
« La guerre allait curieusement aussi bien qu’il l’avait espéré. De bombe nucléaire en arme bactériologique, sans oublier tout un arsenal de petites bébêtes électroniques plus ou moins perfectionnées, la population des Etats-Unis avait diminué de douze pour cent en trois semaines. Encore plus fort que Verdun. L’Inde avait perdu un peu plus, près de treize et demi pour cent, mais pouvait se le permettre sans que cela se remarque trop. Quant à la Chine, elle avoisinait les quinze pour cent de pertes sans effet notable sur les flots de soldats qui continuaient de se déverser sur le continent américain. Les Américains avaient peut-être fait preuve d’une précipitation irréfléchie en envoyant tant de troupes en Europe. De toute façon, personne apparemment ne s’intéressait à l’Europe. En dehors des premières bombes sur Londres destinées à calmer les ardeurs d’alliance de la perfide Albion, il n’y avait même pas eu d’alerte au nuage toxique pour faire les choux gras des médias. »
Vol. 3 : Moros, l’Atalante éd., 2004, 1 vol. broché, in-octavo, 270 pp. couverture illustrée (Jérôme Bosch). roman d’expression française
1ère parution: 2004
Tirzah a atteint le village de grand’mère Mariem et mis au monde non un seul enfant, mais quatre clones qu’elle prénommera : Barachiel, Jehudiel, Uriel et Séatiel. Enfants issus du sperme de Milton mais, par une curieuse inversion, se situant dans le camp du Bien. L’aventure deviendra planétaire lorsque les enfants – qui grandissent prodigieusement vite- quittent leur mère et se partagent leur terrain d’investigation, chacun, accompagné d’un membre de la tribu de Tirzah, se dirigeant vers un autre continent, tout en restant en communication télépathique les uns avec les autres. Ils lutteront seuls ou en accord avec la police locale contre le mal qui se répand à cause de l’influence de Milton.
Jehudiel, à Mexico, est sur les traces d’un meurtrier en série. Barachiel, à Londres, enquête sur des enfants disparus. Seatiel, au Sénégal, s’abandonne à des visions qui lui montrent le Japon rayé de la carte du monde et cherche à percer les états d’âme d’Aboucabar Fall, autre meurtrier d’enfants et créature de Milton. Katz et Iris suivent la piste des ascendants de Milton qui les amène en Ecosse à découvrir la grand’mère de ce dernier, laquelle leur dévoile le véritable nom de Milton, soit An Mac Mallachtan, c’est-à-dire « le Diable ». Milton, toujours aussi riche et connecté à « Paradise Burial », caché dans une de ses nombreuses planques européennes, suit l’évolution de la situation planétaire qui se dessiné au Japon :
« Si ces calculs étaient justes, un bon tiers de la population tokyoïte serait effacée en quelques secondes, les bâtiments ne subiraient que de légers dégâts, et les survivants disposeraient d’un tiers de place supplémentaire. On circulerait en ville, la pollution chuterait sous la barre de l’acceptable, les écoles ne seraient plus saturées, le métro, n’en parlons pas. Bref, Thel transformerait sa propre folie en une œuvre de salubrité publique. »
A son arrivé à Tokyo, il rencontre Nozdi, l’infirmière perverse qui euthanasie ses malades, et fait connaissance avec le pervers délirant Katho Sathoshi-Shan, cannibale et sadique, pour qui les autres sont possédés par les «Modulons», des extraterrestres, ce qui le plonge dans le ravissement total :
« Kato Satoshi-Shan mange les petites filles qu’il aime. Au petit-déjeuner, au dîner, pour le goûter, à l’occasion. Les nouvelles marionnettes de Milton sont branchées poupées. Dans ce monde, en complète décadence, la préadolescence est à la mode. Bientôt les mecs vont se branler sur des images de nourrissons. Tiens, voilà ce qui manque à ma famille élargie ; un assassin de bébés, une sage-femme sanguinaire, une obstétricienne ogresse. Kato Sathoshi-San n’est pas assez horrible, déjà en deçà du superlatif dans l’univers du toujours plus. »
Enfin le « Cercle », confrérie internationale de tueurs de haut vol, s’est réuni en France pour affiner une intervention militaire en Europe, soit des avions décollant d’une base suisse et qui placeraient des bombes thermonucléaires sur les principales capitales. Mais Thel, comme son collègue Tharmas, deux parmi les plus anciens du Cercle comptent éliminer leurs confrères et garder pour eux les fruits de la victoire. Leur machination mise en place, ils partent aussi pour le Japon. Juste à temps pour entendre Milton à la télévision – sous les oripeaux de l’éminent professeur Kimgasa dont il s’est débarrassé -, prêcher la violence et le meurtre seuls fondements d’une liberté absolue de l’individu:
« Le monde de l’avenir sera un vaste plateau de cinéma sur lequel évolueront des acteurs, amateurs et professionnels, unis dans une débauche de sexe et de sang. Derrière la caméra : Milton himself. Filmer, regarder, imaginer, mettre en scène, manipuler, diriger. Le reste ne l’intéresse pas. L’argent ne l’intéresse pas. C’est facile, il en a. Dans le monde l’avenir, l’argent ne vaudra pas plus que des cacahuètes. La seule valeur sera ce qui fait plaisir à Milton. Le monde entier n’existera que pour faire plaisir à Milton. »
Kato ne reconnaît pas Milton : il est convaincu que le professeur Kimgasa est une incarnation de Modulon et se prépare à le tuer. Milton, cependant, n’a pas perdu de vue le danger que représente Katz. Pour s’en éloigner définitivement, il capture les enfants de ce dernier dont il apprend l’existence par une indiscrétion. Savourant sa vengeance, il les emprisonne sous les caméras de « Paradise Burial » dans un hangar de la région strasbourgeoise pour les laisser mourir de faim. Dans le but de contrer Milton et libérer les enfants, tous les membres du clan du Bien se retrouvent, Tirzah et Katz, Iris et Barachiel, en liaison télépathique constante avec ses frères. Tharmas, qui s’était également enfui à Tokyo assiste de loin à la destruction de treize villes européennes. Alors que Milton, lui aussi de retour au Japon, prend une flèche dans le bras de la part de Katho, Katz, qui a réussi à libérer ses enfants, s’oppose à Milton sur le terrain des médias. D’abord, Il fustige l’attitude de ses semblables :
« Dans une maison ordinaire, dans la banlieue de cette ville, un homme a enfermé deux enfants, commença Phil sans attendre la première question. Il les a enlevés pour les tuer. Il veut le faire. Il croit qu’il en a le droit. Il le croit d’autant plus qu’il y a quelques jours, il a montré au monde entier des images de torture, de souffrance et de mort, et le monde n’a rien dit. Je n’ai rien dit. Vous n’avez rien dit. Et parce que nous n’avons rien dit deux enfants seront torturés et tués. Chaque fois que nous ne disons rien, le domaine des ténèbres s’étend. Chaque fois que nous ne nous croyons pas concernés, le domaine des ténèbres s’approche un peu plus de notre porte. Et le jour où cet homme viendra chez vous, il ne restera sans doute plus personne pour lui dire quoi que ce soit. Alors, ce soir, je vous le dis. La violence n’est pas un choix de société acceptable. Je ne parle pas de petits voleurs mais de violence d’Etat, tolérée, orchestrée. La pauvreté n’est pas un mal nécessaire. Le chômage n’est pas une fatalité économique. Les pays du tiers-monde n’ont aucune dette envers les pays riches, au contraire. Qui a exploité qui pendant des décennies ? L’argent investi en bourse ne produit pas d’emplois. L’accumulation ne bénéficie à personne. Nous pouvons tous vivre sans piscine privée, mais nous ne pouvons pas vivre sans la conscience du bien et du mal. Merci de m’avoir écouté. Merci de bien vouloir y réfléchir. »
Ensuite, à l’aide des préceptes paradoxaux et mystérieux du livre prophétique que conserva le clan de Tirzah en Mauritanie selon une tradition immémoriale. Car pour Katz, il est maintenant évident que tout se rejoint : les enlèvements en série et les meurtres d’enfants, la guerre européenne, les menées du « Cercle » et l’instigation au mal par le diabolique Milton. L’enquête avance par l’appui décisif qu’apportent les enfants de Tirzah. A Tokyo Tharmas est appréhendé et interrogé sur son rôle et celui du Cercle dans le conflit mondial. S’ensuit une vague d’arrestations, notamment celle de Thel à l’aéroport de Tokyo. Milton, piégé dans sa planque par Barachiel, est tué d’une balle en pleine tête tandis que Katz, grièvement blessé, est transporté de toute urgence à l’hôpital. Tirzah, piégé dans un monde intermédiaire semblable au coma, ne reviendra jamais de ses aventures. Katho est exécuté. L’aventure se clôt sur une Europe dévastée, terrassée par le mal.
« Al Teatro », comme son nom l’indique, est un théâtre de la cruauté, l’enfer du « Jardin des délices » de Jérôme Bosch retraduit de manière littéraire. Fresque touffue, énorme, inclassable (dont le résumé ne donne qu’une vague idée), elle brasse des personnages d’exception, dans le Mal (Milton, dont le nom est tout un programme) et dans le Bien (Katz, l’avisé); s’appuie sur la théorie du complot généralisé, les agissements occultes des sectes et des partis, mêle le fantastique noir à l’enquête policière, le tout dans un décor où l’Europe se délite dans une guerre totale. La force de ce roman - pléthore de personnages, de lieux, de situations, discours incisifs, emploi de phrases verbales – est aussi cause de sa faiblesse, qui oblige le lecteur à un va et vient conceptuel pour renouer constamment le fil du récit. Une oeuvre baroque et foisonnante, unique en son genre, à lire de toute urgence.
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