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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces climatiques, la nouvelle glaciation Auteur: Victor FORBIN Parution: 1902
    Victor Forbin s’empare d’un essai paru aux Etats-Unis, « le grand déluge glacial et son retour imminent » pour en tirer une vision cataclysmique des temps à venir.
    Après avoir évoqué les causes de la création de l’énorme calotte glaciaire antarctique, il démontre, chiffres à l’appui, comment cette masse gigantesque de glace sera amenée à ses disloquer, en provoquant un raz de marée titanesque :
    « Les plaines de Hongrie, de Pologne et d’Allemagne seront presque instantanément recouvertes par les eaux. Engouffrées dans l’étroit canal du Pas-de-Calais, les énormes vagues bondiront dans les vallées de la Seine et de la Somme. Les deux fleuves, refoulés vers leurs sources, seront les avant-gardes de la dévastation. Les gigantesques monuments qui sont la gloire de notre ville seront ébranlés sur leurs bases. Et, quelques jours plus tard, au premier choc de l’avalanche liquide, l’orgueilleuse Tour de trois cents mètres s’écroulera comme un château de cartes.
    La France aura disparu sous les eaux. Ca et là, émergeront du nouvel océan des îles, et des archipels qui furent jadis l’Auvergne et les sommets des Cévennes, et d’énormes glaciers aux découpures fantastiques, se balanceront au-dessus du bas-fond où s’étala la capitale du monde, Paris… »
    Avec ces articles à sensation dont étaient friands les lecteurs du « Journal des Voyages », Forbin, exploitant à fond la veine catastrophiste, répondra au « Déluge de glace » par «le Déluge de feu » qui paraîtra ultérieurement dans le même journal.

  2. Type: livre Thème: l’entropie progresse... Auteur: Vernor VINGE Parution: 1986
    Vers l’an 2300 l’humanité entière a disparu sans que l’on en sache la raison. Cette disparition est appelée "la Singularité". C’est ce dont se rendent compte les rares survivants terriens réunis dans un avenir incroyablement lointain, à cinquante millions d’années de la Singularité : " Même sans E majuscule à Extinction, les derniers hommes s’étaient si profondément enfoncés dans le futur que personne ne se serait attendu à trouver leur espèce encore là. Mais la majorité des néo-techs ne pensent pas qu’il s’agit d’une invasion extraterrestre. Alice Robinson dit que l’humanité s’est éteinte au cours du XXIIIème et qu’on ne trouve aucun signe de violence avant la fin du siècle. En outre, s’il y avait eu une invasion, on pourrait penser que nous aurions vu arriver toutes sortes de réfugiés du XXIIIème. Au lieu de quoi, il n’y a eu personne – à part les derniers d’entre vous, les néo-techs de 2201 à 2202. "
    Ils sont cent vingt-trois, tous d’origine différente avec leur motivation particulière, de rares rescapés ayant parcouru l’avenir grâce à la " bulle de stase ", soit un artefact électromagnétique à l’intérieur duquel le temps relativiste peut être programmé selon la volonté de son occupant sur une durée (la " nictation ") de quelques heures à quelques semaines, alors qu’autour d’eux s’écoule le flux temporel en millions d’années.
    Les départs en route vers un futur sans retour se sont faits pour diverses raisons. Les uns sont partis pour faire fortune, les autres par obligations, certains, comme le détective Wil Brierson, personnage-clé de ce roman, contre leur gré, "shangaïé " dans le futur par leur ennemi.
    Au bout d’un temps assez long de cinq cents millions d’années, l’humanité se retrouve devant son destin : on y dénombre les néo-techs, les plus évolués, qui datent du XXIIIème siècle et qui, grâce à leur technologie et leur interfaçage informatique, rendent la vie possible à tous les autres sur cette terre du futur.
    Il y a les paléo-techs, dont fait partie Brierson, les néo-Mex et les tenants de la " Tutelle de la Paix ", fragments des gouvernements d’antan, et puis des êtres d’exception, tels que Léna, revenue d’un voyage de neuf mille ans dans l’espace, ou l’archéologue Chanson, prisonnier au sein du soleil dans sa bulle et récupéré au bout de dix mille ans
    L’option qui s’ouvre à  ces gens est entièrement déterminée par Marta, la néo-tech qui désire, à partir de ce qui reste d’humains, établir une nouvelle colonie dans le futur pour réensemencer la terre et y réimplanter l’espèce humaine :
    " Eh bien, nous sommes dans une situation plutôt bonne, en ce moment. Mais notre civilisation - souche s’est éteinte. La chute peut être longue… En comptant les Pacifieurs, vous êtes environ trois cents paléo-techs. Avec votre aide, nous devrions pouvoir rallumer le réacteur de l’espèce humaine à un niveau convenable de technologie – celui du XXème ou du XXIème siècle. Si nous y arrivons, nous remonterons rapidement la pente. Sinon, si nous sommes retournés à l’âge préindustriel quand nos automs tomberont en panne… nous serons juste assez primitifs et trop peu nombreux pour survivre. "
    Cette option cependant n’est pas partagée par tous. Marta se retrouve " naufragée du temps ", criminellement rejetée hors d’une stase par un adversaire inconnu. Tandis qu’à l’intérieur de la bulle humaine se passent deux semaines, à l’extérieur, pour Marta, se déroulent quarante longues années durant lesquelles elle n’a qu’un seul but : faire connaître à Yelen Korolev, sa sœur-épouse néo-tech,  l’identité de son adversaire.
    Elle livre un journal construit à partir de cairns dressés çà et là, observe la nouvelle faune qui se développe sur terre, araignées mutantes et primates évolués, chiens à l’intelligence agrandie. Elle mourra, " captive du temps perdu " sans avoir pu réintégrer la protection de la bulle de stase.
    Yelen charge le paléo-tech Brierson de l’enquête. Celui-ci découvre, en compagnie de Della sa collègue extra-terrestre, l’horrible vérité : Marta a été victime d’un complot bicéphale. La première agression a eu pour origine un ancien dictateur d’Eurafrique, Philippe Genet, qui avait décidé dès le début de l’installation de la nouvelle colonie qu’elle ne se construirait que sous son autorité. Trafiquant les systèmes informatiques des néo-techs, infiltrant toutes les défenses de stase, il fit se battre entre eux en une guerre fratricide les diverses fractions d’humanité encore existantes. Plus de la moitié de ces rescapés du temps périt dans le combat qui, grâce à l’apport décisif de Della, joua en faveur de l’orthodoxie. Genet éliminé, sa réserve de zygotes récupérés, une lueur d’espoir subsista à nouveau pour l’espèce humaine.
    Le deuxième assassin de Marta était l’archéologue Juan Chanson à l’esprit dérangé, persuadé que la Singularité ne pouvait être que l’oeuvre d’extraterrestres. C’est parce que Marta avait détecté certaines de ses falsifications historiques que Chanson l’abandonna dans le temps. Sa punition fut à la hauteur de son crime : au moment où la dernière colonie humaine se réinstalla en stase pour survivre et fonder l’ultime cité, Chanson, à son tour, dut subir les affres de l’abandon. Il vécut seul, sur une terre devenue étrangère, voire étrange, pendant plus de dix mille ans, avec l’assistance des " automs ", sortes de robots médicaux. L’humanité allait pouvoir relancer son histoire après une parenthèse de cinquante millions d’années sans comprendre cependant ce qu’a pu être cette " Singularité " qui faillit causer sa perte définitive.
    Roman sophistiqué basé sur le thème temporel et celui de l’extinction, roman policier se déroulant dans un décor de science-fiction, avec des passions, des crimes, une enquête, des émotions, des revirements. Bref, une réussite qui se lit sans faiblir et avec du plaisir. Par un écrivain dans sa maturité.

  3. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, la cité foudroyée Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1952
    Soudain le centre de Londres fut en proie aux flammes dévastatrices et à une chaleur intense :
    « Du ciel bleu et doré de l’été, un gigantesque éclat de lumière fulgura brusquement, aussi intense et insoutenable que si le soleil tout entier avait fait explosion. Pendant l’espace de quelques secondes, les vieilles rues de Londres, noires de suie et de poussière, furent transfigurées en un décor de féerie. La cité eut subitement l’aspect irréel d’une agglomération d’immeubles blancs qu’un éclair de magnésium illumine dans la nuit.»
    Le premier Ministre de Grande Bretagne, Sir Douglas Jaycott, fut averti par une mystérieuse organisation qui se nommait « la Flamme Cosmique », de remettre immédiatement sa démission et de transférer le pouvoir au membre désigné de ladite organisation, faute de quoi, n’importe quelle ville, n’importe où dans le monde serait frappée à mort.  
    Devant son refus, le criminel procéda : Londres à nouveau, puis Glasgow, Melbourne, New Delhi…Jaycott,  convoquant deux agents très efficaces du Bureau, Bob Curtis et Englefield, pense que le malfaiteur ne peut être que le savant Gideon Clay supposé travailler sur une « machine incendiaire » gouvernementale détournée à son profit. Sa fille, Dorothy Clay, convainc Bob et Englefied de l’innocence de son père et, à eux trois, ils vont tâcher de soulever le voile du mystère.
    Etant sûrs que le crime a seulement pu être commis à partir de l’espace, ils s’embarquent dans leur fusée –car en ces temps voyager dans le système solaire n’est pas plus compliqué que d’acheter des cigarettes au tabac du coin –, et découvrent, proche de la terre, une immense lentille formée du cristal le plus pur, une sorte d’astéroïde, investie par les malfrats. Capturés, ils seront derechef mis en présence du cerveau de la « Flamme Cosmique » qui n’est autre que… Sir Douglas Jaycott lui-même, prêt à dominer le monde et la Grande-Bretagne. On comprend mieux maintenant pourquoi il a tant insisté pour mettre le papa de Dorothy en prison.
    Incidemment et préalablement à ces faits, Englefield avait été approché par le chef d’une mystérieuse soucoupe volante. Adam Charteris – c’est son nom –  est un savant terrien qui a voué sa vie à la cité spatiale et scientifique de Marinax. Dotée de pouvoirs scientifiques immenses, Marinax,  qui croise au-delà de l’orbite de Pluton, est le berceau de scientifiques terriens, tous volontaires et cooptés, qui ont coupé tout lien avec leurs concitoyens pour vivre en paix. On les comprend.
    Englefield, flatté d’avoir été pressenti par Charteris, tient d’abord à remplir sa mission personnelle : détruire la loupe infernale qui menace la terre. La seule manière d’y parvenir serait de faire exploser l’astéroïde.De fait, une mauvaise manipulation l’expédie, lui et ses deux amis, aux confins de l’univers par le truchement d’une vitesse quatre fois supérieure à celle de la lumière. Manquant de peu d’y laisser leur peau, ils reviendront dans le système solaire grâce au génie scientifique d’Englefield qui se sert d’un minerai «d’oxyde magnétique » trouvé en ces parages isolés.
    Une étape obligée sur Vénus, le temps pour eux d’établir leur plan d’action, les révèle à Jaycott, devenu le Maître du monde.C’était sans compter avec Adam Charteris qui fait pencher la balance en leur faveur. Par « télépathie suggestive » il libère Gideon Clay et l’incite à s’expliquer avec le maître du monde. Bob Curtis et Dorothy resteront sur Vénus pendant qu’ Englefield le héros, précipite sa fusée bourrée d’oxyde magnétique sur la lentille extraterrestre, sacrifiant sa vie par la même occasion.
    Là encore Charteris intervient en l’arrachant à son malheureux destin pour qu’il puisse l’aider dans la merveilleuse cité scientifique de Marinax.Nous voilà rassurés : Jaycott sera exécuté par Gideon, Dorothy et Bob convoleront en justes noces.
    Un récit pour adolescents des années cinquante. Conte moderne dans lequel les vils agissements de l’ogre Jaycott sont contrecarrés par les heureux effets de la fée Charteris accordant son soutien au Chat Botté Englefield. De la belle ouvrage !

  4. Type: livre Thème: invasions d’insectes Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1953
    Nick Hensley et son épouse Enna, en compagnie de son père, ont hérité de l’immense manoir de l’oncle Cyrus Odder. A peine sont-ils installés, que le Docteur Lexton, un voisin, se déclare prêt à leur racheter la propriété dans laquelle, selon ses dires, se passeraient des faits inquiétants. Nick résiste et Lexton n’insiste pas. Dans la nuit pourtant, le père d’Enna est assassiné.
    En fouillant la maison pièce après pièce, Nick découvre la momie d’une étrange fourmi géante, haute de plus de deux mètres. Len, leur ami entomologiste qui les a rejoints, confirme cette découverte. En route pour faire examiner l’immense insecte par des sommités londoniennes, Len surprend dans la nuit le Dr. Lexton qui enterre un cadavre. La police prévenue découvre qu’il s’agit du Dr. Roy, un ancien associé de Lexton. L’assassin reste introuvable.
    Entre temps, Nick et Enna se sont sortis à grand’peine d’un énorme danger. Dans un tunnel qui relie leur propriété à celle de Lexton, vit une fourmi géante, du même acabit que la précédente, un cerbère haineux et dangereux. Avec Enna, contournant le danger, Nick découvre au bout du tunnel un laboratoire où se terre le Dr. Lexton et son horrible vérité.
    Moitié fourmi lui-même,  dont il a adopté le mode d’alimentation, le Dr. Lexton ne fait qu’un avec l’oncle Cyrus dont il possède le cerveau par transplantation. Créateur des fourmis géantes, il est prisonnier de ces insectes monstrueux, télépathes de surcroît. Nul n’est plus que lui à même de constater le péril terrible que constituerait pour l’humanité le développement de cette race. Il bat sa coulpe et enjoint au couple de prévenir les autorités. Déjà, il est trop tard. La fourmi géante du tunnel, parvenue à se libérer, tue Lexton.
    Le couple, fuyant l’épouvantable spectacle, préviennent les autorités, avant de regagner Londres. La chasse à la fourmi géante est donc ouverte et le monstre découvert, puis abattu.
    Après une courte accalmie, soudain, la campagne autour de Londres, puis la capitale elle-même, est en butte à une horrible invasion de guêpes géantes tueuses de trois mètres d’envergure, qui organisent le massacre systématique des humains :
    « Les terrifiants colosses aériens aux aiguillons barbelés foncèrent sur la ville, et, sauvagement, poignardèrent tous les humains qu’ils purent repérer dans les rues. Ils volaient en masses compactes au-dessus des immeubles, entre les maisons et le long des avenues, avec une virtuosité, une vitesse et une précision interdites aux avions de chasse les plus maniables. Des travailleurs matinaux tentèrent de fuir vers les abris : ceux qui manquèrent de promptitude furent transpercés sur-le-champ et réduits à l’état de cadavres. Londres et sa banlieue devinrent en quelques secondes le théâtre du plus extraordinaire massacre de l’histoire. »
    Conjointement, un curieux tremblement de terre dont l’épicentre se situait sous la capitale même, provoqua la chute des immeubles :
    « Un sourd grondement s’éleva et Len sentit les pavés monter vers lui. Précipité sur le sol, il se redressa sur les genoux et jeta autour de lui un regard de stupeur horrifiée. Londres était en train de s’effondrer !… Les plus hauts buildings, enrobés dans leur gangue d’insectes, perdaient leur équilibre et culbutaient, s’écroulant en énormes fragments de maçonnerie, ensevelissant bêtes et hommes sans discrimination. Les avenues se fendaient, engloutissant dans d’insondables profondeurs des grappes de combattants. Du fond des crevasses montaient d’épaisses fumées âcres et nauséabondes, libérées par des incendies souterrains. »
    D’après Len, qui, de loin en loin, aperçoit d’énormes fourmilières, il ne fait aucun doute que les fourmis géantes ont fait souche et essaimé, ayant percé l’écorce terrestre comme un vulgaire gruyère, et communiquant entre elles par des galeries et salles souterraines :
    « Les fourmis géantes ont taraudé la planète aussi profondément qu’elles l’ont pu et elles ont transformé toute la Terre en une seule et immense fourmilière. (…) ce qui signifie que les insectes jouissent d’une complète liberté de mouvement d’un côté de la terre à l’autre, par l’intérieur de l’écorce. »
    L’invasion programmée par les fourmis débuta ainsi, d’une violence extrême. A l’aide de leurs alliées les guêpes, elles mettent à mort sans délai tout humain rencontré ou, dans le meilleur des cas, l’entraînent dans leurs tanières comme réserve de nourriture. Len, Nick et Enna sont pris eux aussi dans la tourmente et arrêtés par les insectes. Comme ils étaient les premiers à connaître « l’ancêtre », ils eurent droit à un sort particulier en rencontrant, au centre de l’immense fourmilière souterraine, la reine des fourmis géantes :
    « Bientôt émergea de cette radieuse incandescence une autre fourmi, plus gigantesque encore mais d’une forme identique. Elle s’immobilisa devant les trois humains en dardant vers eux des yeux fascinants. Une de ses pattes était posée sur un appareil mobile. La nouvelle venue manoeuvra un bouton. A l’instant même un flux psychique transperça le cerveau des trois prisonniers avec une telle violence qu’ils chancelèrent comme si on les avait bousculés. »
    Par télépathie, elle leur expliqua qu’elle et ses consoeurs n’appartiennent pas à cette terre mais proviennent du futur, de l’an 6980, très exactement. Télépathes, intelligentes, sans émotions, elles sont les descendantes du premier couple crée par Cyrus et se sont tellement bien développées qu’elles constituent la race dominante du futur, ayant relégué l’humanité au second plan. Dominant l’espèce humaine, se déplaçant dans des « tempoplanes», elles ont investis la terre de maintenant pour accélérer le processus de domination. Aujourd’hui même, elles comptent éliminer totalement les  humains.
    Après cette entrevue, prêts à être transformés en pièces de boucherie, ils devront la vie sauve à Arona, une jeune humaine résistante, elle aussi venue du futur, décidée à remonter à la source du péril pour redonner la primauté à son espèce. Elle espère retourner en son temps, et, par une fausse nouvelle, obliger toutes les fourmis restantes à gagner le passé pour soutenir leurs consoeurs. Len, qui est tombé amoureux d’Arona, la suivra dans ses pérégrinations temporelles. A leur retour en Tempoplane, ils constatent que partout, dans le monde, s’affaissent les habitats souterrains des fourmis, les précipitant dans le magma sous-jacent. Len s’explique ce revirement de la façon suivante :
    « Je crois que la clé de l’énigme réside dans le fait qu’à l’endroit où nous avons émergé en 6980, la surface est située plus bas que le point correspondant de notre époque ; de sorte que lorsque j’ai coupé les moteurs, notre Tempoplane s’est retrouvé à l’intérieur de l’écorce terrestre, à l’emplacement même d’une de ces formidables machines dégravitationnelles qui supportent les terrains de couverture. Nous avons involontairement fait sauter les installations qui garantissaient la sécurité intérieure de ces cavernes. »
    En ressortant à l’air libre, près de Londres, ils ont la joie de voir des terriens motivés quoique éprouvés, en compagnie d’alliés inattendus : des tamanoirs géants, modifiés eux aussi avec le procédé du Dr. Cyrus, qui se délectent des fourmis tueuses restantes !La partie se termine en « happy end » pour Nick et Enna qui pourront enfin consommer leur lune de miel, et pour Len qui accompagnera définitivement Arona en son temps.
    Spécialiste de la science-fiction cataclysmique des années cinquante, Vargo Statten signe un roman de plus dans la veine des pulps, avec ses thèmes archétypiques. Le récit, débutant dans une tonalité de fantastique gothique qui se transforme en  science-fiction débridée, reste sans prétentions et agréable à lire pour des adolescents d’après-guerre.

  5. Type: livre Thème: menaces telluriques, guerres futures 1, savants fous et maîtres du monde Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1954
    Les Martiens cachés sous la surface de Mars convoitent notre monde. Trop peureux pour affronter l’espèce humaine, ils espèrent la détruire en insufflant aux hommes la violence et l’agressivité. Deux tentatives en ce sens, les deux guerres mondiales dont ils étaient les inspirateurs, ont échoué. Cette fois-ci, ils tiennent le bon bout. Suggérant à un savant, Jonas Glebe, le principe de la bombe G, et à un opportuniste sans scrupules, Miles Rutter, les moyens de s’en servir, ils sont persuadés que l’humanité s’autodétruira.
    La Bombe G est une arme qui explose en différé après qu’elle se soit enfoncée subrepticement dans n’importe quel solide. Rutter, qui est le patron de la « Cause », une organisation internationale prête à détruire la Grande-Bretagne et à prendre le pouvoir sur terre, trouve ici l’arme qu’il lui faut. Avec l’ingénieur Standish , son mauvais génie, et Angorstine, le politicien véreux, il déclenche à travers le monde les hostilités car la fabrication en masse de la bombe G dont il a volé le brevet à Glebe avait été été rendue opérationnelle. Val Turner, l’ancien secrétaire de Miles Rutter s’oppose au chef-espion.
    Mais déjà, il est trop tard. Le potentiel de défense de la Grande-Bretagne sera entièrement anéanti, le pays bombardé et soumis :
    « En des douzaines de points-clefs, les centres industriels et défensifs de la Grande-Bretagne se fracassèrent de l’intérieur et devinrent des gouffres dans lesquels la fumée et les flammes faisaient rage. En d’autres lieux, des terrains d’entraînement de l’armée et des quartiers-généraux des Milices Nationales disparurent d’un seul coup dans les profondeurs de la terre. Il y avait aussi des endroits où des jets de lave venus de l’intérieur du globe, avaient tué et blessé beaucoup plus de gens que l’explosion de la bombe elle-même. »
    Rutter se proclamant dictateur mondial (les autres pays étant également dans une mauvaise passe), les camps de concentration fleurissent.
    Mais Rutter avait mal calculé son coup. Les bombes G se sont trop enfoncées dans l’écorce terrestre et ont fait exploser le magma sous-jacent. Dans le monde entier s’amorce une série de cataclysmes. Le volcanisme universel vitrifie les plaines européennes et américaines. Les océans se vident de leurs eaux, empêchant tout commerce et formant les prémisses d’un nouveau déluge.
    Val Turner et sa femme enfermés dans le camp anglais M.R., sous la surveillance de « Bœuf », un soldat de Rutter aussi droit que rigide, font la connaissance de Kang, un Tibétain. Appartenant à une confrérie spirituelle Kang connaît les désirs martiens. Par ses pouvoirs étendus, il les empêchera d’accéder à notre monde dans un coup de bluff télépathique où il les menace d’un arsenal imaginaire :
    « Je descends d’une race qui a déchiffré les secrets les plus profonds de l’Esprit. J’expliquerai, dans un moment de quelle race il s’agit exactement. Laissez-moi vous dire que, par la seule force de nos ondes mentales, nous avons découvert un complot tramé par les Martiens en vue de conquérir notre planète sans y poser les pieds. L’enchaînement des redoutables pensées martiennes fut mis à nu devant nous dans nos salles de contemplation ; nous avons vu comment ils ont décidé d’implanter un secret précieux dans l’esprit d’un certain Jonas Glebe qu’ils voulaient utiliser comme pion dans leur jeu d’échec cosmique. L’autre pion, c’était vous, Miles Rutter. »
    Cela n’empêchera pas l’eau des océans vaporisée autour du globe de se condenser et de retomber en un déluge effrayant qui noie la quasi-totalité des humains sauf ceux qui, sur l’instigation de Kang, auront su construire une arche :
    « Les hommes se ruèrent au dehors. A ciel ouvert, le hurlement sourd retentissait comme le bruit que ferait en se brisant contre de lointains récifs un océan fouetté par la tempête. Le déluge était là !… Il émergeait de la nuit pleine de gémissements, vague colossale et grondante d’eau vomie par le ciel croulant. Un titanesque Niagara déferlait sur le camp, faisant rouler les hommes, abattant les barrières, écrasant les cabanes comme si elles étaient faites de papier.»
    Val Turner sera du nombre des élus, ainsi que Rutter sauvé à la dernière minute par Bœuf. Ce dernier n’imposera plus son autorité très longtemps : la science spirituelle de Kang le rendra fou. Bœuf, qui n’a plus de chef, se suicide.  Les rescapés aboutissent au sommet de l’Everest, devenu une île dans les flots, où déjà se bâtit un nouveau Shangri-la.
    Vargo Statten, en vieux routier du cataclysme, a su adroitement mélanger les divers ingrédients du bon roman populaire : des Martiens envieux, un dictateur fou, une guerre future,  des Tibétains versés dans la science spirituelle, un bouleversement tellurique et un déluge purificateur. Il ne manque que le raton-laveur.

  6. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1956
    Arthur Stokes, le scientifique,  fut le premier à s’en aviser. De ce qui n’était encore qu’une tache floue dans son téléscope, il imagine sans peine ce qu’il adviendrait de la Terre dans une vingtaine d’année, lorsque cette tache, se transformant en un soleil brûlant frôlant avec certitude le système solaire, signerait l’arrêt de mort de l’espèce humaine.
    L’étoile fugitive augmenterait non seulement l’activité de notre propre soleil dont les éruptions de gaz menaceraient notre planète mais encore arracherait une partie de sa chronosphère plongeant la Terre – si celle-ci avait résisté à la chaleur - dans de terrifiantes tempêtes électromagnétiques.
    Stokes, refusant la fatalité, engagea les hommes politiques à l’action pour qu’ils programment la mise en place de vastes réseaux d’abris souterrains. Ceux-ci ne bougèrent pas, incapables d’assumer leurs responsabilités pour cause d’impopularité électorale. D’un commun accord, avec le reste du monde scientifique, il entama les travaux, organisant pour son propre compte un laboratoire-abri souterrain.
    Avec les années qui passèrent, l’éclat et la proximité de plus en plus grande de l’étoile fugitive affolèrent les populations. Bien qu’avec du retard, partout de par le monde, l’on songea à se protéger du terrible rayonnement, et Stockes,  enfin mis au premier plan, coordonna les travaux. Il était le seul cependant à évaluer les conséquences électriques terrifiantes de la catastrophe et à concevoir un plan gigantesque pour arracher la terre à son destin. Il éduquera sa fille unique Evelyn pour qu’elle reprenne sa mission à sa mort. Lorsque l’étoile fut proche, aussi grosse comme notre soleil, grâce aux abris souterrains, l’humanité absorba le premier choc :
    « le jour fatidique arriva. C’était le 19 octobre 1980 et, à six heures douze du soir, instant de la plus grande proximité de l’étoile, la Terre, deux heures durant, fut ravagée par de vastes séismes et une succession de secousses qui firent d’elle une planète pourrie, sans équilibre, soumise aux combats de gravitation de deux soleils ennemis. »
    Déjà l’on cria victoire lorsque commencèrent les tempêtes électriques, engloutissant des régions continentales immenses, telles que l’Australie ou l’Amérique du Sud :
    « En comparaison, les désastres occasionnés par le passage de l’étoile paraisaient minimes. Rio était devenue un flamboiement d’éclairs, une ruine croulante au sein d’une gigantesque convulsion électrique dont le souffle avait arraché la ville de ses fondations et électrocuté la population. De celle-ci, il ne restait plus que des cendres. Quatre heures plus tard, Rio n’était plus qu’un souvenir, un désert de pierres noircies et effritées, de corps calcinés. »
    Stokes disparu, ce fut Evelyn, en pleine maturité scientifique, qui prit le relais. Elle convainquit le savant Morgan de la pertinence du plan conçu par son père : déplacer toute la terre vers un autre soleil pour assurer sa survie. La machinerie qui permettrait cette action était, grâce à son père, opérationnelle. Il s’agissait de libérer notre globe de la gravitation, puis de le diriger sur un canal « d’éther » à une vitesse inconcevable vers le système d’Alpha du centaure, enfin de protéger par un maillage électromagnétique, l’atmosphère et la surface terrestre durant le voyage, les humains prenant place dans les abris souterrains encore opérationnels.
    Morgan, sonna le tocsin général. A l’heure dite, la terre se libéra de l’emprise de son soleil pour se diriger vers une nouvelle étoile. Mais, peu de temps avant son arrivée, l’une des machines assurant la cohérence de l’ensemble, céda. La Terre dépassa son but, s’enfonça en un nouvel univers, resta finalement prisonnière d’un soleil étrange et étranger sur une « orbite de force ». Evelyn, analysant la situation, sut qu’il ne s’agissait là que d’un sursis provisoire, notre planète devant irrémédiablement finir brûlée comme un phalène par une lampe. Après bien des tâtonnements, elle réussit à remettre ses machines en route utilisant comme boussole l’énorme masse magnétique d’une étoile morte mais située dans notre propre univers. Notre terre repartit vers son berceau historique.
    Le passage de l’étoile  fugitive avait bouleversé le paysage de notre système solaire à un point tel qu’il fallait trouver un nouvel équilibre et une nouvelle orbite à notre globe. Quatre tours électromagnétiques gigantesques furent construites aux quatre points cardinaux. Elles devaient stabiliser le monde tant que durerait l’humanité.  Plus tard, l’on s’aperçut que la terre, parfaitement autonome dans son mouvement, pouvait se passer de ses piliers. Ainsi, grâce à Evelyn, l’humanité reprit vie et, après des siècles puis des millénaires, seule une statue à moitié oxydée rappela à nos descendants le rôle immense que joua cette femme dans l’histoire du monde :
    « Au milieu des ruines croulantes des édifices autrefois colossaux, penchés maintenant sous l’effet des affaissements du sous-sol, la statue de bronze tenait bon. Le temps et les saisons l’avaient dégradée, et il eût été difficile d’y retrouver l’image d’une femme.(…) Peut-être était-il juste que cette statute se dressât sur la ligne qui marquait la limite entre le jour et la nuit, silhouette dont l’un des profils seulement se détachait sur le rouge du soleil déclinant, tandis que les mains levées montraient les étoiles et les profondeurs abyssales dans lesquelles avait disparu Evelyn elle-même, sans espoir de retour… »
    « L’étoile fugitive » dont l’argument est plus que chimérique ne manque pourtant pas de souffle épique. Il est l’un des récits les plus inspirés de Vargo Statten. Des accents « à la  Stapledon » parcourent un texte au style nerveux et haché. La convention romanesque assumée, la distanciation scientifique enfin prise, permettent de goûter au plaisir d’une lecture sans arrière-pensée.

  7. Type: livre Thème: disette d’éléments, épidémies Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1954
    Scott Andrews et sa femme Nancy, en exploration sur Mercure en son terminateur, ramassent des diamants gros comme des œufs de pigeon et, pour faire bonne mesure, y adjoignent un morceau de mâchefer mercurien pour analyse.
    De retour sur terre, ils se rafraîchissent chez eux avant d’aller faire leur rapport d’activité aux autorités. (Heureuse époque !)
    Le financier véreux, Calvin Munro,  qui a eu vent des richesses rapportées,  charge Webster, son homme de confiance, de les dérober. Deux aigrefins s‘emparent donc du coffre aux diamants et, par la même occasion, du mâchefer lequel révèle une propriété désagréable : il transforme tout élément humide en or pur comme dans le mythe de Midas !
    Les statues en or de ce qui était des voleurs soulèvent une insatiable curiosité. Mais le plus grave reste à venir. Le morceau de mâchefer mercurien perdu durant la fuite, aboutit dans les égouts londoniens et transforme ipso facto toute l’eau en or, bouchant les déversoirs et provoquant une épidémie sévère au sein de la capitale anglaise :
    « L’épidémie commença par une femme du quartier et s’étendit ensuite avec une telle rapidité que le service médical local put à peine y faire face. La maladie était comme une sorte de diphtérie, mais beaucoup plus virulente.»
    Andrews, appelé d’urgence, ne peut que constater la transformation progressive des bâtiments de Londres en or :
    « La catastrophe s’étendait avec une rapidité effroyable. Plus l’or se répandait dans le réseau d’égouts, plus les autres régions étaient exposées à l’attaque de la maladie. La mort suivait de près l’or massif. L’or était répandu dans les rues, à portée de tout le monde, et personne n’y touchait. De minces épées du précieux métal jaillissaient à travers les grillages des canalisations et des couvercles de puits de regard. Les immeubles revêtaient un éclat d’un jaune étincelant qui s’accentuait et brillait encore plus quand la pluie apportait de l’eau à cette invraisemblable  création. »
    Que se passera-t-il lorsque l’action du catalyseur extraterrestre se fera sentir jusqu’à la Manche ? Tout est donc mis en œuvre pour retrouver la pierre mercurienne… Partout dans le monde la cotation de l’or s’effondre :
    « Les premières répercussions se firent sentir à la Bourse où les actions des mines d’or firent le plongeon à une vitesse qui mit le chaos dans les milieux financiers. Tout le crédit mondial était basé sur l’or, et l’apparition soudaine de ce métal en quantités que l’on pouvait ramasser à la pelle, détruisait sa valeur et ruinait son rôle d’étalon-monnaie ».
    Cependant, Munro n’a pas désarmé. Il envisage de s’approprier les marchés vénusien et martien jusqu’ici épargnés. Il fait enlever le jeune couple afin qu’il le guide, lui et Webster, jusqu’à la source de richesse. Hélas ! rien ne se passe comme prévu : Webster et Munro mourront, Andrews et Nancy retourneront sur la terre ;  mais comment éviter d’autres catastrophes ?  Heureusement, le hasard leur révéla que l’eau des océans de Vénus, grâce à son acidité, avait la capacité de dissoudre l’or mercurien.
    Néanmoins, la seule solution envisageable pour éviter que des tentations ne se fassent jour était,  en toute simplicité, de réduire la planète Mercure en poussière, laquelle tombera sur le soleil. Grâce aux rayons désintégrateurs et avec toute la douceur requise pour ne pas perturber le délicat équilibre du système solaire, l’on procéda à l’opération avec un plein et total succès, délivrant la Terre de l’horrible sort d’être transformée en une planète en or pur.
    Roman populaire des années cinquante, « Métal de mort » appartient à la veine cataclysmique anglaise de « la disette d’éléments »(quoique ici, il y en aurait plutôt pléthore). Récit pour adolescents mené avec fougue, le roman proclame haut et fort son appartenance au genre du «space-opéra »

  8. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Vargo STATTEN Parution: 1956
    Le vaisseau interplanétaire « Nuage cosmique », en route vers Vénus, explosa sans raison après avoir capté un message suivi d’un son de cloche à résonance grave. Avant de disparaître corps et biens, le commandant Henderson pu faire parvenir ce message à la terre.
    Nat Williams, directeur d’une chaire mondiale de mathématiques et pionnier de l’espace, présenta le message au président, après qu’il ait pu  décrypter celui-là. C’était l’annonce d’une menace pesant sur le monde. Après un «mystérieux délai », scandé par les battements réguliers d’une cloche cosmique, les Vénusiens, très avancés technologiquement, ayant fui depuis longtemps leur planète d’origine, et pour éviter que leurs secrets ne tombent entre les mains de terriens inaptes et destructeurs, ont, en toute simplicité, piégé leur planète. Après 400 000 battements, soit un délai de deux ans, Vénus devait exploser, entraînant dans sa disparition la Lune et la Terre :
    « Nous (ce sont les défunts Vénusiens qui parlent) avons calculé que la force expansive de cette explosion fera voler en éclats notre planète tout entière qui se transformera en poussière cosmique. Vous qui écoutez ce message, vous êtes certainement parvenus à une culture scientifique très élevée puisque vous avez pu réussir à voyager dans l’Espace. Vous comprendrez donc que la brusque désintégration d’une planète et sa réduction en poussière, surtout lorsqu’il s’agit d’une planète du volume de la nôtre, c’est-à-dire de dimensions à peu près égales à celles de la vôtre, provoqueront certainement chez ses voisins l’anéantissement et la panique. Bref, nos calculs démontrent que la destruction de notre planète entraînera celle de tous les mondes du système solaire. Il ne s’agira pas d’une désintégration complète, mais toute vie sera balayée de leur surface. »
    L’heure était gravissime et il convenait de désamorcer cette machine infernale. Nat Williams pressenti comme sauveur constitua son équipe : Tony Dyson, le « Muscle » et Mike Benton, le « Cerveau », en dépit de son grand poids. Enfin, Myriam, sa secrétaire, la « touche féminine », qui aura bien du mal à échapper à son rôle de soubrette.
    Ils partirent donc en direction de Vénus, croisant en chemin les restes éparpillés du « Nuage cosmique », au nom prédestiné. Ils échappèrent aussi, grâce à la subtilité de Nat, aux ondes magnétiques tendues par les Vénusiens , destinées à les éparpiller eux aussi dans l’espace.
    Vénus était une planète chaude proche du mésozoïque terrestre avec une omniprésence de cuivre dans les roches et les océans, ce qui mit les Terriens sur la piste de l’engin infernal qui ne pouvait être que situé profondément sous terre. Avisant, après leur atterrissage un volcan éteint, ils s’en approchèrent pour y pénétrer. Cela n’alla pas sans mal, car la faune était à l’aune de la planète. Ils eurent donc à se défendre contre une guêpe gigantesque avant de se retrouver en une fragile sécurité. La descente du puits volcanique s’avéra périlleuse, semée de dangers, comme cette coulée de lave programmée par les vénusiens et déclenchée à leur passage.
    Arrivés au fond, ils aperçurent une gigantesque rangée de machines, ces engins que les Vénusiens avaient décidé de détruire car elles auraient pu faire faire aux Terriens un bond décisif vers le progrès. Encore plus loin, au fond, dans une salle, ils virent la machine infernale : un câble reliant un globe à une pyramide de cuivre qui puisait son énergie dans les profondeurs mêmes de la planète, connecté à la totalité du cuivre disponible dans le manteau. C’est la planète elle-même qui devait déclencher la bombe, après une onde initiale, à peine le délai écoulé.
    Nul ne semblait être en mesure de la désamorcer. La Terre était donc irrémédiablement perdue lorsque l’excès de précautions dont s’étaient entouré les Vénusiens se retourna contre eux. Une machine infernale robotique et programmée en conséquence, se mit en marche pour annihiler les intrus. En face de ce danger extrême, Nat fit sauter une mini-bombe atomique qui dérégla l’engin, lequel dirigea son rayon mortel sur  la bombe, envoyant le globe, le câble et sa pyramide dans l’avenir.
    La terre était donc sauvée… pour le moment ! Nul doute que d’ici un futur proche, avec l’aide de la technologie étrangère, les Terriens auront trouvé le moyen de désamorcer définitivement la mortelle menace.
    « Mystérieux délai » présente un récit d’aventure dans un contexte de science-fiction. Toujours écrit avec clarté et simplicité, l’intrigue se développe de manière linéaire, associée aux stéréotypes et aux poncifs récurrents du genre, verrouillant quelque peu l’imaginaire du lecteur (Mais il est vrai que l’on s’adresse aux adolescents des décennies écoulées……)

  9. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, épidémies Auteur: Valéry D'AMBOISE Parution: 1972
    Alpha Agent Supra Normal légèrement télépathe, Albin de Reynier, amateur de belles filles, de belles voitures, très fortuné, travaille dans l’organisation ultra-secrète – tellement secrète que les collaborateurs ne se rencontrent que masqués-, à savoir l’O.M.D.R.A.H. (Organisation de Défense de la race Humaine), dirigée par « Lui », le patron.
    Aujourd’hui, sa mission est d’apprendre pourquoi il naît tant d’enfants tératomorphes. Avec son ami, le médecin et play-boy José Mirnal, après une ultime réunion dans « la Maison du Bout du Monde » à Genève, siège de l’organisation, ils se mettent en chasse.
    Leur piste croise sporadiquement celle de Leïna, alias Gunnar, une autre agente secrète de l’O.M.D.R.A.H. Ils pratiquent un métier dangereux car les agents qui échouent sont « grillés », au propre comme au figuré. Leurs armes ? Des pistolets à ultra-sons inventés par le professeur François, le « premier Sage du Conseil des Agents Secrets ».
    Leur enquête les amène à soupçonner la dangerosité d’ une crème contre les vergetures, utilisée par une majorité de femmes enceintes, vendue par les laboratoires N.A.I., filiales des laboratoires Serfati à Münich, dépendants du trust Hans Büchnergeselschafft.
    Là, Albin –après moult démêlées amoureuses- visite les locaux de l’usine,  établissant la preuve de la culpabilité de la société allemande et aussi – ô surprise ! – que le véritable responsable de l’infection est « Lui », son chef bien aimé.En attendant, le fléau se répand mais dans le domaine viticole : en France, toutes les vignes dépérissent sous l’action d’un second produit nocif (ce qui est un crime majeur, convenons-en.)
    « Lui » est un ancien nazi, infiltré au poste le plus élevé de l’O.M.D.R.A.H., manipulant ses agents secrets, décidé à prendre sa revanche sur la race humaine qui n’a pas été gentille avec lui :
    « Un éclair fulgura dans le regard du vieil homme. Pourquoi ? parce que ces fléaux justement ont abâtardi la race ; parce que malgré une lutte de dix années, nous ne sommes pas parvenus à combattre valablement la pollution qui est devenue morale. L’humanité toute entière est arrivée au bout du monde (sic !), au point de non-retour. L’O.N.U., du vent. Les discussions des diplomates verbeux et verreux n’aboutiront jamais. Notre travail est transformé en fumée au fur et à mesure. L’homme est pourri. Il faut changer de politique. Tout recommencer à zéro, repartir sur des bases neuves. »
    Albin met les bouchées doubles pour démasquer « Lui », avec l’aide de sa petite amie noire de Munich, Linda. Pourtant, il ne pourra éviter la mort du professeur Schussman, une sinistre crapule, responsable de la fabrication du virus à tératomorphe, mélangé à la crème pour vergetures.
    « Lui », serré de près, se révèle à l’agent Alpha qu’il veut gagner à sa cause,  prétextant qu’il est trop tard pour arrêter l’expansion d’un gaz répandu à Munich, lequel, en quantité infinitésimale, provoquera la mort de milliers d’individus. Mais Albin ne veut pas collaborer avec « Lui ».  Subséquemment, l’assassin de haut vol le transfère à Genève pour une dernière confrontation avec les autres agents secrets au sein de l’O.M.D.R.A.H. Sont-ils des bons ou des mauvais? Le lecteur ne le saura jamais,  tandis que Gunnar, toujours sur sa piste parallèle, se fera définitivement griller le cerveau « prête à devenir enfin une bonne épouse » (Je cite.)
    Grâce à son ami José averti par ondes psy, Albin se sort du pétrin. A eux deux, ils démasquent le terrible « Lui » qui n’est autre que – ô stupeur et tremblement !- le bon professeur François.
    Un récit de bric et de broc, à la limite du pathologique dont notre résumé aura au moins l’heureux effet d’écarter le courageux lecteur qui tenterait de se frotter au texte. Quant aux autres… ils n’avaient qu’à se renseigner avant!

  10. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Umberto ECO Eugenio CARMI Parution: 1988
    Un récit pour les enfants que l’on pourrait également intituler « la révolte des atomes ».
    De très gentils atomes décident un jour de quitter les méchantes bombes que le général entassait dans son grenier en vue d’une guerre future. : « Quand j’en aurai beaucoup, déclarai-il, je déclencherai une superbe guerre. ».
    Il était en accord avec tous ces messieurs qui ont « dépensé une fortune pour fabriquer toutes ces bombes ». Lorsque, enfin,  elles se mirent à tomber sur les villes prévues, elles n’éclatèrent pas, les atomes ayant fui dans les autres objets de la vie. Les papas et les mamans en furent bien heureux et le général, démobilisé, devint portier dans un palace.
    La Bombe racontée aux tout petits enfants en un récit minimaliste qui décrit pourtant dans leur langue et avec précision les motivations des «généraux» et des «messieurs» prêts à déclencher l’apocalypse nucléaire.