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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Serge BRUSSOLO Parution: 2002
    Vol.01 : Profession : cadavre, Fleuve Noir éd., 1995, coll. " Anticipation " N°1962, 1 vol. broché, in-12 ème , 185 pp. couverture illustrée par Kervevan. roman d’expression française.
    1 ère  parution : 1995
    Koban Ullreider, psychopathe monstrueux en taille et en force, totalement dénué de sensations et d’émotions, a été élevé sur Mars par son père pasteur et mis en contact avec la poussière magnétique martienne qui contient toute la tristesse dépressive des autochtones aujourd’hui disparus. Ullreider, investi d’une mission apocalyptique par son père, rapporte sur terre des blocs agglomérés de cette poussière qu’il cache en un hangar, provoquant une asthénie sans équivalent dans le quartier :
    « Koban suivait les progrès du mal avec détachement ; Il savait que le taux de suicide grimpait de manière disproportionnée. Il ne se passait pas une journée sans que quelqu’un se jette dans le vide du haut d’un immeuble, sans qu’une femme ne s’ouvre les veines dans sa baignoire. Beaucoup, gagnés par une écrasante impression d’inutilité, avaient cessé de se nourrir, de se laver, de s’habiller. Il n’était pas rare d’apercevoir, par les fenêtres ouvertes, des hommes et des femmes nus, couchés sur leur lit, fixant le plafond. C’était comme une irradiation maligne qu’aucun compteur Geiger n’aurait pu détecter. Elle ne gangrenait pas les corps, mais les âmes… uniquement les âmes. »
    L’industrie martienne a fourni encore d’autres nouveautés aux Terriens. Comme celle de la nécro-vision qui permet par l’exploration intrusive des neurones du mort de visionner ses derniers instants. Mathias Faning s’est spécialisé dans cette technique, devenue une auxiliaire de la justice. Koban en a trouvé la parade :
    « Il tira un sac poubelle de la poche de son treillis ainsi qu’un couteau de chasse muni d’une lame impressionnante. Un Bowie-knife volé à un voyou dans une ruelle de Venice. Il vaporisa la solution antihémorragique sur le cou des deux hommes et leur trancha la tête sans verser une goutte de sang.(…) Son image était toujours là, photographiée dans la cervelle des morts, mais il savait comment résoudre le problème. Au bout de la rue, une usine d’incinération d’ordures faisait ronfler ses fourneaux jour et nuit. Il était facile de s’y introduire et de jeter les têtes dans la fournaise.»
    Enfin une sève martienne aux étonnantes propriétés a donné un anesthésique puissant et un cicatrisant exceptionnel. La chirurgie terrestre a donc fait des progrès surprenants avec ces produits. Mais le revers de la médaille est le développement des « pickpocket organiques » qui vous enlèvent un organe pour la revente illicite sans que vous puissiez vous en rendre compte. Cela a crée une société urbaine craintive et méfiante. Heureusement, les traumas de toute nature peuvent disparaître de la mémoire grâce au «Rub-Out » une drogue d’amnésie parfaite.
    Sarah est une ancienne femme peintre en murailles accidentée. Elle est reclassée dans le service de Faning comme femme de ménage. Elle aussi est fascinée par la nécro-vision et plus encore, par cette nouvelle technique, le « morpho-clonage » qui permet, à l’aide de traces organiques, la reconstitution en 3-D d’une sorte d’enveloppe globale de l’individu.
    Sa piste croise celle de Koban Ullreider chez son amie Laura. Le criminel s’essaye à des créations telles que décrites dans l’Apocalypse de Jean, en marquant ses futur(e)s adeptes au fer rouge. Laura sera l’une de ses victimes. Trafiquée par Ullreider, elle se transforme en un monstre brûlant, un « ange de l’apocalypse ». Sarah, qui a suivi de près tout le processus, n’est pas vraiment effrayée. Tout se passe comme si un étrange lien psychologique la reliait au psychopathe.
    Vol. 02 : les Promenade du bistouri, Fleuve Noir éd., 1995, coll. " Anticipation " N°1970, 1 vol. broché, in-12 ème , 187 pp.couverture illustrée par Jean-Yves Kervevan.  roman d’expression française.
    1 ère  parution : 1995
    Deux autres « anges » seront fabriqués par Koban. L’un, Sharon Baker, illustrera le douzième verset du VIIème sceau de l’apocalypse, en pleurant des larmes noires. Ayant pris son envol au-dessus de la ville, par ses larmes, elle catalysera le brouillard stagnant au-dessus de Los Angeles, le transformant en une coupole de verre noir qui menace d’asphyxie la grande cité. En éclatant, le dôme vitrifié ciblera d’éclats les imprudents et fera plus de 32 000 morts.
    Le deuxième ange, toujours une femme, pleurera des larmes de sang au-dessus de la mer, transformant l’eau de l’océan en sang. S’ensuit une effrayante marée rouge.
    Sarah, à l’occasion de cet événement, rencontre le professeur Mikofski qui remarque qu’elle est déjà marquée par la poussière rouge de Mars dont est porteur Koban. A cette occasion, Il lui fait une stupéfiante révélation, encore inconnue du monde, impensable mais réelle, dont il connaît bien la nature puisqu’il a fait partie de l’équipe scientifique qui, jadis, étudia ledit phénomène.
    A travers une simulation d’ordinateur, travaillant sur les clichés transmis par sonde spatiale, il lui est apparu que les planètes du système solaire, y compris la Terre, seraient les crânes et les os gigantesques fossilisés de géants datant d’avant sa formation, des êtres inimaginables aux fémurs longs de 40 000 km. Des êtres angoissants jadis vivants qui se battaient entre eux, et dont les humains ne seraient que les minuscules nécrophages se développant sur le crâne fossile d’un géant mort.
    Bien pire : les Martiens, jadis plus développés que les Terriens, avertis du fait, avaient extrait et rassemblé les pensées fossiles de ces géants morts, à fin d’étude. Leur disparition totale laissa subsister le mur de poussière martienne rouge, un infernal mélange de pensées agressives, remplies d’une haine incompréhensible, qui trouvèrent un relais en la personne du mutant Koban Ullreider. Téléguidé par ces pensées sauvages, qu’il traduit en images de l’apocalypse du fait de sa culture religieuse, Koban est là pour rouvrir la porte à ces êtres que Mikofski appelle « la Brigade du chaos. »
    Sarah, bouleversée par ces révélations, rentre chez elle pour apprendre que Koban, découvert et piégé, a été réduit en pièces par la police, sa mémoire et sa pensée mise sur des disquettes de nécro-vision par Faning qui s’est réservé une copie à son usage personnel en la mettant en lieu sûr.
    D’autre part, à partir des cellules du mutant abattu, l’on fabriqua un clone mnémonique de celui-ci. De plus en plus sous l’emprise de la poussière martienne, Sarah vola le clone et la disquette de Faning. Chez elle, le nourrissant de son sang, elle lui réinjecte la mémoire originelle d’Ullreider. Quoiqu’affaibli, Koban ressuscite. Selon un plan prévu de longue date, il guide Sarah dans l’élaboration de centaines de clones-enfants à l’image du psychopathe.
    Ceux-ci, des enveloppes animées remplies de poussière martienne, constitueront « l’armée du chaos », sillonnant la ville, contaminant les êtres humains avec leurs pensées malsaines, et déclenchant une vague de suicides sans précédent sur terre. L’apocalypse est en marche.
    Vol. 03 : La cicatrice du chaos, Fleuve Noir éd., 1997, coll. " SF métal " N°5, 1 vol. broché , in-12 ème , 187 pp. couverture illustrée par Kervevan. roman d’expression française.
    1 ère  parution : 1997
    La poussière martienne, répandue par les « petits » Koban envahit toutes choses, sujette à d’étranges métamorphoses : elle s’autoreproduit, recouvrant petits immeubles, objets et gens. Mathias Faning et Mikofski sont conscients du danger mortel qu’ils encourent. En compagnie de quelques militaires, protégés par un filtre anti-poussière, ils sillonnent la ville en engin blindé pour évaluer la situation. L’évolution s’accélère. La poussière devient jonctive, souple et, comme une peau plastique, entoure les cadavres d’une carapace rouge qu’elle réussit à faire mouvoir. Mikofski devine l’incroyable vérité : le géant, dont la tête représente la terre, est en passe de se reconstituer et de cicatriser ses plaies, qui sont notamment les océans ou les grandes fosses marines. La suturation des os se fait à grande vitesse, ce qui se traduit par un bouleversement généralisé du terrain, et, au-delà, de la géographie mondiale :
    « C’est ça ! martela Faning. Le sol est en train de « pousser» sous nos pieds, il gagne en superficie. C’est comme une moquette qui deviendrait vivante et s’agrandirait d’un mètre carré toutes les heures. Voilà pourquoi nous faisons du surplace. La « pousse » n’est pas uniforme, elle se produit en certains endroits, là où le sol est plus mou. »
    Les immeubles de Los Angeles glissent les uns vers les autres, les océans se couvrent d’une croûte lisse et blanchâtre, en réalité le cartilage cicatriciel du géant. La poussière devenue lisse représente sa peau. Tous les organismes vivants sur terre, considérés comme des parasites, sont en passe d’être éliminés par la « poussière martienne » qui anime les épaves de voiture ou d’avions d’une énergie intense mais brève :
    « Les objets vivants se jetèrent sur les animaux fatigués et les mirent en pièces. Affaiblis par la longue traversée, rendus malades par la « peau » dont ils avaient essayé de se nourrir malgré tout, les bêtes se laissèrent submerger par ces lointains cousins d’apocalypse. Les tuyaux-serpents s’enroulèrent autour des éléphants et leur broyèrent la cage thoracique, les voitures-crocodiles happèrent les autres quadrupèdes avec tant de violence qu’elles coupèrent leurs victimes en deux. Les capots-mâchoires ne cessaient plus de s’abattre et de se relever, en une grotesque parodie de mastication. »
    Entre temps, Sarah, toujours dévolue aux soins des clones sent que la puissance qui la protège s’amenuise, comme d’ailleurs Koban, réduit à l’état de poupée prête à s’envoler au vent. Il est temps pour elle de se sauver. Elle rencontrera par hasard et par la volonté de l’auteur, Faning et Mikofski qui la recueillent dans leur engin blindé. Le géant semble prêt à gagner la partie, à faire disparaître toute vie sur terre et, en se réveillant, à se venger de ses anciens ennemis, soit les autres planètes du système solaire qui constituent autant de crânes. Que faire pour arrêter le processus ?
    Alors Mikofski dévoile son ultime parade : injecter, par la fissure non encore cicatrisée d’une ancienne plaie, la faille de San Fransisco, une bombe composée de Rub-Out concentré pour le rendre amnésique et impuissant. L’opération de la dernière chance se déroule comme prévu. Le Rub-Out se répand sous l’océan grâce à un missile porteur. Le géant restera à nouveau inerte, et la terre sera sauvée. Hélas ! Le Rub-Out, en diffusant petit à petit dans l’atmosphère, transformera tous les survivants en crétins ignares, oublieux de leur histoire et de leur humanité :
    « Il passa sa dernière journée d’homme civilisé en préparatifs divers. Il avait couvert le ciment de sa «caverne» de dessins naïfs expliquant le mode d’emploi des objets étalés autour de lui. Il espérait que cette grossière bande dessinée répondrait aux besoins pédagogiques qu’il plaçait en elle. Ce jour-là, ils n’éprouvèrent ni les uns ni les autres, le besoin de se rencontrer. Faning n’avait jamais aimé les adieux prolongés. Le soir, il dut enlever son masque car le filtre saturé l’empêchait de respirer. Il s’allongea sur la paillasse dont il avait tapissé le fond de la niche et respira à petits coups. L’air n’avait aucun goût particulier.
    « Tu vas t’endormir, pensa-t-il, et demain… »
    Demain, qui se réveillerait ? Mathias Faning, l’ex-policier du LAPD ou Ghar… l’homme des cavernes ? »
    Un récit terrifiant qui, pour osés et incroyables en soient les présupposés, accroche le lecteur jusqu’à la dernière ligne. Brussolo, par un méticuleux montage en plans alternés possède l’art de brouiller les pistes et de relancer l’intérêt. L’on se souviendra donc longtemps du géant psychopathe Koban Ullreider devenu Tom Pouce dans sa boîte d’allumettes, du Rub-Out et de la nécro-vision. Un récit incontestablement original.

  2. Type: livre Thème: menaces animales Auteur: Paul FORT Alain BARRIERE Parution: 6886
    Ce court poème de Paul Fort, interprété par divers chanteurs tels que Reggiani ou Alain Barrière, dans sa simplicité de ritournelle, présente une charge révolutionnaire importante qui explose dans le vers de chute : « Et y’a plus de baleines».  Il est basé sur des contradictions tranchées entre les temps anciens et présents, entre la République et les fastes et tares de l’Ancien Régime.
    Le narrateur est un « piqueur de baleines », homme simple pour qui la chasse est une activité quotidienne et dangereuse. Le sort souvent atroce des cap-horniers explique la fascination populaire que dominent les clichés et les naïvetés religieuses.  Le regret du « Bon vieux temps », le temps de la Monarchie libertine (« les Marquis couverts de dentelle »), « des Grands Seigneurs » qui « crachaient » sur la religion ,  est mis en parallèle avec la « foi du charbonnier » qui honore « les Jésus en croix et les Saintes Vierges ».
    Un temps quasi-mythique que regrettent les « matelots qui avaient la foi ».
    Les bouleversements du présent ont instauré un nouveau système de gouvernement (« Y’a la République, y’a l’Président »), à la satisfaction de tous:(« tout le monde est content »).
    Sauf à celle du matelot,  car les baleines ont disparu, raréfiées ou obsolètes dans cette  nouvelle ère, comme ont disparu la religion et la foi.
    Complainte écologique avant l’heure, sensibilité envers une nature fragile mise en danger par l’exploitation moderne, le poème est d’autant plus fort qu’il est court, son message touchant à l’universel par l’usage d’une syntaxe populaire et d’un vocabulaire simplifié.

  3. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: Georges G. CHESBRO Parution: 1985
    L’enquête de « Mongo » Frederickson, le nain détective, et de son frère Garth, débute de manière curieuse au Nebraska, à Peru County, lors de l’enterrement d’un petit neveu, Tommy, et de son copain Rod. Assassinés tous deux, semble-t-il.
    Une première piste mène les détectives auprès de la Volsung Corporation, une mystérieuse entreprise de traitement du maïs, installée dans la région. Mongo sera poursuivi par Jack Bolesh, un ancien ennemi d’enfance, devenu shérif pour le compte de la Volsung,  qui ne supporte pas que le nain puisse se mêler de l’affaire du « double suicide ». Pourtant, les deux frères arrivent à faire la preuve que les jeunes ont bien été assassinés parce qu’ils s’étaient trop approchés du bâtiment mystérieux. La Volsung appartiendrait à Sigmund Loge, un savant charismatique, deux fois prix Nobel,  et fondateur, à ses moments perdus, d’une secte religieuse aux ramifications multiples.
    Pour en savoir plus,  ils font appel à  Lipitt, un agent extérieur et ancienne connaissance de Mongo, qui a travaillé pour Loge. Arrêtés à nouveau par Bolesh, celui-ci décide de les mettre définitivement sur la touche en leur injectant un mystérieux produit qui, insensiblement, provoquera leur régression physiologique. Garth se couvrira de poils et développera des réflexes foudroyants alors que  Mongo, parfaitement photophobe,  présentera des mains et des pieds palmés ! c’est Lipitt qui tuera Jack Bolesh, pour libérer les deux frères et qui leur dira la vérité au sujet des Loge : il y a Obbie, le plus jeune, un adolescent vaniteux et égoïste, Siegfrid, son père, un être malfaisant et savant de son état, enfin Siegmund, le grand-père, qui se fait passer pour Dieu aux yeux de ses adeptes. Il semble qu’ils procéderaient,  sous le couvert de la Volsung, à des expériences de manipulations génétiques dont Mongo et Garth ont déjà fait les frais :
    « Supposons que l’objectif du Projet Walhalla soit d’obtenir la capacité de provoquer une rapide dégénérescence chez les humains d’âge adulte et leur progéniture au sein de certaines populations bien précises. Il ne s’agit pas de tuer ; ça, les bombes et les balles savent le faire, et tout le monde est largement pourvu dans ce domaine. Et, bien évidemment, il ne sert à rien de simplement déformer les gens. Le processus de dégénérescence doit être contrôlé, discret et quasiment indétectable. Disons qu’il faut trouver une sorte de sérum qui déclenche une dégénérescence conduisant à la création d’êtres humains stupides et dociles qui ne seront plus véritablement des humains. Pour simplifier, imaginons des créatures d’apparence humaine, se situant quelque part sur l’échelle de l’évolution entre le néanderthalien et  cromagnon. »
    Mystérieux et protégé par une force spéciale appelée «les Gardiens», sans doute appuyé par des lobbies gouvernementaux d’extrême-droite, Siegmund est en passe de boucler le «Projet Walhalla». Il ne lui reste plus  qu’à mettre la main sur Garth et Mongo, cobayes précieux à ses yeux. Il est d’ailleurs le seul à pouvoir leur administrer l’antidote à leur mal. Pour connaître sa retraite, les deux détectives se feront passer pour des adeptes, en s’introduisant dans une des cellules religieuses du savant fou. C’est à Centralia, en Pennsylvanie que travaille Siegmund.
    Curieux mélange d’ambiance romantique à la Wagner et du «Seigneur des anneaux» de Tolkien, les bâtiments de Centralia sont situés sur un terrain volcanique et instable. D’emblée, Garth et Mongo se feront repérer par le gardien des lieux, un immense gorille (Golly) doué d’une certaine intelligence, qui les remet entre les mains d’Obbie et de Siegfrid. Ceux-ci se pourléchant à l’avance du plaisir qu’ils prendront à les torturer, leur montrent « la Chambre Noire»,  un puits aboutissant à des tunnels que hantent les échantillons ratés de la science génétique des Loge. Surveillés par Golly et Hugo, un géant ancien condisciple de cirque de Mongo, les deux frères seront soumis à des tests et prélèvements physiologiques complets. Ce délai permettra à Mongo de tenter de convaincre Hugo du danger que représente le projet Walhalla, auquel celui-ci refuse de croire. Pourtant Hugo, et même Golly, devront se rendre à l’évidence quand Mongo leur fera visiter la Chambre Noire. Surpris par les Loge, Hugo sera précipité dans le puit.
    C’en est trop pour Golly qui tue Obbie pendant que Mongo se débarrasse de Siegfried. C’est donc un groupe curieux constitué par un nain, un géant, un gorille parlant et une sorte de brute prognathe (Garth au bout de sa régression) qui s’enfuira de Centralia en direction du repaire secret de Siegmund, quelque part au Groenland. Garth et Mongo manqueront de périr de froid,  mais le choc thermique leur fera retrouver leur état normal. Finalement, parvenus jusqu’à l’antre du savant fou, ils seront amenés à écouter son discours délirant :
    « -Dieu est au courant.
    Les yeux de Loge s’emplirent de larmes ; des larmes de bonté et d’amour.
    -Hein ? Quoi ?
    -Je dois avouer que je n’ai pas été totalement franc avec vous, dit le vieil homme d’une voix vibrante d’extase tout à coup. J’ai dit qu’il n’existait pas de dieux, mais Dieu existe… le Dieu de l’univers, notre Dieu à tous. Il m’a parlé pour la première fois quand j’avais douze ans, il m’a dit de commencer à collecter les images et les extraits de films que vous avez vus. Depuis ce jour, il me parle régulièrement, il me guide dans mon travail. C’est Dieu qui m’a donné le système mathématique dont j’avais besoin pour appliquer la parabole de Triage à l’humanité, c’est Dieu qui m’a poussé à prendre la responsabilité de développer le Projet Walhalla. J’exécute la volonté de Dieu. Voyez-vous, messieurs, je suis réellement le messie. Sur ce, adieu. »
    Libérés par le gardien Leviticus enfin convaincu de la folie de Loge, laissant derrière eux des bâtiments en feu, ils seront ramenés par Lipitt à Peru Coutry où ils jouiront d’un repos mérité.
    « les Bêtes du Walhalla » concentre la thématique du grand guignol, du roman noir et du genre cataclysmique. Ses gentils monstres, à l’instar de ceux du film « Freaks », mettront en évidence la monstruosité psychologique du savant fou. Quant aux prouesses de Mongo et consort, elles se suivent sans désemparer obligeant le lecteur à s’accrocher au récit, quoiqu’il arrive.

  4. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Alain DURET Parution: 1982
    Une famille mesquine, xénophobe, stupide, égoïste.  Le père, Edmond Pagliau, prévoit tout, y compris la guerre nucléaire. Il s’est fait construire un abri antiatomique dans son jardin. La mère est une femme qui obéit. Le fils, un fort en thème qui "bûche" ses maths pour réussir les concours d’entrée aux grandes écoles, " car les maths seront toujours utiles ". Or, pour Edmond, c’est le grand jour: les nouvelles internationales ne sont pas bonnes. Il prévoit la conflagration, entraîne sa famille - et avec beaucoup de réticences, sa nièce, car il hait les femmes - dans son abri.
    Coupés du monde, ils en ressortent prudemment après une semaine, le père supposant le danger passé. Autour d’eux c’est toujours le même décor. Nos gens, ravis et seuls survivants, pensent se servir abondamment de ce qui a été délaissé.  Les habitudes alimentaires habituelles se remettent en place mais de gros boutons noirs apparaissent sur la peau du fils: la guerre atomique s’était doublée d’une guerre bactériologique!
    Une nouvelle qui vaut  par le décalage d’ une vision de fin du monde à la prud’homme.

  5. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: Robert JEAN-BOULAN Parution: 1950
    La terre est condamnée. Menacée par une grosse pluie d’aérolithes, elle volera bientôt en éclats. Le professeur Vaubert initie donc le projet de transporter environ six cents êtres humains choisis (l’on ne saura pas comment) à bord de ballons gonflables (eh !oui) sur la planète Mars,  où les hommes pourront se perpétuer en toute quiétude. Menée par le vieux savant Jean Denouart, l’expédition prend son envol. Alors que la terre disparaît dans un déluge de feu, nos chanceux aéronautes atterrissent sains et saufs sur Mars où, avant de s’implanter définitivement, ils aideront les autochtones de la planète rouge en forme de champignons, à combattre leurs ennemis.
    Un petit récit dont les invraisemblances scientifiques contribuent au charme suranné de la naïveté des années cinquante.

  6. Type: livre Thème: menaces telluriques, menaces technologiques Auteur: Daniel - Yves CHANBERT Parution: 1976
    Nancy Kearns, une femme-médecin, participe à une expérience de simulation de guerre nucléaire. Avec ses deux compagnons, Dave et Farman , elle est prête à passer trois mois sous terre dans un abri anti-atomique pour y tester son efficacité. Même l’explosion est simulée pour que les résultats soient les plus proches de la réalité. L’expérience prend une tournure inattendue. Au sortir de l’abri, tout autour d’eux, le paysage est méconnaissable, ravagé, soit un désert de sable pulvérulent s’étendant là où l’on trouvait des montagnes, des lacs, en cette région de Californie, proche de San Diego. Quelque chose s’est passé. Mais quoi ? Un cataclysme formidable et surprenant, une sorte de secousse tellurique intense a fait basculer dans la mort le monde entier, semble-t-il, sauf eux trois, préservés par l’abri anti-atomique.
    Pas pour longtemps en ce qui concerne les deux hommes. Une puissante voiture jaune surgie de nulle part et animée d’intentions malveillantes, tente de les écraser  en fonçant sur eux. Nancy ne doit la vie sauve qu’à l’arrivée inopinée d’un chevalier servant, Mickael Dobretsko, qui, avec sa Mercedes blindée et ses mitrailleuses bricolées, pulvérise l’agresseur. Nancy apprend de sa bouche que le monde a basculé dans l’horreur depuis quelques mois déjà , qu’il ne subsiste plus ni villes ni sociétés, et que seuls de pauvres groupes humains survivent avec difficulté dans le désert qu’est devenu la terre (et surtout cette région).
    Mickael, est un solitaire qui ne désire pas s’attacher à Nancy. Il l’emmène dans le clan de James Rabek, son ami, lequel saura sûrement utiliser les compétences en médecine de la jeune femme. Nancy, réticente car déjà secrètement amoureuse de Mickael, se rend à l’évidence : elle sera davantage en sécurité dans le clan de Rabek où le bon géant McGinn veillera sur elle.  Les hostilités perdurent ; la bande adverse, celle de Garush, ne cesse de harceler Rabek. A l’intérieur même du clan , Scott Trévor un psychopathe lâche et veule, se révélera être un ennemi pour Nancy. Le danger le plus terrible reste celui que font planer les voitures jaunes, les " autos de l’apocalypse ", venues d’on ne sait où, sans conducteur, animées d’intentions meurtrières à l’égard de tout ce qui bouge. Mickael veut connaître leur origine. La bande de Garush étant finalement décimée par les véhicules assassins, il profite de cette opportunité pour en capturer un. En l’examinant, il s’aperçoit qu’une série de micro-caméras disposées autour de la carrosserie, enregistrent tous les mouvements et gestes alentour. La voiture semble télécommandée car ,  lorsqu’elle manque  d’essence, elle abandonne le combat, pour retourner dans son repaire. Mickael, avec Rabek et Nancy (celle-ci s’impose à la place de McGinn),  décident de la suivre. La poursuite les entraîne sur un ancien site industriel, encore en parfait état de marche où des chaînes de montage robotiques construisent et réparent les voitures jaunes. Celles-ci, lorsqu’elles sont prêtes, partent commettre de nouveaux assassinats.
    La clef de l’énigme réside dans la personne d’un ingénieur électronicien , présent sur ce site et rendu fou par la catastrophe. Affichant une  haine féroce  à l’égard de tout ce qui reste en vie, il a reprogrammé les chaînes de montage dans un but meurtrier. Mickael met fin à l’aventure du dément. Peu à peu, la vie reprend comme autrefois (si l’on peut dire), avec une petite différence toutefois : c’est avec Nancy que Mickaël sillonnera dorénavant les solitudes désolées.
    Un roman parfois naïf parfois original par son inventivité et qui distille une angoisse sourde en un suspense bien dosé. Il n’en faut pas davantage pour lire sans ennui ce livre,  témoin de la peur d’un machinisme incontrôlé.

  7. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: A.E. VAN VOGT Parution: 1949
    Le pilote d’essai Morlake, sur l’unique exemplaire d’un avion expérimental à vitesse foudroyante, le S29A, assiste à la chute de bombes atomiques sur les centres urbains des Etats-Unis. L’une d’elles le frôle dans sa descente et il put ainsi vérifier la trajectoire de celle-ci, qui lui parut verticale. Bien que sa base de Kane Field fût en grande partie détruite, il réussit à s’y poser pour faire part de ses observations au général Herrold tandis que de partout provenaient des nouvelles alarmantes :
    « Catastrophe à l’échelle d’un continent ! Quarante millions de morts dans cinquante grandes villes en moins d’une demi-heure. On devait apprendre par après que chacune des bombes avait dégagé une chaleur de quarante billions de degrés centigrades. Il était inutile de songer à lutter, où que ce fût, contre cette violence déchaînée. L’équilibre d’un hémisphère avait vacillé. Des tremblements de terrre ravagèrent des régions qui n’avaient jamais enregistré la moindre secousse. Pendant toute la soirée et toute la nuit, le sol trembla avec une violence inconnue dans l’histoire de l’humanité. »
    Morlake fut immédiatement arrêté, ses propos au sujet de bombes tombant verticalement, donc lancées à partir de la Lune, étant considérés comme des mensonges. Alors que ce qui restait de l’armée américaine se perdait en conjectures sur les responsables du bombardement, Morlake parvint à s’évader. Etant le seul apte à piloter le 29A que les militaires tenaient à tout prix à récupérer, il s’échappa et, se posant parfois sur des bases désaffectées pour refaire le plein, commença une longue quête pour prouver son innocence, sans que les militaires qui suivaient ses traces ne purent jamais le capturer. Le seul espoir du pilote était de convaincre le général Clarke avec l’aide du professeur Glidden, son ami, de la véracité de ses dires. Morlake avait la certitude que l’ennemi des Etats-Unis se terraient à l’intérieur de son pays :
    « Une réalité plus forte que la tuerie s’imposait à lui, c’était la certitude que des hommes, quelque part sur la surface de la terre, guettaient, avec des précautions diaboliques, les moindres signes d’une surveillance dont ils seraient l’objet. Ils n’hésiteraient pas, s’ils étaient découverts, à sacrifier le reste de la terre pour se sauver eux-mêmes. Leurs chefs réfuteraient toutes les accusations, parleraient de conspiration et, grâce à l’arme terrible qu’était le contrôle de la Lune, pourraient bombarder n’importe quel endroit de la terre. »
    Ses soupçons se portent sur le sénateur Tormey qui assumait la présidence en ces temps troublés. Avec l’aide de Clarke, qu’ils avait réussi à convaincre, un piège fut tendu à Tormey, lequel se démasqua avec ses complices, tous Américains extrémistes et racistes ayant utilisé des fusées désaffectées pour bombarder leur pays. Tormey mourut d’une balle bien placée, un vaste coup de filet réduisit les extrémistes, Morlake fut réhabilité et le pays pansa ses plaies radioactives.
    Une nouvelle confuse de Van Vogt qui a au moins le mérite d’innover en la matière. Délaissant la sempiternelle rivalité USA-URSS, il avança en science-fiction l’hypothèse de «l’ennemi de l’intérieur » dans le cadre d’un conflit nucléaire.

  8. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, menaces climatiques Auteur: Marc MINERATH Parution: 1945
    Le célèbre journaliste Florent Vallerin, réputé pour résoudre les énigmes policières, est appelé au secours par la présidence du Conseil. Une catastrophe de taille semble se profiler : la Méditerranée s’assèche sans que l’on puisse attribuer au phénomène une origine naturelle. Quelle est la puissance occulte qui se livre à ce forfait? :
    «Se dire que quelqu’un, quelque part, un esprit infernal, une formation prodigieuse, armée de moyens qui échappent à l’analyse des plus grands savants, s’ingénie à détruire irrémédiablement l’œuvre d’une éternité. Car c’est rien moins que cela qui est recherché : l’assèchement progressif, implacable du bassin méditerranéen. Vous envisagez le résultat d’une telle opération ? La France ruinée, l’empire nord-africain anéanti, l’Espagne mutilée, l’Italie et la Grèce rayées pour ainsi dire de la carte géographique, le Turquie rejetée, exsangue dans les sables de l’Asie mineure.»
    En compagnie du commissaire Fischiani et avec son épouse Berthe, Vallerin se rend à Cap d’Ail. Il y est invité par Sancrisse, le savant responsable de la station marémotrice. Rapidement, le mystère s’éclaircit : qui a assassiné Belsamo, adjoint de Sancrisse et spécialiste en électricité ? Que signifie la prophétie obscure que Vallerin a découverte dans la station, mentionnant « un Taureau au pied d’azur » et une « colonne d’Hercule attaquée par l’armée innombrable des bâtisseurs invisibles » ?
    Le journaliste, grâce à la puissance de ses déductions et après un second meurtre, s’avise que le «Taureau» représente le signe du zodiaque de même nom, soit une période de temps,  et que les « bâtisseurs invisibles » sont des colonies entières de madrépores occupées à édifier une barrière  de corail  du côté de Gibraltar (la colonne d’Hercule) pour empêcher l’approvisionnement en eau de la méditerranée en provenance de l’Atlantique. Ces petites bestioles ne sont pas venues là toutes seules. Elles y ont été attirées, à partir du Gulf-Stream, grâce à une puissante machine électrique mise au point par le coupable et l’assassin, c’est-à-dire… Sancrisse., dont le but inavoué était de fournir une terre d’appoint aux Juifs d’Israël dans leur expansion.
    Un récit policier populaire dont le catastrophisme sert de prétexte  à la résolution d’une énigme. De l’humour et de la distanciation permettent de lire ce texte encore aujourd’hui.

  9. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde, menaces et guerres nucléaires Auteur: Léopold MASSIERA Parution: 1955
    Warner Ohberg, en cette année 2028,  se présente comme l’archétype du savant incompris. Son projet d’assécher partiellement les océans afin d’augmenter les surfaces cultivables a été rejeté par les représentants mondiaux réunis en conclave. Il en conçoit une terrible amertume et jure de se venger en détruisant l’humanité. Terré en son manoir de Trondhjem en Norvège, en compagnie de sa fille Christine et de son gendre  Georges Landgré, il envisage d’éventrer le fond des océans  par une série de bombes atomiques. Ses enfants, horrifiés, le dénoncent. Déjouant leur surveillance, Ohberg se livre avec délectation à sa vengeance en faisant exploser ses bombes qui dévasteront la terre entière. Il y perdra sa vie mais le jeune couple fuira le cataclysme universel en partant pour la planète Mars, espérant y fonder une humanité meilleure.
    Une petite nouvelle sans prétention appartenant à la littérature populaire par un écrivain très à l’aise en ce domaine.

  10. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Serge BRUSSOLO Parution: 1988
    Dan, le commercial navigant, a des ennuis avec sa cargaison durant la traversée de l’espace intersidéral. Des réparations l’obligent à relâcher sur l’astéroïde AMH-435,  à l’écart de toute route commerciale. Une surface entièrement gelée, une transparence parfaite, des blizzards intenses lui font regretter la terre qu’il regagne quelques semaines plus tard remportant de son escale improvisée quelques copeaux d’une glace… qui ne fond pas. D’une dureté à toute épreuve, d’une eau parfaite, ces copeaux s’apparentent aux diamants. C’est en tout cas le prix exorbitant que d’autres négociants acceptent de payer pour les acquérir.  Dan devient riche. Il s’installe comme diamantaire, gardant par devers lui certains de ces copeaux, sans se douter qu’ils vont être à l’origine de la fin du monde. Comme des entités vivantes, les pierres extraterrestres tentent de rétablir à leur profit un équilibre rompu. Agissant  en catalyseurs, elles transforment l’environnement selon trois modes successifs.
    Le premier est l’instauration d’un froid intense : tout acheteur qui porte l’une de ces pierres  meurt gelé en plein été. Le deuxième est l’invisibilité : paysages, fleurs et arbres disparaissent de la vue parce que parfaitement transparents. Puis c’est le tour des rues, des maisons, des voitures, Telle une épidémie, le mal se répand contraignant les hommes à s’adapter à ce nouvel environnement. Guidées par des aveugles pour éviter les obstacles, incapables de monter dans des tours d’habitation, de procéder à des échanges commerciaux, les sociétés se défont. Le troisième mode provoquera la fin certaine de l’humanité. La nature, en proie à une dissolution universelle se transforme en eau : tout support solide disparaîtra. Dan est le seul à avoir compris le processus puisqu’il en est le responsable. Il sait que les éléments organiques ne sont pas affectés par les pierres extraterrestres. Il construira donc une arche en cousant des peaux d’animaux pour atteindre les banquises du nord,  seuls éléments stables au sein d’une planète liquide.