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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires, la cité foudroyée Auteur: Claude NOUGARO Parution: 1948
    Tout débute par une scène de  rue où dominent la gaieté, le soleil et le sentiment amoureux :
    « Sous un joyeux soleil de mai
    C’était plein de couleurs, de mouvements et de bruits
    Une fille m’a sourit »
    Les images qui suggèrent la beauté, la tendresse, la joie, le bleu de l’azur (vers le ciel angélique) s’opposent violemment à l‘inquiétude (J’y comprends rien), aux sons discordants (ce drôle de bruit), aux sensations kinesthésiques (souffle incandescent, les murs qui tremblent), pour aboutir à la description de l’horreur, celle d’une ville anéantie par l’explosion d’une bombe nucléaire. La mise à mort de la cité est tellement rapide, insensée, inattendue que le poète « n’y comprends rien », répété comme un leitmotiv. Par touches à peine esquissées, adoptant le point de vue des sacrifiés, la chanson dénonce l’absurdité de la guerre. Chaque couplet décrit une phase précise du processus de l’enfer qui se déchaîne.  
    D’abord la cohue de la rue, l’animation, la foule des promeneurs dans laquelle se croisent tant de vies différentes, où se tissent tant de liens affectifs, puis « ce drôle de bruit », inqualifiable, étrange, unique. Le court instant d’interrogation (tout le monde a levé le nez) est aussitôt brisé par le flash lumineux (éclair aveuglant) que suivent de près le souffle (souffle incandescent), la destruction (les murs se mirent à trembler), la chute de la cité (des gravats, des poussières), enfin le vide (Y’avait une ville y’a plus rien), la mort, le silence et la douleur (silence à hurler) . Cela restera-il du domaine de l’hypothétique ? (Faites que ce soit un mauvais rêve)
    Par des mots simples, en un style familier, sans exégèse ni lourde thématique, Nougaro dénonce le crime et la folie des hommes. Un chef-d’œuvre de la chanson cataclysmique universellement connue.

  2. Type: livre Thème: le dernier homme, guerre des sexes, matriarcat Auteur: Pia GUERRA et Brian K. VAUGHAN Parution: 1992
    Vol. 01 : le dernier homme, Sémic éd., 2004, 1 vol. broché, in-octavo, npag. (128 pl. couleurs) BD d’expression anglaise (USA)
    1 ère parution : 2002     titre original : the last man (réunissant les comics US1 à 5)
    Où l’on fait connaissance avec les principaux protagonistes, quelques heures avant le drame. Tout d’abord, le héros, Yorick, un jeune homme d’une vingtaine d’années qui étudie la prestidigitation. Il sera le seul survivant humain mâle mais ne le sait pas encore. Il est amoureux d’Elizabeth qu’il pense épouser, actuellement en voyage en Australie. Il sera accompagné dans son périple par Esperluette, un macaque rhésus mâle, mis à sa disposition par des scientifiques de Boston en un but d’expérience.
    A Naplouse, se trouve le colonel Alter, une femme juive, très volontaire et traumatisée par la lutte contre les Palestiniens qui ont déjà tué ses parents. Elle se mettra à la poursuite de Yorick pour le récupérer. La mère de Yorick, à Washington, qui assume un rôle politique. Elle est sénatrice démocrate à la Maison Blanche, à la fois soulagée d’apprendre que son fils est en vie et préoccupée par l’enjeu qu’il incarnera. 355 est une jeune femme agent secret, légaliste et loyale à son pays, très efficace, dont la mission est de retrouver le Dr. Mann, responsable de la mise au jour du premier clone humain (et peut-être de la catastrophe).  Elle fournira aussi une protection à Yorick dans son périple à travers les USA sinistrés.
    Puis, à l’heure H, dans le monde entier, tous les mâles de toutes les espèces, y compris l’espèce humaine, meurent soudainement en crachant du sang, laissant les femmes seules sur cette terre. Sauf deux exceptions ; Yorick et Esperluette ! Tandis que certaines femmes tentent de réorganiser la société, jouant aux jeux de pouvoir coutumiers des hommes, Yorick erre dans les rues à visage caché. Se sachant l’objet de toutes les convoitises, il veut rejoindre l’Australie pour y retrouver sa fiancée, en un monde devenu terriblement hostile. 355, ayant protégé la future présidente des Etats Unis, la seule capable de reprendre en mains les rênes du pouvoir politique, se voit confirmer par celle-ci son rôle de tuteur à l’égard de Yorick et d’Esperluette. Sa première quête les amènera à Boston où sont censés se trouver le Dr. Mann et son laboratoire .De son côté, le colonel Alter, obéissant à un mystérieux coup de téléphone l’affranchissant sur l’existence et l’importance de Yorick, se met à leur poursuite. Quant au jeune homme, qui se demande ce qu’il est advenu de sa jeune sœur « Héro » (c’est son prénom), il affrontera un groupe de femmes en furie, « les Amazones », en un combat dont il sort vainqueur grâce à l’appui de 355.  Après avoir retrouvé le Dr. Mann dont le laboratoire avait été incendié, les deux femmes et Yorick, avec Esperluette perché sur son dos, prennent la direction de la Californie où subsisteraient encore des échantillons d’ADN susceptibles d’éradiquer le virus responsable du fléau.
    Vol. 02 : Un petit coin de paradis, Sémic éd.,2004, 1 vol. broché, in-octavo, npag. (128 pl. couleurs). BD d’expression anglaise (USA)
    Pendant que Yorick monnaye leur passage vers l’Ouest à bord d’un  train, dans un wagon à bestiaux, les Amazones, menées par Victoria, une théoricienne du féminisme, ne désarment pas. En effet, la reine s’est prise d’affection pour Hero, une petite jeune, qu’elle presse de suivre la piste du dernier mâle de la planète, c’est-à-dire son frère. Dans leur train, les trois fugitifs attaquées par d’autres méchantes filles, seront éjectés du train et 355, blessée dans l’action, ne sera plus d’aucun secours. Yorick, à sa grande stupeur, se réveille entre les mains de Sonia, l’une des soixante quatre femmes du village de Marisville, échappées d’un pénitencier proche. Elles ont réorganisées leur vie là, dans cette région désertique de l’Ohio, loin du monde, pour y faire oublier leur condamnation et la survenue de Yorick et de ses deux amies bouleversent leur tranquillité. Néanmoins, galvanisées par Sonia qui est tombée amoureuse de Yorick, elles s’apprêtent à leur dire la vérité lorsque la survenue intempestive des Amazones change tous les plans.
    La confrontation entre Yorick et sa sœur Hero tourne au tragique à cause de Victoria qui veut à tout prix éliminer le jeune homme. Sonia tue Victoria, Hero tue Sonia, Yorick, sur le point de tuer Hero en est empêché par 355, qui calme tout le monde. Finalement, alors que Yorick, désespéré, reprend la route avec ses compagnes, les femmes de Marisville enferment le reste des Amazones dans leur ancien pénitencier. L’action est relancée cependant par Alea et ses femmes-soldates, lesquelles, en direction de l’Ohio par hélicoptère, selon les informations d’une mystérieuse informatrice, se mettent aussi à la recherche du dernier homme tandis qu’une stupéfiante nouvelle nous parvient : trois spacionautes russes en bonne santé, parmi lesquels une femme, s’apprêtent à atterrir sur la terre américaine.
    Vol. 03 : Un petit pas, Panini Comics, 2004, coll. «Vertigo», 1 vol. broché, in-octavo, n pag. (128 pl. couleurs). BD d’expression anglaise (USA)
    1 ère parution : 2003
    Continuant leur avancée vers l'Ouest, à bord d'un train, 355 y fait la connaissance musclée d'une de ses consoeurs russe, Natalya Zamiatine. Après une franche explication sur  le toit d'un des wagons, il s'avère que Natalya a été envoyée de Russie pour réceptionner, elle aussi, le trio venu de l'espace. La capsule, qui aurait du atterrir dans les plaines russes, arrivera dans les plaines du Kansas par défaut, la Russie présentant de grandes zones irradiées.
    En attendant, la générale israélienne Alter , se déplaçant en hélicoptère, ne reste pas inerte avec ses soldates. Traquant elle aussi Yorick , la seule "usine à sperme" disponible, selon ses propres mots, elle a été mise sur sa piste par la propre mère du garçon qui, croyant en la loyauté des Israéliennes, leur a confirmé le point de rendez-vous grâce à un traqueur disposé dans le collier d'Esperluette. La ferme du Kansas, proche du point de chute de la navette, est en réalité une bio-base secrète tenue par deux jumelles , des médecins. Alter, déjà sur site, capture Yorick, désirant l'évacuer en hélicoptère. Au même moment, la capsule atterrit. 355 passe un marché avec Alter: pour Yorick, elle échangerait les deux astronautes mâles. Alter feint d'accepter car son seul désir est d'éliminer tous les autres protagonistes (surtout mâles) pour ne garder que le jeune garçon à sa disposition. Mais cela ne se passe pas comme prévu. La capsule prend feu. Les deux astronautes mâles sont carbonisés. Seule en réchappe la femme astronaute, sortie la première, étant donné qu'elle est enceinte. Elle sera aussitôt mise sous surveillance par les jumelles.
    Quant à Yorick, il ne se laissera pas mener comme un mouton à l'abattoir. Durant les tractations,  il assomme Alter tout en convainquant Saddie, l'adjointe de cette dernière de lui venir en aide. Celle-ci, convenant qu'Alter a dévié de sa mission, la neutralisera définitivement, libérera Yorick et prendra la direction des opérations militaires. Elle ne pourra toutefois empêcher l'action du groupe- commando dépêchée par Alter sur le terrain. Heureusement Natalya, avec ses aptitudes de sniper, les éliminera les unes après les autres. Au final, nos amis sont vainqueurs sur toute la ligne. Le périple vers le labo du Dr. Mann à San Francisco pourra continuer.
    Ailleurs, dans une autre localité située non loin de la ferme, un groupe de théâtre féminin joue une pièce de théâtre appelée "le dernier homme". Avant la représentation, elles ont la surprise de recueillir un petit singe, dont elles reconnaissent avec émotion le caractère mâle (car le virus avait atteint tous les mâles du règne animal). Il s'agit bien d'Esperluette et le lecteur se demande comment il a pu arriver en ce lieu. D'autre part, durant la pièce, l'on découvre une mystérieuse guerrière ninja qui surveille la scène... et Esperluette. Le spectacle, qui n'a pas le bonheur de plaire à une faction féministe et rétrograde de femmes menées par la maire de la petite bourgade, dégénère en pugilat général. C'est alors que trois formes voilées - Yorick, 355 et le Dr. Mann -interviennent armes au poing pour récupérer Esperluette. La chose faite, ils reprennent la route.
    Vol. 04 : Stop/Encore, Panini Comics, 2004, coll. «Vertigo», 1 vol. broché, in-octavo, npag. (128 pl. couleurs). BD d’expression anglaise (USA)
    1 ère parution : 2004
    Esperluette, malade, a besoin de soins. A Allenspark dans le Colorado, 355 connaît une retraite sûre où elle pourra confier Yorick à une de ses collègues, 711, avant de repartir avec le Dr. Mann à la recherche d'antibiotiques pour le petit animal. Yorick reste donc seul en compagnie de 711, une charmante jeune femme, mais ce qu'il vivra sera plutôt inattendu. Ayant bu du thé drogué, le jeune homme à son réveil, pendu au plafond et saucissonné comme un jambon, découvre 711 habillée en maîtresse sado-masochiste, un fouet à la main. En suspension, celui-ci subira un traitement de choc, d'une violence extrême, l'obligeant à fouiller dans les profondeurs de son inconscient pour y faire émerger ses angoisses existentielles et notamment, pour s'avouer sa crainte des femmes, qui l'oblige constamment à adopter une attitude suicidaire envers elles. Proche de la noyade et de l'étranglement, sommé de dire toute l'attirance qu'il ressent envers sa tortionnaire, il subit un programme thérapeutique de choc mis au point au sein du Culper Ring dans le but de le débarrasser de ses fantasmes morbides, son existence étant bien trop précieuse pour l'avenir de l'espèce humaine.
    Lorsque ses deux compagnes reviennent, Yorick est différent, plus mûr, moins impulsif. Le trio repart à nouveau, laissant en arrière 711 dont on apprendra que le mari, agent secret lui aussi, avait été tué  en mission. Elle ne jouira pourtant pas longtemps de sa solitude. Elle sera achevée par un mystérieux trio d'agresseurs voilés, agentes d'un service secret concurrent. Sur la route de Queensbrock en Arizona,  ils feront la connaissance de P.J., une mécanicienne, maîtresse-femme, mais sympathique, qui les prévient que plus loin, la route est barrée par des camions disposés en travers de la chaussée. Les successeurs des "Fils de l'Arizona", les "Veuves Noires", un groupe de militantes d'extrême droite tiennent le pays. Elles se sont données pour mission de veiller sur un pays meurtri par les armes. La mère dirige d'une poigne de fer toutes ses filles, aussi fanatisées qu'elle.
    Le Dr. Mann, sans en faire part à quiconque, tente de négocier seule leur passage. Le seul résultat fut qu'elle se retrouva le visage tuméfiée à force d'avoir été battue et emprisonnée, en attendant de passer par les armes. Yorick restera avec la gentille P.J. pendant que 355 vole au secours de sa compagne. Malgré une résistance héroïque, elle sera elle aussi prise dans les filets des Veuves Noires. La mère-générale, voulant savoir de quoi il en retourne précisément, envoie une de ses filles sanguinaires vers le garage de P.J. où elle découvre Yorick et Esperluette. La confrontation tourne mal. P.J. sera tuéee et Yorick devra éliminer l'agresseur.
    A la base de Queensbrock les nouvelles ne sont pas meilleures. Attendant d'être exécutées toutes les deux , le Dr. Mann fait part à 355 de ses intentions, qui ne sont pas aussi sincères qu'elles le paraissaient. Au moment fatidique, seuls les réflexes foudroyants de l'agent 355 leur permettront de survivre. Les Veuves Noires seront toutes abattues, sans aucun remord. Alors que leur pérégrination se poursuit malgré tous ces contretemps, dans la bio-base du Texas où les deux jumelles veillent sur la rescapée du ciel, se profile une nouvelle menace: l'arrivée de Hero, la soeur de Yorick, qui traque son frère.
    Vol. 05 : Alliance contre nature, Panini Comics, 2007, coll. « Vertigo », 1 vol. broché, in-octavo, npag ; (128 pl. couleurs). BD d’expression anglaise (USA)
    1 ère parution : 2004
    Ce cinquième épisode est tout en ruptures et reconnaissances, chaque personnage poursuivant le fil de sa destinée individuelle ou se rappelant son passé. Yorick, venu se recueillir dans une église désaffectée, fera la connaissance de Beth, une ancienne hôtesse de l'air à vocation religieuse. Ils se racontent leur malheurs, lui, qui vient de tuer une jeune fille, et Beth, responsable du crash de son avion. Ils se plaisent bien et font l'amour dans le cimetière attenant, interrompus pourtant par des amazones violemment anti-religieuses dont ils arrivent à se débarrasser avec difficulté.
    En Australie, la véritable Beth, fiancée de Yorick, vient d'être enlevée par des aborigènes femmes. Flash-back sur Hero, la soeur de Yorick, qui se rappelle son adolescence révoltée, comment, à la mort brutale de son fiancée, après une errance dans les rues, elle a intégré un groupe d'amazones, sous l'influence d'une figure terrifiante, Victoria, qui est devenue son mentor néfaste. S'étant libérée à grand peine, elle a entrepris un long périple pour retrouver son frère, le poursuivant d'étape en étape. Elle n'est d'ailleurs pas la seule à chercher.
    Trois formes féminines voilées en veulent à 355. Ce sont elles qui ont tué 711. Elles font partie d'un groupe dissident du "Culper ring" et veulent récupérer à tout prix l'amulette que 355 a en sa possession. Après des rencontres musclées et des tractations, l'échange a lieu de nuit dans le stade de San Francisco, en présence de Hero. Celle-ci apprend à 355 la mort de son amie 711. Folle de rage, l'agente secrète liquide ses trois adversaires. Les deux femmes reviennent vers le laboratoire du Dr. Mann. Yorick, lui, est malade et soigné par le Dr. Mann, très inquiète, qui pense que le jeune homme, vu les symptômes qu'il présente, vient d'être atteint à son tour par le virus qui a éradiqué les mâles de la planète. Il n'en est rien, heureusement. Ayant ouvert une boîte de conserve avariée, il présente une contamination d'ordre botulinique. En lui prodiguant ses soins, le Dr. Mann fait tout à coup une découverte fondamentale: les anticorps qui ont protégé Yorick contre le virus proviendraient du singe Esperluette, plus exactement des excréments que ce dernier avait l'habitude de projeter un peu partout, et qui contiennent les éléments naturels d'une défense que le petit singe avait élaboré dans son corps. Un grand pas vient donc d'être fait,  même si l'on ne sait pas encore pourquoi ce singe-ci a pu évoluer de la sorte.
    La rencontre de Hero et de son frère sera orageuse, car le garçon pardonne difficilement à sa soeur ses agissements passés. C'est ce moment précis que choisira Toyota, la mystérieuse guerrière ninja, pour intervenir et enlever Esperluette. Elles sera poursuivie par 355, qui traque Toyota sur les toits glissants de pluie, et qui sera blessée dans l'action, alors que Hero, munie d'une éprouvette contenant de l'ADN du singe, prendra la route du Kansas pour apporter l'espoir d'une guérison à l'astronaute russe et à son bébé-bulle. Pour ce qui est de nos amis, il ne leur reste plus, s'ils veulent récupérer Esperluette, qu'à s'embarquer pour le Japon sur un bateau dont le port d'attache est Yokogata.
    Vol. 06 : Entre filles, Panini Comics, 2008, coll. « Vertigo », 1 vol. broché, in-octavo, npag ; (128 pl. couleurs). BD d’expression anglaise (USA)
    1 ère parution : 2004
    Embarqué sur la Baleine pour voguer vers le Japon, Yorick est découvert , caché dans une caisse, et amené avec  355 devant la capitaine. Après moult explications, celle-ci, sensible au charme du dernier homme, l'invite à passer la nuit dans sa cabine au grand déplaisir de 355, qui se consolera dans les bras du Dr. Mann. Après tout, une petite séquence homosexuelle , quoi de plus normal dans ce monde rempli de femmes.
    Une espionne à bord, qui a pour nom Rose, ayant neutralisé l'opératrice radio, communique les coordonnées du navire à un sous marin militaire en provenance d'Australie, et dont elle dépend. Cet engin a pour mission de traquer les pourvoyeurs de drogue à destination de l'Australie. Alors qu'un conseil de guerre débat de l'attitude à tenir en cas de conflit, le Dr. Mann rend visite à l'espionne emprisonnée, découverte durant sa mission, qui lui explique comment la drogue connaît une croissance exponentielle maintenant que  toutes les forces de police ont disparu et surtout que l'équipage de la Baleine  est fortement impliqué.
    A bord, l'ambiance se dégrade. Le sous-marin, à l'affût, décide d'expédier une torpille vers le navire. Alors que Yorick se trovue encore sous le charme de la femme-pirate, Rose, avec l'aide de 355 et du Dr. Mann réussit à se libérer. Le bateau, frappé de plein fouet, se couche sur la mer. A bord, c'est le sauve-qui-peut général, sauf la capitaine qui, selon la tradition, coulera à son poste. Le sous-marin faisant surface, récupère les naufragés,  et il faudra peu de temps à 355 pour convaincre la commandante du submersible, de sa bonne foi. Celle-ci, après un escale en Australie, se dit prête à rapatrier le petit groupe  jusque sur les côtes japonaises.
    En un autre lieu, à Tel-Aviv, Alter passe en jugement devant Saddie. Mais là encore, cela ne se passe pas comme prévu. Les geôlières, de mèche avec la criminelle, libèrent l'inculpée et tuent la juge. Enfin Beth , de son côté, vit un rêve qui la plonge au plus profond d'elle-même, au moment des jours heureux de sa rencontre avec Yorick et sa soeur Hero. Reprenant conscience, elle se voit au centre d'un cercle magique, attachée, nue et peinturlurée, prête à subir les incantations d'une sorcière aborigène.




  3. Type: livre Thème: péril jaune et guerre des races Auteur: Jean-André RICHARD DUPUY-FRANCK Parution: 1948
    Jacques Dussueil, le journaliste français et X-21 l'agent secret américain reprennent du service dans ce nouvel épisode de la série "Bob et Bobette". En Chine, se produisent des manifestations indéniables d'hostilité. Les véhicules à moteur cessent de fonctionner, des avions explosent en flammes, quelques nomades seront mystérieusement désintégrés au nord du lac "Lob-Nor", en Mongolie. Ceci est l'oeuvre d'un savant et chef mongol qui a développé une puissante société souterraine du crime dans la désert de Gobi, destinée à envahir sous peu le monde entier. Des ondes "infernales", paralysantes et désintégrantes, aux effets variés selon leur force, en constituent ses principales armes.
    X-21 et son ami, faits prisonniers dans leur avion abattu, sont acheminés vers le repaire du monstre à bord d'un de ses "tanks des sables". Le dictateur jaune, par vantardise, leur fait part de ses projets, leur montre toutes ses armes, puis les enferme avec d'autres prisonniers. L'évasion de nos deux héros ne surprendra personne. A bord d'un  tank des sables volé, isolés des ondes infernales, ils seront récupérés inconscients, mais en bonnes santé, par des méharistes. Rapportant leurs connaissances à John Spring, un savant américain, il détermineront par la méthode de triangulation,  l'emplacement d'un "relais" , une base avancée de l'organisation criminelle, sous terre, dans les Pyrénées françaises.
    Capturé à nouveau, Dussueil, cette fois-ci agira de l'intérieur, en concertation avec l'équipe d'appui française qui cerne la base. Celle-ci est investie et les responsables mis hors d'état de nuire.  Mais le dictateur jaune flaire la traîtrise et, augmentant le volume de ses ondes, fait exploser son relais français. Ce qu'il ne sait pas, c'est que, grâce à John Spring qui a mis au point un nouvel engin, ses ondes lui seront renvoyées en écho et mettront hors d'usage la gigantesque machine génératrice en Mongolie. Pour parachever le tout, une bombe atomique judicieusement placée annihilera définitivement le repaire au moment même où l'infâme personnage, tentant de fuir, sera abattu par l'avion de X-21.
    Un récit complet comme il y en eu tant après-guerre, qui mélange subtilement armes futuristes, dictateur fou et asiatique,  et efficacité occidentale,  en un dessin  moins caricatural que d'habitude.

  4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Hugues DOURIAUX Parution: 1994
    Warrior-le-Grand est un redoutable combattant du clan des Aigles. Habitant la cité en ruines, jeune et inculte, il remplit toutes les conditions pour chasser « les Vieux » rendus responsables du « Grand Feu » qui a détruit toute civilisation:
    « Je m’appelle Warrior et je ne suis pas un Vieux. Dans notre monde, nous haïssons les Vieux . C’est à cause des Vieux que le Feu Infernal brûle les entrailles de la Terre et que le Mal ronge la moelle de nos os. Quand je rencontre des Vieux, je m’enfuis. Ou bien je me bats. Je m’enfuis si je suis seul. Je me bats si des Frères et des Sœurs m’accompagnent.(…) Les Vieux sont capables de tout. Une vermine que je hais de toutes mes forces. »
    L’arrivée d’une Vieille nommée Teigne , va bouleverser sa vie. Alors qu’elle est blessée dans un traquenard monté par le clan des Loups, elle sera sauvée par Warrior qui suit son impulsion. Courageuse, dure et douce à l’occasion, Teigne, s’échappant avec Warrior par les couloirs effondrés du métro, trouvera asile en zone périurbaine, une ancienne banlieue. Il lui faudra du temps pour guérir, ce qui permet à Warrior d’observer à loisir cette étrange inconnue. Il s’y habitue progressivement, troublé malgré lui par son physique. Lors d’une dernière incursion dans la cité pour récupérer une trousse de médicaments, Warrior fait la rencontre musclée d’Enoria, une jeune « Sœur » du clan adverse. Comme le veut la tradition, il la viole. Enoria, craignant des représailles de la part de son chef, supplie Warrior de l’emmener avec lui. Le voici donc avec deux femmes, Teigne et Enoria dans un univers de campagne qui lui est totalement étranger :
    « -C’est vaste, l’Extérieur, dit tout à coup Enoria. Ca nous étonne tellement, Teigne et moi, qu’elle nous parle, qu’on reste un instant à la regarder. Elle baisse la tête, plonge un doigt au fond de sa boîte, le lèche longuement. -Ouais… C’est vaste, répond enfin Teigne. Bien plus vaste que tu peux imaginer. Elle semble songeuse. Et puis voilà qu’elle se met à parler, comme jamais elle n’avait fait : Il y a des campagnes infinies, des forêts, des lacs, des rivières. Des routes et des villes. Des villages déserts. On voit les maisons… De loin, elles paraissent encore vivantes, presque gaies. On s’attend à voir apparaître les habitants. En fermant les yeux, on entend  les enfants qui crient, les gens qui s’interpellent. Mais en approchant, on ne rencontre que le vide, la désolation… La mort… La mort partout… »
    Teigne, prenant le commandement, décide de pousser vers le sud en suivant une autoroute désaffectée. Mais les dangers sont énormes, comme cette meute de chiens sauvages qui ne les lâche d’un pas. Là encore, les connaissances de Teigne les sauveront. Par ruse, ils s’empareront d’un 4X4, éliminant sans pitié les conducteurs, eux-mêmes en chasse. C’est elle encore qui dira au couple de se cacher lorsqu’une troupe de pillards se prétendant soldats passera près d’eux, derrière un char en état de marche. Chemin faisant, Teigne fera l’éducation de Warrior. Elle lui démontre qu’une femme n’est pas un objet lorsque le combattant tente pour la seconde fois de violer Enoria. De fait, une complicité s’installe entre les deux femmes, excluant Warrior. La punition sera heureusement rapidement levée :
    « Mais… A son tour, Teigne m’embrasse, non moins fougueusement qu’Enoria. Je ne comprends plus. Ma main touche ses seins. Elle est nue, elle aussi. Teigne se relève. Je les regarde,  toutes deux. Toutes deux nues, agenouillées, l’une à ma droite, l’autre à ma gauche. La jeune Sœur et la Vieille… pas si vieille que ça. C’est impossible… mon rêve continue ! Enoria se penche, s’affaire à me retirer mes vêtements. Teigne passe sa main calleuse, mais qui se fait douce, sur mes joues. C’est tellement mieux avec de l’amour, murmure-t-elle. Ne dis rien, Warrior… Oublie tes angoisses. Cette nuit nous appartient à tous les trois. »
    C’est une cellule soudée qui entre dans la cité d’Andréas, être cynique et dépravé, entouré d’une bande de « mignons » et de brutes sanguinaires. Teigne, qui connaît la cité pour y avoir vécu, propose à Andréas un combat de gladiateurs, misant sur la force de ses deux amis. Andréas accepte, se réservant de déchirer le contrat en faisant emprisonner le couple quoiqu’il arrive pour le soumettre à sa volonté. Vainqueurs, ils seront pourtant battus, emprisonnés avec l’apparent accord de Teigne, qui attend son heure pour les libérer. Ils se retrouvent hors de leur prison mais en plein combat, avec l’arrivée fortuite de pillards appuyés par leur char. Andréas n’échappera cependant pas à la colère de Warrior qui ne lui pardonne pas de l’avoir sodomisé :
    « Andréas fait encore deux pas, lâche son arme, qui tombe sur le sol avec un bruit de ferraille, puis il s’écroule à genoux, s’effondre enfin devant nous. Je hurle de haine, bondis sur lui, empoigne le manche du poignard, m’acharne sur le corps que secouent de violents soubresauts. Figés par l’agonie, les yeux d’Andréas me fixent. -Fumier ! Je gronde de rage…. me relève et brandis la tête tranchée d’Andréas, le Maître de la Cité ! A ce moment je vois les soldats qui nous entourent et qui nous tiennent sous la menace de leurs armes… »
    Dans la fureur de la bataille, Teigne est mortellement blessée. Remarqué pour leur acharnement au combat, Enoria et Warrior seront graciés par le commandant des pillards, qui les laissera libres de leurs mouvements.  Ils quitteront cette région de malheur pour s’installer dans une ferme vide où Enoria, enceinte, pourra paisiblement mettre son fils au monde. Warrior-le-Combatant est devenu Warrior-le-Paysan.
    Un épisode de la vie en société post cataclysmique narré avec le talent de Douriaux qui, en un style sobre et des phrases tendues, accroche le lecteur. Bien que le récit ne prétende pas rénover le genre, il constitue une agréable détente en présentant toutes les qualités d’un bon roman d’aventures.

  5. Type: livre Thème: menaces cosmiques, épidémies, la cité foudroyée Auteur: P.A. HOUREY Parution: 1955
    Un aérolithe gigantesque s’abat sur la région parisienne écrasant et engloutissant bourgs et campagne sous une chape noire de blocs erratiques en phase de solidification. Sous la pierre lisse et dense bouillonne un magma rougeoyant :
    « Humains, animaux, végétaux, l’immense tombe précipitée des espaces célestes les ensevelissait à jamais. (…) par endroits on eût dit  d’immenses icebergs noirs. Brutalement stoppée, la masse s’était fractionnée en éclats gigantesques affectant les formes les plus imprévues. Des lieux, qui, deux jours auparavant, auraient offert des tableaux achevés de paix bucolique, s’étaient mués en champs infernaux parsemé de monolithes, auprès desquels des pierres énormes telles que les rochers de Fontainebleau ou les menhirs de Carnac n’étaient que des petits cailloux. »
    Deux journalistes de Paris-Jour, Morfil et Vincendon sont envoyés sur les lieux où un spectacle désolant et grandiose provoque leur étonnement. L’ami de Morfil, le savant Noël Mayen lui avait demandé de rapporter des échantillons de la pierre cosmique. Il n’en aura pas le temps.Comme des milliers d’autres badauds que la curiosité a attiré vers le point de chute, il sera contaminé par le gaz qui s’échappe du minéral en un soupir discret : Vuzz… :
    « A ses pieds gisaient des fragments plus ou moins gros du champignon de pierre brisé par le choc. Il en ramassa trois ou quatre de la taille d’une noix pour les examiner de près. Et c’est alors que… la chose se produisit. Comme il plaçait l’un de ces rognons noirâtres bien à portée de son regard, il entendit –et Vincendon l’entendit aussi et se retourna – un petit déclic suivi d’un susurrement aigu, comme d’un gaz qui s’échappe. Vuzz… En même temps, il ressentit à la figure une cuisson légère, comme si une fourmi l’eût piqué.»
    La marque distinctive du Vuzz (nom donné par défaut au phénomène) est l’apparition d’un point triangulaire et noir sur la pommette du contaminé. Les symptômes en seront identiques pour tous les êtres humains : d’abord l’apparition d’une exaltation passagère, puis une apathie profonde vaincue temporairement par l’ingestion d’aliments, enfin une totale immobilité se terminant par la mort :
    « Une masse compacte d’une vingtaine de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants encombrait la tête de pont, quelques-uns debout, mais immobiles, la plupart assis par terre les uns contre le autres, sans bouger, sans parler - ou trop bas pour qu’on les entendît - tous visiblement dans un état de lassitude extrême. »
    L’épidémie se propage à une vitesse formidable par contact direct. Les premiers « vuzzés » en fuite vers Paris, achèveront de contaminer la capitale où la désorganisation sera complète en l’espace de quelques jours, les hommes n’ayant même plus la force de lever leurs bras :
    « A l’Etoile, l’arc de triomphe était en partie écroulé. Tout le pilier gauche faisant face aux Champs-Elysées avait cédé, enfouissant sous ses décombres le grand bas-relief de Rude. Il était à prévoir que l’édifice entier, en équilibre instable, s’effondrerait s’il n’était pas étayé à temps. Mais qui donc pourrait, dans les conditions actuelles, entreprendre ce travail ? »
    La vie sociale cesse. Morfil sait que son temps de réaction est limité. En des efforts gigantesques, il s’approprie un échantillon de matière noire et, avec son collègue, tente de réintégrer la capitale. Le chemin est couvert de gisants éparpillés. La force publique n’existe plus. Se nourrissant sans arrêt pour progresser, Morfil arrive à l’Institut des recherches cosmiques, trop épuisé pour signaler sa présence à son ami :
    « La sueur lui coulait à grosses gouttes le long du visage. Jambes flageolantes, il hésita longtemps avant de lâcher prise et de faire un pas. Par bonheur, le sentier était bordé d’arbustes suffisamment rapprochés les uns des autres et c’est ainsi qu’il put progresser sans risque de retomber, en empoignant une branche après une autre, jusqu’à la route. Pour déboucher sur celle-ci, il dut abandonner son dernier soutien. De nouveau ses jambes ne le portèrent pas et il tomba, brutalement cette fois, sur le bas-côté pierreux. Mais à cent mètres devant lui, il y avait l’imposante masse de l’Institut de la recherche cosmique : cube rose dans le soleil couchant… »
    A l’Institut, Noël et sa fiancée Hélène, ont fixé un protocole expérimental. Le jeune savant se fera contaminer et, dans des conditions d’isolement rigoureuses, il lui faudra découvrir le facteur inconnu qui parasite les êtres humains. Il attendra longtemps près de sa fenêtre ouverte qu’un vuzzé veuille bien passer dans les parages. Grâce à Morfil dont la présence lui fut signalée par Hélène, il prit possession des échantillons et se contamina. Couvée anxieusement par la jeune femme, il recherchera sans succès l’agent morbide. Epuisé, il allait sombrer à son tour dans le coma, lorsque Hélène, renversant par inadvertance de l’eau salée,  trouva le catalyseur salvateur :
    « Ce qu’elle entend et voit l’immobilise. Les secondes qui suivent, elle ne les oubliera jamais. Elle perçoit un grésillement de sels en effervescence, tandis que sous ses regards, se forme contre la joue de Noël, à l’endroit même où le Vuzz avait apposé son sceau mortel, une petite excroissance sphérique, noire et brillante, comme une bille de jais, laquelle presque aussitôt se détache, roule et s’arrête sur le carrelage au milieu de l’eau salée qui stagne à présent. »
    Dès que le sel entra en contact avec la marque noire du Vuzz, celle-ci se retira du corps humain, se transformant en une petite bille lisse et noire plus dure que le diamant. Noël quoiqu’épuisé, redevint lui-même. Avec Morfil et les premiers libérés du parasite, ils organisèrent les secours. Rapidement, les édiles politiques rétablis, l’on mit en place un plan de grande envergure pour soigner les millions de personnes infectées. Certains, trop atteints et à l’agonie, furent euthanasiés miséricordieusement. Les conséquences de l’infection eurent des répercussions inattendues : la petite bille noire devint un minéral onéreux et rare ; la végétation poussa plus drue et les gens se sentirent en bien meilleure forme : le Vuzz avait décuplé leurs forces vitales. Morfil, Noël et Hélène eurent droit à la reconnaissance républicaine en tant que sauveurs de l’humanité. Plus tard, une exploration souterraine de l’aérolithe, où abondait le Vuzz, transforma profondément Mayen et Morfil qui semblèrent  désormais vivre en symbiose avec cet agent extraterrestre.
    « Vuzz » est un livre d’une lecture facile. L’action est rapide, les descriptions détaillées et les personnages, quoique stéréotypés, restent suffisamment souples pour que le lecteur leur manifeste de l’intérêt. Enfin un roman-catastrophe qui mène à une « bonne fin » !

  6. Type: livre Thème: après la Bombe... Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 1970
    Curieuse aventure que celle de cet homme du commun se promenant dans Paris, à proximité d’un terrain vague. Dans cet endroit qu’il connaissait fort bien, il aperçoit un cube métallique qui ne devait pas s’y trouver. S’étant rapproché, il y découvre une entrée et, à l’intérieur, une débauche de circuits électroniques, de moniteurs vidéos, de diodes clignotantes. Tout d’abord inquiété par l’étrangeté du lieu, il parvient à fixer son attention au bout de quelque temps, sur un écran:
    « Ce que j’avais sous les yeux, c’était un spectacle de ruines,de désolation, de chaos. Au début, j’avais eu quelque difficulté à interpréter ces images , tellement elles me semblèrent confuses. Mais cette confusion ne venait pas d’une mise au point défectueuse. Elle émanait du paysage lui-même, qui évoquait je ne sais quel cataclysme gigantesque. Les écrans montraient une plaine immense, légèrement vallonnée par endroits , et couverte de rocs pulvérisés, concassés, qui ne formaient plus dans les lointains qu’une plage de grains de sable miroitants, vitreux, comme des morceaux de quartz.
    Je parle de rocs , mais il me vint peu à peu à l’esprit que tous ces blocs étaient en réalité les restes de maisons soufflées, broyées, que tout ce panorama aplati représentait ce qui restait d’une ville immense, anéantie. Dans le milieu de la plaine serpentait un grand fleuve aux eaux grises, morcelé en petits bras capricieux, et qui à un endroit s’évasait en une sorte de lac. Le ciel était parcouru de nuées jaunes , soufrées, qui répandaient sur toute cette désolation une lueur malingre, à la fois crue et terne, qui ne donnait pas d’ombres, mais écrasait un peu plus au contraire cette cité effacée. Rien de vivant ne bougeait dans ce décor de cauchemar."
    Ce paysage en ruines est la ville de Paris, un Paris d’un futur indéterminé. Cela lui sera confirmé par un être humain noir et nu, apparu brusquement. Il lui expliquera aussi que le cube est un relais temporel et lui-même un voyageur du temps. Le tout aurait dû rester totalement invisible au narrateur, mais une légère erreur de connexion a produit un décalage regrettable. Le narrateur sortira du piège temporel et le cube disparaîtra à nouveau dans l’avenir avec son observateur. Jamais plus notre homme ne parviendra à gommer de son esprit les ruines entrevues.  Avec chaque jour qui passe, une seule question l’obsèdera dorénavant : quand cela se produira-t-il ?
    Une nouvelle rapide bâtie avec les poncifs du genre qui a paru dans une anthologie pour enfants.

  7. Type: livre Thème: menaces végétales Auteur: Simon Ian CHILDER Parution: 1986
    Dans la campagne du Hertfordshire, des forages font jaillir une pluie acide qui brûle les spectateurs,  et surtout une longue vrille noire, tuyau souple à l’apparence d’un serpent ou d’un vers, qui disparaît aussitôt.Thomas, le biologiste travaille pour la compagnie Nirex tandis que sa propre épouse Anne mène un combat écologiste. Soudainement, des faits inquiétants se multiplient dans la région : on découvre des êtres humains exsangues, réduits à l’état d’enveloppes, privés de tous leurs organes intérieurs. Ils sont l’œuvre d’un ennemi insaisissable, ce long vers noir, sans nul doute un organisme vivant parasitaire, qui, après avoir injecté un enzyme dans ses proies humaines, provoque l’autolyse des corps :
    « Il y a plus de soixante millions d’années, annonça-t-il à voix lente, par un moyen ou par un autre, un organisme étranger est arrivé sur la Terre et est parvenu à survivre dans cet environnement inconnu de lui. –Et ensuite ? s’enquit Robin, vibrante d’excitation. Thomas se leva, toujours pensif. – Eh bien, il a vécu quelque temps, puis il s’est reproduit… Ou bien, il est entré en hibernation en développant un cocon autour de lui  pour se protéger, et est resté ainsi pendant des millions d’années….-Et les couches sédimentaires se sont entassées au-dessus de lui jusqu’à ce qu’il se retrouve enterré profondément dans le sol comme n’importe quel fossile(…) jusqu’au jour où le forage de la Nirex a déchiré le cocon et où les vers sont sortis. »
    Thomas enquête, tout comme Anne, cependant les révélations inopportunes de celle-ci à la journaliste Robin Gray, gâche leurs rapports réciproques.Alors que la police se perd en conjectures sur l’origine du phénomène, Anne se fait agresser à son tour par le vers noir, et en meurt. C’est son mari qui procédera à l’autopsie. Robin Gray entre en contact avec lui. Bien qu’éconduite en un premier temps, elle ne peut s’empêcher d’éprouver de tendres sentiments à l’égard du biologiste. Les meurtres s’amplifient, les victimes étant pour la plupart, surpris près d’une bouche d’égout. Fait plus inquiétant : la vague d’agressions progresse en direction de Londres !Analysant un tronçon de vers, Thomas – à la différence de Trenton, son patron – arrive à la conclusion que l’humanité se trouve en présence d’une créature extraterrestre libérée par les forages de la Nirex, en hibernation sous le sol depuis de nombreuses années. Son organisme, à la structure cellulaire simple, a besoin de se nourrir. Les vers, seuls organes visibles, agissent comme des pseudopodes ou des flagelles, outils avec lesquels il vide les corps. Son domaine d’élection est souterrain, car il craint la lumière. Se fortifiant avec le temps, il utilise les réseaux d’égouts et les tunnels du métro pour progresser et s’étendre. Trenton n’apprécie pas les conclusions de Thomas et le ridiculise. Alors, celui-ci, éprouvé par tant de cruauté, se réfugie dans les bras de Robin.
    Entre temps, la créature a progressé sous le centre de Londres, et a grossi, extraordinairement. L’attaque des vrilles, sortant de toutes les bouches d’égouts à la fois, provoque une intense surprise chez les Londoniens. Thomas, conseiller d’une équipe de spécialistes de la SAS préconise la seule méthode d’éradication possible, car il ne sert à rien de couper les pseudopodes qui repoussent : il faut frapper la bête immonde en son cœur. Pour cela, il convient d’injecter un poison dans la cellule de base - , un poison d’une virulence inouïe. L’équipe chargée d’inoculer les toxines comprend à sa tête, Cox-Hayward, un agent de la SAS, et Thomas. Ils s’introduisent par les tunnels du métro sous Regent Street, supposée être la tanière du monstre :
    « Le wagon était encore plein de voyageurs. Les trois quarts des corps étaient massés dans le couloir central où ils se tenaient debout, aussi rigides que des mannequins de cire. Leur peau reflétait la lumière d’étrange façon, comme si on les avait saupoudré de paillettes (…)L’homme était recouvert d’une fine enveloppe fibreuse, identique à la toile qu’ils avaient trouvée sur le tronçon du tentacule. Il fixait Thomas de ses yeux grands ouverts comme s’il pouvait voir. Thomas le toucha avec précaution. Sous le cocon, sa main gantée heurta la peau durcie pareille à celle des corps d’Harpenden. »
    Entreprise risquée puisque, en dépit de l’apparente placidité d’une trompe énorme, d’un tapis de vrilles molles et de flagelles suceuses, les divers membres de l’équipe sont happés chacun à son tour. Thomas aura plus de chance : avant de s’effondrer inconscient, il approchera suffisamment la masse cellulaire pour lui injecter le poison. L’effet en est prodigieux. Les Londoniens purent voir jaillir à plus de cent mètres de hauteur, une méduse gigantesque et pustuleuse qui s’effondrera enfin, privée de vie :
    « Comme Thomas, les passagers de l’hélicoptère pensèrent à une méduse colossale et répugnante. Son dôme spongieux était monté sur une immense tige d’où émergeaient d’innombrables vrilles. La créature s’élevait toujours et se dressa sur près de cent vingt mètres au-dessus de Regent Street, telle un phallus gigantesque. Puis, tout à coup, la membrane boursouflée du sommet de cette énorme colonne se déchira sous la poussée d’une force éruptive et des ruisseaux épais de fluide visqueux jaillirent dans toutes les directions. »
    Un texte aux effets « gore » bien menés mais traditionnel dans l’agencement de l’intrigue et du suspense.

  8. Type: livre Thème: menaces climatiques Auteur: Albert ROBIDA Parution: 1922
    " Il pleuvait depuis si longtemps que l’on ne savait plus si cela durait depuis quarante jours, quarante fois quarante jours, ou peut-être quarante ans ! Toutes les contrées de la terre achevaient de disparaître sous les eaux. (…) Seules les montagnes d’une taille considérable émergeaient encore dans l’immensité des océans en train de se réunir, et l’eau commençait à soulever la quille de l’arche que Noé avait construite au sommet d’un large plateau rocheux. "
    Monsieur Noé avec sa petite famille prévoit toute l’organisation de l’arche, embarquant minutieusement les couples d’animaux prescrits par le Seigneur. Madame Japhet est une ronchonneuse qui n’hésite pas à se débarrasser des puces qui l’incommodent en jetant leur petite cage à la mer, au grand déplaisir de M. Noé. Puis, ce serait au tour du lion, jugé trop dangereux. Heureusement le mari de Mme Japhet veille. Aidés par la petite Zirba et Azib, ses enfants,  ainsi que de toute la famille Sem, ils récupèrent les cages. Madame Japhet est vertement réprimandée.
    Le déluge perdure. Il faut s’occuper des animaux, cela fait toujours passer le temps. Sortir l’ours, le tigre, le lion de leurs cages en évitant qu’ils ne s’agressent, se servir de l’éléphant pour promener les lourdes charges, donner à manger à tous les animaux (du foin essentiellement), voici le lot quotidien des navigateurs. Le repas constitue une agréable diversion. La famille Noé n’hésite pas à subtiliser leurs œufs aux poules et autres oiseaux pour battre une bonne omelette.
    Les très grosses bêtes posent problème : comment s’occuper des mammouths, ptérodactyles, atlantosaures, zanglodons ? Tâche difficile s’il en est,  qui sera résolue lorsque, lors de disette alimentaire, le choix se portera précisément sur ces grandes bestioles qui passeront à la casserole. Voilà pourquoi, aujourd’hui, ils ont disparu du globe. M. Noé entretient soigneusement son livre de bord et note toutes les variations du temps, y compris les moments de grosse tempête lors desquelles l’arche manque  d’être engloutie. Les singes, toujours turbulents, provoquent une révolution à bord en s’échappant de leurs cages. Ils mettent à sac l’arche, se livrant à toutes sortes de pitreries qui fâchent beaucoup le patriarche. Heureusement , les autres animaux, soucieux d’ordre, aident à mater la révolte.  Manquant à nouveau de couler  par la faute des singes, ils seront sauvés en se reposant sur un banc compact de harengs le temps de se livrer au calfatage indispensable.
    Par une belle matinée, ils aperçoivent enfin la terre. En débarquant, ils sont assaillis par des sauvages qui mettent M. Japhet à la broche. Des cannibales ! Délivré in - extremis -, remonté dans l’arche, Japhet, avec Noé et Cie, se rendent compte que celle-ci a dérivé en abordant le continent américain. Comme le disent si bien Cham et Japhet :
    " Nous devons retourner vers nos montagnes de Judée, retrouver notre pays pour recommencer le monde… Il faut nous dépêcher de lever l’ancre et mettre à la voile rapidement ! "
    Mais comment regagner le Moyen - Orient ? Comment remettre l’arche à flots ? Questions angoissantes résolues avec brio. Tirée par l’âne, le cheval et de nombreux autres animaux, poussée par l’éléphant, les chameaux, les tigres, etc., l’arche munie de roues en bois cahote vers la mer. Cette fois - ci, ils repartent dans la bonne direction.  Peu après avoir mis le cap à l’Est se dessine une nouvelle terre. Miracle ! C’est le mont Ararat,  destination finale de la famille Noé où de vastes projets attendent nos amis. Mais, chut ! il ne faut pas déflorer une suite aussi palpitante…
    Robida, avec sa verve habituelle, livre une version romancée du mythe à l’usage des enfants. Version biblique avec laquelle il prend quelques libertés, mais c’est pour la bonne cause.
    Le roman n’en est pas moins amusant et léger. Est-il cataclysmique ? A vous d’en juger. Pourtant,  le déluge, rappelez-vous…

  9. Type: livre Thème: menaces végétales, l’apocalypse réalisée Auteur: Taylor CALDWELL Parution: 1956
    Une famille d’agriculteurs de la région d’Abouville dans le middle West constate la présence sur leur terrain de plantes sauvages, épineuses, aux lianes enchevêtrées, des mauvaises herbes poussant à une vitesse ahurissante. Parallèlement, la sécheresse s’étend sur tout le pays :
    " Selon les journaux agricoles, le manque  de neige et de pluie causait aux fermiers de tout le pays de sérieuses inquiétudes. Dans le Sud, il n’y avait pour ainsi dire pas de pluie du tout ; le Texas se desséchait ; les immenses plaines du Iowa, de l’Idaho et du Kansas s’alarmaient du manque total d’humidité depuis le début de novembre. "
    Après de vaines tentatives d’arrachage, les fermiers doivent se rendre à l’évidence : rien ne peut être tentée à l’encontre de l’invasion végétale. La situation devient d’autant plus préoccupante lorsqu’ils s’aperçoivent qu’ils ne sont pas seuls dans ce cas. L’ensemble des cultivateurs de la région est atteint par le fléau. Le père de famille, George, est un homme droit et vertueux, rigoureux et croyant,  qui aperçoit des signes curieux dans le ciel :
    " (La lune) ne reparut pas. Là où elle avait été, on voyait une petite tache ronde et noire dans un ciel d’un violet sombre, une tache à peine perceptible, et si la lune n’avait pas été là quelques minutes auparavant, mon père ne l’aurait même pas remarquée (…) Le silence portait maintenant en lui une impression de terreur, comme si la terre retenait son souffle et avait en même temps aspiré tout bruit. Mon père se trouvait sous les étoiles dans un vide absolu. Et cette impression était si intolérable qu’il frappa du pied le sol ; le faible bruit lui revint, mat et mort, pire que le silence.  Dans le ciel aucun nuage. Les étoiles jetèrent un plus grand éclat maintenant que la lumière de la lune s’était effacée ; Mon père attendit, guettant son retour."
    La famille, devant le danger, se replie sur elle-même, Edward et Lucy sa femme, ainsi que son frère Peter et son épouse, avec leurs enfants,   constatent la dégradation de la situation : les animaux maigrissent, les vaches ne donnent plus que du lait de  piètre qualité. Tout se passe comme si une punition d’origine divine s’était répandue sur la nature environnante. L’infestation se répand dans le monde entier. Les sous-entendus des hommes politiques en conférence à l’O.N.U. trahissent leurs préoccupations. Même la Russie, bien que réticente à reconnaître qu’elle-même était touchée par le fléau, est contrainte,  finalement,  de l’admettre :
    " Nous apprîmes par la suite que le grenier à blé de la Russie, l’Ukraine, n’avait pas produit un épi et que, dans les innombrables fermes collectives, le sol était aussi dur que chez nous et les arbres aussi stériles. Partout la terre refusait de porter du fruit. Mais, pour l’instant, une conspiration du silence recouvrait le monde. "
    Apparaissent ensuite, au milieu des herbes sauvages, des insectes nouveaux, inconnus, identiques à des scorpions, porteurs de mort. Ils se cachent dans la végétation luxuriante pour piquer les gens qui en meurent instantanément. Seul Edward, l’aveugle, en est mystérieusement épargné :
    " Mon père était un homme courageux ; il agit vite. Il saisit une fourche et poursuivit ce nouveau fléau. Mais ce n’était pas un scorpion. Paralysés d’horreur, nous suivîmes des yeux sa lutte pour échapper aux dents de la fourche. Jamais nous n’avions vu une créature semblable. Son corps, d’un rouge sombre, était muni d’une douzaine de pattes venimeuses dont elle fouettait l’air, et elle nous fixait de ses petits yeux noirs. De sa longue bouche coulaient du sang et du venin. Mon père la frappa à plusieurs reprises ; elle résista longtemps, tandis que se tordait son corps protégé d’une carapace dure. "
    La situation empire,  poussant le moral de la famille de George au plus bas. Elle se referme sur elle-même à l’instar des autres familles. Dans le monde, les famines, les insectes venimeux, le manque de viande, font mourir des millions de personnes sans que les scientifiques ne puissent établir l’ombre d’une indication quant à l’origine de la catastrophe. Un jour, le fils de la maison, Peter, n’en pouvant plus, tomba à deux genoux au milieu des herbes folles et refoulant toute fierté, se met à prier. O miracle !, l’endroit qu’il foule est aussitôt débarrassé de tout parasite végétal ou animal. L’on vint en nombre contempler l’incroyable réalité sans qu’il soit possible à Peter de rééditer son exploit : il ne se souvenait plus des mots qu’il avait prononcés !
    Les scientifiques, arrivés à leur tour se moquent de toutes les causes spirituelles et, en rationalistes étroits, analysent la terre pour y découvrir le processus qui aurait amené le sol à se régénérer.  Tout ceci en vain. Durant ces événements, la situation mondiale a encore empiré. Les hommes – et surtout les enfants- meurent d’une sorte de fièvre maligne, caractérisée par des hémorragies internes. Le propre enfant de Peter et de Jane  succombe, rendant ses parents fous de douleur. Partout, en Amérique, et dans d’autres régions du monde, les régimes politiques s’effondrent, les uns après les autres. La garde nationale est tenue d’intervenir, réquisitionnant les denrées que l’on suppose à tort disponibles chez les fermiers accusés de cumul et de marché noir. En Amérique, un fléau pis que tous les autres fait son apparition : le communisme !: Le père en explique le processus à l’un de ses voisins :
    "-Shelton, fit-il, tout ça ne fait qu’un : ces communistes, les guerres, la sécheresse, les plantes mauvaises, la mine, les scorpions, ce soleil et cette lune de malédiction, les tremblements de terre, les pluies de météores, les enfants morts, les adultes malades, tout… Tout cela fait partie de la même calamité et tous les hommes du monde en sont responsables. "
    Au milieu de la tourmente, la famille de George reste inébranlable et, sous l’impulsion du père, met toute sa confiance en Dieu. Repliés sur eux-mêmes, les membres du clan se sentent perdus, misérables, anéantis. Il ne leur reste plus que la prière collective, non celle conventionnelle proférée par le Pasteur, mais celle où l’on s’accuse d’être soi-même responsable de ces maux pires que les plaies d’Egypte :
    " Il leva la main vers le ciel noir dans lequel la lune était comme une blessure. -Il n’existe pas d’homme sans péché en ce monde, pas même ceux consacrés à ton service. Nous avons été de faux bergers. Nous n’avons rien à dire pour notre défense. Nous avons abandonné le Chemin de la Croix, nous avons conduit nos troupeaux, non auprès des verts pâturages et des eaux calmes, mais à la mort. Nous sommes coupables. En notre péché est le péché de toute l’humanité. "
    La responsabilité de chacun est considérée comme la responsabilité de tous. L’égoïsme, la culpabilité de chacun rejaillit sur tous les autres : " votre péché est le mien ". La reconnaissance explicite de cette culpabilité par tous les êtres humains semble seule capable de faire reculer le mal. Ainsi, la famille de Georges a l’immense surprise de constater que la pratique de la prière collective fait disparaître les herbes mauvaises comme neige fondant au soleil et réapparaître une herbe tendre, remplie d’abeilles , de fleurs, de petits animaux qui sont comme rassurés par la sincérité de l’homme. L’exemple de cette famille a porté ses fruits. Partout, l’on procède à la catharsis collective qui seule montre son efficacité envers l’envahisseur végétal, matérialisation de la haine et de l’égoïsme des hommes. :
    " Les crépitements se renforcèrent jusqu’à produire le bruit d’un feu de forêt et quelques-uns d’entre nous jetèrent autour d’eux des regards effrayés, s’attendant à voir des bouffées de fumée. Mais…oui, les lianes fumaient !… Une nuée de vapeur planait au-dessus d’elles, s’épaissit, s’étendit, les ensevelit enfin dans un brouillard blanchâtre qui posa un voile fuligineux devant la lumière jaune du soleil. Partout, des traînées de cette vapeur gagnèrent le ciel de safran, par vagues qui s’enflaient et se succédaient, cachant les plantes qui, je le comprenais maintenant, était la manifestation visible de notre haine universelle. "
    Y compris en Russie soviétique, longtemps après que les autres nations aient refondé leur foi en un dieu miséricordieux, et qui abandonne les longues années de pratique marxiste pour renouer avec l’orthodoxie chrétienne. Le monde est sauvé, Halleluya !
    Une allégorie de type prophétique empruntant les voies du roman cataclysmique. Redoutablement efficace dans la description des fléaux qui frappent la nature, elle apparaît d’une désarmante naïveté quand elle en stigmatise les causes, soit l’égoïsme des hommes et… le communisme. Comme pour Bessières (voir " l’Agonie de Cosmopolis ") , la thèse de Caldwell  est tout aussi réactionnaire : le malheur des hommes c’est l’établissement d’un socialisme communautaire qui est l’essence même de la haine, de l’athéisme et de l’immoralité sur notre terre.

  10. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Edouard JACQUET Parution: 1987
    Le narrateur, romancier désoeuvré,  se trouve en poste à Alger quand il apprend par la presse que la première bombe atomique de l’histoire vient d’être larguée sur Hiroshima. En se promenant dans les rues, il rencontre John Purkson qui le confond avec un ancien camarade de classe et condisciple. Celui-ci l’invite à passer la soirée chez lui. Ne voulant le détromper, il se rend au rendez-vous à l’heure dite. Avec stupeur, il découvre que son interlocuteur est un authentique agent du FBI  qui lui fait un cours complet de physique atomique, lui expliquant notamment pourquoi cette nouvelle arme pourrait bien changer la face du monde.
    Un texte didactique sous le déguisement d’une nouvelle qui évoque le danger nucléaire.