Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Grand Chien - Par BenF
Vol.01 : le Grand chien, Glénat éd., 1981, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. noir et blanc. BD d ‘expression française
1 ère parution : 1981
A la base de White Sands est programmé un essai nucléaire. La bombe doit tomber sur un village factice lorsqu’un motard, engagé dans une course, pénètre sans le savoir dans la zone interdite. Magoo Cushing, s’étant aperçu de son erreur, tente de fuir avant que « Vulcain » ne soit lâchée. Trop tard ! Il subira, couché à terre une irradiation maximale.
Pour effacer « la bavure » les responsables militaires du programme hospitalisent Magoo, qui, à leur grande surprise, est toujours en vie. Les tests effectués sur sa personne montrent des résultats stupéfiants. Bien que dans le coma, le patient présente des ondes cérébrales profondément anormales.
McNair, un reporter risque-tout, a eu vent de l’affaire. Déjouant la surveillance policière , il parvient à voir Magoo.
On le retrouvera, défenestré du cinquième étage, le lit de Cushing étant vide. Au même moment, dans la salle de contrôle des transports d’énergie à Chatanooga, qui couvre tout l’Est des Etats-Unis, Magoo, déguisé en policeman, s’introduit dans la place. Réduisant à l’impuissance le contrôleur, il modifie le programme de distribution, surchargeant le réseau, plongeant dans le noir absolu la côte est, puis disparaît. Lorsque la sécurité accède aux écrans de contrôle, s’y affiche un verset de l’Apocalypse de St. Jean. La traque envers le criminel est lancée.
Vol.02 : Mort au mètre, Glénat éd., 1982, coll. « Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
1 ère parution : 1982
A New-York la vague de froid déclenchée par une activité solaire anormalement forte renforce la paralysie électrique due à Magoo Cushing, l’homme de l’apocalypse, toujours activement recherché. Au centre ville, des prêcheurs de la dernière heure apparaissent, rassemblant une foule nombreuse, au grand dam du capitaine Creighton, décidé à faire place nette. Une réunion de crise cherche des solutions à l’instabilité sociale, à la dégradation des relations internationales et donne carte blanche à Creighton pour traquer Cushing, persuadé qu’il s’en prendra dans peu au centre nucléaire d’Oconee, le plus important des Etats Unis.
En orbite autour de la terre, tout se présente mal pour la 13ème mission scientifique « Laboratoire Orbital » et Dooley, l’un des astronautes, dans sa tentative de rentrée dans l’atmosphère, constate le dérèglement de tous les paramètres électroniques. Oconee est attaqué. Cushing y pénètre sans que l’on puisse l’arrêter.
Même « Puma », le robot lance-flammes envoyé à sa rencontre échoue dans sa mission. Cushing le détourne vers des stocks de déchets radioactifs qui, en explosant, mettent hors contrôle le cœur du réacteur. La centrale est évacuée et Cushing, prenant la fuite, sera poursuivi par route et par air. Cerné et abattu, il se transformera en une immense torche humaine. Au même moment, de manière totalement irrationnelle, tous les ordinateurs militaires interconnectés défaillent, et, sous la conduite de l’ordinateur-directeur «Big Matter », déclenchent le compte à rebours d’un lancement de missiles nucléaires sur l’URSS.
Le président, sollicité d’arrêter le processus à l’aide d’un code qu’il est seul à connaître, meurt d’une crise cardiaque. Alors que tout se détériore dans l’espace comme sur la terre, l’homme de l’apocalypse gît dans la neige, corps intact. Creighton, qui pense que deux précautions valent mieux qu’une, tire à nouveau sur lui, déclenchant une réaction terrifiante : Cushing se transforme en bombe thermonucléaire balayant toute vie dans une zone immense autour de lui.
Vol.03 : le 6ème sceau, Glénat éd., 1984, coll. «Science-fiction », 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. couleurs, BD d ‘expression française
1 ère parution : 1984
Les signes de l’apocalypse paraissent évidents aux sectes américaines.Magoo Cushing, appelé « le grand Chien » est attendu ardemment par ses adorateurs. Des tremblements de terre ajoutent au désordre ambiant, faisant s’écrouler le pont de Brooklyn. Dans la base de surveillance de l’Ile de White, un essai programmé se transforme en une tragique réalité : un missile opérationnel russe se dirige vers elle. La base disparaît en un éclair. Mais le plus important est que la déflagration déclenche un tsunami gigantesque qui atteindra New-York en peu de temps. Tout en évacuant Manhattan, on espère ralentir la vague par un contre-coup atomique dans sa direction : rien n’y fait.
Deux mois plus tard, un semblant de police fluviale patrouille dans des avenues transformées en canaux où, en profondeur dorment des milliers de noyés dans leurs voitures. Elle s’oppose aux sectes, transformées en forces armées, qui veulent imposer l’Armaggedon, l’ère du « grand Chien ».
Partout dans le monde règne la terreur : les banquises fondent, l’eau des océans monte, les suicides se comptent par millions, les épidémies se déclenchent, les pillages et l’anarchie dominent les sociétés. Les terroristes, pour fêter l’arrivée de Cushing, espèrent frapper un grand coup : détruire le centre de recherches biologiques à Manhattan et remplir l’atmosphère de miasmes indestructibles. Ce sera l’ouverture du 6 ème Sceau.
Alors que le destroyer « Liberator » remonte la 5 ème Avenue, les terroristes s’emparent des armes bactériologiques en récitant des versets tirés de l’Apocalypse. Des nuages rouges montent dans le ciel. Le soleil s’est arrêté dans sa course. A l’hôpital de Columbia, Un homme, Cushing Magoo, sort du coma durant lequel il a fantasmé tous ces événements, mais le soulagement des médecins militaires est de courte durée. Une mutation physique effroyable s’opère sur sa personne, le transformant en un monstre surhumain « le Grand Roi d’Effrayeur» annoncé par Nostradamus, prêt à transformer la Terre en un désert.
«le Grand Chien » mélange allègrement données scientifiques et concepts mystiques. Les catastrophes en séries suivent des séquences parfois difficiles à démêler. Les couleurs paroxystiques et les montages alternés expliquent (en partie) le peu de succès de cette série dessinée.
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Message A L'univers - Par BenF
Sous la forme d’un message adressé à ceux qui seuls seraient encore capables de nous sauver, soit des extraterrestres du Sagittaire, les Terriens, conscients de la voie sans issue qu’emprunte l’humanité, les appellent au secours. Cette estimation de la gravité de la catastrophe est partagée par les E.T. avec lesquels ils (les « gentils » ?) se sentent en harmonie par « ondes psychiques ».
Pollutions, destructions, réchauffement climatique, guerres, voici les principaux chefs d’accusation :
« S.O.S. ils sont fous
S.O.S. , ils cassent tout
Ils polluent, ils détruisent,
Ils réchauffent les banquises »
L’humanité ne peut régler la situation sans aide . Il est nécessaire que des amis extérieurs « qui surveillent la Terre depuis des millénaires » interviennent, proposant « l’amour » comme unique solution à « ce vide qui pourrit âme et corps ». L’espèce humaine, qui manque de maturité, mais aussi de valeurs spirituelles, puisqu’elle « crache sur les Dieux », mérite dès lors une sanction appropriée :
« Bien perçu ta détresse
Il est temps que ça cesse
Nous frapperons très fort»
Les principaux thèmes cataclysmiques véhiculés par la SF moderne apparaissent dans cette chanson, le « message » étant lumineux : Si l’homme détruit sa planète ce ne sera pas au goût des « Grands Galactiques » qui veillent sur elle. On aimerait y croire ! New age, Aliens, soucoupes volantes et développement spirituel s’y mélangent allègrement sans arriver cependant à pousser la chanson vers la notoriété (Alors, vous pensez, sauver la Terre… !)
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La bataille navale qui décida du sort de l’Allemagne se déroula près de Héligoland et dura deux nuits sans que la victoire ne fût acquise. L’approche de l’escadre française provoqua l’affolement dans les villes portuaires du nord de l’Allemagne et des conséquences telles que durant toute la nuit les cuirassés français furent torpillés dans un déluge de fer et de feu :
« Partout, les eaux sont sillonnées des noirs engins de guerre : les torpilleurs français croisent les torpilleurs allemands ; la lumière électrique –en jets irradiants et capricieux- fraye le chemin. La mêlée est sinistre. Des cris d’agonie montent des navires qui tournoient, engloutis par l’abîme. »
Au matin, l’escadre française passa à l’action, bloquant le port allemand de Jade qu’elle arrosa copieusement :
« Un pâle soleil, apparu dans le ciel livide, illumine le Jade. Les navires désemparés gisent sur la grève, avec des corps d’hommes confondus, sanglants, mutilés. Des épaves s’en vont sur la surface souillée des eaux. Les Français ravitaillent leur flotte, ensevelissent leurs morts dans l’insondable tombeau des flots, réparent leurs avaries et prennent les dernières dispositions pour l’attaque. »
Malgré une résistance allemande désespérée, le port de Wilhelmshafen eut aussi à subir d’intenses bombardements.
Dans l’épouvantement de la pluie de feu, des incendies, de la population qui s’enfuit, les Français arrachèrent une victoire à la Pyrrhus. L’affrontement décisif eut lieu au-delà du détroit de Skagerat, vers le Sund et Copenhague, où les Français seront accueillis avec enthousiasme. La sanglante bataille navale près de l’île de Langenland, suivi d’un projet de débarquement à Kiel, ébranla l’Allemagne pour longtemps et décida de la victoire finale.
Une courte et réaliste nouvelle centrée sur la marine allemande considérée comme la plus forte d’Europe avant 1914.
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Au Crepuscule Du Monde - Par BenF
En une France future, le pape, en visite à Paris, demande la grâce de révoltés condamnés à mort, auprès de Gadog, neveu de l’Archévêque, l’Antéchrist de la bible, le futur maître du monde. Celui-ci est amoureux de la jeune Marie, la nièce du pape, ce qui explique sa relative clémence.
Gadog possède une personnalité complexe. Rusé, savant, communiste convaincu, matérialiste dans l’âme, juif mécréant, il souhaite conquérir l’empire et reléguer Judith, l’impératrice de l’Europe, au second plan. L’Angleterre, symbole de la dépravation du monde, a déjà disparu sous les flots, lorsque Gadog s’attaque à tous ceux qui menacent l’empire, usant de gaz et d’avions de sa propre conception pour les réduire à merci. En dépit des milliers de morts, il apparaît comme le véritable sauveur de l’Europe, chef de la société de « l’Ultime », un groupe occulte qui travaille à l’établissement d’une dictature prolétarienne mondiale. Avec l’armée derrière lui, le nouveau « Protecteur de la nation » démet l’Impératrice de ses fonctions. Tout en sapant l’autorité du christianisme, il met le clergé vénal de son côté. L’Europe soumise et contrôlée, il se tourne vers la Chine :
" On vit des villes entières sauter, et non seulement des villes, mais des grandes îles, de vastes régions. C’est ainsi que presque tout le Japon s’effondra d’un seul coup, disparut au fond des eaux, comme l’Angleterre quelques mois auparavant. Qui dira l’horreur de toute l’Asie ! Ce n’était que bruits d’explosion, flammes et fumées, cris des mourants, massacres et abomination. En vain le pape avait-il essayé de faire entendre sa voix pour arrêter le carnage. La bataille continuait à faire rage. On raconte qu’on avait vu au-dessus de la mêlée un avion surmonté d’une croix lumineuse dans lequel on distinguait deux formes blanches, et d’où partaient des implorations et des appels à la pitié et à la paix… "
Des incendies monstrueux confirment sa victoire sur Pékin, ville dont il hâtera la reconstruction. Prenant pour capitale Paris et pour emblème le Dragon, après avoir assassiné son propre père, Gadog, humilié par le pape qui refuse de lui remettre Marie, fou de rage, rend la religion responsable de ses états d’âme :
« Une véritable rage s’était emparée de Gadog. Un moment, l’espace d’une seconde, il se demanda s’il n’allait pas étrangler de sa main l’homme qu’il avait devant lui. Mais il comprit aussitôt qu’il fallait éviter un nouveau scandale. Trop de rumeurs couraient déjà sur son compte. Tout à coup, avisant à sa portée un grand christ qui faisait face au trône pontifical : - A nous deux, cria-t-il en le tirant à lui, et il lui crachait au visage, et l’ayant jeté à terre, il le martelait à coups de talon, cependant que le pontife, en essayant de se lever, tombait évanoui. »
Grâce à son outil, « l’Ultime », il instaure le communisme dans le monde entier, massacrant les opposants ou les minorités, interdisant le mariage et la famille, obligeant à l’union libre et à la jouissance immédiate des biens de ce monde :
« Et s’inspirant de la plus pure doctrine communiste, il promulgua un décret qui interdisait sur les deux continents la célébration de tout mariage aussi bien civil que religieux. L’union libre qui se pratiquait déjà sur une grande échelle, serait désormais la règle générale. Et la liberté sexuelle était proclamée. C’est ainsi qu’en Europe et en Asie la civilisation se transformait et que tendaient à disparaître les mœurs de la vieille société bourgeoise et capitaliste. »
Se voulant le maître des corps et des esprits, il se débarrasse définitivement de Judith, dernier obstacle à son destin. Interdisant tout culte qui n’aurait pas sa personne pour objet, il traque les religions en tous lieux. Ses conquêtes se multiplient : l’Afrique est prise sans coup férir. Suivent l’Océanie, puis l’Amérique où la destruction de toutes les grandes métropoles démontre à nouveau l’efficacité de ses armes. Le matérialisme en expansion lui impose la mise en place de cinq dictateurs, les cinq « Présidents », responsable chacun d’un continent. Lentement, se développe une caste de privilégiés. Prônant l’inverse de la théorie communiste, il pousse chacun à s’enrichir, injectant des milliers de tonnes d’or dans le circuit économique.
Rome, qui jusqu’ici avait été épargnée par Gadog à cause de la présence de Marie, brûle soudainement. D’abord heureux de la mort supposé de son éternel ennemi, le pape, Gadog déchante brutalement : celui-ci a survécu et critique toujours ses agissements. Le dictateur ne comprend pas comment on peut s’acharner ainsi sur sa personne alors qu’il fait son possible pour rendre les hommes plus heureux, en euthanasiant notamment les vieillards et les infirmes :
«Par ordre de Gadog et pour le plus grand bien de l’humanité, les malades incurables, les enfants infirmes ou trop faibles étaient sacrifiés, afin qu’il n’y eût plus de misères ni de laideurs dans le monde, et qu’il y eut moins de bouches à nourrir. Etaient aussi exterminés sans pitié les déments, les « morts de l’esprit », les grands blessés, et les incapables, les médiocres, les suspects étaient stérilisés. L’eugénisme était devenue la grand loi de l’humanité : il ne devait y avoir sur la terre que des hommes sains et robustes.»
Pourtant, la mort le tourmente. Craignant sa disparition, et tout en contrôlant le vaste programme d’éradication des races noires, il travaille avec acharnement à se rendre immortel grâce à la science. N’acceptant plus aucune critique, ni celle de sa mère qu’il assassine, ni celles de ses proches qui l’accusent d’avoir trahi l’idéal communiste et qu’il fait exécuter, il poursuit de manière monomaniaque son rêve d’immortalité.
Un voyage au mont Saint-Michel est pour lui l’occasion de se faire déifier, de remplacer l’image de l’ange tutélaire par le symbole du Dragon. Mais une douloureuse surprise l’attend : au moment même de sa consécration, une blessure inexplicable lui perce la poitrine. Pourtant, il ne renonce pas. Il désire donner un éclat particulier à l’événement en obligeant le pape à reconnaître sa divinité. Malgré les signes annonciateurs de catastrophes, un tremblement de terre arasant la colline de Montmartre par exemple ou le peuple juif, son peuple, qui ne le reconnaît plus comme Messie, ainsi que l’augmentation de la douleur dans sa poitrine, il persiste dans son idée fixe, se disant que, s’il devait mourir, il entraînerait l’humanité entière avec lui. Le jour vint enfin où le pape et Marie, livrés à son caprice, en une confrontation grandiose, s’opposent une dernière fois à son ego. Fou de rage, Gadog fit crucifier le vicaire du Christ au moment même où partout dans le monde se manifestèrent les signes de la fin des temps : éruptions volcaniques généralisées, famines et épidémies.
« Au crépuscule du monde » est le roman de la lutte épique menée par le christianisme contre l’Antéchrist, c’est-à-dire les idéaux communistes, marxistes, matérialistes. Incarnés par les deux personnages du pape et de Gadog, leurs frénétiques efforts sont à la hauteur de la démesure des enjeux. Un texte pamphlétaire comparable à celui de Hugh Benson dans « le Maître du Monde »
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Le Partage De La France - Par BenF
La France battue, écrasée, mise en pièces, démembrée et rendue soluble dans l’empire allemand, voilà «ce qu’on verra un jour ». La vision de Sommerfeld, crée
« De l’outre pleine de vent dont a accouché le cerveau de l’officier français (c’est à dire le Commandant De Civrieux), (il n’a) donc pas perçu le moindre souffle. Etait-ce alors le livre de ce Français joint au fromage de roquefort ou bien était-ce bien celui-ci seul dont le parfum fit de (lui) l’émule de la Pythie (…) Il en résulta cet effrayant tableau de la dernière guerre et la chute de la France. »
Pour lui, la France est entièrement responsable de son sort. Par traîtrise elle avait fait sauter le pacifique croiseur allemand « l’Hirondelle » qui patrouillait innocemment dans les eaux marocaines, ce qui révolta à la fois ses amis de l’Entente Cordiale (Russie et Angleterre), lesquels garderont une prudente neutralité dans le conflit futur, et mortifia dans son ensemble le peuple allemand qui déclara la guerre à sa voisine.
L’engagement commença mal pour le coq gaulois puisque son front de l’Est, de Thionville jusqu’à Belfort, céda sous la poussée irrésistible des valeureux soldats germaniques. Une ligne irrégulière de front se stabilisa, en attendant que l’armée italienne, magnifique, ayant franchi sans coup férir le col du mont Cenis, occupa le Briançonnais, puis Grenoble et poussa enfin jusqu’à Grasse.
Le front maritime, en Méditerranée, se révéla tout aussi catastrophique pour la France qui perdit rapidement le Maroc, l’Algérie et la Tunisie. Les troupes coloniales censées défendre leur patrie fraternisèrent avec les troupes italiennes. Toulon, Marseille ainsi que d’autres places-fortes furent bombardées puis réduites à rien, jusqu’à Montpellier. Les tirailleurs sénégalais sur lesquelles les Français mirent beaucoup d’espoir, capitulèrent vite car:
«Lorsque le combat a lieu sur une ligne de tir très étendue et à une distance d’au moins 1500 mètres (la technique de la guerre moderne) permet de prévoir la victoire finale. A cette distance, la vue et l’odorat ne jouent aucun rôle et il faut supposer que les soldats qui sont en train de charger et dont la narine est bouchée par la poussière et la fumée de la poudre ne tomberont pas en défaillance devant les exhalaisons malodorantes des Noirs.(sic!) »
Le lendemain, les Italiens, en entrant dans la ville, s’y livrèrent à un carnage sans précédant :
«Lorsque, le lendemain, le soleil levant parut sur Montpellier, on eût dit que la ville avait été détruite par un tremblement de terre. Partout des ruines fumantes ; sur les places et dans les rues, des monceaux de cadavres sans sépulture. Même les morts n’avaient pas été laissés en repos»
L’escadre maritime anéantie, il ne resta à la France que deux corps d’armées : celle du Sud et celle du Nord. L’armée du Sud prit appui sur Lyon. Alors que les Allemands progressent, faisant bouger tout le front de l’Est, une lutte gigantesque s’engagea de Dijon à Châlons, atrocement meurtrière :
« Comme des grêlons fouettés par la tempête, les myriades de projectiles des mitrailleuses balayent le champ de bataille. Avec le rauque éclat du tonnerre, les canons rugissent leur terrible chant de guerre et crachent infatigablement la mort et la dévastation, le feu et le soufre, à l’horizon lointain, où, décimés et à bout de forces, l’ennemi lutte pour un pouce de terre jusqu’au dernier soupir. »
Elle s’acheva par la prise de Lyon. Au nord, l’armée française se replie sur Orléans au grand dam des citoyens qui se désolidarisent des militaires. L’approche des troupes ennemies, leur puissance de feu inspirent la terreur :
«L’immense étendue de ce champ de bataille, le plus affreux de tous ceux que connaît l’histoire du monde, était parsemé de tas de cadavres hauts comme des collines et comme des montagnes. Lentement, les flocons de neige tombaient du ciel gris, en couche toujours plus épaisse, jusqu’au moment où la candide neige blanche étendit à perte de vue son linceul sur les victimes de la guerre… »
Les morts en masse font vaciller la pusillanime velléité de l’Etat-major français qui se crut autoriser à négocier les conditions de la reddition.Un éclat de rire général teinté de mépris résonna du côté des Prussiens: Orléans leur appartenant déjà, il n’y avait plus rien à négocier !
Avec la chute de la dernière forteresse s’ouvrit la voie vers Paris. Les centaines de milliers de prisonniers français, la perte quasi-totale de leurs moyens défensifs, n’arrêtèrent cependant pas les Parisiens dans leur folie de s’opposer à l’invasion. Les chefs légitimes de la cité ayant été démis par les idéologues et les anarchistes, ceux-ci, de manière brouillonne, placèrent tous leurs espoirs dans une défense aérienne de la ville, sans tenir compte des armes secrètes allemandes :
« Presqu’aussitôt le ciel fut obscurci par une sombre armée de monstres qui partaient à grand bruit, dans toutes les directions de la rose des vents et qui, dans la détonation de certains gaz explosifs, laissaient tomber des excréments en forme de boulettes. Ces boulettes se dilataient au fur et à mesure qu’elles s’approchaient du sol, et, au moindre contact, elles éclataient comme des grenades d’artillerie, en répandant autour d’elles une grêle de petits projectiles
Au premier moment, quelques centaines de soldats furent les victimes de ces bêtes ailées dont l’action, sans être écrasante, n’en aurait pas moins, en fait, été sensible, si les bombes asphyxiantes des Allemands n’étaient pas venues donner le coup de grâce aux pilotes en train de se soulager comme l’on sait. »
Les Parisiens, d’abord sous le choc, défendront leur capitale, maison après maison, avant d’être vaincus et de subir toute la rigueur prussienne :
« Mais à peine les soldats s’étaient-ils dispersés dans les places et les rues que, soudain, toutes les fenêtres jusqu’alors tenues fermées et derrière lesquelles étaient cachés les soldats français s’ouvrirent, et il tomba sur le dos des envahisseurs une avalanche de balles. Il en résulta d’abord un effroyable désordre ; beaucoup d’Italiens succombèrent ici sous les coups de la trahison. »
Le traité de Zurich, auquel se joignirent les autres pays européens, opéra la mise en pièces de la France qui cessa d’exister au profit de l’empire prussien et de l’Italie. Selon l’auteur, cette conclusion s’explique aisément par la décomposition des vertus françaises :
« Les vices latents qui avaient toujours existé dans la race se déployèrent de plus en plus. Les enfants français devinrent une rareté, l’absinthe s’affirma encore davantage comme la boisson nationale et ici aussi se manifesta l’étrange phénomène que l’on avait déjà pu constater chez les Polonais, à savoir, qu’après la chute d’une nation toute la race penche vers la ruine et devient la proie de la phtisie. »
D’autre part, l’Allemagne qui a pour elle la probité et l’innocence, s’est trouvée dans l’obligation de défendre sa culture et ses valeurs :
« La guerre est terrible, mais la peur de la guerre est encore plus terrible. A chacun donc de placer sa guérite devant sa porte, de hérisser son château-fort de bouches à feu et de s’équiper, -de s’équiper, non pas seulement pour la défensive, - ah ! certes, non, - mais pour porter droit devant soi un coup unique qui écrase à jamais l’ennemi héréditaire, -puisque tous les procédés humains n’ont pu venir à bout de la haine et du ressentiment, de l’envie et de l’ambition. »
Authentique brûlot littéraire et militaire à ranger, au choix, dans la catégorie des uchronies ou des guerres futures, « le Partage de la France » souleva de nombreuses protestations. L’évocation de la lâcheté française et du désastre total – même conjectural- subi par notre pays, fit grincer des dents et appela une réponse cinglante, dans le même esprit, avec la parution en parallèle du « Partage de l’Allemagne ».
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Gunther, dit « Face d’Ange », en compagnie de son placide et méditerranéen ami Bassowitch, se met à la poursuite du professeur Berthold qui a récemment disparu. Occupant une place stratégique dans le processus de mise au point de l’arme bactériologique ultime, il travaillait à la mise au point du virus B34 :
« Une simple diffusion du B34 en gouttelettes aérosol de 5 millièmes de millimètre de diamètre (Berthold pensait qu’on pouvait même descendre jusqu’au micron) effectuée dans des conditions convenables et, en une demi-heure, une ville comme Londres ou New York devenait une nécropole. B 34 était tellement actif qu’il pouvait agir par simple pénétration cutanée. A côté de la pandémie que B34 déclencherait dans le monde, les vieilles pandémies du Moyen Age, les antiques pestes noires, les grandes décimations qui avaient saigné l’Europe et l’Asie au cours des siècles ne seraient que plaisanterie. »
Face d’Ange enquête. Ni la femme de Berthold, ni Louisa, sa maîtresse, ne savent ce qu’est devenu le savant. Peu de temps après, Louisa est agressée par deux individus. Elle sera sauvée par Gunther qui possède désormais une piste sérieuse puisque des concurrents recherchent aussi Berthold. Face d’Ange rend visite au premier agresseur, un homosexuel « bodybuidé » qui le met en relation avec son ami de cœur/patron, l’infâme petit gros, Lenz. C’est ce dernier qui fournira à Gunther et Bassowitch la clef de l’énigme. Travaillé par l’idéal nazi, Lenz, d’origine autrichienne, a crée le M.U.D.R.A. (Mouvement Universel pour le Développement de la Race Aryenne), dont les membres seraient seuls susceptibles de régénérer une humanité abâtardie, qui devra d’ailleurs disparaître grâce à l’usage immodéré et massif du B34 :
« Gunther savait que les Etats-Unis sont remplis de mouvements activistes de droite ou d’extrême gauche, organisés militairement et plus ou moins déguisés en sociétés de sport ou autres. Les « Minute Men », les types de la « John Birch Society » possèdent de véritables arsenaux et sont rassemblés en escouades d’intervention ».
Bassowitch met bon ordre à ces débordements guerriers et toute la clique néo-nazie se fera emmener par la police locale. Berthold reste cependant introuvable.
C’est là que Gunther, s’appuyant sur une intuition de génie, découvre la vérité. Dans la cellule du Comté, un groupe de nomades hippies s’était fait emprisonner pour vagabondage. L’un d’entre eux lui rappelle la silhouette de Berthold. Il s’agit en effet du savant qui, dégoûté par l’oeuvre de mort à laquelle il collaborait, avait décidé de changer de vie assumant, avec un nouveau costume, une nouvelle destinée de pacifiste et de spiritualiste. Gunther ne le dénoncera pas.
Un récit simple, voire simpliste, dont l’argument de base s’applique seul à notre thématique, laissant au lecteur le pur plaisir de sa connivence avec un héros aux yeux bleu accompagné par son dolichocéphale de compagnon.
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Vol.01 : les Lois de l’Orga, Fleuve Noir éd., 1979, coll. " Anticipation " N°953. vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution : 1979
L’Europe sous le règne de l’UMAT (Matriarcat universel). Un siècle et demi après « la grande Désolation », selon les principes de l’ORGA (Organisation Suprême), les femmes exercent le pouvoir en une société féodale, se situant entre le nazisme et le bolchévisme. Organisation militaire anti-scientifique qui rejette les hommes coupables d’avoir anéanti l’Europe. La guerre a laissé en friche de vastes régions contaminées (les Zones d’Insécurité) et des métropoles ruinées où prolifèrent les « SousHums » et autres déviants. Unies dans une religion d’Etat (le Culte de la Terre-Mère), les femmes, protégées par la SEGOR (Sécurité Générale), une sorte de gestapo, embrigadent leurs jeunes filles dans l’organisation de la jeunesse de l’UMAT : les «Filob » (Filles de l’Aube) qui auront à leur tête une « Alpha» (Chef de patrouille). Elles exercent un pouvoir absolu sur les hommes (les « Etis ») considérés comme des esclaves. Par des recombinaisons de gènes artificiellement provoquées à l’ORSELUP (Office Supérieur de Sélection des Espèces) les Etis (Etres Inférieurs) ont l’apparence et la brutalité des animaux : épais de corps et d’esprit, soumis totalement aux MatSurs (Matriarches de la Sécurité), ils oeuvrent dans des fermes d’état comme planteurs, agriculteurs, constructeurs et bêtes de trait. Les filles, elles, sont élevées dans le respect de l’homosexualité, le « crime contre l’espèce » (coucher avec un mâle), étant considéré comme l’insulte suprême, et puni de mort.
Dans la ferme d’Etat 606, le mâle Kervel est une exception. Grand, aux muscles déliés, intelligent, il est provoqué à la course par un groupe de Filob, commandé par l’Alpha Goveka. Celles-ci se réjouissent de le poursuivre. Destinées à asseoir l’expérience de ces jeunes, ces « chasses du Comte Zaroff » d’un nouveau style se terminent généralement par la mise à mort du gibier.
Kerval, non seulement distance le groupe, mais s’approprie Goveka en une étreinte sexuelle où celle-ci découvre, troublée, qu’elle aime ça. Soupçonnée, on lui proposera de convoyer le jeune homme vers sa destination finale, « le retraitement », après sa participation aux jeux de Gaïa, destinés à faire resurgir toute l’animalité du mâle :
« Elles (= les arènes) étaient colossales. Elles pouvaient contenir cinquante mille spectateurs. Elles avaient été édifiées de main d’Hommes, sans qu’une seule machine intervienne dans leur construction. L’ORGA avait proscrit l’usage des machines et choisi l’abandon de toute technologie. La main-d’œuvre devait remplacer la mécanisation. L’ORGA proscrivait la Science qui, dans les temps de la Vieille Histoire funeste avait empoisonné l’esprit humain et la Nature jusqu’à la catastrophe finale. Des milliers d’Etis avaient charrié les pierres, taillé les blocs et édifié les immenses arènes de pierre blanche, avec leurs frontons et leurs portes de marbre noir. Les gradins étaient divisés et conçus de telle sorte que chaque partie de l’arène puisse être isolée et fermée, en cas de nécessité. »
Kerval, grand vainqueur des jeux, va donc être convoyé dans un camp de l’OFHY (Office de l’Hygiène de l’Espèce) pour y être détruit, flanqué de Goveka et d’une vieille MatSur, chargée de surveiller la jeune Alpha. Goveka tuera la MatSur, délivrera Kerval. Ils prendront la fuite en direction de Mégapole Trois, poursuivis par les escadrons noirs de la SEGOR. Après bien des avanies, ils échapperont aussi aux griffes des SousHums, et, guidée par Gemella une jeune esclave, s’enfuyant par les souterrains, ils gagneront la «Montagne Bleue » où vit la tribu de Gemella, les Eghors. Accueillie avec simplicité et joie, Goveka redécouvre les sentiments d’une vraie femme, la vie en couple, le désir d’être mère.
Premier volet d’une longue chronique dans laquelle les événements se déroulent sur fond de décor cataclysmique fortement charpenté, le récit campe des personnages récurrents et crédibles. Une réussite incontestable d’un auteur confirmé.
Vol.02 : les Jours de la montagne bleue, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N°980, 1 vol. broché , in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists ». roman d’expression française
1 ère parution :1980
Goveka et Kerval coulent des jours heureux chez les Eghors de la Montagne Bleue. Un jour, Goveka sauve un homme des mains des SousHums de Mégapole 3. Un homme curieux, à la langue étrange, au comportement déroutant, mais sympathique. Le sergent Wilcox –c’est son nom- est un fossile :
« Je suis né en 2080, dit Wilcox, au commencement de la Grande Désolation, quand la guerre entre les Puissances Anciennes Euramérindiennes et les Nouvelles Puissances d’Africasia a débuté. Et je me suis endormi dans mon «hibernaculum» en 2100, quand l’anéantissement de l’Ordre ancien commençait. Quand je me suis réveillé, au terme du processus de décongélation programmé et surveillé par mon ordinateur, nous étions selon notre chronologie traditionnelle, en 2851. Donc j’avais vécu sept cent cinquante et un ans, ou sept siècles et demi, si vous comprenez mieux ce dont il est question… »
Il observe avec surprise le monde que les siens ont façonné, un monde primitif et brutal, soumis aux lois de l’ORGA. Quelques mois plus tard, Goki, le plus jeune fils de Kerval, lui signale que des machines (des stators) prennent position dans le Désert jaune, juste avant la Montagne bleue. Goveka, intriguée, piège, avec l’aide d’un petit groupe d’Eghors, trois Noires de la SEGOR qui explorent le terrain.
Par elles, ils apprennent qu’une grande opération d’extermination des Etis a été planifiée et que plus de 50 000 Noires vont déferler sur la Montagne bleue. Comment lutter contre de telles forces ? Goveka se sent perdue.
Le sergent Wilcox les aidera. Préposé à la garde d’armes d’une puissance terrifiante datant d’avant la Grande désolation, il sait comme se les approprier. Il mènera un petit groupe d’Eghors, dont Goveka, dans les souterrains d’une Mégapole pourrie et hantée par les Déviants. Ils en reviendront triomphalement, épuisés, alors que la lutte a déjà commencé. La SEGOR progresse rapidement dans les vallées, tuant et massacrant tous les Etis. Alors, devant les yeux incrédules de Kerval et de Goveka, le sergent Wilcox utilise ses armes :
« Il y eut un sifflement déchirant, et une flamme rouge illumina la place, tandis que l’explosion dispersait à travers l’espace des débris sanguinolents et des éclats de pierre et de briques. Quand la fumée se dissipa, il ne restait rien du pan de mur ni des nains. Rien qu’un trou béant et fumant. (…) Ahuris, les Eghors virent un magma de corps mutilés et hachés qui se traînaient sur le sol ou agonisaient avec des soubresauts de grenouilles écorchées. »
Les appareils transporteurs détruits, le terrain jonché de cadavres, c’est la débandade dans les forces de la SEGOR. Les Eghors seront tranquilles pour longtemps, .. très longtemps. Mais, comme si le temps tellement contenu reprenait ses droits, Wilcox vieillit d’une manière vertigineuse, puis meurt, au grand désespoir de Goveka. Les armes du passé, jugées trop dangereuses, seront ensevelies dans un lac.
Vol.03 : 3087, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N° 987, 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution :1980
Quarante années ont passé sur la Montagne bleue. Mouira, la petite fille de Goveka, est l’exacte réplique de sa grand’mère. Grande, belle, une guerrière hors pair, et passionnée.
Il est dommage que les Eghors aient conservé un système patriarcal qui la méprise et minimise ses actes. Même lorsqu’elle fournit la preuve qu’elle est venue à bout toute seule du terrible sangalor, les hommes la rejettent. Errante dans la forêt, elle tombe sur une survivante de la SEGOR aux mains de bûcherons. Répondant à un désir inconscient, elle délivre la Noire des griffes des mâles. Séduite par la prestance et l’agilité de la guerrière, Mouira accompagnera celle-ci pour vivre désormais au sein de l’UMAT.
Ses qualités exceptionnelles l’aideront à gravir les différents échelons de la SEGOR, après le « drill » militaire nécessaire au réajustement de ses manières et de sa façon de penser. Aidée et prise en mains par Ok, dont elle tombera amoureuse, Mouira finira par occuper la fonction la plus haute de la SEGOR, celle de MatSur 0. Elle se rappellera pourtant, après trente ans passés dans cette charge, sa jeunesse sauvage. Jamais, semble-t-il, elle n’avait réussi à se plier à une administration tâtillonne, à la délation généralisée, au mépris affiché envers les hommes. Fatiguée de vivre dans un univers oppressant, désabusée et meurtrie par la mort d’Ok, Mouira sauvera de l’esclavage une jeune déviante qui la tuera en retour d’un coup de javelot entre les épaules.
Vol.04 : la Mémoire de l’Archipel, Fleuve Noir éd., 1980, coll. " Anticipation " N°1014, 1 vol. broché, in-12 ème , 215 pp. couverture illustrée par « Young artists ». roman d’expression française
1 ère parution :1980
Igio est une aquanaute travaillant comme plongeuse et surveillant les fermes marines d’Etat, en symbiose parfaite avec son dauphin, Kô. Au repos durant quelques jours, elle sauve des griffes d’une vieille perverse Irina, une jeune Filob de 13 ans, égoïste, intelligente, sournoise et… ravissante. Les deux filles subissent un raz de marée qui entraîne leur trimaran très loin, dans une Zone Interdite marine, au-delà de la muraille de brume jaunâtre qui en garde l’entrée, tout droit dans les griffes de pirates déviants. Elles seront capturées par les troupes d’Alexandre IV qui rêve d’égaler les exploits de son ancêtre, en conquerrant les terres de l’ORGA.
Leur base est un archipel de l’ancien temps, les anciennes îles grecques. Le jeune empereur voit en Igio l’incarnation de sa promise, Statira, à laquelle est liée sa destinée. Prêt à l’épouser (ce qui fait frémir Igio), il lui dévoile « la mémoire de l’archipel », des enregistrements holographiques du déroulement de la guerre ayant abouti à la « Grande Désolation ».
Le rêve d’Alexandre IV sera de courte durée. Profitant de l’attaque d’une escadre de « Palmés » sortis de leur marais et dans le désordre de la bataille, Igio et Irina s’enfuient, guidées par Kô. Abordant à nouveau une rive connue de l’ORGA, Igio se demande à quel point elle pourra accorder sa confiance à Irina, prête à la dénoncer pour gravir encore plus vite les échelons dans la hiérarchie du système matriarcal.
Vol.05 : la 26 ème réincarnation, Fleuve Noir éd. , 1981, coll. " Anticipation " N°1049, 1 vol. broché , in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Robbin Hidden. roman d’expression française
1 ère parution :1981
La Vénérable Mère Ourga accompagnée et protégée par Blinske, une jeune guerrière « Noire », est à la recherche de la nouvelle réincarnation de la MatOr, aux confins de l’empire de l’UMAT. Elles la découvrent dans le village perdu de Simiane en la personne d’une toute jeune fille qui présente les signes de la divinité. Après avoir fêté l’événement, elles reprennent la route en sa compagnie mais tombent rapidement dans le piège d’une secte de Déviants qui croit en la divinité du « Grand Revenu », un mâle énorme doué de grandes qualités psy. Elles seront enfermées dans leur forteresse, une ancienne base de silos à missiles nucléaires. Le Grand Revenu rêve de conquérir les terres de l’ORGA et d’en éradiquer les femmes qu’il abomine.
Blinska organise la rébellion en stimulant les femmes-esclaves, anciennes ressortissantes de l’ORGA, prisonnières entre les mains des sectaires. Leur fougue naturelle les entraîne à l’assaut des Déviants qu’elles taillent en pièces. Cependant, vaincre leur chef s’avèrerait impossible sans la présence d’Ourga qui l’affronte, seule à seul, en un combat à mort se déroulant sur le plan de la pensée et de la maîtrise des forces spirituelles. Après une lutte acharnée entre les deux cerveaux, le Grand Revenu meurt, tué par Ourga. Les femmes prennent la fuite pour rejoindre une ferme d’Etat en emmenant avec une grande déférence la jeune MatOr. Blinska sait désormais qu’elle pourra compter sur l’appui indéfectible de celle-ci au sein du corps d’élite de la Garde d’Or.
Vol.06 : la Traque d’Eté, Fleuve Noir éd., 1981, coll. "Anticipation " N°1078 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par « Young artists » roman d’expression française
1 ère parution :1981
Jova, la jeune Alpha entraîne son équipe de " Filumat " pour la " traque d’été ". Véritable parcours initiatique leur permettant d’accéder à la caste des SEGOR, les jeunes guerrières devront pourchasser des "Etis déviants" et rapporter leur dépouille par-delà la "Zone d’Insécurité", glacis protecteur infertile et désertique entre des régions inexplorées de l’ancien monde et les implantations de l’UMAT.
La chasse ne se déroule pas comme prévue. Elles font tout d’abord connaissance avec Ouro le chasseur qui tue une de leurs jeunes guerrières. Dans leur désir de vengeance, elles le traquent jusqu’aux " Montagnes Rouges " où niche sa famille. Pourchassées à leur tour par les " Yakis ", sortes de mutants-vampires, des êtres dégénérés et dangereux, les filles établiront une alliance objective avec la famille d’Ouro.
Cernées par les Yakis en haut de leur falaise, elles parviendront à s’échapper grâce à Jova et Ouro qui les conduiront dans les dédales rocheux des Montagnes rouges qui représentent en réalité un ancien site de silos d’ogives nucléaires. Jova tombe sous le charme d’Ouro et, à sa propre stupéfaction, commet avec lui le " crime contre l’espèce". Toujours pour échapper aux Yakis, ils trouvent refuge à l’intérieur des silos. En parcourant les tunnels à moitié effondrés ils font connaissance avec une terrible menace sous la forme d’un androïde de surveillance, encore actif après plus de mille ans de veille. Celui-ci élimine, fidèle à son programme, tout danger potentiel en désintégrant les envahisseurs.
Habilement, Jova et Ouro permettront aux leurs de s’échapper alors que les Yakis se feront décimer. De retour sur les terres de l’UMAT, acclamées et fêtées, les survivantes de la traque n’oublieront pas de si tôt leur aventure. Quant à Jova, ne pouvant vivre avec Ouro, elle poursuivra sa destinée guerrière.
Vol.07 : l’Hérésiarque, Fleuve Noir éd., coll. "Anticipation " N°, 1159 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Peter Good-fellow. roman d’expression française.
1 ère parution : 1982
La jeune MatSur Orsa affectée à la ferme d’Etat 2002, aux confins de l’empire ORGA, est appelée par une voix mystérieuse à un destin exceptionnel. Il lui faudra s’emparer de « l’Epée » pour réinstaurer le Culte de la Mère Originelle en destituant l’actuelle Matd’Or qui règne aujourd’hui sur l’ensemble de la société matriarcale.
Au cours d’une de ses patrouilles, elle découvre que des Etis sauvages envisagent un coup de main contre la ferme. Avec quelques compagnes dont Atyr et Mygo, qui deviendront ses premières affidées, elle pourchassent les SousHums mais tombent dans une embuscade au milieu des marais. Capturée par des mutants dégénérés, les « Ecailleux », petits nabots verdâtres et belliqueux, les femmes sont mises en présence du « Masque d’Argent » qui est un androïde des anciens temps dévolu jadis au gardiennage de la zone et à la sélection des espèces. Bien que 900 ans se soient déroulés, le robot, fidèle à sa logique, poursuit son travail d’amélioration du pool génétique et compte faire féconder les femmes par les Ecailleux.
Orsa ne l’entend pas de cette oreille, surtout qu’elle vient d’apercevoir dans l’antre du géant l’Epée dont elle eut la vision, ainsi que d’autres armes datant de l’époque de la Grande Désolation. Par ruse, elle s’empare de l’épée-laser, tue l’androïde, libère ses compagnes qui suivront Orsa dans sa quête spirituelle jusqu’à la Cité Sainte.
Quand Jeanne d’Arc rencontre la science-fiction…
Vol.08 : les Ombres de la mégapole, Fleuve Noir éd., coll. " Anticipation " N° 1300, 1 vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Robbin Hidden. roman d’expression française.
1 ère parution : 1984
Athyr, une jeune géographe de l’ORGA, procède à des relèvements en zone interdite, en compagnie de « Noires ». Soudainement, elles se font toutes tuer, sauf elle, par une bande de déviants commandée par Ouror, un jeune géant, pour qui Athyr éprouve une immédiate attirance.Traversant un immense marais, ils échappent, non sans peine à une attaque des « Palmés », des mutants-vampires résidant dans la boue, pour atteindre l’orée d’une immense Mégapole :
« Une sorte de piste étroite conduisait à la périphérie des ruines. D’énormes blocs de béton, des dalles basculées par ce qui avait dû être un souffle effrayant, s’amoncelaient. Athyr reconnut les restes d’une des grandes autoroutes qui quadrillaient le pays. Cette voie surélevée s’enfonçait dans l’étendue des ruines (…) Jusqu’aux confins de l’horizon, on ne distinguait que des décombres, des avenues dévorées de mousse et de lichens, des bâtiments enlacés par des millions de racines, des tours effondrées où poussaient des arbres centenaires. Des monuments indéchiffrables surgissaient à demi de la masse végétale. Athyr distingua une tête colossale, émergeant d’un nœud de racines, avec un œil de métal grand ouvert. Puis une sorte d’étoile brillante, en métal sombre, brandie par une main. C’était comme si un géant avait été là, enseveli et respirant encore sous les tentacules de la Forêt. »
Dans l’incroyable densité des ruines survivent divers clans. Le chef de l’un d’eux, Pinius-le-Grand, conquis par la beauté d’Athyr, l’enlève des mains d’Ouror.
La famille de Pinius se veut la seule vraie dépositaire de la civilisation et la continuatrice des grands Ancêtres qui sont pour elle…les gens du cirque, comme le suggère une ancienne affiche. Clowns inquiétants, dotés d’un nez rouge et d’un règlement absurde qui les oblige à toutes les pitreries, les membres du clan (surtout les femmes) voient d’un mauvais œil l’intrusion de cette étrangère en leur sein. Pinius sera tué par jalousie de la main de l’une d’entre elles.
Athyr s’enfuit dans les soubassements de l’immense métropole. Elle échappera de justesse à la férocité de rats géants et, trouvant miraculeusement des objets de l’ancien temps, dont une torche-laser qui lui sauvera la vie, resurgira à grand-peine à la surface.
Elle rencontrera Xhas, l’homme-oiseau qui fait partie d’un clan surveillant les ruines. Les hommes-oiseaux, munis d’ailes mécaniques, se sentant investis d’une mission de régulation, ont suivi toutes les péripéties de la jeune femme. Ayant aboli toute émotion pour pouvoir survivre sur un mode communautaire, ils constatent que la passion de Xhas envers Athyr met en péril la cohésion du groupe. Le Conseil des Anciens décide donc de la ramener vers Ouror, toujours à sa recherche dans les ruines.
Vol.09 : les Clans de l’étang vert, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1368, 1vol. broché, in-12 ème , 230 pp. couverture illustrée par Linda Garland. roman d’expression française
1 ère parution : 1985
Athyr poursuit sa route en compagnie d’Ouror le long de «l’Etang Vert », immense mer intérieure bordée de roseaux, envahie par des formes de vie variées et étranges. Ils font une halte auprès des « hurleurs », pêcheurs longilignes et réputés pacifiques. La personne d’Athyr semble vivement intéresser leur chef Shoumir.
C’est qu’elle répond à la prédiction de la prophétie d’Akka qui prétend que la venue d’une jeune Matriarche permettra de régénérer le clan. Droguée, enlevée et cachée dans les roseaux, Athyr devra la liberté à Djema, une jeune fille du clan tombée éperdument amoureuse de sa personne. Elle l’enlève à son tour, se cachant des siens. Ensemble, elles visitent les rives de l’Etang Vert, se nourrissant grâce à l’habileté de Djema, et coulant des jours torrides de passion.
Puis, Djema décide de se rendre auprès des Ichtos qui, dans leur île, ont établi une sorte de société caricaturale du Vatican. Le pape Jean XXVIII les prend sous sa protection et les défend contre les attaques d’un inquisiteur visqueux. Peu combattifs, les Ichtos seront défaits lors d’une attaque menée par les Ourakos, autre clan formé de brutes sauvages et cannibales. Athyr donne l’alerte, permettant au pape d’utiliser une arme de l’ancien temps, un canon-laser, aux effets terrifiants, qui désintègre les Ourakos. L’île d’Ichtos libérée, Athyr et Djema reprennent leur bateau. Cette dernière, malgré l’amour qu’elle porte à la jeune Matriarche, la ramène auprès d’ Ouror.
Cet épisode clôt la chronique.
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Jacques Servet, se promenant en avion avec son ami Paul Gaillard au-dessus de l’Aiguille-Tordue, dans les Alpes, sauve la vie d’une jeune femme, Geneviève Amphiropoulos, la charmante fille de César Amphiropoulos, le brasseur d’affaires bien connu. Tombant amoureux de celle-ci, il ne conquerra son cœur qu’en montrant qu’il a du génie (à défaut d’argent !) :
" -Je veux être fière de mon mari. Je suis trop riche pour épouser un homme qui n’aura pas de génie. Je veux la partie égale : moi, la fortune, lui, le génie. Voilà. Jacques, avez-vous du génie ? "
Or, son vieil ami Gibbon le rend héritier universel d’un appareil de son invention baptisé le Gibbonnope qui permet d’abolir l’action de l’électricité partout en Europe (ou dans le monde) en fonction de l’angle de visée :
" Tout mon mérite, continua-t-il, si j’en ai un, c’est d’avoir vu la profonde parenté de la chimie et de l’électricité, c’est d’avoir imaginé une nouvelle science qui n’en est qu’à ses débuts : l’électro-chimie. Influence de l’ électricité sur les combinaisons chimiques et, chose plus étonnante, influence des combinaisons chimiques les plus inattendues, comme ce flore d’aluminium que j’ai crée par hasard sur les manifestations électriques. Résultat : ces deux fils d’argent baignant par leurs extrémités de platine, A dans le flore, B dans la russise, donnent à cet appareil le pouvoir de décomposer, et par conséquent de détruire, toute manifestation électrique dans un angle donné. "
Engagé par César Amphiropulos, Jacques apprend de la bouche du R.P. Ducygne que le pape a été emprisonné par Mussolini et remplacé sur son trône par un faux-pape :
" Donc le pape est prisonnier. Pourquoi ne le sait-on pas ? C’est tout simple : il y a, sur le trône de Saint-Pierre, un faux pape, un sosie de Pie XI. Le Vatican est peuplé de créatures de Mussolini, le cardinal Pacelli est malade et chambré et ne peut recevoir personne. L’Eglise d’Italie vit sous la terreur et dans la plus grande confusion. Mais on ignore tout cela. Le Facisme (sic !) triomphe et le faux Pie XI se prépare à proclamer solennellement l’excellence du régime fasciste… Jacques, il y va du salut de l’Eglise… "
Geneviève lui donnera l’occasion de prouver son génie : elle lui demandera de sauver le pape Pie XI des griffes du dictateur. Aussitôt Jacques propose d’utiliser le Gibbonnope. En face de la paralysie de tous les moteurs électriques en Europe, les divers Etats ne manqueront pas de faire pression sur l’Italie pour sauver le pape et écarter le péril d’une récession économique généralisée. César, lui, voit toute l’exploitation qu’il pourrait faire de ce processus. En un premier temps, il rachète tout ce qui peut représenter une force de traction animale : chevaux, ânes, ainsi que des engins mus par l’homme, bicyclettes, pousse-pousse…
Puis, en un deuxième temps, après que l’engin soit entré en action, le rachat de toutes les usines électriques, de tous les moteurs, vendus à vil prix, car inutilisables. Devant la menace mise à exécution par Jacques et Geneviève, et après un débat houleux à la Chambre des Députés en vue de donner une réponse adaptée au dictateur, Mussolini, soumis à la pression guerrière de plus en plus forte de ses voisins, consent à libérer Pie XI :
" On apprit, coup sur coup, la prise de Florence par des Yougoslaves, l’entrée des Français à Milan, la révolte de Syracuse, le débarquement des Anglais en Tripolitaine, l’envoi d’une note menaçante des Etats-Unis et la déclaration de guerre du Japon. "
Jacques sera récompensé pour "son génie" en épousant Geneviève. César Amphiropoulos aura énormément augmenté sa fortune, et Paul Gaillard aura pris pied dans l’entreprise de l’industriel.
Une belle fable, désuète et touchante, menée tambour battant. D’autant plus belle que la morale fait bon ménage avec les affaires dans la " Pax Christi " (mot de ralliement du pape libéré)
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Une société humaine blottie au sein d’une cité, elle-même calfeutrée sous terre et réchauffée par le volcanisme interne. Une cité régie avec toute la rigueur d’une science toute-puissante et omniprésente, soumise à l’appréciation d’un conseil des Sages. Un peuple dont le comportement est calqué sur celui des fourmis ou des abeilles. Unique moyen de faire perdurer les dernières traces de civilisation humaine largement décimée par les effets d’une nouvelle glaciation mondiale.
Hégyr, jeune homme sensible et plus curieux que la moyenne des jeunes gens de cette société lymphatique, se voit chargé d’une mission de la plus haute importance par les Sages: celle de sortir de la cité et de vérifier si les glaciers reculent comme certains signes tendent à le prouver. Il quitte Aniéla, sa promise, s’avançant vers un sort redoutable muni de tous les perfectionnements techniques qui lui rendront la survie possible hors de la cité: casque de protection, trousse médicale, liaison radio constante:
"A chaque découverte, il avait éprouvé des joies d’enfant. La vue de la première chaîne de montagnes avait fait battre son coeur. En elles, c’était enfin la terre, la vraie terre, qu’il voyait, la substance du monde, sa chair nue, débarrassée de son manteau d’emprunt, qui n’avait pu partout s’y accrocher. D’énormes glaciers serpentaient à la base des pics, mais de place en place, la muraille de roches se dressait, apportant pour le plaisir des yeux, la diversité de ses teintes parmi l’immensité blanche."
Il découvre que les glaciers ont fait place à une forêt qui abrite des humains primitifs, descendant des hommes restés à l’air libre au moment de la construction de la Cité. Grâce à sa science, il sauvera la vie d’un jeune chef, Yagh, qui deviendra son ami. D’autre part, un sentiment tendre s’éveille en lui à la vue d’Eve, jeune fille primitive promise à Yagh. C’est tout un monde de sensations et d’émotions neuves, de sentiments nouveaux liés à la beauté brutale d’une nature vierge, qui affecteront Hégyr en le transformant. Participant à une chasse à l’ours, blessé puis soigné par les sorciers, unissant son sang à celui de Yagh en signe de fraternité, Hégyr prend conscience de ce que la primitivité a de force et d’authenticité, ce qu’il oppose à la vie stérile et cloisonnée de la ruche.
Comme émissaire de la Cité, il est tenu de rendre compte de la situation. Les Sages ne peuvent tolérer l’existence dans l’indépendance d’une tribu d’humains rétrogrades et antiscientifiques. Ils demandent à Hégyr d’obtenir leur allégeance à un mode de vie scientifique en les plaçant sous la domination de la Cité. Hégyr ne peut s’y résoudre. Il fait une tentative pour convaincre Yagh et le reste des chefs de se soumettre à la loi bienfaisante de la cité. Ceux-ci refuseront et ce sera la guerre.
La Cité envoie pour les réduire, d’énormes machines-robots. Yagh est fait prisonnier par l’une d’entre elles et emmené au sein de la Cité. Hégyr les suit. Il libère Yagh, se met derechef hors-la-loi, est capturé et attend sa sanction. Appelé par le Grand Sage mourant, il apprend avec stupeur de sa bouche que la Cité a fait son temps, qu’il a été désigné comme intermédiaire entre les primitifs et la Cité et que c’est grâce à lui que les habitants souterrains s’ouvriront à la nature libre puisque les temps ont changé :
"Nous le savons déjà! dit, avec dépit, l’un des Maîtres. L’existence de ce peuple inconnu peut être considérée comme un affront à l’orgueil de notre science. Les siècles de recherche, de calculs et de déductions subtiles ont conduit nos ancêtres, et nous ont conduit à conclure que la planète toute entière n’était qu’un astre mort, aussi mort que le monde lunaire... Nous vivons sur cette conviction depuis des milliers d’années. Et, depuis des milliers d’années, la vie a continué de s’épanouir à la surface, narguant tous nos systèmes et toutes nos théories!"
Mais cette adaptation prendra du temps, beaucoup de temps. Le Grand Sage lui demande de résider dans la Cité afin d’assumer une nécessaire période de transition. Hégyr, fidèle à lui-même, dit adieu à Yagh, retrouve Aniéla et referme définitivement les portes sur lui et les siens.
Roman sensible, composé avec une opposition très nette entre deux aspects du monde: celle des technocrates et celle des primitifs. Vision de ce que cette vie, dite "primitive" peut apporter de potentielle vitalité à une humanité défaillante. Description fouillée d’un thème qui sera souvent repris, celui de la vie en vase clos (voir à ce sujet" la Cité et les Astres" de Clarke ou "Captifs de la cité de glace" de Gary Kilworth). Ce roman a été magistralement adapté par Pellos en bande dessinée sous le titre de " Futuropolis ".
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Le professeur Calret, homme juste et bon mais terriblement irascible, a mis au point la machine à capter la pensée. Dévoilant l’intimité des sujets, elle permettra de soigner les malades et d’instaurer sur terre une ère de vérité. Pierre Bratteur, son assistant et inventeur du " téléphot ", appareil capable de visualiser en réel un être humain où qu’il se trouve, n’est pas de cet avis. Il le fait savoir à Calret qui, entrant dans une immense colère, le chasse de chez lui.
L’Etat convainc le professeur de lui céder l’exclusivité de son invention. Celui-ci y consent. Lors d’une première expérience destinée à saisir la pensée de " l’homme le plus intelligent du monde " - hormis Calret -, la machine capte des sons situés à plus de 380 000 km de distance. Pour les traduire, l’expérimentateur fait appel à un linguiste de renommée mondiale, le professeur Galmer. Rapidement, il déchiffre la langue inconnue. Sans aucun doute, elle provient de la lune, c’est-à-dire de " Luniens ".
Quoi d’étonnant à cela puisque Camille Flammarion, en son temps déjà, avait émis l’hypothèse que la lune pouvait être habitée. Qui plus est, ce sont les pensées d’un général lunien formulant un plan d’invasion de la terre. Les Luniens, dont la vie a procédé par analogie avec la nôtre, se sont progressivement adaptés à l’intérieur de notre satellite, percé comme un gruyère de trous et de galeries. Ils y ont survécu grâce à leur science incomparablement supérieure à la nôtre. Aujourd’hui, leurs ressources minérales étant épuisées, ils n’ont d’autre alternative que de piller celles de la terre, en comptant utiliser deux armes terribles, soit un bouclier résistant à toute arme connue et un pistolet désintégrateur sans aucune parade possible.
A l’annonce de la terrible nouvelle, Paris se vide de ses habitants, la panique gagne les populations qui encombrent les routes : l’attaque est imminente. Calret et Bretteur, réconciliés, ont d’autres chats à fouetter : Morgan, homme de main d’un "trustman" américain a enlevé Yvonne, la fille de Calret et fiancée de Bretteur, contre la remise des plans de l’appareil miracle. Au moyen du téléphot qui permet de suivre les faits et gestes du bandit, Yvonne est retrouvée alors que la menace lunienne fait long feu.
En effet, malgré leurs esprits incomparablement supérieurs, les envahisseurs n’avaient pas tenu compte dans leurs calculs de la différence gravitationnelle entre la terre et la lune. Par conséquent, leurs engins s’aplatissent comme des crêpes sur notre bonne planète, quelque part au Mexique. La terre est sauvée derechef.
Un petit récit populaire comme il y en eut tant, écrit avec distanciation et humour. Dommage que la fin en soit aussi…plate !
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