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Bienvenue dans la Base de Données des livres !

Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !

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Livres

  1. Type: livre Thème: guerre des sexes, matriarcat Auteur: Christopher STORK Parution: 1984
    Les femmes prennent le pouvoir sur toute la terre, par surprise. A Paris, Dominique Molina rencontre Clara. La première n’est pas humaine. Elle est envoyée par la «Structure » d’Andromède pour étudier la situation qui se développe partout dans le monde. La Terre ne faisant pas partie de la C.U.P.E. (Communauté Universelle des Planètes Evoluées), elle servirait de champ d’expérience pour les colonisateurs d’Aldébaran (d’horribles méduses gluantes), déguisés en terriennes  impossible à distinguer d’entre les autochtones.
    Elle, Dominique (mais qui peut aussi être lui, Claude, à l’occasion), sera impliqué(e) profondément dans la révolution qui se dessine. Elle (Lui) suivra  en Italie Clara la journaliste appartenant au groupe révolutionnaire des «Streghe Armate » dont la première action sera d’enlever un gynécologue célèbre pour le châtrer parce qu’il refuse de procéder à des avortements. En fuite à Paris, initiée incidemment aux plaisirs saphiques par Dominique/Claude, Clara lui présente un être délicieux, sociologue et maître (maîtresse ?) de la pensée révolutionnaire des femmes en lutte : Berthe Decize,  sous les oripeaux de laquelle se cache en réalité un leader-méduse d’Aldébaran.
    Sur la terre entière, le pouvoir des hommes est jugulé. Fortement encadrées par les femmes-militaires du « Female Power » américain (encore des méduses !), les femmes du «Women’s Lib » formeront des brigades paramilitaires d’une effrayante brutalité envers les hommes, dignes en tout points des attitudes nazies. A Paris, tous les hommes, dont Dominique (redevenu Claude), ainsi que les femmes qui aiment encore les hommes (il y en a), seront arrêtés et incarcérés à l’aéroport d’Orly, transformé pour l’occasion en camp de concentration. La répression est impitoyable :
    « -Vous pensez donc que nous allons être assassinées par… par ces furies ? s’exclama la présidente en devenant très pâle. – C’est tout à fait possible, d’autant plus que ces furies, comme vous dites, sont téléguidées. – Par qui ? demanda vivement l’avocate. (…) –Vous n’avez jamais eu l’impression que ces extrémistes avaient quelque chose d’anormal, pour ne pas dire d’inhumain ? (…) – On ne m’ôtera pas de la tête que les pays de l’Est sont derrière ce mouvement ! (…) Je ne sais ce que j’allais répondre mais une voix brutale m’épargna cette peine. La porte du salon venait de s’ouvrir violemment et une milicienne galonnée se tenait sur le seuil et braquait sur nous sa mitraillette. –Dehors, toutes ! ordonna-t-elle ; au moindre mot, au moindre signe de résistance, vous serez abattues sur place.
    La femme ministre se dressa, livide, et fit face à la milicienne. –Je suis, commença-elle, le ministre de…. La rafale claqua aussitôt, assourdissante dans cet espace étroit. La femme ministre eut un hoquet, porta les mains à son ventre et s’abattit sur la moquette qui se teignit de rouge. »
    Clara, parce qu’elle aime Claude/Dominique, servira de jouet de plaisir à l’horrible Berthe Decize qui veut punir ainsi l’envoyée d’Andromède. Mais les méchants(-tes) seront défaits (-tes) in fine , dans le monde entier, puisque  «la Structure » mettra au point des lunettes spéciales qui permettront aux pauvres égarées d’apercevoir les méduses qui abusent de leur crédulité et de leurs sens. Tout redeviendra donc comme avant, car, après tout, rappelons-nous, les hommes n’étaient pas si méchants que cela ?…
    Quand nous disions au lecteur que les méchantes femmes étaient des E.T., nous n’avions pas entièrement tort, n’est ce pas ? Et dire que certains sont payés pour écrire ce genre de choses : que fait donc la police (de la pensée) ?


  2. Type: livre Thème: péril jaune et guerre des races, menaces idéologiques Auteur: Philippe GAUTIER Parution: 1984
    De 1994 à 2000, la France est en danger de disparition. A travers l’influence des groupes de pression anti-racistes, tels que ceux de l’AIR (Association internationale contre le Racisme) animé par Raphaël Blumenfeld, appuyé par la SITIF (Syndicat International des Travailleurs Immigrés en France), avec l’assentiment des intellectuels de gauche, la compromission de tous les médias, l’action continuelle en faveur des minorités ethniques de la part du gouvernement Mitandier, les portes de l’immigration sont largement ouvertes à tout ressortissant du Maghreb ou d’Afrique noire. L’avortement est encouragé, toute contestation, la plus futile soit-elle, est immédiatement mise sur le compte de comportements racistes :
    «21 mars 1995, le printemps pointait. Il était 19h 59, l’émission « les Français devant la masturbation », animée par la sexologue Rachelle Bensaïd, maître de conférence à l’université de sexologie Wilhelm Reich de Nanterre, venait de se terminer. On entendit les premiers accents ralentis de la carmagnole, par laquelle le Président Timandier aimait à se faire annoncer. L’écran s’imprima du traditionnel « le Président de la République vous parle » et, bientôt, apparut le visage de Timandier que l’on comprit, aux clignotements de ses yeux, fort ému. »
    En cette France du changement, le récit relate la trajectoire de vie de Vincent Fournier, jeune Français orthodoxe et sa prise de conscience progressive du danger ethnique. C’est par lui que le scandale arrive : ayant fait paraître une annonce matrimoniale dans laquelle il se disait à la recherche d’une âme-sœur « distinguée, blonde aux yeux bleus et européenne », l’AIR, en la personne de Blumenfeld, crée de ce fait-divers un exemple. Par une publicité tapageuse, attaqué devant la justice pour délit raciste, Vincent est lourdement condamné :
    « Le tribunal, statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort…déclare Vincent Fournier coupable du délit de discrimination publique envers un groupe de personnes en raison de leur appartenance, de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, à une race ou à une religion déterminée (… )Condamne : Fournier Vincent à la peine de deux ans de prison avec sursis et à dix mille francs d’amende. Le condamne : A payer à l’Association Internationale contre le racisme, reconnue d’utilité publique, la somme de : un franc à titre de dommages et intérêts. Ordonne la publication du présent jugement dans le prochain numéro de « Femmes de Demain ». Ordonne la publication du présent jugement par extrait dans six journaux ou périodiques français au choix de la partie civile. Condamne enfin Fournier Vincent en tous dépens du présent jugement…
    Il se revoyait bien encore devant le tribunal rendant le jugement final « Condamne Fournier Vincent à la peine de deux ans de prison avec sursis et dix mille francs d’amende… » et les hystériques à la sortie du tribunal qui applaudissaient la décision, hurlaient, le huaient, le sifflaient… et scandaient : « raciste, fasciste, salaud, le peuple aura ta peau ! »…
    Il perdra son travail, restera au chômage ; sa jeune épouse (qu’il a finalement trouvée) enceinte vivra de plus en plus difficilement dans une capitale inter-ethnique. Alors que l’union franco-maghrébine se renforce par la décision du président Mitandier de faire de la France une terre d’asile pour tous les Palestiniens –décision applaudie par les Juifs autant que les Arabes- la sociologie urbaine se modifie : des migrations de population auront lieu de l’est vers l’Ouest de la capitale. Contrairement aux lénifiantes annonces officielles, les tensions racistes se font de plus en plus fortes, mais toujours aussi sévèrement réprimées.
    Vincent, à qui son ami Georges a définitivement ouvert les yeux sur le danger que court la France, devient (comme chômeur il a du temps à revendre) messager à Paris de groupes européens dissidents. La situation du pays empire à un point tel que Mitandier fera appel, dans le cadre de l’amitié franco-maghrébine, à l’intervention, sur le territoire français, d’un contingent militaire marocain qui aura une tâche de maintien de l’ordre, d’abord dans la région de Marseille, agitée par des émeutes sanglantes, puis à Paris. Un incident entre deux communautés (noire et maghrébine) met le feu aux poudres. Alors que Paris est bouclé pour éviter la fuite des autochtones blancs vers la Normandie et la Bretagne, les quartiers Est sont contrôlés par l’armée du général Ali. Les émeutes ne s’arrêtent pas pour autant. Mitandier étant en voyage culturel chez ses amis africains, les rues, les monuments, les bâtiments officiels de la capitale sont incendiés :
    « Il était plus d’une heure de matin, lorsqu’il avait pu atteindre, se frayant difficilement un chemin au milieu d’une foule compacte de badauds, les abords de la place de Clichy. La foule regardait, livide et atterrée, sans ne presque rien voir, la place remplie de policiers et de CRS l’arme au pied, qui attendaient vraisemblablement des ordres. Continuellement des flics repoussaient une foule compacte, venant des rues adjacentes, qui, semblable aux vagues sur un rivage, se jetait en va-et-vient contre eux. D’autres essayaient, tant bien que mal, de maintenir libre un vague chenal permettant aux voitures de police ou de pompiers d’aller et venir. Des lueurs d’incendie, venant de la droite, éclairaient lugubrement cette nuit profonde et triste de décembre. »
    Les opposants « racistes », dont Georges et Vincent, seront arrêtés et mis dans des camps de détention. L’économie de la France s’anémie. Les régions-frontière quoique sévèrement contrôlées, dérivent vers l’autonomie :
    « La fermeture des frontières était donc loin de faire l’unanimité au sein de la piétaille démocratique. A Paris, l’affaire passait car on avait d’autres soucis immédiats, mais dans les régions frontalières, de véritables jacqueries avaient éclaté un peu partout. En Alsace, Strasbourg était pratiquement en état de sécession. A Chambéry et à Annecy, des manifestations spontanées et violentes s’étaient déroulées devant les préfectures et des CRS avaient été envoyés d’urgence en renfort. A la frontière franco-belge, de Roubaix à Charleville, des foules manifestaient leur attachement à l’amitié franco-belge, de part et d’autre de la frontière. »
    Vincent, enfin libéré, se hâte de rejoindre au péril de sa vie sa femme et ses amis en Vendée où subsiste la dernière enclave de la France libre et européenne. Là, avec la population et les forces de police dissidentes, il participe comme résistant à l’invasion à des coups de force contre l’armée maghrébine dont les interventions sont constamment approuvées par les thuriféraires médiatiques du régime «socialo-libéral ou libéral socialiste » en place :
    « Normandie : meurtrière embuscade ce matin à l’aube. Un convoi des forces de l’ordre appartenant à l’armée maghrébine a été sérieusement accroché, à Pont-Douilly. Après avoir fait sauter le pont, alors qu’un important convoi se dirigeant vers Cherbourg venait de le franchir, une bande rebelle estimée à trois cents hommes, a attaqué le convoi aux fusils lance-grenades et aux armes automatiques. Une vingtaine de camions ont été détruits. Les forces de l’ordre auraient éprouvé de lourdes pertes estimées à une cinquantaine de tués et blessés. Malgré l’intervention immédiate de l’aviation alliée, qui a réussi à mettre hors de combat une vingtaine de rebelles, la bande a pu décrocher. Une vaste opération de ratissage se déroule en ce moment dans la région, afin de la retrouver. »
    Malgré les efforts des héroïques résistants, l’Ouest est progressivement envahi. Déjà Blumenfeld, qui a su se garder des excès de la capitale, prend la direction de l’antenne régionale de l’AIR en Normandie pour y dénoncer « les inqualifiables atteintes racistes ».
    La « Toussaint blanche », pourrait apparaître comme le récit romancé des  craintes du Front National et pousse la vision à son terme ultime : le démembrement et la dissolution d’une France «ethniquement pure, et de ses valeurs, au profit d’un « Universalisme » menteur. Le récit, enlevé et intéressant au plan sociologique est hélas ! desservi, à certains endroits, par un style approximatif et fautif. Roman à comparer à l’oeuvre de René Sédillot : « la France de Babel-Welche ».

  3. Type: livre Thème: le dernier homme, guerre des sexes, matriarcat Auteur: Pierre BOURGEADE Parution: 1984
    A la Gare Saint-Lazare , un jour de juillet, le narrateur attend sa " veuve ".  Elle arrive en compagnie d’une amie. Cette rencontre sera prétexte à une suite de fantasmes de type sexuel, plus délirants les uns que les autres, dont le point commun est la disparition des femmes.  
    La femme, être aimé et haï à la fois, nécessaire et superflu, se verra tour à tour, dominée, dominante, assassinée et poussée sur la voie du métro par le narrateur ou brûlée dans un incendie allumé intentionnellement par des mâles en rut.
    Le tissu même des mots s’érotise et les jeux de mots constants sur les boules de billard/ queue de billard,  et les testicules / verge, montrent le délire/désir croissant du narrateur. Le mal s’amplifie lorsque les femmes ne mettent plus de filles au monde: " Je lui demandai combien il avait enregistré de naissances à cette heure de la nuit. Deux, me dit-il. Garçons ou filles ? Deux garçons. Il fut un peu surpris de ma question : de toute évidence les enfants attendus ne pouvaient être que des garçons ou des filles, et nul ne saurait s’inquiéter de voir naître à la file deux , trois, ou quatre garçons. Mais à l’heure où je lui posai cette question, j’avais déjà noté que, dans mon propre service, étaient nés treize garçons et pas une seule fille. "
    Dans sa quête passionnée, le narrateur ne retrouve plus les femmes qu’il a connues. Elles ont mystérieusement disparu ou se sont transformées en petits garçons. La même vision semble être partagée par tous ses frères masculins. Par une sorte d’involution, la nature entière cesse de fournir des femelles :
    " On connaît la suite, : les horloges continuant de tourner à l’envers , le soleil roulant dans le ciel d’ouest en est , les jours s’enfuyant de la nuit à l’aube , les traités de paix précédant les guerres , les guerres revécues une à une sans que rien permettre de les éviter , les hommes frappés de rajeunissement , les vieillards contraints d’avancer vers l’âge mûr , les hommes d’âge mûr vers l’adolescence , les adolescents vers l’enfance , et tous, au fur et à mesure que le temps passe , vers ce moment effrayant de la naissance , devenant infimes au point de disparaître bientôt dans un autre être , ces êtres, les femmes, rentrant elles-mêmes les unes dans les autres , emportant dans leur ventre l’humanité, à la manière des tables gigognes ou des poupées russes, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’une seule, la première, dont le ventre contient tout , y compris ce rêve. "(…)
    " Les événements se précipitent. Faute de donner naissance à des filles, les femmes se condamnent elles-mêmes à mort. Elles prennent irrémédiablement de l’âge alors que des hommes continuent de naître.  L’aspect des villes se modifie. Les rues se peuplent de garçonnets, d’adolescents, d’hommes mûrs ... et de vieillardes.
    Celles-ci s’éteignent l’une après l’autre, et d’abord en Occident , où la pollution urbaine et l’habitude des plaisirs ont rendu l’espèce plus fragile. Plus une seule femme blanche ! De grandes armées se mettent en marche. Elles vont arracher les femmes de couleur aux peuples qui les détiennent indûment. "
    L’état d’urgence est décrété. La civilisation est en péril : c’est la fin du monde par  extinction de l’espèce. De nouvelles lois seront promulguées qui permettront aux hommes de copuler avec les rares femelles animales que des expéditions guerrières auront pu retrouver. C’est pourquoi il reste au narrateur à jouer à Pygmalion en modelant dans la terre glaise un corps de femme à qui sa verge insufflera la vie,... et qui mettra au monde une fille, Eve :
    " Cette nuit-là dure mille ans. Le rêve du premier jour s’est accompli. Je vois , comme annoncé, les femmes disparaître , les hommes demeurer seuls sur la planète , puis s’éteindre eux-mêmes, un à un. Il ne reste que moi. La végétation a tout recouvert. Dans une clairière, je somnole.
    Un matin, suivant un chemin de fougères et de ronces, j’atteignis la lisière de la forêt. Le soleil se levait, faisant miroiter l’eau des fossés. Le ciel était blanc. Je regardai la terre. Elle était faite de limon épais qui donnait envie qu’on le touche, de la main. Je me mis  à genoux et, peu à peu, avec ce limon que je mouillai d’eau, je façonnai le corps d’une femme. "
    Un roman dérangeant par son intensité. Il a le mérite de libérer le roman cataclysmique de son carcan thématique  pour affirmer de façon native, brute, en quelque sorte, l’obsession du désir érotique, de la volonté de puissance, de l’amour fou , qui sous-tend toute la problématique du genre.

  4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Michael CLIFDEN Parution: 1984
    La guerre nucléaire entre les quatre blocs, Est, Amérique, Asie et Europe, suivie par une guerre bactériologique totale, a complètement dépeuplé l’Europe de l’Ouest. Un gouvernement totalitaire a surgi, longtemps après la catastrophe, dans l’ancienne Irlande rebaptisée Chernoviz. Gouvernée par le «Grand Plus» (un ordinateur), la société est partagée en trois castes : les «Plus», ayant tous les droits et protégés par la Guardia et les Solos, des robots humains, les «Cadres», au service des Plus et citoyens de seconde zone, et les «Moins», vil bétail et esclaves de fait.
    Cham, un jeune homme Plus est envoyé en Neuro-Centre (un épouvantable centre d’extermination) par Sédécias son beau-père qui veut s’approprier sa fortune. Libéré par la maîtresse de celui-ci, Cham fait la rencontre de soi-disant Révoltés. Ce sont des hommes redevenus primitifs, descendants du dernier couple de survivants résidant en l’île maudite de la Nouvelle Albion (la Grande-Bretagne). Les chiens se sont également multipliés, à partir desquels les Révoltés tirent leur subsistance car la guerre bactériologique a supprimé toute autre forme de vie animale et végétale en Europe.
    Les Révoltés reconnaissent en Cham l’envoyé messianique dont la venue était prophétisée par les Saints Livres. Sous le nom d’Adonaï, le Celte Noir, Cham remplira sa mission. Invincible grâce à un codage spécifique lié à sa qualité de Plus, il conduit les Révoltés à la victoire, libérant au passage les Moins et les Cadres qui s’entretuent et détruisent l’ordinateur central. La société des Plus, orpheline de sa technologie sera remise au niveau des autres classes sociales. Adonaï épousera Rose-Hardie, sa promise que lui destinaient les Saints Livres. Tournant le dos à Chernoviz, avec ses Révoltés, il se prépare à explorer les Terres Bleues de l’Asiasie.
    Un récit entraînant qui décrit une société post-cataclysmique dans laquelle le sexe et la violence ont une grande importance. Le style fluide du récit, les nombreux rebondissements en font une lecture agréable. Le deuxième volume intitulé  " les Hommes vecteurs " ne fait pas partie de notre domaine.

  5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Jacques HAESSLE Parution: 1984
    Deux hommes et une femme, réfugiés dans une caverne proche d’un sommet émergé des Vosges, survivent tant bien que mal, jour après jour. Tandis qu’Anne-Lise ramasse des champignons, que Chari s’active dans la grotte,  Jean surveille les abords avec son arc et ses flèches. La forêt est parcourue par des soldats, piliers de la dictature qui s’est installée dans les sites émergés d’une plaine d’Alsace noyée sous l’eau. Le réchauffement climatique n’a pas seulement provoqué des catastrophes écologiques mais aussi sociales. Les soldats passent sans voir les survivants : encore une journée de vie gagnée !

  6. Type: livre Thème: guerres futures 2 Auteur: Michel PAGEL Parution: 1984
    Un jour, sans que rien ne l’annonce, la France est envahie, piétinée, violée, pénétrée par un agresseur inconnu, au Sud comme au Nord. La mobilisation générale est décrétée d’urgence. Cela ne fait pas l’affaire de six jeunes gens post-adolescents, parmi lesquels le narrateur. Ils décident de déserter sur l’heure pour se diriger vers le Sud, en Ardèche.  En une épopée héroïque et une charge sauvage, dans l’esprit des westerns, ils tuent tous ceux qui feront obstacle à leur avancée : des gendarmes méfiants, des soldats maladroits, des individus ignobles et de gentils enfants. Empruntant divers véhicules, ils se nourrissent sur le terrain, risquant à chaque instant une mort qu’ils attendent. Leur progression est favorisée par l’état de déliquescence du pays.  Leur destin va s’accomplir près d’Aubenas lors du contact fatal avec l’ennemi, mais non sans panache. Jouant aux kamikazes, ils chargent à l’épée et à l’arc, comme dans les films qu’ils aimaient tant. Seulement là, ce n’était pas pour de semblant mais pour de vrai !
    Un bien beau petit récit, adolescent dans son essence et réducteur de par son intrigue - après tout,  la France envahie, ce n’est pas encore la fin du monde ! - car, comme le dit le narrateur page 103, il est inutile de " se boucher les yeux ". Doit-on pour cela se " voiler le nez " devant l’ouvrage ? La question reste ouverte.

  7. Type: livre Thème: invasions extraterrestres Auteur: A.C. CRISPIN Parution: 1984
    Un beau jour,  le ciel terrestre, au-dessus de toutes les grandes villes, se remplit d’immenses vaisseaux ronds : les Visiteurs arrivent. Dirigés par Diana, la commandante suprême, ils n’allaient pas tarder à entrer en contact avec les habitants de la terre. Mike Donovan et Kristina, tous deux journalistes, étaient excités au plus haut point de pouvoir rendre compte de l’événement,  en accédant au Vaisseau Principal stationnant au-dessus de Washington. Heureusement, le but des Visiteurs était pacifique. En provenance d’une planète gravitant à 8, 5 années-lumière de la nôtre, ils manquaient cruellement de matières premières et d’eau, ce que la récupération des ordures (!) terrestres permettrait d’arranger. En contrepartie, ils livreraient à l’humanité des remèdes qui permettraient la guérison du cancer, par exemple.
    Comme par ailleurs, ils nous ressemblaient trait pour trait, la coopération ne tarda pas à se mettre en place à travers le monde entier et les Visiteurs purent avoir  accès aux industries terrestres, créant même une sorte de force intermédiaire qui regroupait des humains désireux de promouvoir leur action.
    Kristina devint leur porte-parole officiel et le jeune Daniel Bernstein, convaincu que c’était là une occasion unique pour lui de s’élever dans la hiérarchie sociale, devint le  leader officiel des Visiteurs sur Terre. Mais les bonnes relations se fêlèrent brutalement lorsque Mike Donovan réussit à prouver, à l’aide d’une cassette vidéo, que les Visiteurs étaient en réalité d’abominables hypocrites doublés de répugnants reptiles. S’étant déguisés à l’aide d’une seconde peau en parfaits humains, ils cachaient sous ces oripeaux un corps vert écailleux, des yeux rouges, une langue bifide, une cruauté toute reptilienne :
    « Les yeux de Diana s’agrandirent ; ses cheveux et la peau de son crâne humain se soulevèrent sous la pression de sa crête qui se hérissait. Ecumant de rage, elle se mit à jurer, dardant par moments sa langue de reptile pour mieux formuler les sons sifflants de son langage.  La peau se fendit sur les côtés de sa bouche, laissant voir sa mâchoire et sa denture double. Elle se jeta sur le corps, dont elle écorcha le visage avec ses ongles, jusqu’à révéler les écailles vertes.»(…)
    Seules ses longues années d’expérience empêchèrent Donovan de laisser tomber sa caméra, lorsque Steven se retourna : les pattes de la souris dépassaient de la bouche du Visiteur. Horrifié, Mike le vit jeter la tête en arrière à plusieurs reprises, en un mouvement bizarre et saccadé. Les pattes frémissantes et la queue disparurent dans la gorge, d’où partit un bruit très net de déglutition. Diana, elle, prit dans une autre cage un gros cobaye pelucheux. Elle ouvrit la bouche –grand, plus grand, encore plus grand, à se décrocher la mâchoire – puis laissa l’animal se glisser entre ses lèvres. »
    Leur mode d’alimentation répugnant (ils mangent des rats vivants) n’a d’égal que leur but inavoué : voler l’eau des océans terrestres et congeler les êtres humains qui doivent leur servir de nourriture ! La vérité mit longtemps à percer parmi les humains car la terreur s’abattit de façon féroce : les scientifiques furent exterminés et des collaborateurs tels que Daniel Bernstein se transformèrent en « gauleiter ». La planète Terre sembla perdue lorsqu’un sursaut d’énergie vint d’un petit groupe de personnes décidées à lutter contre les envahisseurs.
    Juliet Parrish, l’âme du groupe, médecin, en devint le chef. Elle associa autour d’elle des personnes de différents bords tels que Elias, un fils indigne et jeune truand, Ham Tyler un membre de la CIA plutôt expéditif, William Caleb, le père de Robin et Mike Donovan. Tous étaient animés d’une haine féroce envers les reptiles. Ce groupe leur porta des coups gênants, aidé en cela par Martin et Williams, des Visiteurs pacifistes, en lutte ouverte avec Diana. Contre eux, les armes les plus terribles furent employées : les « foudroyants », sortes de pistolets au rayon ardent, la « conversion », sorte d’esclavage par hypnose et, de manière constante, la manipulation, le mensonge et la dénonciation. Un coup de main sur le Vaisseau Principal permit de récupérer Sean, le fils de Donovan, congelé comme des milliers d’autres.  Robin, par ailleurs amoureuse du Visiteur William (Bêêêrk!), mit au monde Elisabeth en un accouchement insensé, rejeton qui devint l’unique représentante vivante d’un produit inter-espèce.
    Humaine à croissance accélérée, elle manifesta très tôt une intelligence prodigieuse. Le père Andrew, jésuite de formation, se crut autorisé, à la suite de cette naissance, de prêcher l’amour du prochain, fût-il un lézard. Mal lui en a pris : il fut assassiné ipso facto par Diana. Celle-ci sortit par ailleurs victorieuse d’une lutte pour le pouvoir contre Paméla et John, tous deux envoyés par le grand Leader lézard en vue de superviser les opérations terrestres. Menacés, traqués, les membres de l’héroïque groupe de résistants se sentirent perdus quand Juliet réussit à mettre au point une bactérie spécifique mortelle pour les Visiteurs mais inoffensive pour l’homme. Elle vaccina ses amis aliens qui formaient leur cinquième colonne puis la décision fut prise de lâcher la bactérie dans l’atmosphère terrestre:
    «Ham surveilla l’ascension de son ballon personnel, spécialement acheté pour la circonstance : c’était un ballon noir, plus gros que les autres, sur lequel était peint un « V » rouge sang. Il imagina les signaux donnés dans le Monde entier  et tous les ballons qui s’élevaient au-dessus du Caire et de Londres, de Paris, Moscou, Sydney, Hong-Kong et New-York. Au-dessus de toutes les plus grandes villes – et même de certaines moins grandes – on devait voir monter les ballons, portés par les courants atmosphériques.
    Leur pression de gonflage avait été soigneusement calculée pour qu’ils explosent à la hauteur voulue. Une partie de la poussière redescendrait, pour former un mélange inoffensif avec la boue et l’eau de la terre. En se renouvelant perpétuellement, le reste formerait une composante permanente de l’atmosphère et rendrait la planète à jamais inutilisable pour les Visiteurs. »
    Par ruse, ils parvinrent à s’introduire à nouveau dans le Vaisseau Principal et à désamorcer l’arme ultime de Diana qui s’apprêtait à faire sauter la Terre. Ils tuent le monstre,   tandis que,  partout dans le monde mouraient les Visiteurs. La Terre, une fois de plus, l’avait échappé belle ! Une ère pacifique rythmée par des tractations commerciales entre Visiteurs de bon aloi pouvait désormais s’ouvrir pour longtemps.
    Une adaptation (réussie) d’une série télévisée qui connut de nombreux épisodes. Typiquement inspirée par l’idée de la «Pax Americana », elle place les idéaux qui fondèrent l’Amérique au premier plan : débrouillardise, ténacité, commerce, démocratie, proposant en une vision manichéenne les « Bons Humains » contre les « Méchants Lézards ». L’existence de forces contraires, cinquième colonne chez les Visiteurs et collaborateurs chez les Terriens tente d’adoucir cet aspect. Une fois les personnages bien caractérisés et présentés au lecteur, l’intrigue se déroule sans temps morts.
    Bien que le récit ne puisse soutenir la comparaison avec « Le Grand Silence » de Silverberg, par exemple, il se laisse lire facilement.

  8. Type: livre Thème: savants fous et maîtres du monde Auteur: Marc AVRIL Parution: 1984
    Marc Avril, averti par « la grande bringue rousse Zoé » de la disparition de personnalités diverses, ainsi que de certains de ses collègues des services de renseignement, enquête mollement. La frénésie de Zoé l’entraînera sur la piste d’un savant fou, le psychiatre italien Lestrigo , qui, dans son île grecque d’Aea, conditionne les cerveaux enlevés à lui obéir. Pourquoi faire ? Pour déclencher la fin du monde, en toute simplicité. De quoi sera-t-elle faite ? On ne le saura jamais puisque la tenace Zoé, amoureuse de Marc Avril, le tirera d’un mauvais pas en « suicidant » Lestrigo, mettant ainsi un point final à un récit qui, de toute évidence, ne gagnait rien à s’éterniser.

  9. Type: livre Thème: menaces et guerres nucléaires Auteur: Pierre DAMANINS Parution: 1984
    Dans la réserve R, près de la Ville Haute, hommes et animaux sont logés à la même enseigne. Tous contaminés, terriblement irradiés suite à une expérience scientifique, ils se présentent comme des formes mutantes, quelque soit le nom qu’on leur donne : Terreux (les plus atteints) ou Straks. Même les animaux n’ont pas été épargnés. Les « Extérieurs», responsables de la catastrophe, les approvisionnent en nourriture et en drogue. Le vieil Ivan, poète de son état, en compagnie de son chat télépathe, apprend leur mort programmée par une nourriture empoisonnée.
    Il n’a même pas le temps d’avertir Tamal, le chef des Straks, se faisant immédiatement tuer par l’un de ces êtres dégénérés. Lorsque tous les « irradiés » agonisent, les «Extérieurs» se frottent les mains : ils ignorent que dans l’ombre, déjà, leur sort est scellé :
    «Dans les conduites souterraines – impraticables à l’homme - ils ont guetté le départ des hommes aux masques brillants. Fiiii leur a dit d’attendre encore. Mais bientôt par dizaines de milliers ils attaqueront et passeront le mur. Fiiii l’a dit. Graii est un bon rat. Il sait obéir. Il attendra. »

  10. Type: livre Thème: l’air empoisonné, sociétés post-cataclysmiques 1 Auteur: Paul Jean HERAULT Parution: 1984
    La comète Fech1 aura été fatale à l’espèce humaine en balayant l’atmosphère terrestre de sa queue empoisonnée. Un agent inconnu a déclenché une maladie mortelle du sang dont se retrouvent exclus les seuls porteurs du groupe AB+. Peu nombreux, ils représentent environ deux mille survivants épars en France après les convulsions sociales inévitables qui marquèrent le destin des hommes (ou du moins des Français). Kevin est un AB+. Maltraité par le groupe auquel il s’accroche, il en est heureusement rejeté, recueilli par André , un autre survivant mais cardiaque qui, ayant prévu l’ère de violence succédant au passage de la comète, deviendra le mentor de Kevin. Il n’est pas facile pour notre héros de réussir sa mutation : avant de devenir un tireur froid et déterminé, que d’hésitations !
    La mort d’André coupe l’ombilic avec l’ancienne façon de vivre. Kevin se lance à la conquête du vaste monde, mais pas n’importe comment : en avion. Sa passion ayant été le pilotage, il l’a mise à profit en s’envolant sur un Rallye 180 remis en état. Le problème de la maintenance ne se pose pas puisque des stocks de pièces détachées et des avions neufs l’attendent sur l’aérodrome de Tarbes. Il sillonne la France , le long de la côte atlantique, dans la vallée rhodanienne jusqu’à l’arrière-pays de Draguignan où il établira sa base en un village-forteresse. Accueilli par les uns en amis, en ennemis par quelques autres, il rassemblera finalement quelques personnes de bonne volonté. Jacqueline, Stéphanie, Claire, Bernard deviendront sa nouvelle famille. Le groupe assimilera quelques autres encore quoique avec méfiance, car l’hostilité des bandes errantes les font s’armer à outrance avec chenillettes blindées et grosses mitrailleuses.
    Kevin a trouvé un nouveau but à sa vie : mettre en contact, grâce à son avion, les divers survivants qui aspirent à s’intégrer à une communauté, en fonction de leur spécialisation professionnelle : agriculteurs, mécanos, etc. Du côté de Quimper, il retrouve les sinistres imbéciles qui l’avaient maltraité au début de son périple. Toujours aussi odieux à son encontre, ils ne comprennent pas à quel point Kevin a changé. Un coup de fusil à pompe le débarrasse du plus agressif mais obligé d’abandonner son avion, il rejoindra son village du sud par voie de terre. Peu de temps après survient l’impensable : le village a été pilonné , Jacqueline et Stéphanie grièvement blessées.  Kevin reconnaît son propre avion, piloté par l’un de ses adversaires. Animé d’une rage froide, il se débarrassera de l’ennemi en se lançant contre lui, en un acte d’une folle témérité, au péril de sa propre vie. La manœuvre réussit et Kevin restera le dernier pilote en exercice en un pays quasi-désert.
    Un récit efficace dans la construction et sans surprise dans le thème centré sur la passion que l’auteur entretient avec le pilotage aérien.