Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La journaliste Julia Van Ostade, spécialisée dans le suivi des sectes, est réveillée le matin par un sinistre coup de téléphone. Sa correspondante, appartenant au groupe des «Vigiles de l’Univers » lui annonce que le compte à rebours vient de commencer pour l’humanité qui n’a plus que quarante heures de vie devant elle. Intriguée, inquiète, tandis que son mari le docteur Martin Cruz part pour son hôpital et que sa fille Claudia prépare son goûter d’anniversaire, Julia contacte son ancien ami Everett qui occupe des fonctions politiques, et le met au courant de la sinistre prédiction. Celle-ci est d’ailleurs corroborée par un film vidéo montrant un amoncellement de cadavres sur l’île de Tao Tao où réside une partie des membres de la secte :
« -L’air que nous respirons étant devenu parfaitement irrespirable, si rien n’est fait d’ici là, il y a fort à craindre que toute vie sur cette terre soit menacée d’extinction pure et simple… Clyde…. Clyde Burroughs est l’un des spécialistes scientifiques de la chaîne…
-Oui, Helen, des informations, et surtout des précisions de sources que l’on peut qualifier de sûres, viennent de nous parvenir quant à la nature même de l’empoisonnement de notre air. De fait, il semble bien se confirmer qu’il s’agit, ni plus ni moins , d’une progressive déperdition de la masse d’oxygène dans l’air que nous respirons. »
Everett reçoit l’appui du FBI en la présence de Jerry qui, tout en déclenchant l’alerte au niveau présidentiel, tente d’écarter Julia de l’affaire. Mais celle-ci est coriace et sa connaissance des Vigiles de l’Univers précieuse. Elle seule pourra reconnaître les éléments infiltrés. D’après les nouvelles les plus récentes, il semblerait qu’un virus ou un procédé chimique inconnu soit à l’œuvre dans l’atmosphère terrestre la privant graduellement de son oxygène en un processus d’une grande rapidité.
Julia, dont le réflexe professionnel a joué, a prévenu son patron Ben de l’état de crise du pays, malgré les tentatives gouvernementales de museler la presse. La panique commence à gagner tous les niveaux de la société, de la plus haute à l’homme de la rue, qui met en scène des comportements suicidaires à la manière des lemmings ou des comportements de fuite totalement irrationnels. Fuir ! Mais fuir où lorsque le danger est universel ?
Les relations sociales les plus intimes seront perturbées par l’idée de la fin imminente de toutes choses. Le mari de Julia l’abandonne pour fuir avec sa secrétaire Mary, kidnappant la petite Claudia. Ils finiront bloqués dans l’immense embouteillage sur la route de l’aéroport et se suicideront avec une capsule de cyanure offerte à la masse par un prophète illuminé :
« -Maintenant, surtout que personne ne triche. Tous ensemble, nous allons déposer la capsule que nous tenons entre nos doigts dans la bouche de notre voisin, mais surtout, surtout, nous ne la croquons pas, non non, pas de triche madame, la gourmandise est un vilain défaut !
Mary hésite un instant puis, unissant son mouvement à celui de la foule, place sa capsule dans la bouche de Martin qui lui-même pose tendrement la sienne sur la langue de Claudia. Il se sent enfin sans volonté et sans regret du lendemain.
-Je compte jusqu’à trois et à trois tout le monde croque, d’accord ? Un…deux… et TROIS ! On sourit et on croque.
La foule paraît étrangement obéissante. Martin a bien obéi, et Mary aussi. Le corps de Martin Cruz s’affale une fraction de seconde après celui de Mary, tous deux allégés du poids de leur âme. Martin tombe sur sa petite Claudia. Le cyanure a un effet immédiat. Maintenant que le repos les a gagnés, ils ont l’air paisibles. Des milliers et des milliers de morts qui feraient un sit-in sur la route menant au John-Foster-Dulles Airport. »
La mère de Julia qu’elle désire revoir, a tué son mari avec une paire de ciseau « pour qu’il dorme d’un bon sommeil » et regarde la télévision, assise à ses côtés, tout en s’empiffrant. Les meurtres et les suicides – surtout par défenestrations - deviennent tellement courants qu’il faut se garer de la chute des corps sur l’asphalte :
« Il n’y a pas d’immeubles à New-York aux pieds desquels ne s’amoncelle son lot de cadavres ; aux heures noires de l’histoire, les professions ne sont plus ce qu’elles étaient : les marchands de fenêtre font une sérieuse concurrence aux marchands d’armes. Et l’immeuble où vit la mère de Julia dans la 57 ème rue ne fait pas exception, trois morts font le trottoir. Julia ne peut réfréner un cri en avisant, écrabouillé devant la porte d’entrée, le cadavre d’une femme dont elle entrevoit la chevelure auburn. La couleur des cheveux teints de sa maman. Mais en retournant le corps, Julia reconnaît Elizabeth Murphy, la voisine du douzième. »
Des viols, des orgies impliquant des milliers de personnes se déroulent en tous lieux et surtout à Central Park :
« La foule qui s’est massée cette nuit dans Central Park est en tous points différente de celle qui panique sur les routes. De manière étrange, tous ceux qui tiennent à vivre la fin du monde comme un gigantesque happening semblent s’être donné rendez-vous au Park. Comparativement, Woodstock fut un jardin d’enfants. Non seulement les gens chantent et dansent, mais ils font l’amour sans aucune retenue. Faire l’amour comme remède contre la terreur de passer dans l’au-delà. Et ce ne sont pas cinq ou dix couples échangistes qui donnent libre cours à leur désir, mais des milliers et des milliers d’hommes et de femmes qui se jettent fougueusement les uns sur les autres. Et leurs mugissements couvrent le chant des musiciens »
Un immense réseau de savants cherche la solution au problème, partout dans le monde, et le FBI retrouve la piste du responsable, un certain William McGuffin, un chercheur de pointe qui a malencontreusement crée le MG 107, une combinaison chimique capable d'annihiler l’oxygène atmosphérique. Conscient du danger, il a voulu en détruire la formule mais son adjoint, Herb, adepte des Vigiles, l’a transmise à son Dieu, le Vénérable prophète Mc Williams, un être croyant en la pureté tellement absolue, qu’il trouva là le moyen d’éviter aux planètes en voie de spiritualisation l’infection que, sur terre, l’on appelle l’Homme : il répandit le produit dans l’atmosphère.
Chaperonné par Julia, protégé par les membres du FBI, McGuffin est sommé de se remettre à l’ouvrage, malgré sa dépression qui le pousse à se suicider. Opération risquée. Le vénérable des Vigiles lui envoie ses « Anges exterminateurs», à lui ou à tous ceux qui pourraient lui venir en aide. Il éliminera Kim, le chercheur européen, assassiné de trente coups de couteau. Quant à McGuffin, on lui a réservé l’ange le meilleur, un tueur pur d’entre les purs, spécialiste de l’assassinat et des armes à feu, appelé Merv Peak. La traque est incessante ; par hélicoptère ou dans la rue, il rate sa cible de peu à cause de la présence d’esprit de Julia.
Après une période de découragement intense, car rien ne sort de ses neurones, alors que le délai se réduit à une dizaines d’heures, que la société tombe en miettes, que le président des Etats-Unis lui-même a fait la preuve de sa couardise en voulant se mettre en orbite spatiale, McGuffin atteint enfin son laboratoire de Columbia. Seul, il n’arriverait à rien. Mais il y a l’extraordinaire chercheuse française, Dominique Loubinou, physiquement monstrueuse, pygomèle et cyclope à la fois, handicapée se traînant sur son fauteuil roulant, au corps contrefait, qui découvre l’amour en la personne d’Oscar. Oscar l’aime au-delà des apparences et se mariera avec elle à Notre-Dame, devant une foule exaltée et suicidaire. C’était l’aiguillon qu’il fallait à Loubinou pour aider McGuffin, puisqu’elle ne veut plus mourir maintenant qu’elle a découvert l’amour. Se remettant en communication avec Guffin, à eux deux, ils trouveront la formule-remède miracle. Un miracle double d’ailleurs car au même instant, Merv Peak a retrouvé la trace du savant, s’apprêtant à l’exécuter. Sans la présence d’esprit de Julia qui lui ment en lui déclarant que les Vigiles ont échoué dans leur entreprise de nettoyage, McGuffin serait mort. La désillusion est insupportable pour Merv Peak qui se suicide. L’humanité, sonnée mais sauvée, pourra continuer l’odyssée de sa vie.
« Game Over » est un thriller de la meilleure veine. Les personnages principaux, sur fond de malheur et de catastrophe, sont à la recherche de leur destin propre. La machine à décaper qu’est le roman-catastrophe, inverse toutes les valeurs et remet à leur juste place les puissants de ce monde. Les scènes , parfois franchement gore, rendent à merveille l’ambiance morbide. Ecrit à la vitesse du reportage journalistique, « Game Over » apparaît comme un grand jeu de piste pour les passionnés du polar.
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Nancy Kearns, une femme-médecin, participe à une expérience de simulation de guerre nucléaire. Avec ses deux compagnons, Dave et Farman , elle est prête à passer trois mois sous terre dans un abri anti-atomique pour y tester son efficacité. Même l’explosion est simulée pour que les résultats soient les plus proches de la réalité. L’expérience prend une tournure inattendue. Au sortir de l’abri, tout autour d’eux, le paysage est méconnaissable, ravagé, soit un désert de sable pulvérulent s’étendant là où l’on trouvait des montagnes, des lacs, en cette région de Californie, proche de San Diego. Quelque chose s’est passé. Mais quoi ? Un cataclysme formidable et surprenant, une sorte de secousse tellurique intense a fait basculer dans la mort le monde entier, semble-t-il, sauf eux trois, préservés par l’abri anti-atomique.
Pas pour longtemps en ce qui concerne les deux hommes. Une puissante voiture jaune surgie de nulle part et animée d’intentions malveillantes, tente de les écraser en fonçant sur eux. Nancy ne doit la vie sauve qu’à l’arrivée inopinée d’un chevalier servant, Mickael Dobretsko, qui, avec sa Mercedes blindée et ses mitrailleuses bricolées, pulvérise l’agresseur. Nancy apprend de sa bouche que le monde a basculé dans l’horreur depuis quelques mois déjà , qu’il ne subsiste plus ni villes ni sociétés, et que seuls de pauvres groupes humains survivent avec difficulté dans le désert qu’est devenu la terre (et surtout cette région).
Mickael, est un solitaire qui ne désire pas s’attacher à Nancy. Il l’emmène dans le clan de James Rabek, son ami, lequel saura sûrement utiliser les compétences en médecine de la jeune femme. Nancy, réticente car déjà secrètement amoureuse de Mickael, se rend à l’évidence : elle sera davantage en sécurité dans le clan de Rabek où le bon géant McGinn veillera sur elle. Les hostilités perdurent ; la bande adverse, celle de Garush, ne cesse de harceler Rabek. A l’intérieur même du clan , Scott Trévor un psychopathe lâche et veule, se révélera être un ennemi pour Nancy. Le danger le plus terrible reste celui que font planer les voitures jaunes, les " autos de l’apocalypse ", venues d’on ne sait où, sans conducteur, animées d’intentions meurtrières à l’égard de tout ce qui bouge. Mickael veut connaître leur origine. La bande de Garush étant finalement décimée par les véhicules assassins, il profite de cette opportunité pour en capturer un. En l’examinant, il s’aperçoit qu’une série de micro-caméras disposées autour de la carrosserie, enregistrent tous les mouvements et gestes alentour. La voiture semble télécommandée car , lorsqu’elle manque d’essence, elle abandonne le combat, pour retourner dans son repaire. Mickael, avec Rabek et Nancy (celle-ci s’impose à la place de McGinn), décident de la suivre. La poursuite les entraîne sur un ancien site industriel, encore en parfait état de marche où des chaînes de montage robotiques construisent et réparent les voitures jaunes. Celles-ci, lorsqu’elles sont prêtes, partent commettre de nouveaux assassinats.
La clef de l’énigme réside dans la personne d’un ingénieur électronicien , présent sur ce site et rendu fou par la catastrophe. Affichant une haine féroce à l’égard de tout ce qui reste en vie, il a reprogrammé les chaînes de montage dans un but meurtrier. Mickael met fin à l’aventure du dément. Peu à peu, la vie reprend comme autrefois (si l’on peut dire), avec une petite différence toutefois : c’est avec Nancy que Mickaël sillonnera dorénavant les solitudes désolées.
Un roman parfois naïf parfois original par son inventivité et qui distille une angoisse sourde en un suspense bien dosé. Il n’en faut pas davantage pour lire sans ennui ce livre, témoin de la peur d’un machinisme incontrôlé.
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Le commandant de Civrieux s’exerce au passionnant jeu du "kriegspiel", supputant à l’avance comment l’armée du kaiser pourrait être anéantie. Toutes les procédures des engagements sur le terrain y sont décrites, depuis les alliances française, belge et anglaise jusqu’à la mise en place des "troupeaux" (sic !) d’hommes sur le champ de bataille :
" Dans la guerre qui s’ouvrait, munies soit de mitrailleuses perfectionnées, soit de tubes de lancement pour explosifs (récemment inventés et demeurés secrets), montés par les plus hardis pilotes que le monde ait encore vus, les esquifs de l’air devaient jouer un rôle inespéré et magnifique. Et, par-dessus ces préparatifs matériels (…) un souffle passait, le souffle de la confiance. Il soulevait les âmes ; légères, il les portait à la frontière sacrée, vers les chères provinces. Certes, combien de ces âmes abandonneraient bientôt leurs corps éphémères ; mais elles revivraient à jamais dans la mémoire reconnaissante de la patrie. "
C’est par la Belgique, forcément, qu’attaqueront les Prussiens. Mais cette fois-ci, ils trouveront à qui parler : une masse énorme d’hommes appuyée par un matériel technique du dernier cri. Les différentes phases de l’engagement commencent avec l’attaque d’Apremont (le 17 août 191…) où les Allemands connaissent leur première défaite. Sous le commandement du général Bordeaux qui aligne les armées (de Lorraine, des Ardennes, d’Alsace) avec en ligne plus de 800000 hommes et 3000 pièces d’artillerie, se déroulera l’effroyable Bataille de l’Ourthe qui amènera les Français aux portes d’Aix la Chapelle.
"Les aéroplanes et les dirigeables étaient répartis entre les armées, les divisions, les places fortes, et, d’une manière générale, tout au long des secteurs de la frontière. Cependant, un millier d’entre les premiers, munis secrètement des appareils de lancement nouveaux, attendaient sur les plateaux à l’ouest de Mézières, sous des abris improvisés, l’emploi que comptait en faire le généralissime. (…) Le soir du troisième jour, 800000 cadavres jonchaient les guérets, les pentes des plateaux, les lisières des bois, les creux des ravins "
Les Allemands, regroupés autour du Kaiser, se résignent à la confrontation finale sur le sol même de leur mère patrie, au lieu dit "le Champ du Bouleaux". Sur une éminence, au centre de la plaine de Westphalie, Wilhelm surveille les opérations militaires de la dernière chance, pour contrer la "furia francese". Il ne survivra pas à la fatidique journée, mourant écrasé sous les bombes lancées sur son abri alors que croulera son empire comme annoncé par les Prophéties de Strasbourg :
"Tandis que les troupes allemandes, en désordre, cherchaient en vain à rétablir un équilibre déjà rompu, au fond de la plaine, une longue ligne noire raya la coupole du ciel. Cette ligne marchait à toute vitesse. Deux cents aéroplanes la formaient, et, dans un ronronnement tragique, elle dévorait l’atmosphère(…) et soudain, de tous les esquifs aériens, une grêle d’obus explosifs, de balles sifflantes s’abattit vers la terre, en un déchirement d’acier. Puis, par essaims, les aéroplanes fuirent en demi-cercle pour retourner en arrière et renouveler leur cargaison de mort. (…) Sous un orage d’artillerie, 50 000 Africains, dédaigneux de la mort, laissant derrière eux une chaussée de corps humains, étaient lancés tels des damnés poussant des cris sauvages. Tout pliait devant eux, et souvent des bataillons s’ouvrirent, terrifiés, pour laisser passage à ces démons de la guerre. "
La Bataille du Champ des Bouleaux est l’un de ces innombrables opuscules qui anticipent la guerre de 14-18 et qui décrètent sur le mode de l’incantation la défaite de l’Allemagne, en faisant fi des centaines de milliers de morts dont le sang arrose le sol. Ecrite sous la houlette du Commandant Driant (Capitaine Danrit), député de Nancy et grand pourfendeur devant l’Eternel (voir la " Guerre de Demain "), cette guerre conjecturale tente d’exorciser par le langage la crainte d’une nation.
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L'operation Adam Et Eve - Par BenF
Un inspecteur de police, appelé sur les lieux d’un accident routier aux USA, prend possession d’un curieux carnet qui relate la biographie du mort, celle du colonel Lucius Light.
Adopté par un couple de savants, Koenig et Mary, ce dernier vivait avec eux à Los Alamos, dans l’enceinte où l’on mettait au point la première bombe atomique. Puis, plus tard, à Spiritu Sancto, sur une nouvelle base, où le professeur Koenig entreprend un projet différent entouré d’un total mystère.
Intégré par Koenig dans l’équipe de surveillance de la base, les T.O.S., Lucius apprendra qu’en face de l’incroyable menace que fait planer l’arme nucléaire sur l’humanité, les deux principaux meneurs du monde, Roosevelt et Staline, lors du pacte de Yalta, ont scellé un accord secret. Convaincus que l’atome provoquera la perte de l’espèce humaine, ils ont mis sur pied le projet « Adam et Eve », qui surpasse infiniment tous les clivages politiques.
Les USA, sous la direction de Koenig, ont construit deux tores gigantesques, des espaces d’habitation, dans lesquels, totalement isolés du monde, seront élevés, puis laissés à eux-mêmes, deux adolescents, un garçon et une fille, des Géorgiens, fournis par la Russie :
« -D’accord pour des Géorgiens, interrompit Truman.
–Je voudrais savoir maintenant si vous accepteriez une condition.
-Laquelle ?
-Je ne sais ce que réserve l’avenir et ce qu’il adviendra des relations américano-soviétiques. Et pourtant, je puis vous avouer que l’une des plus grandes émotions de ma vie politique aura été ce moment historique où le président Franklin Roosevelt et moi-même, nous imaginâmes une évasion pour sauver le genre humain en nous sentant fraternellement responsables du monde entier. Je désirerais que le jour où se produira le départ, dans votre pays, le Président des Etats-Unis et le Chef de l’U.R.S.S. y assistent ensemble côte à côte, dans une communion d’esprit totale renouvelant l’amitié de Yalta.
Truman répondit aussitôt avec chaleur :
-Moi, ou mon successeur, nous vous accueillerons avec joie.»
Le plan du professeur sera de rendre apte à un vol cosmique les deux jeunes gens sauvegardés purs de toute intervention et tare humaines afin d’essaimer, longtemps après que l’homme aura disparu, sur une nouvelle planète. La fusée, elle, sera conçue et acheminée aux USA par les Russes. Le jeune Lucius, qui monte régulièrement en grade, est la seule personne extérieure au projet à en avoir percé le secret et il suit avec passion à l’insu de son père, l’évolution positive «d’Adam et d’Eve ».
Alors que tous les pas politiques des deux grands (guerre froide, mise en orbite du premier Spoutnik, crise de Cuba) s’expliquent par le voile qu’ils veulent faire tomber sur leur projet commun, Truman, puis plus tard Eisenhower et Khrouchtchev, poursuivent indéfectiblement la vision de leurs illustres prédécesseurs.
Les événements, de plus en plus menaçants, semblent leur donner raison. Lucius a pris rang de colonel mais d’un naturel jaloux et envieux, il voit d’un mauvais œil le fait d’être évincé sur le terrain par un concurrent à son poste de chef suprême de la sécurité. Une gigantesque fusée russe, arrivée à bon port aux USA, est lancée en 1959, lors de la visite de Khrouchtchev qui en profite pour se recueillir sur la tombe de Roosevelt :
« Je n’avais pu qu’imaginer, d’après les plans que j’avais vus, les dimensions du véhicule spatial. Mais elles étaient restées dans mon esprit des nombres théoriques. La vision était écrasante. Il fallait renverser la tête pour apercevoir le tore et la fusée. C’était l’impression que j’avais ressentie en voyant pour la première fois l’Empire State Building. Je comprenais maintenant que le colossal engin pût être un univers. Le gisant de Moscou pouvait dormir en paix dans son cercueil. Khrouchtchev avait magistralement rempli l’engagement de Staline. »
Les deux jeunes gens, adolescents accomplis, sont maintenant mis en contact l’un avec l’autre dans leur éden artificiel, sous l’œil télévisuel de Dieu le Père, c’est à dire de Koenig. Afin qu’ils subissent un interdit, il leur est défendu d’abaisser un certain levier rouge sous peine de mort prématurée. Ce monde paradisiaque sera perverti par Lucius (Lucifer ?), dans le rôle du serpent.
Ses agissements sont cependant percés à jour par son père. Hélas ! il est déjà trop tard. Lucius a volé le téléviseur de secours, ce qui lui permet d’observer les faits et gestes d’Adam et d’Eve, s’est enfui dans les montagnes et, depuis longtemps, avait retranscrit son récit dans le petit carnet que tient en mains notre inspecteur de police du début de l’histoire.
Avec pour témoin un Koenig effondré, il suggère au couple de désobéir aux ordres « divins », en abaissant le levier. Tandis que la fusée poursuit sa route vers l’infini, Lucius sera arrêté, puis victime d’un accident. Plus tard, Mac, un ami américain de Lucius, envoie à un couple français l’ensemble de ce récit, taxé, renseignements pris auprès des autorités, de pure invention romanesque et paranoïaque. Pourtant le roman se clôt sur le couple Koenig et Mary, entr’aperçus à Paris. Alors, info ou intox ?
Un récit de type uchronique ou « histoire secrète » mêlant irréalisme et faits politiques, aux ficelles parfois un peu grosses. Quant au concept de « pureté », il apparaît bien douteux…
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Franz, jeune homme d’une vingtaine d’années, parcourt les gorges du Verdon, une région qu’il affectionne, avec son ami Claude. Le soir venu, celui-ci disparaît alors que Franz , par hasard, découvre dans une cavité située sous un gros rocher un manuscrit en latin. Il s’agit d’une prophétie de l’illustre physicien Gassendi. Celui-ci prédit pour l’année 1954 (nous sommes en 1952) des bouleversements cataclysmiques sur la terre. Selon lui, la lune éclatera subitement en morceaux par l’activité des taches solaires , ce qui ne sera pas sans influence sur notre globe : " Luna in permultos satteles distrahetur (La lune se divisera en multiples fragments.) "
Franz prend cette histoire très à cœur et confie le manuscrit à Nadège sa petite amie en lui faisant jurer de garder le secret. Mal lui en prend. Le lendemain, elle l’a déjà trahi en remettant le document entre les mains de Claude qui disparaît au Japon (!) emportant l’ultime preuve du cataclysme annoncé. Franz fait ce qu’il peut pour prévenir ses semblables. Il demande audience à l’Académie des Sciences à Paris et se fait proprement éjecter. Les gens de sa région le prennent pour un fou. Nadège même, sa tendre petite amie, le bat froid. Désespéré, il erre dans la montagne pour retrouver une preuve de ce qu’il annonce partout à corps et à cris. Rien n’y fait. Si ce n’est qu’à l’heure dite, la lune disparaît du ciel et que tombent des bolides sur la terre. Les conséquences de la catastrophe sont terribles : la pesanteur augmente et surtout l’oxygène de l’air se raréfie. Les cardiaques, les vieillards, les enfants, les gens faibles meurent asphyxiés.
Nadège , la pâle petite amie chlorotique de Franz, atteinte par le mal, fait amende honorable et regrette ses agissements. Pas bégueule, Franz l’installe sous une tente à oxygène, car, lui au moins avait prévu le manque d’oxygène. Claude, le grand absent du récit, lui renvoie d’urgence le manuscrit volé à partir du Japon. Que faire ? Les ouvriers et habitants de la Provence accordent unanimement leur confiance à Franz (n’avait-il pas pressenti l’événement avec justesse ?) quand celui-ci leur indique un moyen susceptible de les sauver. Grâce à de l’eau jetée sur un bolide lunaire, il arrive à en extraire un corps radioactif, le lunarium, qui aura la propriété de régénérer l’oxygène terrestre. Hourrah ! le monde est sauvé ! Des fragments de bolide serviront de par le monde à réanimer toutes les populations qui se sentaient déjà condamnées. Franz, marié à Nadège (à sa place, on aurait hésité), sera adulé et riche mais n’aura pour toute ambition que de continuer ses chères expériences de chimie dans sa chère vallée de Haute Provence.
Une nouvelle gentillette qui n’a pas peur de friser le ridicule ni " l‘héneaurme ", dans la tradition des opuscules pour adolescents de l’immédiate après-guerre
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La Horde Des Monstres - Par BenF
Le jeune et sémillant journaliste Guy Ménard obtint de son patron, Noël Vannier, la responsabilité d’enquêter sur des assassinats mystérieux qui se sont produits dans la campagne proche de Clermont-Ferrand, en Auvergne. Pas bête, Ménard, au lieu de prendre le train, prévient son amie de cœur, la jeune et jolie Ginette Bernant qui, avec son puissant roadster, les achemine tous les deux à Murols, une bourgade sur le pied de guerre. Partout, des paysans évacuent l’endroit sur des charrettes, des troupes en armes sont postées à chaque carrefour, des contrôles de gendarmerie sont imposés en un maillage serré.
En ces heureux temps, les représentants de la presse étaient encore gentiment accueillis par les policiers qui facilitèrent au couple l’accès aux lieux des crimes, un chemin de traverse où gisent des corps horriblement mutilés. Soupçonnant un mystère inquiétant, nos héros prennent leurs assises dans un hôtel du coin et sillonnent la campagne. Bientôt, d’autres témoignages feront état de monstres gigantesques, caparaçonnés et cuirassés, qui dévastent tout sur leur passage. Seule l’héroïque Ginette a pu les apercevoir, constatant qu’il s’agit d’insectes gigantesques, de toute espèce. Les assassinats se multipliant, l’armée est appelée à la rescousse pour combattre le fléau. :
« Le monstre, une courtilière géante était couché sur le flanc. Avait-elle, grâce aux sauts prodigieux de ses pattes de grillon, échappé à la vague mortelle par intermittences et glané dans les couches supérieures de l’air une survie éphémère ? (…) Guy regardait la courtilière. Ses longues pattes de derrière était agitées de soubresauts. Son corselet brillant et fauve se soulevait spasmodiquement. Soudain, dans un dernier sursaut, celui-ci se mit à bruire (…) La tête du monstre se dressa encore. Puis elle s’abattit tandis que le corps se raidissait dans un dernier frémissement. »
Ménard, qui n’est pas tombé de la dernière pluie, laisse Ginette à son enquête, revient à Paris à toute vitesse afin de rendre une visite impromptue au professeur Darnier qu’il connaît et qu’il sait être un spécialiste des insectes. Ce dernier, tout en le recevant, paraît troublé, car le professeur Darnier sait fort bien de quoi il en retourne : il est responsable de ces désordres. Ce sont ses propres sujets d’expérience, soit cinquante insectes dont il avait réussi à augmenter démesurément la taille, qui se sont échappés de l’enclos dans lequel ils avaient été confinés, la porte ouverte par une main criminelle, en l’occurrence celle de son concierge.
De retour dans le massif Central avec Ménard, Darnier ne demande qu’à collaborer avec les autorités pour éradiquer le fléau. Mais, durant ce temps, les insectes monstrueux, qui n’y voient malice, poursuivent leur petit bonhomme de chemin. Il faudra toute la science de l’entomologiste, qui les empoisonne à l’aide d’un gaz toxique identique au DDT et l’appui de toutes les armes pour en venir à bout. :
« Il s’avança le premier en direction de la forêt lorsque le nuage de gaz se fut en partie dissipé. Sa tête blanche retombait par instants sur sa poitrine tandis qu’il arpentait les chaumes brûlés. Derrière lui venaient Guy et Ginette, puis toute une masse hérissée d’armes qui s’étaient révélées impuissantes. Les monstres convulsés encombraient les lisières. On en compta près de quatre cents… (Alors, étaient-ils « cinquante » -p.30- ou « 400 » -p. 43 ?, note du rédacteur). Déjà, les paysans s’attelaient aux énormes amas de têtes garnies de féroces mandibules, de thorax et d’élytres larges comme des ailes d’avions, accrochant des cordes aux pattes découpées ainsi que d’énormes scies. Le feu, qui avait si bien contribué à l’œuvre la paracheva. Des bûchers gigantesques s’allumèrent, des colonnes de fumée grasses montèrent dans l’air. »
Q’importe les crimes ! Cette histoire aura servi la réputation de Ménard en face de son patron, ravi de cette bonne histoire. Ginette devenue la femme du journaliste, les monstres exterminés, Darnier, triste et confus, l’on pourrait croire que le récit en reste là. C’était sans compter sur la sagacité de Ménard qui mettra la main sur le concierge criminel là où personne ne le soupçonnait, c’est-à-dire dans la propriété même du professeur, sise en Auvergne. Pourtant, la morale reste sauve puisque bien mal acquis ne profite jamais : le concierge, blessé par l’un des insectes au moment de son méfait, expire juste à la venue de Ménard, d’une septicémie généralisée.
Un sympathique petit récit cataclysmique blotti dans une série policière à cinq sous, qui n’est pas sans rappeler « Face aux Monstres» des dénommés Marijac et Lortac, ou les «Demi-Dieux» de Gordon-Bennett au « Rayon Fantastique».
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Que Se Passe-T-Il? - Par BenF
Roland Chandreau, jeune et brillant avocat, manifeste beaucoup d’inquiétude lorsque la Banque de France où travaille Suzy, sa douce fiancée, disparaît dans le trou énorme qui s’ouvre soudain dans le sol de Paris. Le drame affole ses concitoyens, la municipalité et la police, qui empêchent l’accès au quartier. Suzy est toutefois sauve, les employées ayant été prévenues par une voix inconnue. Le mystère s’épaissit encore quand respectivement le palais du Luxembourg et la gare Montparnasse suivent le même chemin, faisant cette fois-ci de nombreuses victimes :
« Une aube blême se leva difficilement. Une clarté grise et douteuse traîna sur une vision d’apocalypse, découvrant mieux à chaque seconde l’ampleur d’un effondrement sans nom. Le palais célèbre n’existait plus, si ce n’est qu’à l’état de magma de pierres et de terre, mêlé à des arbres déracinés des jardins. Et tout cela au fond d’un cratère d’une largeur démesurée aux parois presque lisses , comme celles qu’adoptent les entonnoirs de sable. »
Que se passe-t-il ? C’est la question que Roland pose à Pierre Lerat, son ami, ingénieur des Carrières, au moment où tous deux rendent visite à Suzy, habitant chez son père, rue de Champerret. Ils seront accueillis par une jeune fille inquiète des absences répétées de son papa, M. Merlin, lequel est géologue. Un carnet abandonné sur le bureau de M. Merlin livre de terrifiants secrets à Pierre. Le coupable est le père de Suzy, son futur beau-père !
Géologue génial mais méconnu, il en conçoit une amère déception et décide de se venger. Mettant à profit sa bonne connaissance du sous-sol parisien, percé de trous comme un gruyère, il fit construire en grand secret une foreuse géante dans le but de saper les fondations de tous les grands édifices parisiens. Lorsque Merlin se sut découvert, à l’insu de Suzy, il gagna son quartier général, les souterrains de Montparnasse, d’où il fit s’écrouler sur lui, au moyen de sa taupe mécanique, tout le quartier, anéantissant l’œuvre de sa vie. Suzy ne sut jamais rien de la culpabilité de son père car la municipalité, mise au courant de la démence du bonhomme par Pierre Lerat, camoufla ce crime en séisme localisé et naturel.
Un petit récit sympathique et sans prétention, entièrement voué à la joie de détruire.
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En dix quatrains, l’humoriste évoque la venue des angelots qui soufflent dans leur trompette, donnant un concert gratuit et stupéfiant pour annoncer la fin du monde :
« Mais , inutile de m’étendre,
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Le professeur Anatol Markoff est un savant fou de la plus belle espèce. Travaillant de concert avec le jeune ingénieur Jean Dubreuil à Ernicourt, dans l’Oise, il séquestre son collaborateur lorsque celui-ci refuse de lui donner sa formule de la désagrégation de la matière. Car Markoff peut tout, y compris faire sauter la terre. Mais pour cela, il a besoin de cette formule :
« La fin du monde, proféra-t-il, les atomes, les électrons, les molécules m’appartiennent… Vous entendez ?
-Vous me faites peur… eut la force d’articuler Dubreuil.
-Il y a de quoi. Je tiens le sort de l’humanité entre mes mains. Je peux maintenant, à mon gré,, quand je le voudrai, à la minute que je choisirai, anéantir le globe !... (…) Et cet anéantissement commençait quand, sur mon ordre, vous l’avez arrêté… Sur mon ordre… Vous comprenez ? En quelques heures la terre sautait. Tout éclatait, disparaissait dans le néant, montagnes, villes, peuples…Plus rien ne subsistait, ni vivant, ni mort, plus rien, pas même la matière… »
Désirant par-dessus tout devenir le maître du monde avant de le faire disparaître dans le néant, il retient Dubreuil dans sa villa, l’abrutissant avec des anesthésiques et sous la garde de ses âmes damnées, Liptine et Popovitch. Hélène, La jeune épouse de Dubreuil étonnée de ne recevoir que des réponses convenues et optimistes de son mari disparu, confie ses inquiétudes au journaliste Xavier Bernard, puis à l’inspecteur Barral. Soudain, un appel au secours sous forme de message écrit, en provenance de New York, l’alarme davantage. Markoff avait en effet déménagé aux USA, prenant sa retraite au Plaza Hôtel ayant fait édifier son laboratoire dans le quartier de Welfare-Island :
« Dans l’immense salle où, sur les plans de Markoff, avait été installé le fameux laboratoire, Jean Dubreuil avait repris ses travaux. (…) De son côté, Markoff dans une salle attenante, blindée comme une casemate, manoeuvrait l’immense condensateur, commandant à coups de manettes d’énormes étincelles, dont l’éclatement, traversant les épais blindages, arrivait aux oreilles des deux hommes comme le grondement souterrain d’un tremblement de terre ou une canonnade lointaine.Markoff, le savant fou, produisait le fluide mortel… »
Araki, un diplomate nippon qui a eu vent de toute l’affaire, désire s’approprier l’invention de Markoff et Dubreuil au profit de son pays. N’y parvenant pas, il s’élèvera lui aussi contre le savant fou. Entre temps Hélène et Xavier, embarqués sur le Hindenburg, arrivent à leur tour à New York afin d’explorer les hôtels prestigieux de la cité, sans succès. C’est lors d’une soirée au Waldorf Astoria que Hélène fera la connaissance du libidineux Araki. Elle est persuadée qu’il connaît Markoff et ne se trompe pas.
De son côté, Popovitch, dont la mission était d’enlever Hélène pour faire pression sur Dubreuil, a échoué. C’est donc avec crainte qu’il se rend lui aussi au lieu de rendez-vous américain. Accueilli par Araki dès la descente du navire, il est sommé de collaborer avec le Japonais, ce qu’il fait sans complexe, contre une énorme somme d’argent.
Mais c’est l’inspecteur Barral qui défera le nœud gordien de toute cette histoire. Ayant discrètement filé Popovitch, il se retrouve lui aussi à New York. Il connaît la planque de Markoff grâce au courrier échangé par le savant avec ses différents complices. Ayant pris contact avec Bernard et Hélène et avec l’appui d’une équipe de « policemen », alors que les «cops» investissent le laboratoire du dément, celui-ci tend, en une ultime tentative, de déclencher l’apocalypse. Une hache plantée fort à propos dans son crâne par Barral l’en empêche définitivement. Tout est donc bien qui finit bien pour le jeune couple Dubreuil, heureux de rentrer en France, pour Barral qui arrive enfin à fumer son cigare en s’en délectant, pour Bernard qui va relater cet extraordinaire récit dans son journal… et pour le lecteur, heureux de sortir d’une intrigue passablement embrouillée.
Texte difficile à trouver, ce roman, écrit dans la veine du récit populaire policier paru dans la série « Police et Mystère» présente néanmoins un savant fou gratiné avec des relents de « péril jaune » en prime. Composé en 1938, ceci explique cela.
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Hector Gansen, savant atomiste, rencontre un ancien camarade de classe Mignot, devenu clochard. Pris de pitié en face de l’infortune, il lui offre à manger et imprudemment lui dévoile les secrets qu’il a arrachés à l’atome, c’est-à-dire la possibilité de transmuter les éléments, de les rendre plus lourds ou plus légers, de les faire exploser en une déflagration inimaginable. Mignot, qui est une franche crapule, assassine Gansen et lui vole ses inventions. Quelque temps après, Paris est menacé par un chantage: des tonnes d’or devront être livrées sinon la ville sera détruite quartier par quartier et, pour montrer qu’il ne s’agit pas d’une plaisanterie, le quartier de l’Opéra saute, entraînant ruines et destructions:
" Un homme se jeta contre la voiture, bosselant le capot de ses poings, hurlant des paroles insensées. Une femme filait, les yeux exorbités, muette, serrant entre ses bras le cadavre d’un enfant sans tête. (...) Un gros camion poudré de ciment grondait, patinant dans une mare de sang, n’arrivant pas à démarrer avec son chargement de cadavres. (...) Parfois, de grands pans de murailles perdaient un équilibre que l’horrible secousse avait fait instable et s’effondraient unissant dans le même écrasement les blessés à l’agonie et ceux qui venaient leur apporter le secours de leur courage et de leurs mains. "
Roland, le fils de Gansen, est décidé à tirer l’affaire au clair. Il poursuit le " fusoïde ", une sorte de dirigeable, qui vient chercher l’or entreposé sur une piste de l’aérodrome du Bourget, en vain, car il perd la trace des ennemis de l’humanité. Entre temps, Berlin, Londres puis Moscou ont été frappées à leur tour. Une bonne nouvelle arrive aux oreilles de Roland et de Jackie, sa petite femme adorée: on aurait retrouvé la trace des bandits en Afrique, à St Louis du Sénégal, puis à Abidjan.
Aussitôt dit, aussitôt fait, Roland et Jackie, officiellement chargés de l’affaire, se rendent en Afrique. Lors d’une rixe dans une boîte de nuit, Roland est enlevé par ses ennemis. Jackie, avec le capitaine Lagrange, et en compagnie d’une troupe de tirailleurs sénégalais, s’engagent à leurs trousses à travers l’impraticable forêt vierge.
Bien que les Noirs soient " tous (des) coquins couleur de cirage (qui) se réclament hautement de la qualité de citoyens français et empoisonnent notre administration de réclamations et de plats quémandages. ", ils ont l’avantage de tous se faire tuer pour la France lorsque le groupe est attaqué par des Yacoubas féroces et anthropophages, à la solde des assassins. Seule Jackie survivra pour finir par rejoindre Roland retenu captif dans une grotte, repaire de Mignot et de ses acolytes.Réussissant à s’emparer de l’appareil à " alourdir " les métaux, Roland finira par avoir le dessus en faisant s’effondrer sur les infâmes brigands les tonnes d’or subtilisées et " alourdies ".
Enfin, grâce au "fusoïde", ils rejoindront la civilisation. Convaincus que le redoutable appareil ne pourra qu’ "assassiner les peuples ", ils décident de le faire disparaître à jamais, en le coulant. Enfin un bon geste!
Un récit dans la veine de la littérature populaire, au style vif, jouant avec les poncifs du "savant fou", tels qu’ils apparaissent dans les aventures de "Flash Gordon". On y relève aussi de la xénophobie, du racisme et de la haine. Un roman qui, bien qu’emblématique du genre, ne mérite aucune résurrection littéraire.
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