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Livres
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La Bombe Du General - Par BenF
Un récit pour les enfants que l’on pourrait également intituler « la révolte des atomes ».
De très gentils atomes décident un jour de quitter les méchantes bombes que le général entassait dans son grenier en vue d’une guerre future. : « Quand j’en aurai beaucoup, déclarai-il, je déclencherai une superbe guerre. ».
Il était en accord avec tous ces messieurs qui ont « dépensé une fortune pour fabriquer toutes ces bombes ». Lorsque, enfin, elles se mirent à tomber sur les villes prévues, elles n’éclatèrent pas, les atomes ayant fui dans les autres objets de la vie. Les papas et les mamans en furent bien heureux et le général, démobilisé, devint portier dans un palace.
La Bombe racontée aux tout petits enfants en un récit minimaliste qui décrit pourtant dans leur langue et avec précision les motivations des «généraux» et des «messieurs» prêts à déclencher l’apocalypse nucléaire.
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La guerre totale entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis a fait se régresser la civilisation en un moyen âge agricole avec des zones délimitées où survit chaque race ou clan. Les fermes fortifiées contrastent avec les cités en ruines, repaires du vice et de la mort. Plus de gouvernement central, plus de démocratie. Les seigneurs de la guerre et les bandes de malfrats, l’argent vite gagné et une économie malsaine forment les valeurs dominantes.
En ce monde d’après la catastrophe, les niais et les justes seront éliminés pour faire place aux rusés et aux profiteurs. Le décor planté, la série « Jerémiah » relate les multiples aventures d’un jeune fermier niais (mais qui ne le reste pas longtemps) et de son ami, l’interlope et rusé Kurdy Malloy, s’éloignant au cours de ses nombreux épisodes de l’aspect cataclysmique proprement dit pour approfondir la richesse des personnages et leurs relations.
Vol. 01 : La Nuit des rapaces, Fleurus éd., 1979, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44pl. couleurs
1 ère parution : 1979
Un soir, Jérémiah ne rejoint pas sa ferme, voulant à tout prix s’emparer d’une mule maligne restée sans propriétaire apparent. C’est Esra, la fidèle amie de Kurdy Malloy, qui deviendra son compagnon. Leur différend sera remis sine die par une bande de truands qui s’en reviennent d’incendier la ferme de Bends Hatch, tuant la famille adoptive de Jérémiah, dont sa tante Martha. Découvrant au matin l’horreur du massacre, le jeune homme promet de se venger, aidé en cela par Malloy.
La lutte, menée en ville contre les truands et leur chef à tête de vampire, monsieur Birmingham, sera âpre. L’amour pour les aigles qu’il nourrit de sa main provoquera la perte de Birmingham. Jérémiah et Kurdy le freinant dans son trafic d’esclaves, il s’emparera de Jérémiah, censé servir de nourriture à ses oiseaux de proie. Kurdy cependant, introduit dans la place par un membre de la bande écoeuré des agissements de son patron, éliminera le dégénéré en lui faisant jouer le rôle qu’il destinait à son compagnon.
Vol. 02 : Du sable plein les dents, Fleurus éd., 1979, 1 vol. in-quarto, cartonné, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1979
Jérémiah et Kurdy sauvent la vie, dans le désert, du sergent Corey qui fait partie d’une milice interville spécialisée dans la protection des transferts de fonds. Enlevé avec son ami Kenney par les membres sauvages de la « Famille », lui seul aura réussi à s’échapper. Kurdy, décidé à rencontrer cette Famille, tiendra aussitôt compagnie à Kenney dans sa geôle.
Jérémiah ignore que les deux miliciens, de mèche pour s’approprier l’argent transporté, ont éliminé leurs compagnons. Au moment où Kurdy fignole un plan d’évasion pour se tirer des griffes de Sharita, la jeune femme qui règne sur la Famille, Jérémiah est capturé à son tour par le reste des policiers qui le croient coupable du massacre des leurs.Tout rentrera dans l’ordre après une bataille générale entre les miliciens et la Famille, renvoyant celle-ci au néant. Kurdy et Jérémiah, sauvés in fine, assisteront impuissants à la redécouverte de l’or et à l’exécution de Kenney reconnu comme traître à la fonction.
Vol. 03 : les Héritiers sauvages, Fleurus éd., 1980, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1980
Dans les décombres d’une ville moderne, au sommet d’un building vit une inquiétante famille qui espère s’accaparer les terres et de l’héritage d’un brave homme, Natanaël Bancroft. Faisant mine de le protéger, Natanël étant déjà mort, ils promènent sa momie pour faire croire qu’il dirige toujours la ville. D’autre part, ils ont réduit les gens en esclavage, les faisant travailler dur sous la férule d’un ex-comptable vicieux, Alvis Trenton, en réalité le seul meneur, en compagnie de deux jeunes loups, frère et sœur, Jessica et Audie, tous deux agressifs et sans pitié. Jérémiah, s’étant fait embaucher au service de Bancroft, mène la révolte contre la tyrannie sous la tunique du numéro 602. Avec Kurdy en couverture, il met fin au règne de Trenton, élimine Audie, libère les esclaves et redonne les terres aux honnêtes gens.
Vol. 04 : les Yeux de fer rouge , Fleurus éd., 1980, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1980
Kurdy et Jérémiah poursuivent leur quête dans le désert. A la recherche d’une poignée de fermiers échappés d’un camp de travail, ils croisent la route de l’inquiétant magicien Khobs et de son singe-hypnotiseur, Idiamah. La poignée de fugitifs est poursuivie et traquée jusque dans la « zone interdite » - un lieu d’une chaleur infernale - , par des Indiens modernes en automitrailleuses, décidés à éliminer tous les Blancs survivants. L’intervention de nos deux héros sauve la vie des fugitifs, ce qui permet à Jérémiah de retrouver la tante Martha, qu’il croyait morte dans l’incendie de la ferme de Bends Hatch. Mais la présence du magicien, en réalité un mercenaire chargé de ramener les malheureux en leur camp de travail, constitue une ultime menace que Kurdy, payant de sa personne, écartera définitivement.
Vol. 05 :un Cobaye pour l’éternité Hachette éd., 1981, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1981
A l’hôpital du « Professeur », l’on régénère les vieilles et riches personnes avec du sang prélevé sur des jeunes gens non consentants, destinés à disparaître après usage. Dans son luxueux hôtel de « balnothérapie », le Professeur, patron d’une bande de voyous, charge son rabatteur préféré Stonebridge, de lui procurer de la viande fraîche. Jérémiah et Kurdy ont élu domicile avec tante Martha dans un vieux wagon désaffecté. Malloy, qui connaît Stonebridge comme son ennemi irréductible, se laisse cependant embobiner par celui-ci, qui lui propose un bon job auprès d’un «Professeur» pour un travail très bien rémunéré. Alors que Cheryl, la compagne de Stonebridge – en fait une vieille femme gardée artificiellement jeune – reste auprès de tante Martha dans le but de convaincre aussi Jérémiah, Kurdy, arrivé à l’hôtel, est immédiatement emprisonné et mis en condition.
Bien que tante Martha ait des soupçons, Jérémiah, revenu de ses occupations, suit Cheryl, dont il a le béguin, à la recherche de Kurdy. Après avoir traversé le secteur dangereux d’une friche industrielle, Jérémiah entre en force dans l’hôpital, se sert du bon docteur comme otage, révèle la vérité aux patients médusés et, avec Kurdy profondément affaibli, retrouve une Cheryl vieille et frippée, à l’article de la mort, car privé de son sérum.
Vol.06 : la Secte, Hachette éd., 1982, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1982
Kurdy et Jérémiah convoient un important et richissime personnage à travers des régions désertiques. Lessly, l’un des gardes du corps, est envoyé aux nouvelles. Il disparaît dans le brouillard. Malloy, chargé d’améliorer l’ordinaire, rencontre à la chasse Peter Loubioutchenko, un expert en explosifs, ce qui s’avérera utile car le petit convoi aborde bientôt une région hantée par les serviteurs d’Inemokh, une secte religieuse qui n’hésite pas à mettre à mort les incroyants. Attaqués en cours de route, ils seront sauvés par les serviteurs d’Inemokh qui les convient en leur inquiétant village. Le soir venu, dans le brouillard omniprésent, Kurdy et Jérémiah, traqués par les membres de la secte qui souhaitent brûler ces incroyants seront délivrés par Lessly, opportunément caché sous un masque sacrificiel, et qui sème le désordre chez les assaillants. Le petit groupe se dégage de justesse pour poursuivre son voyage.
Vol. 07 : Afromerica, Fleurus éd., 1982, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1982
Un Blanc poursuivi par des guépards est mis à mort. Là où habitent nos amis, un prisonnier noir, échappé d’entre les griffes des « centurions du Survival », un groupuscule raciste et d’extrême droite, sera la cause d’une attaque perpétrée à l’encontre de Jérémiah et de Kurdy. Jérémiah, pendu haut et court, sera sauvé par Woody, l’ami de cœur de tante Martha.Un tel fait ne restera pas impuni. Avec Kurdy, ils se mettent en chasse, rencontrant un groupe de Noirs qui s’oppose aux menées du Survival, pourtant aussi extrémistes que ces derniers puisque leur objectif est l ‘élimination des Blancs. La communauté noire est menée d’une main de fer par un leader qui utilisera Jérémiah comme intermédiaire entre lui et les Blancs afin d’aboutir à un compromis. Ceci ne fait pas l’affaire ni des fascistes blancs, ni du radical noir, Mungalia, qui, maître d’une bande de guépards apprivoisés et téléguidés, écume la région pour en éradiquer les Blancs.
Kurdy, restant en otage dans la cité noire, Jérémiah rencontre le chef de l’enclave blanche qui partage les mêmes soucis que son homologue noir : comment signer la paix en éliminant les extrémistes des deux bords ? Heureusement, une épidémie virale vient à son secours, en décimant les hommes du Survival. Mungalia, quant à lui, traquant Jérémiah pour l’empêcher de rapporter la bonne parole, sera tué par ses guépards. La mission de Jérémiah est donc un plein succès quand, avec Kurdy libéré, il reprend le chemin de chez tante Martha.
Vol.08 : les Eaux de colère, Hachette éd., 1983, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
1 ère parution : 1983
Kurdy et Jérémiah font la rencontre de Lena Toshida, la fille du roi des carburants. Gâtée et frivole, celle-ci n’en fait qu’à sa tête, protégée par Max le culturiste. Or Kurdy, sans prévenir Jérémiah, enlèvera Lena dans le but de soutirer de l’argent à son père. Poursuivi par le clan Toshida, auquel s’est joint Jérémiah, Kurdy entraîne la jeune fille dans les marais où vivent de dangereuses formes mutantes, en symbiose avec des algues carnivores. Jérémiah, déchiré entre son devoir et son amitié pour Kurdy est très mal à l’aise lorsque Max propose d’éliminer physiquement le ravisseur. Il ne peut s’y résoudre. Abandonnant les Toshida, il rejoint son ami et Lena, dont il tombe amoureux. Il fera tout pour les arracher au marais. Mais un accident de voiture ayant privé Lena de son père, ce qui transforme psychologiquement la jeune fille, Jérémiah partira avec elle, abandonnant définitivement Kurdy – du moins le croit-il- à qui il ne pardonne pas sa trahison.
Vol. 09 : Un Hiver de clown, éd. Hachette éd., 1983, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1983
Jérémiah et Kurdy seront accueillis en plein hiver sur un vieux bateau de croisière bloqué dans les glaces où, hormis le Docteur et la petite Winnie, vivent des nains contrefaits en habits de clown, psychiquement dérangés.Leurs pitreries deviennent rapidement grinçantes et dangereuses pour tout le monde. Le Docteur, prisonnier de ces êtres, ainsi que l’enfant, veut empêcher les nains d’assassiner nos héros. Aidé par Silvester, l’un d’entre eux qui aime bien la petite Winnie, Kurdy et Jérémiah sortiront de ce piège mortel pendant que la bateau se consume en un immense incendie, avec à son bord le Docteur et les nains meurtriers.
Vol. 10 : Boomerang, Dupuis éd., 1984, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1984
Kurdy, engagé pour faire évader un prisonnier, demande des comptes à son employeur, Forman, à la solde du politicien Monroe. C’est au sein de la petite ville de Langton, où habite tante Martha et Jérémiah, qu’un commissaire vient surveiller la légalité des élections mettant en prise Monroe et son concurrent Atwood. Pendant que Jérémiah prend ses distances avec Kurdy pour s’occuper de son proche mariage avec Lena, ce dernier se fait rosser par Haggerty, seul témoin de la culpabilité de Monroe dans cette évasion manquée.
Une fête, avec défilé de majorettes, devrait éclaircir les esprits et faire triompher Monroe, le politicien véreux. Kurdy, sur les traces de Forman, finira par régler ses comptes dans la banlieue industrielle pourrie jouxtant Langton. Jérémiah, alerté, ne peut s’empêcher de lui porter secours au grand dam de tante Martha. Le lendemain, Haggerty est poignardé, mais survit. Kurdy, pour ne pas perdre son seul témoin, demande à Jérémiah de le veiller, le temps pour lui, déguisé en majorette, d’avertir le commissaire. Ce temps sera mis à profit par les sbires de Monroe afin de s’assurer de l’innocuité de Haggerty et, par la même occasion, d’éliminer Jérémiah , en se servant de Lena comme otage. En ramenant le commissaire et les sergents, Kurdy sauvera la situation, mais Lena, écoeurée par son comportement et son intrusion intolérable dans sa vie, le somme de prendre le large. Kurdy s’éxécute, confiant qu’entre elle et lui, Jérémiah saura choisir.
Vol. 11 : Delta, Novedi éd., 1985, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1985
Kurdy se souvient qu’un individu du nom de Jay lui doit de l’argent. Comptant le récupérer avec l’aide de Jérémiah, il rend visite à Jay, au bord de la mer où vit celui-ci, notamment avec son beau-frère Milton, un fanatique du parapente. Hélas !, Jay ne peut plus rien pour Kurdy : il a perdu la mémoire. Jérémiah et Kurdy, à court d’argent, doivent donc s’engager auprès de Syd, un de leurs anciens contacts, pour la dangereuse mission de récupérer l’essence restant dans les fond des cuves d’un ancien complexe pétrochimique.
Leur route croisera celle de « la Famille », trois individus, dont le père, dévoyé débile, la mère, sans scrupules, et le fils, géant microcéphale téléguidé par ses parents, qui a déjà un meurtre sur la conscience. D’emblée, le géant prend Jérémiah en grippe. Redoublant de vigilance, le groupe pénètre dans la zone industrielle dévastée. la série de meurtres qui survient rend pesante l’ambiance. D’abord, c’est le père de la Famille, qui tombe du haut d’un réservoir, suivi peu après par la mère, étranglée. Alors que Jérémiah fait de l’équilibrisme pour décoincer un tuyau, le géant, fou de rage, poursuit le mystérieux assassin à peine entrevu, qui n’est autre que leur première victime laissée pour morte. Sûr de sa force, il s’apprête à lui dévisser la tête lorsque celui-ci s’accroche à un câble, s’électrocutant, ainsi que le géant, et propageant le feu à toutes les cuves. Comme si toutes ces misères ne suffisaient pas, Kurdy est soudain pris pour cible par un tireur isolé. Le trajet de la balle semble venir du haut, comme si l’on avait tiré du ciel, en deltaplane, par exemple. Nos deux amis retournent donc voir Jay qu’ils trouvent en pleine forme et qui avait donné à son beau-frère l’ordre d’éliminer ses créanciers. Mais une chute finale lui ôtera définitivement la mémoire. Pas de chance pour Kurdy !
Vol. 12 : Julius et Romea, éd. Dupuis éd., 1986, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1986
Au centre ville, l’empire de M. Procton, d’une propreté méticuleuse, est gardé par les membres de sa police privée. Il exige de nombreuses mains serviles pour son entretien. Les travailleurs, plus proches des serfs ou des esclaves que des ouvriers, portent un numéro, sarclent, nettoient, embellissent la cité de M. Procton. Kurdy et Jérémiah, toujours à court d’argent, s’engagent donc en enfer. Enfer tout relatif pour Jérémiah qui, aux bons soins de la Putiphar de service, satisfait aux caprices érotiques de la dame, épouse d’un haut membre du Directoire.
M. Procton, de son côté, a des soucis d’un autre ordre. Sa propre fille Roméa, contestataire jusqu’à refuser de se laver, est amoureuse de Julius, un va-nu-pieds poète qui lui adresse moult sérénades d’un parc voisin. Enfin, un autre individu mystérieux, se faisant appeler l’Ange Noir, et qui n’est autre que le chef de la police municipale, perturbe gravement la vie de la cité avec des actions écologistes. Toutes ces petites tranches de vie sont visionnées par le concierge de l’immeuble central, un voyeur passionné qui maintient en cage une vieille connaissance, Stonebridge, dans le but de régler certaines dettes. Jéréamiah, de par sa situation privilégiée apprend que Kurdy, ayant eu moins de chance que lui, est destiné à finir ses jours comme jouet pour les happy few qui savourent d’avance sa mort sous les cornes ouvrées de poignards tranchants d’un taureau furieux, en une arène clandestine. Tandis que l’Ange Bleu est enfin découvert, Jérémiah, enlevant Roméa consentante pourvu qu’elle soit avec son Julius, entreprend de libérer Kurdy ; puis nos deux amis disparaissent dans la nuit.
Vol. 13 : Strike, Dupuis éd., 1988, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1988
Le chef d’une secte religieuse douteuse se trouve en cheville avec le maire d’une localité et un certain Saphone, directeur d’un bowling interlope. Kurdy et Jérémiah ayant toujours un besoin pressant d’argent, parient sur le jeu de quilles que Jérémiah maîtrise parfaitement. Il bat Strike, le champion de l’établissement, ce que Saphone ne pardonne pas.En attendant, le guru véreux, poursuivi par les imprécations du pasteur du coin, se débarrassera définitivement de lui. L’intérêt de Jérémiah pour cette affaire soulève la méfiance de Saphone. Le guru, en enlevant la petite amie de Strike dans le but de l’ajouter à son harem, provoque l’alliance objective de Jérémiah et de son concurrent malheureux au bowling.La découverte du corps du pasteur, la libération de la jeune fille, la preuve que le guru se livre au trafic de cocaïne avec ses associés, provoqueront sa chute. Ses douteux amis ne le lui pardonneront pas, puisque sa tête volera en éclats sous la magnifique tiare piégée qui lui a été offerte. Quant à Jérémiah et Kurdy, ils poursuivent leur éternelle quête.
Vol. 14 : Simon est de retour, Dupuis éd., 1989, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1989
Les frères Sikorski sont à nouveaux réunis. Sous des dehors d’honorabilité, l’aîné, qui passe pour le bienfaiteur de la vallée, est d’une extrême richesse. Les revenus de son domaine agricole lui permettent d’entretenir une armée privée et comme il se prend aussi pour un grand interprète de J.S.Bach, il a fait construire un orgue immense qui utilise la force d’une chute d’eau qu’il appelle « sa cathédrale ».
Il se trouve être en même temps le plus grand producteur de cocaïne du marché, ce que le vigile Lester, qui a vu mourir son ami et sa femme, ne peut admettre. Il tente donc de collationner des preuves de la forfaiture des douteux personnages, engageant au passage Jérémiah et Kurdy comme miliciens.
Simon est le frère cadet des Sikorski. Etre pervers et violeur d’enfants, il a été rédimé par une pléiade d’avocats, goûtant une réinsertion méritée dans le domaine familial, suivi à la trace par son psy. Kurdy, capturé au moment où il enquêtait sur le terrain, Simon et ses sbires s’amusent à ses dépens. Jérémiah et Lester réussissent à faire sauter le barrage. L’eau détruit la production de pavots et fournit la preuve attendue à cause des sachets de cocaïne entraînés par le courant. Simon, qui sous-estime Kurdy, sera tué par celui-ci, ainsi que son psy. Mais Lester ne triomphera pas longtemps. Grâce à sa qualité de bienfaiteur de la vallée, sa richesse et ses avocats, l’aîné des Sikorski charge le cadavre de Simon de tous les crimes et sera blanchi par la population locale. Dégoûtés, Jérémiah et Kurdy reprennent leur route.
Vol.15 : Alex, Dupuis éd., 1990, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1990
Kurdy et Jérémiah sont associés à une affaire familiale dans laquelle ils auront un second rôle. Le jeune Edward et sa mère, une grosse dinde, rejoignent Melvin, un père taciturne et falot vivant avec Alex (pour Alexandra), la sœur d’Edward, dans une maison isolée le long d’un canal. Les retrouvailles des membres de cette famille éclatée ne sont pas très chaleureuses. Alex, à la forte personnalité, fuit les hommes, vit avec deux singes, fait volontiers le coup de feu, est peu scrupuleuse sur les moyens de parvenir à ses fins. La situation dérape lorsque Chimp, son chinpanzé préféré, est mystérieusement tué. Grâce au carnet de notes perdu par l’un des assaillants et traduit par Edward, l’on apprend que les responsables du massacre sont des soldats japonais venus près de la côte en mission d’exploration pour une future invasion du territoire américain. Alex, qui n’a aucun souci de la politique, veut venger la mort de son animal favori. Avec l’aide de Kurdy et Jérémiah, ils tendent un piège aux soldats basés en un endroit curieux, en bas d’une gigantesque statue d’indien sculptée dans le roc de Turtle island. Les Japonais seront éliminés les uns après les autres. La fin de ce récit serait donc idyllique si une balle perdue n’avait atteint Alex, la tuant net, ce qui aura au moins l’effet bénéfique de réconcilier sa grosse maman avec son falot papa. Ecoeurés par l’égoïsme de ce couple, Jérémy et Kurdy disparaissent.
Vol. 16 : la Ligne rouge, éd. Dupuis éd., 1992, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1992
Kurdy et Jérémiah attendent un bateau à aubes qui doit les emmener en ville. A bord, ils découvrent une admirable brochette de truands, dont leur chef Frank Rod, maître de la pneumatique Pryscilla. Le jeune coq Kurdy ne résistera pas à l’invitation enflammée de Pryscilla, commettant l’irréparable, ce dont Rod est aussitôt averti. Spécialisé dans le racket et le combat de catch truqué, Rod écume la région, se partageant les gains avec une autre bande de truands, en fonction des victoires ou défaites de son poulain, Tornado César, le géant catcheur.
Dans la ville portuaire soumise, on pratique la loi de l’omerta. Alors que Jérémiah, à peine débarqué, s’engage dans le tri des déchets pour gagner quelques sous, Kurdy est copieusement rossé par les sbires de Rod pour son inconduite.Nos deux amis se refont une santé dans la planque de Happy Mike, un doux qui se dit neutre, en réalité une « balance » pour tous ces joyeux camarades du milieu. Kurdy, ayant récupéré, songe aussitôt à se venger et disparaît.
Jérémiah, inquiet, guidé par Pryscilla, se retrouve au rendez-vous dans la villa de Rod où celui-ci donne un raoût décadent. Kurdy, déjà sur place, est aussi vite repéré. Plutôt que de l’exécuter d’une balle dans la tête, Rod trouve plus amusant de le confier à Tornado pour l’amusement et l’édification des siens. Au moment crucial, Jérémiah tue le catcheur avec l’aide d’un allié inattendu, Finley, un individu de la bande passé à la solde des adversaires. Profitant de l’agitation, Jérémiah et Malloy s’éclipsent, pour, dès le lendemain embarquer incognito sur le bateau afin de fuir cette région brûlante. Mais trahis par Happy Mike, ils essuieront la vindicte de l’ensemble de la bande. Jérémiah débloque la situation en faisant sauter le bateau après avoir allumé la mèche dans la soute. Regagnant à la nage la rive en compagnie d’Esra, la mule de Kurdy, ils contempleront les derniers débris flottants à la surface d’une eau sous laquelle reposent désormais Rod et les siens.
Vol. 17 : Trois motos … ou quatre, Dupuis éd., 1994, coll. « Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1994
Le bourg de Langton est troublé par quatre inquiétants personnages sur leurs grosses cylindrées, qui semblent rechercher quelqu’un. Au moment où le cul-de-jatte Winston déclare sa flamme à Daisy la serveuse du bar, son chemin croise celui de Montana, un odieux individu. Kurdy, présent lors de la scène, rétablit l’équilibre… et s’en fait un ennemi mortel. Winston, très touché, lui propose de se réfugier chez son père en cas de besoin, un original élevant des oiseaux. Kurdy, sortant du bar, découvre Stone-B qui semble craindre pour sa vie. Comme c’est lui que recherchent les quatre individus en moto, moyennant finance, Kurdy propose à Stone-B de le mettre en sécurité chez Winston. Mais tante Martha, que toute cette agitation affole, craignant pour la santé de son adorable petit Jérémiah, dévoile la planque de Kurdy à Montana (ce qui est très vilain !).
Ce dernier noue une alliance objective avec les motards et, à plusieurs, ils encerclent la ferme de Winston pour se débarrasser définitivement qui de Stone-B, qui de Kurdy. Jérémiah, mis au courant de la situation par Daisy et Winston, vole au secours de son ami. Les assaillants sont tous, les uns après les autres, éliminés, sauf Montana, qui menace le groupe avec une grenade. En explosant elle atteint principalement Daisy, donnant la chance de sa vie à Winston. Amputée de ses deux jambes, Daisy sera désormais sur pied d’égalité avec Winston ! Quant à Stone-B, fidèle à sa personnalité, il trahit Kurdy en s’enfuyant, mais pas Jérémiah qui lui fera payer au double tout ce dérangement autour de sa personne.
Vol. 18 : Ave Caesar, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages» 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1995
Un tyran mégalomane à la cervelle d’oiseau, passionné par la Rome antique, se sert de son jouet, un tank récupéré d’avant la catastrophe, pour bombarder le bourg aux mains de la milice locale, situé en contrebas d’une falaise. Jérémy et Kurdy que le hasard maladroit (et l’auteur) fait s’engager dans les troupes pseudo-romaines de Caesar, grippent une machine si bien huilée. S’appuyant sur Ogilvy, un des miliciens capturés, ils organisent la révolte. Pendant que Kurdy s’échappe, minant le terrain, Jérémiah réussit à faire basculer le tank au-dessus de la falaise. Caesar est éliminé, le bourg respire à nouveau (sous la coupe des miliciens), Kurdy et Jérémiah, sans illusion, reprennent leur route.
Vol. 19 : Zone frontière, Dupuis éd., 1996, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1996
Jérémiah, toujours à la recherche de Léna, aboutit dans une zone frontière où s’est produit un massacre. La bande de Don, un shérif ambitieux qui brigue le pouvoir municipal, a capturé un étrange individu (un extraterrestre) dont il espère tirer un bon prix. Pendant que Lena travaille pour le proxénète Jack, ami de Scott, le bras droit de Don, Jérémiah explore la ville, à sa recherche. Des morts mystérieuses dressent tous ces personnages les uns contre les autres. Scott, en dépit de l’hostilité de son patron envers son projet, ne veut pas lâcher sa proie. Le mystérieux captif appelle ses amis à son secours. Décidé à rester le patron, Don s’emporte contre Scott. Les deux bandes rivales s’entretuent dans un no’mans land, une zone industrielle pourrie. Scott garde Léna en otage pour apprendre à Jack à ne pas le trahir auprès de Don. Heureusement, Jérémiah et Kurdy, avec l’aide involontaire des aliens qui libèrent leur ami en faisant le vide autour d’eux, récupèrent Léna. Celle-ci, devenue maman, refusera définitivement de suivre Jérémiah pour ne pas encombrer inutilement un héros sombre et tourmenté.
Vol. 20 : Mercenaires, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages» 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1997
Dans les mines de Sears et Com au fond du désert, Meredith, le chef de chantier, a monté une étonnante opération. A l’insu des services de sécurité commandés par Pierce, sachant qu’au bout de l’un des tunnels se trouvait une chambre-forte contenant des centaines d’œuvres d’art mises en sécurité avant la catastrophe, il a décidé de récupérer ces richesses à son compte. Assurant la liaison avec une horde de mercenaires qui utilise des jeeps et des éléphants cuirassés, Argus MacSpoon s’est infiltré dans le camp sous les oripeaux d’un prêcheur. Jérémiah et Kurdy qui l’ont accompagné, sans connaître sa véritable identité, apprennent par hasard le secret de Meredith en lisant le dossier subtilisé maladroitement par le jeune Romeus, plus mort que vif. Pendant que Jeremiah, répondant à sa nature scoute et tout en prenant de grands risques prévient Pierce, Kurdy sauve la vie à Olga, une plantureuse et sympathique hôtesse de bar. La horde des mercenaires tombera dans un piège électrifié avec ses chars d’assaut blindés. Meredith se suicidera malencontreusement ce qui, une fois de plus, incitera Jérémiah et Kurdy à conseiller la prudence à Pierce dans sa recherche de la vérité, le mal étendant ses tentacules partout où cela est possible.
Vol. 21 : le Cousin Lindford, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 1998
Des cobayes humains s’échappent du laboratoire scientifique du docteur Manghel (Mengele ?) où l’on pratique le clonage humain. Ceci contrarie beaucoup le sénateur Kern qui, avec Manghel, partait pour prendre le train du progrès. Ordre est donné d’éliminer ces sous-produits malheureux et témoins gênants. Comme Manghel entretient une horde de tueurs, avec l’appui du chef de la police locale acheté par Kern, cela ne devrait pas être si difficile. C’était sans compter sur la présence de Jérémiah et Kurdy qui se trouvent mêlés aux événements à leur corps défendant comme d’habitude, avec, à leurs trousses, différents individus, dont une vielle connaissance, Stonebridge, (dit Stone-B) toujours aussi vantard et énurétique, et Vince, un extraordinaire balourd aussi décérébré que les clones qu’il pourchasse. L’un de ces êtres, reconnu par sa vieille parente Tisha comme le « cousin Lindford » trouve refuge auprès d’elle, qui le cache dans des friches urbaines. Sous la conduite de nos deux héros, le cousin Lindford échappera à ses poursuivants grâce, notamment, par le revirement du chef de la police. Stonebridge, lui, aura beaucoup de mal à retenir la grenade sans goupille que Kurdy lui aura glissée dans le cou…
Vol. 22 : le Fusil dans l’eau, Dupuis éd., 2001, 1vol.cartonné, in-quarto, 48pl.couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2001
Jérémiah et Kurdy en fuite dans le bayou à cause d’une légère maladresse de la part de ce dernier, font irruption dans la famille du jeune Jason qu’ils libèrent d’un puits dans lequel il avait été enfermé. Chez lui, ils découvrent le fonctionnement d’une famille complexe où règne la loi de l’omerta, tous les ingrédients étant réunis pour que la situation dégénère.
Marge, une mère alcoolique, castratrice, dominatrice, dévoreuse d’hommes, qui jette de suite son dévolu sur Jérémiah. Shank, l’un des fils de la maison, jaloux de sa femme Angela qui s’apprête à partir avec son frère Jason en abandonnant sa fille l’adorable petite Lizzy. Oncle Todd, qui se livre à des pratiques vaudous, la nuit, dans le bayou. Et l’inénarrable Less, le mari de Marge, odieux de lâcheté et de passivité. Cette situation si complexe explose quand se déclenche l’attaque des miliciens. Shank, ayant participé à un vol et tué l’un des convoyeurs, s’est fait voler le butin par Jason qui l’a réservé à son seul usage. Ses complices, tous miliciens véreux, ne sont pas du même avis. Ils le font savoir, de nuit, espérant récupérer l’argent et massacrer la famille de Shank. Sans la spontanéité de Lizzy qui révèle la situation à Kurdy, tout le monde aurait été éliminé. Tandis que Jérémiah sauve la vie de Lizzy et de sa mère, Kurdy poursuit Jason qui s’est approprié l’une de leurs motos. Quant à Oncle Todd, il a enfin des cadavres frais pour ses rituels. L’explication finale – une fois le drame circonscrit - entre Marge et Angela rééquilibre le rôle de chacun. Mais c’est sans regret que Jérémiah et Kurdy quittent cette famille tordue, avec une pensée émue, tout de même, pour la petite Lizzy.
Vol. 23 : Qui est Renard Bleu ?, Dupuis éd., 2002, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2002
Jérémiah et Kurdy font la connaissance d’Angel, alias Sue Connely, agent fédéral, qui suit une piste d’enlèvement d’enfants à usage sexuel. Elle les engage pour la surveillance active du bar où est censé s’exercer le trafic. Sue a une collègue dans la place qui, sous le pseudonyme de Gazoleen, joue le rôle d’une prostituée au grand cœur qui s’amourache de Jérémiah au grand dam de Pepper, le patron. Désireux d’écarter le gêneur, celui-ci lui envoie ses sbires, qui seront tous démolis.L’arrivée du politicien local, lequel a l’habitude de « jouer » avec les enfants, déclenche l’arrestation de tous ces tristes personnages, patrons de bar véreux, maquereaux et proxénètes, souteneurs et violeurs. Il n’en reste pas moins que Gazoleen est retrouvée découpée en morceaux dans une décharge publique. Ses boucles d’oreilles étant en même temps des micro-émetteurs seront retrouvées par Sue dans les poches du manteau d’un immonde gros lard ayant l’habitude de fréquenter le bar. Sue l’exécute sans état d’âme au moment où celui-ci prend son bain relaxant.
Vol. 24 : le Dernier diamant, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2003
Tout le monde est de retour à Langton où chacun suit sa voie. Kurdy fait la rencontre de Snow, une intellectuelle qu’il néglige au profit de Stone-B venu assister au meurtre d’une vielle dame et au vol de ses diamants.Jérémiah, comme d’habitude, aide tante Martha à la maison et boit du thé. Sa rencontre inopinée avec Glenn, un policier ivre et Violetta, sa femme mexicaine, fait basculer sa vie. Glenn, grâce à une chaînette trouvée sur les lieux du crime, a découvert que c’est Jef, son propre frère, qui en est l’auteur. Violetta demande l’aide de Jérémiah, car elle se sent menacée dans cette ville suante de racisme.
Entre temps, le frère de Glenn, avec ses amis voyous, vient fouiller la maison du policier. Violetta les surprend. Elle se fait violer, puis assassiner. Tandis que Glenn, malgré l’horreur de la stuation, ne peut se résoudre à arrêter son frère, Stone-B, qui sait où sont les diamants, veut se les approprier. Il aura juste le temps d’en avaler un seul avant de devoir prendre la fuite. Jérémiah, bourrelé de remords de n’avoir pu rien faire pour sauver Violetta, suit Glenn au moment où il interroge Jef, et lui sauve la vie en tuant son frère et l’un des voleurs. Lorsqu’il raconte son aventure à Kurdy, ce dernier comprend enfin les agissements de Stone-B. Il décide de récupérer le diamant ingéré en purgeant son vieil ennemi, pendant que Jérémiah, anti-héros nauséeux, se saoûle copieusement…
Vol. 25 : Et si un jour, la terre…, Dupuis éd., 2004, coll. «Repérages » 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2004
Jérémiah et Kurdy en panne dans un désert étrange aux formes végétales pétrifiées passent un accord avec un groupe de gens en autos blindées qui, en échange d’un service de surveillance, leur proposent de l’essence. Ayant à bord la sœur de leur chef Percy, Agatha ou Tamara selon le cas, tirée des griffes d’une secte, ils sont poursuivis par les affidés de cette dernière. Si Percy, à la santé fragile, venait à disparaître, toute la fortune irait à Agatha, et donc à la secte, ce que ne peut tolérer Feona, la compagne de Percy.Dans ce désert, toute action violente engendre une réaction de même nature de la part du paysage qui y répond par une tornade aux éclats coupants. Les poursuivants en ont déjà fait les frais puisque Jérémiah découvre leurs cadavres découpés en lamelles. Agatha profite de la situation pour s’enfuir en se mettant sous la protection de Kurdy et Jérémiah. Pierce mis hors-jeu par suite d’une attaque cérébrale, le reste du groupe entreprend d’éliminer nos héros pour récupérer Agatha. C’était sans compter sur l’astuce de Kurdy qui, à l’aide d’une grenade, réveille la colère de la nature environnante. Une tornade meurtrière s’abat sur les agresseurs et les déchiquette, permettant à Tamara/Agatha de prendre un nouveau départ, ce qui laisse à Kurdy la charmante vision d’une jeune femme bien délurée sous son masque religieux.
Vol. 26 : un Port dans l’ombre, Dupuis éd., 2005, coll. «Repérages » 1 vol.cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2005
Jérémiah et Kurdy sauvent de la noyade la jeune Milova. Effarouchée et ignorante du monde, elle les emmène dans son village, un site de pêcheurs, religieux fanatiques sous l’emprise du prédicateur Jason. Peu habitués à recevoir des visites du monde extérieur ils les considèrent avec hostilité, et Milova sera punie pour avoir désobéi au « Grand Livre ».
Les sévices corporels sont monnaie courante dans le village, dont les adolescents font régulièrement les frais. Avec l’arrivée des deux étrangers, ces derniers espèrent régler définitivement leurs comptes avec les adultes qui les empêchent de vivre. Dérobant les armes à feu de Kurdy et Jérémiah, ils tuent tous les aînés qui ont le malheur de se mettre en travers de leur route. Les pêcheurs, abrutis et remplis de haine, en rejettent toute la responsabilité sur nos héros. Pris au piège au sommet d’une maison en construction, Jérémiah et Kurdy échapperont à la mort grâce à Milova qui leur redonne leurs pistolets confisqués par Jason. La grenade, prise à Kurdy et qui explose dans la main du jeune Ruben, met un point définitif à la tuerie. Jérémiah et Kurdy reprendront la route, abandonnant les fanatiques à leur infortune, emmenant avec eux Milova la réprouvée, qui se sentirait bien mieux chez tante Martha.
Vol. 27 : Elsie et la rue, Dupuis éd., 2007, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
1 ère parution : 2007
Elsie, une enfant de la rue, connaît toutes les ficelles de Blitz, le marchand de chair humaine, qui exploite les enfants pour les faire voler à son profit. Aux récalcitrants, il offre «le bain », un baquet d’eau glacée ou brûlante, jusqu’à l’épuisement ou la mort. Elsie fait la connaissance de Milova, venue traîner en ville avec Jérémiah. En toute innocence, Milova chaparde un collier qui lui plaît, trouvant refuge auprès d’Elsie, avant d’être ramenée chez tante Martha par Kurdy, revenu d’une de ses expéditions d’exploration féminine. Elsie noue connaissance avec Kurdy espérant retrouver Milova et s’en faire une bonne compagne. Plus tard, pilotée par Elsie, Milova fouille l’appartement de Blitz, le délestant de son magot, qu’elle cache chez tante Martha. Blitz, soupçonnant Elsie, remonte la piste par Kurdy qu’il capture et soumet au « bain » pour le faire parler. Elsie, affolée et coincée, prévient Jérémiah qui accourt. Blitz sera foudroyée par une balle et Kurdy tiré hors du bain. Enfin Milova, trompant les deux amis sur ses objectifs, quitte la ville en compagnie d’Elsie, qu’elle préfère.
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Tout A La Main - Par BenF
Andrevon-le-narrateur , installé dans sa propriété du Mont (une ferme), munis de quelques conséquents packs de bière, de nourriture, et avec pour seul ami son chat Lascard, survit (provisoirement) à la fin du monde. Le grand jour, qu’il a daté du sept septembre, a gommé toute l’humanité (peut-être) de la surface de la terre. Epargné par hasard, subissant le syndrome de Malevil, il assiste, stupéfait, à la montée d’un fleuve de boue brûlante (du magma ?) qui recouvre progressivement les vallées environnantes, ne délaissant que son seul promontoire. Une lumière grise et fixe baigne le paysage.
En attendant de mourir de faim, ou grillé, ou noyé, Andrevon-le-narrateur se livre à une mise sur papier de ses fantasmes les plus intimes, récapitulant toutes les femmes qu’il a connues, de Claude à Mahi-Thé, de Colette à Marie-Angèle. Il nous décrit ses préférences en matière de sexualité, son attirance obsessionnelle pour les poils et le cunnilingus, son goût de la masturbation (bien obligé, heureusement qu’il aime ça !), son rejet de l’homosexualité :
« Je peux, vraiment ? » Pour toute réponse, j’écarte largement drap et couvre-lit, masquant mon érection dans l’angle relevé de mes cuisses. Je bande à en avoir mal. Elle se glisse près de moi, le bruit de son corps qui froisse les draps m’assourdit les tympans. Son odeur monte de plusieurs crans, elle m’envahit par tous les pores, sa sueur, le musc de son sexe pas lavé depuis longtemps, ses relents fauves. »
Détaillant les péripéties d’un écrivain (fictif) de science-fiction, spécialiste en fins du monde et en matière de femmes, il explore minutieusement les aléas amoureux et parfois professionnels d’un homme aux alentours de la cinquantaine:
« Tant de choses qui sont parties en fumée, qui se sont dissoutes sans que je m’en rende compte ou qui se sont brutalement brisées dans mes doigts en m’entaillant le cuir. Tant de choses, tant de gens. Cette sorte de gens : les femmes, que j’ai aimées, ou au moins désirées, et va tracer la frontière ! Celles qui vous échappent. De toute façon, celles qu’on regrette le plus, ce ne sont ni celles qu’on n’a pas eues ni celles qu’on a eues complètement. Ce sont celles qu’on n’a pas eues assez. Celles qui se sont échappées en cours de route, en plein milieu du chemin qu’on croyait pouvoir suivre encore un bout de temps. Françoise, Josy, Mariangela. Celles qui vous lâchent au milieu du gué. Tu connais cette réflexion de Jacques Sternberg : on annonce toujours le décès des hommes célèbres mais jamais leur naissance. L’amour, c’est l’inverse. Tu sais la première fois que tu fais l’amour avec une fille, tu ne sais jamais quand c’est la dernière. »
Jouant constamment avec le code romanesque, introduisant son jeu (son je ?) dans tous les domaines, il se rappelle son passé en un dernier effort d’écriture, sorte de carnet intime de plus de deux cents pages qu’il brûlera à la fin, seul de son espèce, Lascard même ayant disparu dans la quatrième dimension du néant, assuré que personne n’aura à lire ces pages (nous comptons pour du beurre) puisqu’elles ne seront jamais publiées, les éditeurs étant sous la boue, et que rien ne vaudra jamais la vie, surtout pas un roman:
« Combien de temps que j’écris, que je range, que je classe, que je colle ? Cinq, six, sept semaines ? Ca fait beaucoup de toute façon. Et rien ne change. Ni la température, ni la lumière sans lumière. Le temps ne change pas. Le temps s’est arrêté. Pourquoi je continuerais ? J’ai tout dit. Le cul, le cul, le cul. Qu’est-ce qu’il y a d’autre à retenir dans une vie, quand on n’est pas Ghandi, Cousteau, Louis Lumière, Picasso, Pasteur, Pasqua, Pandraud, Hitler, ces gens-là?Rien d’autre que le cul. »
Les interférences entre la vie, les préférences de l’auteur et celles du narrateur sont étroites, mais constamment gauchies, déformées, fantasmées, et profitent du sentiment d’étrangeté que dégage le décor d’un paysage en perdition, alors que, dans le même élan, sont passés en revue les divers thèmes qui fondent le genre cataclysmique :
« Au moins je n’entendrai pas le cri de mort de la dernière baleine, du dernier éléphant, du dernier rhinocéros, du dernier tigre, du dernier kangourou. Je ne verrai pas la mer méditerranée terminer son agonie étouffée par les 12000 tonnes d’huile, les 60000 tonnes de détergents, les 10000 tonnes de mercure, les 2400 tonnes de chrome que nous y déversons chaque année. Je ne serai pas irradié par les 90000 m3 de déchets radioactifs que mon beau pays nucléaire aurait eus sur le dos en l’an 2000. Je ne verrai pas en l’an 2000 la couche d’ozone finir de se déchirer parce que des industriels de merde continuent de fabriquer et de vendre du fréon Je ne verrai pas en l’an 2000 nos dernières forêts se recroqueviller sous les pluies acides. Je n’aurai pas 63 ans en l’an 2000. Je ne verrai pas arriver lentement ce qui est arrivé en quelques secondes il y a deux mois, la mort de l’herbe et de l’air et de l’eau, la mort de la Terre, réfugié sur un dernier rivage, bonjour la science-fiction, bonjour le cinéma. (…) J’ai deux mois de bonus devant moi. Deux mois, en me masturbant deux fois par jour, ça fait cent vingt coups à tirer. Qui pourrait en dire autant ? »
Œuvre habile et à part dans la production de l’auteur (le vrai Andrevon). Tout à la fois témoignage d’une volonté de catharsis, d’une intention de faire le point arrivé au midi de sa vie, alors que la composante catastrophiste omniprésente est niée, et qui, obsessionnellement, gravite autour de la seule tension qui importe dans l’art et dans la vraie vie, soit la force du désir. Le roman, loin d’être l’œuvre d’un monomane sexuel, s’inscrit pleinement dans notre domaine.
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La Memoire Des Hommes - Par BenF
Daniel, jeune adolescent de treize ans, vivant dans les environs de Québec, est resté seul avec son ami le chien Filou, dans le chalet familial. Les nouvelles sont mauvaises et mentionnent une tension internationale croissante. Profitant de l’abri anti-atomique savamment agencé par ses parents, il a la douloureuse surprise de s’apercevoir que le monde est passé de la théorie à la pratique. Québec soufflé par la bombe, les Laurentides en feu, un couvercle de ténèbres sur la nature en deuil, voilà ce que montrent les caméras de l’abri :
« Daniel poussa un cri de surprise et d’effroi. Un énorme brasier avait envahi l’écran. La vallée tout entière flambait. Fébrilement, il commanda à la caméra un mouvement de balayage vers le haut. Un immense nuage en forme de champignon emplissait le ciel, assombrissant l’horizon, là où normalement on aurait découvert le château Frontenac, la Concorde, les gros immeubles du gouvernement et des édifices modernes. Des volutes gigantesques roulaient les unes sur les autres. Certaines semblaient naître des précédentes pour alimenter la fumée opaque qui obscurcissait le firmament à perte de vue. Elles formaient une chape mortuaire qui couvrait la région tout entière. Pas possible ! Québec, là-bas, et toutes les villes environnantes. Mon Dieu ! »
Il sait qu’il doit attendre que le cataclysme s’apaise. Il sait aussi que ses parents sont morts. C’est ainsi que commence une veille tragique de quelques mois où, soutenu par Filou, Daniel reste la seule personne sur terre à se soumettre à des occupations quotidiennes car la nourriture ne manque pas dans l’abri, ni même les livres.Vint enfin le temps de la première sortie. Engoncé dans son habit de survie, Daniel sera confronté aux cendres, à la dévastation, à la mort, sous la forme de squelettes ou de cadavres en décomposition qui sont tout d’abord ceux de ses voisins et amis qu’il aimait tant :
« Il frotta une vitre du salon. Comme frappé en plein visage, il se rejeta en arrière. Non, non ! Pas vrai. PAS VRAI ! Instinctivement, il serra les poings et ferma les yeux. (…) Assis dans un fauteuil, un homme au visage décharné le fixait de ses orbites vides ! Comme le fixait de ses orbites vides une femme assise dans le fauteuil voisin ! Monsieur et madame Villeneuve. »
Le choc de la découverte lui fait aussitôt réintégrer son abri, le temps d’assimiler la nature de la catastrophe universelle, ce qui le plonge sans transition dans l’âge adulte. Arrive aussi la grande solitude : Filou, qui a gambadé sans précautions autour de l’abri, meurt, irradié. Daniel sait qu’il doit aller de l’avant. Avec son vélo qu’il prépare soigneusement, il projette d’explorer la région chaotique qui s’étend devant lui.
Il rencontrera deux exemplaires de survivants, gentils ou méchants selon le cas, bien qu’ils portent tous sur eux les stigmates de la lèpre radioactive. Yves, un homme de vingt neuf ans (il en paraît quarante), malgré son aspect repoussant, s’apparente aux gentils. Le premier moment de méfiance envolé, Daniel l’adoptera comme son père putatif et apprendra de lui les règles de la survie :
« Il enferma l’enfant dans ses bras, longuement, fortement, presque à lui en faire mal. Sur l’autoroute en ruines, encombrée de milliers de voitures désintégrées, dans un cimetière où des milliers et des milliers de morts attendaient d’être inhumés, éclatait une image merveilleuse : un homme embrassait un enfant. Prodigieuse promesse d’un monde qui refusait de mourir. La tendresse avait retrouvé son droit de cité. La tendresse, la solidarité. Un lien venait de nouveau de se créer entre deux êtres humains. Et maintenant seulement, ils venaient de briser leurs solitudes. »
Il lui sera précieux surtout à l’égard d’un clan familial, dirigé par une femme doucereuse mais dangereuse, Madeleine, dont le seul but sera de découvrir la cache de Daniel afin de la piller. Poursuivis par Richard, l’un des fils de la famille, Yves sera tué dans l’action et Daniel renvoyé à sa solitude.
Poursuivants a quête, il fera peu après la rencontre de Raymond, un nouvel ami, qui est à la recherche de livres constituant, selon lui, la « mémoire des hommes ». Daniel, lui faisant confiance, lui indique la direction de son abri où Raymond pourra s’approvisionner. Durant ce temps, le jeune adolescent découvre un vieillard, le Père Martin, un gentil grand’ père qui vit en compagnie de Lise une charmante jeune fille de l’âge de Daniel, recueillie elle aussi. Protégés par un abri naturel, ils ont organisé leur survie, et l’arrivée de Daniel constitue pour eux une divine surprise. Le jeune garçon se sent bien avec eux (surtout en compagnie de Lise) et, pour améliorer leur sort, il leur propose de chercher des victuailles, dont il dispose en abondance dans son ancien abri.
Le père Martin ne voulant bouger de chez lui, Daniel repart en leur promettant que son absence serait de courte durée. Lorsqu’il reviendra vers Lise, il aura la désagréable surprise de constater que la place est occupée par ceux qu’il nommera « les coucous », à savoir des parasites dirigés par un faux prêtre lequel a subjugué le père Martin. Mais Daniel a gagné en maturité et lorsque l’Abbé, mielleusement, le somme de se soumettre à la nouvelle discipline instaurée par lui pour le groupe, le jeune garçon le contre durement. Il sait pourtant qu’il n’aura pas le dessus éternellement :
« - Martin est pourtant très content de me confier sa place. Je l’ai rendu heureux. Peux-tu me reprocher cela ? – Avant votre arrivée, Martin était heureux aussi. – Mais il l’est davantage maintenant. – Hum… vous dites cela parce que ça fait votre affaire. Mais je suis persuadé que Martin fait semblant d’être heureux, parce qu’il respecte les prêtres. Ou parce qu’il a peur d’eux. – Tu te trompes. A travers moi, Martin respecte Dieu. – Vous n’êtes pas Dieu, monsieur. Vous êtes un homme comme tout le monde. Et vous n’avez pas le droit de vous servir de Dieu pour profiter de nous. – Mais…- Oui, c’est vrai, vous êtes un homme comme nous. La seule différence, c’est que vous portez une robe. Et je trouve ça plutôt ridicule. – Petit impertinent ! Comment oses-tu me parler de la sorte ? Tes parents ne t’ont donc pas appris le respect ? Il va y avoir quelque chose à corriger chez toi dans les jours qui viennent. – Je vais vous déplaire encore, monsieur. Je n’aime pas que vous disiez du mal de mes parents. Ca aussi, c’est du respect ! – Petit polisson ! – Et par-dessus le marché, je n’aime pas les gens qui disent qu’ils honorent Dieu, alors qu’ils ne respectent même pas les hommes.
Les doigts du prêtre se crispèrent, il serra les mâchoires. »
La seule solution pour se débarrasser des parasites sera de prendre la fuite avec grand père et Lise abandonnant la place aux profiteurs. Le Père Martin ne fut pas trop long à convaincre et, une nuit, le trio partit vers la sécurité qu’offrait l’ancien abri de Daniel. Il sera rejoint plus tard par Raymond. Peu de temps après grand père Martin s’éteignit dans la sérénité car de doux liens s’étaient tissés entre Lise et Daniel.
Un petit ouvrage à destination des adolescents. Les psychologies sommairement esquissées ne cachent pas trop les leçons de morale que tout jeune homme doit intégrer, selon l’auteur, pour passer au stade adulte : courage, force et vigilance, ouverture au monde et optimisme, quelle que soit la tragédie à venir. Le style parfois trop simple et le ton, parfois mièvre, ne déparent pas trop un roman adapté à cette tranche d’âge.
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La Fin Du Quaternaire - Par BenF
Sous forme de journal, les événements sont relatés par différents protagonistes. Le Docteur Nathan, gynécologue est le premier à se trouver en contact avec l’horreur : un bébé que la jeune femme qu’il vient d’accoucher a mis au monde :
" Je le regardais. Si je n’avais pas su son origine, j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’une larve blanchâtre de hanneton ou de papillon tropical mais aux dimensions géantes ; une cinquantaine de centimètres sans doute. Les bourgeons dorsaux me semblèrent moins importants qu’à première vue. Les annelures étaient agitées par un flux interne. J’apercevais la tête. Contrairement aux larves communes, les yeux étaient clos. Une fine membrane, la paupière ( ?) les recouvrait. Des mandibules fonctionnaient devant l’orifice buccal, humecté par un liquide assez épais.
A cette vue, il appelle son collègue Bovotny qui était déjà au courant car, selon lui, de nombreux accouchements provoquent l’existence de monstres. Une lésion des gènes aurait crée une mutation régressive. Les mises au monde des monstruosités augmentent continuellement. Déjà des journalistes signalent, ça et là, l’apparition d’insectes géants.
Le deuxième témoignage provient de Vertin, chef des informations d’Express matin, et de Debroux, journaliste. Partout dans le monde, des foyers d’insectes s’attaquent aux récoltes. Les savants sont inquiets : ils sentent se profiler une menace abominable pour l’espèce humaine :
« Songez que l’être larvaire (que la femme a engendré) ressent peut-être l’acte d’amour, la colère, la joie et que tout s’imprime dans ses jeunes tissus. Maintenant un parasite a pris sa place. Peut-être par un simple phénomène d’osmose, par une stase d’accoutumance au milieu, la larve qui naît conserve-t-elle aussi dans sa mémoire le jeu des sentiments et des passions humains. Rassemblez maintenant ces deux données : civilisation des insectes et mémoire fœtale : vous aurez à une puissance inconnue le développement d’insectes monstrueusement adaptés et riches. »
En Inde, les insectes sont sacralisés et certains fanatiques se disent leurs serviteurs, s’opposant par là à l’ordre officiel qui est d’éradiquer sans pitié tout insecte nouvellement né.L’infection progresse pour tous les mammifères : le bétail mettant bas, les insectes se reproduisent à une cadence accélérée, acculant l’Orient à la famine :
"J’aurais voulu la saisir par les épaules, lui parler de fraternité universelle, de l’élan de générosité de tous les peuples riches quand ils apprendraient la situation effroyable de l’Inde, mais je savais que l’épidémie avait gagné déjà l’Europe et l’Amérique et que demain peut-être, la barbarie, la misère l’effroyable cyclone d’un destin ironique et vengeur égaliserait sans doute toutes les nations dans le dénuement. "
Bientôt le pullulement des insectes est tel qu’ils se lancent à l’assaut des villes humaines, sources de nourriture. La lutte se durcit entre les hommes et les insectes qui ont pour eux l’avantage du nombre :
" La rue était envahie d’un moutonnement. C’étaient des milliers d’insectes qui avançaient, énormes fourmis en cohortes, serrés, tassés, comme un ruban indéfiniment long et lent. "
Leur arme est une sorte de sérosité vénéneuse dont l’attouchement provoque une paralysie des nerfs. Avec la guerre, émerge une nouvelle catégorie d’êtres, les collaborateurs ou humains esclaves des insectes qui cohabitent avec eux en des complexes souterrains à la structure de fourmi-lières. En certains cas, il leur arrive même de leur servir de nourriture. :
" Dans chaque niche, il y a un homme ou plutôt une gelée d’hommes. Les os ont été ou disloqués totalement ou, plus vraisemblablement, liquéfiés. On reconnaît le visage ou la main, mais les contours sont flous, étalés ; des yeux clos se plaquent sur le visage distendu et mou (…) et dans cette chair informe une petite larve respire ".
Les hommes, par hasard, feront la preuve de l’intelligence des insectes en mettant la main sur des cartes topographiques annotées, décrivant des plans d’invasion de territoires humains en France ou en Espagne. Les humains perdent pied peu à peu alors que les insectes, sapant les fondations des villes, en provoquent leur chute.L’espèce humaine semble condamnée. Les insectes, qui non seulement se multiplient mais croissent en taille, adoptent une stratégie leur permettant de saper les fondations et de détruire tous les grands centres urbains, gardant un quota restreint de villages et leurs habitants comme réservoir de main-d’œuvre.
La nature même s’est transformée. Des fougères géantes, des prêles, qui poussent plus drues ramènent l’humanité, ou ce qu’il en reste, à l’ère secondaire.Néanmoins, tout le monde n’a pas abdiqué.
En Europe, de rares centres scientifiques secrets ont trouvé une arme efficace issue de ces fougères mêmes : l’utilisation de phéromones et d’indicateurs olfactifs qui modifient le comportement des insectes, détournant leur agressivité contre ces derniers.Ainsi émerge, hormis le groupe des savants bientôt enrôlé dans la lutte, un meneur d’exception : Kloppenbourg. Celui-ci instaure un système social autoritaire, satisfaisant à la fois son goût du pouvoir et sa volonté de mener les hommes, ou ce qu’il en reste, hors de la nasse. Tous plient devant lui. Il obtient d’ailleurs des succès appréciables dans l’utilisation de ces phéromones, faisant se battre entre eux termites géantes ou fourmis empoisonnées :
«Antennes vibrantes, plusieurs milliers de fourmis avançaient sur le chemin de la nourriture balisé par l’hélicoptère. D’autres groupes se précisaient, suivant les aspérités du terrain. La terre se recouvrait peu à peu de ce tapis vivant, brunâtre qui oscillait dans sa marche. En observant mieux l’invasion de ces barbares, on devinait qu’il ne s’agissait pas d’une ruée indisciplinée.
Des insectes en serre-file, tout le long du ruban, empêchaient toute dispersion, toute velléité de s’ébattre ou de musarder. Le flot était compact, les antennes de chacun palpaient le corps du précédent et la cadence de progression était rythmée par des éclaireurs dont les premiers parvenus au pied des tours, se déployaient comme pour les encercler.»
Vivant dans un camp retranché, les derniers combattants ont fort à faire pour vaincre non seulement les insectes, mais aussi les collaborateurs, les traîtres, les défaitistes et les agitateurs de tous poils qui contestent son autorité. Même certains savants, dont Bolzinsky, trouvent que Kloppenbourg prépare la mort totale de la biosphère.
Partant de l’idée que les insectes entretiennent une relation vitale avec les plantes à fleurs, il recrute et donne l’ordre à tous ces agriculteurs improvisés de commencer à raser les angiospermes, afin d’éradiquer les ennemis, mais condamnant consciemment à la famine le restant des humains. Sans oublier qu’une nouvelle religion, la « la Fraternité blanche » prêche l’équilibre d’une vie ou insectes et humains vivraient cote à côte. Sans oublier qu’un couple, qui a rompu les amarres avec la société autoritaire, se présente comme les nouveaux Adam et Eve d’une humanité régénérée…
« La Fin du quaternaire (… et la suite) », en une série de tableaux et de relations faites par les divers protagonistes, multiplient les points de vue pour mieux faire saisir au lecteur l’étrangeté et la radicale transformation des sociétés, menacées de l’intérieur même par leur propre descendance dans laquelle elles ne se reconnaissant plus.
L’adoption d’une telle composition augmente l’effet de vraisemblance mais provoque aussi un désagréable sentiment de rupture, accentué par les ajouts et remaniements successifs d’une deuxième mouture ou les positions philosophiques de l’auteur prennent le dessus sur le romanesque, sans pour cela être davantage convaincantes.
En bref, un livre daté et obsolète qui n’a pas le souffle des «Furies», par exemple (voir ce titre).
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Le Voleur D'icebergs - Par BenF
Dan, le commercial navigant, a des ennuis avec sa cargaison durant la traversée de l’espace intersidéral. Des réparations l’obligent à relâcher sur l’astéroïde AMH-435, à l’écart de toute route commerciale. Une surface entièrement gelée, une transparence parfaite, des blizzards intenses lui font regretter la terre qu’il regagne quelques semaines plus tard remportant de son escale improvisée quelques copeaux d’une glace… qui ne fond pas. D’une dureté à toute épreuve, d’une eau parfaite, ces copeaux s’apparentent aux diamants. C’est en tout cas le prix exorbitant que d’autres négociants acceptent de payer pour les acquérir. Dan devient riche. Il s’installe comme diamantaire, gardant par devers lui certains de ces copeaux, sans se douter qu’ils vont être à l’origine de la fin du monde. Comme des entités vivantes, les pierres extraterrestres tentent de rétablir à leur profit un équilibre rompu. Agissant en catalyseurs, elles transforment l’environnement selon trois modes successifs.
Le premier est l’instauration d’un froid intense : tout acheteur qui porte l’une de ces pierres meurt gelé en plein été. Le deuxième est l’invisibilité : paysages, fleurs et arbres disparaissent de la vue parce que parfaitement transparents. Puis c’est le tour des rues, des maisons, des voitures, Telle une épidémie, le mal se répand contraignant les hommes à s’adapter à ce nouvel environnement. Guidées par des aveugles pour éviter les obstacles, incapables de monter dans des tours d’habitation, de procéder à des échanges commerciaux, les sociétés se défont. Le troisième mode provoquera la fin certaine de l’humanité. La nature, en proie à une dissolution universelle se transforme en eau : tout support solide disparaîtra. Dan est le seul à avoir compris le processus puisqu’il en est le responsable. Il sait que les éléments organiques ne sont pas affectés par les pierres extraterrestres. Il construira donc une arche en cousant des peaux d’animaux pour atteindre les banquises du nord, seuls éléments stables au sein d’une planète liquide.
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Les Hordes - Par BenF
En plein Paris apparaissent « les Hordes ». Casquées, bottées, munies de gourdins cloutés, revêtues d’une cape noire en kevlar, elles se positionnent selon un ordre rigoureux aux divers carrefours, bloquant toute circulation :
" Sur le trottoir, ils sont sept d’un côté et sept de l’autre sous les ordres de ce qui semble être leur chef. (…) Leur carrure est impressionnante. Ils sont vêtus d’une grande cape noire qui descend jusqu’à terre (…) Tous portent une sorte de casque noir qui semble être fait de paille tressée et dont le protège-nuque descend jusque sur les épaules. Ils sont armés de longs gourdins plombés qu’ils frappent à terre et sont chaussés de bottes ferrées, noires également, qu’ils font résonner en cadence sur le macadam en marquant le pas.
Agencées de façon militaire, sous le commandement d’un chef de centurie , les Hordes rançonnent les automobilistes en leur faisant payer une taxe sécuritaire d’un dollar sous la forme d’un autocollant journalier à apposer sur le pare-brise. Tout réticent verra sa voiture détruite à coups de gourdin :
" Instantanément, ce qui était une voiture s’est transformé en épave. Ils l’ont littéralement désossée en frappant à la jointure du capot et des ailes avant, du coffre et des ailes arrières, tandis que le cinquième brisait vitres et pare-brise."
Des " petites mains " collationnent l’argent (en rendant la monnaie !). Ce sont les " servants ", c’est-à-dire les clochards, les délaissés, les méprisés, les laissés pour compte de la société : " Tous avaient été servants, c’est-à-dire des clodos de l’existence, mais tous n’avaient pas été clochards, même s’ils avaient cheminés d’abdications en renoncements jusqu’à ce qu’un jour, en entendant parler des Hordes, ils se trouvent assez de désespoir et de courage pour venir rejoindre l’Organisation. "
S’ils font leurs preuves, ils pourront, en étant parrainés, accéder au grade de " Compagnons " en adhérant aux idéaux qui fondent cette société dont la structure oscille entre celle de la mafia, du nazisme et de la fraternité initiatique. Le cloisonnement rigoureux entre les membres, leurs valeurs extrêmes, " réussir ou mourir ", les rendent pratiquement invulnérables :
" Nous ne connaissons pas la clémence parce que la clémence ne nous a jamais été accordée ! continua-t-il à hurler pendant que l’homme accroupi gémissait de terreur. Tous ceux qui offensent les Hordes en les niant ou en les reniant doivent savoir que nous sommes capables d’horreurs… Car nous sommes des échappés de l’Enfer ! Couteau levé devant les Compagnons gradés qui s’étaient naturellement placés en demi-cercle dans la pièce, Salomon arracha brutalement la tunique de l’homme accroupi, l’agrippa par les cheveux, lui tira la tête en arrière et lui trancha la gorge. "
Disparaissant et réapparaissant à volonté, ils paralysent jour après jour un peu plus la cité,et la police se perd en conjectures sur leur origine. Aucune piste sérieuse ne se dégage, même lorsque Elaine, une maîtresse femme-flic, est nommée coordinatrice de l’ensemble des services de renseignements.
Paul vient de sortir de prison. Ancien journaliste réputé, il a été condamné pour dettes à passer deux ans sous les verrous en une sorte de prison-citadelle à la tête de laquelle se trouvent deux directeurs, Joël Apesta et Philippe Maston qui se livrent à une expérience unique. Cette prison se veut le modèle d’un nouveau mode d’incarcération où les détenus seront totalement libres à l’intérieur d’un espace carcéral infranchissable puisque des murs-lasers entourent la forteresse, l’isolant du monde extérieur. Les deux dirigeants, pour leur expérience, ont les coudées franches. A l’intérieur, le personnage d’un détenu, le " Vieux ", s’impose à tous. Il a obtenu des deux directeurs la possibilité de constituer une salle informatique qui serait à la seule disposition des prisonniers.
Paul prend contact avec les Hordes. Il rencontre les deux chefs, Gabriel et Salomon, qui, après probation, lui laissent carte blanche pour donner aux Hordes une nouvelle impulsion. Paul met en place une énorme machinerie, actionnant les médias en la personne d’Yvan son ancien patron, qu’il rattache à la cause. Pour façonner une nouvelle image de marque, il crée une scission arbitraire et manichéenne à l’intérieur des Hordes. Les premières représenteront le Mal, en la personne des " Hordes Noires ", les seconds le Bien en celle des " Hordes Blanches ", qui assureront un rôle de protection. Au cours d’une action contrôlée médiatiquement, les Hordes paralysent entièrement la ville. Paul assure l’interview de Gabriel, met en évidence les exactions d’une police qui, pour les atteindre, n’hésite pas à matraquer femmes et enfants. En quelques jours, les Hordes, blanches ou noires, accèdent à la notoriété, leur trésor de guerre augmentant de manière exponentielle.
Georges est un policier en opposition avec sa hiérarchie. Il claque la porte du bureau et décide d’infiltrer les Hordes pour son propre compte. Avec l’appui de Sarah, une prostituée au grand cœur, il joue le clochard " servant ". Il sauve même la vie de Gabriel le soir de la charge policière où la rue est mise à feu et à sang :
" Sur les trottoirs, la panique était à son comble. Certains passants s’étaient accroupis afin que la Police soit immédiatement capable de faire la différence entre les belligérants et ceux qui n’avaient rien à voir dans l’affaire. Mais bien mal leur en avait pris car c’était sur eux que s’abattaient les coups des gardes dont la fureur décuplait minute après minute en voyant leurs collègues tomber comme des mouches à chaque fois qu’ils s’approchaient à portée de gourdins des Compagnons.
Des siècles de civilisation semblaient avoir été gommées d’un seul coup car l’on pouvait voir les hommes se frayer passage en frappant les femmes à grands coups de poings balancés à la volée, tandis qu’elles-mêmes faisaient trébucher les vieilles gens pas assez vives pour s’enfuir. Les mères de familles encombrées de paquets voyaient leurs mioches piétinés sans que leurs supplications puissent arrêter la foule en panique… "
Cette action promotionnelle lui vaut une ascension fulgurante auprès de Salomon et de Gabriel. La réussite engendrant la réussite, les Hordes diversifient leurs activités. Les compagnies d’assurance sont elles aussi soumises au chantage, les meilleurs avocats se mettent à la disposition des membres tombés. L’investissement dans l’immobilier leur ramène une immense fortune. Lorsque le monde politique s’effarouche de l’ampleur d’un mouvement qu’il prenait pour un mécontentement passager de la rue, il est déjà trop tard. La philosophie des Hordes a fait des adeptes au-delà des frontières, l’apport d’argent et l’augmentation des effectifs (60 millions de chômeurs en Europe) sont tels qu’ils deviennent inattaquables.
Georges lui-même s’investit dans l’organisation en occupant un nouveau créneau : éradiquer les souteneurs et la drogue en contrôlant aussi la prostitution qui fonctionnera désormais pour les Hordes. Lors de l’inauguration d’un immense " Palais des Plaisirs ", centre d’une prostitution de luxe drainant la nomenklatura européenne, une immense fête est donnée conviant l’ensemble du Gotha financier à une grande explication sur les moyens et les objectifs des Hordes à long terme, sur l’investissement sans limites dans la misère, réservoir inépuisable de revenus. Georges, présent lui aussi, a droit à une petite leçon de morale financière :
" Regarde-ça, lui dit-elle de sa voix de crécelle à l’accent indéfinissable tout en plongeant sa main entre ses deux seins flétris et en mettant en lumière un diamant dont Georges était incapable d’imaginer le nombre de carats. Depuis deux siècles, beaucoup de gens sont morts pour cette petite pierre. Pas seulement pour aller la chercher, se la disputer ou l’acheter mais pour la conserver. Tu ne peux pas imaginer combien cela demande de morts d’esclaves en mines, en usines, magasins et factories (sic) pour conserver ce caillou.
Est-ce que tu penses qu’on a le temps de perdre du temps à "s’encanailler" lorsqu’il y a tellement de cadavres autour d’une seule pierre? Crois-tu que ton uniforme noir soit le seul avec qui nous ayons traité ? Et crois-tu que je sois la seule femme américaine à traiter avec des Forces Noires à travers le monde alors que 45% de la fortune US est détenue par des méchantes-laides comme moi, qui se dessèchent la peau sur les plages des Caraïbes à longueur de décennies ?
Vos Hordes n’auraient pu être qu’une des multiples propositions offertes sur le marché de l’argent… Mais elles savent faire des " propositions qu’on ne peut pas refuser ". Sous peine de mort. Pas de mort physique mais de mort sociale. (…) Tu fais partie des Forces Noires, mon petit bonhomme. Mais la guerre se fait autour d’une tasse de thé servie dans un palace et c’est derrière un petit four pur beurre qu’on capitule et qu’on avale la pilule.
Il découvre que ceux qu’il connaît, son ancien directeur des RG, les divers chefs de la police, des hommes politiques de poids, des financiers internationaux, font déjà partie des Hordes, arborant avec fierté leur badge d’appartenance. Mais ce soir-là est exceptionnel. C’est maintenant que doit être révélé au monde entier le cerveau qui se cache derrière toute l’organisation. Son visage apparaît sur l’écran de télévision gigantesque disposé à cet effet. Paul y reconnaît avec stupéfaction le visage du … Vieux. !
Du fond de sa prison modèle, c’est lui qui a tout combiné avec ses deux anciens ex-détenus que sont Salomon et Gabriel pour que le monde appartienne aux déshérités. Pour cela, il a créé la subversion dans les valeurs d’argent. Grâce à ses compagnons informaticiens, et avec l’appui actif de Maston et d’Aspéta, il a infiltré les ordinateurs des plus grandes banques pour connaître avant les autres le cours des bourses. Ce délit d’initié donne aux Hordes une longueur d’avance. Pour éviter la tentation aux grands argentiers d’intervenir contre eux, il a dynamité tous les centres serveurs en y déposant des bombes virales.
A défaut de pouvoir détruire les Hordes, il ne reste plus qu’à l’Establishment de collaborer avec elles. Son œuvre accomplie, le " Vieux " décide de tourner la page. Durant le temps de son incarcération volontaire, il a formé à la dure son disciple Karl, lui léguant la direction des Hordes. Dans sa prison, le Vieux se mure en une retraite spirituelle, au fond d’un cachot humide, en face à face avec lui-même, jouant ainsi le rôle d’une sentinelle suprême de " l’Ordre "
Un récit atypique, attachant, écrit avec verve, qui évoque la subversion totale de la société. Par le détournement des valeurs d’argent, les Hordes font émerger une nouvelle société, plus juste, à travers une violence contrôlée. S’articulant autour d’un concept initiatique, le texte, sorte de conte philosophique, dégage un effet de réel qui inciterait le lecteur à se dire : " pourquoi cela ne serait-il pas ? "
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Le néovirus EMO, M.S.T. mortelle, a dépeuplé le monde entier, anéantissant les Etats-Unis, déstabilisant l’Europe qui subsiste sous la forme de gouvernement appelé " Cantrecat Cinq ". Une secte, de type apocalyptique s’est donnée pour mission de propager EMO sous la houlette du grand prêtre Belican Zero, ce qui a entraîné la création d’un corps spécial de défenseurs, les " Exterminateurs des guerriers de St Jean ". Avec des lance-flammes, ils grillent les zélateurs contaminés avant que ceux-ci n’en entraînent d’autres dans leur déréliction.
Vilner Filet est un Exterminateur. Il est appelé à participer à une mission de recherche, en compagnie de l’un de ses supérieurs, un gnome du nom de Dr. Yllious qui se déplace avec sa jeune maîtresse Piedra Hita (qui deviendra celle de Vilner). Dans les bayous de la Louisiane, ils traquent Vlad Coda, un " Rêveur ".
Les Rêveurs sont l’une des conséquences de l’EMO. Naturellement immunisés contre le virus, ils développent un fort pouvoir précognitif et, à l’occasion, font des rêves qui peuvent s’avérer mortels lorsqu’ils prennent corps sous la forme de créatures dangereuses ou monstrueuses. Vlad Coda, ancien pianiste, s’est réfugié dans ces endroits reculés pour y soigner Meredith, sa fille, contaminée, à force de transfusions de sang frais Une autre façon de résister au virus est de se transformer en " Sirinien " à travers la formule " Voyager-Sirine ", par une exsanguino-transfusion ayant hélas! des effets non souhaités comme le développement d’une peau de lézard ou la pousse de plumes.
La mission prend fin lorsque le Dr. Yllious tue Meredith et s’empare de Vlad Coda sous la pression des guerriers de Saint Jean prêts à envahir la retraite du pianiste. Vilner n’étant pas d’accord à ce propos, se débarrasse d’Yllious, se met en ménage avec Piedra, libère Coda qui lui annonce la stupéfiante nouvelle que c’est lui le responsable de l’apparition d’EMO, puisque le virus est le résultat létal d’un de ses rêves meurtriers.
Un récit dans lequel la toile de fond cataclysmique sert de cadre à une aventure individuelle étriquée
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Les Enfants De Noe - Par BenF
Simon, quelques années plus tard, se souvient. Il évoque la catastrophe qui l’a affecté en ces jours de printemps, lui, ses parents et sa soeur Noémie. Avec précision, il relate sa vie lors d’une saison épouvantable de l’an 2006, en compagnie de ses parents dans un chalet situé dans les hautes prairies des Alpes. En raison d’expériences nucléaires effectuées dans le grand Nord, la neige avait fait son apparition. Une neige mortelle, épaisse et ouatée qui n’arrêta pas de tomber des jours et des jours durant, ensevelissant le chalet sous une chape glacée de neuf mètres de haut:
" Le spectacle, en effet, était encore plus stupéfiant que la veille. La neige avait cessé de tomber, mais elle recouvrait tout le paysage, en effaçait les replis, et le rendait méconnaissable. Oui, c’était un autre monde, nivelé, simplifié, et sous cette vaste étendue blanche que la tempête avait modelé comme une houle, j’avais de la peine à situer le jardin, le pré, la route ou, plus loin, les crêtes et les vallées qui m’étaient familières. Au-dessus pesait un ciel bas, uniformément gris, mais comme phosphorescent. Le soleil restait invisible. Il n’y avait dans l’air immobile, aucun signe de vie. "
Repliés sur eux-mêmes, Simon et Noémie, Pa et Man ne purent compter que sur leurs propres forces pour survivre dans cette arche isolée sur une mer blanche. Grâce aux deux animaux, une chèvre et une vache, ils purent se procurer l’essentiel. Le père, soucieux mais précis assigna une fonction à chaque membre de la famille, structura leur temps et leur permit d’éviter le pire.
La mère, bonne cuisinière, leur redonna le moral lorsque celui-ci flanchait, à travers des repas attendus et appréciés. Ce temps de vacance - et non de vacuité - permit à chacun de se découvrir soi-même, d’user ses forces contre la dureté du monde, d’acquérir une maturité suffisante pour distinguer l’essentiel de l’accessoire:
"Que de jours nous avons passés, près de l’âtre, dans cette pièce basse qui nous enserrait et nous protégeait, comme l’une de ces cavernes où vécurent, pendant des milliers d’années, nos lointains ancêtres! Un rien, et je m’y serais cru! La pénombre, la lueur du feu, la muraille grossière, l’odeur de bois et de fumée, et jusqu’à la barbe de mon père, de plus en plus hirsute, auraient pu faire illusion. "
L’essentiel est préservé: le sens du travail bien fait, le respect des rythmes naturels, l’amour de la nature. L’analyse de l’auteur met en évidence la lente montée de l’angoisse dans le groupe et surtout chez les petits, ensuite la peur devant l’inexprimable: le sentiment de rester les seuls êtres au monde face à la mort.
Cette angoisse culmina avec la maladie de Man et surtout l’arrivée des loups, surgis d’on ne sait où dans ce désert blanc, menace qui coagula les fantasmes les plus archaïques.
La notion du " sens " se fit de plus en plus pressente à leur esprit: pourquoi cette épreuve ? Et quoique les personnages ne soient pas religieux, ils ne purent manquer de s’interroger sur l’étrangeté du phénomène. En quoi l’être humain serait-il responsable de ce qui survenait ?
" Le mal , notre monde l’a commis pendant tout le siècle dernier, dont l’histoire est abominable, et plus encore dans les années récentes où se sont déchaînés l’orgueil, le cynisme, la haine, la violence, la destruction. Les dernières illusions de progrès se fissuraient, les robots devenaient incontrôlables, partout on voyait surgir les monstres.
Je lis encore: " Et moi, je vais faire venir le déluge d’eaux sur la terre, pour détruire toute chair ayant souffle de vie sous le ciel; tout ce qui est sur la terre périra. " Pour nous, c’est un déluge blanc, glacé, figé: celui donc que nous avons mérité. "
La tendresse cependant survit à tout et l’on sent la famille soudée dans la pire épreuve qui ne lui ait jamais été imposée. Le père, surtout, apparaît comme un héros. Ancien avocat, tournant le dos à la société de consommation pour exister en fonction des " vraies " valeurs, se forgeant une âme d’artiste, d’organisateur , de technicien, de pédagogue et de chef spirituel, il est le porte-parole des idéaux écologiques de l’auteur. A la manière de Thoreau, il semble prouver que celui qui vit selon les rythmes de Gaïa ne peut se tromper:
" En revanche, depuis que nous étions retranchés du monde, ces séances avaient repris une nouvelle vigueur. La radio et la télévision n’étaient plus là pour nous tenter. Le visiaphone était hors d’usage. Par la force des choses, nous ne voyions personne. Les mots devenaient notre seule ouverture: ils étaient comme des fenêtres et des trouées dans la muraille de neige. Désormais nous écoutions avec une sorte de gravité ce que nous lisait notre père. "
Pour Simon, encore petit, il est l’incarnation du héros. Grâce au père, la situation se stabilise et la famille sera sauvée. Quant à Simon qui vit une situation " limite ", l’aventure est pour lui une véritable initiation aux vraies valeurs sociales et humaines. Lorsque la neige disparaîtra et qu’ils seront en mesure d’établir un contact avec les autres habitants isolés des alpages, tout aura changé en lui et Noémie. Plus mûrs, adultes et responsables ils seront prêts à affronter un monde sans pitié:
" Quoiqu’il en soit, nous ne sommes plus les mêmes. Les illusions, l’orgueil, la démesure ont été rabaissés. Nous avons retrouvé la patience; l’humilité, le sens de l’effort, et beaucoup de nos concitoyens affirment que le bien est sorti du mal, et qu’il faut en remercier Dieu. "
Ce roman, destiné aux enfants, d’une bonne facture, est un précis écologique et un roman cataclysmique. L’ensemble des événements est rapporté à travers les yeux d’un enfant. La sensibilité, l’honnêteté, l’analyse psychologique la plus fine ne se démentent pas un seul instant et donnent à l’oeuvre un intérêt soutenu. Encore une fois, c’est dans la catégorie trompeuse "d’ouvrages pour adolescents" que l’on trouve les plus intéressants du genre
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Les Enfants D'hiroshima - Par BenF
Une chanson qui se veut un plaidoyer en faveur d’un monde libéré de la menace nucléaire. Rappelant l’horreur des guerres « qui bouleversent la terre et déchirent nos bras », Rosalie Dubois se sert du témoignage de l’histoire récente :
« Enfants d’Hiroshima
Il faut montrer vos plaies
Afin que plus jamais
On ne revoie cela… »
Voulant croire malgré tout à la fraternité et l’universalité de l’amour humain :
« Nous rêvons à l’amour
Chacun dans nos pays
Voyons les mêmes jours
Dormons les mêmes nuits ;
Est-ce dur à trouver
Par-delà les contraintes
La formidable étreinte
Qu’on appelle amitié ? »,
Elle rythme la mélodie par un refrain dont la répétition en abîme dénonce les errements d’un passé qu’elle souhaite définitivement enfoui.
Une chanson contestataire d’une grande puissance d’évocation.
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