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Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Octobre Noir - Par BenF
Coup sur coup deux bombes atomiques de vingt kilotonnes explosent sur Milan et sur Paris. Ghülam Ismaïl Khan qui a passé en force avec son camion de la mort, et bien qu’arrêté par la police, déclenchera sa bombe à proximité de l’Arc de Triomphe. La capitale dévastée reflète l’apocalypse rêvée par Al Quaïda à l’égard des Occidentaux :
« La gifle du vent fut si violente que la tour Eiffel entière vacilla, comme prête à s’effondrer sur le Champ-de-Mars. Un hurlement métallique insensé résonna dans l’armature de l’édifice, et l’ascenseur se désagrégea : le toit, les portes et la cloison côté nord s’arrachèrent et s’envolèrent comme des feuilles de papier prises dans un courant d’air. (…)
La tour Eiffel avait résisté ; seules l’antenne et les superstructures du sommet avaient été emportées par le souffle, plus les restaurants et les autres excroissances commerciales des deux premiers étages. En revanche, lorsque Mehdi se décida à contempler Paris, il ne put s’empêcher de pousser un cri d’angoisse : de tous côtés, ce n’étaient qu’incendies et dévastation.
Sur la rive droite, la quasi-totalité des immeubles étaient éventrés ; il ne restait pratiquement plus un toit, plus une fenêtre, et des monceaux de débris jonchaient les rues et les avenues. Plus au nord encore, il n’y avait plus rien, hormis quelques pans de murs de forme irrégulière, de-ci, de-là. Et puis partout, aussi loin que portait le regard, les flammes et la fumée noire d’immenses incendies, qui dévoraient des quartiers entiers, et ce nuage bizarre, déchiqueté, de couleur de plomb, qui planait au-dessus de la ville. »
Les répercussions des attentats furent immenses dans le monde entier, sans toutefois générer une guerre totale dans laquelle l’Iran, le Pakistan, le Soudan ou l’Arabie Saoudite auraient été engloutis.
Luc Lacordaire, un policier en exercice, a perdu sa femme Claire dans le cataclysme parisien et lui-même a été atteint par les radiations. Aussi, lorsqu’un an plus tard, devant l’incapacité des Etats à liquider définitivement le réseau terroriste, un coup de chance lui fit connaître la cache de Ben Laden dans une caserne désaffectée de Riyad, n’hésita-t-il pas un seul instant. Ne vivant désormais plus que dans l’espoir de se venger, il mettra en place l’opération devant aboutir à la capture du leader terroriste.
Son informatrice, Shéhérazade, une prostituée marocaine avide d’argent, intelligente et authentique bombe sexuelle, possède en son pouvoir Al Sallam, un médecin issu de la bourgeoisie arabe qui soutient le chef terroriste, à qui il veut offrir une version illuminée du coran :
« - Dis-donc, chouchou, tu pourrais quand même me le faire rencontrer, si tu m’aimes autant que tu le dis. – Qui donc ? s’étonna Al Sallam. –Ben Laden, voyons ! – Oh, c’est bien le moment de parler de lui ! – Allez, chouchou, puisque tu m’as raconté que tu l’avais vu à Riyad. – Moi, je t’ai dit ça ? Allons, continue et ne gaspille pas ta salive ! – Dis-moi où je peux le trouver, chouchou, s’il te plaît. Entre chaque supplique de Shéhérazade, les baisers reprenaient, toujours plus près de l’épicentre des préoccupations d’Al Sallam. – Et ça te servira à quoi ? Personne ne peut l’approcher, sauf cas exceptionnel. – Mais je suis un cas exceptionnel ! glapit Shéhérazade. Allez, dis-moi. -Dans le quartier Al Foutha, murmura le satrape. –Ne te moque pas de moi ! Si tu ne te moques pas de moi, je te jure que je viendrai chaque fois que tu m’appelleras, même dans ton pays ; je te jure que je ne ferai jamais passer personne avant toi ! –Mais je ne me moque pas de toi ! Il est dans l’ancienne caserne Al Babaka. Il y est arrivé juste avant les attentats de Paris et de Milan. – Chouchou, tu es un ange ! Et la bouche climatisée à la glace pilée se referma autour du braquemart à 100 millions de dollars. »
Luc, avec Shéhérazade en son camp, obtient l’agrément des Américains, qui souhaitent rester au-dessus de tout soupçon. Avec efficacité, il enclenche un processus pour la capture de Ben Laden, identique à un mouvement d’horlogerie.
Ayant recruté par l’intermédiaire de Michel de Fallières, lieutenant-colonel du 3 ème RPMIA, un groupe efficace d’une vingtaine de paras, il articulera son action autour de la figure de l’Irakien Assam Ouari, ressemblant à s’y méprendre à Saddam Hussein.Celui-ci, avec ses faux gardes du corps, demanderait à rencontrer Ben Laden au sein de sa caserne d’Al Babaka et l’enlèverait sous sédatif. Action périlleuse précédée par une logistique sans faille : faux-papiers pour tous, hôtels différents, véhicules tout-terrain à disposition, armes négociées d’avance.
A l’heure dite, les protagonistes de l’enlèvement arrivent séparément à Riyad et prennent leurs quartiers. Les sommes d’argent promises, payées par les Américains, ont levé toutes les hésitations. L’avion du retour pour Djibouti, un Falcon, qui décollera d’un tronçon d’autoroute libéré de ses véhicules, attend déjà, veillé par Millari, un as du pilotage. Les premières phases du dispositif se déroulent sans anicroche. Le commando, muni d’un armement sophistiqué se fait donner l’entrée de la caserne, trompant la vigilance, pourtant extrême, des gardes de Ben Laden. Déjà, cependant, le grain de sable qui risque de gripper la machine, s’est manifesté.
Barnabé Crèvecoeur, l’un des paras, trop pressé de profiter de sa prime se fera agresser dans la vieille ville de Riyad, éveillant la curiosité de l’astucieux chef de la police locale, Hassan Faradinn. Ce dernier fait part de ses doutes à la hiérarchie parmi laquelle, le colonel Al Samarriah, qui a introduit Ben Laden et sa bande en toute illégalité en Arabie Séoudite. Convaincu du sérieux de la menace française, peu enclin à être fusillé pour trahison, il fait bloquer les points d’accès à la caserne. Dans les quartiers terroristes, Ben Laden et ses gardes seront neutralisés, puis drogués. Sa barbe coupé, lunettes de soleil sur le nez, le leader d’Al Quaïda s’achemine vers la sortie avec ses ravisseurs, sans éveiller de soupçons. Lorsque le centre de la caserne saute, entraînant les principaux lieutenants d’Al Quaïda dans la mort, le barrage policier ne résistera pas à la force de frappe du commando.
Pendant que Faradinn s’escrime à convaincre ses supérieurs d’acheminer des hélicoptères et des blindés sur le terrain, l’équipe française, débarrassée non sans casse de tout poursuivant, s’envole avec le Falcon au-dessus de militaires saoudiens impuissants. Samarriah, fait exécuter les terroristes présents sur le territoire saoudien, - autant de témoins en moins :
« Al Samarriah contemplait le corps sans vie de Souleyman Barastan et de ses deux derniers acolytes. La Mercédes 600 était garée dans l’un des nombreux entrepôts abandonnés situés à la périphérie de la capitale, qui servaient de temps en temps de théâtre à ce genre de besogne. L’exécution s’était faite sans bavure, à bout portant ; les trois hommes n’avaient eu aucune possibilité de se défendre ni de s’enfuir.
Mais ils n’avaient pas supplié non plus, et le colonel savait qu’il lui faudrait un peu de temps pour se défaire du regard de haine qui lui avait lancé l’Afghan, lorsqu’il avait compris que son ancien complice avait opté pour le nettoyage par le vide. »
Puis il donne la chasse à l’avion des Français. Le Falcon, proche d’être abattu, sera sauvé en dernière extrémité par des avions américains venus à la rescousse, lui permettant d’atterrir dans le désert éthiopien. Les Français, qui traînent toujours avec eux Ben Laden inanimé, réquisitionnent les voitures d’un groupe de touristes, puis filent vers la frontière où, se croyant sauvés, ils seront pris en mains par l’armée française.L’enlèvement du terroriste a soulevé une intense effervescence diplomatique et des accords sont intervenus entre les pays impliqués par lesquels Luc, Michel, Jessica et les autres seraient prêts à être sacrifiés sur l’autel de la raison d’état.
Heureusement, Thorenssen, le contact américain libère le groupe, le président Bush ayant déjà signé un accord avec la France qui livrera Ben Laden aux Etats-Unis. L’aventure pourrait s’arrêter là si le chef d’Al Quaïda, revenu enfin à lui, n’avait menacé le monde de l’explosion d’une autre bombe atomique s’il n’était libéré. Intense recherche. Michel découvre, grâce à Shéhérazade et à son intuition, que Léïlah, l’amie de la jeune fille, avait été contactée par Moundir et Toufik, deux de ses cousins, intégristes convaincus qui connaissaient aussi Al Sallam. La bombe devant volatiliser la Haye au moment précis où Ben Laden passerait en jugement, toutes les forces de police, coordonnées par Thorenssen et Michel, recherchent les deux frères chargés de l’acheminer en caravane sur l’objectif :
« Toufik s’était mis à hurler et avait brandi le téléphone de l’apocalypse en invoquant Allah. Il s’apprêtait à appuyer sur la touche verte qui composait le numéro programmé lorsque la voiture se fit mitrailler presque à bout portant. Une vingtaine de projectiles frappèrent Moundir, provoquant une mort quasi instantanée. En revanche, Toufik, en partie protégé par le corps de son frère, ne fut que blessé au bras et à la cuisse gauches.»
Les terroristes éliminés, Ben Laden jugé, les protagonistes survivants de l’expédition purent enfin profiter des millions d’euros si durement gagnés.
Un ouvrage de circonstance, politique-fiction, thriller technologique, roman d’action. La description de Paris assassiné a été particulièrement soignée par les auteurs et ouvre un récit que l’on ne lâche qu’à la dernière page. On aimerait que le texte qui s’inscrit dans un futur proche, passât de l’invraisemblance à la réalité. (Ce qui a été fait au moment où ce texte apparaît sur mon site!)
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Objectif Place Rouge - Par BenF
Lorsqu’une tête de missile atomique muni d’un message des autorités russes s’abat dans Hyde Park, l’angoisse étreint l’Angleterre. Les Soviétiques invitent les Anglais à leur rendre la pareille ou à se soumettre à leurs désirs, sous peine de déclencher un conflit nucléaire. Les autorités anglaises se demandent comment relever le défi :
« Le Premier Ministre poursuivit d’une voix impassible l’énumération des événements fâcheux de la veille. L’U.R.S.S. avait prouvé qu’elle pouvait déposer ses roquettes où elle l’entendait ; une fusée était tombée près des rampes du cap Carnaveral, après que la radio de Moscou eut annoncé son lancement vers ce point ; une seconde avait atteint les environs de Woomera, et une troisième le voisinage de Uist. Les défenses antimissiles, encore embryonnaires, du camp occidental avaient montré leur inefficacité. Il n’y avait rien là qui surprît, mais le fait demeurait décourageant, et même effrayant. Les communistes, bien sûr, tiraient grand parti de la déconfiture occidentale. »
Trois compagnons dans l’aéronautique, Christabel Barlow, jeune femme spécialiste en télécommunications, le commandant Ken Oakman et le major Polhill sont affectés sur le « Bat », un avion capable de trouver sa route grâce à un système de navigation révolutionnaire par cartes magnétiques. Ils proposent au major Polwell d’utiliser le Bat, qui est opérationnel, pour rendre la monnaie de leur pièce aux Russes et déposer la réponse du berger à la bergère au centre de la Place Rouge. Le temps presse : le délai accordé n’est que d’une semaine. Le premier Ministre anglais, plongé en pleine crise, est d’abord réticent à cette solution, mais il lui faut admettre que les moyens de dissuasion occidentaux sont inférieurs à ceux des Russes. D’ailleurs l’annonce de la menace russe crée la panique à Londres qu’évacuent en masse les citadins :
« Sur la route, la circulation parut bizarre à Christabel, mais il lui fallut longtemps pour en comprendre la raison : les voitures d’écoulaient dans le mauvais sens. A 8 heures du matin, elles auraient du se diriger vers Londres ; au contraire, elles en sortaient. Christabel savait pourquoi. On lui avait parlé de l’exode qui, depuis la veille, vidait les grandes villes ; on lui avait appris que des dizaines de milliers de familles fuyaient vers les côtes, pour se tapir comme des oiseaux migrateurs sur les plages de Cornouailles, du Pays de Galles ou du sud-ouest de l’Ecosse. Mais elle n’avait pas réalisé ce que le mot d’exode voilait de fatigues et de souffrances humaines : les autos surchargées, les remorques bondées, les pelotons de cyclistes. La foule des piétons répétant le geste de l’auto-stop, car les transports publics ne pouvaient absorber tous les fuyards. »
Polwell convainc le gouvernement anglais d’utiliser les Bat. Trois équipages différents devront s’entraîner sans délai pour cette mission délicate. Les deux principaux problèmes à résoudre sont le ravitaillement en cours de vol – le Bat ayant une autonomie restreinte- , afin que l’équipage puisse en revenir sain et sauf, et le réalignement régulier de l’appareil sur des amers significatifs, puisque toute tentative de la part des Anglais sera étroitement surveillée par les Russes.
Sir Basil Timperley, général en chef de l’armée de l’air anglaise, n’a plus d’autre choix et donne son accord au projet. Un concours malheureux de circonstance, maladie dans la première équipe, déstabilisation de la deuxième, propulse l’équipe d’Oakman, initialement en troisième position, aux commandes du Bat. Le jeune pilote, sous des dehors impeccables, est en proie au doute et à la peur : réussira-t-il dans sa mission sans se faire tuer ?
Christabel, en secret amoureuse d’Oakman, règle les problèmes d’alignement de l’engin. Elle suggère que le point se fasse en un endroit précis de la mer Baltique, à partir d’un chalutier de pêche dans lequel serait dissimulée la balise émettrice.
D’autre part, le Bat, pour parvenir à son but devra se ravitailler en plein vol, en se confondant avec un avion de ligne finlandais régulier à côté duquel il volera de si près qu’il échappera aux radars russes. Ainsi, arrivé au-dessus de la steppe russe, et rasant le sol, il filera jusqu’à Moscou sans être repéré :
« Ils rasaient l’eau, sachant que plus ils volaient bas, moins ils risquaient d’être signalés. La lune continuait à monter dans le ciel au-dessus d’une mer inondée de laque dorée. Les aiguilles du compas et de l’altimètre conservaient une immobilité de roc. Les nautiques fuyaient derrière l’avion, à raison de 10 à la minute - 1100 kilomètres à l’heure. Au bout d’un moment, l’atmosphère de la cabine devint fâcheusement chaude, car, à pareille vitesse, le revêtement extérieur de l’avion dépassait la température de l’eau bouillante »
Les rôles sont donc distribués : Oakman pilotera l’avion, Polhill s’occupera de la navigation en examinant préventivement et en détail toutes les cartes aériennes de la région survolée, quant à Christabel, elle sera responsable de l’opération « chalutier » sous la direction de Mac-Kinnon, un véritable agent secret.
Avec des luxes de précaution qui s’avéreront très utiles, le couple embarquera sur le « Karl Ego », authentique bateau de pêche, prêt à prendre la mer pour une saison à partir du port finlandais de Lorista. La balise réceptrice sera fixée sur le Bat qui prend son essor pour son rendez-vous avec la mort. Lorsque la bombe anglaise aura été larguée, les deux hommes devront annoncer par message codé au monde entier la réussite de leur mission.
Au moment où le chalutier opère sa jonction avec le Bat, le bateau est repéré par les gardes-côtes soviétiques et arraisonné. MacKinnon se sacrifiera en faisant sauter la vedette russe. Le réalignement n’ayant pu se faire, c’est grâce à Polhill, qui se rappelant les cartes étudiées, que Oakman, corrigeant sa trajectoire par touches successives, à une vitesse inimaginable et en rasant le sol russe, placera sa bombe en plein dans sa cible :
« Libéré du poids de la bombe, la Bat sauta comme un saumon, que le pêcheur a ferré. Du coin de l’œil, Polhill vit jaillir la flamme de la roquette de propulsion de la bombe autoguidée, en route maintenant vers la Place Rouge. Rien ne pouvait plus arrêter le projectile (…) A cet instant, le cockpit s’illumina ; un craquement violent résonna dans la carlingue, puis un cri de douleur, et, dans le fond du fuselage, une sorte de sifflement. Le Bat, saisi dans le feu d’une batterie de D.C.A., fut à demi renversé sur le dos.»
Comme ils sont pris en chasse dès leur retour par l’armement russe, un coup au but détruira l’émetteur radio ainsi que le système d’éjection du pilote. Le contact avec le chalutier « Karl Ego » sera de ce fait des plus périlleux. Oakman savait qu’il allait mourir puisqu’il ne pouvait plus s’éjecter. En sombrant avec l’avion, il permit à Polhill d’être repêché et de lancer son message de victoire lequel, bien que brouillé par les stations russes mais relayé par la Finlande, atteignit le monde entier. Ainsi furent évitées de justesse la troisième guerre mondiale et la première guerre nucléaire.
Un roman d’aventures et d’espionnage rempli de rebondissements, écrit en un style alerte, avec des personnages soigneusement étoffés. L’ambiance de menace universelle, l’écoulement strictement contingenté du péril, déterminent une intrigue de style classique. Jouant sur la peur à l’égard de la Russie soviétique, et de l’arme atomique –thématiques courantes des années soixante- ce roman de politique-fiction se lit d’une traite.
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Où Vas-Tu Bacille? - Par BenF
«Les recherches et la fabrication des armes bactériologiques sont actuellement peu coûteuses. De plus, un conflit biologique laisse l’espoir à l’agresseur d’entrer en possession de territoires intacts. Jusqu’à ce qu’une nouvelle course aux armements rende cette forme de lutte aussi coûteuses que la guerre conventionnelle ou nucléaire, on est en droit de craindre qu’une nation ait envie de tenter une expérience qu’elle croirait profitable.
Mais il y a plus grave. La majorité des scientifiques redoute une réaction en chaîne apocalyptique. L’équilibre biologique terrestre est fragile et nul n’est capable de prévoir les conséquences qu’aurait la disparition dans la nature de milliards et de milliards de bactéries, de virus, de rickettsies fabriqués en masse. La disparition de toutes formes de vie à la surface du globe pourrait être provoquée par une guerre bactériologique… »
C’est en ces termes alléchants que s’ouvre le roman. Ce sont aussi les seules pistes cataclysmiques de l’ouvrage. Le reste est confié à Michel Launère, le héros, physicien de son état, travaillant à la fois dans le groupe de Pugwash (association de savants) et pour la DST.
Le professeur Orlando Faggianni , lors d’une conférence, aurait dû faire une intervention sensationnelle, fournissant la preuve qu’il a trouvé le vecteur microbien pour disséminer des virus létaux à grande échelle, dans le cas d’une guerre bactériologique. Or, il a disparu avec ses documents. Launère, un instant contrarié par l’explosion de sa voiture, qui le rend indisponible pour quelques temps, se met en chasse. Aidé par Andréi Mikalovitch, le Russe, qui joue double jeu et contre les Américains, talonné par ses adversaires de la C.I.A., Launère défait lentement l’écheveau des pistes pour localiser Faggianni, en résidence chez un ami de ce dernier à Naples.
Echappant à plusieurs coups tordus, s’appuyant sur la maîtresse de Fagianni, une richissime artiste-peintre (bien sympathique au demeurant), Launère arrive trop tard au but : Faggianni a été tué par accident dans un engagement provoqué par les hommes de main de la C.I.A. Est-ce à dire que tout est perdu ? Oh, que non pas ! Car le professeur avait eu l’idée lumineuse de dissimuler ses formules sous la forme d’un tableau abstrait peint par lui et glissé parmi ceux de sa maîtresse. Notre savant agent secret récupère le tableau, photographie les formules, brûle le tableau, fait parvenir l’information à la DST, dame le pion aux Américains, fait la nique aux Russes… et profite d’un repos bien mérité avec l’ex-maîtresse de Faggiani. Mission remplie !
Un ouvrage marginal dans notre domaine qui ne vaut que par l’argument de la guerre bactériologique, roman d’espionnage à la phrase minimale, comme il y en eut tant dans les années soixante, et sans grand intérêt pour un lecteur assoiffé de conjectures.
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"La tribu avait élu domicile dans la vaste dépression située entre la chaîne Cuba au Nord, les monts Haït à l’Est et les lointains contreforts du massif Jamaï".
Sur une terre future, lointaine, dépeuplée, ne subsistent que "la Tribu " et son chef Thoz dont le principal souci est de trouver à manger. Les continents ont été bouleversés, certaines mers ont disparu et New York (Niourk) représente la ville des Dieux, là-haut sur la montagne.
L’enfant noir est le réprouvé de la Tribu. Banni, il trouve refuge dans les ruines et apprend à se servir d’une arme, une sorte de rayon laser, issue d’une technologie ancienne. Ayant apprivoisé un ours gigantesque, il revient vers la Tribu en sa compagnie. Celle-ci est fort occupée. Des poulpes gigantesques, devenus intelligents à cause de radioactivité traquent ses compagnons pour les manger. Sans l’enfant noir, la Tribu serait perdue.
Avec son ours, il décime les monstres. Les hommes se nourrissent de la chair des poulpes sans se rendre compte qu’ils seront eux aussi contaminés. La radioactivité accélère les processus intellectuels de l’enfant noir et le pousse à se diriger vers Niourk . Après de nombreuses pérégrinations, il pénétrera avec son seul compagnon l’ours dans la haute ville des dieux, tous les membres de sa tribu ayant péri par le mal radioactif.
Niourk, immensément vieille, est à l’abandon; certaines énergies y résident encore, des mécanismes qui se mettent en marche au hasard. Autant de pièges pour l’enfant noir qui explore les ruines imposantes. Pourtant, il ne s’y trouve pas tout seul. Trois colons terriens en provenance de Vénus, Brig, Doc et Capt 4, se sont échoués là après une mission d’exploration de la surface terrestre, planète depuis longtemps abandonnée par leurs ancêtres. Ils font la connaissance de l’enfant noir et le guérissent de sa maladie mortelle. Alors les potentialités intellectuelles de celui-ci se développent au centuple et en quelques jours il dépasse en connaissances et en savoir-faire ses amis vénusiens:
" Le Doc se frotta les yeux. Il avait l’impression qu’un nuage se dressait entre lui et son compagnon. -Je ne sais pas ce que j’ai, dit Brig. Je n’arrive pas à vous distinguer nettement. Je dois avoir la vue fatiguée. -Vous aussi, vous... le Doc s’interrompit. Cette fois, il était certain qu’un nuage se formait devant lui. Il entendit le cri d’étonnement de Brig, sans voir ce dernier. Le nuage prit une teinte plus foncée, se condensa, affecta la forme d’une silhouette humaine, puis se dissipa. L’enfant noir apparut à sa place. "
Avec ses capacités inimaginables, il se dédouble en autant d’exemplaires qu’il le faut pour travailler plus vite, détourne la Terre de son orbite et la stabilise au centre de la galaxie. Il découvre sa vie d’avant la connaissance, recrée sa tribu ainsi que son ours, en utilisant les possibilités technologiques de Niourk. Ayant atteint la sagesse malgré son jeune âge, il se rend compte que rien ne vaudra jamais le bonheur de vivre dans la nature. Alors, laissant la ville à son triste destin, il retourne dans la jungle avec ses amis.
Niourk est un récit plaisant écrit en un style fluide et simple, qui vaut surtout par l’ambiance quasi-surréaliste se dégageant de la description de la ville morte, et par l’originalité du personnage principal.
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Neiges D'antan - Par BenF
Une jeune fille et un loup sont en mission dans une région désertique. Elle est une phocomèle, sans bras. La bête, intelligente, complice et dominatrice, lui est toute dévouée :
« Quand les ombres recouvrirent le fourré, les branchages s’écartèrent. La fille et le loup sortirent ensemble pour aller à la source et se mirent à laper, la fille se tortillant comme un serpent. Ils mangèrent de nouveau, puis la fille refit le paquetage et boucla le harnais du loup. Il poussa du museau l’émetteur dans la poche qu’il portait sur le poitrail et ramassa une botte pour qu’elle y enfonce le pied. »
Sans l’animal sa mission serait compromise, car elle est chargée, avec l’aide de son compagnon non humain, d’observer une tribu de sauvages vivant près de la rivière, d’attirer vers elle , en exposant son corps nu, le mâle le plus vigoureux, puis, en lui projetant un gaz anesthésiant au visage, de le récupérer comme étalon pour les siens, tous au corps incomplet ou handicapés par leur absence de membres. Dans cette région d’Ethiopie où jadis un cataclysme provoqua des mutations régressives, la connaissance resta chez les phocomèles qui se montrent encore désireux de modifier leurs conditions de vie par l’apport d’un sang neuf.
Une nouvelle étrange et poétique par laquelle l’auteur – une femme de lettres- évoque la force irrésistible de la survie.
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Neige Fondation - Par BenF
Vol. 01 : Le Sang des Innocents, Glénat éd., 2010 , 1 vol. cartonné, in-quarto, 56 pl. couleurs.
1 ère parution : 2010
Les villes et toutes les zones urbaines sont couvertes par une neige dure et glacée, noyant les immeubles en ruines. La chute des villes est à mettre en rapport avec l’épidémie du virus d’Orion qui a fait se désagréger l’espèce humaine. Subsistent encore des micro-sociétés, chasseurs et nomades, ainsi que des enclaves préservées où, à l’abri de leurs murs , des clans survivent en utilisant la technologie du passé. Vol-de-l’Est, un clan de chasseurs, se dirigent vers une zone sûre où la tribu espère être accueillie, troquant leur compétence et les produits de leur chasse contre la sécurité. La situation est d’autant plus sérieuse que deux de leurs femmes sont prêtes à accoucher. En suivant le tracé de l’autoroute déserte et enneigée, ils pénètrent dans un territoire urbain, hanté par les « bouffe-tripes », des êtres humains régressifs qui s’adonnent au cannibalisme.
Après une brève attaque, dont ils sortent vainqueurs, ils frappent à la porte de l’Hospitalerie », un lieu de vie et de protection dans lequel ils ne seront pas accueillis car ils sont trop nombreux. Alors ils se dirigent vers le refuge des «stadiers », un clan plus fraternel. Il est plus que temps de trouver un refuge, car le soir tombe et les «croquemitaines», appelés encore « vampires » hantent ces zones glacées.
Quelques personnalités se détachent dans le clan des Vol-de-l’Est, comme Boris, par exemple, un chasseur émérite et futur père angoissé, ainsi que sa femme qui accouchera d’un merveilleux garçon promis à un destin sanglant, hélas ! Du côté des Stadiers, la Capitaine, une forte femme, au propre comme au figuré, experte en maniement d’armes, et sans pitié.
C’est cette nuit-là que choisirent les Vampire, en réalité des guerriers aguerris, provenant d’une autre zone technologique, à la recherche de sang fais. En effet, dans sa forteresse, située près d’un barrage, le comte Cruom, chef de cette bande, est atteint du virus qui a décimé le monde et qui corrompt son sang. Il a donc un besoin incessant de transfusion sanguine pour contrer l’action mortifère dudit virus. Envoyant ses sujets dans le monde glacé, il organise des rafles d’enfants pour, en véritable vampire, pomper leur «sang pur». La naissance de jeunes êtres est une opportunité pour lui qu’il ne laissera pas passer. Les Stadiers auront fort à faire pour parer le coup et n’empêcheront par le rapt des enfants et des nourrissons, au grand désespoir de Boris, qui réagit en premier. Se camouflant sous des oripeaux de bêtes, il suivra la trace des ravisseurs, découvrira leur repaire au haut d’un immense barrage et, de retour, organisera avec les Stadiers l’expédition vengeresse. Le barrage sera miné et sautera. La forteresse investie, le comte Cruom tué de la main de Boris, les enfants-cobayes, plus morts que vifs, délivrés. Mais quelqu’un veille dans l’ombre. C’est «l’Echarneur », le bras droit et le mignon de Cruom, qui n’a pas encore dit son dernier mot…
Vol. 02 : l'Echarneur, Glénat éd., 2011, 1 vol. cartonné, in-quarto, 56 pl. couleurs.
1 ère parution : 2011.
A l'Hospitalerie, l'inquiétude grandit: le vaccin permettant de combattre le mal d'Orion se dégrade. Un groupe d'hommes dirigé par Lenton, se rendra dans la Zone-Paris , zone urbaine et glacée, pour rencontrer Howard, le biologiste découvreur du vaccin. Le déplacement sera dangereux car à l'insu de tous un traître veut s'emparer du stock des vaccins et de la nouvelle formule. Il a introduit un espion dans le groupe, l'Echarneur, pour suivre les opérations.
Le groupe, en parcourant des zones glacées et hostiles, a sauvé la vie d'un guerrier menacé qui dit s'appeler MarcheDroit. Celui-ci, en s'intégrant se révèlera d'une grande utilité ... et constituera aussi un grand danger. Il leur permettra notamment de progresser par le tunnel du métro désaffecté et hanté par les "Gaspards", des formes mutantes et carnivores. Arrivé à la gare Parnasse, Lenton contacte le Prévost de la cité qui habite à l'église Notre-Dame. Surprise! Lenton est le fils du Prévost et Howard son frère, une dissension familiales à propos du virus les ayant séparés jadis. Avec réticence, le Prévost donne à Lenton l'adresse d'Howard qui réside à l'Hôtel-Dieu. Mais déjà, il est trop tard: le biologiste est infecté, le virus sur lequel il travaillait ayant muté. Pour éviter la propagation de la maladie, Howard s'immole par le feu ayant pu indiquer à Lenton où il pourra trouver la nouvelle formule salvatrice, soit à la Bibliothèque Nationale, auprès du Bibliothécaire Arnaud qui veille jalousement sur le trésor des livres.
L'Echarneur ne perd pas une miette de tout cela et attend le moment propice pour entrer en action. C'est au bivouac, sur le chemin du retour, qu'il enlève le fils de Boris en une première tentative maladroite. MarcheDroit délivre le jeune homme en neutralisant l'Echarneur. Arrivé enfin à l'Hospitalerie, le traître se montre à visage découvert. C'est MarcheDroit, qui prend en otage et le jeune homme et sa fiancé dans la serre de l'Hospitalerie, réclamant en échange la formule du vaccin rénové. Fous de rage, Boris et Lenton disposent des snipers sur les toits avant d'engager le combat, ce qui ne dissuade pas MarcheDroit de poignarder l'adolescent avant de vouloir régler son compte à Boris. La mini-bombe qu'il lui destinait lui éclate au visage projetant des jets d'acide corrosifs. La face rongée, grièvement blessé, MarcheDroit bascule dans l'eau glacée de la Seine. II sera récupéré et remis en état par des gueux menés par Crache-Venin, leur chef, qui espère tirer profit de sa mansuétude à l'égard du traître. Mais MarcheDroit est d'une autre trempe. Munie d'une jambe artificielle, revêtus d'habits sacerdotaux, il élimine crache-Venin pour prendre lui-même la tête des gueux, motivé par la vengeance. Pendant ce temps, le fils de Boris s'éteint à l'Hospitalerie et le mal d'Orion continue sa progression
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Necropolis - Par BenF
Le jeune spéléologue Daniel Hérard (Dan) explore une grotte au-dessus des vallées de Villejouve et de Brainville, avec des villages de haute montagne. Un tremblement de terre le surprend dans les grottes. Lorsqu’il lui arrive de revoir la lumière du jour, s’étend devant lui un champ de ruines et de terres vitrifiées. Il en déduit que, durant son absence sous terre, s’est produit un terrible cataclysme, sûrement d’origine atomique. Son but le plus pressant est de trouver à manger :
« Daniel poussa un soupir. Si le fléau avait été partout aussi destructeur, il n’avait guère d’illusions à se faire sur son sort. Que pouvait-il espérer ? Que pourrait-il découvrir parmi cette poussière organique ? Certes, il s’agissait là d’une cabane de bois, d’un modeste bâtiment en matériaux combustibles ; sous les pierres épaisses des maisons villageoises, il trouverait peut-être quelques traces de l’existence des humains »
S’avançant dans les rochers, il repère, au bout d’un instant, une forme allongée. C’est une jeune fille encore vivante, amnésique et férue de peinture qui avait recherché la solitude des lieux, ce qui lui a sauvé la vie. Il hésite un instant :
« Or, il s’agissait d’une frêle et radieuse créature qui, dès le premier contact, l’avait considéré comme son sauveur. Il ferma les yeux, maudissant le sort injuste que lui infligeait cette nouvelle épreuve ; la pire de toutes peut-être (…) La terreur le gagna. Non !… Mille fois non !… il ne pourrait pas supporter un tel spectacle ; il ne pourrait pas rester devant ces yeux qui allaient s’éteindre lentement comme une flamme sans huile…Ah ! Pourquoi n’avait-il pas suivi son impulsion de la nuit ?… Il y avait toujours de grosses pierres autour d’eux. Un geste suffisait pour achever l’infortunée. »
La décision étant finalement prise de la laisser vivre, Dan la réconforte. Près du village en ruines, dans une cave d’accès malaisé, il découvre des légumes, ce qui lui permet de parer aux besoins immédiats. Angélique (c’est le nom que lui donne le jeune homme), encore frêle et maladive, serait mieux dans les hauteurs. Daniel l’installe donc dans une grotte, sorte d’abri sous roche qui deviendra leur maison. Se croyant le dernier couple au monde, ils jouent à Robinson faisant de la recherche de nourriture leur quête quotidienne. Un aigle capturé dans son aire leur fournit de la viande et des œufs, comme quelques poissons pris dans un petit lac leur donnent de quoi subsister, mais chichement.
Daniel tente même un retour à la terre en ensemençant un lopin moins dévasté que le reste avec des fanes de pommes de terre. Cependant, leur principale occupation est de s’adonner à des tortures morales concernant leur amour réciproque soigneusement caché, ce qui fournit à l’auteur l’occasion de belles envolées lyriques :
« Daniel se ressaisit brutalement. La muette extase de son visage laissa place à un masque rigide. Les paupières venaient de se soulever et l’éclat pervenche apparaissait nuancé de surprise. Un subite rougeur envahissait le fin visage, rougeur qui semblait contagieuse car Daniel sentit un afflux de chaleur gagner son front. Dans la gêne qu’il crut lire, le jeune homme devina l’inattendu de sa présence : sa protégée, étouffant sous son lourd costume de montagne, profitait de ses absences pour se donner un bien-être légitime ; l’intimité du désert valait certes les cloisons les plus étanches. Son retour inopportun la surprenait dans une tenue, non indécente, mais qui livrait trop visiblement les charmes de son corps gracile. »
Après de nombreuses pages, ils conviennent qu’il ne leur est pas possible de s’aimer parce qu’ils ne peuvent avoir d’enfants qui survivraient dans un tel environnement ! Chez Dan, cette impossibilité d’aimer tourne à l’obsession et modifie son comportement vis-à-vis de la jeune fille. Ombrageux et fier, mais poète à ses heures, il ne cèdera à sa douce inclination que lorsque Angélique se sera chargée des approches nécessaires.
Les mois passent et l’hiver s’installe dans la région sans qu’il leur vienne une fois à l’idée d’aller voir ce qui pourrait subsister au-delà des montagnes. Un soir, Daniel entend du bruit. Il s’avance dans la vallée puis disparaît aux yeux d’Angélique qui pressent un malheur. Le jeune homme vient de se faire capturer par une patrouille militaire qui, intriguée par cet espace cultivé en plein désert, est revenue sur zone pour vérification.
Daniel, mené devant le commandant, apprend que la région dévastée, appelée « Nécropolis », est le résultat d’un terrible accident nucléaire. Une centrale, qui y était implantée, a explosé, provoquant la mort des villageois et la mise en quarantaine de la zone contaminée. Daniel et Angélique (que l’on est revenue chercher) seront donc considérés comme des miraculés et rendus célèbres par les médias. Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Angélique – qui s’appelle plus prosaïquement Germaine - retrouve la trace de son papa exilé aux colonies. Mais le jeune couple, soudé pour le meilleur (le pire n’étant peut-être pas encore passé), déclinera l’offre qui leur est faite de se réinsérer dans la civilisation. Ils préfèreront habiter dans une ferme d’une des hautes vallées du Jura, sous la protection de Dieu et du curé de l’endroit.
Un ouvrage méconnu (on se doute pourquoi), donc rare. La catastrophe sert manifestement d’écrin à la description pseudo-romantique des relations amoureuses au sein d’un jeune couple. Que de turpitudes !
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Mysterieux Delai - Par BenF
Le vaisseau interplanétaire « Nuage cosmique », en route vers Vénus, explosa sans raison après avoir capté un message suivi d’un son de cloche à résonance grave. Avant de disparaître corps et biens, le commandant Henderson pu faire parvenir ce message à la terre.
Nat Williams, directeur d’une chaire mondiale de mathématiques et pionnier de l’espace, présenta le message au président, après qu’il ait pu décrypter celui-là. C’était l’annonce d’une menace pesant sur le monde. Après un «mystérieux délai », scandé par les battements réguliers d’une cloche cosmique, les Vénusiens, très avancés technologiquement, ayant fui depuis longtemps leur planète d’origine, et pour éviter que leurs secrets ne tombent entre les mains de terriens inaptes et destructeurs, ont, en toute simplicité, piégé leur planète. Après 400 000 battements, soit un délai de deux ans, Vénus devait exploser, entraînant dans sa disparition la Lune et la Terre :
« Nous (ce sont les défunts Vénusiens qui parlent) avons calculé que la force expansive de cette explosion fera voler en éclats notre planète tout entière qui se transformera en poussière cosmique. Vous qui écoutez ce message, vous êtes certainement parvenus à une culture scientifique très élevée puisque vous avez pu réussir à voyager dans l’Espace. Vous comprendrez donc que la brusque désintégration d’une planète et sa réduction en poussière, surtout lorsqu’il s’agit d’une planète du volume de la nôtre, c’est-à-dire de dimensions à peu près égales à celles de la vôtre, provoqueront certainement chez ses voisins l’anéantissement et la panique. Bref, nos calculs démontrent que la destruction de notre planète entraînera celle de tous les mondes du système solaire. Il ne s’agira pas d’une désintégration complète, mais toute vie sera balayée de leur surface. »
L’heure était gravissime et il convenait de désamorcer cette machine infernale. Nat Williams pressenti comme sauveur constitua son équipe : Tony Dyson, le « Muscle » et Mike Benton, le « Cerveau », en dépit de son grand poids. Enfin, Myriam, sa secrétaire, la « touche féminine », qui aura bien du mal à échapper à son rôle de soubrette.
Ils partirent donc en direction de Vénus, croisant en chemin les restes éparpillés du « Nuage cosmique », au nom prédestiné. Ils échappèrent aussi, grâce à la subtilité de Nat, aux ondes magnétiques tendues par les Vénusiens , destinées à les éparpiller eux aussi dans l’espace.
Vénus était une planète chaude proche du mésozoïque terrestre avec une omniprésence de cuivre dans les roches et les océans, ce qui mit les Terriens sur la piste de l’engin infernal qui ne pouvait être que situé profondément sous terre. Avisant, après leur atterrissage un volcan éteint, ils s’en approchèrent pour y pénétrer. Cela n’alla pas sans mal, car la faune était à l’aune de la planète. Ils eurent donc à se défendre contre une guêpe gigantesque avant de se retrouver en une fragile sécurité. La descente du puits volcanique s’avéra périlleuse, semée de dangers, comme cette coulée de lave programmée par les vénusiens et déclenchée à leur passage.
Arrivés au fond, ils aperçurent une gigantesque rangée de machines, ces engins que les Vénusiens avaient décidé de détruire car elles auraient pu faire faire aux Terriens un bond décisif vers le progrès. Encore plus loin, au fond, dans une salle, ils virent la machine infernale : un câble reliant un globe à une pyramide de cuivre qui puisait son énergie dans les profondeurs mêmes de la planète, connecté à la totalité du cuivre disponible dans le manteau. C’est la planète elle-même qui devait déclencher la bombe, après une onde initiale, à peine le délai écoulé.
Nul ne semblait être en mesure de la désamorcer. La Terre était donc irrémédiablement perdue lorsque l’excès de précautions dont s’étaient entouré les Vénusiens se retourna contre eux. Une machine infernale robotique et programmée en conséquence, se mit en marche pour annihiler les intrus. En face de ce danger extrême, Nat fit sauter une mini-bombe atomique qui dérégla l’engin, lequel dirigea son rayon mortel sur la bombe, envoyant le globe, le câble et sa pyramide dans l’avenir.
La terre était donc sauvée… pour le moment ! Nul doute que d’ici un futur proche, avec l’aide de la technologie étrangère, les Terriens auront trouvé le moyen de désamorcer définitivement la mortelle menace.
« Mystérieux délai » présente un récit d’aventure dans un contexte de science-fiction. Toujours écrit avec clarté et simplicité, l’intrigue se développe de manière linéaire, associée aux stéréotypes et aux poncifs récurrents du genre, verrouillant quelque peu l’imaginaire du lecteur (Mais il est vrai que l’on s’adresse aux adolescents des décennies écoulées……)
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Mutarotnegra - Par BenF
Quatre expéditions archéologiques se succèdent.
La première, menée en 2820 après J.C., découvrit l’«Homme de Frédehof », qui daterait de 1978 . On eut ainsi la preuve irréfutable de l’existence d’humanoïdes sur la Planète Bleue.
La deuxième, en 3500, explora le site de Grubierf et confirmera l’idée d’une grande catastrophe survenue autour de 1990-98, appelée la « Grande Irradiation » suivie par la «Grande Immersion ».
La troisième, en 3720, analysa le site de l’île d’Orsi et mit à jour des preuves irréfutables d’une survie humaine par la découverte de bols et de reliefs de repas.
Enfin, la quatrième expédition, la plus riche en trouvailles, exhuma une grande quantité d’objets des plus divers sur le site de Mutarotnegra, en 3790. Voilà la manière dont il fut découvert :
« Sans le savoir, nous venions de repérer la flèche qui surplombait le Grand Sanctuaire de Mutarotnegra. Quelle ne fut pas notre surprise émerveillée lorsque notre équipe découvrit un édifice qui atteint la hauteur totale de cent trente deux mètres, entièrement réalisé en grès.(…) Tous les indices tendent à prouver que nous nous trouvons en face d’un édifice à caractère sacré, preuve que les humanoïdes se livraient bien au culte, confirmant ainsi les hypothèses de nos précédentes expéditions. »
L’ouvrage reproduit en magnifiques photos couleur les objets ainsi répertoriés, exposés par le musée archéologique de Strasbourg, Palais Rohan.
« Mutarotnegra » (soit prononcé à l’envers «Argentoratum», le nom latin donné à la ville de Strasbourg) est le témoin rare (puisque tiré à un très petit nombre d’exemplaires) de l’artiste alsacien Raymond Waydelich.
Celui-ci, lors d’un show télévisé a enterré en juin 1995 près du parvis de la cathédrale de Strasbourg des « capsules temporelles » remplies d’artefacts de notre époque et destinées aux générations futures. L’exposition, se projetant dans le futur, présente de manière fictive ces mêmes objets devenus reliques, tirant des déductions fausses quant à leur usage ou nature. Il n’y a aucun exemple actuel plus net du concept de « fouille industrielle » et bien qu ‘il apparaisse à plusieurs reprises dans notre thème (par exemple chez Mac Aulay), jamais il n’avait été illustré aussi splendidement.
Pour être complet, citons la postface tirée du « livre de bord du Capitaine Imot Reregnu (= Tomi Ungerer) » qui précise les conditions de la découverte en un style joyeusement surréaliste et scatologique :
« Au centre du sphinc-terre se dressait une émergence pointue de nature pas naturelle. Il fut décidé sur le champ d’explorer ce lieu de saillance apparemment occulte d’ori-chine, donc de forer en diagonale une fistule de Coulanges pour y voir dans le dedans de l’intérieur. Avec notre casse-croûte ostéomatique, nous perforâmes un passage parfaitement souterrain. Cette opération de fossoyeurs fut rendue souvent difficile par la nature de la croûte garnie d’obstacles. Soudain, la queue du tunnel se fissurita pour céder la place à rien du tout. La fistule de Coulanges débouchonnait sur le vide. Heureusement que nous étions immunis par nos masques de Carnaveral, car les tests olfactifs enregistraient du fétide en saturation.(…) Nous avions donc abouti à une sorte de grotte de proportions coloniales. Il y régnait une chaleur de canicul. Les colonnes soutenaient une voûte de colon, vestige d’une civilisation cruelle à en juger par sa structure. Nous étions à l’évidence dans une cité ensevelie –quand et comment c’était encore à découvrir. »
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" Un siècle auparavant, les savants avaient pénétré le secret des particules à l’intérieur des particules des atomes, leur regard avait atteint les étoiles des galaxies les plus lointaines, et ils avaient envoyé des hommes sur d’autres mondes. Aujourd’hui, soixante dix ans après l’apparition de la Mort, " science " était un mot maudit à l’extérieur des enclaves, et n’était plus, à la limite, qu’un souvenir à l’intérieur. Une fois de plus, l’atome était inviolable, les galaxies lointaines invisibles, et les hommes exilés sur les autres mondes condamnés à y rester, car un obstacle infranchissable s’était dressé sur le chemin du retour vers la Terre : le virus mutant ECHO, plus connu sous le nom de "mort ".
Les Etats-Unis en 2080 après le passage du virus ECHO. Un continent dépeuplé, où subsistent diverses enclaves. Celles des scientifiques, en contact entre elles, qui travaillent à redonner au pays un niveau technologique convenable. Celles des agriculteurs où des Américains, traumatisés par la catastrophe, obéissent, en bons puritains, aux lois d’un dieu vengeur qui abomine les agissements des scientifiques ainsi que toute manifestation de tendresse. Peter et Ruth se sont fait prendre la main dans le sac. Ils ont été jugés et seraient exécutés par pendaison sans le secours de Mordecaï Lehrer, un marchand ambulant âgé, en fait un scientifique déguisé.
Par ailleurs, il subsiste une colonie martienne autonome du temps de la splendeur des Américains. Quoique isolés, les colons martiens survivent, épargnés par le virus qui a frappé les Terriens, au même niveau technologique qu’auparavant. Voici qu’un message est recueilli par les rares appareils radio encore en état de marche: Mars aurait trouvé un antidote au virus qui s’apprêterait à muter une nouvelle fois. Un colon l’apporterait aux scientifiques en se servant d’une navette en orbite terrestre encore opérationnelle.
Mordecaï, accompagnés par Peter et Ruth, se chargeront de l’accueil de l’astronaute, en sillonnant le territoire, du Duché de Californie jusqu’à l’enclave de Chicago, pour rencontrer une communauté scientifique après l’autre afin de les prévenir de cette venue et leur livrer les toutes dernières informations scientifiques.
Le voyage n’étant pas exempt de danger, ils circuleront sous le déguisement de bateleurs de foire, supposés apporter un peu d’animation dans les différentes zones traversées. Leurs rencontres seront variées et parfois animées. Bien accueillis par la confrérie des bateleurs de Mme Bonecia et du Dr Admirab, qui leur fourniront des contacts, ils ne tarderont pas à rencontrer des Américains plus primitifs, sortes de gardiens de bisons, dont l’économie repose sur le troc. Lorsque leur chef John D. Septième leur propose de troquer Ruth contre quatre chevaux, rien ne va plus. Mordecaï la tirera de ce mauvais pas en les menaçant de son arme:
" Le cavalier qui avait échangé les cadeaux avec Mordecaï fit un geste en direction des quatre poneys. " Chevaux, " dit-il - " Oui " approuva Mordecaï. " Des chevaux " - Nous offrons des chevaux. Quatre chevaux. Bon Prix. " - " Certes, " dit Mordecaï soupçonneux. " Contre quoi? " - " Elle, " dit l’homme. " Contre elle. Contre votre fille. Le patron veut votre fille. Il offre quatre chevaux. " - " Le patron ? " - " John D. le Septième. " Il montra du doigt le petit homme chauve qui souriait de ses deux dents et hochait vigoureusement la tête. Les autres buffalo-boys, rassemblés autour de leur patron, hochaient la leur avec une vigueur identique. On voyait même un bras s’agiter. - " Oh non, fit Ruth . "
A Ogallala, après leur visite habituelle à l’enclave des scientifiques, ils se livrent à des tours de prestidigitation et d’hypnose devant un public hostile à la magie. Le révérend de la communauté leur permet de s’enfuir à condition qu’ils ne remettent plus jamais les pieds en cette région.
Le capitaine Sterling de la libre communauté du Nebraska les met en garde contre les agissements de Brother Simon, roi des Simples, sorte de seigneur de la guerre, qui hante des lieux plus au nord et qui a déjà soumis de nombreux villages, tout en étendant son propre domaine.
A la sortie de Grand Island ils seront accueillis par une délégation de Simples qui les amènent devant frère Simon. Homme étonnant quoique inculte, Brother Simon, au charisme indéniable, estime Mordecaï à sa juste valeur. Il rêve de redonner à l’Amérique la splendeur du passé, en réunissant les différentes enclaves lors d’une guerre sainte. Il laisse nos héros libres de rendre visite à Frère Randall qui n’est autre que le Principal de la communauté scientifique de Lincoln. Mordecaï lui annonce l’imminence de l’arrivée de l’émissaire de Mars.
Brother Simon, qui souffre d’une maladie de peau, consent à libérer les trois voyageurs à condition que Mordecaï le guérisse. Le faux magicien et vrai scientifique s’attelle à la tâche, lui préparant une décoction d’herbes inoffensives que Simon doit ingurgiter tout en accomplissant des gestes rituels qui leur donneront le temps de prendre la fuite.
Ils arrivent enfin à l’enclave scientifique de Chicago Spaceport où doit se faire l’atterrissage. La communauté est doublement en alerte: elle remet en état les vieux appareils informatiques pour que Socrate Proudfood, le cosmonaute, puisse effectuer un atterrissage sans risque. Elle contient aussi les exaltés qui, ayant eu vent de l’affaire, s’assemblent de plus en plus nombreux devant Chicago Spaceport pour empêcher l’atterrissage de la navette. Les manifestants ayant franchi toutes les barrières et mis le feu à l’appareillage scientifique, Mordecaï accueille Proudfoot, à bord de sa navette bringuebalante. Celle-ci est incendiée par les émeutiers tandis que le petit groupe, muni du précieux antidote, court se mettre en sécurité au sein de l’enclave. Proudfoot sait qu’il ne quittera jamais plus la terre:
" Le bus démarra de la tour de lancement juste avant que la foule ne l’atteigne. La horde se divisa et une moitié se rua vers la navette. Dix minutes plus tard, alors que leur bus rejoignait le chariot à l’extrémité opposé de la piste, une boule de feu éclatante jaillit derrière eux, bondit jusqu’au ciel et brûla les yeux de tous ceux qui s’étaient retournés pour regarder. Quarante secondes après, l’onde sonore les frappa, et ce fut comme si la main d’un géant invisible s’était violemment abattue sur le bus. Mordecaï se tourna vers Socrate assis à côté de lui. " Bienvenue sur la Terre, " dit-il.
Un roman qui envisage, comme bien d’autres, un futur sombre pour les Etats-Unis, un retour à une sorte de moyen âge puritain et antiscientifique (Cf. " Molly-Zero " ou " les Géants de Craie "). Le thème traité reste cependant superficiel et proche de l’anecdote, l’auteur s’amusant davantage à décrire la trajectoire du groupe, à exploiter le pittoresque des diverses communautés, qu’à proposer une analyse précise des mutations psycho-sociales qu’aurait dû provoquer le passage du virus ECHO.
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