Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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Le Grand Complot De 1950 - Par BenF
L’inspecteur Bernay, mal apprécié par Dubois son chef, le Directeur de la Sûreté Nationale, ne parvient pas à le convaincre qu’un complot se trame dans les salons de la comtesse de Gallimont-Dutheil, lors de ses dîners mondains.
Il est persuadé que Villemur, un intrigant, mathématicien et populiste projette un coup d’état avec plusieurs autres conspirateurs. Dubois lui demande de cesser sa surveillance. Bernay, au contraire, se fait engager comme serveur chez la comtesse, « la Belle Antoinette », feignant de partager les valeurs extrémistes de la maison. Grâce à Jean, le majordome, il y intercepte des discours équivoques tenus par Villemur à Carlin, député d’extrême-droite :
« Tout me permet d’espérer que, mieux éclairés, mieux informés, les généraux et les amiraux, quand ils se trouveront en face du fait accompli, se rallieront à nous ; les forces militaires sont au service de tout gouvernement légal.
Or, tout gouvernement d’insurgés triomphants est un gouvernement légal. Un spirituel écrivain du siècle dernier l’a dit en d’autres termes : - Lorsque les insurgés triomphent, ce sont des héros ; lorsqu’ils échouent, c’est de la canaille. »
Bernay, trouve même un pied-à-terre appartenant à la comtesse, une chambre de bonne située au dernier étage de l’appartement loué par Villemur. Il met ce dernier sur écoute.Se rendant à une réunion organisée par le P.N.D., le parti de Carlin, il y voit Villemur pérorer, rappelant les grandes figures du passé à son secours qui toutes, selon lui, se sont imposées par la force. A la Chambre des Députés, le gouvernement est accusé de laxisme par le comte de Saint-Affrique, leader de la Droite, ralliant à lui le centre mou, représenté par Robin-Matois :
« - Si vous désirez, fit M. Robin-Matois, que nous donnions plus d’ampleur à ce débat, avec l’autorisation de M. le Président de la Chambre (les deux hommes étaient d’accord) nous pourrions avoir une séance de nuit pendant laquelle…. Mais de tous les groupes s’élevèrent des voix : -Non, non…, clôture !…
Et finalement M. Granbouriech, le fidèle des fidèles, un de ces députés qui votent toujours avec le Gouvernement quel qu’il soit, lut de sa place l’ordre du jour convenu : - la Chambre, faisant confiance au Gouvernement pour la défense de nos libres institutions, passe à l’ordre du jour.
La majorité fut honorable, et c’était un succès ! M. de Marin, qui avait fini, durant le pointage, de corriger les épreuves, put déclarer aux journalistes :- La ridicule histoire du complot P.N.D. est complètement terminée. »
Lors d’un dernier meeting place Wagram que Dubois, qui va se coucher, considère comme insignifiant, Bernay découvre, une fois passé les filtrages mis en place, l’imminence du complot. Sous prétexte de bien couvrir les élections, Villemur a convaincu une fraction de l’armée d’organiser le coup d’état ce soir même :
« Deux mille adhérents triés sur le volet furent bientôt réunis dans la salle, où régnait un calme impressionnant ; les applaudissements éclatèrent quand M. Villemur parut à la tribune, entouré de ses principaux lieutenants, en particulier le général du Moulin et – ô surprise – le comte de Saint-Affrique qui portait au bras gauche le brassard des P.N.D. avec trois feuilles d’acanthe d’argent, ce qui indiquait un des grands chefs de l’association. M. Villemur étendit les deux bras en avant, ce qui était la façon de saluer de la ligue, et d’une voix éclatante commença à parler. »
Plus tard, Bernay, par les toits, regagne sa chambre et sa table d’écoute où Villemur s’entretient avec ses complices. Par l’aubergiste Dussol qui lui doit quelque service, Bernay réunit quatre malfrats, d’anciens obligés, qui déblaieront la rue à coups de grenades, puis il arrêtera le groupe de putschistes chez Villemur. Empruntant le code personnel de l’ennemi, il annule le coup d’état par la voie des ondes. Après avoir recommandé à la comtesse de s’éclipser sans faire de vagues, laissant Villemur sous surveillance, il se rend à la caserne des Célestins où, grâce au coupe-fil spécial « emprunté », il demande aux militaires insurgés d’attendre les ordres et de remettre leurs armes au dépôt. Puis, entrant en contact avec le colonel Rappel, un loyaliste, ami du Président, Bernay fait délivrer les prisonniers politiques des divers lieux stratégiques comme le Châtelet et le Louvre.
A la station de radio Gutenberg, il rejoint le ministre de la guerre enfin libre. Parvenu à l’Elysée, il convainc le commandant Roger, un putschiste hésitant, de rentrer dans la légalité, lui promettant l’absolution de ses fautes. Ainsi, sans brusquerie, l’inspecteur se rendit maître des factieux. Dubois fut révoqué, Bernay devint le nouveau Directeur de la Sûreté tandis que Villemur, Carlin et leurs lieutenants furent traduits devant la Haute Cour de Justice.
Une nouvelle qui énumère les mécanismes du coup d’état militaire, grandement documenté par les tentatives de Hitler d’accéder au pouvoir en Allemagne, à travers le putsch manqué de Munich. Le récit restait encore une anticipation pour la France à l’époque, mais plus pour longtemps : l’instauration du régime de Vichy le fit accéder à la réalité.
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Les Buveurs D'ocean - Par BenF
Le docteur Kasuga, dangereux petit nippon aux yeux bridés, poursuit la jeune Suzanne de Glandèves de ses assiduités, au grand dam de sa famille, et surtout de son fiancé Jim Sandy, qui l’éconduit sans façons. Kasuga promet une vengeance impitoyable. Le futur beau-père de Jim, américain de nationalité, est outré par une telle prétention mais effondré lorsque le Congrès américain oblige tous les membres de sa famille à s’embarquer pour le Japon où sous le titre «d’ambassadeurs» ils serviront d’otage «légaux», mis en cette situation en fonction de l’intérêt supérieur des Etats-Unis. Car le docteur Kasuga, qui n’est pas resté inactif, a proposé une alliance commerciale au gouvernement américain suffisamment attractive pour que ce dernier réponde à tous ses caprices.
Au Japon, près de l’île de Seijo, Jim est enlevé au cours d’une séance de magie, et toute l’énergie de son serviteur Guilledou ne suffira pas à le tirer des griffes de Kasuga. Il se réveille au fond d’un gouffre où des centaines de milliers de travailleurs de race jaune (Chinois, Mongols, etc.) s’exténuent et meurent en creusant des puits de plus en plus profonds sous la direction de Mister Big, un inquiétant savant américain :
«De mois en mois, des troupes, des armées d’émigrants, racolés ou enlevés par la police japonaise, disparaissaient des villes et des villages pour ne plus jamais réapparaître. C’était par milliers que ces Chinois avaient été entraînés vers de mystérieuses destinations par leurs dominateurs ».
Embauché par Kasuga, enfermé sur son lieu de travail, Mister Big a mis en œuvre le projet le plus insensé qui puisse se concevoir : vider l’océan Pacifique de son eau qui sera vaporisée par les masses brûlantes du manteau sous-jacent, puis rejetée par les volcans :
«Apprenez-donc quel but poursuivent ces hommes, que vous voyez creuser, dans le roc de cette voûte, de gigantesques fourneaux de mine. Remarquez, auparavant, que cette formidable entaille, cette calotte de près d’un kilomètre carré, coïncide avec ce gouffre qui, vraisemblablement atteint le centre de la terre.(…)
Jean fixa sur son interlocuteur des yeux hallucinés d’épouvante. L’étrange guide sourit. -Eh bien ! dit-il froidement, ils sont en train de préparer la brèche par laquelle le Pacifique se videra dans les entrailles de la terre. Ils veulent mettre l’océan à sec. »
Le but étant d’annexer le fond de l’océan ainsi mis au jour comme un nouveau continent à se partager entre Américains et Japonais. Mais Mister Big connaît un secret que même Kasuga ignore : un tel projet risque de faire exploser la terre entière avec les pressions mises en jeu, ce qui réjouit ce vieux nihiliste. Jim, destiné à mourir, est rejoint par Guilledou, enlevé à son tour. Les deux hommes sont dans l’expectative lorsque l’un des plafonds percés laisse s’échapper une gigantesque cataracte d’eau : l’opération «buveur d’océan » vient de débuter !
De leur côté, les membres de la famille de Suzanne ont échappé à leurs geôliers, aidés par Sada, la petite bonne japonaise amoureuse de Guilledou. Ils s’embarquent en vitesse pour fuir le Japon quand, au large de l’île, ils constatent avec surprise la mise au sec de l’océan. Les eaux disparaissent révélant un fond encore vaseux où se dépose leur bateau :
«Quand l’aube reparut, ils s’aperçurent qu’ils n’avaient plus devant les yeux qu’une mince nappe d’eau glissant sur le flanc d’une montagne de vase, surgie du fond de l’abîme. Puis, soudain, les eaux cessèrent de couler et la gigantesque montagne, devenant une chaîne uniforme, de très faible pente et s’étendant à perte de vue, érigea définitivement au-dessous de l’océan sa crête asséchée. »
Perdus dans l’immensité ils aperçoivent avec angoisse l’avion du docteur Kasuga qui les traque. Profitant du désarroi de Suzanne, Kasuga, qui a rejoint les fugitifs, enlève la jeune fille pour la mettre en sûreté sur un navire américain proche, toujours lié par le pacte signé avec le diabolique nippon. Mister Big, Jim et Guilledou échappent à leur tour au piège infernal en se creusant un chemin vers le haut à coups de dynamite. Ayant fini par rejoindre les membres de leur famille à bord du bateau enlisé, ils constatent la disparition de Suzanne et prendront place dans la jeep que les Américains leur envoient. Croyant à un heureux hasard, ils ne se rendent pas compte que c’est Kasuga, qui, pour mieux jouir de son triomphe, les a fait mettre sous bonne garde par le commandant américain. Proche de la victoire complète, le Japonais sera privé de tout dans un de ces renversements de situation propres à la littérature populaire. Il contemplera, effondré, la disparition de son pays dans les flammes, principale victime de sa folie :
«Le quinzième jour de ce fantastique voyage, une bande sanglante empourpra l’horizon lointain. Puis ce furent des lueurs d’incendie, d’énormes flammes rouges, qui dardaient vers le ciel leurs langues de feu ; des tourbillons de fumées noires, grises et rousses amoncelaient des bataillons de nuages, que trouaient à chaque instant des masses sombres, projetées en l’air par d’invisibles mortiers. D’incessantes et formidables détonations achevaient de donner l’impression qu’on approchait d’un camp de carnage et de désolation. Mais le font de ce gigantesque combat embrasait des lieues et des lieues ; l’œil n’en apercevait pas la fin, pas plus en largeur qu’en profondeur. »
Confondu par Mister Big, Kasuga sera finalement englouti dans les feux volcaniques, laissant Suzanne à Jim. Enfin tout finira pour le mieux, surtout pour les Etats-Unis qui annexeront le fond du Pacifique à leur territoire déjà immense.
Le roman, qui repose sur le même soubassement que « le Formidable événement » (voir ce titre), mélange adroitement courses-poursuite, personnages caricaturaux, sentiments excessifs et coups de théâtre. L’invraisemblable hypothèse de base sert à mettre en relief la vaillance économique des USA opposée à la traîtrise des Japonais. Un récit sans temps morts ni fioritures qui se lit avec agrément une fois la convention romanesque acceptée par le lecteur.
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La Terreur Grise - Par BenF
A Woodbridge, une petite ville du middle-west, il se passe d’inquiétants phénomènes. Alexandre Kirkland (Kirk), sa famille et ses amis se trouvent au centre du tourbillon. Des "Ombres", informes, curieuses, insaisissables et menaçantes se répandent dans la campagne, font disparaître les êtres humains, dont il ne reste plus que les vêtements :
" Trois ombres de taille moyenne, se mirent alors à danser sur la pelouse, à quelques cent mètres de là. Il les observa tandis qu’elles glissaient légèrement devant la maison, puis il leva les yeux vers le ciel pour observer les nuages dont elles étaient la projection (…) Il se leva et scruta le ciel, les jambes tremblantes sous le coup d’une panique soudaine. Le ciel, où scintillaient des points transparents d’intense luminosité, s’étendait bleu, tout autour de lui… Il n’y avait pas le moindre nuage. "
Kirk est épargné, ce qui éveille les doutes de gens malveillants qui le soupçonnent d’être de mèche avec les Ombres. Formées "d’énergie pure", elles sont apparues partout dans le monde pour traquer les êtres humains.Plus d’un million d’hommes sont anéantis chaque jour à travers le monde sans que l’on puisse arriver à résoudre l’énigme que pose " la Terreur Grise " :
" -J’étais persuadé qu’il s’agissait d’un phénomène localisé, d’un phénomène propre à Woodbridge. -Oh, que non… Ces sacrés trucs ont envahi toute la Terre. -Comment le savez-vous ? et Kirk se redressa sur sa chaise. -Le dernier bulletin d’informations que nous transmettions a été interrompu avant la fin de l’émission, mais nous avions reçu toutes les informations avant la coupure du courant. Les Ombres sont partout dans le monde. Il n’y a plus aucune activité, nulle part. Energie électrique, finie. Pas de téléphone, pas de radio, aucun moyen de communication. Plus possible d’entrer en relation avec qui que ce soit. Je me suis cramponné ici dans l’espoir que le courant reviendrait et maintenant me voilà littéralement pris au piège. "
C’est à Kirk qu’il appartiendra de résoudre le problème. L’ayant appelé à elles, communicant avec lui par télépathie après qu’il ait subi une sorte d’expérience d’outre-monde, les Ombres lui révèlent leur nature. A la recherche de "l’Esprit", elles sont décidées à éradiquer l’être humain qu’elles jugent responsable de leur impossibilité à accéder à la "Gloire", un état de conscience supérieur de leur vision de l’Esprit.
" -En d’autres termes, vous voulez notre Terre rien que pour vous. -Pas votre Terre. Elle nous appartient aussi. Nous sommes de la Terre tout comme vous. Nous sommes multicentenaires. Il se trouve simplement que nous ne nous manifestons que rarement.Trop de mondes nous séparent pour que nous puissions nous comprendre -Alors vous étiez ici avant ? -Nous avons toujours été ici. (…) -Quelle est donc votre manière d’exister ? Que faites-vous ? Que peut la force pure ? -Nous existons et nous pensons. Vous existez et vous agissez. (…) Nous sommes en train de perdre notre puissance. Et ceci par la force de l’Homme. Et cette situation a pris tellement d’ampleur que nous ne pouvons plus la tolérer, nous devons en faire disparaître la cause. -Ce qui explique, dit doucement Kirk, que vous êtes ici pour nous éliminer. -Vous tous, fut la réponse, dite sans émotion, sur un ton froid et tranchant. "
Elles le chargent de faire comprendre à ses frères humains qu’il est indispensable de changer ou de périr. Aidé par Redhorse, l’indien "sensible aux voix", par Prin, une jeune femme qui l’aime, par Haines, qui seul a foi en lui, Kirk entreprend une croisade désespérée qui l’entraîne très près du lynchage, pendant que les disparitions dramatiques se multiplient. Dans le but de contrer la Terreur Grise, Kirk fait appel à d’autres entités, plus normales celles-là mais dont les Ombres refusent l’existence, à savoir les fantômes. C’est le fantôme de Nancy, sa femme décédée, qui encourage Kirk à continuer la lutte :
" Je ne suis venue que pour t’apporter un témoignage. Ne permets pas à la Terreur Grise de te tuer. La Terre est trop belle. Je m’en souviens. Ne laisse pas détruire la capacité que l’Homme possède pour en jouir. Alex, la Terreur grise a raison. Jadis existait cette Gloire qui était connue de nous également. Trouve-là, Alex. Elle est trop merveilleuse pour être perdue. "
A l’ultime moment, alors qu’il va être tué par des paysans en colère, Kirk arrive à comprendre totalement les Ombres, leur but et leur stupéfiante réalité. Les hommes, les animaux et les entités atmosphériques que sont la Terreur Grise, représentent un seul et même objet, c’est à dire un Esprit universel qui se vit sur des modes totalement différents. La mort des entités est à la base de l’âme humaine et la mort des hommes crée les Ombres. Le tout forme l’Esprit. Comprenant enfin à quel point il est suicidaire pour les Ombres d’anéantir l’espèce humaine, la Terreur grise accepte de surseoir à son exécution. En contrepartie, Kirk les aperçoit telles qu’elles sont : non pas une sombre grisaille, mais des êtres d’énergie vibrants de pure beauté :
"Le groupe d’Ombres était gris. Mais, tandis qu’il les observait, elles se nuancèrent d’un gris plus doux. Son cœur bondit, empli de joie. Soudain, les Ombres s ‘épanouirent devant lui. Rouges et vertes, jaunes et bleues, oranges et violettes. Elles scintillèrent et luirent, rayonnèrent et clignotèrent, avec une phosphorescence comparable à l’aurore, dans sa plénitude éclatante. Elles étaient énergie, énergie scintillante dans sa pureté. L’épanouissement lumineux de leur mutation l’aveuglait. "
Ayant acquis à travers cette expérience incommunicable des pouvoirs psy étendus, il rappelle à lui les fantômes des personnes disparues pour qu’elles l’aident à convaincre les incrédules de la réalité du phénomène. Une nouvelle ère de bonheur semble donc être prête à s’installer sur terre où les hommes et l’Esprit dont ils font partie vivront en symbiose.
Un roman à la sauce Blavatsky, aux frontières du cataclysmique et de l’ésotérique, du spirituel et de l’hétéroclite. En un fourre-tout médiumnique, les animaux aident à la prise de conscience de l’homme, les fantômes se mettant eux aussi à l’ouvrage, en attendant que l’Esprit Universel noie l’humanité sous une dégoulinante bonté. Un brûlot moralisateur entouré des oripeaux de la science-fiction qui démontre une fois de plus à quel point notre genre est protéiforme.
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La Vengeance Du Kaiser - Par BenF
A la conférence de paix de Genève, l’Allemagne est sommée de désarmer et de payer en guise de dommages de guerre, 75 milliards de marks-or. Elle feint d’accepter, mais refuse le démantèlement de sa flotte. Le kaiser envisage une nouvelle possibilité : celle de faire payer les Etats-Unis à la place de l’Allemagne. Le plan, mis au point de longue date, se déroule avec une précision toute germanique. D’abord, une partie de la flotte se dirigera vers les grands ports maritimes des USA, dont notamment New York et Boston. Pendant que des escadrons de cyclistes, débarqués clandestinement (ce que nous appellerions aujourd’hui des « forces commandos ») s’assureront des centres de communication, les villes seront bombardées sauf si elles capitulent en acceptant de verser un premier acompte sur les milliards à venir. New York, prise sous le feu des cuirassés appuyés par des sous-marins et des aéroplanes, essaye de tergiverser. Mal lui en prend. Elle sera bombardée sans pitié et de façon systématique :
« En quelques minutes, l’affluence des fuyards était devenue si énorme que tout trafic avait dû cesser. Et puis, à mesure que se multipliaient les bombes lancées par le navire amiral, des blocs immenses de maçonnerie étaient venus s’abattre sur cette cohue affolée, blessant et tuant les malheureux par centaines, sur le lieu même où ils se tenaient. Mais d’autant plus les survivants s’efforçaient d’avancer ; et sous la pression fatale des plus forts les faibles tombaient : femmes et enfants étaient foulés aux pieds, tandis que d’autres infortunés périssaient debout, faute d’air respirable ; et, là encore, des centaines de victimes mouraient à la fois.»
Les gratte-ciels, la mairie, les centres de communication volent en éclats. A Boston, la mise au pas est moins rapide mais tout aussi complète. L’arrivée des cyclistes allemands n’est pas passée inaperçue et a permis aux notables de fuir la ville. Pourtant, ici comme ailleurs, la ville est soumise à un chantage : ou elle paye une partie des indemnités allemandes ou elle sera réduite en miettes. En un deuxième temps, aura lieu la bataille navale des Antilles qui décidera du sort de la guerre. Par un subterfuge tactique, les Allemands donnent à penser que la totalité de leur flotte est engagée dans le combat, bloquant ainsi les gros navires de défense américains. L’arrivée opportune des renforts allemands, cachés jusque-là derrière la pointe de Guantanamo, réduira à néant les espoirs américains :
« Bientôt, en effet, un ouragan de fer et de feu balayait la tête de la ligne américaine. D’après un plan arrêté d’avance, tout l’effort des navires ennemis s’adressait, en premier lieu, à l’Oklahoma. Jamais encore pareille averse d’obus ne s’était abattue sur le pont d’un navire. Durant les quelques brèves minutes qui précédèrent la perte définitive de l’Oklahoma, celui-ci avait littéralement cessé de ressembler à un navire de guerre. Et sans arrêt, les Allemands s’acharnaient à le détruire, en riant de sa triste agonie ! »
Cette situation de faiblesse est essentiellement due, selon l’auteur, à l’inaction scélérate du Sénat américain qui a non seulement éparpillée les forces militaires du pays dans toutes les directions mais encore bloqué les crédits nécessaires à la création d’une armée moderne et efficace :
« L’action décisive, d’après ce plan allemand, aurait à être livrée entre les deux escadres de cuirassés ; et dans une telle action notre escadre, à nous, trouverait en face de soi une force deux fois supérieure . Ah ! si le Congrès, toutes ces années passées, n’avait pas obstinément refusé d’écouter les avertissements de notre conseil de la marine, et s’il avait voulu, comme nous le lui demandions, voter la création d’une escadre capable de défendre nos côtes, alors seulement nous aurions été prêts, aujourd’hui à affronter la lutte avec des armes égales ! »
La troisième phase consistera à parachever la victoire allemande en s’emparant des centres industriels pour couper l’Amérique de ses ressources, potentiellement énormes. Précédée par les cyclistes, une armée de 100000 fantassins sera déployée sur le sol des Etats-Unis, pénétrant largement au cœur du pays, jusqu’à Washington :
« A l’exception des mitrailleuses, dont chacune était emmenée sur deux tandems, tout l’ensemble de ce corps se trouvait disposé suivant l’ordre de marche le plus léger possible, chaque homme n’emportant avec soi que la ration de deux jours de vivres ainsi qu’un certain supplément de munitions. Dès que la troupe entière avait fini de débarquer, on avait allumé les lanternes des bicyclettes, et l’on était parti en silence, dans la nuit. »
Le gouvernement, retiré à Pittsburgh, où de lourdes batailles opposent les deux protagonistes, cèdera en fin de compte : il versera les indemnités demandées car c’est à cette seule condition que les Germains libéreront le territoire des Etats-Unis.
La « Vengeance du Kaiser » est une guerre future «d’invasion » dans la droite ligne tracée par « la bataille de Dorking ». Pour irréaliste qu’elle apparaît, le message que délivre le récit est clair : halte aux incuries des politiques, qu’ils cèdent la place aux militaires éclairés !
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En l’an 4257, à Tchad-Ville, l’Europe ayant depuis longtemps été désertifiée, le savant renommé Négou-Dar, en possession des six photos ayant miraculeusement échappé au désastre, administre à ses concitoyens la preuve que la ville de Londres, engloutie en 1890, fut «détruite par un soudain affaissement du terrain volcanique sur lequel elle repose ".
Les photos en témoignaient de façon manifeste, notamment l’une d’entre elles qui représentait :
"des eaux montantes (dont) émergeait une longue ligne d’édifices sombres. La noirceur des maisons, l’ombre crépusculaire, l’étendue de la nappe d’eau, tout indiquait l’envahissement des choses par la mort. "
Mais son concurrent, Nédar-Gou, archéologue lui aussi, prétend que toute cette thèse est fausse et que les fameuses photos n’étaient jamais que des clichés manqués sur lesquels avait coulé la gélatine. Personne cependant ne voulut le croire et l’on éleva une statue triomphale à Negou-Dar.
Une très courte nouvelle, l’un des premières en date, qui donne dans l’anglophobie, thème présent dès le début du siècle.
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Les Îles D'auvergne - Par BenF
Vol. 01 : les Iles d’Auvergne, 1993, 1 vol., in-quarto, npag., suivi de deux cartes marines. roman illustré.
1 ère parution : 1993
Le monde en 239 après la montée des eaux. Suite à un effet de serre généralisée, les banquises polaires ont fondu en élevant le niveau des océans de mille mètres. La planète terre s’est transformée en planète mer. La presque totalité des continents se trouvant sous l’eau, il ne reste d’émergées que les montagnes soit la chaîne andine et rocheuse, les Hautes Plateaux d’Afrique et de Chine, le Groenland, ainsi qu’une multitude d’îles, grandes ou petites, dont les îles d’Auvergne représentant les terres encore accessibles de l’ancienne France, avec les Alpes et des parties des Vosges. Imago Sekoya, entomologiste et dessinateur, est convoqué par Angelik Huila Sekmet, la Directrice Générale de la compagnie " Gevaudan Air Line " pour participer au périple autour du monde avec la " Balleine d’Ewent ", un magnifique navire volant, dans le but de découvrir peuplades, faunes et flores, devenues étranges et étrangères depuis la montée des eaux. Sa tâche consistera à prendre des notes, des croquis et des dessins techniques qui relateront, sous la forme d’une chronique, la trajectoire de la Balleine.
Après avoir fait la connaissance avec ses différents compagnons de voyage, suivi la conférence préparatoire à l’Institut Géographique des Iles d’Auvergne, qui précise la finalité politique de l’expédition, il se permet une ultime promenade à la Chaise-Dieu , avant son départ. Il en profite pour fouiner dans la bibliothèque vaticane mise en sûreté au monastère du lieu, à cause de la submersion. C’est là qu’il apprend le rôle fondamental qu’a joué Quentin d’O, un ancêtre d’Angelik, lequel a fondé la secte du " deuxième poisson ". Son successeur, Amon Sekmet a acheté l’île de Liberty appelée depuis le " sanctuaire d’O " où personne n’a libre accès. S’y développe " l’organisme Thallophite ", une autre mystérieuse société. Sekoya, alléché, se propose d’y faire un tour. Mais pris dans une tempête, il se retrouve naufragé sur Liberty et est recueilli par les ressortissants de l’île, après avoir longuement erré dans une immense forêt où, s’élèvent, en des clairières, des champignons géants. Vaincu par la fièvre et le délire, il reprend ses esprits dans un hamac, à dix mètres du sol. Il sera d’abord soigné par une mystérieuse famille appartenant à la société des Thallophites et prend soudainement conscience que toute une ville se trouve autour de lui, nichée dans des arbres gigantesques. Des filets de sécurité, des passerelles lui permettent de circuler dans cet univers végétal où la terre ferme est remplacée par une eau sombre dans laquelle plongent les troncs et les racines d’arbres géants de plus de cinquante mètres de hauteur.
En son appartement suspendu, il rencontre Jean Huila Sekmet, le chef de l’O.T. (l’organisation thallophyte) qui lui demande d’être son observateur durant le voyage dans un but désintéressé d’augmenter des connaissances écologiques provenant d’une première main non manipulée par les médias. Sekoya accepte. Avant de se faire raccompagner sur la Balleine d’Ewent, l’entomologiste visite la merveilleuse industrie thallophite dont l’énergie provient uniquement du végétal par récupération du méthane, la distillation des plantes, l’utilisation des champignons, etc. Le plus étonnant est la symbiose entre qui s’est crée entre les végétaux immergés et les Mornyres, sortes de poissons électrogènes lesquels aliment en énergie la centrale énergétique de l’O.T. Avant de repartir, il participe à une cérémonie d’ordre mystique durant laquelle il voit se remettre des graines de séquoias géants. A Saugue, petit port entièrement dévolu à la pêche à la sardine, il attend la Balleine d’Ewent dont le départ est imminent. Les délégués se pressent à l’inauguration de l’appareil. Devant toutes les sommités scientifiques du monde merrien, le conseiller général des îles d’Auvergne prend la parole. Peu après, il s’effondre mort, assassiné.
Alors que la Balleine d’Ewent appareille, l’enquête sur ce meurtre met en évidence l’agent mystérieux qui a provoqué le décès, soit des graines de séquoia porteuses d’une bactérie pathogène. L’enquêteur spécial, monté à bord, soupçonne Sekoya d’être l’auteur du crime. Celui-ci, aidé par Angelik, s’échappe du bateau.
Le projet des " îles d’Auvergne " est étrange et correspond au genre des " objets littéraires ". Notes, croquis, dessins, photos, collages, parsèment un texte écrit à la main qui rompt continuellement la convention romanesque, donnant au récit un effet de vraisemblance rarement atteint, sous la forme d’un journal de bord ancré dans le réel. Le décor est décrit/dessiné avec minutie et l’arrière-plan de la planète merrienne dévoile par touches successives l’étrange complexité sociale, biologique, écologique de ce nouvel univers. Le trait d’union représenté par la personne d’Imago Sekoya - à la fois narrateur, personnage, auteur de son journal - renforce le sentiment de crédibilité.
Une œuvre originale et attachante, promise à des développements ultérieurs, "les Iles d’Auvergne" représentent un cas unique dans le domaine cataclysmique.
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Que La Lumiere Soit - Par BenF
Blakie, Vito le Trapu, Syd et Mike, disposent un énorme tronc en travers de la route pour arrêter la patrouille de robots qui passe immuablement par ce même chemin. Puis, ils se camouflent dans la végétation qui recouvre :
« La puissance disparue de sa race… un immense amas de pierres brisées et de métal fondu. Des herbes et des mousses étranges envahissaient la zone, mais il s’écoulerait des siècles avant qu’elles puissent masquer les dévastations.
Leurs tas disséminés au long de la route étaient mieux dissimulés, apparemment repoussés sans ordre derrière les accotements de gravier… Des monceaux pourrissants qui, selon la légende, avaient été des machines permettant de rouler sur la chaussée. »
Tandis que ses congénères étaient occupés à dégager l’obstacle, le dernier robot de la file fut maîtrisé par une corde, abattu, entraîné dans les ruines, sa carcasse défoncée à coups de masse. Les femmes recueillirent religieusement l’huile qui coulait de son corps. Voilà qui permettra à la tribu de s’éclairer au moins deux mois sans interruption !
Une nouvelle brossant un tableau sombre de notre futur avec une grande économie de moyens
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Un chasseur rencontre l’étrange héros de l’histoire, abandonné, blessé sur un rocher au bord de mer. C’est l’illustre journaliste Daghestan qui lui demande de l’emmener à Caucasipol, la capitale, pour qu’il puisse remettre en mains propres son manuscrit au rédacteur en chef de la « Gazette de Caucasipol ». C’est ce manuscrit, reproduit sous forme de feuilleton qui forme le corps de l’ouvrage : « l’An 5865 »
Daghestan y révèle que, pris de passion pour l’archéologie, il s’est mis en tête de retrouver le territoire de l’ancienne France, pays remplacé par l’actuelle Caucasie, et surtout sa capitale, Paris, situé d’après lui en un lieu sauvage et barbare nommé Figuig, hanté par des tribus moyenâgeuses. Citoyen célèbre de la Caucasie, Daghestan est soudain plongé au cœur de l’aventure par la lettre d’un défunt Père Franco l’avertissant qu’un livre très ancien l’attend à Lining, dans l’actuel royaume du Danemark, dont il serait l’héritier légitime.
A l’enterrement du Père Franco, Daghestan fait la connaissance de Nhoëlle 1ère , la dernière de la dynastie des Blanquet, issue de l’ancienne France. Elle l’incite à garder ce livre écrit en français – donc illisible pour Daghestan - et à continuer sa quête de Paris. Nhoëlle, dont le journaliste tombe éperdument amoureux, est protégé par un homme sauvage et très fort, Schahpothink, qui deviendra l’ennemi juré de Daghestan. Il se renseigne aussi sur l’origine de la Caucasie qui remonte à un ancien poème épique relatant les exploits d’un certain Caucasus devenu général en chef de l’armée française. Après avoir démantelé la Russie , Caucasus unifiera le Danemark, la Suède et la Turquie en une fédération d’Etats, préfiguration de l’actuelle Caucasie, avec Lining pour capitale.
Nhoëlle le presse de la retrouver à Figuig. Mais le trajet sera long pour Daghestan qui visitera au préalable de nombreux pays. Tout d’abord le Soudan. Attiré par le roi philosophe Fittri comme jadis Voltaire par Frédéric II, Daghestan admire ce pays à la pointe du progrès social. Liberté de la justice, suppression de la peine de mort, nouvelles technologies dans le domaine des transmissions, mise en place de la sécurité sociale garantie par les corporations, développement de l’éducation et de la médecine, formation permanente, règlements des conflits du travail par une chambre prud’hommale, toutes ces innovations représentent une vision de l’utopie socialiste du XIXème siècle.
Quittant le Soudan pour Tombouctou, il est accueilli par des gens simples et bienveillants. Dans ses promenades, il trouve des preuves de l’existence d’une ancienne civilisation française : fragments d’une statue immergée, temple englouti, découverte d’une plaque émaillée partiellement effacée. Il y fait aussi connaissance, dans un îlot volcanique des « Androgènes », êtres mystérieux, semi-aquatiques, qui lui fourniront le prétexte d’une discussion relative à l’origine des espèces.
Poursuivant sa route en ballon, il survole un village entièrement bâti avec des matériaux antiques, ce qui l’incite à penser qu’il se trouve au-dessus de Figuig. En atterrissant, il est capturé et emprisonné par les autochtones qui le nourrissent avec un aliment prodigieux, la pomme de terre, laquelle, si elle était connue en Caucasie, éradiquerait toute famine.
Il sera libéré par Ouchda, la fille du roi Rhaman X – qu’il retrouvera plus tard. Daghestan apprend de sa bouche que ce pays barbare est bien l’ancienne France, que Rhaman X est le frère du roi Belt de Trévig, qu’elle fait partie, comme son père, de l’ethnie dominante du pays, c’est-à-dire des Marocains. L’autre ethnie, celle des dominés dont Nhoëlle est la reine, est formée des descendants barbares des anciens Français de souche.
Fuyant en aérostat, il aboutit à Bornéo où il se lie d’amitié avec Arach, le « Licencié en Droit » qui lui offre l’hospitalité. En philosophe amer et cynique, Arach lui explique la structure sociale de ce royaume où les impôts pèsent sur le peuple, où la bureaucratie est toute-puissante, où la médisance et le mépris passent pour des vertus. Lui-même, ayant recueilli en toute innocence une jeune orpheline, Tarnawalis, a été accusé d’inceste à un point tel qu’aujourd’hui Tarnawalis se prostitue dans les bas-fonds de Bornéo.
La famille d’Arach est décédée. Il l’a donc conservée, immortelle et embaumée, telle que l’exige la coutume, en un émouvant tableau vivant, lui consacrant une pièce entière de sa maison. Avant de repartir pour Lining au Séeland, Daghestan se fait offrir des bombes en cadeau, seule invention moderne de Bornéo.
Planant au-dessus de Lining, il assiste à une révolte populaire où les méchants – les bureaucrates - s’apprêtent à exécuter le roi Belt et Falster son cousin. Grâce à ses bombes, il leur sauve la vie. Tous trois embarqués dans l’aérostat cherchent refuge auprès du frère de Belt, Rhaman X. Donc, à nouveau, cap sur Figuig.
Comme le trajet est long, le roi Belt explique à Daghestan le « Livre des Prophéties », un ouvrage sacré décrivant la chute de l’ancien Paris liée à la corruption des temps et la liberté des mœurs. A destination, Rhaman X les accueille, les cajole, les protège et met une demeure à leur disposition. Daghestan, fou de joie, peut enfin se livrer à ses explorations archéologiques et prouver la véracité de l’existence d’une ancienne capitale française de haute culture :
« Il n’était point difficile de reconnaître les soins d’une femme en cet endroit, et je soupçonnai que ces ruines étaient probablement la solitude où venait rêver Ouchda, dont le palais était proche. Il y avait là, comme dans les dépendances de chaque palais qui servent à la promenade, des sièges luxueux, formés par des statues mutilées, couchées à terre et artistement revêtues de mousses et de gazons. ( …) Tout indiquait cependant que là avait dû exister un monument national, bien que la construction ne nous offrît point de luxe. Eh bien, là, comme partout ailleurs, nous fûmes obligés de baisser la tête en reconnaissant que nous ne découvrions rien. »
Il est également confronté à des mœurs étranges pour lui. Mœurs alimentaires, d’abord. Avec des repas diététiques, sans vin, mais avec une liqueur divine, le café ! Mœurs sociales, où la chasse constitue le sport favori. Rhaman X est le représentant du conquérant rude qui opprime la tribu patriarcale aux mœurs douces des Français de souche, dont la reine Nhoëlle – qui s’entend avec la jeune Ouchda - est la prêtresse honorée et écoutée. Nhoëlle Merlukhek (c’est son nom réel) montre à Daghestan la difficulté des siens en son pays, désirant par-dessus tout qu’il épouse leur juste cause de secouer le joug des Marocains. Afin de le convaincre, elle favorise ses explorations, le guidant dans les ruines malgré Schahpothink, toujours vigilant :
« Une habitation plus belle et plus grandiose s’élevait au milieu des autres avec quelque prétention de luxe. Elle était entourée de cours et de jardins. Son aspect était bizarre, mais ne manquait pas d’élégance au milieu de l’âpre rusticité de cette sorte de village. Ses abords étaient protégés par une grille de fer, qui n’avait certes pas été fabriquée par les habitants du lieu. Elle devait venir de loin, si mes souvenirs ne me trompent pas, car elle ressemble de tout point à une grille unique que nous possédons au musée de Caucasipol, et que notre gouvernement a achetée à grand prix d’argent, comme un spécimen des travaux de la plus haute antiquité. (…) Au-dessus de la porte d’entrée de l’habitation était clouée une petite plaque de métal, sur laquelle je pus lire, à l’aide de la science que m’avait donnée le livre du père Franco, mais sans comprendre toutefois le français : Boulevard du Maine. »
Daghestan a déjà pu visiter « le Palais de l’Intendance », appelé aussi « Palais de l’Ile », barricadé et situé au milieu d’un marais qui l’entoure des deux côtés. On y accède par un pont ouvragé où veillent des débris de statues équestres.
Nhoëlle lui procure également un ensemble de documents écrits en français que Daghestan, fou de joie, n’aura cependant pas le temps de déchiffrer. Guidé par Schahpothink, aux ordres de la reine, il se retrouve au sein d’une conspiration, dans d’anciens souterrains où sont entassés une quantité impressionnante d’armes rouillées. Nhoëlle compte sur le journaliste pour l’aider à faire marcher ces armes, clefs d’une future victoire. Enfin, pour le persuader définitivement de la supériorité des Français, elle le met en transe hypnotique et lui fait visiter le passé de son peuple, de la gloire à la décadence :
« La France ! son berceau historique… des forêts, des sauvages à demi-nus, des huttes encore ; mais des héros, des géants… Quels combats ! toujours des combats … Puis des envahissements de barbares, des envahissements d’hommes civilisés… Puis… puis des fleuves de sang pour secouer le joug de l’esclavage… Puis encore des fleuves de sang plus tard… Oh ! quelle histoire ! Pauvre France ! Pauvre peuple! Des grands hommes pourtant… Et puis… Oh ! mon Dieu ! des guerres civiles… l’abrutissement, la dégradation… Des tremblements de terre, des éruptions de volcans partout ; partout des inondations, des ravages : les envahissements de la mer jusqu’ici… des villes ruinées, englouties ; des montagnes qui s’affaissent, des vallées qui deviennent des montagnes… Puis, enfin, des sauvages qui font irruption de toutes part, qui achèvent de tout détruire. »
Daghestan, toujours amoureux de la reine, est convaincu par ses propos mais, en bon philosophe, hésite à s’engager plus avant. D’ailleurs, où trouver de la poudre ? Il suggère à Nhoëlle que son peuple n’a pas besoin de ces armes pour vaincre ; son dynamisme naturel , sa fierté, le rappel de son glorieux passé, devraient suffire.
Ouchda complique la situation. Pour mieux sceller l’union entre les deux ethnies, son père l’a promise au détestable Schahpothink. Elle est prête à tout, même à suivre Daghestan, pour échapper à ce sort funeste. C’en est trop pour Schahpothink qui se livre à des tentatives d’assassinat sur la personne de Daghestan . Falster, méfiant, conjure le journaliste de fuir ce pays devant l’imminence d’une révolution.
Entre-temps, Nhoëlle, en une ultime sortie, montre à Daghestan le « Petit Paris », aux environs de la ville où vivent les Français selon le modèle d’idéal utopique et communautaire du Père Enfantin: gouvernement municipal dirigé par un Conseil des Sages, les femmes, nues, saines et hâlées qui se livrent aux travaux des champs, les enfants éduqués dans une crèche municipale, les maisons ouvertes parce que le vol y est inconnu, le mariage libre, les biens mis en commun. Au contraire, plus loin, aux limites extrêmes de la Nouvelle-Cosaquie, à Sebou, ville-frontière, vit un peuple misérable et sauvage, celui des Cosaques, Cosaques, complices des Marocains. La décision de Nhoëlle est donc sans appel : les Français sont les seuls et légitimes héritiers de cette terre par droit naturel. Rhaman X et sa caste doivent être éliminés. Une dernière méditation sur les tombes ruinées des anciens rois de France lui montre la qualité éphémère des choses :
« Il y avait là une petite plate-forme qui n’avait point été souillée par l’ineptie des Cosaques ( …) Quelques débris de statues de marbre étaient entassés dans un coin où ils servaient de point d’appui à des poutres de bois, qui soutenaient quelques pierres en train de tomber. Ces débris étaient fort beaux encore, et surtout fort visibles. Auprès d’eux étaient de nombreux tombeaux évidemment, car les petits monuments qui étaient là en avaient la forme, telle que nous la raconte l’histoire ancienne.. Des portions d’inscriptions funéraires se voyaient encore sur la pierre. Comme ils étaient assez bien conservés, les Cosaques avaient trouvé très commode d’y encaisser des grains de leur récolte. »
Sur le chemin du retour l’attendent de graves nouvelles. Rhaman X, ayant eu vent de ce qui se prépare, s’apprête à intervenir. Le départ en aérostat s’avère urgent au grand dépit de Daghestan qui avait encore tant de choses à voir. Juste avant de prendre l’air, il est blessé par Schahpothink, d’un coup de fusil. Et c’est ainsi que le retrouve notre chasseur , sur les rochers près de Caucasipol.
La gazette nous apprend enfin la mort de Schahpothink, assassiné, la réussite d’une révolution en la Nouvelle-Cosaquie qui a repris le nom de France, la décision de la nouvelle reine du pays, Nhoëlle Merlukhek, de moderniser cette région à l’exemple du Soudan, et enfin la mort de Daghestan qui n’aura su survivre à sa blessure. Son corps, conservé avec le procédé d’embaumement du Licencié Arach, aurait disparu au moment même où l’on apprenait l’abdication de la nouvelle reine au profit d’un Conseil des Sages et la résurrection de la ville de Paris.
Magie et métapsychique, critique de la justice et de la morale politique, innovations technologiques tels que le cheval mécanique, l’aérostat, la télégraphie sans fil, les câbles sous-marins, ethnologie, histoire fictive, archéologie futuriste, poésie des ruines, barbarie de l’Europe face à la prospérité du continent noir, « l’an 5865 » touche à tous les domaines. Difficile à se procurer, difficile à lire dans un texte redondant et désuet, l’ouvrage, en dépit de ses incohérences structurelles, contient pourtant de précieuses pépites à extraire lentement, en prenant tout son temps.
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Le Dr. Franklin, chercheur libre, océanographe célèbre, enseignant dans une université privée américaine, amateur des poésies de T.S. Eliott., affrète un bateau scientifique pour vérifier, en trois jours, certaines de ses théories. En compagnie d’Olga – qui est « la » capitaine du navire - , dont il tombera amoureux, et avec l’aide de Harvey Harry, un étudiant brillant, il se livre à une série de sondages au large de la zone pélagique nord-américaine. Les mesures récoltées confirment ses soupçons : une puissante source d’infection est en train de faire disparaître l’oxygène de l’océan. Cette contamination s’étend et Franklin est le seul à en connaître la cause : un désherbant de type viral mis au point par l’armée américaine durant la guerre du Vietnam, qui a la capacité de se reproduire en transformant les végétaux mêmes en porteurs de mort. Or, une quantité importante du poison a échappé à la vigilance des autorités militaires, sur un navire qui a été coulé.
Depuis ce temps le désherbant prolifère en infectant le plancton marin, privant tous les animaux d’oxygène et, à terme, menaçant l’humanité elle-même. La C.I.A., mystérieusement prévenue, ne peut empêcher le chercheur de communiquer la mauvaise nouvelle à l’ensemble des universitaires et, au-delà, aux politiques et aux médias :
« Car nous avons confondu le Christ et Darwin. En effet, si nous continuons à agir sans réfléchir, avec négligence, nous détruirons non seulement l’humanité, mais aussi, ce qui est pire, les poissons, les oiseaux et toute la faune. Tous des innocents et des ignorants qui n’ont pas commis le moindre péché. Qui nous a permis de gouverner cette planète ? »
Une nouvelle militante dont la forme légère contraste avec la noirceur des idées, celles d’une fin programmée de l’humanité à cause de l’incompétence des structures politiques et militaires.
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Le narrateur, Georges, travaille en milieu hospitalier. Son futur beau - père, le professeur Paul Evrard est un patron de clinique craint et respecté. L’action débute à Paris, un jour de grisaille , lorsque le narrateur propose à son frère Claude, journaliste, un papier intéressant : des cas d’atrophie primitive de l’oeil ont été détectés , plus nombreux que la statistique ne le permettrait:
"C’est vraiment un curieux phénomène, continuai-je. Le nerf optique s’atrophie sans qu’on sache exactement pourquoi. Cela ressemble à un cancer. La gaine du nerf s’épaissit. Les fibres nerveuses disparaissent pour faire place à du tissu conjonctif. Tout se passe comme si l’enveloppe du nerf dévorait en quelque sorte le nerf lui-même."
Le professeur, devant l’afflux exponentiel des malades, tous destinés à devenir aveugles, suppose l’existence d’une épidémie mais n’arrive pas à isoler le microbe responsable. De tous les pays du monde parviennent des nouvelles alarmantes: l’humanité, à très court terme, est condamnée à l’obscurité, ce qui implique des bouleversements sociaux considérables. Déjà on en sent les prémisses:
" Pour un observateur superficiel, en effet, la ville revêtait encore sensiblement le même aspect. Les transports fonctionnaient, normaux. Chacun semblait poursuivre le même but qu’hier , le même que demain. Mais les indices clairs sautaient à mes yeux avertis. Dans les bas quartiers, des petites boutiques se fermaient pour ne plus rouvrir. "
Pour le moment, le tragique de l’événement n’est pas encore assimilé par la population française qui a fort à faire avec les projets d’invasion allemands. La mobilisation générale avait été décrétée et c’est dans une ambiance d’apocalypse que le professeur met en garde son futur gendre : la vie en société deviendra bientôt impossible. La force règnera. Le gouvernement tombera. L’économie se désagrègera et les survivants aveugles soit mourront de faim, soit imposeront la loi du plus fort. Il enjoint à Georges - qui entre temps a épousé Lucile, la fille d’Evrard - de préparer une retraite sûre pour les siens, pour Lucile, pour la mère du narrateur, ainsi que son frère Claude, et lui-même.
Tous étant destinés à perdre la vue à court ou moyen terme, il lui faudra accumuler les vivres suffisants et le charbon nécessaire pour pouvoir survivre au moins les dix prochaines années. Il lui sera aussi indispensable de baliser le terrain afin qu’ils puissent se repérer dans les ténèbres qui tomberont sur eux et sur le monde. Il lui transmet tout son capital et lui propose comme retraite sûre sa ferme, résidence secondaire isolée, près du village de Barges. Lui continuera, en attendant, à chercher la cause du mal.Georges se met en quête, achète un véhicule, emmène les siens à Barges et, jour après jour, accumule des provisions achetées en multiples petites quantités pour ne pas susciter l’attention.
Comme prévu, la société se délite. Le mal frappe de plus en plus fort. Il aura eu au moins le mérite de stopper la guerre, faute de "voyants". Les aveugles se font plus nombreux dans les rues. Paris, comme toutes les grandes villes, est condamnée:
" Une poussée irrésistible se propagea de proche en proche. On vit partout la peur, la peur au cent visages. L’angoisse martela les âmes les plus fortes. Elle déchaîna les rudes, anéantit les faibles. Peu à peu, la justice fit place à la violence. On lutta pour la vie. On lutta sans pitié, âprement, follement. Les coups les plus odieux, les ruses les plus viles furent considérés comme actes légitimes. L’instinct excusa tout. Des hommes, hier sans haine, se transformèrent en brutes. Une démence ignoble souleva les plus calmes pour les précipiter vers de furieux extrêmes. Le spectre de la mort conduisait jusqu’au meurtre. Cependant que tombait la nuit, inexorablement. "
Etonnamment, le mal a son paroxysme produit peu de troubles violents. Les hommes, hébétés et honteux de leur nouvel état, évitent leurs semblables dans un environnement devenu dangereux. Ils se terrent chez eux pour y mourir. Le narrateur traversera des rues quasiment vides avec son véhicule.
Une de ses dernières navettes consiste à ramener le professeur, devenu aveugle lui aussi, à Barges, en le sortant du laboratoire de la clinique. Au cours de cette dernière expédition , il tombe sur une bande de déserteurs , voyants ceux-là , et c’est grâce au sang-froid de Georges qu’ils se tirent de ce mauvais pas:
" -Je veux parler à un officier, annonçai-je d’une voix dure. Leurs éclats redoublèrent sans mesure, dominés par les piaillements aigus des femmes. - Monsieur veut se plaindre sans doute ? dit celui qui m’avait frappé, exagérant insolemment la politesse.
-Je veux simplement que vous laissiez ces bêtes tranquilles, répondis-je avec fermeté.
Le gaillard se tourna vers ses compagnons. -On le fusille ? proposa-t-il. Quelque chose de féroce dans son expression me montra qu’il ne plaisanta pas. Je compris instantanément que j’étais tombé sur une bande de déserteurs. Les rires cessèrent d’un coup. Heureusement un soldat qui était monté dans le véhicule fit diversion. "
Ce soldat, blessé dans l’échauffourée, fut emmené malgré lui à l’arrière de la camionnette. Une fois soigné, il se révélera un ami fidèle et un élément précieux pour la petite communauté.
Enfin, la nuit tombe sur le monde. Progressivement, la cécité s’installe, le narrateur succombant en dernier. Ayant eu le temps de s’accoutumer à leur état, la transition n’est pas trop difficile pour les membres du petit groupe. Rapidement, les sens de l’ouie et du toucher suppléent à la vision défaillante. Si les premiers jours de retraite sont presque gais, au fur et à mesure que passe le temps, l’ambiance se détériore. Claude s’enfonce dans le silence: il finira dans une paranoïa totale et disparaîtra après s’être échappé de la maison. Le narrateur , en un ultime voyage, aura trop présumé de l’avancée de son mal. Il deviendra quasiment aveugle en cours de route et vivra le calvaire de son retour vers le refuge à plus de deux cents kilomètres de là alors que sa vision n’accède plus qu’à l’environnement immédiat:
" Rien cependant ne m’inquiéta sérieusement dans chaque première étape au cours de laquelle chaque borne kilométrique représentait pour moi un but monotone et sans cesse renouvelé. A cause de ma vue défaillante sans doute, je ne vis que très peu d’êtres vivants. Mais, par une sorte de sensibilité subconsciente, j’eus maintes fois l’impression vague des existences cachées. Beaucoup de hameaux, en apparence déserts, m’inspirèrent une méfiance irraisonnée, quand je les traversai. C’était comme l’avertissement occulte d’un sixième sens, se substituant à celui de la vue. Je le subissais sans l’analyser. "
Un autre danger non prévu menace les isolés : les rats , qui profitent de la maladresse des hommes et des provisions accumulés , s’installent en maîtres dans la maison. Le petit groupe sera obligé de cohabiter avec ces hôtes indésirables qui les privent de plus en plus de nourriture:
"Bientôt nous sentîmes autour de nous la présence permanente de tout un peuple s’activant à notre ruine. Au fur et à mesure, les rats devenaient plus audacieux. Ils s’établirent dans la cave et le grenier comme en un pays conquis, se dérangeant à peine lorsque nous y venions. A chacune de nos visites, on pouvait les entendre trotter et grignoter. Le bruit même que nous faisions ne les effrayait pas. On aurait dit qu’ils se rendaient compte qu’on ne pouvait rien contre eux. "
Ils seront finalement découverts par les habitants aveugles du village avoisinant, qui meurent de faim . Venus en force, ceux-ci pensent mettre le feu à la ferme pour déloger nos amis. Le professeur, grâce à son charisme, parvient à redresser la situation en leur promettant des victuailles ; il leur suggère de s’unir afin de recréer un embryon de société civilisé. Ces propos favorablement accueillis marqueront le départ d’une nouvelle vie . Abandonnant la ferme, le narrateur et les siens, avec l’aide d’Antoine, cultivent la terre, établissent des repères sonores précis pour ne pas se perdre, et élargissent leur territoire jusqu’à oser s’approvisionner en métaux ferreux dans le village voisin.
Ils y découvrent même un voyant, immunisé naturellement contre le microbe qui mettra ses yeux au service de la communauté. Les naissances se multiplient et parmi celles-ci, bien que de nombreux enfants naissent aveugles, il arrive que l’un ou l’autre puisse voir. Ils formeront le ferment d’une civilisation future dont l’objectif sera de reconquérir le monde:
"Il était normal que le temple, objet de la vénération unanime, fut aussi le réceptacle de nos biens les plus précieux. On y plaça donc les lampes destinées à perpétuer le feu. Mais à la longue, le caractère divin de l’édifice se communiqua à la flamme elle-même et l’entretien des lampes revêtit l’allure d’un rite sacré. C’est de nos jours un grand honneur pour une jeune fille que d’être admise à y participer. Il n’est jusqu’à la puérile menace inventée à l’origine par le patron afin d’éviter les négligences qui ne se soit progressivement transformée en une crainte de la colère céleste. Je prévois que dans une ou deux générations, le feu lui-même sera adoré."
Un roman tout en finesse. L’intérêt ne faiblit pas un instant et le récit semble obéir aux lois des unités de la tragédie classique : de temps, de lieu, d’action, qui établit toute la problématique du huis-clos dans les rapports des personnages entre eux. Bien que l’intérêt soit centré sur les personnages principaux, le décor en filigrane est suffisamment travaillé pour rendre crédible les faits. La psychologie mouvante des aveugles, leurs angoisses et leur force, s’analysent au travers de leur comportement. Au-delà de la thématique du genre, (la «Révolte des Triffides» de Wyndham, la «cité des sphères» de Galouye, «le Pays des aveugles» de Wells), le roman débouche sur le classicisme. A rééditer
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