- livre
- guerres futures 1
- Victor MERIC
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la Der des der, roman de la prochaine guerre par Victor Méric, éditions du Tambourin, 1930, 1 vol. broché, in-
12ème, 385 pp. couverture illustrée. roman d’expression française
1ère parution: 1930
guerres futures 1 -
(1876-
1933) De son vrai nom Henri COUDON. Dessinateur, journaliste, critique, romancier. Très tôt engagé politiquement à gauche. Adhère à la SFIO. Elu au Comité Directeur du PCF. Y signe de nombreux articles. Antimilitariste, il appelle à la désobéissance civile. Rédacteur de "la Guerre sociale". Elu au comité directeur de "l'Humanité" La soumission à la discipline bolchévique le met en contradiction avec son idéal libertaire. Dénonce la perte d'esprit critique du PCF. Le quitant, il fonde "l'Union socialiste communiste". Ses actions en faveur de la solidarité entre les peuples seront les dernières avant sa mort. - 1930
La "Der des der" c’est vraiment la dernière, celle où l’humanité entière s’étripe. En un style puissant et argotique, Victor Méric, le pacifiste , nous fait part de son indignation, de son horreur , de sa douleur face à la guerre totale, celle de 1938. Ouvrage écrit en 1930, il ne se trompe que d’un an quant au déclenchement de la deuxième guerre mondiale.
Pour Méric, la " der des der " ressemble étrangement à celle de 14-
D’abord la vue du front, la vie quotidienne des " malabars ", leurs vagues interrogations, leur plaisir de sentir que la bataille, essentiellement aérienne, se déroule au-
" Une fusée verte s’élance comme un jet d’eau . Ils sont signalés. Ils arrivent. Ils montent silencieusement, en troupeaux serrés, hâves, déguenillés, monstrueux, tels des bêtes malfaisantes, à l’assaut des tranchées... Et soudain, à ma droite, un crépitement rapide. Des ordres aboyés dans la nuit. Nous sommes tous sur le parapet, à plat ventre, le fusil dans les mains. Devant nous, un grouillement d’ombres. Et le canon brutal. L’artillerie se réveille. Elle va s’en donner à coeur joie après des années de silence. Un déluge de marmites passe au-
Alerte! Sur notre gauche, des forcenés sont accrochés au parapet. Les soldats, debout, piquent dans le tas, de leurs baïonnettes. Il y a de tout, dans ce troupeau d’enragés, qui ne sentent plus la douleur et qui se jettent au cou de la mort, comme en extase; de tout, des femmes demi -
Ils montent toujours. Leurs ongles s’accrochent au talus, leurs doigts craquent. Ils grimpent les uns sur les autres, s’écrasent, tombent, se relèvent, bondissent. Les voici sur nous. Ce ne sont plus des hommes. Ce sont des bêtes puantes, venimeuses, qui ne rêvent que de mordre, déchirer, broyer... L’un d’eux a saisi ma baïonnette avec ses dents. Je pousse : Floc! L’homme tombe. Un autre surgit. Je ne sais quelle frénésie s’empare de moi. Je pique, sans arrêt, presque avec joie. Tue! tue! Enfin, la voilà la guerre, la vraie, la bonne, la sainte guerre!
Des heures, des heures de ce combat furieux dans le noir! Nous sommes harassés, éclaboussés de sang, en proie au vertige. Et plus nous tuons, plus ils reviennent nombreux. C’est à croire que ce sont toujours les mêmes, qu’ils ne tombent que pour se relever j’ai l’impression que nous nous battons contre des fantômes. On vient de nous expédier du renfort. On nous donne l’ordre de nous retirer en arrière vers les deuxièmes lignes. Mais nous voulons voir, entendre, savourer ce massacre Nous tremblons de rage et de fatigue. Est-
C’est toute la France, notre belle France qui est là, la France des villes et des campagnes une houle de haine sauvage! La France, les nôtres, nos frères, des hommes et des femmes de chez nous. Cela a duré jusqu’au matin. Mais à l’aube, dans un dernier sursaut, ils ont réussi à se hisser sur le parapet. Le combat s’est poursuivi dans des corps à corps répugnants. Il n’y a pas que des cadavres de civils sur le parapet et dans la tranchée. Des soldats gisent sur le sol à côté des autres, dans un pêle-
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