Neevix Posté(e) le 11 décembre 2018 Posté(e) le 11 décembre 2018 Bonjour à tous et à toutes ! J'ai pour habitude de prendre des captures d'écrans dans mes jeux. Avec Fallout 76 et son mode photo je n'arrête plus ! J'ai souvent une histoire en tête quand je prends en photo un lieu et j'ai décidé de partager sur le forum les ambiances que je capture au fil de mes voyages et de les accompagner d'un mini-récit. Ne vous attendez pas à de longs écrits, il s'agit ici d'installer une ambiance essentiellement. Je fais mon possible pour ne pas capturer des éléments qui constitueraient un spoil. Si cela devait être le cas, cela sera indiqué avant. Ceux qui étaient là Je me souviens de ces pierres tombales qui jonchaient le sol, de ces petits monticules de terres qui avaient l'allure de plaies suintantes sortant du sol. Je voyais défiler des noms devant mes yeux et à mesure que j'avançais dans ce champ de morts j'avais l'impression de voir grandir une ombre depuis le sommet de la colline. C'est là que je l'ai vu, cet édifice blanc qui se dressait là comme un monument pour rappeler l'échec de l'humanité. Cette église d'un Dieu qui avait regardé impuissant la destruction de sa propre création. J'ai rejoint par la suite un sentier de terre qui menait à ce sanctuaire dédié au désespoir. Le vent produisait d'étranges sonorités désagréables a travers les branches appartenant aux arbres qui m'entouraient et cela ne faisait que renforcer ce sentiment d'oppression qui s'emparait de moi au fur et a mesure que je m'avançais vers l'édifice blanchâtre. La vieille porte d'entrée était quasiment hors de ses gonds et à mon approche elle se mit à grincer comme pour me souhaiter la bienvenue. En écrivant ces lignes je me demande encore pourquoi je ne suis pas parti... En pénétrant dans ce lieu je ne pus m'empêcher de frisonner en observant ce qu'il était advenu de ce hall jadis si sacré aux yeux des Hommes. Des statues grossières composaient de bois et de racines dépeignaient des créatures difformes et à l'aspect invraisemblable. Ces immondes gardiens posaient leurs regards malades sur les squelettes des anciens occupants encore assis sur des vieux bancs. Mon esprit avait du mal à analyser cette scène sordide qui se dessinait sous mes yeux. Quels esprits malades avaient conçu ces effigies ? C'est en me posant cette question qu'un vent froid se mit à s'engouffrer dans la pièce et acheva de faire s'effondrer la porte que je venais de passer pour arriver ici... Dr Gast, Goupil et Bergil 3 Citer
Dr Gast Posté(e) le 12 décembre 2018 Posté(e) le 12 décembre 2018 Très bien écrit, ça fait plaisir ! Citer FAIRE UN DON A FALLOUT-GENERATION.COM
Neevix Posté(e) le 12 décembre 2018 Auteur Posté(e) le 12 décembre 2018 (modifié) Merci pour vos retours ! Cela fait très plaisir. Ce soir on continue les explorations insolites dans un lieu facilement reconnaissable des joueurs de Fallout 76 ... Un dernier tour de manège Il est difficile de ne pas connaitre ce parc d'attractions quand on habite à Welch, à Lewisburg ou encore à Charleston. Ce chat bleuté avec son nœud papillon si distinctif accueillait jadis la majorité des familles de mineur, ces familles qui cherchaient du réconfort en s'éloignant des cendres quotidiennes recrachées par les puits de mine d'Hornwright et de Garrahan. On pourrait penser qu'un tel lieu constituerait aujourd'hui une sorte de havre rassurant, mais il n'en est rien. Je l'aimais bien ce M. Trognon quand son sourire n'était pas devenu aussi inquiétant qu'absurde au milieu de ces terres mourantes. Le son des voix des enfants semblent aujourd'hui encore résonner dans les allées, témoignage d'une époque tellement insouciante qu'elle n'avait pas remarqué le mur dans lequel elle se dirigeait. Quelques ballons se sont envolés à mon arrivé. Probablement parce qu'ils avaient perdu un long combat contre le vent. Les couleurs jadis si vive étaient devenus fades sur les différents panneaux présentant les points d'intérêts du parc. La vue de quelques squelettes encore adossés sur un stand de tir non-loin donna l'impression que le monde s'était arrêté il y a 25 ans. La lutte acharnée des auto-tamponneuses s'était mise en pause. A mesure que j'avançais parmi elles je sentais l'envie de retomber en enfance. Je me surpris à piloter l'une des autos en mimant des coups de volants et pendant l'espace d'un instant je me détachais de la réalité. Ce n'était que pour mieux retomber entre ses griffes quand, soudainement, j'entendis un craquement sous mes pieds. Ce bruit sinistre provenait d'un crâne au niveau des pédales du véhicule, bien plus petit que celui d'un adulte, habillé d'une casquette bleue affichant le sourire narquois de M. Trognon. Tourne, tourne, manège. Ta force centrifuge n'est plus qu'un lointain souvenir n'est-ce pas ? Moi aussi jadis je tournais comme une toupie au milieu de ton ombre. Aujourd'hui tu ne me fais plus peur, par contre ton ombre oui. J'avais la désagréable impression de me faire observer depuis que je suis entré à Camden Park. Comme si à chaque angle se cachait un mystérieux observateur que mon œil d'être humain n'arrivait pas à distinguer. Cependant, je ne pouvais que conclure que cet endroit ne faisait qu'attiser mon imagination. Les montagnes russes de Camden Park étaient l'attraction principale. Son chariot faisait voyager les enfants en quête de sensations fortes à travers une installation qui rappellent celles des mines de la région. A l'époque je n'avais pas fait attention à ce paradoxe aussi évident : fuir le travail minier pour un parc à thème sur les mines ? C'était là toute l'absurdité qui émanait de cet endroit. Alors que je prenais le risque de marcher sur les hauteurs tremblantes du "Widow Maker" je ne pus m'empêcher d'observer la région autour de moi. Ces arbres à la couleur si chatoyante... Pourquoi le monde se mentait à lui-même ? Je n'avais pas vu la nuit tombée durant mon exploration de ce parc aux loisirs décrépis. Alors que j'empruntais la sortie je glissai dans ma poche un jeton de Mr. Trognon qui avait été abandonné sur le sol. Qu'espérais-je accomplir en faisant cela ? Je voulais absolument garder un souvenir de cet endroit, mais sans en expliquer la raison. La sensation d'être observé quitta mon esprit quand je dépassai les grilles qui entouraient le parking. Mais je ne pouvais pas m'enlever cette idée de ma tête : On est jamais vraiment seul à Camden Park. Modifié le 12 décembre 2018 par Neevix Correction orthographique Bergil et Dr Gast 2 Citer
Dr Gast Posté(e) le 12 décembre 2018 Posté(e) le 12 décembre 2018 Je suis fan. Une petite erreur selon moi, dis moi si tu préfères que je ne les signale pas : Citation On pourrait penser qu'un tel lieu constituerait aujourd'hui une sorte de havre rassurant, mais il n'en était est rien. Citer FAIRE UN DON A FALLOUT-GENERATION.COM
Duux Posté(e) le 13 décembre 2018 Posté(e) le 13 décembre 2018 Pareil ici, super fan Tu ne ferais pas du JdR par hasard? Car avoir un MJ qui arrive à faire ce genre de description des environnements ça peut être super cool! Citer Semper Invicta!
Bergil Posté(e) le 13 décembre 2018 Posté(e) le 13 décembre 2018 Le genre de truc qui me donnerait presque envie d'acheter le jeu. C'est très sympa, tu utilises un mod graphique ou c'est juste le mode photo ? Citer Lonesome Roads - Flickr
Neevix Posté(e) le 13 décembre 2018 Auteur Posté(e) le 13 décembre 2018 Merci encore pour vos retours ! Pour répondre à Duux : Je fais du JdR mais très rarement en MJ, je préfère être un joueur. Décrire sur papier c'est différent que de le faire à l'oral, l'exercice est plus difficile je trouve. Pour répondre à Bergil : J'utilise le mode photo du jeu uniquement. Celui-ci permet de régler le champ de vision, la distance de floue, luminosité, contraste, saturation, il y a divers filtres, moyen de faire disparaitre le joueur pour prendre que des environnements, moyen d'ajouter des cadres et des effets d'image (grain de film, écran de terminal, etc...). Bref il est assez complet ! Pour aujourd'hui j'espère que vous n'êtes pas claustrophobes... Bonne lecture ! La passion du spéléologue C'est un fait avéré que dans les Appalaches se cache un grand nombre de cavernes, de grottes et de réseaux souterrains. Ces lieux froids, humides et où la lumière peine à faire son chemin ont attisés pourtant une certaine curiosité chez les touristes qui traversaient la région. Ils voulaient du frisson, des histoires à glacer le sang, une raison sur "Pourquoi cette caverne spécifiquement serait-elle différente des autres ?". Un mythe fut fabriqué de toutes pièces pour appâter ces âmes en quête de sensations fortes : L'Enfant Nocturne. C'était une histoire fabriquée par les Hommes pour les Hommes. Cependant, pour fabriquer une histoire ayant un minimum de cohérence et d'attrait il faut bien un fond de vérité ? L'Enfant Nocturne, du moins son histoire, est né dans les "Cavernes de l'étrange". C'était un ensemble de cavernes le plus visité des Appalaches. Mais, pour y avoir mis les pieds, il n'y avait rien d'étranges là dedans. En faisant abstraction des attractions mises en place par les guides touristiques pour animer leurs visites je ne ressentis qu'un vif ennui en parcourant la monotonie des lieux. C'est pour cela que je me suis attardé sur des cavernes bien plus intéressantes, mais aussi bien plus dangereuses, car même avant la Grande Guerre elles étaient interdites au public. Sous ma carapace de métal je sentais déjà comme une menace se dégageait de ses parois rocheuses. Alors que j'avançais avec une certaine prudence dans les couloirs étroits je fus frappé par le silence qui régnait. Seule le bruit mécanique de mes pas lourds venait briser le mutisme de cet endroit. Cette ambiance pesante m'accompagna pendant des minutes qui me semblait des heures avant d'entendre le bruit d'une chute d'eau. Une large pièce traversée par un petit ruisseau se dévoilait sous mes yeux. Des champignons verts luisants éclairaient faiblement la pièce, mais ce fut une autre source de lumière qui attisa ma curiosité. Il n'y avait pas de doute, une lumière orangée... Cela ne pouvait venir que d'une torche ou d'une lampe ? Mais très vite j'ai compris qu'il s'agissait de la lumière du soleil qui traversait une maigre fente dans le plafond. En avançant plus loin l'obscurité retomba rapidement et une fois encore mon exploration fut accompagnée d'un voile noir opaque. Le bruit de la cascade s'éloignait, j'étais de nouveau dans un silence quasi-complet. Des petites gouttes tombaient du plafond pour atterrir sur le sol inondé de la pièce où je me trouvais désormais. L'eau qui ne pouvait refléter quoique ce soit avec la luminosité ambiante semblait avoir la couleur du pétrole. Je n'étais pas à l'aise et plus je progressais, plus je repensais à la raison de ma venue ici. Ma lampe frontale avait du mal à éclairer quoique ce soit, sa lumière semblait se perdre dans le néant. J'arrivai dans une autre pièce, ce qui me questionnait sur l'étendue de ces cavernes. Un petit vent frais parcourait les lieux depuis le plafond et soulevait des brindilles et autres petites feuilles provenant des buissons ayant miraculeusement réussis à prospérer ici. Je pensais avoir atteint le bout quand, bien dissimulé à mon regard jusqu'à maintenant, je remarquai un passage tout juste assez large pour me laisser passer, moi et mon équipement. Le frottement métallique de mon armure me rappela à quel point c'était peut-être une mauvaise idée de tenter cette traversée. Le couloir que je devais traverser était encore moins engageant que je l'espérais. Des racines aux allures de tentacules cauchemardesques pendouillaient depuis le plafond et des champignons qui ressemblaient à des verrues dégageaient une lumière surnaturelle. Le passage était long et me paraissait interminable. Mais il y avait autres choses... Une chose qui me glaça le sang à son écoute. Une sorte de grattement semblait provenir des parois qui m'entouraient et cela se déplaçait ! Mon souffle s'accéléra et j'avais presque envie de faire machine arrière. Au diable les légendes, ce sont des bêtises ! Le couloir déboucha sur une nouvelle pièce inondée et une nouvelle cascade apportait le bruit des eaux à mes oreilles. Mais ces grattements... Ils ne cessaient pas et, pire encore, ils semblaient s'intensifier. Beaucoup de choses se sont déroulés dans mon esprit quand, enfin, j'ai compris l'origine de ces sons. La terreur, l'incompréhension, la surprise. Rien ne pouvait ressembler plus à un cauchemar que ce je voyais en face de moi. Une créature décharnée, une parodie d'être humain aux griffes difformes était là à m'observer. Sa peau suintait d'une lueur verte semblable aux champignons que j'avais vu auparavant. Mais ce regard... Ce regard affamé... Je ne l'oublierais jamais. Duux 1 Citer
Neevix Posté(e) le 15 décembre 2018 Auteur Posté(e) le 15 décembre 2018 Bonsoir ! On sort des cavernes et des endroits exigus pour un peu d'air frais ! Probablement ma région préférée de Fallout 76. Terres étrangères La région autour de Watoga a toujours eu une ambiance particulière avec ses tourbières et ses champs à canneberges écarlates. Après la guerre, j'ai découvert une nouvelle sensation en revenant fouler le sol de cette région : celle d'avoir été transporté dans un autre monde. La canneberge devenue sauvage s'est répandue dans le sol comme du chiendent et aujourd'hui en observant les abords de Watoga depuis le haut des montagnes j'ai l'impression de voir des étendues sauvages en pleine crise d'hémorragie. Avec son aspect futuriste, l'ancienne ville de Watoga en plein centre de la région me ferait même penser à une colonie spatiale sur une planète lointaine. La ville de Watoga se vantait de son grand monorail automatisé. Quelque part à raison, car aujourd'hui il aura presque entièrement survécu aux bombes. Les grands pylônes blanc qui s'étendent des Tourbières jusqu'à l'ancien bassin minier proche de Charleston ressemblent aujourd'hui à des totems géants que des extraterrestres auraient laissés derrière eux lors de leur passage sur Terre. C'est avec une certaine tristesse que je constatais que l'Humanité était capable de faire de grandes choses... Dommage qu'elle était également capable de tout détruire comme un coup de gomme que l'on donnerait sur une feuille. La région était fissurée de part en part par ces tourbières qui ressemblaient à des tranchées. Ici-bas il y avait souvent de la brume qui ne semblait pas vouloir partir et il n'était pas rare de trouver des créatures qui profitaient de cette couverture à leur disposition. Ces tourbières étaient à la fois un refuge et un tombeau. Il ne fallait pas manquer de prudence en progressant dans la région, car il était facile de tomber dans l'unes-d'elles. Je ne compte plus le nombre de fois où j'ai surpris des squelettes humains se confondre avec les eaux boueuses de ces fissures naturelles. Certaines tourbières contiennent des tunnels aux parois couvertes de racines qui semblent se resserrer sur vous alors que vous avancez parmi elles. De nombreux passages sont cachés aux yeux des gens qui ne prennent pas le temps de correctement observer leur environnement, pourtant ils constituent autant d'abris qui auraient pu être utiles. On dit souvent qu'il ne faut pas "suivre la lumière au bout du tunnel", cependant c'est au bout de l'un de ces tunnels que je me suis retrouvé à l'endroit le plus étrange que j'aie pu voir dans ma vie. Cette forêt était unique à tout point de vue. Rien n'aurait pu me préparer à cette vue aussi déstabilisante que magnifique. Les anciennes plantes de Droséra, une espèce de plantes carnivores, avaient pris des proportions gigantesques et s'étaient mêlées avec les canneberges. La teinte rouge qui semblait rayonner d'elles offrait un contraste déstabilisant par rapport aux autres régions des Appalaches. J'étais sans doute trop obnubilé par la forme de ces magnificences mutantes pour remarquer qu'elles crachaient continuellement une sorte de gaz orangée toxique. Il pleuvait littéralement de ce produit relâché dans l'air et j'ai eu malheureusement peu de temps à consacrer à l'exploration de l'endroit. Watoga serait un jour probablement ma prochaine destination. Alors que je marchais dans les tourbières je constatais que ces dernières commençaient à avaler progressivement les dernières traces de civilisations. Des bâtiments s'effondraient petit à petit et tombaient dans les profondeurs brumeuses pour être oubliés à jamais. Alors que je voyais la silhouette d'une grande tour devant moi, le siège d'Atomic Mining Services, je ne pouvais que me conforter à l'idée suivante : j'étais désormais bel et bien en terres étrangères. Duux 1 Citer
Neevix Posté(e) le 18 décembre 2018 Auteur Posté(e) le 18 décembre 2018 (modifié) Bonsoir à tous et toutes ! Comme c'était annoncé de manière pas du tout subtile à la fin du dernier mini-récit... Nous voici à Watoga ! Bonne lecture ! Ce futur avorté "La ville du futur", c'est ainsi que l'on appelait Watoga. On voit encore aujourd'hui des quatre coins de la Tourbière la grande tour qui servait de siège à Atomic Mining Services. Quand on entre par la voie principale dans la ville une voix féminine vous accueil avec un "Bienvenue à Watoga ! La ville du futur !" et on pourrait presque s'attendre à ce que finalement la Grande-Guerre n'ait été qu'un mauvais rêve. Mais ce serait se voiler la face sur la réalité. Les immeubles jadis rayonnants sont couverts de rouilles et le passage des sulfuries n'a fait qu'accélérer un peu plus la décrépitude qui s'installe dans les rues. Alors que je parcours les ruelles je constate que certains protectrons jonchent les sols aux alentours d'un ancien centre commercial. Cette ville était à la fois félicité et critiqué sur sa principale particularité : elle était et, quelque part, est toujours entièrement automatisé. De l'administration à la sécurité en passant par les services de santé, tout était géré par des robots. Signe d'une civilisation qui préférait s'enliser dans la paresse, les êtres humains pouvaient désormais profiter entièrement de leur temps pour les loisirs... Finit le travail et les tâches domestiques ingrates. Du moins pour ceux qui avaient assez d'argents pour vivre dans l'une des résidences de la ville. La ville ne s'était pas arrêtée après la guerre, ce sont uniquement les êtres humains qui ont cessé d'y vivre. La voix féminine qui m'avait souhaité la bienvenue continuait de m'accompagner durant ma visite de la ville. L'ancienne gare qui servait de point de départ du réseau de monorail automatisé continuait d'annoncer les aller-venus des aérotrains. Pas loin se situait une autre gare, plus traditionnelle, où se trouvait encore la carcasse d'un des nombreux trains de la région. La lumière du soleil qui se couchait au loin redonnait une sorte de seconde vie à la ville en y rapportant les couleurs chatoyantes qui jadis faisaient la beauté de Watoga. La nuit s'était installée dans les rues et en m'approchant du siège d'Atomic Mining Services je remarquais sur le sommet d'un des immeubles plus loin une sorte de monticule de ferrailles et de déchets. Cet agglomérat grotesque était ce qui restait d'un nid d'une sulfurie. J'avais de la chance que la créature volante qui vivait là s'était déplacée ailleurs avant mon arrivée. Je décidai de ne pas rester longtemps autour de l'ancien siège d'AMS, cet endroit bien trop à découvert ne m'inspirait pas confiance et j'avais l'impression que n'importe quoi pouvait surgir des carcasses des voitures qui inondaient les rues aux alentours. Je grimpais au sommet d'un des bâtiments en empruntant de vieux échafaudages métalliques. En observant la ville dans son ensemble je fus un instant impressionné et admiratif devant l'ambition qu'avait démontré l'être humain en la bâtissant. Les immeubles défiaient les cieux et les panneaux publicitaires rappelaient les temps jadis. J'étais désormais dans la ville du dessus, du moins c'est ainsi que je l'appelle. De nombreux passages et aménagements avaient été construits pour permettre de parcourir la ville aussi bien en hauteur que par les rues en contrebas. J'ai pu entrer dans un ancien aérotrain de Watoga qui était encore en gare. L'ambiance qui se dégageait du wagon était pesante, mais surtout m'imprégner d'une grande tristesse. S'il y avait bien une image qui symbolisait la fin d'une civilisation c'était bien celle que j'avais sous les yeux. Je m'assis à côté d'un squelette d'un ancien passager et je me mis à réfléchir. "Pourquoi a-t-il fallut qu'on en arrive là ?" me dis-je à moi-même. Seul le grincement de la rame et le vent qui s'infiltrait par les vitres brisées me fut envoyé comme réponse. Modifié le 8 janvier 2019 par Neevix Oubli d'un mot Dr Gast 1 Citer
Dr Gast Posté(e) le 6 février 2019 Posté(e) le 6 février 2019 Tu joues encore @Neevix ? Citer FAIRE UN DON A FALLOUT-GENERATION.COM
Neevix Posté(e) le 11 février 2019 Auteur Posté(e) le 11 février 2019 Bonjour à tous et à toutes ! Cela fait un moment que je n'ai pas écrit. Jouant de moins en moins à Fallout 76 c'était inévitable. Peut-être que je porterais le concept sur d'autres jeux de la série Fallout ? En attendant, voici un nouveau récit qui nécessitera un masque pour éviter de tousser de la cendre ! Le défi du pompier J'avais eu une idée absolument idiote en acceptant cette mission pour les Têtes Brûlées. Alors que je venais de finir de gravir l'interminable Mont Blair, je pouvais apercevoir mon objectif à travers les cendres encore incandescentes qui volaient dans l'air. Cette énorme machine n'était pas difficile à manquer. Sa grande structure métallique qui rappelait l'un des immeubles que j'avais vu à Charleston imposait le respect. En avançant à travers une zone, qui semblait héberger des entrepôts et des résidences d'ouvriers, je me retrouvais de plus en plus petit face à cette machine. J'étais arrivé près de l'un des accès à la machine. Celle-ci se nommait autrefois tout simplement "L'Excavatrice géante" et était le symbole de la région où je me trouve : la Cendrière. Un long et énorme bras mécanique affublé d'une scie circulaire, faisant facilement la taille de plusieurs de ces camions jaunes que je voyais autour de moi, me laissait songeur à propos de l'époque où la machine était encore en marche. Celle-ci découpait vraiment des pans de montagnes ? Je commençais à gravir les escaliers métalliques qui menaient vers l'intérieur de la machine. Je sentais dans l'air que la météo allait changer. Elle se chargeait de cendres et de poussières. Il me fallait un abri. C'était inespéré qu'un endroit aussi délabré et rouillé puisse encore être alimenté par de l'électricité. Les lumières, bien que vacillantes, me permettaient de circuler dans la structure métallique avec bien plus d'aisance. Je devais éviter avec soin les débris dangereux qui jonchaient le sol. Plusieurs salles hébergeaient une machinerie impressionnante. Bien que les moniteurs des différentes consoles étaient encore allumés, ces dernières semblaient en veille. L'Excavatrice était encore fonctionnelle ? La perspective de remettre en marche ce colosse traversa mon esprit mais, je n'étais pas ici pour cela. L'endroit était silencieux, si l'on met à part le grincement constant des structures rouillées qui m'entouraient. Une salle sur ma gauche attira mon attention. Il s'agissait d'une ancienne cantine, probablement dédiée aux personnels de l'Excavatrice. Ma mission consistait, entre-autres, à faire un inventaire des ressources utiles que je pouvais trouver ici. Rapidement mais méthodiquement je fouillais à tour de rôle le réfrigérateur, les placards, les buffets... Bref, tout ce qui pouvait contenir de la nourriture. Malheureusement ce ne fût pas très concluant. Rien qui nécessiterait une mission de récupération. Cependant, je repartis de la cantine avec quelques conserves dans mon sac. Alors que je continuais mon tour des lieux je choisis de m'arrêter net. J'entendis, pas très loin de ma position, une respiration saccadée et rauque accompagnée de pas lourds et de claquements métalliques. Cela ne faisait que confirmer ce que je craignais : il y avait un homme-taupe à proximité. Je passais ma tête avec prudence sur ma droite et je pouvais l'apercevoir. Ce rôdeur indésirable se déplaçait lentement dans la bâtisse, trainant derrière lui ses vieux haillons rougeâtres et putrides. Les hommes-taupes n'étaient jamais seuls, je ne pouvais donc pas me risquer à démarrer un affrontement. Discrètement je cherchai la sortie la plus proche. En sortant je pouvais constater que le flair que j'avais eu tout à l'heure s'était avéré. Désormais une épaisse brume cendrée avait recouvert la région réduisant ma visibilité à peau de chagrin. Heureusement que j'avais des filtres pour mon masque à gaz sur moi, car l'extérieur était maintenant devenu irrespirable. De ma position je pouvais voir l'autre extrémité de l'Excavatrice géante. Il y avait une multitude de gros containers et un long tapis automatique sur lequel reposaient encore les minerais récupérés par la précédente extraction. Le point où je me situais était assez élevé pour accomplir ce pourquoi j'étais venu ici. Je sortis de mon sac une petite valise que je posai non loin des escaliers que j'avais pris pour venir jusqu'ici. En l'ouvrant je déployai une petite antenne et après quelques petites manœuvres j'activai la balise. Ma mission était accomplie. Les Têtes-Brulées ne tarderaient pas à recevoir le signal envoyé par ma balise. Alors que je m'apprêtais à repartir j'observai une dernière fois les alentours de l'Excavatrice. Avec la brume je ne pouvais guère voir très loin mais, la lumière qui s'échappait d'un ancien puits de mine me permis de voir la route que j'allais prendre pour descendre de Mont Blair. Tout d'un coup, alors que j'allais repartir, je les ai vus. Une dizaine d'hommes-taupes s'étaient massés derrière moi. Comment je n'ai pas put les entendre ? Ces derniers se mirent à accélérer leurs respirations si caractéristiques et je pouvais voir d'énormes griffes rouillées qui dépassaient de leurs manches. Le bruit des lasers expulsés par mon fusil accompagnait désormais les grincements de l'Excavatrice... Citer
Neevix Posté(e) le 14 août 2019 Auteur Posté(e) le 14 août 2019 Bonjour à tous et à toutes ! Je suis toujours vivant, toujours debout, toujours la banane ! Comme je ne joue pas autant à F76 qu'avant mes mini-récits photos se font plus rares. Mais, de temps en temps, l'inspiration est là ! J'ai pris beaucoup plus d'images que prévu donc j'ai décidé de diviser le mini-récit en deux parties. Cette première partie est dédié au concours mini-récits du discord FoGen ! La deuxième partie arrivera peu de temps après (fin de semaine très certainement). Bonne lecture ! Les racines du mal - Partie 1 Quand je suis retourné dans la région proche d'Harpers Ferry, désormais surnommé le "Bourbier" à juste titre, j'étais loin d'imaginer à quel point elle avait changée. Il y avait toujours eu ce marais autour de la ville mais celui-ci s'était étendu à une vitesse inquiétante depuis la chute des bombes. Les branches des arbres semblaient former des bras inquiétants cherchant à cacher le soleil. Le teint malade de leurs écorces me donnait mal à l'aise. Des racines rougeâtres avaient proliféré à l'intérieur et je sentais leurs mouvements rien qu'en les regardant. En avançant le long d'une route abandonnée j'ai compris que ces racines étaient bien plus dangereuses et inquiétantes que prévu. Certaines d'entre-elles s'étaient extraites des arbres pour venir attaquer et encercler des... véhicules ? Ce vieux bus que j'étais en train de longer était enchevêtré dans ce cauchemar végétal et on aurait presque cru que la forêt elle-même voulait le dévorer. Je n'osais pas m'éloigner de la route, de peu d'être avalé dans l'obscurité du Bourbier. Après plusieurs minutes de marche j'ai pu voir au loin la silhouette d'un ancien hangar. Celui-ci semblait ne pas avoir été attaqué par la végétation, ses parois de métal lui procurant probablement une bonne défense. Les vieilles grilles qui entouraient la structure peinaient à tenir debout mais j'avais l'impression d'être en sécurité malgré tout. A l'intérieur se trouvait un atelier et une minuscule chambre. J'entendais le bruit des insectes et des branches qui remuaient à l'extérieur... Mais j'ai pu m'offrir le luxe d'une halte plus que bienvenue. Après une heure j'étais près à repartir dans les marais. La nuit était bien avancée mais, sa présence était toujours écrasante. Les plantes qui entouraient les points d'eau émettaient des lueurs surnaturelles et cela donnait l'impression pendant quelques instants de ne plus être sur Terre. J'étais devenu un explorateur qui découvrait des étendues extraterrestres. Ce Bourbier ce n'était plus ce recoin de la Virginie Occidentale que je connaissais. Tout était à redécouvrir et j'étais à deux doigts de tomber sur l'impensable. Alors que j'avais pris la forme que je voyais au loin comme un amas de gros arbres j'ai vite compris que j'étais à mille lieux de la réalité. Ces racines rougeâtres avaient littéralement soulevé un pan entier du sol. Que dis-je ? Elles avaient littéralement élevé la majeure partie de l'ancien village de Tanagra dans le ciel. Pendant quelques instants je me suis dit que je m'étais assoupis dans l'abri rencontré précédemment... Mais non tout était réel. Des morceaux du village pendouillaient lamentablement sur le rebord de cet énorme rocher. Ma curiosité malsaine me poussa à explorer les restes du village. Je voyais bien qu'autour de moi des choses bougeaient dans l'ombre des cimes des arbres et je me mettais en danger à rester trop longtemps dans cet endroit à l'aspect aussi surréaliste que sinistre. Une sorte de pont de racines menaient vers les hauteurs de ce rocher. Je ne sais pas ce qui m'a pris à ce moment-là mais je n'ai pas réfléchi longtemps avant de vouloir l'emprunter. Pourquoi cet endroit spécifiquement avait subi le courroux de ces racines envahissantes ? C'est en voulant connaitre la réponse que je posais pour la première fois mes pieds sur ces plantes qui m'accompagnaient depuis mon arrivée au Bourbier. Alors que je commençais mon ascension le jour commença lentement à se lever. Les décombres de toutes sortes formaient un chemin grotesque vers le sommet. Je passai sur un long tuyau de métal provenant des anciennes canalisations du village, puis sur des containers dont j'ignorais l'origine, pour enfin déboucher dans un bus soutenu de façon précaire par les racines. J'avais l'impression de perdre la tête et surtout de perdre mes repères. Tout était penché et donnait l'impression de défier les lois de la gravité. J'étais tellement concentré sur le placement de mes pieds pour éviter de tomber que je ne vis pas passé les premières lueurs du soleil... Dr Gast 1 Citer
Neevix Posté(e) le 20 octobre 2019 Auteur Posté(e) le 20 octobre 2019 Bonjour à tous et à toutes ! Comment ça ma définition de "peu de temps après" est plus-que relatif ? Oui... en effet. Le pire c'est que j'en ai même pas honte ! Mais ne vous inquiétez pas, la suite arrive enfin. Je vous souhaite une bonne lecture et encore une fois merci à vous de suivre ces aventures écrites. Les racines du mal - Partie 2 Après avoir traversé un enchaînement de pont de fortunes faits de débris et de racines mes pas m'amenèrent devant les ruines d'une maison qui était à deux doigts de continuer sa chute inexorable vers le vide. En fouillant les décombres je ne pus m'empêcher de contempler la forêt à mes pieds. La hauteur que j'avais atteinte m'offrait un point de vue à la fois magnifique et inquiétant sur l'étendue de la région du Bourbier. Je pouvais voir les reflets écarlates des feuilles des arbres qui semblaient être dans un automne perpétuel, mais je pouvais aussi attester de la progression alarmante des racines qui s'infiltraient dans leurs branches. Tout ceci avait un air de maladie, comme les signes d'une infection sur un corps meurtris. En l'espace de quelques minutes le ciel adopta un air menaçant et le soleil que j'avais accueilli avec une certaine joie retourna derrière une épaisse couche de nuages. Mais ces derniers n'étaient pas normaux, ils avaient un aspect verdâtre et luminescent. Je savais très bien ce qui m'attendait si je restais dehors alors ma première urgence fut de trouver un abri assez sûr pour survivre à cette tempête radioactive qui s'approchait. Bien qu'il n'y ait plus de chemins évidents pour continuer mon ascension des ruines de Tanagra j'ai vite aperçu une ouverture dans le rocher sur lequel j'étais juché. Était-ce une caverne naturelle qui dormait sous Tanagra depuis longtemps ? Ou alors ces dédales souterrains étaient-ils plus artificiels ? En tout cas sur le moment je n'ai pas vraiment réfléchi et je me suis engouffré dans l'obscurité avec l'assurance de trouver un abri contre une météo devenue bien trop dangereuse. Alors que j'entendais le tonnerre surnaturel qui résonnait dehors je fus immédiatement happé par l'étendue de la caverne dans laquelle je venais d'entrer. Cet endroit était étrange et calme. Certains décombres avaient été ramenés à l'intérieur par je-ne-sais quelles personnes ou créatures. De maigres rayons provenant de l'extérieur traversaient l'immensité de mon abri rocheux. Ces derniers mirent en exergue un visage sculpté encastré dans la roche. Je ne sais pourquoi ou comment, mais la simple vue de cette sculpture, qui n'avait absolument rien à faire ici, me procura un sentiment de malaise proche de l'effroi. En m'avançant vers ce visage je fus pris de paranoïa et je jetai plusieurs regards derrière mon épaule, me sentant observé de toutes parts par des entités vraisemblablement construites par mon esprit craintif. Cette oeuvre macabre provenait de la surface ou dormait-elle ici depuis des temps bien plus anciens ? Mon esprit ne chercha pas à desceller une réponse et je préférai continuer mon exploration de la grotte. Les tunnels au sein de la grande caverne montaient de plus en plus haut. Finalement, je l'avais trouvé ce passage pour continuer mon ascension, car au bout de plusieurs longues minutes à errer en silence j'ai fini par trouver une sortie qui débouchait directement sur le sommet de l'immense rocher où trônait les ruines de Tanagra. Heureusement que les tempêtes radioactives étaient aussi intenses qu'elles étaient éphémères, en sortant les rayons du soleil avaient repris une couleur plus rassurante et le son des éclairs avait été remplacé par le bruit des feuilles portées par le vent. Tanagra n'était plus que l'ombre d'elle-même. Elle était devenue méconnaissable, déformée par les racines qui sortaient du sol et par la végétation qui s'était installée comme pour faire disparaître cet endroit dans les tréfonds de l'histoire. En achevant mon ascension j'étais comme inquiet sur l'avenir qui était réserve à l'humanité. Nous avions réussi à quasiment nous détruire et ce qui restait de nous s'acharnait à rebâtir ce qui avait été perdu. Mais à quoi cela sert de reconstruire notre civilisation si celle-ci se fait avaler par la nature elle-même ? En voyant le Bourbier je sentais comme un aperçu du monde de demain : un monde dans lequel l'humanité n'aurait été qu'un vague mot en bas de page dans les chroniques de l'histoire. Goupil 1 Citer
Neevix Posté(e) le 27 avril 2020 Auteur Posté(e) le 27 avril 2020 (modifié) Bonjour à tous et à toutes ! L'extension "Wastelanders" est sorti le 14 Avril et cela m'a replongé dans l'univers de Fallout 76. Plusieurs lieux iconiques du jeu ont été modifiés par le retour des humains dans les Appalaches et j'ai décidé de consacrer un mini-récit dans l'un de ces endroits désormais transformé. Je vous souhaite une bonne lecture ! Acier perdu Cela fait maintenant plusieurs mois que la menace calcinée a été endiguée. Elle traîne toujours dans les Appalaches comme une sangsue qui a du mal à se défaire de sa proie ,mais au moins, sa capacité de destruction en a été nettement réduit depuis la découverte d'un vaccin. Jadis une organisation descendant de l'armée américaine, la Confrérie de l'Acier, avait contacté des militaires postés dans les Appalaches. Ces derniers ont fini par rejoindre la cause et le Chapitre des Appalaches était né. Leur cause était juste et ils ont lutés jusqu'au bout pour leurs idéaux. Malheureusement aujourd'hui ils sont tous morts... ou disparus. Cependant, ils ont laissé assez de choses derrière eux pour que je puisse tenter de poursuivre leur objectif. Le tunnel de Big Bend s'enfonce profondément sous les montagnes et offre un point d'accès entre la Tourbière à Canneberges et la Cendrière. Jadis la Confrérie de l'Acier l'avait gardé contre les Calcinés, aujourd'hui il y a de nouveaux occupants... La Blue Ridge Caravan Company. C'était ainsi que se nommait les occupants de l'avant-poste qui se dessinait devant moi. Une goule habillée de bric et de broc me présenta leur organisation. Il s'agissait d'un grand réseau de caravanes marchandes traversant les anciens Etats de la Virginie et de la Caroline du Nord. Depuis que les Appalaches sont devenues moins dangereuses, à toutes proportions gardés, ils ont décidé d'y étendre leur réseau et leur point d'entrée était ce tunnel dont ils ignoraient l'importance il y a encore quelques mois. Sans grand espoir je posai des questions à propos de la Confrérie, s'ils en avaient entendu parlé en dehors des Appalaches. Malheureusement, la goule se contenta de hausser les épaules en prétextant qu'elle n'avait jamais rencontrée de "chevalier en armure" jusqu'à présent. La goule me conseilla de rencontrer le responsable de la compagnie dans les Appalaches. Bien que le tunnel n'était pas interdit d'accès il était préférable de se déclarer notamment, car ils étaient toujours à la recherche de mercenaires pour garder le tunnel sécurisé, celui-ci étant fréquemment envahi par des animaux errants et des hommes-taupes. Le responsable était un homme en costume bleu. Il avait l'air de sortir d'une bulle temporelle tellement il était propre sur lui. Il donnait l'impression qu'il venait juste de sortir d'un immeuble de bureaux de 2077. Son langage châtié était tout aussi perturbant. Ses yeux qui transpiraient la cupidité scrutèrent mon armure assistée et il m'indiqua que je pouvais emprunter librement le tunnel et qu'il serait très intéressé si je pouvais nettoyer les lieux également de tout occupants indésirables. Sans négocier le moindre prix j'acceptai. Je n'étais pas ici pour les capsules, mais pour inspecter les tunnels et y retrouver... A vrai dire je ne sais pas exactement ce que je voulais y retrouver. Des indices sur ce qui s'était passé à l'époque de la Confrérie je suppose. A peine entré dans les tunnels que l'ambiance changea drastiquement. Bien que le nouveau chemin aménagé par la Blue Ridge Caravan Company apportait de nouvelles sources de lumières grâce aux lanternes, les lieux restaient tout de même sombre et peu engageant. Le vent qui provenait de l'extérieur derrière moi s’engouffrait dans les tréfonds bétonnés avec un sifflement inquiétant. Ces tunnels étaient devenus une grosse épine au pied pour les habitants des Appalaches après la chute des bombes. Sans eux, la progression de la contagion calcinée aurait été drastiquement ralenti, se confrontant aux montagnes difficilement franchissables. Malheureusement, ce trou béant existait. Les calcinées n'ont eu qu'à s'y engouffrer pour répandre leur maladie de l'autre côté des Rocheuses et ainsi sceller le destin des derniers habitants de la région après la chute de la Confrérie. Dire qu'aujourd'hui cet endroit est devenu une route commerciale relèverait presque de l'ironie. J'avançais équipé d'une lourde gatling laser et de ma lampe frontale allumée, prêt à en découdre. Le bruit de mes pas métalliques résonnaient énormément et j'avais du mal à me concentrer sur d'autres bruits qui pourraient paraître suspects. Partout il y avait des barricades, des sacs de sables, des tours de guets, des avant-postes... Et tout ceci ne datait pas d'hier. Les caravaniers en avaient rénovés la plupart, mais la majorité de ces structures avaient été installés petit à petit par différents groupes ayant habités ou gardés les tunnels. Toutes ces défenses n'ont malheureusement pas suffit contre les calcinés et aujourd'hui je marche au milieu des fantômes. Régulièrement des trous étaient creusés dans les parois des tunnels. Nul doute que les hommes-taupes passaient dans les lieux régulièrement. Et mon intuition se confirma quand j'entendis leurs respirations rauques et leurs pas lourds au-delà de l'un de ces trous. Très vite ils arrivèrent en groupe, accompagné de rataupes enchaînés, et foncèrent sur moi avec l'écume aux... lèvres ? Difficile à dire avec leurs masques à gaz. Je ne cherchai pas à réfléchir et bientôt une multitude de lasers sortait de mon arme pour les anéantir au fur et à mesure qu'ils venaient. Je gardais mon calme, je savais de toutes façons qu'ils finiraient par battre en retraite. Je les poussais à fuir en avançant dans le trou qu'ils avaient creusé tout en continuant de tirer. Au bout d'un moment ils finirent par disparaître sous la terre en poussant des cris de détresse. Au bout de l'une des galeries qu'ils avaient creusés je découvris un cadavre. Il s'agissait d'un Samaritain, plus exactement un membre de leur ancien corps de combattant : les Têtes Brûlés. Sa combinaison était miraculeusement entière, cependant à l'intérieur il n'y avait plus qu'un squelette. Au creux de sa main il tenait une note. Sur celle-ci... Un message de désespoir. Une expédition de Tête Brûlé avait foncé dans les tunnels pour espérer combattre la vague de Calcinés qui provenait des Tourbières à Canneberges. Ils voulaient faire écrouler les lieux... Malheureusement cela n'arriva jamais. C'était donc ici que tout s'était joué. La dernière poche de résistance face à la contagion. Je contemplais le cadavre sans dire un mot, comme pour prononcer une minute de silence en guise d'hommage. Aujourd'hui un vaccin a été trouvé... Mais il est arrivé bien trop tard. Les Appalaches n'ont plus de Samaritains. Les Appalaches n'ont plus de Confrérie. Aujourd'hui les survivants qui arrivent sont livrés à eux-mêmes. Cela n'est plus acceptable. En sortant des tunnels j'étais obnubilé par l'idée de continuer ce qu'avait commencé la Confrérie avant l'arrivée de cette maladie dévastatrice. Constituer un rempart solide pour qu'aucunes autres catastrophes de l'envergure de la contagion ne se reproduise. La nuit était tombée, je ne savais pas combien de temps exactement cela m'avait pris pour atteindre le bout des tunnels. Devant moi il y avait un ancien avant-poste des Têtes Brulés, aujourd'hui réinvesti par les caravaniers. La lumière orangée qui dégageait des cabanons en taules étaient chaleureuses et je constatais à ce moment-là que réellement les choses avaient changé dans les Appalaches. Les gens étaient de retour pour de bon. Je fis mon rapport à des personnes intéressées pour emprunter le tunnel. Il s'agissait d'un marchand de vivres accompagné de l'un des gardes de sa caravane. Ce dernier me remercie et me demanda ce que signifiait le symbole à moitié effacé sur le plastron de mon armure. Après un petit temps de pause je lui répondis ceci : " Si un jour vous voyez des vertiptères volaient dans le ciel avec ce symbole, alors cela voudra dire que les Appalaches seront en sécurité. " Je me dirigeai vers la sortie du camp des caravaniers avec l'espoir qu'un jour, je reverrais la Confrérie de l'Acier. Celle qui s'est battu jusqu'au bout, celle qui n'a jamais plié les genoux. Et maintenant, nous avons le vaccin. Modifié le 27 avril 2020 par Neevix Goupil 1 Citer
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