Bienvenue dans la Base de Données des livres !
Vous y trouverez des ouvrages post-apo que la communauté souhaite partager. Il vous est possible de rajouter des fiches de livres, alors partagez vos trouvailles avec la communauté FoGen ! Une grande partie des ouvrages que vous trouverez sont ici grâce au travail de Jacques Haesslé sur son site : http://destination-armageddon.fr/index.html. Un grand merci à lui pour son travail exceptionnel !
Livres
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La Compagnie De L'air - Par BenF
La conurbation de Tokyo en 2030.La pollution y est telle que seules les hautes tours émergent d’une brume constante. Les citoyens japonais sont invités à se procurer l’oxygène et l’air nécessaires à la vie dans des boîtes vendues par Yi Yendi corporation. Shu Thi-shida, employé comme informaticien chez Yi Yendi, est très en colère. Jadis, sa femme et son fils sont morts, tué pas la pollution. Etant trop pauvres à l’époque pour se payer les services de Yi Yendi, la firme toute puissante leur a coupé l’énergie et l’accès à l’air pur.
Aujourd’hui, Shu Tishida a rendez-vous avec Mashimoto, le grand patron qui se fait un point d’honneur d’accueillir personnellement, une fois l’an, chaque employé qui le souhaite. L’informaticien lui rappelle l’existence du dossier « Ogumi » stipulant que l’air pur vendu est additionné d’une drogue, « l’Euthinal polychlorique », destinée à rendre les consommateurs dépendants des services de l’entreprise.
Mashimoto nie le fait, mais dès le départ de Shu, le fait assassiner. Soulagé d’avoir évité le danger qui risquait de couler l’énorme trust, il ignore que Thishida a rendu le dossier accessible en l’injectant sur les circuits informatiques planétaires par un virus du type « cheval de Troie » inséré dans les circuits de Yi Yendi. Aussi, dès que Mashimoto allume son ordinateur, c’est lui-même qui signe sa perte.
Un futur proche et monstrueux lié au développement sans freins du libéral-fascisme .
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L’apparition dans le ciel d’une comète « à la queue phénoménale » censée heurter la terre, provoque des réactions incongrues dans la population, dont la moindre n’est pas de jeter les conventions par-dessus le moulin et de profiter de la vie durant le petit délai encore accordé par la providence. C’est ainsi que :
« Tout Paris endormi
A bondi de son lit
Et d’un seul coup la rue
Fut pleine de femmes nues ».
Chacune d’entre elles se révèle enfin dans sa vérité :
« la femme du chef de gare a sorti ses amants » et les «dames patronnesses foncent au lupanar ».
Hélas ! c’est une bien mauvaise idée puisque la comète, après avoir frôlé notre planète, disparaît dans la nuit, laissant le monde désemparé et honteux.
Une verve poétique mise au service de la drôlerie et du chamboulement.
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La Comete Ecarlate - Par BenF
Le professeur Berillus, astronome myope, s’est rendu sur l’île de Vulcano en compagnie de Jean et de Lucienne , deux tourtereaux et ses aides éventuels, afin d’observer l’approche d’une comète de couleur rouge (d’où "écarlate") qui doit croiser l’orbite de la Terre le 24 mai et y faire émerger un continent nouveau. Il se fait voler ses plans par le pirate des mers Zephoris. Au moment fatidique ont lieu des perturbations, notamment le réveil de tous les volcans de la Méditerranée :
" Comme c’est impressionnant ! murmura Lucienne. Un grondement sourd ébranla le cosmos. Jean retint Lucienne qui avait failli être précipitée à la mer. Les flots se soulevèrent et battirent plus fort. Les deux jeunes gens levèrent les yeux. Chose étrange ! La comète écarlate, dont on voyait nettement augmenter le diamètre du noyau, au fur et à mesure que l’astre baladeur approchait de la Terre, paraissait d’un éclat beaucoup plus terne. Ils comprirent presque aussitôt. Le ciel se voilait. Une pluie de cendres venue de tous les cratères de Sicile, allait gêner les observations. "
En guise de continent, seule une petite île émerge sur laquelle Berillus s’installe. Zephoris qui n’a pas abandonné la lutte décide de transformer la caverne sous-marine de l’île Berillus en garage à sous-marin. Malheureusement pour lui, et selon les nouveaux calculs du savant, l’île ne tarde pas à se réenfoncer dans l’eau, annihilant les pirates, tandis que nos héros se sauvent in extremis.
Une bluette sympathique et sans prétentions écrite dans le plus pur style du roman populaire. A comparer avec "l’étoile mystérieuse ", aventure de Tintin par Hergé parue en 1942.
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Edward Beal, employé modeste, est hanté par l’idée de la fin de l’espèce humaine qu’il hait pour sa prolifération. S’adonnant aux délicieuses lectures apocalyptiques, il a déjà préparé son sac à dos, sa trousse de survie et s’entraîne à tous les scénarios possibles, envisageant de faire face aux conséquences d’un cataclysme :
Quand il était plus jeune, Edwin (sic) avait songé à s’enfuir vers l’Ecosse ou le pays de Galles, pour y survivre après l’effondrement de la civilisation. Il avait dévoré des récits de science-fiction évoquant une ère glaciaire ; ou la disparition de l’herbe, des épidémies, des guerres et des invasions extra-terrestres et il avait décidé que dès que les choses commenceraient à aller mal pour une raison ou une autre, il prendrait la route du nord, sac au dos, prêt pour une nouvelle vie dans la nature sauvage. "
Pourtant, ce qui va se passer dans la réalité, il ne peut l’imaginer. Alors qu’il se livre à des travaux de jardinage, il déterre un curieux artefact, une sorte de globe lisse et sans faille apparente. Le temps de l’approcher de son visage et une ouverture fortuite laisse paraître une sorte de tête minuscule qui le mord au nez. Très vite, il se sent mal en point, fiévreux, et ne pourra empêcher d’autres morsures.
Les endroits infectés se gonflent, finissent par éclater en libérant de petits êtres ronds en tout point semblables à l’artefact qui leur a donné naissance. D’où viennent-ils ? Qui sont-ils ? Cela n’a aucune importance pour Edward Beal lequel, victime fortuite mais consentante, entrevoit là un moyen d’assouvir ses fantasmes sur la fin d’une humanité livrée à de petits aliens mordeurs qu’il chasse de chez lui pour qu’ils aillent conquérir le vaste monde, en l’occurrence la ville de Londres. Mais ce qu’il n’avait pas prévu, c’est que ces petits envahisseurs, finalement très attachants, l’immobilisent pour se constituer une bonne réserve de viande en vue des forces nécessaires à la conquête de la terre.
Un récit cataclysmique étrange et original.
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La Civilisation Perdue - Par BenF
En 1985, un cataclysme détruisit en une journée toute la civilisation de l’Amérique du Nord. En 4022, l’archéologue Howard Carson et son assistante Harriet ont la bonne fortune de mettre à jour une ancienne tombe funéraire (une chambre de motel) remplie d’artefacts cultuels rarissimes.
Une théorie des rites religieux des Yanks du 2ème millénaire prit forme sur les correspondances suivantes : une cuve de WC = l’Urne Sacrée, le couvercle des WC = le Grand Collier, le bouchon de bonde munie de sa chaînette = le Pendentif Sacré, le Grand Autel = le téléviseur, etc. Cette remarquable démonstration de la rigueur scientifique dans la reconstruction du passé valut à son auteur la notoriété internationale et même un musée à son nom où il put montrer concrètement en quoi consistaient ces rites (voir ci-après)
Dans ce récit didactique pour adolescent, l’auteur, avec un humour corrosif et décapant met en lumière les difficultés et pièges de la reconstitution historique. Un chef-d’œuvre à rapprocher de « Mutarotnegra » de Raymond Waydelich.
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La Cite Rebâtie - Par BenF
Clément Robert, l’explorateur célèbre, réunit sur sa terrasse montmartroise une brochette d’invités divers, parmi lesquels le peintre Georges Renaud, le commercial Paul Tisseur, son excellence Tsé-Thou, le fermier Mathieu Dughoy ainsi que des femmes et d’autres amis, pour fêter dignement son départ en Asie. L’ambiance est enjouée, les cocktails actifs et Clément montre à ses hôtes les objets qu’il prendra avec lui pour ce voyage aux confins des zones habitées.
Sur une immense barque pratiquement déjà montée sur la terrasse, sont disposés des monceaux de victuailles, des vêtements, des semences, et même un moteur dernier cri. Bien lui en a pris de se préparer avec une telle minutie, car durant cette même soirée, avec une rapidité inouïe, leur vint l’annonce que la moitié du monde se trouve déjà engloutie par les eaux et que le déluge se rapproche des côtes européennes.
En toute hâte ils se préparent au pire, certaines autres personnes ayant pu les rejoindre sur la terrasse. Grâce au sang-froid de Clément, leader naturel, vingt-neuf personnes prendront place dans la barque lorsque la terrasse, s’effondrant sous les eaux, la lancera au-dessus des toits de Paris noyé:
"Un fracas effroyable ébranlait le ciel. La foudre, au loin, tombait sur la tour de fer, sans relâche , éclairant le désastre d’une lueur continue dont l’intensité variait. Sous ces reflets livides et farouches s’étendait l’immensité des eaux dont les vagues avaient des reflets d’épée tirées au clair de lune. Les toits du Louvre ne se voyaient plus, ni Saint-Germain, ni la Madeleine, ni l’Opéra, ni l’Institut. A droite on distinguait encore la basilique blanche de Montmartre et les cônes de ses toitures byzantines. Un drame effroyable devait se passer là-haut, parmi la multitude refoulée. Devant eux les passagers voyaient briller les ors des Invalides, dont la lanterne, la flèche et la croix se montraient encore. A gauche le Panthéon dressait au-dessus des flots son dôme noir. Et c’était tout, on n’apercevait plus, ça et là, que quelques points obscurs, épaves ou sommets de monuments. "
Ils manquent de peu les gargouilles de Notre-Dame, les piliers de fer de la tour Eiffel, pour finalement dériver vers le Sud. En branchant le moteur auxiliaire, leur vitesse augmente et ils passent quelques journées éprouvantes sur la mer qui a recouvert la région lyonnaise, le Languedoc, se confondant avec les eaux de la Méditerranée.
Leur réserve d’eau épuisée, ils atterrissent sur une côte rocheuse. L’Arabe qui les accueille leur fait comprendre qu’ils ont mis les pieds en Algérie. Celui-ci, dernier rescapé de ce côté-ci de la Méditerranée, avec ses deux filles, s’agrégera au groupe. La terre qu’ils viennent d’atteindre est devenue une île mais des cultures subsistent encore, ainsi que quelques fermes susceptibles d’enrichir le clan. Sous l’énergique commandement de Robert Clément devenu leur chef de fait (et plus tard leur Président à vie), ils entreprennent de recoloniser ces quelques maisons abandonnées, embryon " de la cité rebâtie " .
La micro-société s’organise selon le principe de la duplication: on refait du neuf sur le modèle de l’ancien, en reconstituant avec les moyens du bord ce qui existait jadis pour le bien de tous. Grâce aux compétences et à la polyvalence de Clément Robert (il s’y connaît en repérage de minerai de fer, en domestication d’animaux, en semis et cultures végétales, en architecture, etc.), la petite société se cimente dans la bonne humeur.
Un prédateur terrible, un lion, ravage les parages en raflant au passage les quelques moutons élevés par les humains. Une chasse est organisée et le fauve impitoyablement éliminé. Au demeurant, avec de la patience, Tisseur apprivoise l’unique éléphant qui hantait ces lieux. Baptisé "Béhémot ", Il deviendra une source d’énergie énorme, un compagnon charmant et un véhicule apprécié.
L’harmonie utopique qui préside à cette résurrection permet l’émergence des plus tendres sentiments: des couples se forment, l’on se marie, des enfants naissent. Sous la douce autorité paternaliste de Robert Clément, les fondations matérielles étant assurées, il reste encore du temps de disponible pour la culture et le savoir. Celui-ci est désormais consigné sur du papier (apprêté pour l’occasion), à travers l’imprimerie mise au point par Tsé-Thou, pour servir de dépôt sacré aux générations futures.
Le cataclysme universel a vraiment dû transformer ces derniers êtres humains puisqu’à aucun moment ils ne s’inquiètent de savoir s’il existe ailleurs d’autres survivants ou de partir à leur recherche. Se sentant bien dans leur île, ils édifient une société selon la morale (celle, bourgeoise de Clément Robert) et en fonction du progrès technologique qui est considéré comme le bien suprême. Cela leur est d’autant plus facile que les vices qui défiguraient habituellement l’homme ancien, leurs sont inconnus: pas de mensonges, de vols, de meurtres, de sexualité débridée, de viols, de jalousie... Parfois..., peut-être..., le fait de boire un petit coup de trop...mais le Président y met bon ordre !
Tout se passerait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles s’il n’y avait le Négateur, dont le nom est déjà tout un programme.
Embarqué avec les compagnons de la première heure, ancien ami de Clément Robert, cet être taciturne s’est transformé en contestataire, prenant systématiquement le contre-pied des arguments développés par le Président. Il ne croit pas à la nécessité de travailler, ce qui est pour lui un esclavage, ni à celle de progresser, ce qui est une aliénation. Anarchiste de service, il développe une thèse selon laquelle le progrès technologique tue la liberté individuelle:
" Voici l’endroit et l’envers de la chose. On construisait des routes, mais on payait des impôts fabuleux. En un siècle et demi, depuis Louis XV, on avait réalisé beaucoup de soi-disant progrès. Mais croyez-vous que l’on aurait pu retrouver un tact aussi parfait de bonne société que celui répandu à cette époque dans les salons? Où est l’amélioration? Et, d’un autre côté, pensez-vous qu’un homme primitif, partageant ses soins entre sa cabane et ses engins peu compliqués n’ait pas été plus heureux que l’habitant des grandes villes du globe, astreint à mille règles, obligé à de multiples usages, à se vêtir suivant la mode, à se présenter à l’heure au bureau ou devant le contrôle de l’usine? Vous imaginez sans peine une foule de raisons que je ne dis pas. En résumé, devons-nous chercher à nous replonger dans le funeste fatras des complications ou devons-nous plutôt simplifier notre vie en prenant pour modèle les peuples les plus simples que nous ayons connus?"
A Clément Robert qui tente de le convaincre (avec douceur!) de la fausseté de ses opinions en lui précisant que l’individu s’exalte à se mettre au service du bien social, il répond:
" La belle avance que vous ayez fait pousser du raisin en plein pays du Nord, si l’estomac repu n’en peut manger! Les spectacles, mais ils détraquaient la nervosité, provoquaient l’insomnie! Les livres, mais ils donnaient la migraine! Les usines, mais elles empoisonnaient l’air, tuaient les ouvriers! Le travail, mais il assommait tout le monde et tout le monde, lié par de chaînes imbéciles, le subissait. Puisqu’un ouragan bienfaiteur nous a presque délivré de ces liens, rompons-les tout à fait, reprenons notre liberté. Regagnons l’ignorance qui dore tout, l’état primitif qui laisse en repos. "
Et Clément Robert de rétorquer :
" Encore une fois qu’est-ce que l’état de nature? Est-ce la condition du sauvage? Lequel? Celui qui connaît la culture? Celui qui chasse? Celui qui ne sait pas allumer de feu? A quel degré d’ignorance faut-il revenir selon toi pour être heureux? Si nous nous abandonnions, sur cette pente dangereuse, ne vois-tu pas que nous serions à la merci d’un changement de climat, d’une famine, de n’importe quel événement imprévu? "
Ne pouvant plus supporter la vue d’autres êtres humains avec de telles théories, le Négateur ira vivre seul dans un coin de l’île, en compagnie de son chien, en produisant un minimum d’efforts et en pratiquant la chasse et la pêche.
La démonstration voulue par Solari n’en sera que plus convaincante lorsque le Négateur, devenu un être hirsute, sale, abominable, pratiquement incapable de s’exprimer, vêtu de peaux de bêtes, sera confronté à la beauté évanescente de Claire, une lumineuse jeune fille en robe de soie chatoyante (dernière conquête de la civilisation retrouvée).
Il en tombera éperdument amoureux, allant jusqu’au meurtre pour assouvir sa jalousie, car Claire lui est à jamais inaccessible. Lorsqu’il mettra le feu à l’imprimerie (qui propage les idées mensongères du progrès.), en brûlant du même coup Tsé-Thou, Clément se résigne à se débarrasser du parasite en une dernière chasse à l’homme.
Agonisant dans sa caverne la haine au coeur et la rage au ventre, il offre une image pitoyable aux yeux de son très ancien ami:
" Dans le demi-jour, on distinguait mal. La face du Négateur était embroussaillée de poils. Entre eux, la peau se montrait, brune et poussiéreuse. Les yeux s’ouvraient, petits, peu clairs, jaunies par l’envie. Dessous, les peaux de bêtes rajustées avec des tendons couvraient le corps et formaient un ensemble informe, avec lequel se confondaient les bras velus. "
Ses convictions anarchistes l’ont fait régresser au stade de la bête! De tels faits confirmeront Robert dans l’idée que son approche morale du monde est la seule possible. Le Négateur n’a pu réduire à néant ses efforts, ni inciter les jeunes de la communauté à quitter les lieux en prétextant une nouvelle montée des eaux. L’unique " ennemi " de la Cité étant enfin liquidé, celle-ci poursuit son évolution harmonieuse vers le bien. Les naissances se multiplient à vitesse exponentielle.
Georges Renaud, devenu vieux maintenant à l’instar de Robert, décide d’un voyage vers le Nord avec ses deux petits-enfants et l’aide de Béhémot. Sans que le Président puisse l’en dissuader, il se met en route. Les eaux se sont retirées de partout, les terres traversées sont plus ou moins marécageuses, mais ils continuent leur chemin, toujours plus loin, traversant la chaîne des Alpes pour finalement se retrouver devant Paris:
" -La Bastille! Une seconde place s’ouvrait devant eux. Là, sur le limon déposé, des herbes, des buissons avaient poussé, semés par le vent. Un océan de tiges, à demi jaunies par la maturité, balançaient les épis de graminées sous la brise douce qui soufflait. Au centre de la place, un trou se creusait, la colonne de Juillet avait dû s’effondrer dans le canal ouvert au-dessous d’elle. Les maisons démantelées, rangées en cercle, faisaient comme un décor d’incendie, en découpant le ciel dans les cadres de leurs fenêtres. "
Pris d’une grande frénésie devant ce spectacle Georges Renaud l’immortalisa avec sa plume. En fouillant les ruines, les nouveaux explorateurs trouvèrent encore une encyclopédie, trésor inestimable qu’ils s’empressèrent de rapporter. Mais, vaincu par trop d’émotions, l’ancien mourut devant son Paris tant aimé. Alors, les jeunes, pour qui la vraie patrie était leur terre d’Algérie, s’en retournèrent sans regret.
Ils seront accueillis triomphalement après cinq ans d’absence. La colonie comptait maintenant plus de deux mille personnes qui maintiendront ferme le cap vers un avenir radieux. Robert Clément, encore vivant quoique centenaire, figure mythique du Père Fondateur, sent au fond de lui descendre la grande paix de la victoire définitive.
" La Cité Rebâtie " de Solari est un ouvrage qui fait date dans le courant cataclysmique. Par son traitement stylistique, Il se détache de ses semblables, tels que " le grand cataclysme " de Henri Allorge, ou " les buveurs d’océan " de H. Magog. Il se hisse au niveau du roman de Stewart (le Pont sur l’abîme) dans sa description naturaliste d’une nouvelle société. D’autres aspects comme la description suggestive des ruines de Paris, ou la présence du personnage du Négateur renforcent l’originalité du récit.
Quelques faiblesses subsistent pourtant autant structurelles - personne ne se soucie d’autres survivants éventuels - que formelles, étant donné que l’unique aspiration vers le bien qui pousse les nouveaux bâtisseurs est vraiment par trop peu crédible. Une réédition du roman de Solari serait la bienvenue.
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A Tanger, le lieutenant de vaisseau Stève de Kermayeur, ayant suivi une jeune fille, Lucile, est assommé sans qu’il puisse reconnaître son agresseur. Il sera réveillé par Didier Delannoy, un as du 2 ème Bureau, qui lui proposera de partager sa traque à l’encontre de dangereux gangsters associés à Baroy, le compagnon de la jeune Lucile. Ils procèdent à la filature du susdit et aboutissent dans un tunnel sous-marin dont la largeur et la disposition des sas de sécurité révèlent le caractère fonctionnel. En le parcourant, ils atteignent les soubassements granitiques du Rocher de Gibraltar, découvrant ainsi une voie d’invasion probable par où des Allemands pourraient envahir Gibraltar lors d’une guerre germano anglaise hypothétique.
Stève et Didier se feront malheureusement repérer par les bandits. Destinés à finir leurs jours dans la « chambre d’immersion », ou « chambre de la mort lente », ils devront la vie sauve à Lucile qui, quoique pactisant avec l’ennemi, ne put se résoudre à supprimer d’aussi beaux jeunes hommes. Le combat final avec l’ennemi étendit pour de bon l’infâme Allemand Otto Saads et l’ignoble Italien Abattino, son complice, au moment même où la troupe anglaise, avertie par l’ingénieux Didier, investit à son tour le tunnel, réduisant à néant la menace d’invasion.
Un fascicule populaire offrant des personnages stéréotypés sur un fond de guerre conjecturale peu crédible.
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La Chair Des Vohuz - Par BenF
Béatrice se réveille dans un laboratoire souterrain où elle avait " été hibernée" (sic!) avec son mari, Ken. La Terre, cinquante années auparavant ne constituait plus un lieu de vie. Pour d’obscures raisons, les humains ont inventé une bactérie qui a dépeuplé le monde.
Afin de préserver Béatrice et Ken de ce sort funeste, ils ont été mis entre parenthèses, destinés à un futur incertain. Ken ayant disparu, Béatrice tombe entre les mains d’un groupe de squatters dégénérés et drogués, les " Déchus " (anciens anarchistes) qui, après l’avoir bien étrillée, la forcent à s’intégrer au groupe en un rituel de viol collectif.
Béatrice s’échappe. Elle évite les " Gluants ", êtres humains monstrueux et mutants vivants dans des marais, pour rencontrer Chris-aux-yeux-clairs, un homme-enfant de quinze ans pourvu de qualités psy. Que s’était-il donc passé dans le monde ?
Ce sont les " Vohuz ", les responsables. Extraterrestres sans corps physique, très avancés sur le chemin de l’évolution, les Vohuz se trouvent à l’origine de l’humanité. Sujets d’expérimentation, les humains devaient leur servir de forme. Déçus par la constante agressivité de leurs hôtes, ils ont décidé de mettre fin à l’expérience en provoquant un suicide collectif, tout en en conservant certains échantillons d’humains (les hommes-enfants, les Déchus, les Gluants…), et l’on se demande bien pourquoi !
Béatrice venant fausser le jeu, les Vohuz décident de sa mort car elle détourne les hommes-enfants de l’appel des extraterrestres : par sa seule beauté, elle agit trop fortement sur la conscience de Chris. Les Vohuz abandonnent la terre, laissant derrière eux leur Ancien, Arva. Ce départ provoque la mort certaine de tous les terriens survivants… sauf de Béatrice. Alors, Arva se glisse dans le corps préservé de Ken pour jouer avec elle la chanson du recommencement.
Un roman fourre-tout, aux mécanismes simplistes et aux accents douteux (ce sont les drogués, les anarchistes les responsables de la dégradation de l’humanité !)
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La Catastrophe - Par BenF
Surieux, commandant à la retraite, porteur de valeurs nationalistes et patriotiques, juge son pays d’autant plus sévèrement qu’il est lui-même touché par une condamnation inique qui l’oblige à quitter son appartement parisien pour se replier dans le Berry. Que deviendra sa fille Solange ? Comment va-t-elle pouvoir trouver un beau parti en cet exil malheureux ? Le jeune ingénieur Vaudreuil est de ses amis. Honnête mais naïf, il est le bras droit de Darbel, ami d’enfance de Surieux , directeur d’une usine de pièces d’armement top secret. La fille de Darbel, évaporée et clinquante, a jeté son dévolu sur Vaudreuil, le jugeant apte à remplir ses fantasmes dépensiers. Enfin Darbel, ami intime du député socialiste Bochet, commet une grande erreur. Ayant eu foi dans les proclamations tonitruantes de pacifisme de l’allemand Laumann, sidérurgiste de son état, il l’invite à visiter son usine où se fabrique une nouvelle goupille de fusil révolutionnaire.
Vaudreuil s’inquiète, soupçonnant Laumann d’espionnage. La visite se fait, à son grand désespoir, et, aussitôt après, Laumann quittera le territoire français pour l’Allemagne. Alice, ayant définitivement renoncé à l’amour de Vaudreuil, jette celui-ci dans les bras de Solange, amoureuse depuis longtemps du jeune homme. Accepté par Surieux, Vaudreuil met son futur beau-père au courant des liens qui unissent Darbel à Laumann. Tous deux apprendront une autre stupéfiante nouvelle : Darbel et Bochet sont les hôtes de Laumann à Stuttgart, qui compte épouser Alice. Hélas ! leur situation là-bas, ira en se dégradant. Convaincu enfin que l’Allemand se livrait à l’espionnage en recopiant les secrets de la goupille française, Darbel apprend avec horreur la suspension du mariage d’avec sa fille et un projet d’invasion de la France :
« La France a consenti à toutes nos demandes : abandon de l’occupation, suppression des réparations, révision du traité de Versailles. Donc, elle reconnaît l’iniquité de ces conventions. De plus elle a permis l’égalité des armements. C’est clair. Elle reconnaît nos droits à la revanche. Elle compte se mesurer à nouveau avec nous. Elle nous provoque, nous appelle en champs clos. Nous ramassons le gant. Nous sommes prêts. Hitler a fait de nous une nation unie, puissante, invincible. »
Ils seront consignés dans la propriété de Laumann avant d’être internés dans un camp de concentration. Le déclenchement du conflit, sans préalable, se fait un 14 juillet. L’aviation allemande, qui a transformé sa flotte commerciale en engins de guerre, a pour objectif le bombardement de Paris :
« Les gaz couraient comme des fantômes invisibles, poursuivaient les fuyards. A une station du métro, une grappe de malheureux, la figure convulsée, les mains au gosier, comme pour arracher le poison demeuraient debout dans la mort, serrés les uns contre les autres, en cascade sur l’escalier. »
Tandis que les Parisiens, tout à leur fête, se préparent aux bals tricolores, les bombes explosent sur la capitale, semant la mort et la dévastation, brisant les monuments emblématiques de la France tels que le Louvre ou l’Hôtel de ville :
« Le Louvre de Louis XIV et le Ministère des Finances brûlaient. D’immenses gerbes de flammes se tordaient avec des millions d’étincelles, crépitant comme une fusillade. Des pompes jetaient sur le brasier des torrents d’eau. Les jets de liquide s’évaporaient en arrivant dans la fournaise, lançaient d’immenses gerbes blanches. Des portions de toits s’effondraient avec un bruit de tempête, et des colonnes de feu et de fumée montaient dans le ciel. La Seine coulait rouge comme un fleuve de sang. On voyait des lueurs d’incendie dans les lointains de la grande ville. Et la foule exaspérée courait, s’écrasait en hurlant:
-Représailles ! Représailles ! Morts aux Boches !. »
La désorganisation française est complète, devant tant d’incurie de la part des politiques de gauche, d’imprécision et de parlottes inutiles, et en face d’une cinquième colonne allemande constituée par les Juifs ( !) :
« les Juifs chassés d’Allemagne par Hitler foisonnaient à Paris. On les connaissait bien. Les noms s’étalaient sans vergogne sur les devantures, avec même des affiches en langue allemande. Ils faisaient concurrence à nos nationaux, et les Français non seulement ne réagissaient pas, mais achetaient de préférence leurs produits, moins chers. ( …) D’aucuns plaignaient ces malheureux exilés. Les esprits désaxés faisaient de la sensiblerie bête, ne s’imaginaient pas que ces proscrits restaient allemands, sinon de race, du moins de culture, d’idées, de sentiments, de Patrie, devenaient de merveilleux espions. »
Surieux, emmenant Vaudreuil et Solange, organise son départ pour le Berry, au moment même où les hordes germaniques envahissent le territoire français, débordant des frontières de l’Est :
« Depuis des années la France manquait d’un homme, un homme pour balayer la tourbe des polichinelles qui la menaient aux abîmes, un homme pour détruire l’abject régime qui l’asservissait honteusement, un homme pour la relever et lui rendre sa place à la tête des nations, un homme pour prendre en mains le gouvernail et la mener au port à travers la tourmente. Et cet homme ne se rencontrait pas. Chacun l’appelait, tout le monde l’espérait, l’attendait. Dès qu’il apparaîtrait le pays tout entier marcherait derrière lui.
Et cet homme ne se levait pas.
Et l’on voyait poindre à l’horizon que des jours de deuil, de ruines, de misère, d’incendie et de sang. »
Un récit écrit en 1936 où s’accumulent les rancoeurs et les craintes en face de l’Allemagne triomphante. L’anticipation de Baraude sera de courte durée puisque quatre ans plus tard la France sera réellement envahie. Par contre, les causes de la guerre sont noyées dans les haines exprimées par l’auteur qui rend responsables de la situation, pêle-mêle, les Alsaciens (espions et traîtres), les socialistes (vendus, lâches et incompétents), les Juifs (à la solde de l’ennemi), et les spoliateurs de tout poil profitant du malheur commun pour s’enrichir. Encore un récit « prophétique » qui augmente une liste déjà longue en ce domaine.
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Vers l’an 2300 l’humanité entière a disparu sans que l’on en sache la raison. Cette disparition est appelée "la Singularité". C’est ce dont se rendent compte les rares survivants terriens réunis dans un avenir incroyablement lointain, à cinquante millions d’années de la Singularité : " Même sans E majuscule à Extinction, les derniers hommes s’étaient si profondément enfoncés dans le futur que personne ne se serait attendu à trouver leur espèce encore là. Mais la majorité des néo-techs ne pensent pas qu’il s’agit d’une invasion extraterrestre. Alice Robinson dit que l’humanité s’est éteinte au cours du XXIIIème et qu’on ne trouve aucun signe de violence avant la fin du siècle. En outre, s’il y avait eu une invasion, on pourrait penser que nous aurions vu arriver toutes sortes de réfugiés du XXIIIème. Au lieu de quoi, il n’y a eu personne – à part les derniers d’entre vous, les néo-techs de 2201 à 2202. "
Ils sont cent vingt-trois, tous d’origine différente avec leur motivation particulière, de rares rescapés ayant parcouru l’avenir grâce à la " bulle de stase ", soit un artefact électromagnétique à l’intérieur duquel le temps relativiste peut être programmé selon la volonté de son occupant sur une durée (la " nictation ") de quelques heures à quelques semaines, alors qu’autour d’eux s’écoule le flux temporel en millions d’années.
Les départs en route vers un futur sans retour se sont faits pour diverses raisons. Les uns sont partis pour faire fortune, les autres par obligations, certains, comme le détective Wil Brierson, personnage-clé de ce roman, contre leur gré, "shangaïé " dans le futur par leur ennemi.
Au bout d’un temps assez long de cinq cents millions d’années, l’humanité se retrouve devant son destin : on y dénombre les néo-techs, les plus évolués, qui datent du XXIIIème siècle et qui, grâce à leur technologie et leur interfaçage informatique, rendent la vie possible à tous les autres sur cette terre du futur.
Il y a les paléo-techs, dont fait partie Brierson, les néo-Mex et les tenants de la " Tutelle de la Paix ", fragments des gouvernements d’antan, et puis des êtres d’exception, tels que Léna, revenue d’un voyage de neuf mille ans dans l’espace, ou l’archéologue Chanson, prisonnier au sein du soleil dans sa bulle et récupéré au bout de dix mille ans
L’option qui s’ouvre à ces gens est entièrement déterminée par Marta, la néo-tech qui désire, à partir de ce qui reste d’humains, établir une nouvelle colonie dans le futur pour réensemencer la terre et y réimplanter l’espèce humaine :
" Eh bien, nous sommes dans une situation plutôt bonne, en ce moment. Mais notre civilisation - souche s’est éteinte. La chute peut être longue… En comptant les Pacifieurs, vous êtes environ trois cents paléo-techs. Avec votre aide, nous devrions pouvoir rallumer le réacteur de l’espèce humaine à un niveau convenable de technologie – celui du XXème ou du XXIème siècle. Si nous y arrivons, nous remonterons rapidement la pente. Sinon, si nous sommes retournés à l’âge préindustriel quand nos automs tomberont en panne… nous serons juste assez primitifs et trop peu nombreux pour survivre. "
Cette option cependant n’est pas partagée par tous. Marta se retrouve " naufragée du temps ", criminellement rejetée hors d’une stase par un adversaire inconnu. Tandis qu’à l’intérieur de la bulle humaine se passent deux semaines, à l’extérieur, pour Marta, se déroulent quarante longues années durant lesquelles elle n’a qu’un seul but : faire connaître à Yelen Korolev, sa sœur-épouse néo-tech, l’identité de son adversaire.
Elle livre un journal construit à partir de cairns dressés çà et là, observe la nouvelle faune qui se développe sur terre, araignées mutantes et primates évolués, chiens à l’intelligence agrandie. Elle mourra, " captive du temps perdu " sans avoir pu réintégrer la protection de la bulle de stase.
Yelen charge le paléo-tech Brierson de l’enquête. Celui-ci découvre, en compagnie de Della sa collègue extra-terrestre, l’horrible vérité : Marta a été victime d’un complot bicéphale. La première agression a eu pour origine un ancien dictateur d’Eurafrique, Philippe Genet, qui avait décidé dès le début de l’installation de la nouvelle colonie qu’elle ne se construirait que sous son autorité. Trafiquant les systèmes informatiques des néo-techs, infiltrant toutes les défenses de stase, il fit se battre entre eux en une guerre fratricide les diverses fractions d’humanité encore existantes. Plus de la moitié de ces rescapés du temps périt dans le combat qui, grâce à l’apport décisif de Della, joua en faveur de l’orthodoxie. Genet éliminé, sa réserve de zygotes récupérés, une lueur d’espoir subsista à nouveau pour l’espèce humaine.
Le deuxième assassin de Marta était l’archéologue Juan Chanson à l’esprit dérangé, persuadé que la Singularité ne pouvait être que l’oeuvre d’extraterrestres. C’est parce que Marta avait détecté certaines de ses falsifications historiques que Chanson l’abandonna dans le temps. Sa punition fut à la hauteur de son crime : au moment où la dernière colonie humaine se réinstalla en stase pour survivre et fonder l’ultime cité, Chanson, à son tour, dut subir les affres de l’abandon. Il vécut seul, sur une terre devenue étrangère, voire étrange, pendant plus de dix mille ans, avec l’assistance des " automs ", sortes de robots médicaux. L’humanité allait pouvoir relancer son histoire après une parenthèse de cinquante millions d’années sans comprendre cependant ce qu’a pu être cette " Singularité " qui faillit causer sa perte définitive.
Roman sophistiqué basé sur le thème temporel et celui de l’extinction, roman policier se déroulant dans un décor de science-fiction, avec des passions, des crimes, une enquête, des émotions, des revirements. Bref, une réussite qui se lit sans faiblir et avec du plaisir. Par un écrivain dans sa maturité.
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