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La véritable histoire d'Arka


Arka

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L'Enfance

Arka est né dans une famille d’éleveur de brahmines du Nord.
Sa mère et son père n’ont réussi à concevoir qu’un unique fils.
Tous leurs essais précédents s’étant terminés par des fausses couches ou la naissance de bébés monstrueux, mutants, dégénérés, qu’il fallut abattre sur le champ.
Arka, lui, est le seul enfant né sain dans une portée de triplés, sain du moins physiquement. Deux bras, deux jambes, une bonne bouille de bébé et tout ce qu’il faut pour assurer une descendance.

Il a donc été élevé à la ferme, se régalant de lait de brahmine, de bon gros steacks, des légumes phosphorescants poussant dans le jardin des voisins. Sa famille vivait dans un regroupement de fermes implantées sur des terres encore suffisamment fertiles pour faire pousser quelque chose.
Les différents exploitants assuraient la garde à tour de rôle et tous étaient équipés de fusils ou revolvers pour qu’en cas d’attaque extérieure tout le monde puisse défendre les terres.

Son enfance se passa sans incidents notables, c’était un garçon plutôt solitaire, on le disait maudit d’être le seul survivant d’une portée de mutants... D’aucuns prétendaient qu’il avait tué ses frères au sein même du ventre de sa mère.
Les autres enfants se méfiaient donc de lui.
Mais ce n’était pas la seule raison.
En grandissant ses traits se sont peu à peu déssinés, des yeux noirs profonds, lugubres s’étaient fichés sur sa face, sa mère les comparait souvent à ceux d’un ancien poète dont elle avait vu la photo dans un vieux livre défrechi, « Mon Baudelaire ! » qu’elle disait.
Son père se montrait plus renfrogné sur ce point, parlant d’yeux de drogué, de mangeur d’opium.
Et les autres semblaient en avoir plutôt peur.
Le reste du long et fin visage d’Arka se composait de cheveux noirs hirsutes, constamment en bataille, un nez fin et proéminant et d’une petite bouche.

Il passa la majorité de son enfance et de son adolescence à travailler à la ferme, ramassant la bouse de brahmine, nourrissant ces bêtes qui ne faisaient que de nouvelles bouses à pelleter.
Malgré son masque les vapeurs des excréments finissaient par lui monter à la tête et il se couchait le soir avec un mal de tête carabiné.

Une des seules activités qui lui apporta un semblant de plaisir fut l’apprentissage des armes.
Comme tout bon fermier de son camp il devait savoir manier les fusils et les revolvers.
Il se montra doué, trop peut être, il en était venu à chérir le fusil qu’on lui avait confié lorsqu’il fut jugé assez agé. Certains considéraient que cet interêt pour les armes était malsain, et qu’on ne pouvait confier un tel jouet à un mutant aux yeux de fou.
Mais son droit et devoir à porter une arme ne fut finalement pas contesté devant la nécessité de défendre le camp.

Durant ses journées monotones il apprit aussi les rudiments de la lecture, enfin, ce qu’il subsistait d’un tel savoir parmi les fermiers. Mais cela suffisait à comprendre les mots les plus simples.
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L'Esclavage

Puis au terme de sa quinzième année, il se passa un évènement effroyable.
Une bande de raiders s’était installée dans le coin et imposait sa loi à tous : rackets, viols, esclavagisme...
Mais la petite communauté dans laquelle vivait Arka ne se laissa pas faire.
Montrant qu’ils étaient armés, les fermiers déclinèrent les ordres des raiders.
Il y eu alors quelques jours de calme avant la tempête.

A l’aube de ce jour de printemps, les raiders, lourdement armés et véhiculés, s’en vinrent faire du camp de fermier un exemple pour tous.
La défense de fusils, et de revolvers, de fortifications en barils et morceaux de bois ne tint pas longtemps. Ce fut un massacre.
Les raiders incendièrent le camp, razzièrent la nourriture et les brahmines et prirent en esclavage les femmes et les enfants survivants.
Arka fut du lot.
Il avait lui même participé à la défense, tué plusieurs raiders grâce à des tirs ajustés auquels l’entrainement avait donné une précision délectable.
Mais lorsque les raiders étaient arrivés à entrer dans le camp, il avait été blessé et laissé à terre inconscient.
Il s’etait alors réveillé à bord d’un véhicule grillagé, des yeux appeurés le dévisageant, les yeux des villageois survivants.

Les fermiers esclaves furent emmenés au camp des raiders, certains servirent de monnaie d’échange, les femmes furent principalement utilisées à loisir par les guerriers victorieux, et les enfants restant servirent à tous les travaux laborieux.

Il se passa ainsi une année avant qu’un vagabond se présente avec une caravane au camp raider et demande à acheter des vivres. Pendant son ravitaillement il aperçut Arka enchainé avec son groupe qui revenait de la mine où il avait travaillé toute la journée.
Le vagabond demanda à acheter cet enfant qui lui fut vendu à un prix prohibitif mais qu’il accepta.
La bonne santé de l’enfant, son aptitude à déchiffrer les mots et son regard perçant avait dû lui inspirer confiance.
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Le Vagabond

Ainsi, Arka fut libéré de son esclavagisme chez les raiders mais il ne se faisait aucun doute sur le sort qui l’attendait auprés de son nouveau « maitre ».
Une vie des plus rudes, des mauvais traitements ou pire.
Il était ainsi résolu à s’échapper dés que l’occasion se présenterait. Il était plus facile de fuir un seul homme qu’une bande de raiders armés jusqu’au dents.

Le vagabond quitta la caravane, avec laquelle il était venu, peu de temps aprés et Arka y vit sa chance. Mais ils voyagèrent dans le désert, et la fuite aurait signifié la mort pour un garçon qui ne connaissait rien à la vie dans l’immensité perdue.

Par la suite, Arka comprit qu’il avait plus d’avantages à rester avec ce vagabond mysterieux que de fuir à l’aveuglette.
Le viel homme qui se cachait constamment sous un capuchon ne lui fit subir aucun mauvais traitement et le soumit plus à une condition de coursier que d’esclave.
En effet, il donnait à Arka des petites missions consistant à entrer dans les villes pour acheter des vivres, des munitions, des objets ou passer des messages. Le vagabond n’entrait jamais, était-il craint ? Haï ?
Arka n’en savait pas grand chose.
Il se contenta d’effectuer ses missions.
Dans les premiers temps il se fit souvent arnaquer voir carrément volé. Mais il s’y fit vite, devint la méfiance même et s’acquitta bientot de ses missions avec brio.
Le vagabond se montra d’une patience douce et attentive tout en restant distant.

Aprés quelques temps, la confiance s’installa entres-eux et le vagabond lui confia même un fusil.
Arka fit la démonstration de son aptitude aux armes et en tira une certain fierté jusqu’à ce que le viel homme utilise lui même son fusil en un tir d’une précision ahurissante à longue distance qui cloua le bec de l’enfant.
Arka en éprouva tout d’abord de la jalousie, mais le vagabond lui lança, aprés lui avoir tourné le dos : « je t’apprendrais ». Et il s’en fut chercher la proie abattue.
Le garçon ravala sa rancoeur.
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Les Rituels

Arka se rendit vite compte que le viel homme effectuait des rituels tribaux pour plein de petites choses : une sorte de prière psalmodiée avant le coucher, des signes de mains supersticieux lorsque l’on croisait tel animal... ou plus marquant, l’habitude de manger un morceau cru de la proie qu’il venait de tuer.
Arka en était venu à se demander si le vieux pratiquait de même avec les humains.
Il n’en avait jamais eu la réponse car le vagabond évitait scrupuleusement les hommes et lorsqu’il en avait tué un en plein désert, il avait demandé au garçon de rester sur place pendant que lui allait dépouiller le voyageur, une vielle connaissance du vagabond d’après ce qu’il avait compris.
Il avait eu beau écarquiller les yeux pour discerner ce que pouvait bien trafiquer le vieux, il était trop loin pour percevoir les détails.

Le garçon préféra rester loin de ces « rituels », le viel homme ne lui proposa pas d’y participer de toute façon, il ne lui imposait rien que la survie n’imposait d’elle même.

Mais arriva un beau jour où Arka, malgré l’entrainement que lui donnait le viel homme sur l’art de tirer loin et juste, finit par stagner. Il n’arrivait pas à atteindre le niveau du vagabond.
Pourtant celui-ci était vieux et ses yeux devaient être fatigués !
Cela en devenait rageant.

A force de ruminer et de voir le vieux avec ses rituels, il finit par se dire que cette discipline à laquelle celui-ci s’astreignait, et ses croyances farfelues, n’étaient peut être pas si inutiles...
Il en vint même à croire que c’est à cette source que le vieux puisait sa dextérité.

Le garçon commença donc à reproduire les rituels les plus simples, sans les comprendre, et le vieux s’en aperçut. En premier lieu, il le laissa faire sans intervenir, sans même rien dire.
Puis, il finit par l’aider, lui expliquer les gestes, lui apprendre certaines significations, puis, longtemps aprés, certains secrets.

Et étonnament, le garçon progressa non seulement au tir mais adopta aussi une attitude plus patiente, une attitude calquée sur celle du vagabond, comme l’aurait peut être fait un fils.

Sans doute grandissait-il simplement.
Mais Arka préfera attribuer une importante partie de sa progression aux rituels.
Pourquoi pas aprés tout ? Cette hygiène de vie lui avait appris à observer, à avoir le geste sûr.
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La Cache

Enfin, aprés un périple de deux longues années à voyager à pied dans le désert le vagabond s’arrêta un jour au milieu de nulle part et resta planté là, debout, pendant de longues minutes, fixant son regard sur quelque chose qu’Arka ne voyait pas. Le garçon, devenu jeune homme, se sentait nerveux mais ne dit rien.
Puis, le vieux s’avança de quelques pas, fit un long tour d’horizon du regard, se pencha, et épousseta le sable et la terre jusqu’à ce qu’une trappe appairaisse. Il y introduisit une clef qu’Arka n’avait jamais vue dans ses mains et fit coulisser le panneau.

Ce fut pour Arka une découverte indicible.
Il y avait là, dans cette planque, un matériel d’une technologie avancée, des choses qu’il n’avait jamais vues et le vieux manipulait tout ça comme s’il y avait vécu toute sa vie.

« Nous allons rester là un moment » lui dit le viel homme.

Le jeune homme était attéré.
Pourquoi avaient-ils voyagé si durement dans le désert pendant des années s’il y avait ici un endroit sophistiqué, confortable pour vivre ?

Le vieux n’élucida cette question que le lendemain, après avoir mis en route divers appareils et avoir sécurisé la trappe.

Il lui montra des tas de livres, lui fit un inventaire de tout l’équipement, et alors que le jeune homme commençait déja à s’embrouiller le vagabond lui lança :

« Tout ça est à toi maintenant, tu dois apprendre, tu dois en prendre possession ».

Et il releva son capuchon pour planter son regard dans celui d’Arka, qui, contemplant le visage du vieux à la pleine lueur des néons, découvrit à quel point celui-ci était usé. C’était le visage d’un homme qui n’avait plus longtemps à vivre et il ne comprenait pas comment il avait pu l’ignorer jusque là.

Alors que le vieux commençait à l’instruire sur tout ce fratras de technologie, la lumière se fit enfin jour dans l’esprit du jeune homme : tous ces objets qu’il l’avait envoyé chercher dans les villes, tous ces vivres, tout ce voyage, cet apprentissage, avaient été en préparation de ce moment.
Le vieux avait même parfait la maitrise de la lecture du garçon pour qu’il puisse parcourir les nombreux livres de ce repaire !
Tout cela dans un seul but : lui transmettre le savoir.

Voyant à quel point les forces du vieil homme s’étaient amoindries dans les derniers jours, Arka s’adonna à cette transmission de savoir sans compter le temps.
C’était comme une dernière ligne droite dans leur aventure.
Le vagabond avait tenu bon jusque là, puisant des forces en lui même pour finir ce voyage, prolongeant sa vie comme par sa simple volonté, mais arrivé au terme du périple, l’âge le rattrapait d’un seul coup et le temps était compté.

Un soir que le vieux était allé se coucher, Arka avait dû l’aider à s’allonger et à effectuer son rituel, mais ce rituel avait été plus long que d’habitude, les mots différents et cette psalmodie resterait gravé dans son esprit jusqu’à la fin de sa vie, c’était le rituel du dernier passage.
Le vieux s’allita, ferma les yeux et sa respiration se fit plus lente et Arka comprit ce qui se passait.

« Vous n’avez pas fini de me former, vous ne pouvez pas partir ! » lui dit-il.

« Tu sais déja tout ce qu’il est important de savoir, le reste est dans les livres » répondit le vieux.

Et sa respiration ralentit encore.
Le jeune homme resta silencieux puis lança une dernière phrase :

« Je n’ai jamais su votre nom, vous ne me l’avez jamais dit, vous étiez seulement « le vagabond », ne pouvez-vous pas me confiez ce dernier secret ? »

« De secret il n’y a point, les noms ne sont pas importants, seuls les individus le sont »

Et il mourrut là, dans un dernier souffle.
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La Technologie

Arka dut l’enterrer le lendemain dans le désert, face vers le ciel.
Puis il resta dans cette planque, sans rien faire pendant ce qui sembla des jours.

Enfin, il lui sembla que la meilleure chose à faire était de continuer l’oeuvre du viel homme et il s’attela à la lecture.

Aprés une longue période d’essais en tout genre, il finit par maitriser la technologie dont parlait les livres.
Il réussit à fabriquer un premier pistolet laser qui faisait flamber les cactus et les rats mutants autours de la planque.
Puis il fabriqua des fusils laser et enfin des armes plasma.
Ces dernières avaient la particularité de faire fondre les être vivants et étaient d’une efficacité redoutable.
La technologie permettait aussi de fabriquer des piles, cellules énergetiques utilisables comme munitions pour ces armes ou comme carburant pour des véhicules aux moteurs sophistiqués.
C’était une incroyable connaissance dans ce monde en ruine.
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Le Camp

Les jours passèrent, les vivres vinrent à manquer et la solitude à le marquer.
Arka décida donc de repartir en voyage.
Il traversa le désert et fit le tour de quelques villes.
La question qu’il se posait constamment était : « Que faire maintenant ? »

L’idée lui vint de construire une petite communauté comme dans son enfance mais avec la technologie qu’il avait à portée de main cela serait beaucoup plus aisé.
Mais il fallait trouver des gens de confiance, une mission presque impossible dans le monde où il vivait.

Mais un jour, passant près d’une ville de la NCR, il rencontra un homme ayant des ambitions similaires.
Ils firent route ensemble et finir par se lier d’amitié.
La confiance fut suffisamment forte pour se lancer dans l’aventure : créer un camp.

Les débuts furent difficile mais peu à peu vinrent s’ajouter d’autres personnes, certaines furent écartées, jugées malhonnètes, d’autres restèrent.
Et ainsi naquit un petit groupe que l’on surnomma « The Throats slashers ».

Arka comprit vite que ce groupe resterait restreint car il y avait trop peu de personnes de confiance à qui confier l’emplacement de leur camp, l’exploitation de sa technologie et des connaissances qu’avaient apportées ses compagnons.

Il comprit aussi que leur camp ne serait pas un regroupement agricole comme il en avait vu dans le passé.

Leur activité principal devint alors le marchandage et le mercenariat.
Arka se servit de ce qu’il avait vécu chez les raiders pour aller chercher du minerais, il fabriqua des armes énergétiques, du carburant, ses compagnons apportèrent leur connaissance des armures, du marchandage et des armes classiques. Cela suffisait pour faire des échanges et prospérer.
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Le Présent

A présent, Arka et ses compagnons continuent à travailler pour l’amélioration de leur camp, ils luttent contre les raiders et fortifient leurs liens commerciaux.

Ses compagnons l’ont accepté comme il les a acceptés lui même.
Ils respectent son tempérament posé, ses rituels étranges et passent sur ses espiègleries d’enfant.
Ses talents comme tireur émérite sont appréciés tout comme son expérience du monde.

La technologie énergétique qu’il a apporté leur permet de voyager en véhicules et Arka se sert régulièrement de ses armes pour cuire ou faire fondre ses adversaires.
Ce type d’énergie étant cher et risqué à élaborer, il continue à chérir l’utilisation des fusils classiques.
Il a gardé l’habitude des rituels que le vieux lui a enseigné et il songe au jour où il devra peut être les transmettre à son tour comme il devra transmettre tout ce qui a été construit.

Mais en attendant il reste beaucoup à faire.

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