Sur l'auteur :
Préambule :
l’Or en folie par Henri Bellamy, Sirius éd., sd.,1 vol. broché, in-
1 ère parution : sd
disette d’éléments
Synopsis :
Affolement dans les locaux de la banque de France. Un arrivage de lingots d’or en provenance de l’étranger s’est révélé être formé de barres de plomb. Vérification faite, monsieur le Gouverneur de ladite banque et ses collaborateurs s’aperçoivent que c’est l’ensemble des réserves d’or françaises qui se sont mystérieusement transformées :
" Les grands diamantaires ne perdaient pas tout. Mais pour les petits bijoutiers, c’était la fin. On rapporta un cas de morts subites véritablement tragique. Le père, un bon vieux juif du marais, en présence de sa vitrine ravagée, tombe raide. Sa femme se précipite : " Mon pauvre Jacob ! " Puis elle voit la devanture ruinée. C’en est trop ; elle tombe à son tour ! Le grand’père accourt, du fond de l’arrière-
L’affolement gagne M. le préfet et les personnalités religieuses et politiques. Force est de constater que tout ce qui est or s’est transformé en plomb, y compris les fausses dents et les objets du culte. La rumeur publique s’amplifiant, le préfet, pour éviter le débordement de la foule, fait cerner les bâtiments publics par la troupe. La Bourse plonge et la presse se déchaîne. Le parti de " l’Action française ", sous la coupe d’Isaac Davidet, en attribue la responsabilité aux Démocrates et Républicains :
" Quand je disais à tous les suce-
Allons, gensses du gouvernement de la chose publique, précieux pédérastes et fustigés, tous les marinés dans le stupre, la simonie, l’escroquerie, le trafic d’influence, qu’est-
Une chasse à l’homme est annoncée et la tête des malfaiteurs mise à prix. C’est là qu’intervient le rondouillard mais perspicace Agénor Jubin, journaliste au " Métropole ". Il réussit le premier, grâce à son flair, à découvrir le responsable de la transmutation, le savant Paolo Arriegias, noble et vertueux vieillard , ainsi que sa jeune compagne, Fleur. Ce dernier a mis au point le " transmuteur " qui agit par " ondes inductrices " sur tel ou tel métal -
Agénor Jubin, après une première explication orageuse, deviendra le chroniqueur officiel d’Arriegas, en distillant une information choisie en direction de son journal. Le quotidien s’arrache, mais Jubin demeure introuvable. Dans les sphères politiques, l’atmosphère s’envenime, surtout à l’annonce d’une attaque aérienne conjointe des autres pays européens sur la capitale. Paris, affolée, se vide de ses habitants :
" Les autobus, pris d’assaut, la foule s’y entassait à étouffer, s’agrippait aux toits. " Chauffeur, conduis-
" Le gouvernement de Berlin passa par des alternatives de décision et d’hésitation. L’attaque de la France sans le concours anglais devenait périlleuse. Et puis, on allait se battre contre quoi ? Que recélait en possibilités meurtrières cette force mystérieuse qui, contre toutes les lois connues de la physique et de la chimie, venait, aux ordres d’un homme, désintégrer un métal et spécialement ce métal-
Arriégas, avec Agénor, se rend à l’invitation de Stellar, provoquant un étonnement sans bornes. Pendant que les Européens l’écoutent, médusés, l’hostilité des représentants des grands groupes industriels américains croît en proportion. Deux jours plus tard, au moment où les deux hommes allaient produire leur allocution au Parlement, ils sont mystérieusement assassinés. Fleur, qui apprend la mort de son compagnon, se suicide non sans avoir au préalable détruit le transmuteur.
"L’or en folie" d’une écriture mordante et ironique met l’accent sur le cynisme des mobiles humains et sur la difficulté des réformes. Pourtant, La belle idée d’une Europe unie, audacieuse dans ce roman d’avant la guerre mondiale, actualise d’autant plus ce récit