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  • Post- Sapiens

       (1 avis)

    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Michel VIALA

    Parution : 1995

    Thème : épidémies, la cité foudroyée


    Sur l'auteur :

    (1933-) Ecrivain suise. Formation aux Beaux Arts à Genève. Acteur de théâtre. Créateur de décors. Voyages en Afrique et en Asie. Metteur en scène (théâtre, cinéma, télévision). Scénariste et romancier.


    Préambule :

    Post-Sapiens par Michel Viala, L’Age d’Homme éd., 1995, 1 vol. broché, grand in-12 ème , 126pp. couverture illustrée par Richard Aeschlimann. roman d’expression française (Suisse)
    1ère  parution : 1995
    épidémies - la cité foudroyée


    Synopsis :

    Une ville morte qui devrait être Genève, juste après la catastrophe. Une épidémie foudroyante a réduit drastiquement le nombre des survivants. Le narrateur y traîne une existence vide, à l’instar de quelques autres, tenant à jour son journal intime.  D’un naturel peu communicatif et sauvage, il s’est installé une niche sur les hauteurs de la ville, qu’il appelle " la Tanière " :
    " Je mange les haricots à la même boîte, actionne la pompe pour remplir un verre d’eau. Par bonheur la conduite n’a pas gelé. L’eau n’a pas mauvais goût. Il y a un sac de charbon à côté du poêle. Je le bourre jusqu’à la gueule, car je commence à avoir froid. Plus tard, je retourne au fourgon pour y prendre mon journal. La neige est toujours aussi épaisse. Elle craque sous mes semelles."
    Aménagée selon son goût, en compagnie de ses vieux 78 tours, il y coule une existence paisible se ravitaillant de temps en temps, à l’aide de son 4X4, en boîtes de conserve encore disponibles  dans les magasins :
    " Souvent, je pars seul à l’aventure ; j’ai trouvé sur un bateau au bord du lac, des talkies-walkies et des piles de réserve. Ainsi nous pouvons communiquer, Ji et moi, quand je m’absente.  Et, en variant les fréquences, j’ai même eu d’autres interlocuteurs. Malheureusement, ils sont à des centaines de kilomètres. Il faudrait carrément monter une expédition pour les rencontrer et Ji n’en a pas envie. J’ai rencontré en ville quelques solitaires que j’ai apprivoisés. (…)
    La ville se dégrade de plus en plus, au point de ne plus ressembler à une ville, mais à un champ de ruines. Ca a commencé par les toits. Un orage violent il y a quelques années, a cassé et déplacé des tuiles si bien que l’eau a pu pénétrer et a pourri les murs. Il n’a pas fallu dix ans pour que certaines maisons s’écroulent. De nombreuses rues sont obstruées de gravas, où pousse maintenant une envahissante mauvaise herbe, voire même des arbres. "

    Namor (c’est son nom, anagramme de Roman, autant pour désigner la Suisse que pour la narration) a également aménagé son fourgon pour y résider à l’occasion.  Sa tranquillité est cependant troublée par un groupe d’inquiétants survivants qui ont pris assise au café de la Rotonde, ont suivi ses déplacements, et aimeraient qu’il les rejoigne. Ce groupe désespéré, nihiliste en son essence, comporte la femme au manteau de fourrure, le Plongeur, l’Amiral, la Barbie et le Grand Noir, ainsi que Ji, une jeune asiatique. Tous se droguent ou s’alcoolisent sauf Ji qui devient la compagne de Namor, l’accompagnant en la Tanière. Le narrateur se coule dans ce sursis que lui offre la vie. Ji, en fonction de ses fantasmes matrimoniaux, transforme la Tanière, l’humanise. Au bout de quelque temps,  elle attend un enfant. Parfois, d’autres inquiétants personnages traversent l’espace du récit. Comme ce vicomte de la Parlotte qui vit encore selon les privilèges d’un ancien régime, enfin restitués par le cataclysme.
    En ville, près du parking où il s’était garé, Namor rencontre Gédéon dont la fonction, semble-t-il, est d’accumuler un quantité d’objets invraisemblables. Insensiblement, le narrateur perd la notion du temps. Au sortir de son éclipse –où était-il ?-, il estime que plusieurs mois se sont écoulés.
    De retour à la Tanière, il retrouve une Ji différente de celle qu’il a connue, en compagnie du " Mécanicien " qui l’aide en ses divers travaux. Elle apprend à Namor que son fils, baptisé Roman, est né. Elle est toujours prête à jouer à Adam et Eve avec lui mais selon des normes bourgeoises qu’elle veut imposer à Namor.  Sans un mot, le narrateur repart dans son fourgon :
    " Le mécanicien amateur de poule et de coq a garé le fourgon devant la palissade. J’ai vu son arrivée depuis la fenêtre. Il entre dans la maison comme chez lui, me salue vaguement et se précipite vers Ji qui tient Roman dans ses bras. D’autorité, il s’empare du bébé, le couvre de baisers. Le petit se met à pleurer. Je n’en supporte davantage, je sors. Je vais vers le fourgon. Je monte dans la cabine. Miracle, mon journal est là sur le tableau de bord ! Je mets le moteur en marche. Il tourne rond. Ji se montre à la fenêtre. Elle me sourit. Je démarre. Salut."
    En ville, les signes de la décomposition s’affichent de plus en plus nettement :
    " Je remplis mon sac à dos de provisions de bouche et d’objets de première nécessité. Je continuerai à pied, car les rues sont maintenant impraticables à tous véhicules. Même un char d’assaut n’y passerait pas. Les profondes crevasses et les énormes amoncellements de gravas sont autant d’obstacles infranchissables. La ville enfin rendue aux piétons !. "
    A la Rotonde, plus trace du groupe des " Immortels ". Ils résident maintenant dans un bateau, sur le lac d’où ils s’amusent à des jeux de pouvoir. Namor s’y rend, est capturé, réduit en esclavage selon les codes d’un jeu qui suit une stricte discipline militaire.  Libéré par la femme au manteau de fourrure, il remonte à la Tanière, mais il n’y a plus trace de Ji et de Roman ; ont-ils seulement existé autre part que dans son imagination ?  Le lieu est dégradé, envahi par la végétation : serait-il resté absent au monde encore plus longtemps qu’il ne l’avait pensé ?
    " Et si soudain, je me retrouvais il y a dix ans sur un parking encombré de véhicules, de cris, de rumeurs, de bruits, d’odeurs, de passants pressés, actifs, entreprenants, dynamiques ? Que cette césure verdâtre disparaisse ? Que je me retrouve à enseigner des banalités à des enfants dociles ? Car peut-être cette prison où je suis enfin seul, n’est-elle qu’un avatar ? Qu’un moment de ma folie ? "
    A Genève, il fait la rencontre incongrue d’un cheval errant dans les ruines urbaines :
    " Soudain, j’entends du bruit. Je regarde autour de moi. Aussi insolite que cela paraisse, on dirait un galop de cheval. Après tout, pourquoi pas ! J’ai déjà vu, dans cette ville que la nature reconquiert, des chèvres, des poules, des vaches et même un tigre ! le galop se précise. Débouche bientôt sur la place un superbe cheval alezan. ",
    Puis apparaît Lara la naine, comédienne en son théâtre,  où elle se joue une pièce sans spectateurs. Fuyant à nouveau vers la Tanière en sa compagnie, il y fait la connaissance de Paul Trachner, un soi-disant militaire qui s’est donné pour mission de réorganiser la société en recensant les survivants.
    Lara est séduite et accompagne Trachner en son illusion. Namor, resté définitivement seul et penché sur son journal, livre ses dernières réflexions sur la mort et la survie, la disparition de l’Homo Sapiens, se demandant si la naissance de son enfant Roman ne correspondrait pas à une nouvelle race, celle de l’Homo Post-Sapiens  sapiens:
    " Déjà, avant le bouleversement, j’étais un solitaire. Je n’avais avec les autres que des rapports absolument indispensables. C’est ainsi. Et pour Roman, ma foi, je ne vois rien à lui apporter , sinon un passé frelaté… la situation fait de ce petit bout d’homme ou le résidu condamné d’un désastre ou le début d’une autre espèce : l’homo post-sapiens sapiens. Prions pour cette dernière éventualité (…) Il faut que je cesse de penser. Que je n’écoute que le bruit du temps qui me conduit vers la mort. Une bonne fin, car alors tout disparaîtra lentement. Les souvenirs s’effilocheront. Ji et Roman se dilueront dans une brume indéfinissable… "
    Ce texte cataclysmique offre en une écriture serrée l’ensemble du bouquet thématique rattaché à la problématique du genre.  Dépassant la pure description d’un décor qui forme la toile de fond où s’inscrivent les événements, le romancier s’immerge de manière permanente dans le narrateur et transcrit des réflexions liées au vécu d’une situation dramatique, adoptant pour cela la posture de héros post-romantique.  Cette histoire,  baignant dans la couleur crépusculaire d’un désespoir tranquille,  forme la trame  d’un texte original et peu courant dans notre domaine.


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    Invité

    Invité nathatiss

    • 5
      

    Très beau conte d'anticipation ancré dans une réalité helvétique . les personnages sont  poétiques  et fantasques.

     

     

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