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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2, menaces animales Auteur: Jean-Michel DAGORY Parution: 1985
      Les A.E. (Anglais - Enculés) lâchent sur le continent une petite troupe de loubards habillés en costume de personnage historique (Dagobert, Musset, Cromagnon, Grand Charles, Vercingétorix, Murat, etc.).  En France, ceux-ci s’achemineront vers le sud  afin de comprendre ce qui s’est passé cinq ans auparavant. Car tout et tout le monde a disparu sur terre, et en France notamment, à l’exception de l’Angleterre qui reste la seule nation active. Comment cela a-t-il pu arriver ? Nul ne le sait encore :
      " Enfin on est arrivé. La ville n’avait pas trop souffert ; ce qu’on voyait d’abord, c’était l’énorme bunker, enterré jusqu’aux oreilles, que les Rosbeefs avaient construit dare-dare quand la CHOSE s’était produite, couic ! Paris s’était tu, et la France et, depuis, rien…  Pas de nouvelles du reste de l’Europe, un vrai rêve d’Anglais. Mais pas de nouvelles non plus de l’Amérique, ni de l’Afrique, ni de rien. Plus jamais… (…)
      On aurait pu croire que tous les habitants étaient partis la veille faire un pique-nique. Mais, à la réflexion, ça ne nous rassurait pas du tout, car on savait que les habitants n’étaient pas partis. Ils avaient disparu… Un coup des Russes ? Dans ce cas-là, les vainqueurs auraient donné signe de vie, et le Parti Communiste Britannique aurait enfin gagné des adhérents. Une erreur de manipulation d’un vague plombier atomique, déclenchant une réaction en chaîne ? Pourquoi l’atome fou n’avait-il pas traversé la Manche ? Il y avait des ferries pour ça. Sinon, quoi ? "
      Le narrateur et ses amis vont apprendre ce qu’il en coûte, de s’enfoncer au centre du continent avec leurs motos. Contrastant avec un paysage uniformément gris, leurs souvenirs, extraordinairement vivaces, concrets et colorés, les assaillent comme en une véritable reconstitution surréelle, absurde et mortelle.  Depuis des fermiers qui en décapitent certains avec leurs faux, dans un "vert paradis des amours enfantines ", jusqu’à la mort de la quasi-totalité des membres du groupe, tués par des jouets devenus énormes et menaçants, les morts jonchent le parcours :
      " Ce fut comme le signal de l’orage ; tous à la fois des centaines, des milliers de jouets se précipitèrent sur nous, crépitant sur les nappes blanches, faisant exploser les bouteilles, écorchant les crânes, aveuglant ceux qui se précipitaient vers la sortie. Il y eut une bousculade, les plus paniqués glissant sur les jouets amoncelés, les suivants leur passant dessus. Des cris, des types qui lançaient les jouets vers le plafond, un motard qui s’ouvrit la main en sautant par une fenêtre. "
      Un livre à moitié détruit détenu par Musset, le leader du groupe, évoquerait vaguement l’annihilation de l’espèce humaine (à l’exception des A.E.) par des Martiens, outrés par l’action polluante de Terriens trop remuants. Ils les auraient donc tous " gelés " en rendant meurtriers leurs souvenirs. C’est pour trouver une parade à ce génocide que Musset a besoin du souvenir du narrateur qui a survécu à  l’événement de l’incendie d’un cinéma, au temps de sa jeunesse, lequel a détruit la bibliothèque qui contenait le seul exemplaire complet de l’ouvrage. Mais l’évocation sera la plus forte et personne ne sortira vivant d’un enfer grotesque et fantasmatique.
      Un récit dur, saccadé, abrupt, aux trouvailles souvent inattendues et au style dynamique. Une atmosphère baroque avec des accents de fantastique flamand qui augmentent le malaise du lecteur jusqu’à l’angoisse. Une réussite colorée tranchant sur la grisaille habituelle de la série.

    2. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Edmund Cooper Parution: 1966
      Greville vit sa vie de publiciste à succès (surtout grâce aux coups de pouce de sa femme Pauline) quand, poussé par une impulsion mystérieuse, il écrase sa voiture contre les montants du pont de Chelsea à Londres. Signe avant-coureur de la vague de suicides qui va submerger le monde et qui va le transformer dans les années à venir. Vague surnommée "le Suicide Radieux" dont tout le monde tente d’expliquer l’origine, les journalistes comme les philosophes, les illuminés religieux autant que les psychologues:
      " A les entendre, le Suicide Radieux était tout à fait explicable. Dans un monde où l’idée même de guerre devenait rapidement absurde, ce phénomène représentait la simulation névrotique par l’homme moderne des conséquences d’un conflit tribal. Les psychologues et les psychiatres émirent tant d’explications plausibles du Suicide Radieux qu’ils donnèrent presque l’impression de l’avoir inventé. "
      Cette vague touche presque tout le monde, mais certaines catégories de personnes y échappent:
      " Les sujets les moins exposés au SR étaient les artistes créateurs dans toutes les disciplines les fous, les fanatiques politiques et religieux, les acteurs, les danseurs et le monde du music-hall, les illuminés, les homosexuels, les prostituées, les excentriques, les médecins et les infirmières, les enseignants (mais pas les professeurs d’Oxford et de Cambridge), les sportifs, les sadiques, les masochistes et les personnes atteintes d’un amour pathologique pour les animaux. "
      Peu à peu la société se délite. Greville, qui est sorti de prison s’engage dans les Corps des Inhumations d’Urgence. Il traverse la période de décadence en tentant de faire le maximum pour les autres, puis agira comme eux: il survivra, plus ou moins bien. Dix ans plus tard, le monde est livré aux chiens et aux chats errants, aux porcs sauvages et aux rats, aux bandes plus ou moins armées et plus ou moins fanatiques, et Greville survit toujours. Il s’est trouvé un bon refuge sur une petite île au milieu d’un lac et y vit sans joie quand, lors d’une expédition de ravitaillement à Londres, il sauve la vie de Liz en la débarrassant d’une horde de chiens sur le pont de Chelsea , où il était venu en pèlerinage. A partir de cette rencontre, sa destinée se transforme, il retrouvera un second souffle. Ensemble, ils seront confrontés tout d’abord à un petit groupe de jeunes pillards :
      " Cessez vos salades. Tout le monde se fout de tout. Et pourquoi pas? Nous ne sommes tous que des fichus cinglés, après tout.(...) Soudain Greville ressentit une bouffée d’amère pitié pour le garçon. Caïd devenait plus qu’un jeune psychopathe: il représentait l’humanité. Caïd représentait la tragédie humaine écrite en petites lettres. "
      Ils rencontrent aussi le «Père Jacques», jardinier d’un couvent qui s’en est annexé et le terme et les habitantes. Il leur sauve la vie et les vole avec élégance :
      " Pour services rendus. Je suis sûr que vous n’auriez fait aucune objection, mais pourquoi risquer une querelle désagréable ? "
      Puis ils retrouvent le " cottage " de Gréville et y passent une période calme, partagée entre l’amour, la musique et des parties de chasse qui leur donnent l’occasion d’assister à l’affrontement de bandes de rats et de porcs sauvages:
      " Aucun des deux adversaires ne put revendiquer la victoire totale dans cet affrontement, car les cochons survivants finirent par rompre le front des assaillants. (...) Les cochons étaient réduits à l’état de squelette, de même que les rats morts. Le raz de marée était passé, ne laissant derrière lui que l’odeur de la mort, chaude, dégoûtante et d’une obscène intimité. "
      Tout irait pour le mieux si, par  une nuit de brouillard, les Frères de l’Iniquité n’arrivaient dans leur village et ne massacraient la population, sauf nos deux héros ,  protégés par leur isolement. Après la tuerie, ils récupèrent un blessé,  le professeur Francis Watkins expert en psychologie des anormaux et «Frère de l’Iniquité à titre temporaire», personnage qui permettra à Greville d’avoir une vision plus claire de la vie:
      " Bien sûr qu’on trouvait la tyrannie, la peur et un inimaginable gaspillage. Mais, à votre avis, quelle réponse pourrait-on trouver? Le communisme, le tomisme, l’humanitarisme ou tout autre -isme? Eh bien laissez-moi vous dire que les -ismes n’ont jamais mené nulle part. "
      La disparition de Francis entraînera Liz à la recher de sa soeur jumelle, quête qu’elle avait d’abord rejetée. Greville la suivra.
      Nouvelles expéditions et nouvelles découvertes. Celle, entre autres, de la société néo-féodale de Sir James Oldknown, rétrograde et réactionnaire, en lutte contre un groupe d’anarchistes. Greville rejoindra ces derniers, les aidera lors d’une attaque des Frères de l’Iniquité et récupèrera Liz qui pourra enfin accoucher de son fils.  La fin du roman, trente ans plus tard, verra Greville qui aura restauré une partie de la civilisation, boucler la boucle en revenant terminer sa vie sur le pont de Chelsea.
      La fin du monde par les radiations, un thème de plus dans la longue cohorte des romans cataclysmique, un thème qu’Edmund Cooper traite de façon remarquable. C’est un roman d’une grande force renouvelant le genre par le fait que les survivants sont des psychopathes de tous poils ce qui permet une approche plus fouillée des motivations humaines. Avec de l’action, des temps forts, de l’humour, le texte mêle habilement les moments de tension et les moments de réflexion. Un modèle du genre dans la tradition anglaise.


    3. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Eve DERRIEN Parution: 2000
      Ils sont quatre. Quatre copains qui survivent à la fin du monde. Par suite d’un conflit généralisé, tout le monde est mort, ou presque:
      " L’odeur de cadavre était pourtant particulièrement commune à ce moment-là, omniprésente et parfois presque tangible. Les restes des villes puaient la mort, les routes défoncées étaient pavées de charognes, l’air était saturé du riche parfum de la chair en décomposition. Ca va bien mieux à présent que les vers, les chiens et les oiseaux ont fait leur petit travail de nettoyage, et on tombe plus souvent désormais sur une momie desséchée ou sur un squelette bien récuré que sur la spongieuse fermentation d’un cadavre relativement récent. "
      Les rares survivants s’organisent, subsistant seuls ou en petits groupe,  par la violence. Balki, Niko, Markus et Nic sont de ceux-là. S’entendant bien entre eux, n’ayant rien à reconstruire ni à prouver, ils avouent aimer cet état de liberté absolue où tout est disponible, où le temps se structure en fonction des fantasmes individuels. Ils voyagent en moto pour le plaisir et se débrouillent parfaitement en ce nouveau monde hostile. Apparaît Léo, une de leur ancienne amie, qui a survécu, elle aussi. Léo la mystérieuse a changé. Très vite, elle domine le groupe, le cimente en se donnant à chacun:
      " Peu à peu, ce partage équitable est devenu naturel. Léo y était pour beaucoup: c’est elle, et elle seule, qui veillait à préserver nos ego. De nous-mêmes - je parle de la section mâle de l’équipe - nous aurions plutôt eu tendance à l’exhibitionnisme primaire, mais Léo a imposé rapidement, et avec des moyens très discutables, du point de vue de l’éthique, un mode de vie en alternance.
      Il y avait deux Léo: celle qu’on pouvait caresser, et celle qui mordait. Je l’ai vue un jour se battre jusqu’au sang avec Niko - il était plus lourd qu’elle, mais elle était plus méchante - pour une allusion plutôt amusante à leurs ébats récents. "
      Ses compétences vont au-delà de la sexualité puisqu’elle s’affirme véritable chef de guerre lors de l’épisode des "cannibales ". Tombés dans un guet-apens tendu par un groupe d’individus qui se font un plaisir d’améliorer leur ordinaire grâce à la viande humaine:
      " Je n’entendais pas un mot de ce qu’il lui disait, mais je l’ai vu détacher les mains de Balki, pendant qu’un autre le maintenait. Tout en parlant, sans quitter Balki des yeux, il l’a forcé à tendre un bras vers lui, et a commencé à lui caresser la main, dépliant ses doigts un à un. Il a terminé sa phrase, s’est penché en avant, et a porté la main à sa bouche. J’ai cru qu’il l’embrassait. Le hurlement de Balki  m’a frappé comme un coup; j’ai vu le cannibale retirer de sa bouche le doigt arraché, le contempler en riant, et en ronger la chair. Un filet de sang coulait sur son menton. "
      Seuls Nic et Léo parviennent à leur échapper. Devant cet énorme danger, Léo organise une contre-attaque précise, meurtrière, techniquement sans défaut. Les cannibales seront systématiquement tués, leurs motos incendiées,  et les amis libérés. Cette action d’éclat leur fait découvrir une autre Léo qui leur était inconnue jusque là: impitoyable et meurtrière. Tous les quatre désirent connaître la manière dont Léo est arrivé à posséder cette maîtrise dans l’art de se battre.
      Après quelques atermoiements - car elle sait que jamais plus leurs relations ne seront pareilles à la suite de sa confession - Léo leur explique comment elle a réussi à survivre dans le groupe des " Chasseurs ", individus qui ont élevé la mise à mort au rang d’une esthétique en rejouant pour leur compte les " chasses du Comte Zaroff ". Elle avait survécu à la Chasse et de victime était passé au statut de " Chasseur émérite ":
      " En dehors de ses quelques membres d’origine, la meute était constituée de ses meilleures prises; elle s’était peu  à peu développée jusqu’à rassembler une trentaine de membres, jamais beaucoup plus, jamais beaucoup moins: une bonne chasse engendrait parfois la défection de quelques-uns des chasseurs pour cause de mort violente, mais la meute se reconstituait en intégrant l’élite de ses proies; il était rare en effet que cette proposition se voie opposer un refus.
      Bien entendu, la seule alternative à l’intégration était la mort, mais jamais personne n’avait tenté de quitter, par la suite, son nouveau clan. La traque accédait à la grandeur sanglante d’un rite initiatique: celui qui passait l’épreuve non seulement y prenait l’envie dévorante de la faire passer à son tour, de devenir chasseur après avoir été chassé, mais découvrait que ce rite de passage lui accordait ce droit, et ce plaisir, en toute justice. "
      Toujours liée aux autres par la passion du sang, elle participe à de nombreuses mises à mort avec un brio inégalable... jusqu’à ce que le groupe rencontre le " Solitaire ", un psychopathe qui se pique au jeu et décide de les éradiquer tous, les uns après les autres. Seule Léo, mue par un réflexe de survie, parviendra à trancher la gorge du " Solitaire ", trop sûr de sa victoire finale. Quelque mois plus tard, elle rencontrait le groupe de ses anciens amis...
      Gênés par ces révélations, les quatre garçons ont du mal à comprendre le fond de perversité qui réside en Léo. Elle, pour leur éviter des angoisses inutiles, disparaît de leur vie. C’est l’effondrement psychologique du groupe qui passe un temps infini à la rechercher. Ils y arriveront, au bout d’un long  voyage en bord de mer.
      Ils retrouvent une Léo, nouvelle figure charismatique d’un nouveau clan. Ils réussissent même à s’intégrer à ce nouveau groupe mais jamais plus ils ne retrouveront la complicité qui les unissait à elle. Quant à l’avenir de l’espèce humaine, il n’y en aura pas puisque - sans raisons apparente - toutes les filles s’avèrent stériles:
      " Alors qu’il est bien entendu avec moi-même que je m’en fous, je ressens l’envie stupide, l’envie sans cause, sans rime et sans raison, d’écrire nos noms, juste pour moi, juste pour dire que j’aurais au moins fait ça. Nous étions le produit de millénaires d’antiques exodes, le fruit des hasards d’une histoire morte. Nous étions tous nés au même endroit, au bord de la même mer, et dans nos noms pourtant se rassemblaient des peuples. Ils finiront avec nous.  Car nous cinq, nous, Nicolas Solovki, Pascal Balcchi, Marc Hauser, Eléonore Cohen et moi, Jean-Christophe de Kerveden, dernier de ma race, nous mourrons un jour, et il n’y aura pas de suite à notre histoire. "
      Un récit à la première personne (C’est Nic le narrateur) relatant une " tranche de vie " de l’après-guerre totale. L’analyse psychologique fine des personnages compte bien plus que les explications sociologiques et que le décor. La brièveté de la durée (l’action se passe en quelques mois), l’intensité des sentiments de " l’Homo Gestalt " que représente le groupe avec comme clef de voûte la fascinante Léo permet au lecteur de négliger les stéréotypes du genre. La charge explosive des images et des situations est constamment désamorcée par un style distancié et plein d’humour qui rend ce bref roman non seulement agréable à lire mais donne aussi du souffle à un genre aujourd’hui sans surprise


    4. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: HERMANN Parution: 1988
      La guerre totale entre Blancs et Noirs aux Etats-Unis a fait se régresser la civilisation en un moyen âge agricole avec des zones délimitées où survit chaque race ou clan. Les fermes fortifiées contrastent avec les cités en ruines, repaires du  vice et de la mort. Plus de gouvernement central, plus de démocratie. Les seigneurs de la guerre et les bandes de malfrats, l’argent vite gagné et une économie malsaine forment les valeurs dominantes.
      En ce monde d’après la catastrophe, les niais et les justes seront éliminés pour faire place aux rusés et aux profiteurs. Le décor planté, la série « Jerémiah » relate les multiples aventures d’un jeune fermier niais (mais qui ne le reste pas longtemps) et de son ami, l’interlope et rusé Kurdy Malloy, s’éloignant au cours de ses nombreux épisodes de l’aspect cataclysmique proprement dit pour approfondir la richesse des personnages et leurs relations.
      Vol. 01 : La Nuit des rapaces,  Fleurus éd., 1979, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44pl. couleurs
      1 ère  parution : 1979
      Un soir, Jérémiah ne rejoint pas sa ferme, voulant à tout prix s’emparer d’une mule maligne restée sans propriétaire apparent. C’est Esra, la fidèle amie de Kurdy Malloy, qui deviendra son compagnon. Leur différend sera remis sine die par une bande de truands qui s’en reviennent d’incendier la ferme de Bends Hatch, tuant la famille adoptive de Jérémiah, dont sa tante Martha. Découvrant au matin l’horreur du massacre, le jeune homme promet de se venger, aidé en cela par Malloy.
      La lutte, menée en ville contre les truands et leur chef à tête de vampire, monsieur Birmingham, sera âpre. L’amour pour les aigles qu’il nourrit de sa main provoquera la perte de Birmingham.  Jérémiah et Kurdy le freinant dans son trafic d’esclaves, il s’emparera de Jérémiah, censé servir de nourriture à ses oiseaux de proie. Kurdy cependant, introduit dans la place par un membre de la bande écoeuré des agissements de son patron, éliminera le dégénéré en lui faisant jouer le rôle  qu’il destinait à son compagnon.
      Vol. 02 : Du sable plein les dents, Fleurus éd., 1979, 1 vol. in-quarto, cartonné, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1979
      Jérémiah et Kurdy sauvent la vie, dans le désert, du sergent Corey qui fait partie d’une milice interville spécialisée dans la protection des transferts de fonds. Enlevé avec son ami Kenney par les membres sauvages de la « Famille », lui seul aura réussi à s’échapper. Kurdy,  décidé à rencontrer cette Famille, tiendra aussitôt compagnie à  Kenney dans sa geôle.
      Jérémiah ignore que les deux miliciens, de mèche pour s’approprier l’argent transporté, ont éliminé leurs compagnons. Au moment où Kurdy fignole un plan d’évasion pour se tirer des griffes de Sharita, la jeune femme qui règne sur la Famille, Jérémiah est capturé à son tour par le reste des policiers qui le croient coupable du massacre des leurs.Tout rentrera dans l’ordre après une bataille générale entre les miliciens et la Famille, renvoyant celle-ci au néant. Kurdy et Jérémiah, sauvés in fine, assisteront impuissants à la redécouverte de l’or et à l’exécution de Kenney reconnu comme traître à la fonction.
      Vol. 03 : les Héritiers sauvages, Fleurus éd., 1980, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1980
      Dans les décombres d’une ville moderne, au sommet d’un building vit une inquiétante famille qui espère s’accaparer les terres et de l’héritage d’un brave homme, Natanaël Bancroft. Faisant mine de le protéger, Natanël étant déjà mort, ils promènent sa momie pour faire croire qu’il dirige toujours la ville. D’autre part, ils ont réduit les gens en esclavage, les faisant travailler dur sous la férule d’un ex-comptable vicieux, Alvis Trenton, en réalité le seul meneur, en compagnie de deux jeunes loups, frère et sœur, Jessica et Audie, tous deux agressifs et sans pitié. Jérémiah, s’étant fait embaucher au service de Bancroft,  mène la révolte contre la tyrannie sous la tunique du numéro 602. Avec Kurdy en couverture, il met fin au règne de Trenton, élimine Audie, libère les esclaves et redonne les terres aux honnêtes gens.
      Vol. 04 : les Yeux de fer rouge , Fleurus éd., 1980, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1980
      Kurdy et Jérémiah poursuivent leur quête dans le désert. A la recherche d’une poignée de fermiers échappés d’un camp de travail, ils croisent la route de l’inquiétant magicien Khobs et de son singe-hypnotiseur, Idiamah. La poignée de fugitifs est poursuivie et traquée jusque dans la « zone interdite » - un lieu d’une chaleur infernale - , par des Indiens modernes en automitrailleuses, décidés à éliminer tous les Blancs survivants.  L’intervention de nos deux héros sauve la vie des fugitifs, ce qui permet à Jérémiah de retrouver la tante Martha, qu’il croyait morte dans l’incendie de la ferme de Bends Hatch. Mais la présence du magicien, en réalité un mercenaire chargé de ramener les malheureux en leur camp de travail, constitue une ultime menace que Kurdy, payant de sa personne, écartera définitivement.
      Vol. 05 :un Cobaye pour l’éternité Hachette éd., 1981, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1981
      A l’hôpital du « Professeur », l’on régénère les vieilles et riches personnes avec du sang prélevé sur des jeunes gens non consentants, destinés à disparaître après usage. Dans son luxueux hôtel de « balnothérapie », le Professeur, patron d’une bande de voyous, charge son rabatteur préféré Stonebridge, de lui procurer de la viande fraîche. Jérémiah et Kurdy ont élu domicile avec tante Martha dans un vieux wagon désaffecté. Malloy, qui connaît Stonebridge comme son ennemi irréductible, se laisse cependant embobiner par celui-ci,  qui lui propose un bon job auprès d’un «Professeur» pour un travail très bien rémunéré. Alors que Cheryl, la compagne de Stonebridge – en fait une vieille femme gardée artificiellement jeune – reste auprès de tante Martha dans le but de convaincre aussi Jérémiah,  Kurdy, arrivé à l’hôtel, est immédiatement emprisonné et mis en condition.
      Bien que tante Martha ait des soupçons, Jérémiah, revenu de ses occupations, suit Cheryl, dont il a le béguin, à la recherche de Kurdy. Après avoir traversé le secteur dangereux d’une friche industrielle, Jérémiah entre en force dans l’hôpital, se sert du bon docteur comme otage, révèle la vérité aux patients médusés et, avec Kurdy profondément affaibli, retrouve une Cheryl vieille et frippée, à l’article de la mort, car privé de son sérum.
      Vol.06 : la Secte, Hachette éd., 1982, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1982
      Kurdy et Jérémiah convoient un important et richissime personnage à travers des régions désertiques. Lessly, l’un des gardes du corps, est envoyé aux nouvelles. Il disparaît dans le brouillard. Malloy, chargé d’améliorer l’ordinaire, rencontre à la chasse Peter Loubioutchenko, un expert en explosifs, ce qui s’avérera utile car le petit convoi aborde bientôt une région hantée par les serviteurs d’Inemokh, une secte religieuse qui n’hésite pas à mettre à mort les incroyants. Attaqués en cours de route, ils seront sauvés par les serviteurs d’Inemokh qui les convient en leur inquiétant village. Le soir venu, dans le brouillard omniprésent, Kurdy et Jérémiah, traqués par les membres de la secte qui souhaitent brûler ces incroyants seront délivrés par Lessly, opportunément caché sous un masque sacrificiel, et qui sème le désordre chez les assaillants. Le petit groupe se dégage de justesse pour poursuivre son voyage.
      Vol. 07 : Afromerica, Fleurus éd., 1982, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1982
      Un Blanc poursuivi par des guépards est mis à mort. Là où habitent nos amis, un prisonnier noir, échappé d’entre les griffes des « centurions du Survival », un groupuscule raciste et d’extrême droite, sera la cause d’une attaque perpétrée à l’encontre de Jérémiah et de Kurdy. Jérémiah, pendu haut et court, sera sauvé par Woody, l’ami de cœur de tante Martha.Un tel fait ne restera pas impuni. Avec Kurdy, ils se mettent en chasse, rencontrant un groupe de Noirs qui s’oppose aux menées du Survival, pourtant aussi extrémistes que ces derniers puisque leur objectif est l ‘élimination des Blancs. La communauté noire est menée  d’une main de fer par un leader qui utilisera Jérémiah comme intermédiaire entre lui et les Blancs afin d’aboutir à un compromis. Ceci ne fait pas l’affaire ni des fascistes blancs, ni du radical noir, Mungalia, qui, maître d’une bande de guépards apprivoisés et téléguidés, écume la région pour en éradiquer les Blancs.
      Kurdy, restant en otage dans la cité noire, Jérémiah rencontre le chef de l’enclave blanche qui partage les mêmes soucis que son homologue noir : comment signer la paix en éliminant les extrémistes des deux bords ? Heureusement, une épidémie virale vient à son secours, en décimant les hommes du Survival. Mungalia, quant à lui, traquant Jérémiah pour l’empêcher de rapporter la bonne parole, sera tué par ses guépards. La mission de Jérémiah est donc un plein succès quand, avec Kurdy libéré, il reprend le chemin de chez tante Martha.
      Vol.08 : les Eaux de colère, Hachette éd., 1983, 1 vol. cartonné, in-quarto, 44 pl. couleurs
      1 ère  parution : 1983
      Kurdy et Jérémiah font la rencontre de Lena Toshida, la fille du roi des carburants. Gâtée et frivole, celle-ci n’en fait qu’à sa tête, protégée par Max le culturiste. Or Kurdy, sans prévenir Jérémiah, enlèvera Lena dans le but de soutirer de l’argent à son père. Poursuivi par le clan Toshida, auquel s’est joint Jérémiah, Kurdy entraîne la jeune fille dans les marais où vivent de dangereuses formes mutantes, en symbiose avec des algues carnivores. Jérémiah, déchiré entre son devoir et son amitié pour Kurdy est très mal à l’aise lorsque Max propose d’éliminer physiquement le ravisseur. Il ne peut s’y résoudre. Abandonnant les Toshida, il rejoint son ami et Lena, dont il tombe amoureux. Il fera tout pour les arracher au marais. Mais un accident de voiture ayant privé Lena de son père, ce qui transforme psychologiquement la jeune fille, Jérémiah partira avec elle, abandonnant définitivement Kurdy – du moins le croit-il-  à qui il ne pardonne pas sa trahison.
      Vol. 09 : Un Hiver de clown, éd. Hachette éd., 1983, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1983
      Jérémiah et Kurdy seront accueillis en plein hiver sur un vieux bateau de croisière bloqué dans les glaces où, hormis le Docteur et la petite Winnie, vivent des nains contrefaits en habits de clown, psychiquement dérangés.Leurs pitreries deviennent rapidement grinçantes et dangereuses pour tout le monde. Le Docteur, prisonnier de ces êtres, ainsi que l’enfant, veut empêcher les nains d’assassiner nos héros. Aidé par Silvester, l’un d’entre eux qui aime bien la petite Winnie, Kurdy et Jérémiah sortiront de ce piège mortel pendant que la bateau se consume en un immense incendie, avec à son bord le Docteur et les nains meurtriers.
      Vol. 10 : Boomerang, Dupuis éd., 1984, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1984
      Kurdy, engagé pour faire évader un prisonnier, demande des comptes à son employeur, Forman, à la solde du politicien Monroe. C’est au sein de la petite ville de Langton, où habite tante Martha et Jérémiah, qu’un commissaire vient surveiller la légalité des élections mettant en prise Monroe et son concurrent Atwood. Pendant que Jérémiah prend ses distances avec Kurdy pour s’occuper de son proche mariage avec Lena, ce dernier se fait rosser par Haggerty, seul témoin de la culpabilité de Monroe dans cette évasion manquée.
      Une fête, avec défilé de majorettes, devrait éclaircir les esprits et faire triompher Monroe, le politicien véreux. Kurdy, sur les traces de Forman, finira par régler ses comptes dans la banlieue industrielle pourrie jouxtant Langton. Jérémiah, alerté, ne peut s’empêcher de lui porter secours au grand dam de tante Martha. Le lendemain, Haggerty est poignardé, mais survit. Kurdy, pour ne pas perdre son seul témoin, demande à Jérémiah de le veiller,  le temps pour lui, déguisé en majorette,  d’avertir le commissaire. Ce temps sera mis à profit par les sbires de Monroe afin de s’assurer de l’innocuité de Haggerty et, par la même occasion, d’éliminer Jérémiah , en se servant de Lena comme otage.  En ramenant le commissaire et les sergents, Kurdy sauvera la situation, mais Lena, écoeurée par son comportement et son intrusion intolérable dans sa vie, le somme de prendre le large. Kurdy s’éxécute, confiant qu’entre elle et lui, Jérémiah saura choisir.
      Vol. 11 : Delta, Novedi éd., 1985, 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1985
      Kurdy se souvient qu’un individu du nom de Jay lui doit de l’argent. Comptant le récupérer avec l’aide de Jérémiah, il rend visite à Jay, au bord de la mer où vit celui-ci, notamment avec son beau-frère Milton, un fanatique du parapente. Hélas !, Jay ne peut plus rien pour Kurdy : il a perdu la mémoire. Jérémiah et Kurdy, à court d’argent,  doivent donc s’engager auprès de Syd, un de leurs anciens contacts, pour la dangereuse mission de récupérer l’essence restant dans les fond des cuves d’un ancien complexe pétrochimique.
      Leur route croisera celle de « la Famille », trois individus, dont le père, dévoyé débile, la mère, sans scrupules, et le fils, géant microcéphale téléguidé par ses parents, qui a déjà un meurtre sur la conscience. D’emblée, le géant prend Jérémiah en grippe. Redoublant de vigilance, le groupe pénètre dans la zone industrielle dévastée. la série de meurtres qui survient rend pesante l’ambiance. D’abord, c’est le père de la Famille,  qui tombe du haut d’un réservoir, suivi peu après par la mère, étranglée. Alors que Jérémiah fait de l’équilibrisme pour décoincer un tuyau, le géant, fou de rage, poursuit le mystérieux assassin à peine entrevu, qui n’est autre que leur première victime laissée pour morte. Sûr de sa force, il s’apprête à lui dévisser la tête lorsque celui-ci s’accroche à un câble, s’électrocutant, ainsi que le géant, et propageant le feu à toutes les cuves. Comme si toutes ces misères ne suffisaient pas, Kurdy est soudain pris pour cible par un tireur isolé. Le trajet de la balle semble venir du haut, comme si l’on avait tiré du ciel, en deltaplane, par exemple. Nos deux amis retournent donc voir Jay qu’ils trouvent en pleine forme et qui avait donné à son beau-frère l’ordre d’éliminer ses créanciers. Mais une chute finale lui ôtera définitivement la mémoire. Pas de chance pour Kurdy !
      Vol. 12 : Julius et Romea, éd. Dupuis éd., 1986, 1 vol. cartonné,  in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1986
      Au centre ville, l’empire de M. Procton, d’une propreté méticuleuse, est gardé par les membres de sa police privée. Il exige de nombreuses mains serviles pour son entretien. Les travailleurs, plus proches des serfs ou des esclaves que des ouvriers, portent un numéro, sarclent, nettoient, embellissent la cité de M. Procton. Kurdy et Jérémiah, toujours à court d’argent, s’engagent donc en enfer. Enfer tout relatif pour Jérémiah qui, aux bons soins de la Putiphar de service, satisfait aux caprices érotiques de la dame, épouse d’un haut membre du Directoire.
      M. Procton, de son côté, a des soucis d’un autre ordre. Sa propre fille Roméa, contestataire jusqu’à refuser de se laver, est amoureuse de Julius, un va-nu-pieds poète qui lui adresse moult sérénades d’un parc voisin. Enfin, un autre individu mystérieux, se faisant appeler l’Ange Noir, et qui n’est autre que le chef de la police municipale, perturbe gravement la vie de la cité avec des actions écologistes. Toutes ces petites tranches de vie sont visionnées par le concierge de l’immeuble central, un voyeur passionné qui maintient en cage une vieille connaissance, Stonebridge, dans le but de régler certaines dettes. Jéréamiah, de par sa situation privilégiée apprend que Kurdy, ayant eu moins de chance que lui, est destiné à finir ses jours comme jouet pour les happy few qui savourent d’avance sa mort sous les cornes ouvrées de poignards tranchants d’un taureau furieux, en une arène clandestine. Tandis que l’Ange Bleu est enfin découvert, Jérémiah, enlevant Roméa consentante pourvu qu’elle soit avec son Julius, entreprend de libérer Kurdy ; puis nos deux amis disparaissent dans la nuit.
      Vol. 13 : Strike, Dupuis éd., 1988, 1 vol. cartonné,  in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1988
      Le chef d’une secte religieuse douteuse se trouve en cheville avec le maire d’une localité et un certain Saphone, directeur d’un bowling interlope. Kurdy et Jérémiah ayant toujours un besoin pressant d’argent, parient sur le jeu de quilles que Jérémiah maîtrise parfaitement. Il bat Strike, le champion de l’établissement, ce que Saphone ne pardonne pas.En attendant, le guru véreux, poursuivi par les imprécations du pasteur du coin, se débarrassera définitivement de lui. L’intérêt de Jérémiah pour cette affaire soulève la méfiance de Saphone. Le guru, en enlevant la petite amie de Strike dans le but de l’ajouter à son harem, provoque l’alliance objective de Jérémiah et de son concurrent malheureux au bowling.La découverte du corps du pasteur, la libération de la jeune fille, la preuve que le guru se livre au trafic de cocaïne avec ses associés, provoqueront sa chute. Ses douteux amis ne le lui pardonneront pas, puisque sa tête volera en éclats sous la magnifique tiare piégée qui lui a été offerte. Quant à Jérémiah et Kurdy, ils poursuivent leur éternelle quête.
      Vol. 14 : Simon est de retour,  Dupuis éd., 1989, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1989
      Les frères Sikorski sont à nouveaux réunis. Sous des dehors d’honorabilité, l’aîné, qui passe pour le bienfaiteur de la vallée, est d’une extrême richesse. Les revenus de son domaine agricole lui permettent d’entretenir une armée privée et comme il se prend aussi pour un grand interprète de J.S.Bach, il a fait construire un orgue immense qui utilise la force d’une chute d’eau qu’il appelle « sa cathédrale ».
      Il se trouve être en même temps le plus grand producteur de cocaïne du marché, ce que le vigile Lester, qui a vu mourir son ami et sa femme, ne peut admettre. Il tente donc de collationner des preuves de la forfaiture des douteux personnages, engageant au passage Jérémiah et Kurdy comme miliciens.
      Simon est le frère cadet des Sikorski. Etre pervers et violeur d’enfants, il a été rédimé par une pléiade d’avocats, goûtant une réinsertion méritée dans le domaine familial, suivi à la trace par son psy. Kurdy, capturé au moment où il enquêtait sur le terrain, Simon et ses sbires s’amusent à ses dépens. Jérémiah et Lester réussissent à faire sauter le barrage. L’eau détruit la production de pavots et fournit la preuve attendue à cause des sachets de cocaïne entraînés par le courant. Simon, qui sous-estime Kurdy, sera tué par celui-ci, ainsi que son psy. Mais Lester ne triomphera pas longtemps. Grâce à sa qualité de bienfaiteur de la vallée, sa richesse et ses avocats, l’aîné des Sikorski charge le cadavre de Simon de tous les crimes et sera blanchi par la population locale. Dégoûtés, Jérémiah et Kurdy reprennent leur route.
      Vol.15 : Alex, Dupuis éd., 1990, 1 vol. cartonné,  in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1990
      Kurdy et Jérémiah sont associés à une affaire familiale dans laquelle ils auront un second rôle. Le jeune Edward et sa mère, une grosse dinde, rejoignent Melvin, un père taciturne et falot vivant avec Alex (pour Alexandra), la sœur d’Edward, dans une maison isolée le long d’un canal. Les retrouvailles des membres de cette famille éclatée ne sont pas très chaleureuses. Alex, à la forte personnalité, fuit les hommes, vit avec deux singes, fait volontiers le coup de feu, est peu scrupuleuse sur les moyens de parvenir à ses fins. La situation dérape lorsque Chimp, son chinpanzé préféré, est mystérieusement tué. Grâce au carnet de notes perdu par l’un des assaillants et traduit par Edward, l’on apprend que les responsables du massacre sont des soldats japonais venus près de la côte en mission d’exploration pour une future invasion du territoire américain. Alex, qui n’a aucun souci de la politique, veut venger la mort de son animal favori. Avec l’aide de Kurdy et Jérémiah, ils tendent un piège aux soldats basés en un endroit curieux, en bas d’une gigantesque statue d’indien sculptée dans le roc de Turtle island. Les Japonais seront éliminés les uns après les autres. La fin de ce récit serait donc idyllique si une balle perdue n’avait atteint Alex, la tuant net, ce qui aura au moins l’effet bénéfique de réconcilier sa grosse maman avec son falot papa. Ecoeurés par l’égoïsme de ce couple, Jérémy et Kurdy disparaissent.
      Vol. 16 : la Ligne rouge, éd. Dupuis éd., 1992, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1992
      Kurdy et Jérémiah attendent un bateau à aubes qui doit les emmener en ville. A bord, ils découvrent une admirable brochette de truands, dont leur chef Frank Rod, maître de la pneumatique Pryscilla. Le jeune coq Kurdy ne résistera pas à l’invitation enflammée de Pryscilla, commettant l’irréparable, ce dont Rod est aussitôt averti.  Spécialisé dans le racket et le combat de catch truqué, Rod écume la région, se partageant les gains avec une autre bande de truands, en fonction des victoires ou défaites de son poulain, Tornado César, le géant catcheur.
      Dans la ville portuaire soumise, on pratique la loi de l’omerta. Alors que Jérémiah, à peine débarqué, s’engage dans le tri des déchets pour gagner quelques sous, Kurdy est copieusement rossé par les sbires de Rod pour son inconduite.Nos deux amis se refont une santé dans la planque de Happy Mike, un doux qui se dit neutre, en réalité une « balance »  pour tous ces joyeux camarades du milieu. Kurdy, ayant récupéré, songe aussitôt à se venger et disparaît.
      Jérémiah, inquiet, guidé par Pryscilla, se retrouve au rendez-vous dans la villa de Rod où celui-ci donne un raoût décadent. Kurdy, déjà sur place, est  aussi vite repéré. Plutôt que de l’exécuter d’une balle dans la tête, Rod trouve plus amusant de le confier à Tornado pour l’amusement et l’édification des siens. Au moment crucial, Jérémiah tue le catcheur avec l’aide d’un allié inattendu, Finley, un individu de la bande passé à la solde des adversaires. Profitant de l’agitation, Jérémiah et Malloy s’éclipsent, pour, dès le lendemain embarquer incognito sur le bateau afin de fuir cette région brûlante. Mais trahis par Happy Mike, ils essuieront la vindicte de l’ensemble de la bande. Jérémiah débloque la situation en faisant sauter le bateau après avoir allumé la mèche dans la soute. Regagnant à la nage la rive en compagnie d’Esra, la mule de Kurdy, ils contempleront les derniers débris flottants à la surface d’une eau sous laquelle reposent désormais Rod et les siens.
      Vol. 17 : Trois motos … ou quatre, Dupuis éd., 1994, coll. « Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1994
      Le bourg de Langton est troublé par quatre inquiétants personnages sur leurs grosses cylindrées, qui semblent rechercher quelqu’un. Au moment où le cul-de-jatte Winston déclare sa flamme à Daisy la serveuse du bar, son chemin croise celui de Montana, un odieux individu. Kurdy, présent lors de la scène, rétablit l’équilibre… et s’en fait un ennemi mortel. Winston, très touché, lui propose de se réfugier chez son père en cas de besoin, un original élevant des oiseaux. Kurdy, sortant du bar, découvre Stone-B qui semble craindre pour sa vie. Comme c’est lui que recherchent les quatre individus en moto, moyennant finance, Kurdy propose à Stone-B de le mettre en sécurité chez Winston. Mais tante Martha, que toute cette agitation affole, craignant pour la santé de son adorable petit Jérémiah, dévoile la planque de Kurdy à Montana (ce qui est très vilain !).
      Ce dernier noue une alliance objective avec les motards et, à plusieurs, ils encerclent la ferme de Winston pour se débarrasser définitivement qui de Stone-B, qui de Kurdy. Jérémiah, mis au courant de la situation par Daisy et Winston, vole au secours de son ami. Les assaillants sont tous, les uns après les autres, éliminés, sauf Montana, qui menace le groupe avec une grenade. En explosant elle  atteint principalement Daisy, donnant la chance de sa vie à Winston. Amputée de ses deux jambes, Daisy sera désormais sur pied d’égalité avec Winston ! Quant à Stone-B, fidèle à sa personnalité, il trahit Kurdy en s’enfuyant, mais pas Jérémiah qui lui fera payer au double tout ce dérangement autour de sa personne.
      Vol. 18 : Ave Caesar, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages» 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1995
      Un tyran mégalomane à la cervelle d’oiseau, passionné par la Rome antique, se sert de son jouet, un tank récupéré d’avant la catastrophe, pour bombarder le bourg aux mains de la milice locale, situé en contrebas d’une falaise. Jérémy et Kurdy que le hasard maladroit (et l’auteur) fait s’engager dans les troupes pseudo-romaines de Caesar, grippent une machine si bien huilée. S’appuyant sur Ogilvy, un des miliciens capturés, ils organisent la révolte. Pendant que Kurdy s’échappe, minant le terrain, Jérémiah réussit à faire basculer le tank au-dessus de la falaise. Caesar est éliminé, le bourg respire à nouveau (sous la coupe des miliciens), Kurdy et Jérémiah, sans illusion, reprennent leur route.
      Vol. 19 : Zone frontière, Dupuis éd., 1996, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1996
      Jérémiah, toujours à la recherche de Léna, aboutit dans une zone frontière où s’est produit un massacre. La bande de Don, un shérif ambitieux qui brigue le pouvoir municipal, a capturé un étrange individu (un extraterrestre) dont il espère tirer un bon prix. Pendant que Lena travaille pour le proxénète Jack, ami de Scott, le bras droit de Don, Jérémiah explore la ville, à sa recherche. Des morts mystérieuses dressent tous ces personnages les uns contre les autres. Scott, en dépit de l’hostilité de son patron envers son projet, ne veut pas lâcher sa proie. Le mystérieux captif appelle ses amis à son secours. Décidé à rester le patron, Don s’emporte contre Scott. Les deux bandes rivales s’entretuent dans un no’mans land, une zone industrielle pourrie. Scott garde Léna en otage pour apprendre à Jack à ne pas le  trahir auprès de Don. Heureusement, Jérémiah et Kurdy, avec l’aide involontaire des aliens qui libèrent leur ami en faisant le vide autour d’eux, récupèrent Léna. Celle-ci, devenue maman, refusera définitivement de suivre Jérémiah pour ne pas encombrer inutilement un héros sombre et tourmenté.
      Vol. 20 : Mercenaires, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages» 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1997
      Dans les mines de Sears et Com au fond du désert, Meredith, le chef de chantier, a monté une étonnante opération. A l’insu des services de sécurité commandés par Pierce, sachant qu’au bout de l’un des tunnels se trouvait une chambre-forte contenant des centaines d’œuvres d’art mises en sécurité avant la catastrophe, il a décidé de récupérer ces richesses à son compte. Assurant la liaison avec une horde de mercenaires qui utilise des jeeps et des éléphants cuirassés, Argus MacSpoon s’est infiltré dans le camp sous les oripeaux d’un prêcheur. Jérémiah et Kurdy qui l’ont accompagné, sans connaître sa véritable identité, apprennent par hasard le secret de Meredith en lisant le dossier subtilisé maladroitement par le jeune Romeus, plus mort que vif. Pendant que Jeremiah, répondant à sa nature scoute et tout en prenant de grands risques prévient Pierce, Kurdy sauve la vie à Olga, une plantureuse et sympathique hôtesse de bar. La horde des mercenaires tombera dans un piège électrifié avec ses chars d’assaut blindés. Meredith se suicidera malencontreusement ce qui, une fois de plus, incitera Jérémiah et Kurdy à conseiller la prudence à Pierce dans sa recherche de la vérité, le mal étendant ses tentacules partout où cela est possible.
      Vol. 21 : le Cousin Lindford, Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 1998
      Des cobayes humains s’échappent du laboratoire scientifique du docteur Manghel (Mengele ?) où l’on pratique le clonage humain. Ceci contrarie beaucoup le sénateur Kern qui, avec Manghel, partait pour prendre le train du progrès. Ordre est donné d’éliminer ces sous-produits malheureux et témoins gênants. Comme Manghel entretient une horde de tueurs, avec l’appui du chef de la police locale acheté par Kern, cela ne devrait pas être si difficile. C’était sans compter sur la présence de Jérémiah et Kurdy qui se trouvent mêlés aux événements à leur corps défendant comme d’habitude, avec, à leurs trousses, différents individus, dont une vielle connaissance, Stonebridge, (dit Stone-B) toujours aussi vantard et énurétique, et Vince, un extraordinaire balourd aussi décérébré que les clones qu’il pourchasse. L’un de ces êtres, reconnu par sa vieille parente Tisha comme le « cousin Lindford » trouve refuge auprès d’elle, qui le cache dans des friches urbaines. Sous la conduite de nos deux héros, le cousin Lindford échappera à ses poursuivants grâce, notamment, par le revirement du chef de la police. Stonebridge, lui, aura beaucoup de mal à retenir la grenade sans goupille que Kurdy lui aura glissée dans le cou…
      Vol. 22 : le Fusil dans l’eau,  Dupuis éd., 2001, 1vol.cartonné, in-quarto, 48pl.couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2001
      Jérémiah et Kurdy en fuite dans le bayou à cause d’une légère maladresse de la part de ce dernier, font irruption dans la famille du jeune Jason qu’ils libèrent d’un puits dans lequel il avait été enfermé. Chez lui, ils découvrent le fonctionnement d’une famille complexe où règne la loi de l’omerta, tous les ingrédients étant réunis pour que la situation dégénère.
      Marge, une mère alcoolique, castratrice, dominatrice, dévoreuse d’hommes, qui jette de suite son dévolu sur Jérémiah. Shank, l’un des fils de la maison, jaloux de sa femme Angela qui s’apprête à partir avec son frère Jason en abandonnant sa fille l’adorable petite Lizzy. Oncle Todd, qui se livre à des pratiques vaudous, la nuit, dans le bayou. Et l’inénarrable Less, le mari de Marge, odieux de lâcheté et de passivité. Cette situation si complexe explose quand se déclenche l’attaque des miliciens. Shank, ayant participé à un vol et tué l’un des convoyeurs, s’est fait voler le butin par Jason qui l’a réservé à son seul usage. Ses complices, tous miliciens véreux, ne sont pas du même avis. Ils le font savoir, de nuit, espérant récupérer l’argent et massacrer la famille de Shank. Sans la spontanéité de Lizzy qui révèle la situation à Kurdy, tout le monde aurait été éliminé. Tandis que Jérémiah sauve la vie de Lizzy et de sa mère, Kurdy poursuit Jason qui s’est approprié l’une de leurs motos. Quant à Oncle Todd, il a enfin des cadavres frais pour ses rituels. L’explication finale – une fois le drame circonscrit - entre Marge et Angela rééquilibre le rôle de chacun. Mais c’est sans regret que Jérémiah et Kurdy quittent cette famille tordue, avec une pensée émue, tout de même, pour la petite Lizzy.
      Vol. 23 : Qui est Renard Bleu ?,  Dupuis éd., 2002, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2002
      Jérémiah et Kurdy font la connaissance d’Angel, alias Sue Connely, agent fédéral, qui suit une piste d’enlèvement d’enfants à usage sexuel. Elle les engage pour la surveillance active du bar où est censé s’exercer le trafic. Sue a une collègue dans la place qui, sous le pseudonyme de Gazoleen, joue le rôle d’une prostituée au grand cœur qui s’amourache de Jérémiah au grand dam de Pepper, le patron. Désireux d’écarter le gêneur, celui-ci lui envoie ses sbires, qui seront tous démolis.L’arrivée du politicien local, lequel a l’habitude de « jouer » avec les enfants, déclenche l’arrestation de tous ces tristes personnages, patrons de bar véreux, maquereaux et proxénètes, souteneurs et violeurs. Il n’en reste pas moins que Gazoleen est retrouvée découpée en morceaux dans une décharge publique. Ses boucles d’oreilles étant en même temps des micro-émetteurs seront retrouvées par Sue dans les poches du manteau d’un immonde gros lard ayant l’habitude de fréquenter le bar. Sue l’exécute sans état d’âme au moment où celui-ci prend son bain relaxant.
      Vol. 24 : le Dernier diamant,  Dupuis éd., 2003, coll. «Repérages » 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2003
      Tout le monde est de retour à Langton où chacun suit sa voie. Kurdy fait la rencontre de Snow, une intellectuelle qu’il néglige au profit de Stone-B venu assister au meurtre d’une vielle dame et au vol de ses diamants.Jérémiah, comme d’habitude, aide tante Martha à la maison et boit du thé. Sa rencontre inopinée avec Glenn, un policier ivre et Violetta, sa femme mexicaine, fait basculer sa vie. Glenn, grâce à une chaînette trouvée sur les lieux du crime, a découvert que c’est Jef, son propre frère, qui en est l’auteur. Violetta demande l’aide de Jérémiah, car elle se sent menacée dans cette ville suante de racisme.
      Entre temps, le frère de Glenn, avec ses amis voyous, vient fouiller la maison du policier. Violetta les surprend. Elle se fait violer, puis assassiner. Tandis que Glenn, malgré l’horreur de la stuation, ne peut se résoudre à arrêter son frère, Stone-B, qui sait où sont les diamants, veut se les approprier. Il aura juste le temps d’en avaler un seul avant de devoir prendre la fuite. Jérémiah, bourrelé de remords de n’avoir pu rien faire pour sauver Violetta, suit Glenn au moment où il interroge Jef,  et lui sauve la vie en tuant son frère et l’un des voleurs. Lorsqu’il raconte son aventure à Kurdy, ce dernier comprend enfin les agissements de Stone-B. Il décide de récupérer le diamant ingéré en purgeant son vieil ennemi,  pendant que Jérémiah, anti-héros nauséeux, se saoûle copieusement…
      Vol. 25 : Et si un jour, la terre…, Dupuis éd., 2004, coll. «Repérages » 1 vol. in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2004
      Jérémiah et Kurdy en panne dans un désert étrange aux formes végétales pétrifiées passent un accord avec un groupe de gens en autos blindées qui, en échange d’un service de surveillance, leur proposent de l’essence. Ayant à bord la sœur de leur chef Percy, Agatha ou Tamara selon le cas, tirée des griffes d’une secte, ils sont poursuivis par les affidés de cette dernière. Si Percy, à la santé fragile, venait à disparaître, toute la fortune irait à Agatha, et donc à la secte, ce que ne peut tolérer Feona, la compagne de Percy.Dans ce désert, toute action violente engendre une réaction de même nature de la part du paysage qui y répond par une tornade aux éclats coupants. Les poursuivants en ont déjà fait les frais puisque Jérémiah découvre leurs cadavres découpés en lamelles. Agatha profite de la situation pour s’enfuir en se mettant sous la protection de Kurdy et Jérémiah. Pierce mis hors-jeu par suite d’une attaque cérébrale, le reste du groupe entreprend d’éliminer nos héros pour récupérer Agatha. C’était sans compter sur l’astuce de Kurdy qui, à l’aide d’une grenade, réveille la colère de la nature environnante. Une tornade meurtrière s’abat sur les agresseurs et les déchiquette, permettant à Tamara/Agatha de prendre un nouveau départ, ce qui laisse à  Kurdy la charmante vision d’une jeune femme bien délurée sous son masque religieux.
      Vol. 26 : un Port dans l’ombre,  Dupuis éd., 2005, coll. «Repérages » 1 vol.cartonné,  in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2005
      Jérémiah et Kurdy sauvent de la noyade la jeune Milova. Effarouchée et ignorante du monde, elle les emmène dans son village, un site de pêcheurs, religieux fanatiques sous l’emprise du prédicateur Jason. Peu habitués à recevoir des visites du monde extérieur ils les considèrent avec hostilité, et Milova sera punie pour avoir désobéi au « Grand Livre ».
      Les sévices corporels sont monnaie courante dans le village, dont les adolescents font régulièrement les frais. Avec l’arrivée des deux étrangers, ces derniers espèrent régler définitivement leurs comptes avec les adultes qui les empêchent de vivre.  Dérobant les armes à feu de Kurdy et Jérémiah, ils tuent tous les aînés qui ont le malheur de se mettre en travers de leur route. Les pêcheurs, abrutis et remplis de haine, en rejettent toute la responsabilité sur nos héros. Pris au piège au sommet d’une maison en construction, Jérémiah et Kurdy échapperont à la mort grâce à Milova qui leur redonne leurs pistolets confisqués par Jason. La grenade, prise à Kurdy et qui explose dans la main du jeune Ruben,  met un point définitif à la tuerie. Jérémiah et Kurdy reprendront la route, abandonnant les fanatiques à leur infortune, emmenant avec eux Milova la réprouvée,  qui se sentirait bien mieux chez tante Martha.
      Vol. 27 : Elsie et la rue, Dupuis éd., 2007, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48pl. couleurs, BD d’expression française (Belgique)
      1 ère  parution : 2007
      Elsie, une enfant de la rue, connaît toutes les ficelles de Blitz, le marchand de chair humaine, qui exploite les enfants pour les faire voler à son profit. Aux récalcitrants, il offre «le bain », un baquet d’eau glacée ou brûlante, jusqu’à l’épuisement ou la mort. Elsie fait la connaissance de Milova, venue traîner en ville avec Jérémiah. En toute innocence, Milova chaparde un collier qui lui plaît, trouvant refuge auprès d’Elsie, avant d’être ramenée chez tante Martha par Kurdy, revenu d’une de ses expéditions  d’exploration féminine. Elsie noue connaissance avec Kurdy espérant retrouver Milova et s’en faire une bonne compagne. Plus tard, pilotée par Elsie, Milova fouille l’appartement de Blitz, le délestant de son magot, qu’elle cache chez tante Martha. Blitz, soupçonnant Elsie, remonte la piste par Kurdy qu’il capture et soumet au « bain » pour le faire parler. Elsie, affolée et coincée, prévient Jérémiah qui accourt. Blitz sera foudroyée par une balle et Kurdy tiré hors du bain. Enfin Milova, trompant les deux amis sur ses objectifs, quitte la ville en compagnie d’Elsie, qu’elle préfère.

    5. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Jean-Bernard POUY Parution: 1928
      Vol.01 : Spinoza encule Hegel, Gallimard éd., 2003, coll. « Folio policier », N°127, 1 vol. broché, in-12 ème , 141 pp. couverture avec photo par Stone Images. roman d’expression française
      1 ère  parution : 1996
      La décomposition urbaine a fait émerger des bandes adverses de situationnistes, d’anarchistes, de révolutionnaires ou de conservateurs. Se rapportant à leur idole philosophique particulière, elles portent toutes des noms pittoresques comme les Hégéliens, les Spinozistes, le groupe de Jdanov, celui de Carlo Ponti ou de Thorez, et sont en lutte incessante les unes contre les autres, luttes ponctuées par des flash-backs et relatées en écho par la «Radio Cinquième Internationale » :
      « Quelques groupes de femmes avaient fait leur apparition, mais ne se mêlaient pas à nos petits jeux phallocrates. Certains hommes s’étaient frottés à ces féminités responsables et avaient vite compris que le néo-féminisme était armé jusqu’aux dents. Ces groupes avaient des noms bien aussi ridicules que les nôtres : Lesbos Rouge, Utérus d’Acier, 28 , les Deux Moitiés du Ciel, Tampax Aeternam. »
      Le jeune héros Julius Puech, leader des Spinozistes, déteste les Hégéliens, leur vouant une haine mortelle. Avec ses amis Momo, Riton et Nanar, tous sur leurs puissantes motos lourdement armés, ils se dirigent vers le sud de la France pour anéantir définitivement le groupe adverse, selon un rituel gestuel et langagier précis, à travers un code de comportement apparenté à celui du théâtre Nô.Délaissant leur raffinerie de la région parisienne, ils roulent vers Salon de Provence, considérant la mort comme l’un des Beaux Arts :
      « Ce soir, nous roulons vers Salon, dans l’air tiédasse, vers notre campement provisoire installé dans un casse de voitures. Là, protégés par les entrelacs de ferraille, les carcasses démentes et imbriquées, nous sommes tranquilles: ce labyrinthe de fer engloutirait nos attaquants éventuels.»
      Au passage, ils déferont le groupe Thorez Rouge, des cypto-staliniens, dont le viol, l’achat des armes, l’assassinat, le sexe, la musique et la drogue forment des valeurs appréciées par Julius. Mais avant de partir, ils détruisent aussi les symboles de la société de consommation, se cachant d’abord dans des entrepôts du BHV, puis mettant le feu à la Chambre des Députés dans une capitale en perdition sillonnée par des groupes violents et dissidents. Près du jardin des Plantes, Julius gagnera son trophée, emprunté au dernier survivant du groupe « Fourier Rose », une paire de bottes en peau de lézard mauve. Elles deviendront son symbole personnel et ne le quitteront jamais plus :
      « La seule chose qui me fit rougir l’œil, cette nuit-là, ce furent les bottes en lézard mauve, extrêmement neuves, que portait un des membres de Fourier Rose, le poète du gang, Ginsberg attardé aux Folies irradiés. La vision de cette tranche de beauté pure me speeda toute la nuit, et le sommeil ne vint pas. L’obscurité était de croco. »
      Se livrant encore à quelques facéties comme arroser de rose le Sacré-Cœur, Julius apprend à l’assemblée générale des dissidents que Hegel les attend sur le pont du Gard.Durant l’attaque, Momo, éblouissant de vertu guerrière, est frappé à mort sur sa moto, comme Jaja, le petit ami de Julius, qui s’éteint dans une mare de sang :
      « Nous avons attaché Momo sur sa moto, pantin grisâtre, car sa vie le quittait, personnage puissamment évocateur, car il voyait la mort et vivait avec elle. Une fois sanglé, il devenait également érotique, dans une sorte d’attirail sado-maso, prêt à l’acte, dans son aura de pulsion de mort. Prêt pour le grand éclatement. Un peu de sang coulait sur la selle et, avec sa main, négligemment, Momo en tartinait son réservoir. Le sang caillait sous la chaleur, et les résidus poisseux d’essence se mélangeaient au plasma en fusion. Ballard revenait en force, et ce n’était au fond que justice. »
      Spinoza n’oubliera pas ses héros même si la fraction armée spinoziste est provisoirement défaite. Repartant à Marseille avec son amant/ami François, Julius y aperçoit le traître, « le Niais » qui a passé à l’ennemi, et était responsable de l’anéantissement des Spinozistes. Il lancera les miliciens fascistes de Marseille à sa trousse, assistera à la mise à mort de Carlo Ponti où le Niais avait trouvé refuge, et lui règlera son compte, définitivement.Julius sait que « les temps anciens ne sont plus ». Alors il prépare sa Guzzi pour l’ultime affrontement avec Hegel pendant que, tout autour de lui, la société se normalise, la politique et la police reprenant force et vigueur. Pour finir, Julius, en partance de ce monde cruel, tombe entre les mains des femmes féministes qui lui font subir un esclavage humiliant dans le but de triompher de sa mâle résistance :
      « Enfermé et sous bonne garde, je repris des forces, et redevins, en moi-même, disponible et dangereux. Je me permis de rigoler, mais seulement des yeux. Quand mon infirmière ou bien l’une de ses sœurs me pansait et inspectait ma blessure que j’avais en haut de la cuisse, elle regardait obligatoirement mon sexe, et le touchait évasivement, en me remettant les pansements.Un jour, je fus ému pendant leur visite. Inexplicablement. Leur présence n’était pas érotique. Contre mon gré. Mais ce fut irrépressible. Je me pris un seau d’eau glacé et plusieurs coups de fouet. Maintenant je ne rigole plus. Je travaille. »
      François ayant disparu dans la lutte, Julius patiente dans la déréliction, prêt à tout pour sillonner à nouveau, sur sa flamboyante moto, une France déliquescente.
      « Spinoza encule Hegel », au titre intensément provocateur, est un récit original aussi bien au plan de la forme qu’à celui du fond. A la frontière entre la violence et la dérision, c’est le récit fantasmé d’une jeunesse à la dérive, qui dénonce les postures de la consommation et de l’idéologie. Hors de «l’esthétisme douceâtre » évoqué par Léo Ferré, c’est une œuvre originale, qui s’enferme difficilement entre les limites d’un genre, une sorte d’immense délire relatif aux excès idéologiques de mai 68.
      Vol. 02 : A sec (Spinoza encule Hegel, le retour), Gallimard éd., 2002, coll. « Folio Policier » N°149, 1 vol. broché, in-12 ème , 149pp. couverture illustrée (photo William Lesch). roman d’expression française
      1 ère  parution :1998
      Julius Puech reprend du service. A Bombay, où il s’était réfugié, il voit venir à lui deux spinozistes, Léonard et Iris, qui espèrent faire renaître l’Ethique. En effet, Hegel est de retour en France, intervenant autour des stades de football, soutenant la cause des  «fouteux ». Quand Julius se voit offrir une Guzzi toute neuve, il n’hésite plus, et, avec ses deux compagnons, il ressuscite le groupe Spinoza.
      La situation en France s’est encore dégradée.La démocratie déliquescente a fait place libre aux forces anarchistes ou fascisantes qui s’en donnent à cœur joie dans les tribunes, réunies dans une franche et haineuse inimitié, réactivée à chaque match de foot :
      « Et tout à coup, parce qu’un pékin un peu chanceux vient sans doute de pousser du pied la baballe dans un filet, une immense clameur éclate derrière les grands murs de béton. Les Verts venaient d’en marquer un. Trente mille gosiers kro-formatés hurlent la joie imbécile du supporter qui viole la ville d’en face. (…) Dans la nuit on voit luire les longs couteaux et l’acier nickelé des fusils à pompe. En face, la rage resserre les rangs des petits-beurres d’Ultra-Lu, le kop nantais réputé pour sa grande sauvagerie et une victoire historique sur le Koppa corse en huitième de Koupe de France.Les flics n’ont aucune réaction. Seuls quelques sourires luisent sous les visières, tant que les empaffés se bousillent entre eux, les oies étaient bien gardées et pouvaient voir les matches tranquille, sans se faire aplatir ce qui leur restait de cortex. Quelques coups de feu. Des étincelles dans le noir profond. Un corps qui tombe, le raclement de l’acier sur l’asphalte. Des ombres qui courent dans tous les sens, cherchant protection ou trahison. »
      Julius concocte un  plan pour se débarrasser de Hegel II, tête bicéphale puisque composée par deux jumeaux. Remontant du sud de la France vers Paris, traversant la région lyonnaise dévastée, il recrute quelques partenaires de premier plan. Notamment Luna, une jeune et efficace femme pilote d’hélicoptère, en passe d’être violée par une bande de «supporters ». Tout en distillant sa haine incommensurable à l’égard des hommes, Luna met son hélicoptère, son armement et sa science du pilotage à la disposition de Spinoza, embrassant la cause de Julius. Direction l’île Saint-Louis, camp retranché de Hegel et des « fouteux » :
      « De là où j’étais, tout cela semblait imprenable. Les ponts, absents, écroulés, tranchés à la dynamite, blessures pierreuses. Saint-Louis faisait désormais du bateau à voile. Au bout de l’île, du côté de l’ancien pont de Sully, une passerelle branlante, genre pont de singe, reliait les restes éboulés d’une ancienne arche au repaire flottant d’Hegel. »
      Julius appâte leur sentinelle avec la fausse prédiction d’un soi-disant retour charismatique de Spinoza, information suffisante pour déclencher l’envie chez ses opposants de le liquider définitivement.Pour ce faire, GWFH2 , l’un des deux chefs de Hegel, prend immédiatement langue avec les « Hell’s Angels », qu’il méprise, mais auxquels il propose une alliance objective. Du côté de Spinoza, ils seront six dont Ray, un homosexuel improbable mais dangereux, nouvel ami de Julius, prêt à en découdre.
      L’hélicoptère s’apprête à l’assaut. Les hégéliens investissent l’immeuble qui servira de zone de combat, lieu d’une explication définitive, se réservant le toit pour les snipers , les Angels occupant les envions immédiats.Déjà, ignorants tout de l’hélicoptère et de la stratégie de Julius, les hégéliens se croient vainqueurs. Lorsque les Angels sautent dans l’explosion de la voiture garée près d’eux, et lorsque Luna en quelques passes rapides et meurtrières mitraille le toit en le débarrassant de tous les hégéliens,  dont notamment GWFH2, le deuxième jumeau éclate de rage :
      « Une vague chaude de napalm lécha le toit de la base et des hégéliens sautèrent en feu dans le bassin. Le carton total. Rouge. GWFH2, planqué derrière la rambarde de la casemate, regardait toujours Julius de l’autre côté, immobile comme un épouvantail. Il vit aussi, du coin de l’œil, son frangin Hégueldeux péter les plombs, courir à découvert, hurlant des imprécations dialectiques, une kalache à la main, et tirer en direction de l’hélico. A bord, Luna repéra les cheveux rouges, manoeuvra l’appareil, fit un signe discret à Iris qui mit une charge dans le bazooka. Elle appuya sur le bouton de commande, une traînée blanche, une flamme jaune et Hégueldeux s’éparpilla, plus bas, en dahlia rouge sombre. »
      Voyant devant lui la Guzzi de Julius, il se l’approprie, persuadé qu’avec la disparition de ce symbole le royaume de Julius cessera d’exister.  La moto explose, l’envoyant lui aussi au royaume des fouteux éthérés.Julius, définitivement trop vieux pour continuer à incarner l’idéal éthique poursuivra sa destinée, pacifié, avec Luna, devenue sa compagne.
      « A sec » représente le deuxième volet des aventures de Julius Puech. Par cet ouvrage de commande, lié au succès du précédent, l’auteur s’en tire honorablement, avec toujours autant de verve, fascinant le lecteur par la structure étrange du récit, même si la surprise provoquée par le premier épisode s’est quelque peu ternie, et que certains procédés stylistiques ont une allure de déjà-vu.


    6. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: William TENN Parution: 1958
      Jerry Franklin est plénipotentiaire et fils du sénateur de l’Etat de New York, envoyé avec son compagnon Sam pour négocier l’arrêt de l’expansion territoriale en direction de l’Est entreprise par les Séminoles. A sa grande surprise, ce sont les Sioux, déjà présents à Trenton, qui l’accueillent. Le vieux chef Trois-Bombes-à-Hydrogène, plein d’humanité et de pitié envers Jerry comprend les difficultés de sa démarche, contrairement à son fils  Faiseur-de-Radiations, empli de haine et de mépris pour ces Blancs, dégénérés rétrogrades, osant se dresser sur son chemin. La situation américaine a fondamentalement changé dans les temps futurs. Les Blancs se sont exterminés. Abâtardis, redevenus des sauvages, sans forces et sans technologie, ils sont profondément divisés, l’état fédéral et les titres du pouvoir n’étant plus que des leurres.
      Partout subsistent encore de petites enclaves, comme celle de New York. Partout, dénonçant les multiples traités signés avec les Blancs, les nations indiennes revendiquent leurs territoires de jadis. Plus organisés, plus avancés technologiquement (ils ont même des lampes à pétrole !), ils avancent, comme le font les Séminoles, dans les diverses régions en éradiquant ce qui reste de la race blanche :
      « Oui, à quoi pouvons-nous donc encore renoncer ? Et où pouvons-nous nous retirer encore ? Il ne reste rien des Etats-Unis d’Amérique, juste quelques kilomètres carrés et il faudrait que nous nous éloignons encore ? Du temps de mes ancêtres, nous étions une grande nation d’un océan à l’autre, d’après les légendes de mon peuple, et maintenant nous sommes misérablement entassés dans un coin de notre terre, affamés, sales, malades. Notre race s’éteint et on continue à nous humilier. »
      Jerry, malgré les cadeaux extraordinaires qu’il a apportés au vieux chef, ne réussit pas dans son entreprise de médiation. Trois-Bombes-à-Hydrogène consent pourtant à un échange, lui offrant une arme merveilleuse (un pistolet !) et lui permettant d’emmener la fille du « Président à la Cour Suprême des Etats-Unis », une jeune femme blanche, otage consentante des Sioux parmi lesquels elle désire s’intégrer en fréquentant le fils du chef.  Jerry, avec Sam, saoûlé à mort par les Indiens, suivit le conseil amical de Sylvester Thomas, un Noir ambassadeur auprès du vieux chef, conseil donné en raison de sa très vieille appartenance aux valeurs de la nation américaine :
      « Dans quelques heures, votre gouvernement ne sera plus qu’un souvenir. Le chef avait eu vent de ce projet, c’est pourquoi il lui a semblé nécessaire d’établir une sorte de tête de pont sur la côte avant que tout cela ne soit entériné. En occupant le New Jersey, il empêche la jonction des Séminoles et des Ojibwas. Mais il s’est pris d’amitié pour vous, comme je vous l’ai dit, et il voulait que je vous avertisse pour que vous ne retourniez pas chez vous.
      Ils devraient galoper droit vers l’Est et s’éloigner d’un pays où ils n’auraient plus leur place. Au bout d’un trajet chaotique où son cheval a failli être dévoré plusieurs fois par des réfugiés blancs affamés qui fuyaient devant l’avancée des Séminoles, Jerry rencontra l’amiral Chester, chef suprême de la flotte des Etats-Unis, trois goélettes de quinze mètres de long, que ce dernier mit à sa disposition. Peut-être, en faisant route vers l’Est, vers une Europe aux mains des Tartares, vers ces « terres légendaires où l’homme blanc a le droit de vivre debout », y aura-t-il encore un avenir possible?
      Une nouvelle très fine, magnifiquement écrite qui joue à la fois sur les peurs d’un avenir  douteux et sur l’esprit de revanche des races qu’opprimèrent jadis les Blancs américains. Avec une mordante ironie et une efficace simplicité, l’auteur, à travers la distanciation que provoque l’inversion des situations, crée un malaise propice à une réflexion sur l’histoire récente de ces peuples. Un petit bijou!

    7. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: James TIPTREE Jr. Parution: 1969
      Une jeune fille et un loup sont en mission dans une région désertique. Elle est une phocomèle, sans bras. La bête, intelligente, complice et dominatrice, lui est toute dévouée :
      « Quand les ombres recouvrirent le fourré, les branchages s’écartèrent. La fille et le loup sortirent ensemble pour aller à la source et se mirent à laper, la fille se tortillant comme un serpent. Ils mangèrent de nouveau, puis la fille refit le paquetage et boucla le harnais du loup. Il poussa du museau l’émetteur dans la poche qu’il portait sur le poitrail et ramassa une botte pour qu’elle y enfonce le pied. »
      Sans l’animal sa mission serait compromise, car elle est chargée, avec l’aide de son compagnon non humain, d’observer une tribu de sauvages vivant près de la rivière, d’attirer vers elle , en exposant son corps nu, le mâle le plus vigoureux, puis, en lui projetant un gaz anesthésiant au visage, de le récupérer comme étalon pour les siens, tous au corps incomplet ou handicapés par leur absence de membres. Dans cette région d’Ethiopie où jadis un cataclysme provoqua des mutations régressives, la connaissance resta chez les phocomèles qui se montrent encore désireux de modifier leurs conditions de vie par l’apport d’un sang neuf.
      Une nouvelle étrange et poétique par laquelle l’auteur – une femme de lettres- évoque la force irrésistible de la survie.

    8. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Jean-Pierre ANDREVON Parution: 1973
      Roll et Réda, un couple de jeunes barbares, vivent en harmonie au sein de la forêt. Entièrement adaptés à leur environnement, ils goûtent une vie intense au sein du Clan des Hommes, s’adonnant à la chasse dans laquelle ils excellent. Sans mémoire pour une histoire passée où cet endroit s’appelait la France, où des vestiges incompréhensibles et des inscriptions illisibles témoignent d’une violente guerre passée, Roll et Reda s’aiment et leur avenir est celui des gens heureux :
      « Roll et Réda contournèrent la pierre rectangulaire. C’était un bloc minéral très dur et très lisse, qui avait plusieurs coudes de long, et semblait profondément enterré dans le sol dont il émergeait en biais, comme une pièce de bois qui jaillit du courant où elle vient de plonger.
      Cependant, ce qu’il avait de particulier, c’était naturellement ses arrêtes parfaitement rectilignes, ainsi que les signes à demi-effacés, gravés superficiellement dans la pierre, et qu’on pouvait encore distinguer sur la plus large de ses faces. Les signes se décomposaient ainsi :

    9. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Georges RAMAIOLI René DURAND Parution: 1948
      Vol. 01 : la Terre de la bombe Tome 1, éd. Glénat, 1979, 1 vol. cartonné, in-quarto, 48 pl. BD d’expression française
      1 ère parution : 1979
      Cette terre de la Bombe mérite bien son nom. Un paysage ravagé, lunaire. Des mesas et des canyons où soufflent le vent. Du sable, des arbres tordus, une végétation ravagée où s'éparpillent les squelettes. Et, dans l'ensemble, des vivants. Etres curieux, bizarres, hybrides, fruits des monstrueuses mutations. Des animaux à têtes d'homme, des hommes distordus, des monstruosités glapissantes, infernales, dégoulinantes. Agissant selon une amoralité foncière, leur seul credo est de survivre, de manger ou d'être mangé. Dans cette brutale lutte pour la vie, la seule forme de coopération est l'alliance objective entre des entités différentes déployant une énergie sauvage pour la survie.
      C'est dans ce décor que se situent les pérégrinations de notre groupe de héros, à savoir: Coderc, l'humain normal, le sombre ténébreux et redoutable guerrier; Baixas, son compagnon , homosexuel, retors et dangereux. Tous les deux se déplacent sur le dos de leurs amis, des animaux qui parlent et qui sont doués de jugement; Marie, la jument blanche et Jo, le puissant taureau qui, à l'occasion, ne déteste pas avoir des relations sexuelles avec sa compagne; enfin, le bâtard Simac, un chien bavard qui peut se révéler lui aussi , extrêmement dangereux.
      Ils sont en route pour une localité où se traitent les affaires normales de la vie: vente d'esclaves sexuels, êtres humains engraissés et suspendus à l'étal comme viande de boucherie attendant le client. Désargentés comme à leur habitude, Baixas s'offre comme esclave sexuel à un  dénommé Cureavion qui deviendra son amant et ami de coeur,  et Coderc sera acheté par Télée, une riche patricienne sans scrupules propriétaire de la boucherie humaine. Elle se livre à des orgies de sexe et de chair qui font vomir Coderc à un point tel qu'il appelle immédiatement ses amis à la rescousse afin de mettre bon ordre aux débordements. Télée, humiliée, basculée dans une fosse à purin,   ne songera plus qu'à se venger.
      Quelques temps après, toujours à la recherche de nourriture, ils tombent sur un dangereux groupe de dégénérés. Cureavion, qui les accompagnait, est tué, ce qui rend Baixas fou de rage et de chagrin, qui expédie tout cela en enfer.
      Un nouvel épisode les voient aux prises avec les "Corbos", oiseaux charognards soutenant des êtres humains. La Maîtresse de Claire, une louve blanche qui raconte son histoire à Simac, a été enlevée. Le groupe propose son aide à Claire. Arrivés sur site (près d'un ancien pilier d'autoroute), ils apprennent que les Corbos sont obligés d'agir de la sorte afin de procurer sa nourriture à une immense masse protoplasmique aux mille bouches, surnommée "Bonbon". Le monstre est neutralisé séance tenante.
      Leur chemin croise à nouveau celui de Télée qui, requinquée, s'est rachetée une troupe de soudards mené par le redoutable Nexon, son lieutenant. Télée, qui a capturé nos amis, oblige Coderc à une copulation avec elle et, au moment de l'orgasme, demande à Nexon de couper la main droite de son amant et de la cautériser immédiatement par le feu. Puis, ils poursuivent leur chemin, traînés à la suite de la caravane de Télée.
      Ce premier volume, une fois le décor posé, propose une série d'épisodes gravitant autour des thèmes du sexe et de la mort, avec des personnages récurrents.

    10. Type: livre Thème: sociétés post-cataclysmiques 2 Auteur: Jean-Pierre VERNAY Parution: 1981
      Thomas ne se rappelle plus quand tout cela a commencé. A présent, grimpant par-dessus l’encombrement des ruines urbaines rongées par la végétation, il recherche de la nourriture. Grenoble dévastée par une déflagration nucléaire ressemble à bien d’autres villes françaises dans le même état. Le danger rôde, car des êtres inquiétants parcourent la solitude de Thomas. Il le ressent d’autant plus vivement qu’un lien télépathique fort s’est tissé entre lui et un rat qui devient, par force, son compagnon en symbiose. Les deux amis ( ?) manquent rarement une proie :
      " Comment peut-on continuer à vivre lorsqu’on connaît la date de sa mort ? Mille jours ! En lui était gravée l’absolue certitude de sa disparition au terme de cette échéance. Il était prêt à la mort. Le Message pesait en lui, renforcé par l’obscurité totale. Il se coucha, et attendit. La sensation de n’être pas seul le tira de sa torpeur. Il y avait quelqu’un ,  là, quelque chose qui avait peur et qui gémissait. En essayant de découvrir la provenance du son, Thomas se rendit compte que l’appel résonnait dans sa tête. Il vit alors, en un " flash " rapide, la grotte vue différemment, par d’autres yeux que les siens, et une forme humaine nimbée de rouge, qui était lui, Thomas. L’être qui le regardait était un rat, et il avait mal. "
      Thomas se cache d’une bande de fanatiques prêts à mettre à mort une jeune fille mutante, Léïa, qu’ils ont capturée.  Thomas arrache Léiä des griffes ennemies et apprend qu’elle fait partie d’un groupe (la famille) de mutants. Celui-ci est dirigé par Gur, une masse protoplasmique informe mais au cerveau télépathique puissant qui assure la cohésion du cercle en le transformant en homo-gestalt.  Thomas et son rat sont admis dans la famille. Chaque mutant possède des caractéristiques spécifiques ; Karl, par exemple, est capable de brûler son adversaire alors que les jumeaux hypnotisent leur proie. Leur existence est difficile puisqu’ils sont poursuivis par les " chasseurs ", les derniers hommes soi-disant normaux, vivants en zone urbaine, et que la bombe a épargnés.
      L’errance du groupe prend place dans la problématique du "Message ". Il s’agit d’une information télépathique puissante, émise par on ne sait qui, avertissant les Sapiens de leur annihilation dans un délai de mille jours. Le Message sonne comme une certitude dans l’esprit  des mutants qui se décident donc à passer le reste de leur temps dans la liberté qu’ils s’octroient à l’intérieur d’un monde ravagé. Il en va de même pour les Chasseurs, qui, en-dehors de la chasse aux mutants, organisent des jeux de cirque. C’est dans l’ancienne ville de Marseille (Manhem) que Thomas et Léïa seront capturés par Sco (pour Scolopendre) le chef des Chasseurs. Par jeu ou par ruse, lui-même étant mis en cause par des supérieurs névrosés, Sco se décide finalement à libérer le couple alors que, inexorablement, le temps s’écoule jusque vers l’apocalypse finale.
      Un roman pour adolescents, parfois tendre, souvent cruel, sur fond de destruction. Une intrigue progressiste stigmatise le racisme, la xénophobie, et plaide pour le droit à la différence. Il est dommage que la fin soit à l’emporte-pièce et ne satisfasse pas réellement le lecteur : on aurait aimé connaître l’origine et la finalité réelle de ce fameux "Message " !

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