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    Bienvenue dans la Base de Données des livres !

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  • 711 livres

    1. Type: livre Thème: épidémies, invasions d’insectes Auteur: Yvon HECHT Parution: 1988
      Sous forme de journal, les événements sont relatés par différents protagonistes. Le Docteur Nathan, gynécologue est le premier à se trouver en contact avec l’horreur : un bébé que la jeune femme qu’il vient d’accoucher a mis au monde :
      " Je le regardais. Si je n’avais pas su son origine, j’aurais pu croire qu’il s’agissait d’une larve blanchâtre de hanneton ou de papillon tropical mais aux dimensions géantes ; une cinquantaine de centimètres sans doute. Les bourgeons dorsaux me semblèrent moins importants qu’à première vue. Les annelures étaient agitées par un flux interne. J’apercevais la tête. Contrairement aux larves communes, les yeux étaient clos. Une fine membrane, la paupière ( ?) les recouvrait. Des mandibules fonctionnaient devant l’orifice buccal, humecté par un liquide assez épais.
      A cette vue, il appelle son collègue Bovotny qui était déjà au courant car, selon lui, de nombreux accouchements provoquent l’existence de monstres. Une lésion des gènes aurait crée une mutation régressive. Les mises au monde des monstruosités augmentent continuellement. Déjà des journalistes signalent, ça et là, l’apparition d’insectes géants.
      Le deuxième témoignage provient de Vertin, chef des informations d’Express matin, et de Debroux, journaliste. Partout dans le monde, des foyers d’insectes s’attaquent aux récoltes. Les savants sont inquiets : ils sentent se profiler une menace abominable pour l’espèce humaine :
      « Songez que l’être larvaire (que la femme a engendré) ressent peut-être l’acte d’amour, la colère, la joie et que tout s’imprime dans ses jeunes tissus. Maintenant un parasite a pris sa place. Peut-être par un simple phénomène d’osmose, par une stase d’accoutumance au milieu, la larve qui naît conserve-t-elle aussi dans sa mémoire le jeu des sentiments et des passions humains. Rassemblez maintenant ces deux données : civilisation des insectes et mémoire fœtale : vous aurez à une puissance inconnue le développement d’insectes monstrueusement adaptés et riches. »
      En Inde, les insectes sont sacralisés et certains fanatiques se disent leurs serviteurs, s’opposant par là à l’ordre officiel qui  est d’éradiquer sans pitié tout insecte nouvellement né.L’infection progresse pour tous les mammifères : le bétail mettant bas, les insectes se reproduisent à une cadence accélérée, acculant l’Orient à la famine :
      "J’aurais voulu la saisir par les épaules, lui parler de fraternité universelle, de l’élan de générosité de tous les peuples riches quand ils apprendraient la situation effroyable de l’Inde, mais je savais que l’épidémie avait gagné déjà l’Europe et l’Amérique et que demain peut-être, la barbarie, la misère l’effroyable cyclone d’un destin ironique et vengeur égaliserait sans doute toutes les nations dans le dénuement. "
      Bientôt le pullulement des insectes est tel qu’ils se lancent à l’assaut des villes humaines, sources de nourriture. La lutte se durcit entre les hommes et les insectes qui ont pour eux l’avantage du nombre :
      " La rue était envahie d’un moutonnement. C’étaient des milliers d’insectes qui avançaient, énormes fourmis en cohortes,  serrés, tassés, comme un ruban indéfiniment long et lent. "
      Leur arme est une sorte de sérosité vénéneuse dont l’attouchement provoque une paralysie des nerfs. Avec la guerre, émerge une nouvelle catégorie d’êtres, les collaborateurs ou humains esclaves des insectes qui cohabitent avec eux en des complexes souterrains à la structure de fourmi-lières. En certains cas, il leur arrive même de leur servir de nourriture. :
      " Dans chaque niche, il y a un homme ou plutôt une gelée d’hommes. Les os ont été ou disloqués totalement ou, plus vraisemblablement, liquéfiés. On reconnaît le visage ou la main, mais les contours sont flous, étalés ; des yeux clos se plaquent sur le visage distendu et mou (…) et dans cette chair informe une petite larve respire ".
      Les hommes, par hasard, feront la preuve de l’intelligence des insectes en mettant la main sur des cartes topographiques annotées, décrivant des plans d’invasion de territoires humains en France ou en Espagne. Les humains perdent pied peu à peu alors que les insectes, sapant les fondations des villes, en provoquent leur chute.L’espèce humaine semble condamnée. Les insectes, qui non seulement se multiplient mais croissent en taille, adoptent une stratégie leur permettant de saper les fondations et de détruire tous les grands centres urbains, gardant un quota restreint  de villages et leurs habitants comme réservoir de main-d’œuvre.
      La nature même s’est transformée. Des fougères géantes, des prêles, qui poussent plus drues ramènent l’humanité, ou ce qu’il en reste, à l’ère secondaire.Néanmoins, tout le monde n’a pas abdiqué.
      En Europe, de rares centres scientifiques secrets ont trouvé une arme efficace issue de ces fougères mêmes : l’utilisation de phéromones et d’indicateurs olfactifs qui modifient le comportement des insectes, détournant leur agressivité contre ces derniers.Ainsi émerge, hormis le groupe des savants bientôt enrôlé dans la lutte,  un meneur d’exception : Kloppenbourg. Celui-ci instaure un système social autoritaire, satisfaisant à la fois son goût du pouvoir et sa volonté de mener les hommes, ou ce qu’il en reste, hors de la nasse. Tous plient devant lui. Il obtient d’ailleurs des succès appréciables dans l’utilisation de ces phéromones, faisant se battre entre eux termites géantes ou fourmis empoisonnées :
      «Antennes vibrantes, plusieurs milliers de fourmis avançaient sur le chemin de la nourriture balisé par l’hélicoptère. D’autres groupes se précisaient, suivant les aspérités du terrain. La terre se recouvrait peu à peu de ce tapis vivant, brunâtre qui oscillait dans sa marche. En observant mieux l’invasion de ces barbares, on devinait qu’il ne s’agissait pas d’une ruée indisciplinée.
      Des insectes en serre-file, tout le long du ruban, empêchaient toute dispersion, toute velléité de s’ébattre ou de musarder. Le flot était compact, les antennes de chacun palpaient le corps du précédent et la cadence de progression était rythmée par des éclaireurs dont les premiers parvenus au pied des tours, se déployaient comme pour les encercler.»
      Vivant dans un camp retranché, les derniers combattants ont fort à faire pour vaincre non seulement les insectes, mais aussi les collaborateurs, les traîtres, les défaitistes et les agitateurs de tous poils qui contestent son autorité. Même certains savants, dont Bolzinsky, trouvent que Kloppenbourg prépare la mort totale de la biosphère.
      Partant de l’idée que les insectes entretiennent une relation vitale avec les plantes à fleurs, il recrute et donne l’ordre à tous ces agriculteurs improvisés de commencer à raser les angiospermes, afin d’éradiquer les ennemis, mais condamnant consciemment à la famine le restant des humains. Sans oublier qu’une nouvelle religion, la « la Fraternité blanche » prêche l’équilibre d’une vie ou insectes et humains vivraient cote à côte. Sans oublier qu’un couple, qui a rompu les amarres avec la société autoritaire, se présente comme les nouveaux Adam et Eve d’une humanité régénérée…
      « La Fin du quaternaire (… et la suite) », en une série de tableaux et de relations faites par les divers protagonistes, multiplient les points de vue pour mieux faire saisir au lecteur l’étrangeté et la radicale transformation des sociétés, menacées de l’intérieur même par leur propre descendance dans laquelle elles ne se reconnaissant plus.
      L’adoption d’une telle composition augmente l’effet de vraisemblance mais provoque aussi un désagréable sentiment de rupture, accentué par les ajouts et remaniements successifs d’une deuxième mouture ou les positions philosophiques de l’auteur prennent le dessus sur le romanesque, sans pour cela être davantage convaincantes.
      En bref, un livre daté et obsolète qui n’a pas le souffle des «Furies», par exemple (voir ce titre).

    2. Type: livre Thème: menaces telluriques Auteur: Warren MURPHY Parution: 1972
      Remo « l’Implacable », en compagnie de son maître de Sinagan Chiung, fut amené à mettre ses talents exceptionnels au service de la Californie condamnée à subir le « Big One » provoqué par le Dr. Séisme.
      Sous le pseudonyme de Blomberg, il entra dans la conspiration unissant les personnalités les plus riches du comté de San Aquito, soumis au chantage des deux jumelles Jacki et Jill, filles du Dr. Séisme.  Contre de l’argent, elles menacent le gouvernement des Etats-Unis de déclencher l’enfer le long de la faille de San-Andréas, en utilisant une invention de leur père, « le canon à eau polarisée ». Le shériff Wyatts, intermédiaire semi-volontaire (il touche de l’argent) attire , par ses allers et venues, l’attention de la mafia locale qui désire s’approprier l’invention maléfique.
      Remo parsème son périple de cadavres, aidé par Chiung. Il fait cesser les interférences mafieuses, remonte jusqu’aux deux jumelles,  troublé par leur insolente vibration érotique. Ayant récupéré l’argent gouvernemental, Wyatt sera éliminé par Jill. Remo arrête les criminelles et le processus de mise en route du séisme, projetant les premières au fond de la faille et bloquant le second. Ce qu’il ignorait, c’était la culpabilité du Dr. Séisme lui-même. Sans l’intervention de Chiung, la Californie se serait détachée du continent américain. Le plus fort étant que le Dr. Séisme travaillait aussi pour le gouvernement des Etats-Unis.
      Une aventure rondement menée avec les qualités presque supra-normales de l’Implacable. Une lecture aisée, des phrases du style oral, du sexe et du sang, voilà qui ne posera guère de problèmes aux lecteurs habituels de la série.

    3. Type: livre Thème: menaces cosmiques Auteur: VERNICULUS Parution: 1882
      Après une courte introduction sur la nature des comètes, rocheuses ou gazeuses, et sur leur périodicité ainsi que leur influence sur les sociétés, l’auteur annonce qu’une comète viendra dans la banlieue solaire en 1904 (le roman a été écrit en 1882).
      Découvert par l’astronome Cométard de l’observatoire de Paris, l’astre annoncé jette le trouble dans la population, provoquant la création de la « Commission Internationale  de Berne » dans laquelle siègeront entre autres, des astronomes, (Cométard, Cosmognaute, Orbitson), des mathématiciens (Cosinus), des météorologistes (Ventadouros et Ouragnos) :
      « Mais que sont toutes ces commissions auprès de celle qui fut proposée par l’honorable conseiller de Schaffhouse, qui possédera pendant un temps donné le pouvoir absolu de toute la terre ! Berne, centre du monde pendant un mois ! Administration de savants universels ! Quel beau rêve pour un centralisateur ! Cantons où êtes –vous ? Le vieil ours de Berne debout sur le planisphère, un drapeau à la main, et sur le drapeau encore des ours en sautoir ! Quelle gloire, quel bonheur ! »
      Avec un clin d’œil particulier de l’auteur envers un écrivain de grande stature , il complète le groupe d’étude :
      « Sur la proposition du président Cosmognaute , acclamée par tous ses collègues, le poste de secrétaire en chef fut proposé à M. Jules Verne, écrivain scientifique célèbre de Paris. Malgré son grand âge, cet illustre propagateur de la science voulut bien accepter ces importantes fonctions, pour lesquelles il était si bien qualifié. Aucun savant peut-être ne connaissait sa planète aussi bien que lui, extérieurement et même intérieurement ! »
      Les travaux confirment la nature entièrement gazeuse de cette comète , ce qui constitue un très grand danger pour la Terre:
      « les raies caractéristiques de l’hydrogène et du carbone sont parfaitement déterminées, aucun doute n’est possible ! (…) La comète est un gros volume d’hydrogène carbonné qui va fondre sur la Terre ! Malheureux habitants ! »
      les calculs feront apparaître une conjonction de l’astre vagabond avec notre globe. Dans un délai d’un mois, la terre sera totalement immergée dans une masse de gaz hautement toxique :
      « A partir de 2000 mètres de hauteur, les deux gaz seront mélangés sur une épaisseur qui atteindra 40 kilomètres ; cela donne, pour le grisou, le chiffre : Dix-sept milliards de kilomètres cubes, en chiffre rond !
      Voilà l’ennemi qui menace la terre ! L’épaisseur de la couche d’air pur sera égale dans tout l’hémisphère boréal, mais elle ira en augmentant à partir de l’équateur ves le pôle sud, où elle atteindra une épaisseur de 10 kilomètres pendant le moment d’équilibre. Le point exact où aura lieu le maximum d’épaisseur ne sera pas exactement le pôle sud, mais un point du cercle polaire antarctique, situé au midi de la Nouvelle-Zélande.  En résumé, notre atmosphère prendra la forme d’un œuf dans lequel le jaune central se trouverait très près du petit bout.  La comète a un diamètre quatre fois supérieur à celui de la terre, son volume est donc soixante-quatre fois plus grand. C’est un astre très gros ! Le temps total de l’immersion de la terre dans la masse gazeuse sera de 8 minutes. »
      Des décisions devront être prises très vite, après vérification des calculs par le brave Dr. Ox de Hollande (référence à Jules Verne) qui minimise le danger. Pourtant, la comète arrivant par le nord, l’atmosphère terrestre sera violemment refoulée vers l’hémisphère austral en provoquant des vents violents et des raz de marée :
      « Les côtes de l’hémisphère austral seront inondées au flux, celles du boréal au reflux de l’énorme marée. L’eau se précipitera dans toutes les vallées des fleuves qui arrivent à la mer et remontera leurs barres à plusieurs lieues en amont, en dévastant tout sur leur passage. Plus d’une plaine basse, quoique située au milieu des terres, sera transformée en mer intérieure. »
      Au-dessus de 2000 mètres, la couche d’air sera comprimée selon un facteur trois, puis le mélange détonnant d’hydrogène carboné et d’oxygène terrestre se mettra en place durant huit minutes, jusqu’au départ de la comète hors de l’orbite terrestre. Durant ces huit minutes, la Terre se trouvera en danger de mort, menacée d’exploser à la moindre étincelle.
      La Commission de Berne, au-delà des motions de sauvegarde telles que l’interdiction de toute spéculation en bourse à ce moment-là, énonce les dispositions à prendre par le monde entier, d’interdire toute flamme artificielle et de prévenir toute mise à feu naturelle durant cette très courte période de temps, se réservant de s’inquiéter du cas des orages, le volcanisme  naturel n’étant même pas envisagé. Réguler les réactions humaines pourrait s’avérer plus délicat:
      « A quelles extrémités vont se porter ces humains ?… C’est à faire frémir ! Spectroskof lui-même devint tout pâle en y pensant !
      Pianetti disait avec son accent italien :
      -Maladetta, sers camarades, si nous trouvons des zazérolithes dans la cométa, nous pouvons plier bagaze presto ; fera pas beau sur la terre, les derniers zours, les hommes y deviendront fous !
      -Qu’ils deviennent fous, ajoutait Spectroscof, qui parlait fort bien le français, comme tous les Russes, cela nous serait assez égal, ils le sont déjà beaucoup, mais ils deviendraient enragés, et comme il leur faudra nécessairement des victimes, nous serons les premiers pris. La comète étant un astre et nous des astronomes, c’est à nous la faute, si elle menace la terre, car tout astre est de notre ressort ! (…) Ce raisonnement des savants était logique. Dans toutes les calamités publiques, l’humanité cherche à décharger sa colère sur quelque victime. Autrefois les Juifs étaient des souffre-douleur universels dans les cas d’épidémie et de disette d’argent. Comme il n’est guère possible de les rendre responsables des futurs méfaits de la comète, ce seront les malheureux astronomes qui paieront la carte ! »
      Pour éviter les forts coups de vent, ils conseillent aux individus de se coucher ou de de réfugier sous terre, selon leurs possibilités. Les côtes devront aussi être désertées pour les hauteurs avoisinantes. Les icebergs, détachés de la banquise polaire, constituant un grave danger pour la circulation maritime, la navigation devra impérativement cesser. Enfin, pour éviter la foudre , l’on utilisera l’invention du professeur Ventadouros, le « paragrêle », une tige, qui envoyée dans les nuages à l’aide des ballons réquisitionnés à l’armée, empêchera les éclairs de se former. La plus importante des mesures sera l’interdiction formelle de fumer, de faire sa cuisine au feu, de se chauffer, et de continuer la fabrication des arsenaux militaires, en un mot de rendre inerte tout ce qui serait susceptible de faire éclater le grisou atmosphérique.
      En Russie, un groupe de nihilistes, réunis dans un bar d’apparence honnête autour de demoiselle Katarina (alias l’affreuse anarchiste Dynamita) et  d’Astrolovitz, un jeune savant de l’observatoire de Moscou, autre membre anarchiste influent, ne l’entendent pas de cette oreille. Ils voient dans l’arrivée de la comète une occasion unique et définitive de régler le problème de la lutte des classes. L’action votée et approuvée par les membres du comité prévoit la montée en ballon de Dynamita et d’Astrolovitz au-dessus de 2000 mètres pour enflammer l’atmosphère terrestre à l’aide d’une bombe au pétrole.
      A  moins de douze jours de l’échéance fatale, la tension extraordinaire n’empêchera pourtant pas certains citoyens d’utiliser le danger à leur profit :
      « Plusieurs magasins, toujours à la poursuite de nouvelles réclames, ont pris pour enseigne : A la fin du monde, prix de faveur !
      L’un d’eux annonce qu’à l’occasion des derniers jours de l’existence terrestre, il vendra à 30% de rabais des articles indispensables à posséder pendant le mauvais moment. C’étaient des sortes de cache-nez, avec régulateurs de pression, permettant de respirer sous une pression quelconque, aussi ajoutait-il dessous : Appareil recommandé par la commission internationale de Berne.
      Un autre a pris pour enseigne : A la comète ! »
      De même, toutes les inventions modernes, téléphone, microphones, phonographes, bateaux qui se modifient en sous-marin en cas de mauvais temps, et surtout dirigeables, seront mis en usage pour observer la situation et prémunir les populations de la catastrophe.
      Les nihilistes,  dans un désir de vengeance,  ont encore pris la décision de prévenir la population moscovite de sa mort prochaine, deux heures avant l’explosion, grâce à un invention étonnante, une affiche dont le texte initial se transforme au bout d’un laps de temps, révélant un second texte d’une toute autre nature, à l’aide d’un système d’encre temporisateur.
      Le ballon d’Astrolovitz est paré, la bombe en place. Sous le prétexte d’observer l’évolution du gaz à 2000 mètres d’altitude, le couple d’anarchistes s’élève dans les airs pendant que, partout à Moscou, est affichée la déclaration suivante :
      « Peuple russe !
      Le comité révolutionnaire, estimant qu’il vaut mieux pour toi disparaître que continuer à vivre dans la servitude, a, dans sa séance du 12 septembre 1904, décrété la fin du monde, utilisant à cet effet le grisou qui entourera la terre pendant le passage de la comète, aujourd’hui, 22 septembre, à 2 heures et quart du jour ! Le frère Pavel Astrolovitz, adjoint supérieur à l’observatoire de Moscou, a été chargé de l’exécution de la sentence, aidé par Dynamita Fougassief. Tel est le motif de leur départ en ballon, auquel tu viens d’assister.
      A 2 heures et quart (longitude de Moscou) la terre sera pulvérisée de nos mains et tes chaînes tomberont pour toujours.
      Sois-nous reconnaissant !
      Le Conseil Supérieur. »
      Dans la panique effrénée qui s’ensuit, le général Bombardicoff avec son aide de camp Obusine, tente la manœuvre de la dernière chance en poursuivant les deux criminels. Vieil officier blanchi sous le harnais, fin aérostatier, au bout d’une longue course-poursuite, il pourra s’approcher de si près des anarchistes qu’il n’a plus qu’à les abattre d’un coup de sabre. Mais en ce jour radieux d’un 22 septembre 1904, la comète aborde la terre. Soudain l’arrivée subit du gaz comprimé provoque des oscillations de la nacelle qui éloignent derechef Bombardicoff  des assassins. Dépité, outré, galvanisé, celui-ci ne voit plus qu’un seul moyen d’en venir à bout : les abattre à coups de canon ! Ce qu’il fit, faisant du même coup sauter la terre :
      « Prompt comme la foudre, sans que le major qui s’élance puisse l’arrêter, il (= Bombardicoff) saisit son sabre par la lame et frappe d’un geste désespéré sur l’amorce du canon…….. qui part !!!
      ….…………..
      Un seul cri, perçant, instantané, atroce, celui de dix-huit cent millions de créatures humaines s’éleva dans l’espace et tout fut fini !
      La terre avait vécu !!!!
      ……………..
      La force cosmique qui retenait les molécules attachées les unes aux autres n’a pu résister à l’explosion des dix-sept milliards (17,000,000, 0000) de kilomètres cubes de grisou !
      …………
      la science avait sauvé la terre.
      La méchanceté humaine développée par l’oppression la condamna.
      Le sabre, toujours digne représentant des plus grandes calamités de notre globe, lui donna le coup fatal.
      Chacun est bien resté dans son rôle jusqu’à la fin !!….. »
      Aujourd’hui encore les autres astres du système solaire peuvent contempler la magnifique masse gazeuse augmentée du poids de tous les atomes terrestres, qui orbite autour du soleil à la place de la terre.
      Ce roman, précurseur des récits de comètes et rempli des idéaux et préjugés de son époque. L’ironie appuyée, l’humour constant, cache à peine la haine de l’auteur envers les mouvements révolutionnaires, responsables directement de la destruction du monde. Hormis quelques longueurs où il passe en revue –comme dans tout bon roman scientifique du siècle- les progrès des sciences, l’intrigue avance lestement rendant la course-poursuite finale digne d’un  film d’aventures. L’ambiance du texte est proche de celle dégagée par une série de cartes postales humoristiques, éditées en 1910 pour saluer l’approche de la comète de Halley.  Cet ouvrage, cité par Versins, est de toute rareté et représente vraisemblablement avec « Olga Romanoff » de Griffith (non traduit) l’une des premières tentatives (avant celle de Flammarion) de se représenter « scientifiquement » les conséquences d’une conjonction cométaires avec la terre aboutissant à sa totale destruction.

    4. Type: livre Thème: menaces technologiques, disette d’éléments Auteur: V. GAMMA (aucune référence) Parution: 1937
      La France du futur jouit d’un statu quo politique, la bourgeoisie au pouvoir s’accommodant à la fois de périodiques révoltes prolétariennes et de la modernité radioélectrique :
      « Mais, s’informeront non sans quelque timidité les psychologues de l’avenir, qu’était devenue dans tout ce hourvari la mentalité française, qu’étaient devenues ces qualités de bon sens, d’équilibre gai, d’intelligence, d’ardeur au bien, cet amour du beau travail qui caractérisaient autrefois les gens de notre pays ? Ces qualités, euh ! eh bien, avouons-le, le rouge au front, elles étaient quelque peu reléguées aux vieilles lunes sinon foncièrement reniées. La France maintenant était un pays sommaire . Quarante millions d’individus avaient un petit poste de T.S.F. à la place de la tête et du cœur et vivaient ainsi. »
      Les postes de T.S.F. qui crachottent leur bruit et  leurs messages débilitants ont trouvé un accueil dans tous les foyers et dans tous les domaines. Le bruit universel, le fléau musical, empêche dorénavant les gens de penser, de lire, de vivre :
      « Chaque restaurant, chaque gargote avait au moins son poste. Vous caressiez votre amie, l’été, au fond d’une tonnelle perdue dans la campagne, lorsque sévissaient, telle la plus imprévue des douches, les redoutables ondes. A 2.000 mètres, au sommet de l’Alpe, vous encaissiez de gré ou de force la boîte à musique. Très loin en mer, les chalutiers déversaient à la ronde les ritournelles infernales. Il y avait belle lurette que des âmes charitables en avaient doté les postes de police, les asiles de nuit, les cellules de prison. Les églises naturellement n’avaient pas été épargnées. »
      La réaction se mit en route en la personne de Léonidas Graphigny qui, excédé du bruit insupportable vécu dans son H.L.M., fédéra autour de lui quelques personnes de bonne volonté et deux  inventeurs dans le but de fonder « la Conspiration du silence. »  Les conspirateurs devront tout à Caprica l’ingénieur, et Trinitrol, l’inventeur de la « boîte à silence » qui contient « la poudre S. », laquelle, une fois enflammée, annihile pour quelques heures toute manifestation sonore des ondes radioélectriques.
      Caprica, de son côté, a découvert deux autres applications intéressantes : la Réversibilité Immédiate des ondes et leur Captation Systématique. La Réversibilité Immédiate permettrait aux mécontents de dire immédiatement son fait à l’émetteur d’un message et le forcer à admettre les conséquences désagréables de celui-ci. Par la « Captation Systématique », les ondes pourraient être « noyées », détournées ou annihilées de manière durable.
      Avec ces prodigieuses découvertes, les conjurés élaborèrent un plan d’action qui consista à détourner les messages envoyés par la T.S.F. Ils truffèrent  les discours politiques de pitreries, les contes pour enfants d’obscénités, les textes littéraires de jurons et les conseils publicitaires de fausses informations.  Au bout de peu de temps, un malaise social se fit jour, qui s’amplifia jusqu’à susciter des litiges que l’on demanda au Tribunal de Lahaye d’arbitrer :
      « On vivait dans un scandale perpétuel et grandissant. Les honnêtes gens ne portaient plus sans les plus vives appréhensions la main sur les boutons de leur poste de T.S.F., s’attendant au pire. Très vite – et on les comprendra - ils préférèrent y renoncer d’eux mêmes et plus d’un résolut la question et mit fin à ses angoisses en défonçant d’un coup de pied définitif la maléfique boîte à musique. (…) En une semaine, les six plus grosses fabriques d’instrument de T.S.F. firent des faillites retentissantes et leurs valeurs boursières tombèrent à rien. D’autres ne tardèrent pas à suivre cet exemple et ce fut un fiasco général. Les boutiques des brocanteurs s’encombrèrent de postes récepteurs – on ne les accepta plus bientôt que pour le bois des caisses à des fins de chauffage – et bientôt même personne n’en voulut plus. »
      L’on employa tous les arguments pour répondre à l’attaque envers les ondes sonores . L’on invoqua le salut de la patrie, le bien de l’humanité, la défense de l’esprit français, la disparition d’un patrimoine artistique. L’on alla même jusqu’à arrêter les présumés coupables sans que l’Etat ne put prouver nettement leur responsabilité dans la dégradation du bruit. En conséquence, les désordres sociaux s’amplifièrent inexorablement, provoquant la diminution de la vente des appareils de T.S.F. ou la mise en chômage de fabricants de postes émetteurs. On alla même jusqu’à piller des magasins de musique. Lorsque le gouvernement voulut réagir, il était trop tard. Ses ordres lancés à la police et à l’armée étaient gauchis, pervertis, détournés, déformés, annihilés. Alors des émeutes spontanées libérèrent les conjurés et les mirent au sommet de l’Etat. Tous les opposants au silence furent déportés dans des régions sans émetteurs, sans bruit, sans musique, dans des « zones de silence ».
      Léonidas Graphigny proclama la naissance de la « Dictature du silence » et entreprit de suite l’élaboration d’une réglementation contre le bruit, dont l’application prendra du temps, tellement profond fut le mal qu’avait provoqué le fléau radioélectrique.
      Une nouvelle sous forme de pamphlet, éditée à compte d’auteur, dans laquelle, tout en dénonçant les excès des médias (bien perceptibles aujourd’hui ), l’auteur prend une posture conservatrice égale à celle de Georges Duhamel dans les « Scènes de la vie future».

    5. Type: livre Thème: menaces idéologiques, la cité foudroyée Auteur: Ulysse BRANDON Parution: 2006
      Coup sur coup deux bombes atomiques de vingt kilotonnes explosent sur Milan et sur Paris. Ghülam Ismaïl Khan qui a passé en force avec son camion de la mort, et bien qu’arrêté par la police, déclenchera sa bombe à proximité de l’Arc de Triomphe. La capitale dévastée reflète l’apocalypse rêvée par Al Quaïda à l’égard des Occidentaux :
      « La gifle du vent fut si violente que la tour Eiffel entière vacilla, comme prête à s’effondrer sur le Champ-de-Mars. Un hurlement métallique insensé résonna dans l’armature de l’édifice, et l’ascenseur se désagrégea : le toit, les portes et la cloison côté nord s’arrachèrent et s’envolèrent comme des feuilles de papier prises dans un courant d’air. (…)
      La tour Eiffel avait résisté ; seules l’antenne et les superstructures du sommet avaient été emportées par le souffle, plus les restaurants et les autres excroissances commerciales des deux premiers étages. En revanche, lorsque Mehdi se décida à contempler Paris, il ne put s’empêcher de pousser un cri d’angoisse : de tous côtés, ce n’étaient qu’incendies et dévastation.
      Sur la rive droite, la quasi-totalité des immeubles étaient éventrés ; il ne restait pratiquement plus un toit, plus une fenêtre, et des monceaux de débris  jonchaient les rues et les avenues. Plus au nord encore, il n’y avait plus rien, hormis quelques pans de murs de forme irrégulière, de-ci, de-là. Et puis partout, aussi loin que portait le regard, les flammes et la fumée noire d’immenses incendies, qui dévoraient des quartiers entiers, et ce nuage bizarre, déchiqueté, de couleur de plomb, qui planait au-dessus de la ville. »
      Les répercussions des attentats furent immenses dans le monde entier, sans toutefois générer une guerre totale dans laquelle l’Iran, le Pakistan, le Soudan ou l’Arabie Saoudite auraient été engloutis.
      Luc Lacordaire, un policier en exercice, a perdu sa femme Claire dans le cataclysme parisien et lui-même a été atteint par les radiations. Aussi, lorsqu’un an plus tard, devant l’incapacité des Etats à liquider définitivement le réseau terroriste, un coup de chance lui fit connaître la cache de Ben Laden dans une caserne désaffectée de Riyad, n’hésita-t-il pas un seul instant. Ne vivant désormais plus que dans l’espoir de se venger, il mettra en place l’opération devant aboutir à la capture du leader terroriste.
      Son informatrice, Shéhérazade, une prostituée marocaine avide d’argent, intelligente et authentique bombe sexuelle, possède en son pouvoir  Al Sallam, un médecin issu de la bourgeoisie arabe qui soutient le chef terroriste,  à qui il veut offrir une version illuminée du coran :
      « - Dis-donc, chouchou, tu pourrais quand même me le faire rencontrer, si tu m’aimes autant que tu le dis. – Qui donc ? s’étonna Al Sallam. –Ben Laden, voyons ! – Oh, c’est bien le moment de parler de lui ! – Allez, chouchou, puisque tu m’as raconté que tu l’avais vu à Riyad. – Moi, je t’ai dit ça ? Allons, continue et ne gaspille pas ta salive ! – Dis-moi où je peux le trouver, chouchou, s’il te plaît. Entre chaque supplique de Shéhérazade, les baisers reprenaient, toujours plus près de l’épicentre des préoccupations d’Al Sallam. – Et ça te servira à quoi ? Personne ne peut l’approcher, sauf cas exceptionnel. – Mais je suis un cas exceptionnel ! glapit Shéhérazade. Allez, dis-moi. -Dans le quartier Al Foutha, murmura le satrape. –Ne te moque pas de moi ! Si tu ne te moques pas de moi, je te jure que je viendrai chaque fois que tu m’appelleras, même dans ton pays ; je te jure que je ne ferai jamais passer personne avant toi ! –Mais je ne me moque pas de toi ! Il est dans l’ancienne caserne Al Babaka. Il y est arrivé juste avant les attentats de Paris et de Milan. – Chouchou, tu es un ange ! Et la bouche climatisée à la glace pilée se referma autour du braquemart à 100 millions de dollars. »
      Luc, avec Shéhérazade en son camp, obtient l’agrément des Américains, qui souhaitent rester au-dessus de tout soupçon. Avec efficacité, il enclenche un processus pour la capture de Ben Laden, identique à un mouvement d’horlogerie.
      Ayant recruté par l’intermédiaire de Michel de Fallières, lieutenant-colonel du 3 ème  RPMIA, un groupe efficace d’une vingtaine de paras, il articulera son action autour de la figure  de l’Irakien Assam Ouari, ressemblant à s’y méprendre à Saddam Hussein.Celui-ci, avec ses faux gardes du corps, demanderait à rencontrer Ben Laden au sein de sa caserne d’Al Babaka et l’enlèverait sous sédatif. Action périlleuse précédée par une logistique sans faille : faux-papiers pour tous, hôtels différents, véhicules tout-terrain à disposition, armes négociées d’avance.
      A l’heure dite, les protagonistes de l’enlèvement arrivent séparément à Riyad et prennent leurs quartiers. Les sommes d’argent promises, payées par les Américains, ont levé toutes les hésitations. L’avion du retour pour Djibouti, un Falcon, qui décollera d’un tronçon d’autoroute libéré de ses véhicules, attend déjà, veillé par Millari, un as du pilotage. Les premières phases du dispositif se déroulent  sans anicroche. Le commando, muni d’un armement sophistiqué se fait donner l’entrée de la caserne, trompant la vigilance, pourtant extrême, des gardes de Ben Laden. Déjà, cependant, le grain de sable qui risque de gripper la machine, s’est manifesté.  
      Barnabé Crèvecoeur, l’un des paras, trop pressé de profiter de sa prime se fera agresser dans la vieille ville de Riyad, éveillant la curiosité de l’astucieux chef de la police locale, Hassan Faradinn. Ce dernier fait part de ses doutes à la hiérarchie parmi laquelle, le colonel Al Samarriah, qui a introduit Ben Laden et sa bande en toute illégalité en Arabie Séoudite. Convaincu du sérieux de la menace française, peu enclin à être fusillé pour trahison, il fait bloquer les points d’accès à la caserne. Dans les quartiers terroristes, Ben Laden et ses gardes seront neutralisés, puis drogués. Sa barbe coupé, lunettes de soleil sur le nez, le leader d’Al Quaïda s’achemine vers la sortie avec ses ravisseurs, sans éveiller de soupçons. Lorsque le centre de la caserne saute, entraînant les principaux lieutenants d’Al Quaïda dans la mort, le barrage policier ne résistera pas à la force de frappe du commando.
      Pendant que Faradinn s’escrime à convaincre ses supérieurs d’acheminer des hélicoptères et des blindés sur le terrain, l’équipe française, débarrassée non sans casse de tout poursuivant, s’envole avec le Falcon au-dessus de militaires saoudiens impuissants. Samarriah, fait exécuter les terroristes présents sur le territoire saoudien, - autant de témoins en moins :
      « Al Samarriah contemplait le corps sans vie de Souleyman Barastan et de ses deux derniers acolytes. La Mercédes 600 était garée dans l’un des nombreux entrepôts abandonnés situés à la périphérie de la capitale, qui servaient de temps en temps de théâtre à ce genre de besogne. L’exécution s’était faite sans bavure, à bout portant ; les trois hommes n’avaient eu aucune possibilité de se défendre ni de s’enfuir.
      Mais ils n’avaient pas supplié non plus, et le colonel savait qu’il lui faudrait un peu de temps pour se défaire du regard de haine qui lui avait lancé l’Afghan, lorsqu’il avait compris que son ancien complice avait opté pour le nettoyage par le vide. »
      Puis il donne la chasse à l’avion des Français. Le Falcon, proche d’être abattu, sera sauvé en dernière extrémité par des avions américains venus à la rescousse, lui permettant d’atterrir dans le désert éthiopien. Les Français, qui traînent toujours avec eux Ben Laden inanimé, réquisitionnent les voitures d’un groupe de touristes, puis filent vers la frontière où, se croyant sauvés, ils seront pris en mains par l’armée française.L’enlèvement du terroriste a soulevé une intense effervescence diplomatique et des accords sont intervenus entre les pays impliqués par lesquels Luc, Michel, Jessica et les autres seraient prêts à être sacrifiés sur l’autel de la raison d’état.
      Heureusement, Thorenssen, le contact américain libère le groupe, le président Bush ayant déjà signé un accord avec la France qui livrera Ben Laden aux Etats-Unis. L’aventure pourrait s’arrêter là si le chef d’Al Quaïda, revenu enfin à lui, n’avait menacé le monde de l’explosion d’une autre bombe atomique s’il n’était libéré. Intense recherche. Michel découvre, grâce à Shéhérazade et à son intuition, que Léïlah, l’amie de la jeune fille, avait été contactée par Moundir et Toufik, deux de ses cousins, intégristes convaincus qui connaissaient aussi Al Sallam. La bombe devant volatiliser la Haye au moment précis où Ben Laden passerait en jugement, toutes les forces de police, coordonnées par Thorenssen et Michel, recherchent les deux frères chargés de l’acheminer en caravane sur l’objectif  :
      « Toufik s’était mis à hurler et avait brandi le téléphone de l’apocalypse en invoquant Allah. Il s’apprêtait à appuyer sur la touche verte qui composait le numéro programmé lorsque la voiture se fit mitrailler presque à bout portant. Une vingtaine de projectiles frappèrent Moundir, provoquant une mort quasi instantanée. En revanche, Toufik, en partie protégé par le corps de son frère, ne fut que blessé au bras et à la cuisse gauches.»
      Les terroristes éliminés, Ben Laden jugé, les protagonistes survivants de l’expédition purent enfin profiter des millions d’euros si durement gagnés.
      Un ouvrage de circonstance, politique-fiction, thriller technologique, roman d’action. La description de Paris assassiné a été particulièrement soignée par les auteurs et ouvre un récit que l’on ne lâche qu’à la dernière page. On aimerait que le texte qui s’inscrit dans un futur proche, passât de l’invraisemblance à la réalité. (Ce qui a été fait au moment où ce texte apparaît sur mon site!)

    6. Type: livre Thème: l’apocalypse réalisée Auteur: Thomas MURECAY Parution: 1934
      Une pièce en trois actes et quatre tableaux qui met en scène le Seigneur, fatigué de l’impertinence et de la cruauté des humains. Durant le jugement de Jeantilou, un condamné à mort décapité à tort, défendu par l’ange Patifol, Grégoire, ex-souverain Pontife, et le Suicidé, ex-professeur de philosophie, attendent leur tour, ce  qui met le comble à l'irritationde Dieu :

    7. Type: livre Thème: invasions d’insectes Auteur: Thomas CRYDE Parution: 1969
      Vol. 01 : La Nuit des insectes , Fleuve Noir éd., 1984, coll. " Anticipation " N°1336,  1 vol. broché, in-12 ème ,   182 pp. couverture illustrée. roman d’expression française
      1ère  parution : 1984
      Et si vraiment les insectes avaient la taille d’un chien, d’un mouton, d’une chèvre ? … C’est ce que découvre Jacques Rampal , entomologiste, et  Viviane, son assistante. Ce n’est pas tout à fait par hasard puisqu’ils travaillent– à leur corps défendant– sous les ordres de l’autorité militaire à l’utilisation des insectes comme arme biologique ultime.  Les résultats obtenus par les armées du monde entier - car cette préoccupation est largement partagée par les militaires de tous bords – dépassent toutes les espérances. Non seulement les insectes, lucanes, cicadeles, mantes religieuses, etc., soumis à un bombardement radioactif, se sont multipliés, non seulement ils sont porteurs de virus multiples, mais encore ceux de la deuxième génération se sont transformés en dangereux géants… intelligents, semble-t-il!Ouvrant leurs cages, submergeant le laboratoire par leur nombre, ils investissent l’arrière-pays où se situe l’action ; ils tuent, déchirent, mastiquent, forent dans les chairs des bêtes et des humains :
      "Par la fenêtre de la cuisine, il observa la campagne environnante, une folle envie de meurtre dans le regard. Mais ce qu’il distingua le cloua au rebord de pierre. Toute la prairie devant la maison était couverte d’insectes gros comme la cuisse. Ils avaient dû être surpris par l’orage et ressortaient maintenant du couvert des arbres. Un bourdonnement terrifiant montait vers lui, avec la force d’une musique hypnotique. Il s’appuya au carreau. Les pâles rayons de la lune faisaient briller les armures cornées comme celles d’une immense armée. Les insectes formaient un tapis hideux, ininterrompu, qui s’écoulait avec lenteur et puissance hors de la forêt. "
      Jacques et Viviane prendront la fuite dans leur voiture fatiguée,  et, en une nuit hallucinante, traqués par divers insectes, ils échapperont à la catastrophe de peu. Un orage démentiel, des sous-bois hantés par la mort, le passage d’un torrent en furie, la mort de Juliette, la sœur de Jacques livrée aux lucanes , le sang des insectes écrasés qui s’accumule sur le pare-brise, l’arrêt progressif du moteur et l’éclatement d’un pneu, rendront l’échappée hasardeuse. Abordant la grand’route, ils aperçoivent des milliers d’insectes géants qui y déambulent. :
      " Ils traversèrent un bosquet de bouleaux sans le voir, épiant la route. Soudain,  ils furent là ! Aussi loin que les phares portaient, la campagne était couverte par les corps brillants des insectes. Les carapaces épousaient le moindre relief, gommant tout le paysage sous une masse informe et luisante. Il y avait plusieurs milliers de créatures immondes qui se chevauchaient, se battaient, se déchiraient en hurlant. Certaines avançaient, d’autres reculaient, dans un désordre indescriptible, parfois grimpant sur les troncs des arbres, parfois sautant sur plusieurs mètres et retombant les unes sur les autres, engloutis immédiatement par le nombre. "
      Ils devront la vie sauve à une équipe de nettoyeurs humains armés de lance flammes. Mais le pire reste à venir : l’inquiétant Dr Moret qui les soigne semble être à la solde des insectes intelligents. Que leur réserve l’avenir ?
      Un récit jouant sur l’horreur viscérale qu’éprouve l’être humain envers des insectes représentatifs de " l’inquiétante étrangeté " décrite par Freud. Centrée sur l’unité de temps, de lieu et d’action – les trois critères de la tragédie classique -  l’intrigue gagne en densité en dépit d’un style parfois bien léger .
      Vol.02: Osmose, Fleuve Noir éd., 1985, coll. "Anticipation " N°1356,  1 vol. broché,  188 pp., in-12 ème .couverture illustrée. roman d’expression française.
      1ère  parution : 1985
      Les insectes, avec l’aide des militaires, ont pris le pouvoir et font régner sur le monde une chape de plomb. Jacques et Viviane résistent,  en compagnie d’un couple, Rey et Martina. Mal leur en prend. Martina et Viviane seront enlevées, Rey disparaît et Jacques se retrouve seul, en fuite, poursuivi par des insectes géants qui en veulent à sa vie. Il aboutira dans une espèce d’immense termitière  creusée sous la montagne, où il découvrira des monceaux de cadavres servant de nourriture et de berceaux aux jeunes insectes, ainsi que le bon docteur Streit entièrement inféodé aux conquérants. Celui-ci a besoin des compétences de Jacques. Il lui explique qu’un nouvel ordre mondial va naître, qu’il est en train de créer un super-mutant, un mutant de la deuxième génération,  qui aura l’adaptabilité des humains et la force des insectes. Le processus est déjà en route.
      Jacques le découvrira de ses propres yeux en apercevant Martina se faire féconder par un homme - insecte monstrueux. Ayant retrouvé Viviane et Rey, prisonniers comme lui dans la termitière, il tente de s’enfuir avec eux. Rey, bouleversé par la mort de Martina et sous la pression des événements, joue le rôle du traître. Il entraîne le couple vers le centre de la termitière, tout près de la reine, situation dont ils ne parviendront à s’extraire qu’avec beaucoup de difficultés. Et encore ne seront-ils définitivement sauvés que lorsque la résistance viendra à leur secours. Car des hommes ont pris le maquis et se sont organisés…
      Vol.03 : La Semaine carnivore, Fleuve Noir éd., 1985, coll. " Anticipation " N°1415,  1 vol. broché, in-12 ème ,  186 pp. couverture illustrée par Tim White. roman d’expression française.
      1ère  parution : 1985
      Soixante ans ont passé depuis l’instauration de la nouvelle société hybride. Les mutants, assis sur la force des insectes géants, dominent une nation décrépite et misérable. Le gouverneur mutant Joseph Djougach (Djougatchvili ?) mène le pays et souhaite ne pas jouer l’alternance en rendant le pouvoir aux conseillers purement humains, contrairement à Warwick qui souhaite le conquérir. Une sombre machination opérée par quatre terroristes, au Q.I. proche du zéro, décidera de l’avenir.
      Dreamers, le peintre-poète asocial est entraîné à son corps défendant dans l’action. Il recherche la fille du professeur Breitz, Sophia, pour lui expliquer que de nombreuses plantes carnivores ont disparu du laboratoire de son papa et que l’une d’elle, une dionée géante a provoqué la mort de Morna, la fille de Djougach.Dreamers fera la connaissance de Cordelli, l’un des terroristes, qui le hait d’emblée, de Paxton, un paquet de muscles, et de l’égérie de la bande, Mathilde. D’un commun accord,  les comparses décident qu’il sera le poseur d’une bombe végétale (des plantes carnivores) destinée à éliminer les conseillers mutants lors du cortège funéraire de Morna. Mais rien ne se passe comme prévu. Cordelli, qui trahit la bande au profit des mutants, mourra à moitié digéré par une plante carnivore géante. Warwick, informé de l’attentat, laissera faire à son profit. Paxton et Mathilde seront tués par Dreamers qui n’aime pas qu’on torture Sophia. Et la société mutante continuera sur sa lancée…
      Une tempête dans un verre d’eau. De petits personnages, une intrigue rabougrie, des dialogues d’une nullité confondante, ce troisième épisode du cycle se perd dans l’insignifiant. Heureusement, c’est aussi le dernier.

    8. Type: Livre Thème: fins du monde fins de l'humanité Auteur: Théo "Izual" Dezalay Parution: Décembre 2016
      - Topic de discussion :
       
      - Interview de l'auteur :
       
    9. Type: livre Thème: menaces végétales Auteur: Simon Ian CHILDER Parution: 1986
      Dans la campagne du Hertfordshire, des forages font jaillir une pluie acide qui brûle les spectateurs,  et surtout une longue vrille noire, tuyau souple à l’apparence d’un serpent ou d’un vers, qui disparaît aussitôt.Thomas, le biologiste travaille pour la compagnie Nirex tandis que sa propre épouse Anne mène un combat écologiste. Soudainement, des faits inquiétants se multiplient dans la région : on découvre des êtres humains exsangues, réduits à l’état d’enveloppes, privés de tous leurs organes intérieurs. Ils sont l’œuvre d’un ennemi insaisissable, ce long vers noir, sans nul doute un organisme vivant parasitaire, qui, après avoir injecté un enzyme dans ses proies humaines, provoque l’autolyse des corps :
      « Il y a plus de soixante millions d’années, annonça-t-il à voix lente, par un moyen ou par un autre, un organisme étranger est arrivé sur la Terre et est parvenu à survivre dans cet environnement inconnu de lui. –Et ensuite ? s’enquit Robin, vibrante d’excitation. Thomas se leva, toujours pensif. – Eh bien, il a vécu quelque temps, puis il s’est reproduit… Ou bien, il est entré en hibernation en développant un cocon autour de lui  pour se protéger, et est resté ainsi pendant des millions d’années….-Et les couches sédimentaires se sont entassées au-dessus de lui jusqu’à ce qu’il se retrouve enterré profondément dans le sol comme n’importe quel fossile(…) jusqu’au jour où le forage de la Nirex a déchiré le cocon et où les vers sont sortis. »
      Thomas enquête, tout comme Anne, cependant les révélations inopportunes de celle-ci à la journaliste Robin Gray, gâche leurs rapports réciproques.Alors que la police se perd en conjectures sur l’origine du phénomène, Anne se fait agresser à son tour par le vers noir, et en meurt. C’est son mari qui procédera à l’autopsie. Robin Gray entre en contact avec lui. Bien qu’éconduite en un premier temps, elle ne peut s’empêcher d’éprouver de tendres sentiments à l’égard du biologiste. Les meurtres s’amplifient, les victimes étant pour la plupart, surpris près d’une bouche d’égout. Fait plus inquiétant : la vague d’agressions progresse en direction de Londres !Analysant un tronçon de vers, Thomas – à la différence de Trenton, son patron – arrive à la conclusion que l’humanité se trouve en présence d’une créature extraterrestre libérée par les forages de la Nirex, en hibernation sous le sol depuis de nombreuses années. Son organisme, à la structure cellulaire simple, a besoin de se nourrir. Les vers, seuls organes visibles, agissent comme des pseudopodes ou des flagelles, outils avec lesquels il vide les corps. Son domaine d’élection est souterrain, car il craint la lumière. Se fortifiant avec le temps, il utilise les réseaux d’égouts et les tunnels du métro pour progresser et s’étendre. Trenton n’apprécie pas les conclusions de Thomas et le ridiculise. Alors, celui-ci, éprouvé par tant de cruauté, se réfugie dans les bras de Robin.
      Entre temps, la créature a progressé sous le centre de Londres, et a grossi, extraordinairement. L’attaque des vrilles, sortant de toutes les bouches d’égouts à la fois, provoque une intense surprise chez les Londoniens. Thomas, conseiller d’une équipe de spécialistes de la SAS préconise la seule méthode d’éradication possible, car il ne sert à rien de couper les pseudopodes qui repoussent : il faut frapper la bête immonde en son cœur. Pour cela, il convient d’injecter un poison dans la cellule de base - , un poison d’une virulence inouïe. L’équipe chargée d’inoculer les toxines comprend à sa tête, Cox-Hayward, un agent de la SAS, et Thomas. Ils s’introduisent par les tunnels du métro sous Regent Street, supposée être la tanière du monstre :
      « Le wagon était encore plein de voyageurs. Les trois quarts des corps étaient massés dans le couloir central où ils se tenaient debout, aussi rigides que des mannequins de cire. Leur peau reflétait la lumière d’étrange façon, comme si on les avait saupoudré de paillettes (…)L’homme était recouvert d’une fine enveloppe fibreuse, identique à la toile qu’ils avaient trouvée sur le tronçon du tentacule. Il fixait Thomas de ses yeux grands ouverts comme s’il pouvait voir. Thomas le toucha avec précaution. Sous le cocon, sa main gantée heurta la peau durcie pareille à celle des corps d’Harpenden. »
      Entreprise risquée puisque, en dépit de l’apparente placidité d’une trompe énorme, d’un tapis de vrilles molles et de flagelles suceuses, les divers membres de l’équipe sont happés chacun à son tour. Thomas aura plus de chance : avant de s’effondrer inconscient, il approchera suffisamment la masse cellulaire pour lui injecter le poison. L’effet en est prodigieux. Les Londoniens purent voir jaillir à plus de cent mètres de hauteur, une méduse gigantesque et pustuleuse qui s’effondrera enfin, privée de vie :
      « Comme Thomas, les passagers de l’hélicoptère pensèrent à une méduse colossale et répugnante. Son dôme spongieux était monté sur une immense tige d’où émergeaient d’innombrables vrilles. La créature s’élevait toujours et se dressa sur près de cent vingt mètres au-dessus de Regent Street, telle un phallus gigantesque. Puis, tout à coup, la membrane boursouflée du sommet de cette énorme colonne se déchira sous la poussée d’une force éruptive et des ruisseaux épais de fluide visqueux jaillirent dans toutes les directions. »
      Un texte aux effets « gore » bien menés mais traditionnel dans l’agencement de l’intrigue et du suspense.

    10. Type: livre Thème: menaces idéologiques, la cité foudroyée Auteur: Serge KANCER Parution: 1962
      l’Europe au XXIème siècle. Un gouvernement technocratique de gauche préside aux destinées d’un pays encore paisible. Pourtant des signes de dysfonctionnement apparaissent : de l’agitation sociale et des émeutes localisées parmi les jeunes, une augmentation des vols, des crimes gratuits et de diverses autres exactions. Tout se passe comme si la société craquait aux entournures :
      " On annonce la proclamation de l’état de siège en Suède où les émeutes s’étendent…. Au Caire cinq mille étudiants ont incendié l’université. Le recteur et plusieurs professeurs ont failli être massacré et la milice a ouvert le feu. Le chiffre des tués n’a pas été communiqué… En Chine, le régime a rétabli la discipline de fer de l’époque révolutionnaire pour essayer d’endiguer la vague d’anarchie. "
      Le père de Luc est un paisible bourgeois , un journaliste confortablement installé dans la vie. Inquiet pour son fils, il se pose de plus en plus de questions sur sa fonction, se transformant en témoin soucieux d’une société malade.
      " Ce métier me dégoûte. Mais je suis lâche et je me prostitue depuis vingt-cinq ans. La grande presse capitaliste était une usine à merde ; celle d’aujourd’hui est une manufacture d’opium. Journalistes d’hier et d’aujourd’hui : tous mystificateurs, et dont la plupart finissent par être dupes de la mystification ".
      Il entreprendra un journal quotidien et raisonné des faits. Les adolescents, y compris Luc, constituent une énigme à ses yeux. Partout, ils s’affranchissent des contraintes sociales et refusent les valeurs des adultes et des bourgeois pour faire naître leur propre monde , impénétrable à d’autres yeux, dans le sang et la douleur :
      " Et je revois la meute. Les cheveux en casque, teintés de couleurs insolites, rose, bleu pastel, mauve, vert d’eau. Le buste bardé d’un pourpoint fourré. Les jarrets nerveux gainés de plastique brillant. Les chevilles cerclées de bracelets. Je revois les masques de candeur cruelle, prunelles séraphiques et rides précoces. (…) D’un poignet négligent ils faisaient tourner doucement chaînes, fouets à grenailles de plomb ou matraques. "
      Luc lui-même sera attiré vers sa nouvelle famille. Sa façade conventionnelle se lézarde, il déserte le foyer familial pour disparaître à jamais.  Soudain la société réalise qu’elle a fait naître en son sein de véritables mutants pour lesquels la vie ou la mort n’a plus aucune importance. Les villes seront mises à sac :
      " Vingt étages plus bas, la place brumeuse remue des ombres indéchiffrables et des couleurs violentes. Des vagues de son étouffés meurent au pied de ma falaise. Les monceaux d’ordures couvrent les pelouses ravagées, débordent des bassins asséchés, croulent des trottoirs jusque sur la chaussée. En arrière, la Seine luisante charrie de menues épaves. Les projecteurs des vedettes de police fouillent inlassablement les quais. La grève des Services publics qui dure depuis plus de deux mois paralyse à demi la ville qui fermente dans ses propres déchets. Des êtres furtifs et rapides hantent les hauts lieux de cette immense décharge. A eux la nuit. "
      L’agitation gagne d’autant plus qu’un romancier, Quéril , dans son ouvrage « le Temps des Purs » sera le seul à saisir l’importance de la nouvelle psychologie des jeunes, et de leur radicale différence d’avec le reste du monde. Devenu bouc émissaire,  il sera considéré par «l’Establishment» comme responsable d’ avoir lancé en direction des adolescents un appel au meurtre. Pour cela, il sera jugé et condamné, ce qui ne fera qu’accroître la tension qui, partout, en Europe, atteint des sommets dans la destruction des centres urbains :
      " Et les loups continuent d’envahir la planète. On apprend à l’instant que la plupart des activités ont subitement cessé dans toute la Confédération d’Europe Centrale. On se bat dans les usines de Poznan et de Prague. Un début d’émeute semble avoir été jugulé à Zurich. Rome est désormais une espèce de ville-fantôme où règnent le viol, le meurtre et la rapine. Ce qu’il restait d’adultes s’est regroupé au Vatican ou a fui dans les campagnes. Dans Milan et Turin en état de siège, les attentats à la bombe ne se comptent plus "
      Son fils disparu, le monde du narrateur bascule dans l’horreur  complète. Les révoltes urbaines,  durant lesquelles policiers et militaires restent  inactifs comme s’ils pressentaient ne plus pouvoir défendre une cause déjà perdue, entraînent la société à la faillite. Par une curieuse bizarrerie, les diverses bandes d’adolescents le laissent aller à sa guise dans la ville,  le gardant comme témoin fondamental de la subversion des choses ;  car la mutation est maintenant complète. Une autre langue, d’autres coutumes, d’autres valeurs, d’autres comportements sont nés, impossibles à appréhender pour les adultes : c’est la fin de  l’ordre social tel que nous le connaissions :
      " C’est une grande chose. Font ce qu’ils peuvent les anges. Ils ont déferlé. Par toutes les rues, campagnes, usines nucléaires, centrales de photosynthèse. Se sont fait péter, brûler, radioactiver la gueule. Mais tout submergé. On fait remonter l’abîme à la surface. Tandis que moi je gratouillais la peau de la terre pour y enfouir mon songe aimé. Ont fait dégorger les profondeurs. Ont retrouvé vieilles vomissures ravalées, caillots, glaires. Qu’est-ce qu’ils vont faire de tout ça, Quoi leur reste à faire au milieu des tripes de dieu ?(…)
      Ce qui mûrit, c’est la destruction de l’humanité. Une humanité qui n’a pas compris que son existence était mise en cause, même sans cataclysme thermonucléaire, par ses petites habitudes quotidiennes. "
      Quelques années avant l’explosion de la révolution de mai 68, l’écrivain a su pressentir et magnifier le malaise de la jeunesse, du power flower au punks, en l’analysant jusqu’en ses dernières extrémités. Analyse aux prémisses justes mais à la conclusion erronée puisque l’expérience prouve qu’il n’y a qu’à attendre qu’un jeune vieillisse – ce qui ne  tarde guère - pour qu’il devienne un « vieux » avec les valeurs qui vont avec !

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