Synopsis :3000 ans après la « Grande Déflagration », la cité sous-terrienne de « Surréal » (déformation de « Sous le Mont-Réal »), au Canada, reste prospère et stable. En ce lieu utopique réussi, les Surréalais, descendants des survivants d’une guerre totale, ne manquent de rien mais leur existence est étroitement contingentée par le peu de place disponible:
« Seuls ceux qui ont trouvé refuge dans les souterrains creusés à même le Mont-Royal ont été sauvés. Ces quelques centaines de privilégiés ont scellé les portes de plomb derrière eux et ils ont fondé la cité. Au-dessus d’eux mourait le monde civilisé, détruit par la bêtise des hommes et les guerres atomiques. »
Trottoirs roulants, pilules nutritives, exercices physiques obligatoires et invocation au « Grand Moteur » qui les maintient en vie, forment leur quotidien :
« … Une lumière rouge s’allume sur le mur, lui annonçant sans le surprendre que l’inspecteur-robot de l’hygiène ne le juge pas assez propre pour lui autoriser l’accès de la Demeure. Des traces de poussière et de boue ont alerté le mécanisme et déclenché le signal : « conseille une toilette immédiate ; » S’il passait outre, le computeur électronique en prendrait note et, dès le lendemain, il recevrait par télétype un démérite du Conseil d’Hygiène. Plusieurs démérites entraînent une sanction du Grand Conseil et des sanctions répétés s’accumulent dans un dossier, pouvant disqualifier le coupable comme citoyen de première classe.»
Les jeunes, toujours curieux de tout, dynamiteront sans le vouloir ce cadre de vie. Eric, Paul, Bernard et Luc, chacun selon son tempérament propre, écrira une nouvelle page d’histoire.
Bernard, raisonnable et mature, courageux et estimé par les adultes, sera seul capable de ramper dans de dangereux tuyaux où reposent les câbles d’alimentation en énergie électrique de la cité pour détecter l’origine d’une perte énergétique inexplicable qui, à terme, mettrait en péril la société souterraine. Bernard découvrira la cause du dysfonctionnement, un détournement du flux électrique, malversation opérée par de mystérieux petits hommes, qui, selon toute apparence, proviennent de la surface et seraient, peut-être, d’autres descendants des survivants du conflit de jadis. L’on n’en saura pas plus sur leur origine.
Luc, aidé par Eric, jouit d’un privilège rare : il est télépathe sans le savoir, et très curieux. C’est pourquoi, en dépit de l’interdiction absolue de regagner la surface que l’on croit toujours dangereuse, il transgresse les lois de la cité, découvre la splendeur de la nature et…Agatha, une jeune fille de son âge, appartenant à une tribu de pasteurs établie dans un village appelée Laurana :
« Luc ramasse son casque-lumière et le replace dans son tube de plastique. Puis il se met en route, à petits pas prudents, arrêté à chaque seconde par une découverte nouvelle. Le chant d’un oiseau le ravit et son vol rapide encore plus. Le grand silence de la nature assaille ses oreilles après le ronronnement de son existence motorisée. Ses sandales foulent avec plaisir le sol spongieux et bruissant de la sapinière. Il touche l’écorce rugueuse et noircit son doigt à la gomme luisante. Comme Adam au Paradis Terrestre, Luc découvre le grand univers de Dieu. »
Ebloui par Agatha, télépathe elle aussi, Luc vient en aide aux habitants contaminés par la variole, contre laquelle ils sont sans défense, en leur apportant les médicaments appropriés, prélevés sur le stock de Surréal, et les guérit en moins de deux grâce, notamment, à la fameuse onde Upsilon. Mais, surpris par la nuit et blessé dans une chute, il sollicite l’aide d’Eric pour réintégrer sa cellule familiale.
Paul, enfin, féru de géologie et orateur hors pair, démontre aux Anciens que la vie est possible à l’extérieur et convainc les membres du grand Conseil d’entraîner les habitants de Surréal à la surface pour y rencontrer les Lauréanais.
Un roman pour adolescents, d’une écriture aisée et rempli de préceptes moraux, qui a obtenu à l’époque le prix de l’ «ACELF » 1963, ce qui a sans doute justifié sa réimpression sous le titre de « Surréal 3000 ». Les jeunes héros, positifs et tout d’une pièce, provoquent une révolution tranquille pour le bien de l’humanité. Peu d’effets dans une intrigue, somme toute, banale.