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  • L'hiver Eternel

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : John CHRISTOPHER

    Parution : 1962

    Thème : la nouvelle glaciation, péril jaune et guerre des races


    Sur l'auteur :

    (1922-2012) Pseudonyme de Sam YOUD. Ecrivain anglais. A écrit sous de nombreux pseudonymes, signant toujours ses romans de SF  de son pseudo "Christopher". Pour sa première oeuvre, reçoit une bourse qui lui permet de se consacrer à la littérature. Ecrit des thrillers, de nombreuses nouvelles, des romans de moeurs. La série "les Tripodes"  destinée aux adolescents est traduite en de nombreux pays. Sa science-fiction souvent dystopique présente une vue pessimiste du futur.


    Préambule :

    l’Hiver éternel par John Christopher, éd. Opta, 1975, coll. « CLA » N°55, 1 vol. cartonné, in-12 ème , pp. 253-511, illustrations de Cathy Millet. roman d’expression anglaise (GB)
    1 ère  parution :1962   titre original : the Long Winter
    la nouvelle glaciation – péril jaune et guerre des races


    Synopsis :

    Andrew Leedon, dit Andy, vit avec Carol à Londres. Animateur et journaliste au Times il est amené à interviewer David Cartwell, un scientifique, au sujet de l’hypothèse de Fratellini qui soutient que les neiges répétées et de plus en plus précoces, associées à une diminution de la température, instaureront une nouvelle ère glaciaire sur le nord de l’Europe en peu d’années.
    Andy et David deviennent amis, se fréquentent, ainsi que leurs femmes, Carol et Madeleine. L’herbe étant toujours plus verte dans le pré du voisin, Carol abandonne Andy au profit de David, puis, un peu plus tard, Madeleine se consolera dans les bras d’Andy. Leur vie continue pourtant avec, parfois, des moments plus intéressants, comme lorsque Andy invite à déjeuner chez lui un journaliste stagiaire venu du Niger, le noir Abonitu. David, de retour de Suède, conseille à se amis de quitter l’Angleterre, d’émigrer vers le sud car les conditions de vie deviendront bientôt, selon lui, hostiles en Angleterre où tout avenir social sera impossible devant la baisse constante des températures :
    « En janvier et février, le froid devint féroce. La Tamise était gelée presque jusqu’à Tower Bridge ; les aval, les eaux du port et l’estuaire charriaient des blocs de glace (…) Mars débuta sous des auspices un peu plus favorables, mais il n’y avait toujours aucun signe de fonte des glaces. Les prix alimentaires, qui subissaient depuis quelque temps une hausse permanente, atteignirent des plafonds, et il se produisit une vague de grèves à travers le pays. »
    Andy et carol suivront le conseil. Ils iront à Lagos, au Niger, en un délai suffisant pour se rendre compte à quel point le cœur de Londres a déjà changé. Déjà, l’on se déplace en voiture blindée pour aller au travail. Déjà, les soldats, qui ont pris la relève des policiers, sont quotidiennement en butte à l’hostilité de la foule, déjà l’anarchie et l’effritement des structures sociales se font sentir. Au cœur de la City, le froid rigoureux, permanent provoque l’état d’urgence.
    Carol est partie la première. Andy, accompagnée de Madeleine, débarque à Lagos, subissant un choc culturel immense. Faisant partie de l’immense masse de Blancs immigrés en Afrique, il passe pour un citoyen de seconde zone, sans argent, sans avenir, méprisé et maltraité par des Noirs arrogants et revanchards :
    « Ce transfert de fonds a eu lieu avant la décision concernant les monnaies européennes , se récria Andrew. – C’est exact, patron. –Donc la somme doit être payée ! – Je ne pense pas que vous vous représentiez la situation. Ce crédit était en sterling. Cette monnaie n’a plus cours sur le continent africain. –Mais le crédit devait être payé en argent nigérien ! – la note que j’ai ici n’en fait pas mention. Une banque ne peut outrepasser son autorité, patron. Mrs Cartwell aurait pu vouloir toucher ses fonds dans une autre monnaie. En argent sud-africain, par exemple… ou peut-être même en coquillages…Il eut un nouveau sourire : - Désolé, patron. »
    Carol, qui avait pris de l’avance, suit un nouveau modus vivendi : elle se prostitue auprès des riches possédants nigériens, transformée en objet de plaisir. Pieds nus dans la boue, Andy vit de petits boulots acceptant même des métiers incompatibles avec sa morale comme entraîneur de soldats nigériens. Cependant, comme tout se règle avec du « dash » (pourboire), il ne peut évoluer.C’est Abonitu l’ancien journaliste stagiaire, qui, le reconnaissant, le tirera de la misère, lui offrant un poste à la télé nigérienne. Sa situation qui s’améliore brusquement, attire Carol qui avait disparu tout le temps de sa misère. Elle resurgit pour lui demander de l’aide. Andy, plus préoccupé par le sort de Madeleine, refusera.
    Plus aucune nouvelle ne parvient d’Angleterre isolé par le froid, ni de David, resté à Londres, ville fermée et zone interdite. Le commandant Tabrouk, qui se rappelle les compétences militaires d’Andy, lui offre de participer comme observateur à l’expédition projetée dans le nord, avec Abonitu, et sous la direction du général Mutelli. A bord de cinq hovercrafts, acheminés d’abord en avion jusqu’à St Nazaire, ils devront franchir la Manche, certainement gelée, aboutir en Angleterre, repérer les richesses industrielles du pays encore accessibles et pousser jusqu’à Londres.
    Ils feront la connaissance d’un monde hostile, glacial, rempli de brouillards, un univers inconnu des Africains qui exacerbe l’animosité de Mutelli à l’encontre d’Andy et d’Abonitu. A Guernesey, où ils font une halte, ils seront les otages d’un « gouverneur » de l’île, désireux de faire main basse sur les hovercrafts. Le gouverneur se trompe sur la position d’Andy, qu’il pense gagné à la cause blanche. Restant fidèle aux Nigériens et se rappelant surtout tout ce qu’il doit à Abonitu, Andy parvient à libérer l’expédition, ce qui augmente sa relative liberté d’action. Abonitu ayant de son côté éliminé Mutelli, a pris le commandement du groupe lorsque les hovercrafts pénètrent dans une ville pétrifiée dans la glace :
    « Ils descendirent le cours de la Tamise, flanquée de silencieuses et vides falaises de blancheur. Derrière eux, le ciel à l’ouest était à la fois cuivré et blafard, avec de lourdes couches de nuages éclairés par un soleil déclinant. Andrew cadra dans le viseur de la caméra la cité gelée baignée de cet éclairage irréel. Ce serait moins frappant, se dit-il ironiquement, sur l’image en noir et blanc de la télévision nigérienne que sur le film couleur qui se trouvait dans le chargeur.
    Ils passèrent devant la Tate Gallery. Sous l’habituel anonymat du linceul blanc, on distinguait les ravages du feu. Les fenêtres béantes montraient les ravages causés à l’intérieur. Les toiles les plus importantes avaient été déménagées avant l’état de crise et expédiées vers les pays du sud, où elles s’étaient vendues à bas prix. »

    Glissant sur la surface gelée de la Tamise, ils perçoivent des signes d’activités, puis subissent des tirs,  de plus en plus nourris. Afin de déjouer les attaques –surtout de nuit- les hovercrafts se cantonnent au milieu du fleuve.
    Lorsque le contact physique se fait avec l’assaillant, Andy reconnaît stupéfait David, le meneur de ces attaques. Il est devenu chef de la résistance à l’invasion noire. Lors de la rencontre, David énonce ses conditions : rendu sensible aux leçons de l’histoire, il refusera que l’Angleterre soit colonisée. Les hovercrafts seront pris d’assaut par les Blancs et David, libérera Abonitu, le chargeant de transmettre le message suivant au gouvernement de Lagos, ayant pour unique condition que les Londoniens collaboreront uniquement à égalité avec les Noirs:
    « Abonitu demeura un moment silencieux. –C’est dommage. Nous aurions pu vous aider de bien des façons. – Vous le pouvez toujours. Nous ne sommes pas fiers au point de refuser de l’aide, même si c’est une aide qui nous lie. Envoyez-nous vos marchands… et aussi vos missionnaires, si vous voulez. Notre seule exigence est que vous reconnaissiez notre indépendance dès le début, au lieu de le faire après des générations de combat. Ce sera aussi plus facile pour vous ! – En somme, vous nous demandez de tirer nous aussi la leçon de vos erreurs ! – Pourquoi pas ? David se mit à rire. –Le statut de dominion sera pour nous le maximum acceptable. Vous pouvez transmettre le message à Lagos. »

    John Christopher se sert du roman cataclysmique pour réécrire l’histoire. Inversant les rôles Blancs/Noirs, il dénonce les conditions de la colonisation de l’Afrique telles qu’elles se sont exercées durant l’ère victorienne. Comme il adopte le point de vue du colonisé,  sa thèse semble d’autant plus convaincante. Un ouvrage intéressant d’un maître de la littérature cataclysmique anglaise.


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