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  • Les Malheurs De John Bull

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    Fiche du livre :

    Type : livre

    Auteur : Camille DEBANS

    Parution : 1884

    Thème : guerres futures 2


    Sur l'auteur :

    (1834-1919) Journaliste et romancier populaire français. Etudes de Droit. Crée le journal satirique "le Bonhomme" et collabore à de nombreux autres journaux (le Temps, le Figaro, le Moniteur, etc.) Anglophobe.  Ecrit des romans historiques, sentimentaux et de voyages, prépubliés en feuilleton.


    Préambule :

    les Malheurs de John Bull par Camille Debans, Marpon et Flammarion éd., 1884, 1 vol. cartonné, in-12 ème , 292 pp. couverture muette.  roman d’expression française. notice bibliographique in " Bulletin des Amateurs d’Anticipation Ancienne " N°s 15 , sept./déc. 1995
    1 ère  parution : 1884
    guerres futures 2


    Synopsis :

    Si Lord Killyett n’avait pas été si plein de morgue à l’égard de Maxime-Jean Darnozan, rien ne se serait produit. Mais il se trouve que Darnozan, jeune Français robuste et intelligent, ayant sauvé du naufrage le « Lapwing » sur lequel se trouvaient Lord Killyett et sa fille Héléna, non seulement essuya le mépris de ce dernier mais encore se vit refuser la main de sa fille , Lord Killyett se pinçant le nez devant la roture.
    Maxime-Jean, de caractère fier et ombrageux, promit de se venger et de faire plier l’obstiné vieillard, en déclarant la guerre à l’Angleterre. Son projet, chimérique à première vue, fut soigneusement élaboré.A son arrivée en Amérique, il consulta un banquier qui lui accorda un prêt pour démarrer son entreprise. Il réunit une quarantaine d’aventuriers prêts à risquer leur vie pour parfaire leur fortune. Des meilleurs, il en fit ses lieutenants : Pontins, Kasaloff, Kellner, Lamanon, qui jouèrent un si grand rôle dans la conquête du pouvoir. Il sut également se faire respecter et éliminer les profiteurs et les instables.
    En leur dévoilant son projet de conquête, il leur indiqua la première étape à atteindre, celle de se procurer l’armada navale de base en l’empruntant à l’Angleterre même,  par d’audacieux coups de mains, partout dans le monde,  et de garnir ces cuirassés de marins habiles aptes à en découdre :
    « -Vous, Pontins, quel compagnon voulez-vous ?
    -Je demande à opérer seul
    -Comment ferez-vous ?
    -J’irai chercher à Salé, sur la côte du Maroc, trois ou quatre mille gaillards qui s’ennuient joliment depuis une quinzaine d’années, et qui viendront pour rien »
    Sa fortune ayant été augmentée par le don inattendu d’Ata-Capac, authentique descendant des rois incas, Maxime-Jean officialisa son entreprise :
    « Je veux fonder l’Empire des mers. Je veux que toutes les îles du globe nous appartiennent un jour. L’Angleterre, qui avait acquis la plus grande puissance maritime du monde, a joué naguère une comédie infâme pour s’emparer de l’isthme de Suez, qu’elle convoitait depuis longtemps. Elle s’est moquée de l’Europe. (…) L’Europe ne regimba pas. Eh! bien, messieurs, ce que l’Europe n’ose pas faire, nous le tenterons, nous, avec l’aide de Dieu. Nous attaquerons l’Angleterre sur son terrain favori, sur toutes les mers ; nous la battrons, c’est du moins mon espérance ; nous la diminuerons, nous la détruirons, et nous aurons ainsi accompli le plus grand acte de justice des temps modernes.»
    Se proclamant roi de Pola, Maxime-Jean Ier, basé sur l’île de Perim, envoya en Angleterre son ministre plénipotentiaire Boilucas pour exiger une entrevue avec Gladstone :
    « Toute l’Angleterre fut prise d’un rire inextinguible quand le Times révéla au monde que le roi de Pola, en sa qualité de souverain océanien, prétendait avoir quelque droit au règlement des affaires d’Egypte et surtout du canal de Suez.»
    Il prépara donc  une opération de vaste envergure avec pour cible les arsenaux de Woolwich où se construisait la flotte anglaise. Au moyen d’aérostats qui lui permirent également de s’échapper, il les fit incendier. Le Premier ministre anglais écuma de rage et promit de venger l’affront. Sa colère s’accentua quand il apprit, que partout dans le monde, les vaisseaux commerciaux anglais étaient pris pour cible, attaqués et pillés, menaçant la suprématie anglaise dans le cadre du commerce international. La population anglaise accusa les Irlandais d’être de mèche avec l’aventurier.Le coup le plus dur fut asséné à Gibraltar où Maxime-Jean enleva deux vaisseaux avec leurs équipages, orgueil de la flotte anglaise, puis il établit sa base près de Madère, attendant la réaction anglaise.
    L’amiral Hopkins commettant l’erreur de sous-estimer son adversaire lors de la bataille de Pontevedra, et par une tactique militaire et navale supérieure, la flotte de l’Empereur des mers  coula les navires anglais.Le succès de l’aventurier entraîna un nouveau jeu des alliances en Europe; alors que la France resta en une stricte neutralité, l’Espagne prit parti pour l’Angleterre et l’Italie pour l’Empereur des mers, escomptant un substantiel profit dans cette affaire.
    La lutte continua. Chypre est enlevée, les navires de Maximilien-Jean semblent partout, dans le canal du Mozambique, dans les Antilles où Haïti, la république Dominicaine, Madagascar seront investis par Kellner et Smith. En Angleterre l’on vota des crédits massifs pour venir définitivement à bout du trublion ; une flotte moderne sera mise à l’eau, commandée par l’amiral Beauchamp Seymour. Elle cingla vers Gibraltar dans le but de pénétrer en Méditerranée dont l’accès était gardé par les « tortues » de Maxime-Jean :
    « S’inspirant, en la rendant pratique, de l’idée qu’a eue, il y a vingt-cinq ans, l’amiral russe Popoff, il avait demandé aux ingénieurs américains de lui construire d’immenses bâtiments entièrement ronds, d’un diamètre de quatre cents mètres environ, pouvant contenir dans leurs flancs une garnison considérable, couverts d’un toit en acier d’une épaisseur prodigieuse et bâti en dos de tortue, de façon à ce que les obus ennemis ne fissent que ricocher sur cette glissante carapace. »
    Douées d’une force de frappe prodigieuse, appuyant le reste de la flotte polane, les tortues s’opposèrent avec efficacité aux nouvelles armes anglaises, navires en forme d’obus destinés à accrocher l’ennemi, bateaux-volcans en forme de cigares. Rien ne put venir à bout de l’arme secrète de l’aventurier :
    « Jamais on ne vit pareille fureur dans l’attaque, ni semblable vigueur dans la défense. Chacune des tortues s’entourait à chaque minute d’un cercle de feu et vomissait d’épouvantables projectiles. »

    Finalement, le reste de la flotte anglaise dut se replier  dans un port espagnol. En Angleterre la fureur redoubla. Partout, de par le monde, l’on rappela les unités anglaises et sur terre les réservistes. La bataille maritime dite des Trois-Jours allait décider du sort de l’Angleterre. A nouveau devant Gibraltar, se rencontrèrent les deux formidables armadas :
    « Des béliers furent lancés contre les cuirassés du roi des Iles et allèrent les ébranler dans les profondeurs de leur carènes, pendant que les obusiers envoyaient en l’air de formidables poids. »

    La réponse ne se fera pas attendre :
    « Presque au même instant, une espèce de radeau qui n’avait l’air de rien, et qui sortait aussi des flancs du Vésuve, s’avançant entre les deux flottes se dirigea vers l’endroit où se tenaient les torpilleurs et les petits navires de guerre. (…) Les Anglais tirèrent dessus avec rage, mais l’autre avançait toujours. Il aborda par tribord un cuirassé de station, et l’on vit, tout à coup, de grands bras de fer se dresser en l’air automatiquement et s’abattre sur le bâtiment qui fit de vains efforts pour se soustraire à cet embrassement terrible ; puis on entendit une explosion, un déchirement effroyable, et tout s’effondra pour disparaître, brûlot et cuirassé, dans la mer. »

    La bataille devint décisive à la fin des trois jours, par l’héroïque sacrifice de Pontins et l’admirable percée de William Smith, qui, séance tenante, devint Duc de Gibraltar.
    A cette catastrophe répondit la chute du ministère Gladstone. Toutes les îles de la Méditerranée tombèrent dans l’escarcelle de Maximilien-Jean, la géopolitique de la région fut bouleversée, ainsi qu’en Asie, où les place-fortes anglaises furent réduites les unes après les autres :
    « Dans la mer des Indes, et au même moment, Lamanon, comme contre-amiral, Joshua Klett et Prytz comme généraux d’armée, attaquaient successivement les Philippines, les Célèbes, les Moluques, Bornéo, Sumatra, Java, la Nouvelle Guinée, et parvenaient à installer partout des garnisons composées d’Indous et de Malgaches, de Malabars et de Malais. »
    Alors que le roi des îles réclamait son dû, soit la main de Lady Héléna, l’Angleterre joua sa dernière carte en fomentant des sabotages sur les navires de l’Empereur, allant jusqu’à la tentative d’assassinat sur sa personne même, tentative qui échoua. L’idylle, rendue enfin publique, divisa les Anglais. Les uns, accusant Lord Killyett de haute trahison voulurent le forcer à céder, les autres  - en majorité des femmes - trouvèrent une telle situation si romantique :
    « Il n’est donc pas étonnant que le cœur ratatiné de toutes les vieilles misses dont la fatale destinée est d’être vouées au célibat se soit agité, sous la cendre, en faveur de ce galant marin qui bouleversait l’univers entier et ruinait totalement un peuple puissant, par l’unique raison qu’il était amoureux d’une héritière. »
    Lady Héléna, elle aussi se montra sensible à l’appel du Napoléon des mers. Une rencontre fortuite à Paris entre les deux tourtereaux décida Maximilien-Jean d’envahir l’Angleterre afin que son mariage soit béni par l’Archevêque de Dublin. L’Irlande investie – et qui ne demandait qu’à l’être,  les navires du roi des Iles acheminèrent en divers endroits de la côte anglaise les vagues d’invasion qui toutes devaient converger vers Londres. Bousculant les ultimes lignes de défense mises en place dans la hâte, cheminant avec rapidité, les armées de Maximilien-Jean réalisèrent sa promesse, scellant le sort de l’Angleterre pour les années à venir à cause de l’obstination d’un vieil homme cacochyme.
    Ouvrage original, d’une écriture passionnée et frémissante, rempli de fureur et de bruit, « les Malheurs de John Bull » est l’un des meilleurs romans anti-anglais de l’époque. Dans un post-sciptum l’auteur explique son animosité envers la «perfide Albion » qu’il accuse de mépriser les autres nations. Prenant une revanche fantasmée sur la réalité historique où fut vaincu le véritable Napoléon, Camille Debans invente aussi des engins extraordinaires – proches de ceux de Robida - qui assureront le succès de son héros. Un récit qui mériterait d’être réimprimé.


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