Sur l'auteur :
(1939-
Préambule :
le Navire des glaces par Michaël Moorcock, Opta éd., 1972, coll. "Le Livre de Poche, 1 vol. broché , in-
1ère parution: 1969 titre original: The Ice Schooner
la nouvelle glaciation
Synopsis :
"Konrad aperçut Friesgalt à peine plus de huit heures après le lever du jour. Comme chacune des Huit Cités, elle s’étendait sous la surface de la glace, dans les parois d’une immense crevasse naturelle profonde de près d’un mille. Ses pièces et ses allées principales étaient creusées dans le roc qui commençait plusieurs centaines de pieds au-
Quand il fut assez près pour distinguer plus de détails, Arflane vit que cinquante ou soixante navires des glaces de bonne taille étaient ancrés dans la glace par des amarres attachées à des pieux d’os que l’on avait enfoncé dans la surface solide. Les coques en fibre de verre patinée étaient rayées par des siècles d’usage et la plupart des accessoires n’étaient pas des pièces d’origine mais des copies faites dans des matériaux naturels. Les bittes d’amarrage avaient été taillées dans de l’ivoire de morse, les bouts-
Les vergues des mâts, le capelage, les ponts et la glace a l’entour étaient noirs de marins au travail, vêtus de fourrure, dont le souffle se condensait au contact de l’air froid, tandis qu’ils chargeaient et déchargeaient les vaisseaux, accomplissaient des réparations et mettaient de l’ordre dans leurs canots. Des tas de peaux dénudées, des tonneaux et des caisses se trouvaient près des navires. Les grues de levage surplombaient les flancs des vaisseaux pour remonter les marchandises jusqu’à la hauteur du pont, puis se balançaient au-
D’autres cargaisons étaient empilées sur des traîneaux tirés par des chiens ou par des hommes jusqu’à la cité.
A quelques distances de là, une baleinière embarquait son équipage. Les chasseurs de baleine se tenaient d’habitude à l’écart des autres marins, dédaignant leur compagnie, et les équipages des navires commerciaux ne s’en plaignaient pas: car les baleines, que ce fut ceux de la Glace du Nord ou ceux de la Glace du Sud, avaient des distractions pour le moins bruyantes. C’étaient presque tous des hommes de grande taille, qui se carraient en marchant avec leurs harpons de dix pieds de long sur les épaules, sans se préoccuper de l’endroit où ils les balançaient. Ils portaient aussi la barbe épaisse et fournie; leurs cheveux aussi étaient épais et beaucoup plus longs que la normale. De même que leurs barbes, ils étaient souvent tressés et maintenus en place avec de la graisse de baleine, d’une manière étrange et barbare. Ils avaient de riches fourrures, celles-
De retour de la chasse à la baleine des glaces avec son équipage, il aperçoit un vieillard agonisant sur la banquise. Il le sauve, répondant à une impulsion subite et contraire au code de sa religion la Glace-
Pour le remercier, les Rorsefne lui offrent l’hospitalité. Des rapports étranges le lient bientôt aux divers membres de la famille, à Manfred Rorsefne, le neveu, jeune homme intelligent, mince et brave, mais mystérieux, à Ulrica Ulsenn, fille de Pytor, dont il tombera éperdument amoureux, à Ulsenn lui-
Pytor mourra mais, dans son testament, il propose à Arflane de prendre le commandement de son plus puissant trois-
Arflane s’embarquera après avoir choisi soigneusement son équipage, en compagnie des autres membres de la famille, muni des plans que lui avait laissés le seigneur Pytor. Ils se dirigent d’abord vers l’équateur, glissant vertigineusement, toute voiles dehors, sur l’océan gelé. Le voyage est plutôt grisant quoique l’hostilité d’Ulsenn commence à devenir manifeste. Il est vrai qu’Ulrica s’était donnée de son plein gré à Arflane, puis, bourrelée de remords, s’est retirée dans ses quartiers.
L’humeur d’Arflane est massacrante. Son tempérament renfermé devient insupportable aux membres de l’équipage qui commencent à murmurer contre lui. La traversée est interrompue par des dangers pressants laissant peu de place aux sentiments: se détourner d’une crevasse qui manque de les engloutir, résister à un assaut de sauvages nomades des glaces montées sur des ours, s’occuper de renouveler les vivres par une inespérée chasse à la baleine. Seul Urquart, solide au poste, ne craignant pas le froid, restera durant le trajet indéfectiblement fidèle à Arflane.
Au fur et à mesure que la traversée approche de son but, les passions s’exacerbent. Lors d’un début de mutinerie vite réprimée, Ulsenn est enfermé dans sa cabine et de nombreux matelots meurent, soit en tombant sous les coups de javelots des sauvages, soit sous les patins du bateau.
Ils arrivent enfin aux abords du plateau continental dans un immense défilé où les vents qui s’y engouffrent propulsent le bateau à une vitesse inimaginable. Celui-
Arflane jette les ancres en désespoir de cause. A cause de la vitesse acquise, le bateau ne peut freiner à temps ; il heurte le rebord de glace, projette ses occupants au loin tandis que la coque se délite entièrement. Seuls restent en vie les principaux protagonistes. Sauf à mourir de froid sur la glace, ils n’ont d’autre alternative que de se rapprocher de New York sur des skis improvisés.
Après avoir marché des jours entiers dans la tempête et atteint le seuil de l’épuisement , ils font à nouveau la rencontre de nomades des glaces et seront faits prisonniers sachant d’avance le sort qui leur sera réservé. Arflane, sortant de son évanouissement, aperçoit Urquart, manifestement libre, en tractation avec le chef des nomades. Urquart est ravi car il avait entrepris ce voyage pour être un jour en mesure de se venger des Rorsefne qui l’ont rejeté quand il était encore enfant. Il songe à mettre à mort Manfred et Ulrica. Libéré de ses liens par Ulsenn, Arflane se jette sur Urquart et lui enfonce son harpon dans la poitrine. Ce dernier avait cependant eu le temps d’émasculer Manfred qui ne survivra pas à ses blessures. Après un moment de flottement, le chef des nomades décide que l’esprit de la Glace-
" Quand ils aperçurent les tours élancées de New York, ils s’arrêtèrent, frappés d’étonnement. Arflane comprit que Pyotr Rorsefne avait été particulièrement peu éloquent pour les décrire. Elles étaient magnifiques. Elles étaient resplendissantes. Le petit groupe s’arrêta dans la confusion et les ours grattèrent nerveusement la glace, comprenant peut-
Parvenus au coeur de la cité, ils apprendront la vérité sur leur monde de la bouche de l’un des habitants. Les huit Cités du Matto-
Peter Ballantine, leur guide, espère renvoyer Ulrica et Arflane à Friesgalt pour qu’ils dévoilent la nouvelle situation aux leurs. Arflane, choqué par ces révélations qui transgressent si manifestement sa culture de primitif et sa religion, poursuivra seul et farouche sa quête vers la Glace-
Un roman d’une sauvage beauté, flamboyant et héroïque. Les personnages sont exceptionnels, la nature glacée magnifiquement décrite avec poésie et fureur, l’argument de la quête initiatique développé suivant les canons du genre. Moorcok signe une oeuvre magistrale dont le thème post cataclysmique est le prétexte à une épopée individuelle.