Sur l'auteur :
Préambule :
L’An 5865 ou Paris dans quatre mille ans par le Docteur Hippolyte Mettais, Librairie centrale éd., 1865, 1 vol. broché, 384pp. couverture muette. roman d’expression française. Notice bibliographique in " le Bulletin des Amateurs d’Anticipation Ancienne " N°35, noël 2004.
1 ère parution : 1865
archéologie du futur
Synopsis :
Un chasseur rencontre l’étrange héros de l’histoire, abandonné, blessé sur un rocher au bord de mer. C’est l’illustre journaliste Daghestan qui lui demande de l’emmener à Caucasipol, la capitale, pour qu’il puisse remettre en mains propres son manuscrit au rédacteur en chef de la « Gazette de Caucasipol ». C’est ce manuscrit, reproduit sous forme de feuilleton qui forme le corps de l’ouvrage : « l’An 5865 »
Daghestan y révèle que, pris de passion pour l’archéologie, il s’est mis en tête de retrouver le territoire de l’ancienne France, pays remplacé par l’actuelle Caucasie, et surtout sa capitale, Paris, situé d’après lui en un lieu sauvage et barbare nommé Figuig, hanté par des tribus moyenâgeuses. Citoyen célèbre de la Caucasie, Daghestan est soudain plongé au cœur de l’aventure par la lettre d’un défunt Père Franco l’avertissant qu’un livre très ancien l’attend à Lining, dans l’actuel royaume du Danemark, dont il serait l’héritier légitime.
A l’enterrement du Père Franco, Daghestan fait la connaissance de Nhoëlle 1ère , la dernière de la dynastie des Blanquet, issue de l’ancienne France. Elle l’incite à garder ce livre écrit en français – donc illisible pour Daghestan -
Nhoëlle le presse de la retrouver à Figuig. Mais le trajet sera long pour Daghestan qui visitera au préalable de nombreux pays. Tout d’abord le Soudan. Attiré par le roi philosophe Fittri comme jadis Voltaire par Frédéric II, Daghestan admire ce pays à la pointe du progrès social. Liberté de la justice, suppression de la peine de mort, nouvelles technologies dans le domaine des transmissions, mise en place de la sécurité sociale garantie par les corporations, développement de l’éducation et de la médecine, formation permanente, règlements des conflits du travail par une chambre prud’hommale, toutes ces innovations représentent une vision de l’utopie socialiste du XIXème siècle.
Quittant le Soudan pour Tombouctou, il est accueilli par des gens simples et bienveillants. Dans ses promenades, il trouve des preuves de l’existence d’une ancienne civilisation française : fragments d’une statue immergée, temple englouti, découverte d’une plaque émaillée partiellement effacée. Il y fait aussi connaissance, dans un îlot volcanique des « Androgènes », êtres mystérieux, semi-
Poursuivant sa route en ballon, il survole un village entièrement bâti avec des matériaux antiques, ce qui l’incite à penser qu’il se trouve au-
Il sera libéré par Ouchda, la fille du roi Rhaman X – qu’il retrouvera plus tard. Daghestan apprend de sa bouche que ce pays barbare est bien l’ancienne France, que Rhaman X est le frère du roi Belt de Trévig, qu’elle fait partie, comme son père, de l’ethnie dominante du pays, c’est-
Fuyant en aérostat, il aboutit à Bornéo où il se lie d’amitié avec Arach, le « Licencié en Droit » qui lui offre l’hospitalité. En philosophe amer et cynique, Arach lui explique la structure sociale de ce royaume où les impôts pèsent sur le peuple, où la bureaucratie est toute-
La famille d’Arach est décédée. Il l’a donc conservée, immortelle et embaumée, telle que l’exige la coutume, en un émouvant tableau vivant, lui consacrant une pièce entière de sa maison. Avant de repartir pour Lining au Séeland, Daghestan se fait offrir des bombes en cadeau, seule invention moderne de Bornéo.
Planant au-
Comme le trajet est long, le roi Belt explique à Daghestan le « Livre des Prophéties », un ouvrage sacré décrivant la chute de l’ancien Paris liée à la corruption des temps et la liberté des mœurs. A destination, Rhaman X les accueille, les cajole, les protège et met une demeure à leur disposition. Daghestan, fou de joie, peut enfin se livrer à ses explorations archéologiques et prouver la véracité de l’existence d’une ancienne capitale française de haute culture :
« Il n’était point difficile de reconnaître les soins d’une femme en cet endroit, et je soupçonnai que ces ruines étaient probablement la solitude où venait rêver Ouchda, dont le palais était proche. Il y avait là, comme dans les dépendances de chaque palais qui servent à la promenade, des sièges luxueux, formés par des statues mutilées, couchées à terre et artistement revêtues de mousses et de gazons. ( …) Tout indiquait cependant que là avait dû exister un monument national, bien que la construction ne nous offrît point de luxe. Eh bien, là, comme partout ailleurs, nous fûmes obligés de baisser la tête en reconnaissant que nous ne découvrions rien. »
Il est également confronté à des mœurs étranges pour lui. Mœurs alimentaires, d’abord. Avec des repas diététiques, sans vin, mais avec une liqueur divine, le café ! Mœurs sociales, où la chasse constitue le sport favori. Rhaman X est le représentant du conquérant rude qui opprime la tribu patriarcale aux mœurs douces des Français de souche, dont la reine Nhoëlle – qui s’entend avec la jeune Ouchda -
« Une habitation plus belle et plus grandiose s’élevait au milieu des autres avec quelque prétention de luxe. Elle était entourée de cours et de jardins. Son aspect était bizarre, mais ne manquait pas d’élégance au milieu de l’âpre rusticité de cette sorte de village. Ses abords étaient protégés par une grille de fer, qui n’avait certes pas été fabriquée par les habitants du lieu. Elle devait venir de loin, si mes souvenirs ne me trompent pas, car elle ressemble de tout point à une grille unique que nous possédons au musée de Caucasipol, et que notre gouvernement a achetée à grand prix d’argent, comme un spécimen des travaux de la plus haute antiquité. (…) Au-
Daghestan a déjà pu visiter « le Palais de l’Intendance », appelé aussi « Palais de l’Ile », barricadé et situé au milieu d’un marais qui l’entoure des deux côtés. On y accède par un pont ouvragé où veillent des débris de statues équestres.
Nhoëlle lui procure également un ensemble de documents écrits en français que Daghestan, fou de joie, n’aura cependant pas le temps de déchiffrer. Guidé par Schahpothink, aux ordres de la reine, il se retrouve au sein d’une conspiration, dans d’anciens souterrains où sont entassés une quantité impressionnante d’armes rouillées. Nhoëlle compte sur le journaliste pour l’aider à faire marcher ces armes, clefs d’une future victoire. Enfin, pour le persuader définitivement de la supériorité des Français, elle le met en transe hypnotique et lui fait visiter le passé de son peuple, de la gloire à la décadence :
« La France ! son berceau historique… des forêts, des sauvages à demi-
Daghestan, toujours amoureux de la reine, est convaincu par ses propos mais, en bon philosophe, hésite à s’engager plus avant. D’ailleurs, où trouver de la poudre ? Il suggère à Nhoëlle que son peuple n’a pas besoin de ces armes pour vaincre ; son dynamisme naturel , sa fierté, le rappel de son glorieux passé, devraient suffire.
Ouchda complique la situation. Pour mieux sceller l’union entre les deux ethnies, son père l’a promise au détestable Schahpothink. Elle est prête à tout, même à suivre Daghestan, pour échapper à ce sort funeste. C’en est trop pour Schahpothink qui se livre à des tentatives d’assassinat sur la personne de Daghestan . Falster, méfiant, conjure le journaliste de fuir ce pays devant l’imminence d’une révolution.
Entre-
« Il y avait là une petite plate-
Sur le chemin du retour l’attendent de graves nouvelles. Rhaman X, ayant eu vent de ce qui se prépare, s’apprête à intervenir. Le départ en aérostat s’avère urgent au grand dépit de Daghestan qui avait encore tant de choses à voir. Juste avant de prendre l’air, il est blessé par Schahpothink, d’un coup de fusil. Et c’est ainsi que le retrouve notre chasseur , sur les rochers près de Caucasipol.
La gazette nous apprend enfin la mort de Schahpothink, assassiné, la réussite d’une révolution en la Nouvelle-
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